Samedi de commémoration des défunts

Le samedi précédent la semaine du carnaval est consacré, dans la tradition orthodoxe, à la commémoration de tous les chrétiens défunts. De tels samedis des défunts ponctuent à plusieurs reprises l’année liturgique orientale.

Le sens des textes liturgiques de ce samedi de commémoration est légèrement différent de ceux de la pannykhide ou de la cérémonie des funérailles. Alors que ces derniers mettent l’accent sur le « repos de l’âme » du défunt, les premiers se concentrent sur le Jugement dernier et la Résurrection universelle. L’Église y demande surtout que le Seigneur rende dignes nos frères et sœurs trépassés de se tenir à sa droite lorsqu’il reviendra juger tous les hommes, en les ramenant à la vie. Cette demande a finalement plus de sens que de prier simplement pour le repos de l’âme seule, dans la mesure où, le jour de la venue du Christ, les âmes retrouveront les corps ressuscités pour se présenter devant le tribunal du Seigneur.

Dans les stichères des apostiches de ce samedi des défunts, l’une mérite une attention particulière. Elle résume magnifiquement l’anthropologie chrétienne : « Ta parole ordonnant ma création est mon principe et mon hypostase. C'est toi qui as voulu m’amener à la vie à partir de la nature visible et de la nature invisible. Pour cette raison, tu as façonné mon corps à partir de la terre et tu m’as insufflé une âme par ton souffle divin et vivifiant. C'est pourquoi, Sauveur, accueille tes serviteurs dans le pays des vivants et accorde-leur le repos dans la demeure des justes. »

Il n’y a pas de moyen plus fort d’affirmer l’intimité entre Dieu et l’homme. Cette intimité est le fondement de notre foi en la vie éternelle.