A propos de la pétition  Nice
Seraphin Rehbinder

Une pétition a été lancée sur Internet contre le jugement attribuant à la Fédération de Russie la cathédrale russe de Nice. J’ai lu soigneusement les commentaires laissés par certains signataires de la pétition parce que je me suis demandé quelles pouvaient être les motivations profondes de ceux qui s’indignent autant des décisions de la justice française.

Le premier thème, qui revient le plus souvent, est une assimilation de l’Etat russe actuel au pouvoir soviétique communiste. «… lamentable de voir les soviétiques … vouloir s’approprier… », « .. à quand les chars devant la promenade des Anglais … », « arrêtons l’invasion sournoise et totalitaire des « faux post-communistes», « après toutes les victimes du communisme ils n’ont aucun droit d’agir… » etc

Autre particularité, il n’est en général fait aucune différence entre l’Etat russe et l’Eglise russe. En l’occurrence, c’est la Fédération de Russie qui veut faire valoir ses droits de propriété, mais on s’en prend à l’Eglise russe : « j’ai très honte pour l’Eglise à laquelle j’appartiens… » « je pense qu’il faudrait… lancer une pétition contre toutes les attaques du Patriarcat de Moscou… »

Un autre thème récurrent est celui de l’entretien de la cathédrale par les émigrés pendant 90 ans qui leur donnerait le droit de propriété sur cette cathédrale. « Durant 90 ans l’Association cultuelle orthodoxe de Nice (ACOR) a géré la cathédrale… » , « Que les générations disparues qui ont permis d’entretenir cette cathédrale, souvent au prix de sacrifices… », « la cathédrale appartient à ceux qui la font vivre… »

Mais certains Français voient les choses différemment : « ... la France, le département et la ville de Nice financent depuis un siècle une partie non négligeable des frais de fonctionnement de cet édifice… ». Quelques-uns en concluent que « notre cathédrale russe appartient à la France et fait partie du patrimoine niçois.. » Remarquons au passage que personne ne mentionne les visiteurs de la cathédrale (Français, Russes, Italiens et autres) qui, en payant leur billet d’entrée, comme dans un musée, ont permis à cette paroisse d’être la seule dans tout l’Archevêché à vivre sans problèmes financiers et rémunérer, à un niveau normal, plusieurs salariés qui assurent des tâches accomplies bénévolement dans d’autres paroisses.

On le voit, ces arguments, comme beaucoup d’autres, sont très passionnels.
Ils ne reposent pas sur des raisonnements rationnels mais sur des sentiments, des indignations, des émotions. Sauf rares exceptions, le fond du problème, et du raisonnement juridique formulé par le tribunal, ne sont pas du tout abordés. Ces attitudes passionnelles ont sans doute été favorisées par la stratégie développées par l’Acor (association cultuelle orthodoxe russe de Nice). Dans son intervention, faites au micro d’une radio locale après le prononcé du jugement, le recteur de la paroisse s’est efforcé, durant un quart d’heure, d’aviver le ressentiment contre l’attitude de la Russie jugée scandaleuse et indigne, sans mentionner une seule fois le fondement de la revendication, à savoir l’existence d’un bail emphytéotique qui avait confié à l’Eglise russe en 1909 la disposition de cet ensemble pour 99 ans.
Mais au-delà de ces circonstances conjoncturelles, il est intéressant de se demander d’où peut venir ce déni des changements liés à la chute du régime soviétique qui semble être au centre des réactions des signataires de la pétition. De même que l’attente du second et glorieux avènement du Christ, caractéristique des premiers chrétiens, a parfois été remplacée par la crainte « de la fin du monde », de même l’attente d’une libération de la Russie, propre aux réfugiés de la première heure, à été progressivement remplacée par « la crainte de la fin de l’émigration »
Si l’état de réfugié est particulièrement pénible au début avec ses difficultés d’adaptation et sa souffrance d’être éloigné de sa patrie, ces tourments s’estompent avec les années et surtout avec les générations. Dès lors, l’appartenance à l’émigration devient une « identité », peut-être même assez confortable, car elle permet l’intégration dans un groupe aux liens forts et spécifiques et elle donne une certaine liberté par rapport au pays d’accueil comme à celui d’origine.

La chute du pouvoir soviétique tend à détruire cette situation identitaire en obligeant de se restituer par rapport aux deux pays en choisissant l’un ou l’autre et donc d’abandonner cette position un peu « extérieure » aux deux. Et l’expérience montre que, les rigidités mentales aidant, ce n’est pas si facile à faire. De là vient sans doute cette tendance à nier les faits, à considérer, contre toute évidence, que la Russie actuelle est en tout point semblable à l’URSS de Staline. Cela permet de garder intactes les conditions de cette identité de « Russe blanc »
Cette attitude trouve du reste un puissant adjuvant dans les tendances « anti-russes » qui se manifestent en « Occident ». Certains pensent qu’il ne faut surtout pas laisser se reconstituer un ensemble fort, sur les ruines de l’Union soviétique. Cette opinion gouvernait jusqu’à présent la politique de l’Amérique (1), (mais peut-être cela va-t-il changer avec le nouveau président de ce pays ?). En Europe, les avis sont plus partagés. Mais il existe des opinions anti- russes que colportent souvent des médias (comme le « Nouvel Observateur ») ou des personnes (comme André Glucksmann) qui, paradoxalement, furent souvent à penchants marxistes (-léninistes-maoïstes) du temps des Soviets.
Ils tendent par exemple à attribuer à l’ « ours russe » tous les méfaits du communisme, oubliant par exemple que Staline, Béria, Chevarnadzé étaient géorgiens, Dzerjinsky, polonais, Khrouchtchev, ukrainien, Gromyko, biélorusse, etc. Mais cette assimilation du pouvoir soviétique à la Russie, particulièrement pernicieuse, sert actuellement à exciter les différents pays issus de l’Union Soviétique et les autres pays victimes du communisme contre la Russie, dont le peuple est pourtant, sans doute, celui qui a le plus souffert de ces aberrations marxistes et bolcheviques du 20iéme siècle

Quoiqu’il en soit, nos descendants d’émigrés, qui continuent à penser en termes de « soviétiques » vis-à-vis des russes actuels, trouvent un écho favorable auprès de ceux qui, en Occident, professent des idées russophobes, et cet accueil favorable les conforte probablement dans leur vision. Or assimiler les Russes actuels aux bolcheviques est particulièrement odieux car c’est assimiler, dans une large mesure, les victimes aux bourreaux.
On remarquera en outre que tous ces arguments sont essentiellement politiques et non ecclésiaux. Dans ce dernier domaine, l’attitude la plus courante des opposants aux conclusions du tribunal de Nice consiste à nier l’existence même d’une Eglise russe et de considérer que le Patriarcat de Moscou n’est que le rouage d’un système « soviéto-mafieux » contrôlé par le KGB, et j’exagère à peine. De toute façon, cela reste « l’ennemi ». Mais l’Eglise de Russie est l’Eglise des martyrs, et ces martyrs sont aussi les nôtres. Leur sang n’a pas encore séché. Et l’Eglise se relève, avec peine, de toutes les persécutions qu’elle a subies. Elle s’efforce courageusement d’apporter la lumière du Christ à un peuple russe complètement désorienté, mais qui semble bien écouter de nouveau la mission de l’Eglise. Chercher des noises à cette Eglise, dont nous sommes issus nous aussi, se sentir agressé par elle, est une façon bien singulière de se réjouir que toutes ces souffrances soient enfin terminées.

A la vérité, il est tout à fait possible de vivre son identité de « Russe blanc » et se réjouir que la Russie actuelle cherche à renouer avec son passé pré-révolutionnaire, qui est aussi le nôtre. Elle s’implique en effet à ce point, qu’elle souhaite assumer à nouveau les destinées de la cathédrale, malgré les frais importants que cela implique, y faire assurer des offices plus fréquents et renoncer à faire payer par les touristes l’entretien du lieu de culte des orthodoxes de la région.
Il est bien évident que la situation actuelle, pour compliquée qu’elle soit, est loin d’être insoluble si on l’abordait avec tant soit peu de respect des opinions d’autrui et d’esprit de compromis.

Séraphin Rehbinder
Juin 2010

.................................................
(1) Voir par exemple le discours secret du président Clinton devant les chefs d’état-major, du 25 octobre 1995, qui détaille les dizaines de milliards de dollars consacrés à cette tâche et déclare qu’il reste à fractionner la Russie en plusieurs petits états, par des guerres interrégionales, comme cela fut fait en ex-Yougoslavie.







Rédigé par l'équipe de rédaction le 23 Juin 2010 à 14:28 | 19 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Larissa le 23/06/2010 17:20
Dans son analyse S.Reibinder n’a pas observé un phénomène très curieux : les signatures sous la pétition n’appartiennent pas exclusivement à des êtres humains mais également à des objets.

Je m’intéresse, comme le fait l’auteur, à l’évolution de ce papier et je constate que souvent y apparaissent des signes de solidarité émanant de « armoire à rangement » (ce matin), « d’aspirateur sans cas » et de « machine à café » (il y a une quinzaine). Puis ces signataires disparaissent, sans doute acquis par l’ACOR…
J’ai également constaté une quantité non négligeable de signatures apparaissant à plusieurs reprises, et non des moindres.
Pour le sérieux de la pétition ses instigateurs devraient être plus vigilants et donner un "coup de balai" !


2.Posté par Nikita Krivocheine le 24/06/2010 18:13
A partir des « brèves de pétition » ACOR-Nice Séraphin Rehbinder a réussi un diagnostic très fin de la crise identitaire que vivent les descendants des émigrés de 1920.
Ainsi que des aberrations et de la malvoyance, séquelles du mal existentiel infligé par le 21 août 1991, date de l’effondrement Providentiel et sans effusion de sang du totalitarisme communiste en ex-URSS.
Ce mal à se trouver ne frappe l’émigration pour la première fois : Tzevetaeva et Sviatopolk-Mirsky avant la guerre se sont malencontreusement mis en cause avant la guerre. Le 14 juin 1946 Staline promulguait l’amnistie aux porteurs d’un « passeport Nansen » pour « crimes de guerre civile ». Des hiérarques de l’Eglise Orthodoxe Russe à laquelle le régime avait lâché la bride en 1943 venaient à Paris « agiter » pour le retour à la patrie. Berdiaev et la philosophe Kalach ne tarissaient pas dans leurs louanges de l’URSS victorieuse et de la renaissance religieuse qu’ils y avaient constatée. Les quatre ou cinq mille émigrés qui avalèrent cet appât et quittèrent la France pour d’éloignées provinces soviétiques en eurent une douloureuse indigestion.
Les décennies qui suivirent furent une période en or pour la colonie russe de Paris : le déchainement des dernières années du stalinisme, les persécutions de Khrouchtchev, les camps brejnéviens ont fourni une raison d’être plus que valable aux organisations émigrées « de gauche » comme de « droite » (l’éventail est large, de « Novoe Rousskoe Slovo et Kerensky en Amérique, jusqu’à l’EORHF et « Possev »).
« Sam » et « Tam-izdat », envoi de livres et de périodiques, aide aux persécutés, lobbying des médias, radios, perpétuation de la mémoire. Tout ceci a été d’une très grande utilité et a sans nul doute accéléré ne fût-ce qu’un peu l’avènement du 21 août 1991. La guerre froide a fait qu’une grande partie de ces efforts avait été généreusement subventionnée par les Etats-Unis. Pourquoi ne pas rappeler que ce financement a été un grand créateur d’emplois ? Que sa disparition a été fort désagréable pour beaucoup de ses bénéficiaires à temps plein ?
Toutes les bonnes choses ayant une fin la Providence a mis fin au pouvoir athée des Soviets. Ceci d’une manière irréversible. Le pays entama « une phase de transition » qui perdure jusqu’à présent. Quoi d’étonnant après un génocide étalé sur plusieurs générations ? Quoi d’étonnant à ce que le tableau de cette période de transition n’est pas ressemblant à ce que préconisait le général Krasnov : un jeune tsar chevauchant un beau palefroi entrant dans le Kremlin…
Curieusement ce sont les groupes les plus « intransigeants » qui eurent le moins de peine à ne pas bouder la joie de la dissolution du parti communiste de l’URSS : l’Eglise Hors Frontières réussit à mener à bien de difficiles négociations et finit par signer en 2007 avec le patriarcat de Moscou un accord d’union qui lui laissait son entière autonomie interne. Les deux branches de l’Eglise Russe œuvrent désormais dans l’amour réciproque et la concertation. Côté société civile, les solidaristes de la N.T.S. et leur mensuel « Possev »( bête noire du KGB), sont carrément aller se baser à Moscou et continuent d’y agir pour une société corporative comme ils l’ont fait depuis leur fondation dans les années vingt à Belgrade. L’Union de la Garde envoie bientôt ses représentants dans une croisière mémorielle Sébastopol, Gallipoli, Bizerte… Les héritiers des officiers des armées Denikine (dont les cendres reposent maintenant au cimetière de la Vierge du Don à Moscou) et Wrangel vont en Crimée pour y commémorer l’Exode.
Enfin et surtout : Alexandre Soljenitsyne rapatrié, priant dans les paroisses de l’Eglise Mère, créant une Fondation de coopération avec les Russes de l’étranger… Fondation qui, entre autre, finance la modernisation du monastère de Bussy…
Quoi de plus ? Quelles autres preuves faut-il pour démontrer que la majorité de ceux qui se sentent être toujours « blancs » ne sont pas atteints par le maladif et consternant déni de réalité si éloquemment exprimé dans les commentaires de la pétition ACOR ?
Les extrêmes s’unissent : l’innommable site « Credo.ru » abrite un jour le rédacteur du « Messager », l’autre il publie le chef de file des « vitalystes » en France Ivanov XIII.
Le parodique texte publié par le très chrétien « Nouvel Observateur » à propos de la future cathédrale russe quai Branly est repris par le site ACOR pour y conforter les signataires de la pétition : qu’ils sachent ne pas être les seuls à dire que la Russie est une dictature mafieuse avec une Eglise non moins criminelle à son service.
Dans son énumération des « non russes » au politburo, Séraphin Rehbinder, par convenance, omet l’ethnie à laquelle est consacrée la brillante monographie de Soljenitsyne « Deux cent ans ensemble ». Je n’ose moi-même nommer cette ethnie, plus active parmi les bolchéviks que les Géorgiens et les Petits Russiens.
Depuis la chute des soviets un véritable culte-adoration de l’émigration blanche s’est installé chez l’intelligentsia russe. Le « Fonds de la Russie à l’étranger » crée par Soljenitsyne est devenu un centre de recherche et d’archive parmi les meilleurs du monde. Plusieurs séries de films documentaires et de longs métrages sont consacrés à l’émigration, à commencer par les brillants cinq épisodes de « Ne maudissons pas l’exil » ("Ne boudem proklinatj izgnanje") de M.Demourov et V.Epstein. Les ouvrages de références, les travaux de recherche sortent comme d’une corne d’abondance. Une nouvelle science est apparue : « l’émigrantologie », ses nombreux spécialistes se réunissent annuellement dans le cadre des « Lectures Nansen ». Production de livres : il suffit d’un coup d’œil sur les rayons de la librairie « Les Éditeurs Réunis » (Paris) pour constater que les ouvrages publiés en Fédération y sont au moins cinq fois plus nombreux que ceux issus de la production locale.
Tout ceci dans une liberté de jugement complète.
Au lieu de s’accrocher à ce qui n’existe plus les signataires de la pétition ACOR, sans parler de ses instigateurs, se rendraient bien plus utiles à l’orthodoxie renaissante en coopérant avec ces nouveaux centres d’intérêt apparus en Russie.
Pour ce qui est d’évaluer la situation de l’Eglise j’invite les visiteurs de « Parlons » à lire les déclarations faites par le Patriarche Bartholomée à l’issue de son séjour en Russie.
N’a-t-il pas mieux vu les choses que les réfractaires proches du Conseil de l’archevêché et de l’ACOR ?



3.Posté par Cathortho le 25/06/2010 00:33
Seraphin Rehbinder a bien analysé les soubassements avant tout, voire uniquement, politiques de l'affaire de la cathédrale de Nice. En effet un étrange parti-pris idéologique alimenté par une animosité irrationnelle envers le régime russe actuel qui a pourtant sauvé la Russie du naufrage dans lequel des Berezovsky et des Khodorkovsky l'entrainaient, semble à l'évidence être le moteur des " motivations profondes de ceux qui s’indignent autant des décisions de la justice française. " Si tant est que le modèle occidental soit exemplaire, ce que ne pensait pas à juste raison Alexandre Soljenitsyne, comment demander à la Russie passée directement du féodalisme au collectivisme qu'elle devienne un état "démocratique" à l'occidentale ? Bien entendu tout analyste sérieux sait bien que la Russie, avec ses évidentes spécificités (comme par exemple l'immensité de son territoire) ne peut être géré comme en Occident. Par conséquent les procès qui lui sont faits sur les "droits de l'homme", la "démocratie" et sa prétendue contiuité avec les pratiques soviétiques ne sont que des prétextes hypocrites crus dans le meilleur des cas par les naîfs et qui s'inscrivent dans un cadre non seulement politique mais surtout géopolitique. L'on ne peut comprendre la russophobie savamment entretenue en Occident si l'on ne connait pas l'enjeu central de la géopolitique qui est le Hearthland du continent eurasiatique, situé en Russie et convoité par les Etat-Unis.
Nous voila à des années-lumières de l'affaire de la cathédrale saint-Nicolas de Nice ? En apparence seulement, car l'attitude des opposants à la décision de la justice française trouve comme le dit très justement Séraphin Rehbinder " un puissant adjuvant dans les tendances « anti-russes » qui se manifestent en « Occident » Certains pensent qu’il ne faut surtout pas laisser se reconstituer un ensemble fort, sur les ruines de l’Union soviétique. ", ce qui ne peut manquer de susciter interrogation. Plus loin Séraphin Rehbinder ajoute : " ...l’attitude la plus courante des opposants aux conclusions du tribunal de Nice consiste à nier l’existence même d’une Eglise russe et de considérer que le Patriarcat de Moscou n’est que le rouage d’un système « soviéto-mafieux » contrôlé par le KGB ".
Tout indique en effet que les fondements des arguments, plus politiques que de nature ecclésiale, des opposants à la décision de la justice française concernant l'affaire de Nice relèvent, sans doute à leur insu, de la guerre psychologique menée par les ennemis géopolitiques de la Russie et que l'identité de "Russe blanc" est instrumentalisée par ceux qui, outre-atlantique avec leurs complices volontaires ou non européens, veulent à tout pris empécher que la Russie renoue avec la puissance. Quant, à l'administration Obama, que Séraphin Rehbinder ne se fasse pas d'illusion, l'objectif des Etats-Unis restera toujours le même, affaiblir la Russie et prendre le contrôle du coeur du continent eurasiatique (ceux qui en douteraient sont invités à lire "Le grand échiquier" de Zbigniev Brzezinski, principal conseiller géo-stratégique de l'actuelle administration Etats-unienne), seuls les moyens pour y parvenir diffèrent.

4.Posté par vladimir le 25/06/2010 16:18
D'accord à 99%, je conteste l'adjectif "innommable" pour "Credo.ru" car ce site représente un courant que je crois très important, voire majoritaire, au sein du Peuple orthodoxe russe". Qu'il soit extrémiste, intégriste et désinformant - d'accord. Mais "vox populi"!
Cela rejoint ce que disait le père Georges Mitrofanov (justement cité par S. Runge): la plupart de nos prêtres n'ont aucune culture religieuse et amène leurs superstitions avec eux (je cite de mémoire et ne garantit pas l'exactitude de la citation). C'est l'un des grands défis de l'Église russe, le lutte cintre ces superstitions, comme notre défi ici est la lutte contre les contre les faux procès et les idées préconçues que démontre l'excellente étude de Seraphin. Coté superstitions nous n'avons nos sociétés n'ont pas de leçons à donner!

5.Posté par Natalia Orlinkov le 05/07/2010 08:32
Расположено на FACEBOOK - Natalia Orlinkov (перевод)

Ниццкое Обращение - комментарий Серафима Ребиндера

В Интернете было размещено Обращение (петиция) против судебного решения, подтвердившего право собственности Российской Федерации на русский собор в Ницце. Я внимательно прочел некоторые комментарии подписавших петицию, потому что хотел понять, каковы могли быть мотивы тех, кого так воз...мущает решение французского правосудия.
Тема, встречающаяся чаще всего, - это отождествление современного российского государства с коммунистической советской властью. «... Больно видеть, как советские... хотят присвоить...», «...когда танки подойдут к Promenade des Anglais...», «остановим коварное тоталитарное вторжение „лже-посткомунистов“», «после всех жертв коммунизма, у них нет никакого права поступать...» и проч.
Еще одна особенность: не делается вовсе никакого различия между российским Государством и русской Церковью. В нашем случае, как раз Российская Федерация хочет воспользоваться своим правом собственности, но атакуют русскую Церковь: «Я очень стыжусь церкви, к которой принадлежу...», «думаю, нужно... выпустить воззвание против действий Московской Патриархии...».
Другая популярная тема – это содержание собора эмигрантами в течение 90 лет, что де дает им основание претендовать на собственность. «Православная община Ниццы (ACOR) управляла собором 90 лет...», «что прошедшие поколения позволили сохранить собор, часто ценой больших жертв...», «собор принадлежит тем, кто давал ему жизнь…».
Однако некоторые французы видят все иначе: «...Франция, Департамент и город Ницца уже столетие финансируют немалую часть затрат на функционирование этого здания...». Другие заключают, что «наш русский собор принадлежит Франции и является частью культурного наследия Ниццы». Заметим по ходу дела, что никто не упоминает посетителей собора (французов, русских, итальянцев и других), которые, оплачивая, как в музее, входной билет, позволяют этому церковному приходу, единственному во всей Архиепископии, жить без финансовых проблем, и на нормальном уровне оплачивать нескольких служащих, чью работу в других приходах выполняют добровольные помощники.
И эти суждения, и множество других, как видно, очень пристрастны. Они основаны не на рациональных аргументах, а на чуствах, негодовании, эмоциях. За редкими исключениями, суть проблемы, сформулированой судом четким юридическим языком, вовсе не затрагивается. Принятая местной церковной общиной (ACOR) стратегия, очевидно, поощряет такое сверх-эмоциональное отношение. В своем выступлении по местному радио после оглашения судебного решения, настоятель церковного прихода в течение четверти часа старался усилить недовольство поведением России, называя его скандальным и недостойным, и ни разу не упомянул основу судебного иска, а именно договор аренды здания и земли с русской Церковью 1909 года сроком на 99 лет.
Но помимо конъюнктурных обстоятельств, интересно понять, откуда это нежелание видеть изменения постсоветского общества, лежащее в основе отношения подписавших петицию. Также, как ожидание Второго и Славного Пришествия Христова, характерное для первых христиан, сменил потихоньку страх «конца света», так и ожидание освобождения России, присущее беженцам первой волны, подменил «страх конца эмиграции».
Если беженцу особенно трудно сначала, из-за тягот приспособления и боли разлуки с отечеством, то эти мучения с годами и, тем более, с поколениями утихают. И вот принадлежность к эмиграции становится «само-идентичностью», вероятно, даже довольно удобной, так как она позволяет влиться в группу с сильными и специфическими связями и дает определенную свободу в принимающей переселенцев стране на манер страны покинутой.
Падение советской власти разрушило основу этой идентичности, принуждая к выбору той или иной страны и, следовательно, к отказу от этой «внешней» для обеих позиции. Опыт показывает, что при нашем стесненном сознании это не так легко сделать. Отсюда, несомненно, и эта тенденция игнорировать факты, считать, вопреки очевидному, что современная Россия во всем походит на сталинский СССР. Что зато позволяет сохранить в неприкосновенности идентичность «белых русских».
Эта позиция, впрочем, находит серьезную поддержку в «антирусских» тенденциях, которые процветают на «Западе». Так, есть мнение, что главное - не дать снова образоваться на обломках Советского Союза сильному государству. До последнего времени это мнение определяло политику Америки(1) (однако, вероятно, изменится при новом президенте этой страны). В Европе мнения разнятся больше. Но антирусские настроения склонны поддерживать некоторые средства массовой информации (такие как Nouvel Observateur) или люди (такие как André Glucksmann), которые, как это ни парадоксально, в советское время придерживались марксистских взглядов (или ленинизма, или маоизма).
Они склонны приписывать все преступления коммунизма «русскому медведю», забывая, что Сталин, Берия и Шеварнадзе, например, были грузинами, Дзержинский поляком, Хрущев украинцем, Громыко белорусом и проч. Такое усвоение советской власти только России особенно пагубно тем, что настраивает бывшие советские республики и другие жертвы коммунистической идеологии против России, народ которой несомненно больше всех пострадал в 20 столетии от марксистских и большевистких бредней.
Как бы то ни было, наши потомки эмигрантов, которые продолжают думать в терминах «советские» о современных русских, находят понимание у тех, кто на Западе исповедует руссофобские идеи, что, вероятно, укрепляет их в этих представлениях. Между тем, сравнение современных русских с большевиками крайне одиозно, потому что в большой степени смешивает палачей с их жертвами.
Заметим, кстати, что все эти аргументы в основе своей политические, а не церковные. Что же до церковных, то самое распространенное отношение противников решения ниццкого суда состоит в том, чтобы отрицать самое существование Русской Церкви и считать Московскую Патриархию только колесиком «мафиозно-советской» системы, контролируемой КГБ, - и я нимало не преувеличиваю. Так или иначе, остается образ «врага». Но Русская Церквь - это Церковь мучеников, и эти мученики – наши тоже. Их кровь еще не высохла. И Церковь освобождается, с трудом, от всех преследований, которые она вытерпела. Она мужественно пытается нести Свет Христов совершенно растерявшемуся русскому народу, который, впрочем, кажется, снова готов внимать церквной проповеди. Провоцировать раздоры в Церкви, от которой мы сами происходим, чувствовать себя гонимым ею же, - это совершенно особенный способ радоваться, что все ее страдания, наконец, закончены.
Разумеется, можно продолжать считать себя «белым русским» и приветствовать то, что современная Россия пытается заново осмыслить свое дореволюционное прошлое, которое мы с ней разделяем. В нашем контексте это означает, что Россия желает снова принять на себя заботу о соборе, несмотря на значительные затраты, с этим связанные, чтобы добиться более частых служб и отказаться от содержания церкви для православных целого региона за счет туристов.
Совершенно очевидно, что сегодняшняя ситуация, при всей ее сложности, далека от неразрешимой, если к ней подойти с толикой уважения к мнению другой стороны и в духе достижения согласия.

Серафим РебиндерИюнь 2010

(1) Смотреть, например, тайную речь президента Клинтона перед Комитетом начальников штабов 25 октября 1995 г., в которой упоминаются десятки миллиардов долларов, выделяемые на эти цели, и объясняется, как с помощью небольших региональных конфликтов, по примеру бывшей Югославии, разделить Россию на множество маленьких государств.

6.Posté par Marie Genko le 05/07/2010 11:32

Cher Vladimir,

Pourquoi appelez vous "Credo.ru" vox populi?
Pour moi il s'agit d'une voix de d'intellectuels négatifs, fiers de leurs prégugés et fermés à tous et à tout!
Qu'ils aient une influence néfaste sur une frange crédule du peuple orthodoxe en Russie, cela est probablement un triste fait!
Mais cela ne durera qu'un temps.
Car le Seigneur dans Son infinie bonté envoie toujours une voix populaire s'élever avec amour parmi Ses brebis égarées pour les ramener dans le bercail de l'Eglise!
Souvenons-nous de Saint Jean de Kronstadt, de Saint Séraphin de Sarov et de tant d'autres encore!


7.Posté par vladimir le 05/07/2010 13:44
Chère Marie,
Ces intellectuels font écho à un courant que je crois très important, voire majoritaire, au sein du "Peuple orthodoxe russe". Ceci résulte de mon expérience des 20 dernières années dans l'espace post-soviétique, où j'ai été en contact avec des orthodoxes de Kiev à Arkhangelsk et de Riga à Elabouga, Kazan, Ijevsk, Tachkent, Bichkek, etc. (sans parler de Moscou et St Petersbourg, évidement). Comme je l'écris, mon impression est d'ailleurs confortée par le p. Georges Mitrofanov quand il dit que la plupart des prêtres n'ont aucune culture religieuse et "ont apporté dans la vie de l'Église un tel conglomérat d'idées, dont parfois on peut se prendre la tête. " (le p. Georges détaille ces élucubrations ensuite mais ce passage n'a pas été traduit)
C'est pour cela que je pense important de connaitre et prendre en considération ce courant de pensée: c'est un défi majeur qui se pose à l'intérieur de l'Église russe, mais aussi dans toute l'Orthodoxie comme je l'ai déjà signalé dans mes articles sur l'anti-œcuménisme.

8.Posté par Marie Genko le 05/07/2010 22:38
Cher Vladimir,

Le spécialiste, c'est vous et non moi!
Mais pour avoir moi-même, il y a quelques années, effectué des formes de sondages auprès de ressortissants russes, je peux vous dire, qu'un phénomène très étonnant se produit avec les Russes, et probablement aussi avec d'autres personnes de culture orientale:
Ils vous répondent le plus souvent
CE QU'ILS PENSENT QUE VOUS SOUHAITEZ ENTENDRE, ET PAS DU TOUT CE QU'ILS PENSENT RÉELLEMENT.
Et vous êtes le premier étonné, lorsque vous procédez à des tests par image, de voir qu'ils pensent en réalité exactement le contraire de ce qu'ils ont bien voulu vous dire...!!!
Voilà pourquoi nous, les ressortissants de l'Ouest, sommes particulièrement mal placés pour saisir avec le plus d'exactitude possible leurs opinions et leurs courants de pensées!
Il me semble qu'il est plus juste de nous fier aux publications plutôt qu'aux personnes complètement versatiles que nous pouvons rencontrer dans les pays de l'Est!
Je pense aussi qu'il serait intéressant de lire d'autres sources que celle du Père Mitrofanov!
Nous savons tous, que certaines personnes ne voient que le négatif, et d'autres au contraire uniquement le positif.
Ce qui reste pour nous une preuve irréfutable, ce sont les chiffres fabuleux qui témoignent de la résurrection de la foi en Russie!
Et tant pis pour les superstitions des grand-mères, elles passeront indubitablement!

9.Posté par vladimir le 10/07/2010 16:36
Chère Marie,
Vous avais raison en grande partie: j'ai travaillé comme expert de la Russie pour la Commission Européenne, la BERD et des entreprises et je continue à consulter et à donner des cours sur ce thème en école de commerce…

Je vous suis assez sur "la versatilité" des témoignages russes: cela faisait le désespoir des sociologues occidentaux vers 1990, et ils n'étaient pas loin de croire à l'insondable âme slave, dont parle déjà Dosoievsky, où à prendre au pied de la lettre le quatrain de Tiuotchev, que les Russes citent à tout bout de champ, sur l'impossibilité de comprendre et mesurer la Russie… Mais les sociologues russes ont cerné le problème et disposent maintenant d'outils permettant d'étudier la société russe. Mais pour ce qui me concerne il s'agit d'autre chose: mon premier voyage en Russie date de ... 1964 (étiez-vous née?) et j'y ai passé 30% de mon temps depuis 1990 (mon dernier voyage remonte à juin dernier...). J'y ai des parents et des amis proches, je suis assidument la "blogosphère" russe, je suis informé d'un grand nombre de publications… Je pense donc être en mesure de donner un avis informé, sans prétendre à une vérité scientifique dont je n'ai ni les moyens ni les référence. Le fait que le p. Georges, qui par ses fonctions est bien au fait de la réalité, va dans le même sens que moi et explique ce que j'ai constaté me conforte dans mon analyse. Que les "superstitions" dont il parle soient tellement rependues transparait aussi dans énormément de publications dont sont remplies les stands de littérature religieuse en ville et dans les églises... Credo.ru en est la version la plus intellectuelle et documentée!

Il serait irréaliste d'idéaliser la réalité russe: comme le p. Georges l'explique, ces dérives sont justement le tribu payé à la croissance massive des années 1990 et il faut maintenant "faire avec". Il a parfaitement raison de remettre ainsi les pendules à l'heure et il y a, heureusement, toute une élite cultivée et savante dans l'Église, dont nous voyons des représentants ici, qui consacre ses efforts à ce travail de longue haleine:aAvant sa désignation comme patriarche, Mgr Cyrill menait une homélie télévisée hebdomadaire, à une heure de grande écoute, où il faisait aussi ce travail pédagogique, ce qui en montre l'importance; le p. Georges est bien entendu au premier rang de ceux qui mènent ce combat dans l'Église, comme Mgr Hilarion et bien d'autres. Il n'en reste pas moins que ce phénomène est très profond et que nous devons soutenir par nos prières et nos actes ce combat essentiel.

10.Posté par Marie Genko le 10/07/2010 19:47

Cher Vladimir,

Merci pour tous les détails que vous venez de donner, j'en ai pris connaissance avec intérêt.
Vous avez très certainement presque entièrement raison...!
Pardonnez moi d'écrire presque, mais pour moi personnellement il y a deux poids et deux mesures sur les sites internet!
Je m'explique:
Pour ceux qui nous lisent, l'impact de ce qui est négatif en Russie et dans l'Église russe pèse infiniment plus lourd que ce qui est positif!
Je ne prends pour exemple que les écrits du Père Mitrofanov, qui sont cités tant et plus par tous les ennemis de l'Eglise russe!
Voilà pourquoi, il me semble, que tout en restant lucides sur les faiblesses de cette immense Eglise russe en pleine renaissance, nous devons nous exprimer avec Prudence et Charité à propos de ses défauts!
Car ses ennemis ne sont que trop heureux de saisir ce genre de balle au bond pour clamer ses défaillances et la noircir à plaisir!
Mais vous avez très certainement raison lorsque vous dites que nous ne devons pas idéaliser la réalité russe, et je vous suis très reconnaissante de citer Sa sainteté Cyrill et Monseigneur Hilarion parmi tous les prélats qui contribuent à soigner cette société encore convalescente de l'horreur communiste!
Enfin vous avez fait bien rire la grand-mère que je suis, en me demandant si j'étais née en 1964!!!
J'en conclus que ce que j'écris doit encore avoir un relent de jeunesse, et cela me fait infiniment plaisir!
Comme nous le savons tous, ne sont vieux que ceux dont le cœur consent à l'être!
Merci de me conforter dans mon irrécupérable adolescence d'esprit..!!
Enfin, je vais marcher sur les pas de mon Père, en participant à la croisière du souvenir de l'exode de l'armée blanche, qui commence la semaine prochaine.
Mon Père a été un des élèves officiers de la dernière promotion impériale du Corps des Pages, celle de février 1917.
Je ne pourrai donc ni écrire, ni lire dans les semaines à venir.
Mais je ne manquerai pas de prendre connaissance des nouvelles du site à mon retour.
En vous remerciant à nouveau pour tout ce que vous faites, à la gloire du Seigneur et de l'Orthodoxie toute entière, et pour nous tous aussi!

11.Posté par vladimir le 11/07/2010 00:02
Et bien oui, Chère Marie, votre plume n'est pas celle d'une grand-mère...

Et moi aussi je vous donne "presque entièrement raison": je comprends et partage entièrement vos motivations mais je crois au contraire que nous devons montrer notre lucidité et notre objectivité face aux détracteurs bornés que nous avons en face de nous. Eux ne voient qu'un seul coté des choses et nous devons démontrer notre capacité à faire autrement. La reconnaissance des plaies héritées du bolchevismes est nécessaire pour espérer les guérir: c'est cette capacité que démontrent Sa Sainteté Cyrille, Mgr Hilarion, le p. George et tous ceux qui veulent véritablement confirmer la résurrection miraculeuse de l'Église. Et nous, qui avons reçu de nos parents la mission d'en préserver l'esprit ici, nous devons aussi apporter notre contribution à cette tâche.

Que Dieu vous bénisse avec tous vos compagnons de cette magnifique croisière dont j'avais commenté le programme il y a un mois (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Commemoration-de-l-Armee-Blanche_a995.html?com#comments). Ma grand mère avait fait le voyage sur le croiseur lourd St Georges le Victorieux, avec Maman, mon grand père, engagé Volontaire, étant tombé lors des combats sous Kakhovka...

12.Posté par Marie Genko le 11/07/2010 09:34

Cher Vladimir,

La force du Mal, incarnée dans les Bolcheviks, a été une plaie qui s'est abattue sur l'empire russe.
Celui-ci a succombé, dévorant ses propres enfants et anéantissant la spiritualité qui l'avait fait vivre et grandir depuis Saint Vladimir.
Mais cette force du Mal, vivante dans les Bolcheviks, elle était le fait de quelques meneurs!
Ces meneurs n'étaient pas tous russes loin de là!
Staline était Géorgien, Dzerjinski Polonais , Trotsky juif, et combien d'autres encore venu de Lettonie d'Ukraine et d'ailleurs..Ce sont ces gens là, que le peuple russe actuel doit accuser des ses propres maux!
Afin de lever définitivement toute ambiguïté!
Car c'est bien le Bolchevik Krouchtchev, un Ukrainien, qui a organisé le "Golodomor" dont les Russes , sont accusés aujourd'hui.
Lorsque le gouvernement russe actuel aura condamné tous ces criminels envers le peuple russe en premier, et envers tous les peuples de l'ancien empire, nous verrons enfin des relations diplomatiques saines s'instaurer entre la Russie et ses voisins immédiats!
Car il est impossible de construire l'avenir sur un compromis mensonger avec l'Histoire de Lénine et des autres criminels qui fait périr tant de millions d'innocents!
Voilà en substance le principal reproche que nous font les détracteurs bornés, dont vous parlez, et en cela ils ont raison!
Avec toute mon amitié.
Marie

13.Posté par Cathortho le 11/07/2010 19:39
Chère Marie Genko

Si la force du Mal s'était uniquement incarnée dans les bolcheviks (ce que vous n'avez peut-être pas voulu dire mais qui me sert de prétexte à ce commentaire) les choses seraient simples. Malheureusement les choses ne sont pas aussi simples, l'Aversaire ontologique du Christ l'a dit lui-même : "Je suis légion", c'est-à-dire "j'ai de multiples facettes" et des facettes qui peuvent même paraître s'opposer radicalement, c'est pourquoi il me semble qu'il est plus juste de dire "les" forces du Mal plutôt que "la" force du Mal.

Parmi ces "facettes", la plus redoutable est certainement la "falsification du bien" que Vladimir Soloviev avait débusquée et qu'il démontre bien dans son "Court récit sur l'Antéchrist" dont je vous cite ce passage :
" En ce temps-là, il y avait parmi les rares spiritualistes croyants un homme remarquable - beaucoup le disaient surhomme - qui était tout aussi éloigné de l'enfance de l'intelligence que de celle du coeur. Il était encore jeune, mais son génie supérieur lui avait valu vers l'âge de trente-trois ans une très grande réputation de grand penseur, d'écrivain et d'homme public. Conscient de posséder en lui une haute force spirituelle, il s'était toujours montré spiritualiste convaincu, et son intelligence claire ne manquait jamais de lui montrer la vérité de ce en quoi on devait croire : le bien, Dieu, le Messie. Il y croyait mais il n'aimait que lui-même. Il croyait en Dieu mais au fond de son coeur il ne pouvait s'empêcher de se préférer à Lui. Il croyait au bien, mais l'oeil omniscient de l'Eternel savait que cet homme s'inclinerait devant la force du mal dès qu'elle l'aurait corrompu ; non qu'il se laisserait tromper par les sens ou les passions inférieures, ni même par l'appât démesuré du pouvoir, mais qu'il succomberait à l'amour démesuré de soi. [...] Il raisonnait ainsi : "Le Christ est venu avant moi ; je suis le second, mais de qui est postérieur das l'ordre du temps apparaît au fond antérieur. Je viens en dernier, à la fin de l'Histoire, précisément parceque je suis le sauveur parfait et définitif. Ce Christ-là est mon précurseur. Sa mission consistait à annoncer et à préparer ma venue." Et, avec ces pensées, le grand homme du XXIème siècle appliquera à lui-même tout ce que l'Evangile dit de la seconde venue du Christ, expliquant cette venue non comme un retour du Christ mais comme le remplacememen d'un Christ préalable par un définitif, c'es-à-dire par lui-même. " (Vladimir Soloviev, "Trois entretiens. Sur la guerre, la morale et la religion, suivis du Court récit sur l'Antéchrist", traduit et présenté par Bernard Marchadier, éd Ad Solem, 2005, pp. 159-160)


14.Posté par Marie Genko le 11/07/2010 23:09

Cher Cathortho,

Vous avez raison, les forces du mal sont légions!

Le fol orgueil humain en est certainement une des manifestations les plus redoutables.
Mais lorsque quelques meneurs poussent tout un peuple à sa perte, il est de notre devoir, comme le dit Vladimir, de rétablir la Vérité!

Nous voyons vers quelle société athée a glissé ce beau pays de France!
Peut-être justement à cause des crimes de la révolution française qui n'ont jamais été avoués, ni dénoncés, ni expiés!

Si nous voulons voir le triomphe de l'Orthodoxie dans le monde, nous devons dénoncer les crimes de Lénine et des principaux bolcheviks à une société russe, qui se veut orthodoxe, et qui vit encore dans le mensonge d'une révolution victorieuse, sois disant matrice de la super puissance soviétique!
Ces gens là ont voulu détruire la Russie et ils sont responsables de millions de morts et de martyrs!

Et le plus lourd tribut au marxisme, ce sont justement les Russes qui l'ont payé!

Alors, pour que les peuples qui accusent injustement la Russie de les avoir asservi au communisme, comprennent enfin que leurs propres meneurs bolcheviks sont les responsables de leurs souffrances, il faut que tous les criminels communistes soient reconnus comme tels dans toutes les ex républiques soviétiques...
A COMMENCER PAR LA RUSSIE !

15.Posté par Gabriel K le 12/07/2010 11:46
@Marie
Il s'agit d'une responsabilité collective. Soljénitsyne le reconnaît lui-même. Une reconnaissance symbolique consistant à pointer du doigt une minorité d'individus aurait des effets pervers. Il s'agit de s'amender plutôt, individuellement. Cela ne se décrète pas. Le coeur de l'homme n'est pas du ressort du politique.

16.Posté par Marie Genko le 13/07/2010 00:45

Ce qui est pervers, c'est de ne pas rétablir la vérité historique et accuser les véritables responsables de la tragédie de la Révolution russe!

-100 millions de morts selon le livre noir du communisme!

Pour moi le plus pervers est de ne pas détruire définitivement le mythe de Lénine!

Car voyez-vous, pour les gens d'origine russe, dont je fais partie, les continuelles accusations des ex républiques soviétiques d'avoir été occupées contre leur volonté par les Russes, et la propagande agressive contre la Russie qu'ils mènent et justifient pour ces fausses raisons devient particulièrement odieuse!
Le fait de ne pas déboulonner les héros de la révolution en Russie alimente singulièrement bien cette hypocrisie des ex républiques soviétiques!
Enfin, il est malsain de construire le futur d'un peuple sur une Histoire tissée de mensonges!

17.Posté par PetiaS le 13/07/2010 09:25
Et pour bien commencer, il faudrait enlever le mausolée de Lénine ainsi que les restes de tous les dignitaires communistes qui se trouvent au pied de la muraille du Kremlin.

18.Posté par Gabriel Kevorkian le 13/07/2010 09:36
@Marie
L'effet pervers que j'ai en vue, c'est celui du dédouanement individuel, une fois les responsables désignés.
Pour prendre l'exemple français, on peut citer Maistre:

"Il faut encore faire une observation importante; c'est que tout attentat commis contre la souveraineté, au nom de la nation, est toujours plus ou moins un crime national; car c'est toujours plus ou moins la faute de la nation, si un nombre quelconque de factieux s'est mis en état de commettre le crime en son nom. Ainsi, tous les Français sans doute n'ont pas voulu la mort de Louis XVI; mais l'immense majorité du peuple a voulu, pendant plus de deux ans, toutes les folies, toutes les injustices, tous les attentats qui amenèrent la catastrophe du 21 janvier."

http://abu.cnam.fr/cgi-bin/donner_html?consider1

Imaginez un instant que tous les crimes des générations passées soient reconnus, condamnés, que Lénine rejoigne enfin Hitler dans le camp des réprouvés. Serait-ce alors l'avènement d'un monde meilleur? Verrait-on apparaître un type moral nouveau, supérieur? N'y a t-il pas à notre époque des contre-exemples manifestes dont un, plus particulièrement (qui se répand en commémorations continuelles alors qu'il baigne dans l'iniquité)?

Et cette reconnaissance, d'où viendrait-elle? des autorités?

Rappelez vous le mot de l'évangile

Mt 23:29- " Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, qui bâtissez les sépulcres des prophètes et décorez les tombeaux des justes,
Mt 23:30- tout en disant : "Si nous avions vécu du temps de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour verser le sang des prophètes. "
Mt 23:31- Ainsi, vous en témoignez contre vous-mêmes, vous êtes les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes !

Vous attendez inconsciemment un salut du politique, vous voudriez l'harmonie hic et nunc. Cette aspiration ne peut être que déçue. Pire, détournée. N'est ce pas cette même aspiration qui, une fois débridée chez certains, devenue passion, a conduit aux conséquences désastreuses que l'on sait? Dans les révolutions, il n'y a pas que les instigateurs directs, les hommes d'action, il y a aussi le climat intellectuel, spirituel, moral...

Jn 18:36- Jésus répondit : " Mon royaume n'est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais mon royaume n'est pas d'ici. "

19.Posté par Ольга le 25/07/2011 12:49
Très étonnée de certains propos concernant ce malheureux site, Credo.ru ; non seulement il représente une minorité, il est essentiellement marginal, excepté le fait qu'il fait beaucoup de bruit et sa notoriété est importante.

Quant à l'idée selon laquelle l'effondrement de l'Union soviétique s'est fait sans victime, elle est fausse et extrêmement pernicieuse ; je ne veux pas parler de 1991, mais de l'effondrement réel qui s'est produit dans la dimension humaine, économique et morale de tous ces peuples ; le nombre de victimes des conflits et des crimes monstreux, qui ont pris une dimension jamais obsevée ni avant 1917, ni avant 1991 et qui sont directement liés à la "nouvelle politique" des "Eltsinoïdes" divers et variés qui étaient inspirés et dirigés par tels ou autres brzezinski, qui eux voulaient et veulent toujours la désintégration de la Russie et la fin de l'Église orthodoxe russe (et qui d'ailleurs l'avouent très franchement dans certains cas bien connus). Il est temps de comprendre enfin que les mêmes forces destructrices qui ont oeuvré en Russie en 1917 et avant 1917 étaient bel et bien à l'oeuvre à la fin des années quatre-vingt en URSS. C'est un fait prouvé, avéré. Le Gaïdar n'en est qu'un exemple parmi des milliers d'autres, et il a le mérite d'être d'une grande éloquence, il est bien le petit-fils de ses grands-parents. La couleur des drapeaux a changé, leur "problème" avec la Russie, non ; la source d'inspiration reste la même à la base : une absence de respect vis-à-vis de l'identité, des traditions (même récentes, certaines sont essentielles), de la dimension humaine et morale de la vie de la société, la volonté de faire changer les choses sans vraiment tenir à préserver, sauvegarder et continuer ce qui constitue des acquis fondamentaux d'une culture ; d'un pays, de tout un peuple. Bref, c'est un genre de "bolchéviques", qu'ils soient de gauche ou de droite, selon l'air du temps et leur "real politik" du moment.

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