Biarritz : les bras ouverts de l’église orthodoxe

L’édifice, qui vient d’être classé monument historique, sera largement ouvert au public ce week-end, après avoir été fermé durant près d’un an.

En juillet 2014, en pleine saison touristique, le verdict tombait : l'église orthodoxe de Biarritz, en proie à d'importants dégâts dus aux tempêtes de l'hiver, devait fermer ses portes au public. Un coup dur pour l'Association cultuelle orthodoxe russe de Biarritz (Acorb) qui ne pensait pas que son lieu de culte, situé avenue de l'Impératrice, face à l'hôtel du Palais, resterait fermé un an.

La commission de sécurité a donné son feu vert, il y a seulement deux mois, quelques jours après que le ministère a décidé de classer ce bâtiment exceptionnel comme monument historique.

Ceci explique le solide programme proposé pour ces Journées européennes du patrimoine (lire également en pages 16 et 17) avec neuf rendez-vous proposés en deux jours, demain à 10 h 15, 11 h 15, 15, 16 et 17 heures et dimanche à 15, 16, 17 et 18 heures.

Serge Cheloudtchenko, vice-président de l'Acorb, tient en effet à montrer ce « chef-d'œuvre en péril » et à sensibiliser le public au fait que son association, propriétaire des lieux, a besoin de subsides pour le restaurer.

Construite à la fin du XIXe siècle sous le règne d'Alexandre III, l'église orthodoxe nécessite plus d'un million d'euros de travaux pour lui assurer de traverser le XXIe siècle.

Travaux urgents

L'architecte du patrimoine, Catherine Matveieff, spécialiste de la conservation et de la restauration architecturale, a défini les priorités.

« C'est difficile à classer car tout est urgent. On a assuré le minimum en électricité et sécurité pour pouvoir ouvrir au public. Le but pour 2015 est de consolider le pignon défaillant de manière à démonter l'échafaudage. Pour cela, il faut extraire certaines pierres calcaires. Cette pierre de Charente est poreuse. Elle est très abîmée. De même que les joints sont devenus défectueux à cause du sel. Après ces réfections, il faudra poser un nouvel enduit. Une cheminée a été démontée et une seconde doit l'être. Enfin, les dômes de plomb et de zinc doivent aussi être restaurés. »

L'état des lieux étant fait, l'association a mis à profit l'année de fermeture pour présenter un dossier de classement aux « Monuments historiques » au ministère de la Culture. Serge Cheloudtchenko est rentré de Paris, le 15 juin avec le sésame : « Le jury a voté en faveur du classement. Nous attendons encore la parution du décret au Journal officiel. Elle nous ouvre des aides financières dont nous aurons bien besoin. »

Concert de solidarité

Le financement des travaux est croisé : État, Région, Département et Ville seront sollicités mais l'association doit aussi payer sur ses fonds propres une partie des travaux.

« C'est pour cela que nous avons prévu ces neuf modules durant lesquels nous pourrons asseoir 70 à 90 personnes dans l'église. Nous allons leur parler de l'histoire, de la tradition orthodoxe et de ce que nous faisons pour entretenir le lieu. »

Un coup de projecteur sera également mis sur le récital de piano du compositeur chypriote (et de confession orthodoxe) Cyprien Karsaris qui se produira mercredi 23 septembre à l'hôtel du Palais (1).

« C'est un concert de bienfaisance au profit de la restauration. Tout comme le sont les dons que chacun est libre de nous laisser après la visite de l'église qui est gratuite. »

(1) Billetterie : office de tourisme. Entrées : 17 à 30 euros. Tél. 05 59 22 44 66.
http://www.sudouest.fr/2015/09/18/les-bras-ouverts-de-l-eglise-orthodoxe-2127552-4037.php

"Le financement des travaux est croisé : État, Région, Département et Ville seront sollicités mais l'association doit aussi payer sur ses fonds propres une partie des travaux."

Le devis de travaux est connu depuis plusieurs années et, avec les mêmes arguments que Clovis, l'association se refusait au classement. Un mécène russe s'était proposé avec l'Église russe - offre rejetée par les "membres anciens", procès gagné contre les "nouveaux". Le classement a finalement été jugé préférable pour sauver les meubles quand le fronton menace de s’effondrer dans la rue provoquant d'importants dégâts collatéraux (voire pire)!

Il faut toutefois préciser que, si les "visites" étaient suspendues depuis un an, les offices continuaient: j'y étais à Pâques 2015.

Magnifique ! L'orthodoxie en France, 500 mille personnes autoproclamée ce qui veut dire qu'avec 2 euros par personne, la somme serait réunie. Au détail près qu'il n'y a pas 500 mille orthodoxes mais bien moins et que la majorité semble se désintéresser de ce qui touche à l'église, et n'est pas au courant de la ruine du bâtiment.

Chez ceux qui seraient intéressés, il faudrait qu'il surmonte leur phylétisme : je suis grec, je ne donne que pour les Grecs... C'est vrai que que quand vous entendez que telle église a été construite pour les Russes par les Russes plutôt que pour les orthodoxes par les orthodoxes, cela vous refroidit un peu. En somme, c'est un résumé de la faillite orthodoxe en France :

- incapacité de conserver ses troupes et donc moins de fidèles et moins de dons
- incapacité de faire croître ses effectifs par croissance interne (démographique, mission) et pas assez de fidèles et donc de dons
-incapacité de sortir de son carcan national

Bonne chance, je conseillerais une souscription publique (avec pourquoi pas mention des souscripteur sur une plaque, un document ou commémoration des ouscripteur orthodoxe,), usage d'internet avec des site comme gofund.me qui permettent des dons en ligne.

"Encore une église qui va devenir un musée municipal comme à Champagne sur Seine..."

Voilà in pronostique qui montre une méconnaissance totale de la situation sur le terrain (très fréquente, malheureusement, chez notre bien cher Tchetnik qui connait mieux les Pères du 1er millénaire...): nette remonté de la fréquentation dominicale par rapport aux années 1990, avec surtout des nouveaux migrants résidant en Espagne, majoritairement Ukrainiens, Russes et quelques Géorgiens, et un deuxième prêtre qui officie uniquement en slavon...

Et, Bien cher Daniel, comment expliquez-vous alors que les dizaines de millions de Catholiques ne peuvent entretenir leurs églises (cf. commentaire 3)

@ Vladimir (8)

Même problème que chez les orthodoxes, baisse des effectifs réels, c'est à dire les gens impliqués qui se sentent catholiques, le vivent et donc donneront pour entretenir les églises. Ce ne sont pas les braves petits vieux de la messe dominicales qui vont permettre de restaurer des oeuvres parfois très anciennes. Les catholiques ont un gros avantage néanmoins : le gros de leurs églises est propriété publique et leur entretien revient donc en théorie aux mairies en général, qui souvent rognent les budgets.

Et les églises appartiennent à la république française depuis 1905 qui en a donc la charge. Il ne faut pas l'oublier.

Mais Tchetnik a raison, une église qui vit de perfusions allogènes est morte en soi. C'est le greffon qui se substitue au pied, à la souche.

Concernant le pognon, les fidèles ont tendance à donner pour quelque chose de vivant, pour un projet, selon une certaine dynamique, comme ces églises crypto-protestantes et évangéliques qui regorgent de donations. Les fidèles savent pourquoi ils donnent, même si spirituellement c'est vide, ils donnent pour la fête, pour participer etc...
Par exemple chez les cathos, les plus généreux sont les tradis, dont les curés demandent parfois des quêtes silencieuses en biftons pour telle ou telle chose utile à la paroisse. Mais ils ont le sentiments d'être dans une église vivante, avec "un projet" pour parler moderne.

A l'inverse, une paroisse en pleine décrépitude, remplie de vieux, avec une église qui se déglingue, excusez du peu, mais cela n'incite pas à mettre la main à la poche. C'est triste, mais c'est comme ça.
Quand l'église fait l'aumône et la charité, il y a un grave problème.

60 pour cent des Français se déclarent Catholiques, seuls entre4 et 5 pour cent ont une pratique régulière.

Ce qui, en base 10, ne fait pas "plusieurs dizaines de millions".

"On a alors recours aux "avis d'experts" et le chiffre de 500 000 cité par Daniel apparait actuellement comme un maximum réaliste "

-Il n'y a aucun "expert", aucune méthode de calcul, aucun protocole de recherche et d'analyse à la base du chiffre "500 000".

Il serait bon d'arrêter l'autisme.

Les avis d'expert donnaient des chiffres délirants sur la croissance économique soviétique... L'ennui est que quand les chiffres des experts ne sont pas vérifiés par la réalité, cela est douteux, d'autant plus que les dits experts ne nous ont jamais présenté leur méthodologie en détail... Ils auraient pu aussi dire 400 000 ou 600 000... La méthodologie du doigt mouillé peut-être... Il n'y a plus qu'à solliciter ces 500 000 pieux orthodoxes de donner 2 euros chacun...

Au juste, quel est le projet de l'église orthodoxe en France? Faire des salamalecs avec les évêques catholiques? Un conservatoire de traditions folkloriques? L'évangélisation?