Arrestations massives à Kiev dans les années 1930
A l’automne de la terrible année 1937 il ne restait plus à Kiev que quatre églises ouvertes aux fidèles. Parmi elles, l’église de la Protection de la Vierge servait de cathédrale au métropolite Constantin Diakov, chassé de Kharkov par les soviétiques et qui devait subir le martyr en octobre de la même année.

A Kiev, dès 1933, on avait inquiété les moines. Lors de l’établissement des passeports intérieurs, tous les moines de la sainte ville russe avaient été chassés à plus de cinquante kilomètres de là, y compris ceux qui, faute de prêtres, s’occupaient des paroisses abandonnées ; beaucoup d’autres avaient été arrêtés et déportés ; on les trouvait trop nombreux, pourtant leur nombre avait bien diminué.

Sur plus de 1.000 moines appartenant au grand monastère de la Laure de Kiev, il en restait environ 150 qui logeaient dans des masures hors de la ville, mais la NKVD trouvait que c’était encore trop. Il est difficile de dire tous les moyens qu’elle employa pour s’en débarrasser et toutes les persécutions dont elle abreuva ces vieux moines, littéralement pourchassés et finalement obligés d’entrer dans une absolue clandestinité.

Parmi ces malheureux, on trouvait de vieux ermites qui étaient restés des dizaines d’années sans jamais sortir du couvent, comme le père Rodion qui avait vécu quarante ans sur place. Le passeport intérieur n’était accordé qu’aux moins de soixante ans, ou pour des raisons de santé, et encore ! Malgré leur passeport, ces religieux n’avaient pas le droit de célébrer les offices sans avoir été enregistrés par l’inspecteur des cultes, fonctionnaire communiste. Ces serviteurs de Dieu se réunissaient uniquement aux jours de fête pour prier ensemble et de préférence, à l’église de la Protection de la Vierge. Les fidèles leur apportaient des vivres et une aide pécuniaire.

Le 1 octobre 1937, fête de la Protection de la Vierge, au moment où ils arrivèrent, plus nombreux que les autres fois, tout le terrain fut encerclé par la police. Des soldats et des agents de la NKVD se glissèrent dans la foule, sous prétexte de vérifier les papiers et de chasser les vagabonds mais, en effet, pour repérer les moines, très faciles à reconnaître malgré leurs vêtements civils. La milice ne pénétra pas dans l’église mais les soldats montèrent la garde jusqu’à la fin du service religieux, après quoi, on mit la main sur les moines, très âgés pour la plupart.

Conduits au poste de police le plus proche, ces religieux, dont le nombre s’élevait à plus de trente, furent ensuite expédiés ailleurs. Où ? Personne ne l’a jamais su.

Au nombre des moines qui appartenaient au célèbre monastère la Laure, on peut citer le nom de l’abbé Eugraphe, du cénobite-ascète Moïse, du moine Syl, tout spécialement révérés. Inutile de dire que presque tous ces vieux moines avaient un passeport et un domicile privé légal… Quel a été leur sort ? Pour tous les chrétiens orthodoxes, cette justice sommaire, à l’encontre de moines ayant déjà tant supportés, constitue vraiment « le sacrifices des justes » bien des fois répété dans le passé, en particulier à Kiev, en temps d’hérésie, de schisme et de persécutions. Ce sacrifice toujours renouvelé démontre l’éternelle fidélité du monachisme russe à la vérité.

Archiprêtre Michel Polsky, « Les nouveaux martyrs de la terre russe », éditions « Résiac », 1976
Arrestations massives à Kiev dans les années 1930

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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 25 Avril 2019 à 20:45 | 0 commentaire | Permalien



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