C’est Anna Akhmatova qui m’a guidée vers l’icône de la Notre Dame Joie des Affligés dans l’église de la Transfiguration
Par Larissa Ouzlova, enseignante aux cours d’iconographie, Serguiev Possad

L’icône de la Notre Dame Joie des Affligés se trouve dans l’église de la Transfiguration. Elle se situe dans une chapelle qui porte le nom de l’icône. Cette icône, elle n’est pas très grande, se trouve dans une châsse de marbre ornée de deux anges. Des cierges brûlent constamment auprès d’elle.

J’ai la certitude que c’est Anna Akhmatova qui m’a indiqué cet endroit. J’avais appris que la poétesse avait été une paroissienne de cette église rue Ordynka à Moscou et j’ai eu envie de m’y rendre. Auparavant je me suis beaucoup intéressée à l’icône russe, j’allais dans les musées, dans la laure Saint Serge. Mais je n’éprouvais pas du tout le besoin de prier. Je n’étais pas baptisée et je ne savais même pas si je pouvais me signer en entrant dans une église. Le nom même de la paroisse, Joie de tous les affligés, m’avait fortement impressionné. Il faut bien que les désespérés puissent se réjouir ? En quoi peut consister la joie qu’ils peuvent éprouver ?

L’église était presque vide. Tant mieux, peut-être car de toute façon je n’aurais jamais oser poser de questions.

Peu après cette visite nous nous sommes rendus avec une amie à Mikhaïlovskoe, le domaine de Pouchkine. J’y ai relu les poèmes d’Akhmatova dans la bibliothèque qui se situe à proximité du monastère de la Sainte Montagne. Mon amie Lena Diakonova m’y a prêté pour une nuit le Nouveau Testament. C’était une simple brochure à la reliure orange un peu fripée, les caractères étaient minuscules.

Ce fut pour moi une immense découverte : « Pendant toute la nuit j’ai lu Ton testament et j’ai comme revécu, guérie de mon évanouissement.... » (Akhmatova).

Comme s’il s’agissait de moi. Le lendemain matin mon amie rentra à Moscou, je la suivi peu après. Deux semaines s’étaient passées. Pour moi ce fut une éternité. Tout avait changé. J’allai à l’église de la rue Ordynka dès que je le pus.

Lorsque l’on prie et que l’on est entendu, que l’on ne sollicite rien mais que l’on reçoit, que l’on cherche et que l’on est inopinément trouvé : ainsi j’ai été trouvée par la Joie de tous les affligés et tout me fut révélé.

Traduction N.Krivocheine

L’Eglise de la Transfiguration et de la Notre Dame Joie des Affligés
C’est Anna Akhmatova qui m’a guidée vers l’icône de la Notre Dame Joie des Affligés dans l’église de la Transfiguration

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 19 Août 2016 à 08:00 | 2 commentaires | Permalien



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