Ces orthodoxes qui commencent à critiquer ouvertement le processus préconciliaire orthodoxe et ses documents <...> À noter aussi le débat, qui s'annonce fort, sur le caractère œcuménique ou pas du prochain concile de Crête

La dernière charge importante à cet égard est venue le 10 mars dernier, du métropolite Seraphim du Pirée, un des importants diocèses de l'Église orthodoxe de Grèce. Ce dernier vient d'envoyer une lettre « à charge » au saint-synode de l'Église de Grèce contre les documents du futur concile panorthodoxe qui doit se tenir à l'île de Crête du 17 au 27 juin 2016.

Mgr Seraphim critique ouvertement la décision prise à la Synaxis des primats orthodoxes en janvier dernier, de ne faire représenter chaque Úglise orthodoxe au prochain concile que par 24 évêques. Il considère qu'une telle « innovation n'a jamais été vue encore dans l'histoire de l'Église orthodoxe ». Il précise que tous les conciles œcuméniques avaient regroupé non pas une sélection mais le plus grand nombre possible d'évêques.

CAROL SABA: Ces orthodoxes qui commencent à critiquer ouvertement le processus préconciliaire orthodoxe et ses documents
Photo: de gauche à droite : les métropolites Joseph de Proconnèse, Joël d'Édessa, Séraphim du Pirée (en bleu) et Alexios de Nikaia

« Selon l'ecclésiologie orthodoxe, chaque évêque, indique Mgr Seraphim, porte la dignité épiscopale d'une manière pleine et entière au nom du plérome de l'Église. Il représente son peuple de fidèles et son diocèse qui, le plus petit qu'il soit, fait partie intégrante de l'Église universelle.

Cette innovation porte atteinte, selon Mgr Seraphim, à l'universalité de l'Église et de son épiscopat. Davantage, il a rappelé que la participation aux conciles œcuméniques n'était pas restreinte aux évêques seulement mais elle s'étendait aussi au bas clergé, aux prêtres et diacres ainsi qu'aux moines et laïcs. Ce qui ne sera pas le cas en l'occurrence au prochain concile de Crête, a regretté Mgr Seraphim qui considère que l'organisation du concile de Crête est contraire à la tradition orthodoxe. »

Il va jusqu'à déclarer que ce concile panorthodoxe est un concile sans les orthodoxes !
Accusant par ailleurs les organisateurs du concile de vouloir éviter que certaines voix épiscopales orthodoxes puissent s'opposer aux documents du concile qui seraient contraires à la tradition orthodoxe, il contesta aussi sa dénomination comme « concile panorthodoxe » et non pas comme « concile œcuménique ». Cette dénomination « panorthodoxe » est voulue selon Mgr Seraphim par le patriarche œcuménique car Rome, qui n'est pas en communion avec l'Église orthodoxe, ne participera pas. Mgr Seraphim conteste ce raisonnement et considère que la non-participation de ceux qui sont en rupture de communion avec l'Église orthodoxe pour des raisons doctrinales n'enlève rien à la plénitude de la représentation de l'Église et donc du caractère œcuménique de ce concile.

Sur un autre plan, le métropolite Seraphim a contesté le principe du vote : « Une Église, un vote », inclus dans le règlement du concile adopté lors de la Synaxis de janvier dernier. Ce principe place, selon lui, le droit de vote au niveau des Églises et non plus, comme le veut la tradition, sur le plan de chaque évêque qui a le droit et le devoir de voter en conscience !

Le métropolite Seraphim a porté aussi de sévères critiques au document intitulé « Relations de l'Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien », adopté lors de la Ve Conférence préconciliaire panorthodoxe qui s'est tenue à Genève du 10 au 17 octobre 2015. Il indiquait que l'Église orthodoxe ne dit rien dans ce document sur les hérésies et les déviances apparues depuis le VIIIe siècle. « C'est comme si, depuis le VIIIe siècle, elles ont cessé d'apparaître dans l'histoire de l'Église. » Il a contesté aussi les effets du paragraphe 22 du document en question qui veut que le critère de vérité ne réside « que dans la structure conciliaire de l'Église ».

C'est comme si, commente le métropolite Seraphim, le prochain concile se donne par ces affirmations les bases pour considérer comme infaillibles ses propres décisions. Il ajoute que le critère de vérité n'est pas uniquement dans le concile mais dans la réception de ce concile dans la conscience de l'Église orthodoxe. C'est pour cela, précise-t-il, que beaucoup de conciles censés être œcuméniques ne l'ont pas été par la suite, à défaut de la réception canonique de leur actes par la conscience de l'Église orthodoxe. En conclusion, le métropolite Seraphim a exprimé son désaccord avec l'invitation au concile d'observateurs non orthodoxes, considérant cela comme une pratique de l'Église catholique (Vatican II) qui n'est pas propre à l'Église orthodoxe....

La Métropole du Pirée est un évêché de l'Église orthodoxe de Grèce situé dans le port d'Athènes, à l'ouest de l'agglomération athénienne. Elle compte trente paroisses réparties entre deux municipalités (Le Pirée et Drapetsona) et une partie d'une troisième (le district Saint-Jean-de-Rentis dans la municipalité de Nikaia). Elle a été fondée en janvier 1962 Son évêque est (en 2013) le métropolite Séraphim (Mentzelopoulos), célèbre pour ses positions controversées. Né à Athènes en 1956, il a été nommé le 28 mai 2006.

SUITE - "L'Orient le jour"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 8 Avril 2016 à 14:47 | 18 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Anna Rotnov le 08/04/2016 15:07
Il est important de noter que les orthodoxes réfléchissent, ont un point de vu et l'exposent. Il aurait été désolant de les voir suivre sans discussions.
Les orthodoxes remontent dans l'estime de ceux qui liront cet article.

2.Posté par Vladimir.G: la publicité débats n'a été possible que n'a été possible que grâce aux efforts de l'Église russe car certaines Églises tenaient à garder cette préparation secrète... le 08/04/2016 19:14
Ce qui est triste et lamentable, c'est que les Orthodoxes ne sont associés à ces débats que durant les 5 derniers mois avant le Concile, alors que sa préparation dure depuis 50 ans! Et cela n'a été possible que grâce aux efforts de l'Église russe: le métropolite Hilarion de Volokolamsk avait fait un exposé très complet en novembre 2011 et avait proposé à plusieurs reprise que les textes préparés soient publiés, mais "d'autres Églises" tenaient à garder cette préparation secrète...

3.Posté par Daniel le 08/04/2016 20:24
C'est un article honnête...

4.Posté par Prêtre Luc Duloisy le 09/04/2016 08:33
Il serait intéressant de connaître le nombre de laîcs et de prêtres ayant été consulté ces cinquante dernières années sur la préparation de ce concile. Je rappelle que selon la théologie orthodoxe, l'Assemblée (évêques, prêtres, diacres et laïcs) s'appelle le PEUPLE ROYAL. Y aurait-il dans notre Eglise la distinction : Eglise enseignante et Eglise enseignée ?

5.Posté par Philippe Amartolos le 09/04/2016 14:16
Gloire au métropolite Séraphim, porte parole de la foi orthodoxe !

AXIOS ! AXIOS ! AXIOS !

6.Posté par Nikolas le 09/04/2016 14:50
L'Eglise de Russie n'était pas la seul à demander la publication des documents.
Cette lettre du vénérable métropolite André de Gori le montre.

On dirai plutôt que c'est Constantinople qui souhaite verrouiller certains débats.

7.Posté par justine le 10/04/2016 17:02
Il ne faudrait pas penser que le métropolite Séraphim du Pirée serait le seul hiérarque à exprimer ouvertement sa critique à l'egard des textes et du règlement du Concile. Rappelons ici les prises de position deja publiées des métropolites Athanase de Lemessos (Chypre), Hiérothéos de Naupacte, Germanos d'Ilie, Seraphim de Cythère, Jérémie de Gortyne, Pavlos de Glyfada, Syméon de Néa Smyrni, Ambrosios de Kalabryta (Grèce), des évêques Longinos de Bratsek (Ukraine) et de Gabriel de Lovets (Bulgarie), ainsi que le refus de participer au Concile des metropolites grecs Nicolas de Phthiotida, Chrysostome du Mani, Daniel de Kaisariani et du deja mentionne Symeon de Nea Smyrni. Et comment ignorer les critiques du Patriarcat de Géorgie, du Patriarcat d'Antioche et du Patriarcat de Serbie? Concentrer l'attention du public sur les critiques du seul métropolite du Pirée revient à éclipser la véritable dimension de la critique à l'égard de ce Concile hautement problématique. Cela revient aussi à ignorer les critiques publiques d'éminents théologiens, représentents du clergé, de la communauté monastique et du simple peuple, autrement dit du plérôme de l'Eglise - comme si l'Eglise se composait uniquement d'évêques! Il convient d'ailleurs de souligner qu'en plus de la critique ouvertement exprimée par les plus courageux et les plus dévoués parmi les évêques, il y a toute la critique exprimée derrière les coulisses par ceux qui n'osent pas exprimer leur position en public. Et quand on prend en considération cette dernière catégorie aussi, il faudra peut-être dire que les évêques supporters sans réserve du Concile sont une petite minorité et se limitent aux Phanariotes et leurs alliés.

D'ailleurs le titre de l'article est faux: ce n'est pas d'aujourd'hui que les Orthodoxes "commencent" a critiquer ouvertement le Concile. Simplement, la critique s'est faite plus explicite et plus spécifique depuis la publication des textes proposés au Concile.

8.Posté par Louise LEVY le 10/04/2016 18:37
reconnaissante à Me Carol Saba pour son admirable intervention lors de l'Emission Lumières de l'Orthodoxie sur Radio-Notre Dame : de la part d'une juive TRES mystique objet de rudes malveillances de la part de corréligionnaires malgré ses 85 ans. Fraternellemment à vous.Louise LEVY

9.Posté par Affeninsel le 11/04/2016 00:10
Il faut bien dire que le fonctionnement "une Eglise un vote" est vraiment une aberration totale. L'Eglise, c'est le diocèse, et l'évêque la représente en disant la Vérité telle qu'il la reçoit du Christ. C'est honteux de lier les évêques ainsi à la volonté d'un synode national au lieu de les laisser parler librement. Mais de là à critiquer le principe même de ce concile, je ne comprends pas. Sommes-nous si fiers de la situation de l'Eglise que nous ne voyons aucune urgence ? Ne sommes-nous pas en train de blasphémer le nom du Christ avec ces situations anti-canoniques qui prolifèrent partout entre 5 évêques dans la même ville ? Le principe de localité n'est-il pas écrasé sous le poids de ses caricatures, nationalismes comme esprit de chapelle qui fait agir le patriarcat de Jérusalem comme il le fait ? Il y a mille choses à se dire et mille raisons de faire ce concile. S'y opposer, c'est vouloir garder sa petite gamelle bien pleine.

10.Posté par justine le 11/04/2016 13:25
Où est l'urgence? Elle est

1. Dans le reglement du problème en diaspora, lequel ne peut etre résolu que par la création d'Eglises locales autocéphales, chacune unissant toutes les nationalités et ayant des éveques canoniquement élus. Cette unique solution raisonnable et conforme à la Tradition Orthodoxe est empechée par le Phanar qui veut mettre la main sur toute la diaspora en insistant que le primat de toute Eglise locale doit toujours etre un phanariote.

2. Dans la condemnation de la panhérésie de l'écuménisme, chose empechée à n'importe quel prix par les écuménistes.

3. Dans la confirmation claire et sans équivoque de tous les Saints Conciles du passé, afin de pouvoir, sur cette base solide, résoudre tous les autres problèmes actuels. Solution empechée à n'importe quel prix par les modernistes.

L'ordre du jour prévu du Concile ne comprend aucun de ces problèmes urgents. Tout au contraire, les tireurs principaux des fils de ce Concile poursuivent avant tout le but de légaliser, légitimer et ecclésialiser les hérésies papistes, protestantes et monophysites, dans un premier temps (d'autres devant suivre plus tard). Voila ce qui soulève toutes ces protestations et oppositions. Si par miséricorde divine on évite le désastre d'une telle mesure, on se rabattra sur le but fictif de "montrer au monde l'unité de l'Orthodoxie" par le simple fait de se réunir. Faut-il préciser que ce qui divise, ce n'est pas la vérité, mais le mensonge? Est-il nécessaire seulement de dire que les véritables Orthodoxes ont été, sont et seront toujours unis?
Que reste-t-il donc? Zero, si bien que pour finir on dira avec raison "La montagne accouche d'une souris."

11.Posté par Manolis le 13/04/2016 17:42
Le métropolite Seraphim est un ultraconservateur, réputé par ses déclarations scandaleuses et notamment ses commentaires antisémites. De nombreux chrétiens du Pirée sont désespérés de son comportement. ANAXIOS !

12.Posté par Tchetnik le 14/04/2016 09:54
Si Seraphim scandalise la bien-pensance, c'est qu'il est dans le vrai.

C'est comme une boussole qui indique toujours le sud.


13.Posté par Daniel le 14/04/2016 12:16
Le synode de l'EOHRF vient de publier un communiqué important dans lequel il relaie ses réserves sur les documents pré-conciliaires publiés ainsi que sur le mode de décision qui fait que ce concile ne peut être considéré comme oecuménique. Les arguments sont déjà connus et le texte cite d'ailleurs les écrits du métropolite Hiérothée de Naupacte.

Ce qui est très intéresant est que le métropolite Hilarion de Naupacte avait déclaré que le synode de l'Eglise de Russie ne trouvait rien de non orthodoxes à ces documents. Suite à cela, l'évêque Longin en Bucovine (Ukraine actuelle) a cessé de commémorer le patriarche et voici que le synode de l'EORHF critique ces documents. Les langues se délieraient-elles enfin dans l'église russe?

Le texte est disponible ici : http://www.pravoslavie.ru/english/92464.htm

14.Posté par Синод Русской Зарубежной Церкви призвал доработать ряд документов Всеправославного Собора le 14/04/2016 14:42
НЬЮ-ЙОРК: 13 апреля 2016 г.
Обращение Архиерейского Синода Русской Зарубежной Церкви к клиру и пастве

Возлюбленные о Господе отцы, братия и сестры —
клир, монашествующие и паства Русской Зарубежной Церкви!

Во имя Отца и Сына и Святого Духа!

В свете публикации документов, которые должны быть рассмотрены на предстоящем Всеправославном Соборе на Крите 16-27 июня 2016 г., Архиерейский Синод Русской Зарубежной Церкви приступил к рассмотрению указанных текстов совместно с множеством иерархов, клириков и мирян, которые продолжают подготовку к Великому Собору; и стремится сообщить богоспасаемой пастве и иным о тех предложениях, которые мы вносим, ввиду того, что документы Собора пробуждают интерес и у очень многих вызывают вопросы. В этом деле, как и во всем, мы помним слова Господа, обращенные к святому апостолу Петру: Господь поведал, что дело будущего пастыря будет в том, чтобы пасти (кормить) овец Его (Ин 21,17); и также, что пища для тех, кто любит Его, заключается в усердном сохранении того, о чем Христос учил: А́ще лю́бите мя́, зáповѣди моя́ соблюди́те, (Ин 14,15), и áще ктó лю́битъ мя́, слóво моé соблюдéтъ (Ин 14,23). С усердием исполняя эти божественные заповеди, вся полнота иерархии Русской Православной Церкви, стремясь применить совет праведного Соломона: послýшаетъ премýдрости твоé ýхо, и при­­ложи́ши сéрдце твоé къ рáзуму (Притч.2.2), рассматривает со смирением, усердием и повиновением документы, которые стали доступны нам.

Данная задача осуществляется в духе свободном от страха или мирских забот, поскольку мы горячо верим, что Сам Господь всегда остается кормчим Церкви: Он вел Свою Церковь многие века до наших дней, и Он продолжит руководить нами и хранить нас в настоящее время и до скончания века. Мы, скорее, предлагаем размышления над некоторыми из текстов, с тем, чтобы присоединить наши мысли к рассуждениям тех многих других, работающих во благо всех наших общеправославных начинаний, в том числе Святейшего Патриарха и тех членов нашей Русской Православной Церкви, которые трудятся вместе с ним на ниве подготовки Собора. В то время как некоторые из документов (которые предсоборным совещанием были подготовлены для рассмотрения Всеправославным Собором, и которые, конечно, являются не окончательными текстами, но обязательно лишь предварительными) озабоченности не вызывают, но более того содержат важные разъяснения (см. например, документ “Автономия и способ ее провозглашения”), применение в других текстах терминов, допускающих двоякое толкование, отсутствие богословской точности и применение чуждого священной традиции Церкви экклезиологического языка, требуют комментариев, которые могут исправить весь текст.

Речь идет, в первую очередь, о двух документах. “Отношения Православной Церкви с остальным христианским миром” и “Миссия Православной Церкви в современном мире”; также возникает несколько вопросов и к тексту, регламентирующему процедурную составляющую, озаглавленному “Регламент организации и работы Святого и Великого Собора Православной Церкви”

Документ “Отношения Православной Церкви с остальным христианским миром”

Изучая документ “Отношения Православной Церкви с остальным христианским миром” мы не можем пройти мимо заметной несогласованности – как с точки зрения понятийного аппарата, так и концептуальной, – но с большей горестью мы отмечаем несостоятельность документа с точки зрения исповедования истинной православной экклезиологии, в той мере, в какой это необходимо для надлежащего провозглашения Истины Христовой в разделенном мире. По нашим оценкам, данный документ является самым спорным из всех Предсоборных документов, и чтобы приобрести допустимую для принятия форму, он должен быть существенно доработан и исправлен на сессиях Великого Собора. Несоответствия в экклезиологической терминологии очевидно выражены и на них указывали, в частности, Его Высокопреосвященство митрополит Навпактский и Свято-Власиевский Иерофей и Его Высокопреосвященство митрополит Лимассольский Афанасий, а также многие богословски образованные представители православного духовенства и мирян.

Хотя документ начинается словами определяющими Православную Церковь как “Единую, Святую, Соборную и Апостольскую Церковь” (п.1), которая “основывает свое единство на факте ее основания Господом нашим Иисусом Христом и общении во Святой Троице и таинствах” (п.2), терминология, используемая по ходу дальнейшего текста, выявляет двусмысленные, далекие от ясности и истинности фразы. Кроме того, что заявление о Православной Церкви, как о “Единой” Церкви, подрывается дальнейшим утверждением, что “Православная Церковь констатирует существование в истории других не находящихся в общении с ней христианских церквей и конфессий” (п. 6) и повторяющимися фразами “другие христианские церкви и исповедания” (п. 6, п. 20), в документе отсутствует какая-либо ссылка на факт, что Церковь не только “основана” Господом нашим Иисусом Христом (см. п. 2), но и является Его мистическим Телом, всегда единым и неразделяемым (ср. Еф. 5:30, Кол. 1:24). Хотя, конечно, все признают существование в истории групп, которые отдельно от Православной Церкви стремятся следовать за Спасителем, и которые могут именовать самих себя «церквами», православная экклезиология не допускает множественности того, что должно быть всегда одним и единым: Самого Тела Христова. В обыденной речи такая терминология (напр. “другие церкви”) иногда используется из удобства, но она недопустима в официальном церковном документе, который должен быть безупречно точным и ясно и недвусмысленно выражать то Предание, которое мы получили от Отцов, и которое те получили от Господа.

Еще серьезнее недоработки, касающиеся сущностных границ Церкви, на понимание которых и был направлен документ: отсутствует понимание Церкви и ее отношений к тем, кто находится вне нее. Наши сердца вторят чувству священномученика Илариона (Троицкого), который о расколотом христианском мире заметил: «Кто из сознательных христиан не скорбит душой, когда видит вражду и разделение среди тех людей, которых должна объединить их вера, среди которых должны бы царствовать мир, оставленный и дарованный Христом Его ученикам, и любовь, излитая в сердца христиан Духом Святым!» – мы признаем, в то же время, что достижение такого мира для тех, кто разделен, возможно только через объявление единого истинного пути к единству: спасительной жизни предлагаемой в Церкви; а понимание, как вернуться в неделимую Церковь начинается с правильного понимания разделения. Здесь документ наименее ясен. Нигде в тексте разделение между христианами, не определяется, следуя правилам Святых отцов и канонам Соборов, как следствие расколов и ересей (что наиболее удивительно, данные термины вообще отсутствуют в тексте), каковым оно является в перспективе разрыва и ухода от Тела и Истины Христовой[1]. Вместо этого документ перенимает квазицерковный подход, согласно которому разделения мыслятся внутри некоего широко понимаемого “христианского единства” (п.4), что само по себе становится двусмысленным выражением, намекающим на главенствующее “единство верующих во Христа” (там же), которое распростирается за пределы “Единой, Святой, Соборной и Апостольской Церкви” и включает в себя множество других конфессий[2].

В духе инославного и не соответствующего православной экклесиологии понимания документ развивает идею о христианском единстве, как о чем-то “утраченном” (п. 5), а “восстановление христианского единства” объявляется одной из постоянно присутствующих целей Церкви (пп. 4, 5, 12, 24). Такое утверждение противоречит справедливому утверждению, что “Единство, которым обладает Церковь по своей онтологической природе, не может быть нарушено” (п. 6). Более того, смешение верного утверждения, что Церковь свидетельствует “тем, кто находится вне ее” (там же), с указанием, что она активно работает с разными деноминациями для поиска “утраченного единства христиан на основе веры и предания древней Церкви семи Вселенских Соборов” (п.5) ясно дает понять, что в вышеупомянутом единстве Святая Православная Церковь этих Соборов не более чем частица или осколок, а не неразрывное целое, сохраняемое Христом, как Его Невеста (Еф. 25-26, 32). В этом всем не только привносится чуждая экклезиология, зафиксированная в Проекте документа Всеправославного Собора, но и оставляются без внимания действенные пастырские возможности. Нам действительно надлежит воспользоваться случаем, именно сейчас, когда разрабатывается соборный документ, чтобы заявить, что действительное отсутствие единства среди христиан сегодня – это потеря единства инославных с Православной Церковью; и путь к врачеванию, которое может дать человечеству подлинное единство, – это раскаяние в расколах и ересях и возвращение в Единую Церковь, единство которой никогда не было потеряно[3]. Когда на Божественной литургии мы молимся, возглашая прошение “о соединении всех” то речь идет о Божественном сохранении внутреннего единства, при этом мы несем в наших сердцах надежду на то, что отделившиеся от этого единства могут в него вернуться. Всеправославное заявление, которое не благовествует эту евангельскую надежду в мире, упускает возможность должным образом нести весть о спасении. SUITE

15.Posté par Philippe Amartolos le 14/04/2016 15:04
@Manolis, libre à vous de vous convertir au judaïsme si proclamer le Christ Ressuscité vous paraît nauséabond

16.Posté par Manolis le 14/04/2016 15:09
@Tchetnik : scandaliser ses propres fidèles, ce n'est pas la bien-pensance. Tenir des propos antisémites, ce n'est pas être dans le vrai.

17.Posté par Daniel le 14/04/2016 16:01
Je corrige mon message 13. Il s'agit d'Hilarion de Volokolamsk et non d'Hilarion de Naupacte.

18.Posté par Tchetnik le 14/04/2016 20:40
@Manolis

"scandaliser ses propres fidèles, ce n'est pas la bien-pensance."

-Justement, je n'ai pas dit que c'en était. Et le Christ a scandalisé aussi ses propres fidèles.


"Tenir des propos antisémites, ce n'est pas être dans le vrai. "

-Tout dépend de comment ils sont tenus et s'ils sont ou pas accompagnés d'intentions malveillantes, mais hélas, la réalité de l'Histoire a confirmé bien des choses au sujet des Juifs; Désolé, mais c'est ainsi.

19.Posté par justine le 14/04/2016 21:13
A Manolis, post 11: Si le metropolite Seraphim du Piree est antisemite, alors les Juifs de la Torah le sont aussi. Voir: http://www.truetorahjews.org

La métropole du Pirée est une des meilleures de Grèce, non seulement du point de vue de la fidélité à la Foi Orthodoxe, mais aussi dans le domaine de l'oeuvre sociale et éducative.

20.Posté par Manolis le 15/04/2016 16:24
@Philippe Amartolos: pourquoi voulez-vous que je me convertisse au judaïsme ? On peut se scandaliser sur les propos antisémites sans devenir juif. Comme on peut se scandaliser sur des propos sexistes sans devenir femme.

21.Posté par Affeninsel le 16/04/2016 10:44
10 : On reconnait bien là les déformations de la vérité de ceux qui veulent simplement abattre le Patriarcat de Constantinople. Le Patriarcat Œcuménique n'a jamais décrété qu'il devait être à la tête de toutes les églises autocéphales, ce qui est une absurdité, nominalement. Il considère que les obligations de mission reviennent aux cinq (désormais quatre) églises qui constituent de haute antiquité la Pentarchie, car elles ne représentent pas des nations mais des pôles de ce qui était considéré comme la totalité du monde chrétien. Une église autocéphale créée sur les bases d'une entité nationale n'a pas à étendre sa juridiction au-delà de ses frontières, comme le font honteusement toutes les églises nationales ou presque, dans un esprit ethno-phylétique à peine dissimulé. C'est l'attachement grotesque et anti-traditionnel des fidèles en "diaspora" à leur "église-maman" qui est le vrai frein à l'expansion de l'Orthodoxie au-delà de ses frontières habituelles, et l'attitude passive voire encourageante de leur hiérarchie à leur égard. Que dire du synode roumain qui décrète que tous les roumains en diaspora doivent se rattacher au Patriarcat roumain par "solidarité nationale" ? Que dire de ces moines géorgiens qui parcourent la planète pour amener une icône à toutes les paroisses géorgiennes en diaspora, et à elles seules, comme si les autres orthodoxes n'existaient pas ? Que dire du Patriarcat de Moscou qui, ayant reconnu l'autocéphalie de l'Eglise en Amérique, continue d'entretenir des paroisses sur ce territoire à travers le clergé de la EORHF, persuadé que l'unité locale n'est pas un commandement apostolique ? Voilà qui sont les adversaires réels de la mission orthodoxe. Et ce sont eux qui, en se liguant contre Constantinople, imposent le démentiel principe "d'unanimité" dans les décisions du Saint Concile. Alors, qui saborde le Concile ?

Nouveau commentaire :



Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile