«Que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé» (Jean 17)

C'est par cette citation bien connue que commence le communiqué de l'Assemblée des Évêques Orthodoxes de France consacré aux 50 ans de la "Levée de Anathèmes" et au message qui lui est consacré par les membres du "Comité Mixte de dialogue catholique-orthodoxe de France".

Ce Comité est un organisme dont on connait bien peu de choses*. La délégation orthodoxe est conduite par le métropolite de France Emmanuel, patriarcat de Constantinople, et le patriarcat de Moscou est représenté par le père Hiéromoine Alexandre Siniakov, recteur du Séminaire orthodoxe russe à Épinay-sous-Sénart et secrétaire du diocèse de Chersonèse aux relations avec les Églises, la presse et la société

Communiqué CEF – AEOF – Paris le 30 septembre 2015

"Il y a cinquante ans, le 7 décembre 1965 à la veille de la clôture du Concile Vatican II, le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras 1er par une déclaration commune, levaient les anathèmes en vigueur depuis le schisme de 1054. L’année 2015 est donc une année particulière, une année anniversaire symbolisant une étape importante dans l’évolution des relations entre l’Église de Rome et l’Église de Constantinople.

Afin de marquer cette date, un message (ci-après) a été rédigé par les membres du Comité Mixte de dialogue catholique-orthodoxe de France. Une célébration des vêpres orthodoxes présidée par le Métropolite Emmanuel de la Métropole Grecque-Orthodoxe de France et Président de l'Assemblée des Évêques Orthodoxes de France (AEOF) en présence de Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris, aura lieu à la cathédrale Notre-Dame le dimanche 4 octobre à 17h."
Les membres du comité mixte se réjouissent « des jalons importants posés par le texte de la Commission mixte internationale de dialogue entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe sur les “conséquences ecclésiologiques et canoniques de la nature sacramentelle de l’Église” » par le document de Ravennes, en 2007, sans ignorer « les difficultés de réception de ce document ». (**)

« Plus largement, nous sommes conscients des obstacles qui se dressent encore sur le chemin de la communion espérée, poursuivent-ils. Cependant, nous sommes convaincus qu’il nous faut aller de l’avant sur ce chemin. Nous y sommes spécialement encouragés par le pape François et le patriarche œcuménique Bartholomée qui, lors de leur rencontre à Constantinople le 30 novembre 2014, ont exprimé leur commune intention “d’intensifier [leurs] efforts pour la promotion de la pleine unité entre tous les chrétiens et surtout entre catholiques et orthodoxes”. »

« Nos Églises doivent tout faire pour retrouver entre elles une véritable unité »

Décrivant la situation de l’Europe « marquée par la poursuite d’un conflit en Ukraine», de la société française « fragmentée et meurtrie, aspirant à la paix sociale », et du Proche-Orient « dévasté par la montée de l’extrémisme islamiste et la persécution des chrétiens », ils se disent « convaincus que nos Églises doivent tout faire pour retrouver entre elles une véritable unité et fraternité dans le Christ ».

«NOUS NE POUVONS PAS NOUS DEROBER A L’EXIGENCE QUI SE FONDE ULTIMEMENT SUR LA VOLONTE MEME DU SAUVEUR : “Que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, qu’ils soient en nous eux aussi, afin que le monde croie que tu m’as envoyé” », ajoutent-ils.

D'après: PDF et La Croix

(*) Les membres du Comité Mixte de dialogue catholique-orthodoxe en France :
- Membres catholiques : Monseigneur Roland Minnerath, Monseigneur Maalouf Charbel, Père Didier Berthet, Père Michel Fédou, Père Emmanuel Gougaud, Père Philippe Molac, Père Laurent Villemin ;

- membres orthodoxes : Monseigneur Emmanuel, Monseigneur Job, Père Jean Boboc, Archiprêtre Christos Filiotis, Hiéromoine Justin Jeremic, Hiéromoine Alexandre Siniakov, Prof. Michel Stavrou.

(**) Note de V. Golovanow: l'Église russe a très clairement rejeté ce document!


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Octobre 2015 à 10:37 | 33 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par av aleksandr le 05/10/2015 13:00
Toute initiative qui vise à rapprocher les hommes de foi comme toute démarche qui incite à une unité vraie et féconde appartient au Sacrement ou Mystère quasi eucharistique du Ressuscité dans ce monde-ci. Les brisures sont plus apparentes que les points d'accord, on dirait "symphoniques" dans l'Orient chrétien. Paris comme Lutèce dans les temps de la première chrétienté en France, bien antérieure à tous les schismes exprime cette universalité de la rédemption. Cela se sent par la présence de croyants du monde entier et de tous horizons en quête de la Présence divine.
Lors de la venue du Pape François et du Patriarche Oecuménique Bartholomée de Constantinople à Jérusalem en 2014, pour commémorer le 50ème anniversaire de la rencontre à Jérusalem entre le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras - en présence et avec l'hospitalité du Patriarche Benediktos de Jérusalem que l'on oublie volontiers un peu partout - les Franciscains n'ont demandé d'intervenir pour souligner le sens de cette rencontre au bout de 50 ans. Je vous en donne ci-joint le texte qui est en anglais. Il y a plusieurs étapes que l'on ne peut effacer par des accords qui sont basés sur le fait de scruter le mystère divin, celui de l'Eglise, de son plérôme. Vous le notez en bas de page: l'Eglise orthodoxe russe n'a pas accepté le texte. De même, les anathèmes continuent d'être dits chaque années dans diverses juridictions, et ceci ne peut être l'objet d'un manque de clarté. A Jérusalem, ils sont proclamés après la célébration eucharistique au jour du Triomphe de l'Orthodoxie. C'est vrai de la plupart des communautés slaves... ou grecques sans compter les autres juridictions orthodoxes. Il n'en reste pas moins que tout dialogue entamé avec foi et désir d'atteindre à la Saint Communion dans le respect des âmes est un chemin qui mérite toute attention. Il y va aussi de la véritable conscience que chacun peut avoir de la réalité mystique et humaine de l'"autre", bien au-delà de la déchirure ou la suspension liturgique.
Voici le texte:
"Franciscan Exhibition on Patriarchal and Papal visit in 1964

Is it a sign from the « Holy and substantial and life-giving and indivisible Trinity » [Byzantine Matins, Orthros] that we are gathered today to recall and celebrate the encounter of Pope Paul VI, head of the Roman Catholic Church with the Ecumenical Patriarch Athenagoras of Constantinople ? Great Lent has just started for all the Christians who live in Jerusalem, the Holy Land till the farthest places of the world. The Orthodox continuous prayer states : « ΚύριεἸησοῦΧριστέ, ΥἱὲτοῦΘεοῦ, ἐλέησόνμετὸνἁμαρτωλόν/ Lord Jesus Christ, Son of God, have mercy on me, the sinner ». We all turn to the « Only One Lord » (stanza repeated during Great Lent) to highlight the significant meeting that took place in the City of the Resurrection of the Lord and at the Mount of Olives, looking ahead of the Eschaton, the Second Coming of the Messiah.

We just celebrated, in 2013, the 1700th anniversary of the Edict of Milan that so meaningfully reminds us of the official recognition and tolerance of the Christian faith in the Roman Empire. We are thus called to face history and cope with its length, its depth. When John XXIII has been elected as the Bishop of Rome, Patriarch Athenagoras sent his envoy, Archbishop Iakovos of the Archdiocese of America, to greet the new Pope at Rome. This was the first contact of this nature since May 1547.

The Eastern Orthodox Church is essentially inspired by the power and the communion of the Holy Spirit. Patriarch Athenagoras of Constantinople heard of the pilgrimage that Pope Paul VI intended to do to Jerusalem and the Holy Land fifty years ago, namely in 1963, as the Second Council of the Vatican was on its way and would be closed on December 8, 1965.

The anecdote is known : the Ecumenical Patriarch decided to come to Jerusalem «to say 'Good Morning' to my beloved brother the Pope. You must remember that it is five hundred years since we have spoken to each other!", he declared. At the Mount of Olives, they were welcomed by Patriarch Benediktos of Jerusalem, who had participated in the three sessions of the Pan-Orthodox Meetings at Rhodos.

The three heads of the Churches met on January 5th, 1964, on the eve of the Eastern Orthodox Feast of the Nativity. « We did achieve something positive today » the Ecumenical Patriarch declared.

The journey to the Holy Land gave a special impulse to the Churches and this concerns all of the denominations that are present in Jerusalem at the present. Looking backward into the past fifty years, it is possible to say that the slow reconnection between the Churches inside of the Roman Empire of the East and the West rose from the dramatic events that had happened throughout 900 years of estrangement, in particular after the two World Wars.

During the Second Vatican Council, the Church of Rome positively considered the Eastern Orthodox traditions, especially that of the Greek and Hellenistic sources that have constantly been impacting the initial Church of Jerusalem and the nearby original Pentarchy, the five first Patriarchates. Today, Constantinople, Alexandria, Antioch and Jerusalem have been expanding all over the Earth. In 1962-65, the Church of Rome reflected upon the importance of different matters that have always been vivid in the Orthodox Traditions : the recognition of the Local Churches, the role of the Liturgies (Invocation to the Holy Spirit, Communion to both Body and Blood of the Lord during the Eucharist), the discipline of the Church (diaconate, role of the lay people), the Christian sources of the Fathers of the Church, the use of the local languages, the icons.

The most important decision was taken on December 7th, 1965, with the lifting the anathemas dating of 1054, simultaneously decreed by Patriarch Athenagoras and Pope Paul VI in Rome. In this respect, Patriarch Athenagoras of Constantinople acted as the « Primus inter pares » of the Orthodox Churches at a time when most of these Churches were not free or underground. Many things have been launched after this « encounter in the name of Love ». They will further be discussed as new times have shown only 20 years ago and the re-deployment of the Eastern Orthodox Churches throughout the world.

Fifty years have passed. A glimpse of time and still… On October 26, 1965, the relics of Saint Sabbas the Sanctified (– a contemporary of Saint Benedict – ) the founder of the Palestinian monasticism were returned to Patriarch Benediktos of Jerusalem by Pope Paul VI. It caused a huge movement of joy and profound emotion among the Christians of Jerusalem. The atmosphere was radiant and exceptional. On November 12, 1965, the body of the Saint came to rest at Mar Sabbas Monastery that he had initiated in 483 A.D. It has also a strong « liturgical » meaning because the monastic Typikon of the « Byzantine rite » as defined by Mar Sabbas became the primordial Church Order of the Jerusalem Prayer Services that progressively spread among all the Eastern Churches.

It is quite important that we can be present these days in Jerusalem on the wake of the visit that Ecumenical Patriarch Bartholomaios of Constantinople and Pope Francis of Rome will make to the Church of the Resurrection, hosted by Patriarch Theophilos of Jerusalem, the spiritual son and successor of Patriarch Benediktos of Jerusalem.

Archpriest Alexander Winogradsky Frenkel

Jerusalem, March 6, 2014

2.Posté par Vladimir.G: Mgr Emmanuel a prononcé une allocution le 05/10/2015 13:00
Mgr Emmanuel a prononcé une allocution (http://www.metropolegrecque.fr/FichiersPDF/allocution_vepres_orthodoxes2014.pdf)

Cette année encore nous avons l’honneur de célébrer les vêpres orthodoxes dans ce haut lieu de l’histoire et de la spiritualité de l’Eglise catholique, à l’occasion de la fête de Saint Denys, premier évêque de Paris et patron de notre ville. Je tiens, au nom de mes frères évêques de l’Assemblée des Evêques Orthodoxes de France et au nom de tous les orthodoxes de ce pays, à vous remercier de l’attention fraternelle qui entoure un tel rendez-vous, devenu aujourd’hui habituel. Je demanderais, à son Excellence, Monseigneur Renauld Dinechin, que je remercie de sa présence ce soir parmi nous, de bien vouloir transmettre mes plus vives salutations à son Eminence, le Cardinal André Vingt-Trois qui, s’il n’est présent par la chair, l’est du moins par le cœur et la prière. J’en suis intimement convaincu.

Comme vous le savez certainement, cette année est jubilaire à bien des égards. Cent ans après le début de la Grande Guerre, soixante-dix ans après le débarquement en Normandie, mais aussi cinquante ans depuis la rencontre historique de Jérusalem. En effet, en 1964, pour la première fois depuis des siècles de séparation et d’estrangement un Pape de Rome et un patriarche œcuménique de Constantinople se retrouvaient sur la terre où le mystère du christianisme a été révélé, Jérusalem. Par un baiser, le Pape Paul VI et le Patriarche œcuménique Athénagoras ont donné une image tangible de ce que la recherche de l’unité des chrétiens devait être. Un cheminement d’amour et de vérité. Le 20 mai 2014, nous nous étions d’ailleurs retrouvés en ce même lieu pour accompagner de nos prières la rencontre jubilaire du Pape François et du Patriarche œcuménique Bartholomée au Saint Sépulcre. Je ne vous
rappellerai donc pas les enjeux de cinquante années d’un cheminement théologique et spirituel
commun. Ce message sera renforcé une nouvelle fois lors de la visite du Pape François au Patriarcat œcuménique, à la fin du mois de novembre, à l’occasion de la fête patronale du fondateur de l’Eglise de Constantinople, le Saint Apôtre André.

Je me contenterai de vous rappeler cette phrase essentielle de la déclaration
commune signée par nos deux primats: «De cette sainte ville de Jérusalem, nous
exprimons nos profondes préoccupations partagées pour la situation des chrétiens au
Moyen Orient et pour leur droit de rester des citoyens à part entière de leurs patries.» Car les liens de fraternelles attentions que nous entretenons aujourd’hui doit avoir un sens pour les communautés chrétiennes d’Orient. Ces dernières souffrent quelque soit leur confession, leur inscription ecclésiale et institutionnelle. Nous devons prier pour les chrétiens d’Orient afin qu’ils ne deviennent pas les hommes et femmes en trop de la région. Nous devons condamner avec vigueur toutes les formes de violence contre les civils, ainsi que l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques. Il en va de la sauvegarde du pluralisme au Proche-Orient qui s’est construit à travers les siècles et que vient nier l’extrémisme fratricide et terroriste de la haine. Les chrétiens d’Orient sont les dépositaires de ce pluralisme.

Du 15 au 23 septembre 2014, s’est tenu à Amman, en Jordanie, la 13e session plénière de la commission mixte internationale pour le dialogue théologique catholique-orthodoxe. Nous devons nous réjouir de la poursuite du dialogue de vérité initié par nos deux Eglises en 1979.
La commission a abordé l’épineuse question de la dialectique entre synodalité et la primauté.
Les travaux ne sont pas encore terminés. Ces initiatives théologiques sont essentielles pour le rétablissement de la communion eucharistique comme signe de notre unité, car l’expérience de communion doit sceller et signifier la communauté de foi.

Chers frères et sœurs en Christ,

L’année prochaine nous célèbrerons un autre événement qui fut lui aussi d’une grande importance pour le rapprochement entre nos Eglises. Je veux parler de la levée des anathèmes de 1054, en 1965. Ce geste n’est pas que symbolique. Il nous contraint canoniquement à trouver les solutions indispensables au rétablissement du lien de communion qui nous fait encore défaut aujourd’hui. Le Pape Paul VI et le Patriarche œcuménique Athénagoras, à cette époque, nous ont ainsi légué en héritage la vocation d’être des artisans d’unité. Je terminerai mon propos en vous rappelant la conclusion de la déclaration commune produite à cette époque: «En accomplissant ce geste, cependant, ils espèrent qu’il sera agréé de Dieu, prompt à nous pardonner lorsque nous nous pardonnons les uns les autres, et apprécié par le monde chrétien tout entier, mais surtout par l’ensemble de l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe comme l’expression d’une sincère volonté réciproque de réconciliation et comme une invitation à poursuivre, dans un esprit de confiance, d’estime et de charité mutuelles, le dialogue qui les amènera, Dieu aidant, à vivre de nouveau, pour le plus grand bien des âmes et l’avènement du règne de Dieu, dans la pleine communion de foi, de concorde fraternelle et de vie sacramentelle qui exista entre elles au cours de premier millénaire de la vie de l’Église.»

Note de VG: La tradition fraternelle des vêpres orthodoxes à Notre-Dame de Paris a été instaurée et suivie annuellement par le Cardinal Jean-Marie Lustiger. Attentif au dialogue œcuménique, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, poursuit cette invitation.

http://www.paris.catholique.fr/vepres-orthodoxes-de-la-fete-de.html

3.Posté par av aleksandr le 05/10/2015 14:24
Cher Vladimir, le texte de l'allocution du Métropolite Emmanuel est évidememnt le bienvenu, mais je ne comprends pas que vous le datiez de 2015 alors que le texte que vous avez mis en ligne est de 2014? ("L’année prochaine nous célèbrerons un autre événement qui fut lui aussi d’une grande importance pour le rapprochement entre nos Eglises. Je veux parler de la levée des anathèmes de 1054, en 1965....).

J'espère que vous mettrez bien le texte du Métropolite Emmanuel de de cette année cinquantenaire qui sera célébrée à Rome en décembre 2015. Par ailleurs, l'Archevêque Job ((Getcha) de Telmessos a publié une note dans sa circulaire électronique "exarchat.eu" sur cette prière à Notre-Dame. Dans votre texte (1), vous avez raison de souligner la présence à Notre-Dame du père Alexandre Siniakov, Recteur du Séminaire orthodoxe russe (Epernay) qui est ouvert à la dimension interreligieuse, aux liens qui existent avec l'Eglise d'Occident et dont le Séminaire d'Epernay eprime un projet de découverte des "autres" dans les paysages européens occidentaux. Cette approche était celle du Cardinal Jean-Marie Lustiger qui, pour ces mêmes raisons, a eu une attitude pilote en evoyant ses séminaristes étudier dans différents pays (Belgique, Rome et Jérusalem).

4.Posté par Vladimir. G: " les Eglises catholique romaine et orthodoxe ne sont pas, l’une vis-à-vis de l’autre, hérétique, quoi que puissent le prétendre certains individus. " le 05/10/2015 15:10
Bénissez-moi cher père Aleksandr

Merci pour cette précision: C'est en effet l'homélie de l'an dernier que j'ai mise en ligne, celle de cette année n'étant pas (encore?) publiée...

Merci aussi de signaler le compte rendu sur le site de l'Archevêché: il publie une photo et donne des précisions intéressantes; je le propose en entier:

Citation:
Conformément à l’usage établi par feu l’Archevêque de Paris, le Cardinal Jean-Marie Lustiger, des vêpres orthodoxes furent célébrées à Notre Dame de Paris le dimanche 4 octobre 2015 à l’occasion de la fête de Saint Denis. Elles furent présidées par Son Eminence le Métropolite Emmanuel de France en présence de Son Eminence l’Archevêque Job de Telmessos et de Son Excellence l’Evêque Jérome Beau, évêque auxiliaire du diocèse catholique de Paris. Ont concélébré le Protopresbytre Nicolas Xenos (Métropole grecque orthodoxe de France), l’Archiprêtre Serge Sollogoub et le Protodiacre Ioann Drobot. Les chants furent interprétés par le chœur de la Cathédrale grecque orthodoxe Saint Stéphane à Paris et le chœur du Séminaire orthodoxe russe de France d’Epinay-sous-Sénart.

Les vêpres de cette année commémoraient également le cinquantième anniversaire de la levée des anathèmes entre les Eglises de Rome et de Constantinople. A la fin de l’office, le Métropolite Emmanuel a prononcé un discours sur l’histoire et le sens de la levée des anathèmes.

Comme l’a expliqué l’Archevêque Job à l’issue de la Divine Liturgie célébrée à la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky ce dimanche, les Eglises catholique romaine et orthodoxe ne sont pas, l’une vis-à-vis de l’autre, hérétique, quoi que puissent le prétendre certains individus. Aucun concile de l’une ou de l’autre Eglise n’a jamais condamné l’autre comme hérétique. Depuis la levée, le 7 décembre 1965, des anathèmes mutuellement promulguées en 1054, ces deux Eglises ne sont plus schismatiques l’une par rapport à l’autre. Elles se trouvent dans l’état où elles étaient avant les anathèmes de 1054, c’est-à-dire en rupture de communion. Le dialogue bilatéral officiel entre ces deux Eglises entrepris en 1979 (au sein de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe) a pour but de régler les questions de divergence afin de rétablir la pleine communion entre ces deux Eglises.

5.Posté par justine le 05/10/2015 21:24
"... les Eglises catholique romaine et orthodoxe ne sont pas, l’une vis-à-vis de l’autre, hérétique, quoi que puissent le prétendre certains individus. Aucun concile de l’une ou de l’autre Eglise n’a jamais condamné l’autre comme hérétique. Depuis la levée, le 7 décembre 1965, des anathèmes mutuellement promulguées en 1054, ces deux Eglises ne sont plus schismatiques l’une par rapport à l’autre. Elles se trouvent dans l’état où elles étaient avant les anathèmes de 1054, c’est-à-dire en rupture de communion..."

Ces declarations témoignent une fois de plus de la volonté pécheresse et haissable à Dieu des écumenistes d'aveugler les fidèles et de leur cacher la vérité:
Le "filioque", hérésie triadologique des Latins, a été condamné comme hérésie par le Concile de Constantinople de 889-890 (Concile, soit dit en passant, présentant toutes les caracteristiques d'un Concile Ecuménique et dont la reconnaissance comme 8e Concile Ecuménique est demandé depuis longtemps, tout récemment encore et officiellement par le Patriarche de Serbie Irénée). Le papisme a été comdamné comme hérésie par les Patriarches de l'Est et leurs Saints Synodes (Constantinople, Antioche, Alexandrie, Jerusalem) en 1848 http://oodegr.co/oode/papismos/apant_patriarx_se_pio1.htm#ypgrfs

Parmi ces "certains individus", par ailleurs, se trouvent par exemple Saint Marc Eveque d'Ephèse, Saint Genadios, Patriarche de Constantinople, Saint Grégoire Palamas, Archevèque de Thessalonique, Saint Philothéos, Patriarche de Constantinople, Saint Cosmas d'Etolie, Hieromartyr, St Nectaire, Metropolite de la Pentapole, Saint Justin de Celije, Saint Nikolaj Eveque de Zica et Ohrid, St Hilarion Troitsky, Eveque de Verey, Saint Porphyre de Cavsokalyvia, Saint Paissios du Mont Athos, pour ne nommer que quelques-uns.

Et en ce qui concerne les anathèmes, lesquels furent prononcés conformément aux Saints Canons pour cause d'hérésies, aucune décision par qui que ce soit ne peut les lever - de plus de manière aussi autocratique et sans aucune décision synodale de l'Eglise - avant que ces hérésies ne soient renoncées et le retour à l'Orthodoxie accomplie.

Les écumenistes poursuivent leur entetement et se croient supérieurs a l'Eglise et aux Saints Pères et dans leur superbe disent "l'Eglise c'est moi". Ils ignorent souverainement ceux qui s'opposent à leurs actes, les dénigrent et les ridiculisent. Mais ces actes ne restent pas sans conséquences, et déjà ces conséquences sont plus que visibles. Attendons encore un peu, et nous verrons leur plein déploiement....

6.Posté par justine le 05/10/2015 21:36
Pour ceux qui veulent savoir plus sur la position de l'Eglise (et non pas des ecumenistes!) vis a vis du papisme :
Une collection de documents en anglais se trouvent ici:
http://oodegr.co/english/papismos/papismos.htm.
Caractéristiquement, dans la rubrique francaise du site, il n'y a presque rien! Cela en dit long sur l'état de l'Orthodoxie en France....

7.Posté par Elias le 06/10/2015 07:39
L'Eglise romaine est en train de s'effondrer d'un point de vue géopolitique et en terme d'effectifs...Après l'uniatisme dans sa période de toute-puissance, elle devient chef de file de l'oecuménisme quand le sol se dérobe sous ses pieds...Conformément à sa pratique multiséculaire, tout est bon pour être au centre de tout , pour rester dans la course.

Rome en ayant chassé le Saint Esprit des dogmes ne peut faire que de la politique.

Cette levée des anathème n'a aucun sens théologique. Il n'est pas possible d'unir l'erreur et la vérité sinon on donne naissance au colosse aux pieds d'argile dont parle le saint Livre biblique de Daniel.:

« Ô roi, tu regardais, et tu voyais une grande statue ; cette statue était immense, et d’une splendeur extraordinaire ; elle était debout devant toi, et son aspect était terrible. La tête de cette statue était d’or pur ; sa poitrine et ses bras étaient d’argent ; son ventre et ses cuisses étaient d’airain ; ses jambes, de fer ; ses pieds, en partie de fer et en partie d’argile. Tu regardais, lorsqu’une pierre se détacha sans le secours d’aucune main, frappa les pieds de fer et d’argile de la statue, et les mit en pièces. Alors le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or, furent brisés ensemble, et devinrent comme la balle qui s’échappe d’une aire en été ; le vent les emporta, et nulle trace n’en fut retrouvée. Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne, et remplit toute la terre. »

8.Posté par Daniel le 06/10/2015 10:46
A la liste des saints cités par Justine au message 5, il manque Saint Nicodème l'Hagiorite, Saint Paissios de Neamts (Velichkvosky). Il ne faut pas oublier les conciles palamites qui condamnent des visions latines sur la grâce ni le synodikon de l'Esprit Saint du 13e siècle qui proclame l'anathème contre le filioque.

Le comportement des orthodoxes de nos jours sont typiques d'un certain modernisme. N'importe quelle personne peut apporter son opinion ou interprétation basée souvent sur rien, ou du vent, en contradiction avec une opinion ou interprétation de saints ou de l'église au nom de la "créativité".

9.Posté par justine le 06/10/2015 15:33
Pour l'information de ceux qui veulent savoir la vérité - puisqu'il y a aujourd'hui en France une telle pénurie d'informations fiables sur le sujet - j'ajoute ce lien vers un autre important document officiel exprimant clairement la véritable position de l'Eglise Orthodoxe vis-à-vis du papisme: l'Encyclique du Saint Synode de l'Eglise de Constantinople d'aout 1895, reponse à une "invitation" à l'union adressée par le pape Léon XIII aux Orthodoxes en juin de la meme année. Cette encyclique du Synode s'adresse au plerome de l'Eglise de Constantinople et aussi aux Chrétiens d'Occident, appelant le premier à tenir ferme la Foi orthodoxe et les seconds à revenir au sein de l'Eglise du Christ. Le texte de cette Encyclique est accessible en traduction anglaise sur: http://orthodoxinfo.com/ecumenism/encyc_1895.aspx

On y lit notamment ceci (je traduis de l'anglais):

".... Notre Eglise du Christ Orthodoxe est toujours prete à accueillir toute proposition d'union, si seulement l'Eveque de Rome voulait se débarrasser une fois pour toutes de toute la série des nombreuses et diverses innovations anti-evangéliques qui ont été subrepticement introduites dans son Eglise et ont provoqué la triste division entre les Eglises de l'Est et de l'Ouest, et s'il voulait retourner au fondement que sont les Sept Saints Conciles Ecuméniques (...)

"Et à ceci l'Eglise Orthodoxe n'a jamais cessé de d'exhorter l'Eglise papale, tant par ses écrits que par ses lettres encycliques, ayant clairement et explicitement statué qu'aussi longtemps que cette derniere persiste dans ses innovations (...), il est inutile et vain de parler d'union.

"C'est la raison pour laquelle nous avons gardé le silence jusqu'à présent, refusant de prendre en considération l'encyclique papale en question, estimant sans utilité de parler aux oreilles de ceux qui n'entendent pas. Mais comme depuis un certain temps, l'Eglise papale, ayant abandonné la méthode de la discussion et de la persuasion, a commencé à notre grande surprise et consternation, à tendre des pieges à la conscience des plus simples parmi les Chrétiens orthodoxes, moyennant des agents trompeurs déguisés en apotres, envoyant des clercs nantis du vetement et du couvre-chef des pretres orthodoxes, inventant aussi divers autres moyens pour atteindre leurs objectifs de prosélytisme. Pour cette raison donc, comme notre devoir sacré nous l'impose, nous publions la présente encyclique patriarchale et synodale, pour la protection de la Foi et piété orthodoxes, sachant que ' l'observation des vrais canons est le devoir de tout homme honnete et bien plus encore de ceux que la Providence divine a jugé dignes de diriger les affaires d'autrui' (St Photios, Epitre 3,10). "

L'encyclique du Synode de Constantinople continue en rejetant la proposition du pape Leon XIII d'une union sur la base du maintien des différences dans la Foi et les sacrements des deux Eglises, soulignant avec force qu'une telle duplicité est inacceptable et que l'union n'est possible que sur la base de l'enseignement de l'Evangile et des Sept Conciles Ecuméniques. Il passe ensuite à l'enumération et description des principales innovations romaines, à commencer par le Filioque (synodalement réfuté sous le pape Leon III en 809, definitivement réintroduit fin 10e/début 11e siecle) , puis le pain azyme (innovation du 11e siecle), le purgatoire, l'aspergement à la place du bapteme (innovation generalisée après le 13e siècle), l'abolition de l'invocation du Saint Esprit pour la consécration des Saints Dons, la privation des laics de la communion sous les deux espèces, en opposition au commandement du Christ Lui-meme, la "surabondance des vertus des Saints" et leur "distribution" à ceux qui en ont besoin etc., l' "établissement" de la pleine récompense pour les justes avant la Résurrection Générale et le Jugement dernier, l'Immaculée Conception de la Vierge Marie (innovation du 19e siecle) et enfin l'élévation du pape à une position quasi-divine avec le dogme de l'infaillibilité et sa prétendue souveraineté sur toute l'Eglise.

Concernant ce dernier point, le Synode de Constantinople dit:

"Toutefois, ayant pris recours aux Pères et aux Conciles Ecuméniques de l'Eglise des neuf premiers siècles, nous sommes pleinement convaincus que l'Eveque de Rome n'a jamais été considéré comme l'autorité supreme et la tete infaillible de l'Eglise, et que chaque éveque est la tete et le président de sa propre Eglise locale, soumis seulement aux ordinances synodales et aux décisions de l'Eglise universelle, celle-ci étant seule infaillible, l'Eveque de Rome n'étant en aucune manière excepté de cette règle, comme le montre l'Histoire de l'Eglise. Notre Seigneur Jesus Christ Seul est le Prince éternel et la Tete immortelle de l'Eglise, "Il est la Tete du corps, de l'Eglise" (Col 1,18).

"Les Pères Divins, honorant l'Eveque de Rome seulement comme éveque de la capitale de l'Empire, lui ont donné la prérogative honoraire de la préseance, le considérant simplement comme l'éveque qui vient en premier dans l'ordre, c'est à dire comme premier entre égaux, prérogative qu'ils ont assigné ensuite aussi à l'eveque de Constantinople, lorsque cette cité devint la capitale de l'Empire Romain, comme en témoigne le canon 28 du 4e Concile Ecuménique de Chalcédoine."

D'un grand interet sont aussi les passages suivants de l'Encyclique du Saint Synode de Constantinople, par lesquels celui-ci refute les prétentions du pape Leon XIII à la suprématie papale qui selon lui aurait été un fait universellement reconnu dans l'Eglise ancienne:

" Aux temps des Sept Conciles Ecuméniques" dit le Synode, "chaque Eglise autogouvernée particulière, aussi bien dans l'Est qu'en Occident, était totalement indépendante et autoadminstrée. Et tout comme les éveques des Eglises autogouvernées de l'Est, ainsi ceux d'Afrique, d'Espagne, de Gaule, de Germanie et de Bretagne administraient les affaires de leurs propres Eglises, chacune par son synode local, l'éveque de Rome n'ayant aucun droit de s'ingérer, et il était lui aussi soumis et obédient aux décrets de synodes.
"Mais sur des questions importantes qui demandaient la sanction par l'Eglise universelle, on faisait appel à un Concile Ecuménique, lequel seul était et est le tribunal supreme dans l'Eglise universelle.
"Telle etait donc la constitution ancienne de l'Eglise, mais les éveques étaient indépendants l'un de l'autre et chacun était entierement libre à l'interieur de ses propres limites, obéissant seulement aux décisions synodales, et tous ils participaient aux synodes comme égaux l'un à l'autre.
"De plus, aucun d'eux ne fit jamais valoir des droits monarchiques sur l'Eglise universelle, et si parfois quelques éveques de Rome ambitieux faisait valoir des droits excessifs à un absolutisme inconnu dans l'Eglise, de tels étaient dument réprimandés et remis à leur place."

Et les hiérarques de Constantinople citent St Basile le Grand qui disait: "Car quand des caractères hautains sont courtisés, il est dans leur nature de devenir encore plus méprisants (...)." (Lettre 239)

A la fin le Synode s'adresse au Chrétiens d'Occident, leur rappelant tous leurs Saints Orthodoxes, notamment Saint Vincent de Lérins, et dit:

"Nous nous adressons aussi aux peuples de l'Occident lesquels, par ignorance de l'histoire véritable et impartiale des affaires ecclésiastiques, sont abusés dans leur bonne foi et conduits à l'écart pour suivre les innovations anti-evangéliques et entièrement illicites de la papauté, ayant été séparés de l'Eglise du Christ Une, Sainte, Catholique et Apostolique, laquelle est 'l'Eglise du Dieu vivant, la colonne et le fondement de la Vérité '(1 Tim 3,15), au sein de laquelle leurs ancetres et prédécesseurs bénis ont brillé par leur piété et par l'orthodoxie de leur Foi (...)"

"O peuples aimant le Christ des pays glorieux de l'Occident! Nous nous réjouissons d'une part, voyant que vous avez du zèle pour le Christ, étant conduits par cette conviction correcte que "sans la Foi en Christ il est impossible de plaire à Dieu" (Hebr 11,6), mais d'autre part, il est évident à toute personne à la pensee juste que la Foi salutaire en Christ devrait etre correcte en toute chose et en accord avec l'Ecriture Sainte et les traditions apostoliques, sur lesquelles l'enseignement des Pères divins et des Sept Saints Conciles Ecuméniques réunis par Dieu sont basés (...)

"L'Eglise occidentale, depuis le 10e siecle, a subrepticement introduit en son sein par le truchement de la papauté, des doctrines et des innovations variées et étrangères et hérétiques, et ainsi elle a été arrachée et menée loin de la véritable et orthodoxe Eglise du Christ. A quel point donc il est nécessaire pour vous de revenir et de retourner aux doctrines anciennes et inadultérées de l'Eglise afin d'atteindre le salut en Christ que vous cherchez à atteindre, vous pouvez facilement le comprendre si vous considérez avec intelligence le commandement de l'Apotre Paul, de lui qui fut enlevé au ciel, disant aux Thessaloniens: "Tenez-vous donc fermes, frères, et maintenez les traditions qui vous ont été enseignées, soit par bouche, soit par notre epitre" (1 Thess 2,15).
"Mais les pervertisseurs de la Vérité, évitez-les, et revenez au sein de l'Eglise de Dieu Une, Sainte, Catholique et Apostolique, laquelle se compose de toutes les saintes Eglises de Dieu locales plantées par Dieu comme de luxuriantes vignes dans l'ensemble du monde orthodoxe, et inséparablement unies entre elles dans l'unité de la Foi salvatrice unique en Christ, et dans le lien de la paix et de l'Esprit, afin que vous puissiez obtenir que le Nom tout-glorieux et à jamais louable de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus Christ Qui a souffert pour le salut du monde, soit glorifié parmi vous aussi."

Et quant aux Orthodoxes, le Saint Synode de Constantinople les exhorte à "se garder des faux apotres qui viennent à nous dans des peaux de brebis, essaient de séduire les plus simples parmi nous avec des promesses trompeuses de diverses sortes, regardent toutes choses comme permises et les permettant pour la seule cause de l'union, pourvu uniquement que le pape de Rome soit reconnu comme le dirigeant supreme et infaillible et souverain absolu de l'Eglise universelle et seul representant du Christ sur terre et la source de toute grace".

"Et tout specialement, laissez-nous nous-memes, qui par la miséricorde de Dieu, avons été appointés comme éveques, pasteurs et enseignants des saintes Eglises de Dieu 'veiller sur nous et sur tout le troupeau que le Saint Esprit a mis sous notre surveillance, pour nourrir l'Eglise de Dieu qu'Il a rachetée par Son propre sang' (Actes 20,28), ce dont ils auront à rendre compte."

Daté mois d'aout 1895, Signé: Anthimos de Constantinople, Nicodeme de Cyzique, Philotheos de Nicomedie, Jerome de Nicee, Nathanel de Prousse, Basile de Smyrne, Stephane de Philadelphie, Athanase de Lemnos, Bessarion de Dyrrachium, Dorothee de Belgrade, Nicodeme d'Elasson, Sophrone de Carpathos et Cassos, Dionysios d'Eleftheropolis.


PS Il convient de noter que cette encyclique du Synode de Constantinople n'exprime pas des opinions personnelles des 12 éveques qui le signent, mais la position de l'Eglise à travers les siècles, entièrement vérifiable par l'étude des sources directes et indirectes de l'Histoire de l'Eglise (à condition évidemment que l'on se mette à cette étude non pas dans le but de prouver les thèses écumenistes et philopapistes et avec la volonté d'interpreter les textes à sa guise, quitte de les massacrer au besoin. On a vu aussi des chercheurs "intéressés" dénicher des sources non-fiables, provenant d'hérétiques de toutes sortes, afin d'étoffer leurs thèses....)

10.Posté par un lecteur le 07/10/2015 09:47
Reconnaissance et remerciements à l’intrépide Justine et aux autres de remettre ainsi avec courage et pertinence les pendules à l’heure. Rien n’est plus consternant que les bobards eûcuméniques.

11.Posté par Vladimir. G: Mgr Job a raison de parler de "rupture de communion". Il est bien là dans son rôle de pasteur qui doit nous conduire et nous éclairer… le 07/10/2015 10:13
Merci bien cher Justine pour cet intéressant document historique. Stricto sensu, il s'agit d'une décision du saint synode de l'une des 15 Églises locales. Il serait intéressant de savoir comment ce document a été reçu par les autres Églises et, s'il n'a pas été reçu, une nouvelle décision du même synode peut l'amender… et je pense que cela a été le cas en particulier lorsque toutes les Églises orthodoxes ont décidé de participer au dialogue théologique qui "a pour but de régler les questions de divergence afin de rétablir la pleine communion entre ces deux EglisesБ" (dixit Mgr Job, exarque du patriarche de Constantinople!)

Ce texte ne dit pas que l'Église romaine est hérétique et Mgr Job a donc tout à fait raison de le souligner. Il fait par contre, avec un grand luxe de détails et c'est là son grand intérêt, la liste des "innovations variées et étrangères et hérétiques" "du Catholicisme qu'un autre texte qualifie de "développement des bases doctrinales et de l'ethos de l'Église catholique romaine qui va assez souvent à l'encontre de la Tradition et de l'expérience spirituelle de l'Église Ancienne. "

Il s'agit là des "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie", document doctrinal approuvé par les conciles épiscopal et locaux de l'Église russe en 2000 et 2007 (et non par 12 évêques il y a 120 ans…) Dans le chapitre "Relations avec l'Église catholique romaine " ce document précise:

Citation
"Le dialogue avec l'Église catholique romaine est fondé et doit rester fondé à l'avenir sur le maintien de la succession apostolique des ordinations. En même temps il apparaît indispensable de prendre en considération le caractère du développement des bases doctrinales et de l'ethos de l'Église catholique romaine qui va assez souvent à l'encontre de la Tradition et de l'expérience spirituelle de l'Église Ancienne.

Le dialogue théologique avec l'Église catholique romaine doit se poursuivre parallèlement à l'examen des problèmes les plus considérables affectant les relations bilatérales. Les sujet le plus brûlants à l'heure actuelle demeurent la question du prosélytisme et le problème uniate. Actuellement et dans un futur proche, une des formes de collaboration les plus prometteuses avec l'Église catholique romaine est l'affermissement des liens régionaux existants avec les diocèses et les paroisses catholiques. Une autre forme de collaboration pourrait être la création ou le développement des liens existant déjà avec les Conférences épiscopales catholiques."
Fin de citation

Je trouve que ce texte là nous parle et nous concerne directement, surtout les membres de cette Église (dont je fais partie!) et, très concrètement, même si certains de ces "développements" ont été condamnés, cela ne fait pas de ceux qui les pratiquent des hérétiques et Mgr Job a raison de parler de "rupture de communion". Il est bien là dans son rôle de pasteur qui doit nous conduire et nous éclairer…

12.Posté par Daniel le 07/10/2015 12:25
Un petit rappel : l'église de Bulgarie s'est retirée du dialogue théologique. Il est donc faux de dire "toutes les Églises orthodoxes ont décidé de participer au dialogue théologique". Par ailleurs, vu la stagnation du dialogue théologique depuis des lustres, j'ai l'impression que l'on a affaire à un malade en phase terminale que l'on soumet à un acharnement thérapeutique. Peut-être faut-il le laisser mourir en paix.

13.Posté par Elias le 07/10/2015 13:58
"Succession apostolique de l'Eglise romaine" ?....Avec l'invention même d'une nouvelle liturgie moderne ("messe", ordinations et tous les autres sacrements...)...Même d'un point de vue "strictement mécanique" (qui n'est pas orthodoxe), j'ai bien des doutes.

Nouveau rite romain inventé de toute pièce qui n'a aucune racine historique. Ce n'est pas la diversité des rites le plus troublant, c'est ce qu'ils expriment en matière de Foi et ce qu'ils disent sur une continuité Liturgique. Prenez un ancien missel romain et un nouveau missel romain, c'est très instructif...

Le problème est que les orthodoxes n'ont plus le courage de témoigner et de dire aux catholiques: L'Orthodoxie est votre maison; Le Christ vous a donné le droit à la plénitude de la Grâce dans SON UNIQUE EGLISE Orthodoxe. Vos ancêtres étaient orthodoxes: revenez à la Source: vous avez le droit au bonheur.

Au lieu de cela, on a des courbettes très "franches" de droites et de gauches qui me semble être (j'espère me tromper) des témoignage d'espérance de bâtiments, d'églises (contre un "pas trop de conversion...les français sont catholique romain...on se comprend n'est-ce pas?), de positionnement politique face aux autres juridictions orthodoxe...bref, de relations entre gens bien élevés...Tout ce cynisme me met mal à l'aise.

Rappelons-nous que l'eau tiède fait vomir le Seigneur.

14.Posté par justine le 07/10/2015 21:40
Vladimir écrit: "Ce texte [l'Encyclique du Saint Synode de Constantinople de 1895] ne dit pas que l'Église romaine est hérétique". Mais il accuse la papaute d'heresie. Vous jouez donc sur les mots, selon la méthode habituelle des écumenistes de ne jamais entrer dans la substance du thème, mais de la contourner par ce genre d'arguments philologiques. Saint Basile n'a-t-il pas de son temps déjà caractérisé ses adversaires comme des gens qui se plaisent "à inventer des astuces philologiques plutot que d'argumenter de manière théologique"?

Vladimir oppose aussi "12 éveques d'y il y a 120 ans" aux conciles russes de l'an 2000 et de l'an 2007, et on peut s'étonner de son attachement au critère des nombres et des temps et des ethnies, délaissant celui - pourtant seul important - de la Vérité et de la Fidélité. Je ne vois toutefois aucune opposition quant à la substance entre l'Encyclique du Saint Synode de Constantinople de 1895 et le document de l'Eglise de Russie sur les Relations avec les hétérodoxes qu'il invoque, où on lit entre autres:

1.1. L'Église orthodoxe est la véritable Église du Christ, fondée par notre Seigneur et Sauveur Lui-même, l'Église que l'Esprit Saint a établie et qu'Il remplit, l'Église dont le Sauveur lui-même a dit : "Je bâtirai mon Église et les portes de l'Enfer ne prévaudront pas contre elle " (Mt 16, 18). Elle est l'Église Une, Sainte, Universelle et Apostolique, gardienne et dispensatrice des Sacrements saints dans le monde entier, "colonne et fondement de la vérité " (1 Tm 3, 15). Elle porte en plénitude la responsabilité de diffuser la Vérité de l'Évangile du Christ, de même que la plénitude du pouvoir de témoigner de la "foi, transmise aux saints une fois pour toutes" (Jd 3).

1.2. L'Église du Christ est une et unique (s. Cyprien de Carthage, De l'unité de l'Église ). L'unité de l'Église - corps du Christ - consiste en ceci qu'en elle il y a une seule Tête - le Seigneur Jésus-Christ (Ep 5, 3) et qu'agit un seul Esprit Saint, vivifiant le Corps de l'Église et unissant tous ses membres au Christ comme à sa Tête.

1.13. Tout au long de l'histoire chrétienne non seulement des chrétiens se sont séparés personnellement de l'Église orthodoxe, mais des groupes chrétiens entiers. Certains d'entre eux ont disparu au fil de l'histoire, d'autres existent depuis des siècles. Les scissions les plus substantielles du premier millénaire, qui se sont maintenues jusqu'à nos jours ont procédé du refus d'une partie des communautés chrétiennes de recevoir les décisions des IIIe et IVe Conciles oecuméniques. Ainsi se sont trouvées en état de séparation des Églises qui subsistent toujours: l'Église assyrienne orientale, les Églises préchalcédoniennes copte, arménienne, syro-jacobite, éthiopienne, malabare.
Au cours du second millénaire, les divisions internes du christianisme occidental liées à la Réforme ont fait suite à la sécession de l'Église romaine et abouti à un processus incessant de formation d'une multitude de dénominations chrétiennes qui ne sont pas en communion avec le siège de Rome. Sont apparues aussi des ruptures d'unité avec les Églises orthodoxes locales et entre autres avec l'Église orthodoxe russe.

1.14. Les erreurs et les hérésies apparaissent la conséquence d'une auto-affirmation et d'un isolement égoïstes. Toute scission, tout schisme entraînent à un degré ou à un autre la déchéance de la plénitude ecclésiale. La division, même si elle ne découle pas de raisons d'ordre doctrinal, est une atteinte à la doctrine de l'Église et en fin de compte conduit à une altération de la foi.

1.15. L'Église orthodoxe affirme par la bouche des saints Pères, que le salut ne peut être atteint que dans l'Église du Christ. Mais en même temps, les communautés déchues de l'unité avec l'Orthodoxie, n'ont jamais été considérées comme totalement privées de la grâce divine. La rupture de la communion ecclésiale conduit inéluctablement à la dégradation de la vie de la grâce, mais pas toujours à sa complète disparition dans les communautés séparées.....

1.18. L'Église orthodoxe est la véritable Église, dans laquelle sont conservées inaltérées la Sainte Tradition et la plénitude de la grâce salvatrice de Dieu. Elle a conservé dans leur totalité et dans toute leur pureté l'héritage des Apôtres et des saints Pères. Elle reconnaît l'identité de sa doctrine, de sa structure liturgique et de sa pratique avec la prédication apostolique et la Tradition de l'Église Ancienne.

1.19 ..... L'histoire de l'Église connaît nombre de cas où une part importante du peuple ecclésial est tombée dans l'hérésie. Mais elle sait également que l'Église a combattu systématiquement l'hérésie, elle connaît l'expérience de la guérison d'hommes un temps égarés, l'expérience de la pénitence et du retour dans le sein de l'Église. C'est précisément l'apparition d'aberrations dans le sein même de l'Église et la lutte menée contre elles qui ont initié les enfants de l'Église orthodoxe à la vigilance. L'Église orthodoxe, témoignant humblement qu'elle garde la vérité, se souvient en même temps de toutes les tentations apparues au cours de l'histoire.

2.3. ..... tout en reconnaissant la nécessité de rétablir l'unité chrétienne détruite, l'Église orthodoxe affirme que l'unité authentique n'est possible que dans le sein de l'Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Tous les autres "modèles" d'unité sont irrecevables.

2.4. L'Église orthodoxe ne peut admettre la thèse selon laquelle, en dépit des divisions historiques, l'unité de principe, l'unité de fond des chrétiens n'aurait pas été détruite. Selon cette théorie, l'Église coïnciderait avec l'ensemble du "monde chrétien", et l'unité chrétienne existerait par dessus les barrières dénominationnelles, la division des Églises n'affectant que le niveau imparfait des relations humaines. L'Église, affirme-t-on, demeure une, mais cette unité se manifeste insuffisamment dans des formes visibles. Dans ce modèle d'unité la tâche des chrétiens est comprise non comme le rétablissement d'une unité perdue, mais comme la manifestation d'une unité subsistant d'une manière inamissible. Ce modèle répète la doctrine protestante de "l'Église invisible".

2.5. Absolument inacceptable et liée avec celle qui vient d'être exposée, est la théorie dite "des branches", qui considère comme normale et providentielle l'existence du christianisme sous forme de "branches" distinctes.

2.6. Pour l'Orthodoxie l'affirmation selon laquelle les divisions des chrétiens sont une imperfection inévitable de l'histoire chrétienne, qu'elles n'existent qu'à la surface de l'histoire et qu'elles peuvent être guéries ou maîtrisées moyennant des compromis entre dénominations est inacceptable.

2.7. L'Église orthodoxe ne peut reconnaître l'"égalité des dénominations". Ceux qui ont déchu de l'Église ne peuvent lui être à nouveau unis dans l'état où ils se trouvent actuellement; les divergences dogmatiques existantes ne doivent pas seulement être surmontées, mais contournées. Cela signifie que le chemin de l'unité est un chemin de repentance, de conversion et de renouveau.

2.8. Inacceptable, également la pensée que toutes les divisions sont des malentendus tragiques, que les désaccords ne paraissent inconciliables que par manque d'amour mutuel et de compréhension, qu'en dépit de toute la différence et de toute la dissemblance il y a une unité et un accord suffisants "sur l'essentiel ". Les séparations ne peuvent pas être ramenées à des passions humaines, à l'égoïsme, ni à plus forte raison aux circonstances culturelles, sociales ou politiques. L'affirmation selon laquelle ce qui distingue l'Église orthodoxe des communautés chrétiennes avec lesquelles elle n'est pas en communion sont des questions d'un caractère secondaire, est tout aussi inacceptable. On n'a pas le droit de réduire toutes les divisions et les désaccords aux seuls facteurs non théologiques.

2.9. L'Église orthodoxe rejette également la thèse selon laquelle l'on ne peut restaurer l'unité du monde chrétien que par la voie d'un service commun du monde par les chrétiens. L'unité chrétienne ne peut pas être rétablie par une simple entente sur des questions séculières, grâce à laquelle les chrétiens apparaîtraient unis sur le secondaire et continueraient comme auparavant à diverger sur l'essentiel.

2.10. Il est inadmissible de limiter l'accord dans la foi à un cercle limité de vérités nécessaires, pour concéder au delà une "liberté dans les choses douteuses". L'attitude de tolérance à l'égard des divergences en matière de foi est de soi inacceptable. Ceci dit, il ne faut pas confondre l'unité de la foi et ses modes d'expressions;

2.11. La division du monde chrétien n'est pas seulement une division dans les formules doctrinales, mais aussi dans l'expérience de la foi. Il faut atteindre à un accord plein et sincère non seulement dans expression formelle de la foi, mais surtout dans son l'expérience même. L'unité formellement confessée dans le credo n'épuise pas l'unité de l'Église, encore qu'elle en constitue l'une des conditions nécessaires.
etc. etc., texte complet : http://orthodoxeurope.org/print/7/5/2.aspx

Quant à la question de la succession apostolique: Comme il a déjà été souligné x fois sur ce site, la position de l'Eglise Orthodoxe, exprimée par les Saints Conciles et les Saints Canons, est que sans Foi apostolique il ne saurait y avoir de succession apostolique, quoique puisse dire un M. Atanassief.

Et enfin, comment appeler cette nouvelle tentative de voiler les faits en disant qu'il y a simplement "rupture de communion", faisant abstraction totale des raisons de cette rupture? Vraiment, qui procède ainsi prend ses congénères pour des idiots....

15.Posté par justine le 07/10/2015 23:26
Il y a encore un autre point sur lequel il faut répondre à Vladimir. Il dit: "Tel synode a publié telle encyclique, un nouvelle decision du même synode peut l'amender." Sommes-nous donc dans un conciliabule de séculiers ou dans la Sainte Eglise de Dieu? Est-ce ainsi qu'on
temoigne de "l'unité dans la Foi" qu'on prétend vouloir montrer au monde "pour qu'il croie": en amendant selon le bon plaisir de quelques-uns - que l'on impose par pressions persistantes aux autres, pour le présenter ensuite comme "décision panorthodoxe! - ce que nos Pères dans la Foi ont fait conformément à leur devoir sacré et en unité d'esprit, de coeur et de Foi avec tous ceux qui les ont précédés?

Nous ne savons que trop bien ce qu'il en est de ces "décisions panorthodoxes" où il manque toujours plusieurs Eglises locales (fait discrètement oblitéré) et que les "coordinateurs" tournent par la suite en un sens que pas tous de ceux qui ont donné leur voix avaient prévu. Encore tout récemment, par exemple, lors de la dite "Synaxe des Hiérarques du Throne" au Phanar (fin aout/début septembre) - évènement, soit dit en passant, d'un caractere hautement questionable du point de vue canonique et ecclésiologique et dont on n'a pas encore mesuré toutes les conséquences néfastes -, on a pu entendre de vives et amères critiques à l'egard du Patriarcat de Moscou accusé de régulièrement dresser des obstacles à ces "décisions panorthodoxes"! http://aktines.blogspot.gr/2015/10/30082015.html
Donc, cher Vladimir, vous feriez bien de ne pas surévaluer le "pan" dans ce cas là - car si tous moins quatre ont décidé de participer au dialogue, ils n'ont pas tous décidé qu'on procède au tapage médiatique phanarioto-vatican ou vaticano-phanariote auquel nous avant assisté ces derniers temps, avec tout ce que cela comportait de transgressions des lois de l'Eglise, ni à la vaticanisation du Phanar en vue de l'union, ni à l'abandon de dogmes fondamentaux de notre salut et au renversement de l'ordre canonique de la Sainte Eglise etc. -, et par contre de le prendre à sa juste valeur en ce qui concerne les positions exprimées dans l'Enyclique de 1895, lesquelles, étant véritablement panorthodoxes, ne pouvaient qu'être reçues à l'unanimité par toutes les autres Eglises locales.

16.Posté par Vladimir.G: Mgr Emmanuel a prononcé une allocution le 08/10/2015 10:44
1. " tous moins quatre ont décidé de participer au dialogue"

Vous êtes mal informée, bien chère Justine: toutes les 14 Églises sans aucune abstention ont décidé d'ouvrir le dialogue avec l'Église catholique en 1980 (May 29 - June 4, 1980 - Patmos/Rhodes) et ont ensuite participé à l'élaboration de certains documents. Cette démarche ayant été expressément approuvée par le Saint Synode de Constantinople, qui en était à l'origine, il est donc revenu sur sa déclaration de 1895. "Tel synode a publié telle encyclique, une nouvelle décision du même synode peut l'amender." CQFD

2. Comme je le souligne, aucun de ces documents ne dit que l'Église catholique est hérétique même si "le caractère du développement des bases doctrinales et de l'ethos de l'Église catholique romaine qui va assez souvent à l'encontre de la Tradition et de l'expérience spirituelle de l'Église Ancienne." La déclaration de l'Église russe est très claire là-dessus, comme elle est claire sur les conditions du dialogue et de la coopération, dont la célébration à Notre Dame fait partie ainsi que le montre la signature du père Alexandre (Siniakov), son représentant officiel, comme le souligne très justement le père Alexandr (cf. 3)

17.Posté par Daniel le 08/10/2015 11:58
Le canon 1 de Saint Basile définit les 3 ruptures possibles d'avec l'église

"d'hérésies, pour ceux qui ont rompu totalement avec l'Église et ont adopté une FOI ETRANGERE à la sienne; de schismes, pour ceux qui se sont mis en désaccord avec les autres pour des raisons d'administration ecclésiastique ou sur des questions faciles à régler; de conventicules, aux assemblées réunies endes prêtres ou faveur des évêques insoumis par des gens ignares"

"le caractère du développement des BASES DOCTRINALES et de l'ethos de l'Église catholique romaine qui va assez souvent à l'encontre de la Tradition et de l'expérience spirituelle de l'Église Ancienne."

BASES DOCTRINALES ou FOI ETRANGERE : la doctrine catholique est différente, c'est bien une hérésie.

18.Posté par justine le 09/10/2015 13:52
A Vladimir, post 17:
A Vladimir, post 17: Et qu'en est-il du nombre de ceux qui ont décidé de participer au dialogue lorsque celui-ci fut repris en 2005 (après avoir été rompu pendant 5 ans? Car en 1980 la dérive écuméniste n'était pas encore aussi prononcée et les Orthodoxes étaient encore assez unis entre eux pour dire que le but du dialogue était de ramener les hétérodoxes à la Foi apostolique - ce dont il n'est même plus question aujourd'hui chez les écuménistes.

Que signifie "decision panorthodoxe" quand - avec raison - les Eglises de Russie, de Bulgarie et de Géorgie soulèvent de vives objections contre des positions théologiques et canoniques inacceptables promues par les "coordinateurs" phanariotes? Quand la Bulgarie a cessé de participer aux travaux à cause de cette façon de conduire le dialogue? Quand la Géorgie pourrait cesser à son tour, comme elle s'est déjà retirée du dialogue dans le cadre du CEC? Ou quand on exclut systématiquement l'autocephale Eglise Orthodoxe en Amérique (OCA)? Quand depuis 2013 l'Eglise autocéphale de Tchéquie et Slovaquie est également exclue?

L'écuménisme ne peut jamais être panorthodoxe, puisqu'il est panhérétique. Ce ne sont pas les "documents" des négociateurs en foi qui comptent. Ce qui compte, c'est la totalité de ce Ciel qu'est la Sainte Eglise Orthodoxe depuis ses débuts jusqu'à ce jour. Et ceux qui se mettent eux-memes hors de cela, ne font que remuer du vent.

Le Synode contemporain de Constantinople est en opposition irréconciliable avec celui de 1895 et de tous les autres qui ont précédé. Voulez-vous donc dire qu'on change de Foi et de théologie comme de sa chemise? Au gré des courants de pensée, des modes et des intérêts politiques du moment? "Ne vous conformez pas au monde présent..." (Rom 12,2). Les Chrétiens occidentaux n'ont pas écouté cette parole apostolique et pour cette raison ils en sont là où ils sont aujourd'hui. Mais il n'est pas la volonté de Dieu qu'il en soit ainsi dans Sa Sainte Eglise Orthodoxe. Et pour cette raison, cela ne passera pas.

Les ennemis de l'Orthodoxie calculent que l'aboutissement de la dérive écuméniste, ce sera le schisme. Pour cela ils poussent les choses dans cette direction. Ils oublient qu'en Orthodoxie, ce ne sont pas les hommes qui commandent, mais Dieu.

19.Posté par Vladimir.G: SUCCESSION APOSTOLIQUE=FOI COMMUNE; "Le Synode contemporain de Constantinople est en opposition irréconciliable avec celui de 1895" le 09/10/2015 18:33
SUCCESSION APOSTOLIQUE=FOI COMMUNE

l'Église russe ne considère pas les Catholiques hérétiques selon la définition de St Basile mais bien en "rupture de communion" pour des questions qui, si elles ne sont pas "faciles à régler", sont néanmoins en cours de règlement dans le cadre du dialogue théologique. "Le dialogue théologique avec l'Église catholique romaine doit se poursuivre" dit l'Église russe.

"Le Synode contemporain de Constantinople est en opposition irréconciliable avec celui de 1895". "Tel synode a publié telle encyclique, une nouvelle décision du même synode peut l'amender." CQFD...

A ma connaissance il n'y a que l'Église de Bulgarie qui se soit retirée (provisoirement?) du dialogue théologique et les objection soulevées contre le "document de Ravenne" et les projets suivants semblent en voie d'être résolues.

Toutes les Églises participent actuellement à la préparation du Concile panorthodoxe...

20.Posté par justine le 09/10/2015 20:26
A Vladimir: Le rapport sur la marche du dialogue du métropolite Jean de Pergame dont je vous ai donné le lien ci-haut (post 15) fait état des premières Conférences panorthodoxes de 1963 et 1964 à Rhodes, et il parle de plusieurs Eglises exprimant alors de grandes réticences à commencer un dialogue avec les Catholiques.

Ce qu'il ne dit pas et ce que vous-memes ne dites pas non plus, c'est qu'il y eut effectivement une décision panorthodoxe, prise lors de la 3e Conférence panorthodoxe à Rhodes en 1964, et cette decision stipulait qu'avant d'entamer un dialogue avec les Catholiques, l'institution de l'unia devait etre abolie et les communautés uniates incorporées entièrement dans l'Eglise catholique. Cette condition préalable pour l'ouverture du dialogue, posée par décision panorthodoxe, ne fut jamais remplie.

Tout au contraire, en 1993, lors de la Reunion de la Commission mixte pour le dialogue entre Orthodoxes et Catholiques à Balamand, l'uniatisme fut exculpé et l'existence de communautés uniates légitimée.

Non moins surprenant fut le résultat de la decision panorthodoxe de 2005 de recommencer le dialogue après une rupture de 5 ans (à cause précisément de l'uniatisme!): ce dialogue aboutit en 2007 au fameux document de Ravenne rejeté par la plupart des Eglises orthodoxes (et non pas seulement par la Russie comme dit le métropolite de Pergame dans son rapport).

Comment expliquer que ces "décisions panorthodoxes" aboutissent à des resultats aussi contraires à ce qu'on pourrait attendre de resolutions prises librement, dans un esprit d'unité et de fraternité chrétienne, dans le Saint Esprit? Cela donne plutot à penser qu'elles furent prises sous pression, sous contraintes morales, etc., raison pour laquelle elles restèrent évidemment sans fruit.

En tout cas, le rapport du metropolite de Pergame documente bien que le dialogue entre Orthodoxes et Catholiques est en plaine faillite. Il blame surtout le Patriarcat de Moscou pour cela, parce que ce dernier très heureusement refuse de reconnaitre un primat de pouvoir au niveau universel dans l'Eglise. Mais il présente les choses comme si Moscou refusait le primat tout court, ce qui est bien sûr une déformation des faits, puisque la Russie a toujours reconnu le simple primat d'honneur ("premier entre égaux").

La vraie raison de la faillite, c'est que ces dialogues ne sont pas conduits dans le bon esprit et donc n'ont pas la bénédiction de Dieu.

21.Posté par Daniel le 10/10/2015 10:53
SUCCESSION APOSTOLIQUE=FOI COMMUNE (quelle affirmation complètement dénuée de sens!)

La succession apostolique, vue dans l'église romaine consiste à la capacité de remonter à un apôtre dans la chaîne des ordinations épiscopales. C'est une vision purement mécaniste qui fait qu'avaient ou ont la succession apostolique les ariens de jadis, les monothélites de jadis, les vieux-catholiques, les arméniens, les éthiopiens, les syro-manlakars, les orthodoxes, les vieux-croyants, les catholiques. Or, ces personnes ont bien évidemment une foi différente et certainement pas une foi commune. Les vieux catholiques rejettent explicitement l'Immaculée conception et l'infaillibilité du pape par exemple. Les orthodoxes ne croient pas au purgatoire etc.

Au-delà de cette discussion, je me demande si l'affirmation de l'archevêque Job que le catholicisme n'est ni une hérésie ni un schisme ne veut pas dire en fait que les conversions de personnes venant du catholicisme et souhaitnt devenir orthodoxes seront encore plus refusées que par le passé.

22.Posté par justine le 17/10/2015 13:48
Bonne union! A l'eglise catholique St Pierre de Toulouse: https://youtu.be/4NFX0Z_uBxE

23.Posté par Vladimir.G: Message 22 incompréhensible et lien corrompu... le 17/10/2015 18:19
Message 22 incompréhensible et lien corrompu...

24.Posté par Daniel le 18/10/2015 00:32
Le lien pour le message 22 est le suivant :

https://www.youtube.com/watch?v=4NFX0Z_uBxE&

Un festival de musique techno organisé dans une église catholique à Toulouse pour inviter des gens à venir dans une église. On a vraiment envie d'entrer en communion après avoir vu cela.

25.Posté par Vladimir.G: Le Concile panorthodoxe va-t-il se tenir comme prévu? le 18/10/2015 17:11
Merci Daniel pour le lien,

Je pourrais poster des liens vers des site montrant des soi-disant "Orthodoxes" détruisant des œuvres d'art à coup de hache...

Aucun de ces excès, pas plus que la manifestation fanatique de Notre Dame, ne caractérisent les Églises concernées...

26.Posté par justine le 18/10/2015 19:20
A Vladimir: Votre tentative de justification est invalide. Les organisateurs du "festival" de Toulouse, ce ne sont pas quelques fanatiques, mais les représentants officiels de l' "Eglise" catholique à Toulouse. Ce n'est d'ailleurs pas un cas isolé. Il existe un très grand nombre de vidéos sur le web qui montrent le meme genre d'évènements dans d'autres églises catholiques de par le monde, avec non seulement la permission, mais la participation des autorités "ecclésiastiques"!

27.Posté par Clovis le 18/10/2015 20:30
D'accord avec Daniel.
Ce qu'il se passe dans l'eglise catholique c'est un peu comme-ci l'évêque de Moscou avait invité les Pussy Riot à faire leur concert dans sa cathédrale.

"Des pseudos orthodoxes qui détruisent des œuvres d'arts ?"
ou "des orthodoxes détruisant des "pseudos œuvres d'arts" ?" Parfois la destruction fait art, ce ne sont pas les exemples d'artistes" qui manquent.
Plus récemment le "Dirty corner" (les journalistes aiment lui donner un titre plus sulfureux sorti d'on ne sait zoù) d'Amish Kapoor a été détérioré une nouvelle fois à Versailles, l'artiste voulait conserver. Sans doute est-ce plus vendeur dans ce cas là.
En outre, ces œuvres détruites sont en générale reproductibles à l'infini, et elles représentent une plus-value et un buzz inespéré pour les artistes en mal de communication, tel la photo d'Andres Serrano qui date de 87 et qui est environ détériorée tous les dix ans. Bref ce n'est pas la Joconde.

Saint Nicolas était un grand destructeur de temples et "œuvres" païennes, cela n'en fait pas un mauvais chrétien, ni un fanatique.
Autres temps, autres moeurs...

28.Posté par Tchetnik: chiffres=révérbère le 19/10/2015 10:21
"L'art doit aider à vivre. Ce qui est difforme ne peut aider à vivre"

Vladimir Volkoff.

29.Posté par justine le 03/11/2015 17:44
Le blog orthodoxologie vient de publier en traduction francaise trois documents importants au sujet de cette soi-disante "levée des anathèmes": 3 lettres adressées en 1965 au patriarche Athenagoras par le métropolite Philarète, primat de ROCOR, et par les Anciens Philotheos Zervakos de Paros et Epiphanios Theodoropoulos. Comme il s'agit de la première publication d'une traduction francaise de ces lettres, elle est d'un grand intéret pour ceux qui désirent connaitre la position véritable de l'Eglise orthodoxe à ce sujet, basée sur la Sainte Ecriture, les Saints Conciles et les Saints Canons.

http://orthodoxologie.blogspot.ch/2015/10/metropolite-philarete-erhf-une.htm
http://orthodoxologie.blogspot.gr/2015/10/saint-staretz-philothee-zervakos-propos.html
http://orthodoxologie.blogspot.fr/2015/10/a-propos-de-la-pretendue-levee-des.html

30.Posté par Vladimir.G: 3 prises de positions intéressantes le 03/11/2015 23:00
Bien cher Justine (29)

Ces 3 prises de positions sont en effet intéressantes et bien documentées, mais cela reste trois opinions individuelles qui n'engagent que leurs auteurs, aussi respectables qu'ils soient. ROCOR (et son primat), était à cette époque en rupture de communion avec la plupart des Églises canoniques dont aucune, à ma connaissance, n'a soutenu ces prises de position. Parler dans ces conditions de "la position véritable de l'Eglise orthodoxe à ce sujet" est donc très exagéré ces prises de positions ayant, du point de vue canonique, autant de valeur que celle de Mgr Emmanuel, exarque du patriarche de Constantinople...

31.Posté par Daniel le 04/11/2015 08:41
Saint Marc d'Ephèse disant que les latins sont hérétiques a quand même plus de poids que le Métropolite Emmanuel et Mgr Job réunis, non?

32.Posté par Marie Genko le 04/11/2015 09:13
Je souhaite moi aussi la communion avec mes frères catholiques.
Je la souhaite dans la fidélité à la Vérité de notre Eglise, celle qui nous sauve tous.

Entre l'Orient et l'Occident les visions du monde, déterminées par une séparation de mille années d'Orthodoxie et de Catholicisme, ont creusé un fossé profond.
L'esprit de la loi et de l'ordre Romain ont indéniablement influencé la rigidité des règles ecclésiales en Occident. Tandis que les disputes théologiques chères aux Byzantins ont donné plus d'humanité et de souplesse aux Orthodoxes.

Le ressenti que j'ai, après avoir lu les messages ci-dessus, est qu'une faille se dessine entre le Patriarcat œcuménique et les autres patriarcats orthodoxes...
Il me semble que l'Occident veut, à toute force, faire jouer au Patriarche Bartolomé le rôle d'un chef suprême de l'Eglise orthodoxe...?
Ce que dit le Patriarche de Constantinople est reçu par le monde occidental comme la volonté de tout le plérôme orthodoxe....Le consensus de tous les Patriarcats est superbement ignoré....

Il y a là un piège, qu'il faut absolument éviter!
Car comment pourrait progresser une démarche spirituelle véritablement inspirée par l'Esprit Saint, comment pourraient se rapprocher et s'enrichir mutuellement deux mondes, dans un dialogue d'humilité, d'amour réciproque et de prières, lorsqu'on se trouve dans le déni de la tradition orthodoxe?

33.Posté par Vladimir.G: "Mais s’étonnera-t-on que, in fine, le Saint–Esprit se révèle une fois de plus le champion de l’antisystème ?" le 04/11/2015 10:35
"Chez nous des innovations n'ont pu être introduites ni par les Patriarches, ni par les Conciles; car chez nous la sauvegarde de la religion réside dans le corps entier de l'Eglise, c'est-à-dire dans le Peuple lui-même qui veut que son dogme religieux reste éternellement immuable et conforme à celui de ses Pères..." ("Lettre encyclique de la sainte Église Une, Catholique et Apostolique
aux Chrétiens orthodoxes de tous pays", Constantinople, 6 mai 1818. )

Comme je l'ai souvent écrit, tant le dialogue avec l'Église catholique que, plus généralement le dialogue avec les autres confession chrétiennes (dialogue œcuménique), provoquent une véritable fracture dans l'Orthodoxie (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Une-nouvelle-querelle-orthodoxe-autour-de-l-oecumenisme-et-du-document-de-Ravenne_a444.html; http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-oecumenisme-divise-l-Orthodoxie_a2353.html) et les échanges ci-dessus en sont une preuve supplémentaire...

Il sera intéressant de savoir quelle position ressort du document "Relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien" adopté en Conférence préconciliaire le 16 octobre dernier et qui a donc recueilli le consensus des délégués de toutes les 14 Églises. En attendant cette publication, le document adopté par le concile local de l'Église russe (2000/2007) donne une bonne base.

La célébration de Notre-Dame et les communiqués de l'AEOF et du CEF sont une bonne illustration du consensus qu'il y a sur ce sujet entre ceux que j'appelais "les dirigeants et théologiens savants de l'Orthodoxie qui, toutes Eglises confondues, sont partisans du dialogue avec les autres confessions". Les lettres citées en (29) et les commentaires caractérisent bien la position du grand troupeau des fidèles qui, là aussi dans toutes les Eglises, semble bien rejeter en bloc toute tentative de dialogue ou d'action commune...

"Comment une entreprise œcuménique finit-elle par déboucher sur une fracture intra-confessionnelle ? Nul doute qu’il y a là un mystère à méditer. Mais s’étonnera-t-on que, in fine, le Saint–Esprit se révèle une fois de plus le champion de l’antisystème ?" (JF Colosimo, "Bloc note" du lundi 26 novembre 2007)

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