COMMENT UN FRANCAIS A DEMENAGE A IVANOVO ET TROUVE UN SENS A SA VIE : L’HISTOIRE DE JEAN-MICHEL COSNIEAU
Traduction Laurence Guillon pour "PO"

Le directeur d’une agence parisienne de publicité, Jean-Michel Cosnieau est arrivé à Moscou dans les années 90. Il y a dirigé des boîtes de nuit. Il est ensuite devenu orthodoxe et vit entre Moscou et son village près d’Ivanovo. Jean-Michel jette un regard critique sur le monde occidental contemporain et croit dans les perspectives de la Russie. Il l’a raconté à la correspondante du site « Pravoslavie i mir ».


Sur son arrivée en Russie

C’était en 96. Ma femme a péri dans un accident d’avion, entre Paris et New-York. C’était horrible. Et j’avais décidé de changer de vie. En France, j’avais des parents aisés, un poste de directeur régional d’une des plus grosses agences de publicité de Paris. J’arrivai à Moscou, où personne ne me connaissait, et je recommençai tout à partir de zéro.

Je voulais commencer une nouvelle vie. J’ouvris un petit bar, et décidai de vivre plutôt à Moscou qu’à Paris. Non, je n’avais pas peur. C’était bien sûr un énorme bordel. Mais je sentais palpiter autour de moi une énergie qui me plaisait beaucoup. Il y a vingt ans, en comparaison de maintenant, c’était tout simplement une autre planète.

La Russie évolue très vite. Et comme j’avais étudié autrefois la politologie à la Sorbonne, il était intéressant pour moi de tout observer et d’essayer de tout comprendre. La Russie se développait sous mes yeux.

COMMENT UN FRANCAIS A DEMENAGE A IVANOVO ET TROUVE UN SENS A SA VIE : L’HISTOIRE DE JEAN-MICHEL COSNIEAU
Sur ses recherches spirituelles

La vie est une expérience. En tous cas, mon arrivée ici, c’était encore une petite expérience dans le cours de ma vie. Ce qui était important, je me suis tout de suite senti ici chez moi.

Je ne suis pas 100% français. Mon père est originaire de la Bretagne, d’une famille de jésuites, nous avions même un prêtre parmi nous. Ma mère est une juive de Varsovie, une communiste, avec toutes les conséquences afférentes. On ne me parlait presque pas de religion dans mon enfance. Je ne suis jamais allé à la synagogue, bien que ma mère soit juive. Je me souviens de l’église catholique, j’y allais quand j’étais en vacances chez mon grand-père et ma grand-mère. Mais alors, je n’y comprenais naturellement rien. Ma mère était communiste, mon père, après dix ans d’étude chez les jésuites, n’abordait jamais ce thème.

Bien que probablement, je ressemble à mon père. Sa famille voulait qu’il fût ordonné. Il a étudié dix ans et ensuite, il a quand même abandonné, cela ne lui a pas plu. Quand on oblige un jeune homme à apprendre le latin, le grec, l’anglais, l’allemand, c’est difficile. Il rencontra d’abord ma mère, puis il finit bouddhiste au Laos.
J’étais ouvert à ces questions, j’avais moi-même lu, d’abord sur le bouddhisme et la méditation, ensuite la Bible, les philosophes, Lev Chestov et les orthodoxes, et il y a dix ans, je décidai de devenir orthodoxe.

Sur la Russie, ses lois et ses règles.

J’ai eu dans mon enfance une éducation très sévère. Je lisais beaucoup, la télé m’était interdite. Sans doute que c’est ce qu’il faut. Parce que lorsque je me suis retrouvé ici, à Moscou, la vie n’avait aucune limite, et il fallait se construire sa propre discipline et décider comment vivre. Mes règles intérieures, c’était sans doute tout ce que j’avais appris autrefois de mes parents et de ceux qui ont suivi. Bien que je ne comprisse pas que la moitié de tout cela n’était pas juste. Et je décidai d’emblée qu’ici, c’était un autre pays, et que je devais m’y adapter. Et j’obéissais simplement.
Durant 20 ans, je n’ai eu aucun conflit avec mes partenaires russes, bien que j’aie eu plusieurs fois peur. Mais je savais toujours qu’il fallait simplement écouter, comprendre et savoir que nous n’avons jamais entièrement raison. Un autre pays, d’autres lois, d’autres limites.

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Bien sûr, l’année 96, c’était encore la période Eltsine… Et ce que j’ai trouvé en Russie, ce n’était pas l’iniquité, c’était simplement un peuple qui voyait pour la première fois un autre style de vie. Et ils voulaient tout essayer, et tout était comme ça, extra…
Et ensuite, tout a changé. Poutine est arrivé, et les lois sont apparues. J’avais beaucoup d’amis qui, pendant dix ans, s’étaient conduits comme des fous. Et ensuite, ils se sont mis à penser à la religion, à l’orthodoxie. Ils ont réfléchi sur leurs racines.

Ces temps de folie sont passés et d’autres sont venus. Bien sûr, il y a moins de lois ici qu’en Occident, mais c’est mieux que lorsqu’il en a trop. De toute façon, les Russes sont souples, en ce qui concerne Dieu, la loi, l’Etat. Chacun a sa façon à lui de les considérer, et ce n’est pas plus mal.

J’ai toujours pensé que la philosophie, la culture, et la religion sont des choses plus importantes que l’argent. Cela a toujours été comme cela pour moi. Et en Russie, j’ai simplement décidé que ce pays n’était pas le mien, qu’il n’y avait rien ici qui me revenait, et que j’aidais simplement des amis à diriger leur affaire, ouvrir des bars, des restaurants. Pour moi, c’était une expérience, car à Paris, je ne m’occupais pas de telles choses.

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Sur la vie en Russie

A Paris, j’étais directeur d’une agence de publicité. Nous travaillions pour une compagnie de tabac. Quand on a voté la loi contre la publicité des cigarettes, nous avons ouvert une chaîne de bars sous une seule marque commerciale. Ensuite, j’ai ouvert un bar de cette sorte à Madrid, et ensuite, je suis allé en ouvrir un à Moscou (il a eu un certain temps beaucoup de succès) et je ne suis pas revenu en arrière.
Ensuite j’ai ouvert à Moscou seize bars les uns après les autres, pas tous pour moi. Les uns en tant que designer, les autres… je ne suis pas architecte, mais je peux, par exemple, dessiner des plans. En gros, pour autant que je me souvienne, les premières dix années à Moscou, je n’ai pas cessé de faire la bringue.
Puis j’ai rencontré une femme avec laquelle je suis resté huit ans. Elle était d’une famille musulmane, mais ces musulmans étaient comme des Russes, pas de prières, rien… Et nous faisions ensemble de la méditation.

Je gagnais alors beaucoup d’argent, et nous avons cherché comment en donner à ceux qui n’en avaient pas et décidé d’organiser des repas pour les retraités. Nous avons mis en place un fond de bienfaisance, avons pris contact avec quelques prêtres. Ceux-ci nous ont demandé si nous étions orthodoxes.
Nous avons réfléchi à la question avec mon amie. Et ensuite, nous avons commencé à lire la « Philocalie » pendant nos méditations, Grégoire Palamas et tout ce qui s’ensuit. Nous avons essayé de méditer à travers la prière de Jésus. Puis, nous avons décidé de nous faire baptiser.

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Elle l’a fait un mois plus tôt que moi. J’ai rencontré un prêtre formidable. Nous avons discuté de qui j’étais, d’où je venais, comment je voyais la vie, et il m’a baptisé. Je ne peux pas dire que je vais à l’église tous les jours, mais je ressens en moi cette communion.
Nous avons commencé à nous occuper de bienfaisance et distribuions chaque mois cinq ou six tonnes de nourriture pour les retraités. Nous avions pour eux beaucoup de compassion, ils étaient vieux, orthodoxes, beaucoup avaient traversé la guerre, perdu leurs proches.
Au bout de quelques années, les retraités ont commencé à percevoir leur retraite. Et nous nous sommes demandés que faire encore. Nous avons regardé les orphelinats de Moscou. Là, il y a quelquefois des surprises, mais dans l’ensemble, ils sont à l’aise : ils reçoivent beaucoup d’argent, ils ont des facilités, ils peuvent donner beaucoup aux enfants, dans l’ensemble, tout est normal.

Ensuite, mon amie a décidé qu’elle voulait vivre près d’un monastère. Pas dedans, mais à côté. Bien sûr, c’était dommage, mais je ne contrariai pas ces relations, je construisis la maison où nous vivons maintenant, comme frère et sœur.
Nous aidons les gens autour. C’est dans un petit village entre Souzdal et Ivanovo. Nous avons construit une grande maison, acheté des chèvres, comme dans une ferme. C’est une toute autre vie qu’à Moscou.

Ici, je reste assis la nuit à fumer. Je peux dormir dans un petit lit dans une maison sans eau, me promener simplement dans la forêt, c’est très agréable. Ici, pour moi, c’est la vraie vie. Je vais plus souvent à l’église, où elle chante.
Je ne dirai pas que j’ai vraiment trouvé la foi et lis la Bible chaque jour, mais je ressens quelque chose intérieurement, une sorte d’atmosphère, c’est le plus important.

Quand le prêtre m’a baptisé, il m’a dit : pas la peine de lire, pas la peine de rien, l’orthodoxie doit venir du cœur.

Sur la religion

Je pense qu’il y a un seul Dieu et différents chemins pour y arriver. Pour moi, l’orthodoxie est à présent le chemin le plus chaud et le plus cordial.
Mais je pense qu’être un chrétien orthodoxe, cela signifie lire la Bible chaque jour. Pour moi, c’est comme les paroles de saint Augustin : « Etre chrétien, cela veut dire faire le bien que tu peux le faire, et ne pas faire le mal que tu veux le faire ». Et pour moi, tout est là.
Et combien de fois on prie, trois fois ou cinq fois, ce n’est pas le plus important. L’aspect rituel est très différent, mais ce n’est pas important.
Au début, je m’intéressais encore au bouddhisme. Et le bouddhisme, la méditation, m’ont aidé à comprendre le monde, à me comprendre. Mais la méditation sans la foi, c’est vide.

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Ensuite, quand j’ai commencé à lire Palamas, ses travaux sur l’hésychasme, je suis passé du bouddhisme à l’orthodoxie. Mais c’est moi qui y ai pensé, le père ne m’a rien conseillé. Il a juste dit : « Tu es maintenant notre frère, et c’est le principal ».
Mais les offices tous les jours, pour moi, bien sûr, c’est trop, il faut de la mesure en tout.

Mais une fois par semaine, le dimanche, ça va… Ici, pas loin, il y a un monastère d’hommes, aller là bas une fois par semaine, c’est juste ce qu’il me faut. Je pense que lorsque je serai vieux, je pourrai vivre là bas, aider à la ferme, enseigner l’anglais à l’orphelinat… Mais je ne suis pas encore prêt.

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Maintenant, la vie, ce n’est déjà plus, bien sûr, une expérience. Je ne veux plus m’occuper de clubs ni de restaurants. J’ai toujours beaucoup lu, j’écris maintenant mon premier livre. Mais dans l’ensemble, je ne sais pas de quoi je voudrais m’occuper. Ce que je sais exactement, c’est que je voudrais passer plus de temps au monastère. Peut-être que j’irai là bas tous les deux ou trois mois, pour y vivre un mois ou deux.

Sur les relations entre les gens en Russie et en Europe

J’ai presque 60 ans, on peut considérer que je suis un retraité. Voir le monde, c’est bien, mais vivre en Europe, c’est non. D’ailleurs, je pense que la plupart des Russes ne savent pas vivre au-delà des frontières. J’ai vécu à New-York, à Madrid, à Paris… Moscou, c’est une ville étrange, ici, la liberté existe. Bien sûr, si je veux faire de la politique, entrer dans l’opposition au gouvernement, c’est autre chose, mais je ne le ferai pas.
Maintenant, par exemple, à Paris, tous parlent de politique, et cela les avance à quoi ? Le gouvernement est presque en faillite.

D’un côté, c’est très intéressant de parcourir le monde, de regarder comment vivent les gens. J’ai, par exemple, une petite maison à Marrakech. C’est très intéressant de voir comment vivent les musulmans locaux, ce sont des gens tranquilles et ouverts. Ils ne ressemblent pas du tout aux musulmans qui sont maintenant à Paris. On peut y vivre, mais ce n’est pas ma culture.

Et ici, je suis chez moi, mon grand-père venait d’Odessa, peut-être que cela se fait sentir. Bien que je ne sois jamais allé à Odessa. J’ai été à Kiev, en Crimée. Peut-être qu’un jour je voudrai m’y construire une maison. Les gens m’y plaisent beaucoup, et c’est là bas très beau ; on verra, pour l’instant, je n’ai rien décidé, pour moi, toutes les variantes sont ouvertes.

Dans tous les cas, ce n’est pas nous qui choisissons, c’est la vie qui nous donne les opportunités. Il faut être ouvert et les deviner. Peut-être que si je n’avais pas rencontré ma deuxième femme, rien ne serait arrivé. Maintenant, je sais seulement ce que je ne veux pas. Je ne veux pas vivre comme là bas.
Quand on me demande quelle est la différence entre les Français et les Russes, je réponds : « C’est très simple. Les Russes ont une âme ». Ils peuvent être très durs, terribles, mais s’ils t’ouvrent leur cœur, c’est pour toujours ».

J’ai quelques amis russes que je peux toujours appeler si j’ai un problème, et ils diront toujours : « Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? » Et c’est tout, pas de questions. Les Français diront : « Oh pas maintenant, je ne sais pas ». C’est le plus important.


Sur les perspectives de la Russie

La ville, l’architecture, on peut changer tout cela, mais le principal, ce sont les relations entre les gens. Voici pourquoi je vis ici, ici je suis bien. Et c’est bien aussi quand je vis au monastère.

Là, tout est si simple : personne ne va te juger ou t’accuser, personne n’attend rien de toi. Simplement « allons à la pêche » ou « allons cueillir des champignons », ou « il faut aller chercher la chèvre », c’est tout, la vie est simple.

Comme dit mon amie : «Eh bien alors, si j’avais une robe de plus ou une voiture, un bijou, ça me servirait à quoi ? » Et voilà qu’elle veut vivre là bas, elle ne veut vivre nulle part ailleurs. Et voici ce que j’apprends aussi, là bas, être content de ce que je n’ai pas. C’est aussi très important. Parce que dans la vie, on peut toujours crier que quelque chose nous manque. Il y a toujours quelqu’un de supérieur, de plus beau, de plus riche que nous, il ne faut pas regarder cela.

J’ai quelques amis riches et je vois comment ils vivent. Ils boivent beaucoup, et aucun d’eux n’est heureux. Et quand je suis parti au monastère, ils avaient une vie assez dure. Mais de toute façon personne n’était heureux.
Je pense que la grande chance de la Russie, c’est qu’elle est entrée dans l’histoire mille ans après l’Europe. La civilisation occidentale en est déjà à la décadence, alors que les Russes ont encore mille ans. Les civilisations meurent, regardez l’Amérique, la civilisation occidentale, mais la Russie a encore des perspectives.Quand je vivais à New-York, c’était même pire qu’à Paris. Et maintenant, tous les peuples sont comme cela ; ils veulent de l’argent, ils regardent la télé, ils ne lisent presque pas.

En Russie, maintenant, on lit moins aussi, c’est vrai, mais quelquefois, je suis dans le métro et je vois des gens lire de vrais livres. A Paris, non. Alors que là, il y a un contenu. C’est pourquoi pour les cinq cents ans à venir, on sera mieux en Russie que nulle part ailleurs. Et ensuite… nous verrons.
J’ai vécu à Paris, et je peux dire : là bas, on peut y passer une semaine en touriste, mais y vivre est impossible. Parce que tout est vide : alentour, c’est beau, tout le monde s’habille bien, mais ce n’est pas la vraie vie. Quand je discute avec de vieux amis en France, ils sont tous mécontents, ils se plaignent que tout va mal : des impôts élevés, trop de criminalité, mais ils ne font rien. Ici, quand je discute avec des amis russes, personne ne répète à l’infini : « Oh là là, comme ça va mal, bla, bla, bla ». Parce qu’ils savent : s’ils ont des problèmes, ce sont leurs problèmes. Alors qu’en France, tout le monde attend que le gouvernement s’en occupe, ils ne feront jamais rien d’eux-mêmes. Ici, c’est la liberté.

Oui, j’ai des amis qui vivent comme cela : ils prennent une cuite, ils en sortent, ils gagnent beaucoup d’argent, et ils recommencent du début. Oui, je connais des gens comme cela, mais ils savent gagner de l’argent. En France, ils sont peu nombreux à le faire. Alors qu’ici, il y a des perspectives.

Bien sûr, Moscou, ce n’est pas la Russie, et je n’ai pas été partout. Mais j’ai des amis en Sibérie, j’ai des amis français qui vivent à Samara, j’ai ouvert un bar à Rostov sur le Don. Il y a des régions qui sont même plus dynamiques que Moscou. Je vois le village où nous vivons, à côté du monastère. Il y a dix ans, tout était complètement abandonné et les toits de travers. Maintenant, quand nous avons commencé à aider, ils sont tous venus, ont regardé tout autour et ils ont tout peint et redressé les toits eux-mêmes.

Je pense qu’il n’y a nulle part de solution globale. Simplement chacun doit aider son petit cercle et alors tout sera normal. Il y a des solutions locales et des solutions globales. Maintenant, ce petit village, où nous avons notre maison, est devenu tout autre, qu’il y a dix ans. Il a une dynamique.

C’est vrai, je ne la sens pas partout, et elle est parfois négative. C’est vrai qu’on peut aider de façon diverse. Quand j’étais étudiant, j’aimais beaucoup Che Guevara. Et je me souviens de sa phrase : « Il n’est pas suffisant de donner du poisson au peuple, il faut lui apprendre à le pêcher ».
Et cela ressemble beaucoup à ce qui se passe maintenant au monastère. Quand nous avons reconstruit la petite église, les habitants des alentours ont commencé d’eux-mêmes a tout remettre en ordre. C’est pareil à Ivanovo : je vois comment c’était il y a dix ans, et comment c’est devenu. Les gens se sont mis à travailler, les uns à la ferme, les autres ailleurs.

Oui, une autre génération est arrivée ; ils travaillent, partent deux ou trois fois par an à l’étranger, mais restent russes. Ils savent qu’il y a une culture russe, peuvent parler d’Akhmatova, de Tsvetaieva et ils aiment la Russie. Pour toute nation, un tel amour est une idée fondatrice. J’ai parmi mes amis des Ouzbeks et des Tadjiks. Peut-être qu’ils sont musulmans, mais ils aiment la Russie.

Je n’aime pas le mot « patriote », il est très dur, mais je pense qu’aimer son pays, c’est important. Bien sûr, il y a une certaine quantité de gens qui n’aiment que l’argent, mais dans l’ensemble, la majorité de gens, ici, restent quand même des Russes.

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COMMENT UN FRANCAIS A DEMENAGE A IVANOVO ET TROUVE UN SENS A SA VIE : L’HISTOIRE DE JEAN-MICHEL COSNIEAU

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 8 Août 2017 à 08:19 | -5 commentaire | Permalien



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