Communiqué n°17 de l'OLTR :  Comment résoudre le problème de Nice?
Comment résoudre le problème de Nice ?

L’affaire de Nice s’envenime. Confirmée par deux fois dans son droit de propriété par la justice française, la Fédération de Russie pensait pouvoir récupérer sans problème les clefs de son bien.

Mais l’occupant actuel, l’association cultuelle orthodoxe russe de Nice (ACOR), ne veut pas céder les locaux. Elle dit reconnaître le droit de propriété de la Fédération mais invoque le droit canon. D’après elle, selon ce droit, l’appartenance de l’autel de la cathédrale de Nice à l’archevêché des paroisses orthodoxes russes en Europe occidentale (l’archevêché) depuis 80 ans interdirait à quiconque de le transférer dans une autre juridiction, sans l’accord de l’évêque diocésain.

Que peut-on penser de ces arguments ?

Tout d’abord, il est difficile d’affirmer à la fois que l’Eglise est séparée de l’Etat comme le fait l’ACOR, à juste titre, et, en même temps, d’opposer à l’Etat le droit canonique. Celui-ci, qui en réalité récapitule l’expérience de l’Eglise, ne peut être invoqué qu’au sein de l’Eglise.
Supposons qu’une paroisse prenne en location un lieu de culte auprès d’une municipalité, comme cela existe. Si cette municipalité veut reprendre le local, à l’issue du bail, pour le donner en location a une autre paroisse ou pour tout autre besoin, viendra-t-il à l’idée de quelqu’un de lui opposer le droit canonique pour lui interdire de reprendre possession de son bien ? Bien sûr que non. Ce serait une idée tout à fait incongrue.

Mais, pourrait-on dire, certes les canons ne concernent pas l’Etat, mais ils concernent en revanche l’Eglise russe à laquelle la Fédération de Russie veut transmettre ses droits. Une telle remarque serait légitime. Il faut donc aussi examiner les fondements des arguments canoniques de l’ACOR et de l’Archevêché.

Nous lisons dans le communiqué de son conseil, en date du 28 septembre 2011 : « L’intrusion d’un évêque du Patriarcat de Moscou dans la vie de la paroisse de Nice, l’action des clercs qu’il y a envoyés et leur volonté sans cesse affirmée de s’emparer de la cathédrale pour satisfaire les injonctions venant de forces politiques extérieures à l’Église sont également autant d’entorses aux normes canoniques de l’Église orthodoxe. Cela non plus ne peut être accepté.Le Conseil exprime son soutien complet à Mgr l’Archevêque Gabriel pour que ses droits et prérogatives d’évêque diocésain dont dépend l’autel de la cathédrale Saint-Nicolas soient respectés conformément à l’ecclésiologie et aux normes canoniques de l’Eglise orthodoxe »

Dans le premier paragraphe, il y a deux arguments. Le premier se fonde sur une confusion. Il n’y a aucune intrusion d’un évêque étranger à l’Archevêché dans la vie de la paroisse de Nice personnifiée, sur le plan juridique, par l’ACOR. Aucun évêque n’a tenté de prendre le contrôle de l’ACOR, ni de démettre son recteur. Un prêtre a simplement été nommé dans la cathédrale Saint Nicolas, dont la propriété vient d’être confirmée au nom de l’Etat russe, lequel a confié ses droits au Patriarcat de Moscou. La confusion ne vient que du fait que l’ACOR ne veut pas quitter les lieux et se retirer dans l’autre église dont elle dispose à Nice. Elle s’accroche aux locaux de la cathédrale dont elle avait la jouissance, en vertu du bail emphytéotique arrivé à son terme. En fait, elle se conduit, maintenant, en squatter.
Le deuxième argument reprend en réalité la théorie d’une alliance contre nature entre l’Etat et l’Eglise russe pour, au moyen d’une « agression » contre l’Archevêché, récupérer des biens immobiliers. C’est le fameux « plan concerté » évoqué par certains membres de l’Archevêché.

Raisonner ainsi est mal connaître l’évolution récente de la Russie. Dès la période de la perestroïka, l’Etat a reconnu les crimes commis contre l’Eglise et les spoliations dont elle a souffert, au cours de la période soviétique. Il a pris la responsabilité de ces mauvaises actions et a décidé d’en assumer réparation. Petit à petit, une législation a été adoptée stipulant que les anciennes églises, transformées en bâtiments affectés à d’autres usages pendant la période communiste, devaient être rendues à l’Eglise russe. Ce processus, encore en cours, n’est pas simple. En effet, ces édifices, anciennes églises ou monastères, ont été occupés par des administrations ou des entreprises ; certains ont été privatisés, étant intégrés dans des ensembles plus importants. Actuellement, ces bâtiments peuvent être occupés par des ateliers ou des musées, par exemple. Les occupants actuels peuvent considérer comme injuste le fait de devoir céder ce qu’ils croyaient être à eux et il est parfois malaisé de les expulser. Dans certains cas où les églises ont été détruites, l’Etat s’efforce même de les reconstruire, parfois à l’identique comme pour la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou.

Mais, l’Eglise russe n’a pas seulement été privée de ses églises en Russie. Le régime soviétique est directement responsable de la séparation de ses églises situées à l’étranger. Dans ce cas également, la Fédération de Russie fait de son mieux pour aider l’Eglise à récupérer ces églises. Il n’est certes pas possible d’y appliquer la législation russe sur le retour des biens ecclésiaux. Mais, lorsqu’il trouve une situation juridique qui lui est favorable, l’Etat se doit d’en tirer parti et il pourrait être taxé de négligence s’il ne le faisait pas. C’est le cas à Nice où l’existence du bail emphytéotique a permis à l’Etat de préserver ses droits. On peut penser ce que l’on veut de cette politique de retour des biens ecclésiaux à l’Eglise russe, mais y voir une action spécifiquement dirigée contre l’Archevêché est une erreur manifeste. De même, approuver cette politique pour ce qui concerne la Russie et la condamner, pour ce qui est à l’étranger, manque de logique. La construction d’une nouvelle cathédrale à Paris doit être vue dans la même perspective.

Dans le deuxième paragraphe cité plus haut, le conseil de l’Archevêché semble vouloir transposer sur le plan ecclésial l’argument principal employé devant la juridiction civile : une longue occupation, sans opposition, permet d’acquérir la propriété d’un bien ou la juridiction sur un autel, par « prescription ». Devant le tribunal civil cet argument a été rejeté car l’occupation se faisait en vertu d’un bail de location. Dans le domaine canonique, il est difficile de savoir sur quel canon ou usage se fonde le conseil. Mais, on peut remarquer que l’Eglise russe, à tort ou à raison, n’a jamais reconnu la légitimité canonique des démarches de séparation de l’Archevêché ou de l’Eglise Orthodoxe russe Hors-Frontières. Elle a toujours contesté ces démarches. On ne peut, donc, dire que la juridiction de L’Archevêché sur la cathédrale de Nice n’ait jamais été contestée.

Quoi qu’il en soit, il faut bien admettre qu’aucun problème dans l’Eglise ne peut se régler par « prescription ». L’Eglise ne vit pas de juridisme mais de réalité, de prière et de vie sacramentelle commune. Une déchirure comme celle qui a eu lieu au début de la période soviétique doit être soignée par une discussion franche au cours de laquelle chacun pourrait exposer ses façons de voir. L’Eglise orthodoxe russe hors-frontières l’a fait et n’a jamais eu à le regretter. L’archevêché doit encore le faire et, tant qu’il ne règlera pas ce douloureux problème historique avec l’Eglise russe, il risque de ne pouvoir retrouver la paix interne et externe.

C’est, semble-t-il, ce à quoi appelle Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée dans sa lettre à l’occasion des 150 ans de la consécration de la cathédrale Saint Alexandre Nevsky à Paris : « … En effet, conscients que les temps ont changé et laissant derrière nous tout esprit polémique, nous devons œuvrer à la cicatrisation des stigmates de l’histoire et renoncer aux représentations belliqueuses… » écrit-il.
Puisse sa voix être entendue !

Séraphin Rehbinder
Président de l’OLTR
15 Octobre 201

* * *
Le communiqué est disponible à partir de la page de bienvenue du site de l'OLTR
.......................

Séraphin Rehbinder sur "P.O."

Rédigé par Redaction Site de l'OLTR le 15 Octobre 2011 à 10:58 | 49 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Marie Genko le 15/10/2011 15:39

Cher Séraphin,

Tu as parfaitement raison, le Canon invoqué par l'archevêché pour rester seul maître de l'autel de l'église Saint Nicolas à Nice, stipule bien qu'il n'est appliquable qu'au cas, où il n'aurait pas été contesté durant une période de trente ans.
Or comme tu l'écris si bien dans le passage que je copie ci-dessous, l'Eglise russe n'a cessé de dénoncer l'occupation sans congé canonique du clergé de l'archevêché dans les églises construites en Europe occidentale par l'Eglise de Russie:

"Dans le domaine canonique, il est difficile de savoir sur quel canon ou usage se fonde le conseil. Mais, on peut remarquer que l’Eglise russe, à tort ou à raison, n’a jamais reconnu la légitimité canonique des démarches de séparation de l’Archevêché ou de l’Eglise Orthodoxe russe Hors-Frontières. Elle a toujours contesté ces démarches. On ne peut, donc, dire que la juridiction de L’Archevêché sur la cathédrale de Nice n’ait jamais été contestée."

Merci aussi de citer la lettre pastorale du Patriarche Bartholomé, car la Paix ecclésiale est ce que nous souhaitons tous!
Puisse cette phrase:
.........................................................................
"… En effet, conscients que les temps ont changé et laissant derrière nous tout esprit polémique, nous devons œuvrer à la cicatrisation des stigmates de l’histoire et renoncer aux représentations belliqueuses… »

.........être entendue de tous!

Merci, cher Séraphin pour ce texte si plein de sagesse, qui correspond si bien à l'attente des orthodoxes désireux de voir enfin la Paix et la fraternité régner dans nos diocèses et nos églises!

Avec toute mon admiration et ma reconnaissance. Marie

2.Posté par vladimir le 16/10/2011 00:28
Communiqué bien décevant qui mélange, à la suite de l'ACOR, droit civil et droit canon.

L'interprétation des canons est particulièrement légère: ils ont été clairement cités à deux reprises par "Hiéromoine Nicolas" sur ce site et parlent clairement de l'appartenance d'une église particulière à un diocèse donné. En l'espèce, l'église de Nice appartient à l'archidiocèse de Daru fondé par le saint patriarche Tikhon et ce fait n'a jamais été contesté par personne depuis 90 ans. Cela n'a rien à voir avec les prétentions immobilières de l'ACOR ni aucune règle de prescription ou droit d'usucapion dont l'ACOR a été déboutés. Que la situation canonique de l'archidiocèse lui-même fasse question est un autre problème qui, canoniquement, ne donne aucune base pour le démembrer...

La solution juridique est que les clés soient remises au propriétaire, l'état russe (et il peut pour l'obtenir faire appel à toutes les voies légales, ce qu'il semble bien avoir l'intention de faire), qui peut les remettre à son mandataire, l'Eglise russe. Mais celle-ci doit laisser l'usage canonique de l'église à l'Archevêché. Autrement dit l'Eglise russe peut en prendre l'usage civil que lui délègue le propriétaire (entretien, visites, logement...), mais doit en laisser l'usage canonique (l'autel) à l'Archevêché.

La seule véritable solution est bien d'arriver à un accord fraternel entre les deux Eglises et, s'il ne peut se faire au niveau des évêques, prions pour que ce soit au niveau des patriarcats...

3.Posté par giovani roverino le 16/10/2011 09:37
Il y a peut je me suis entretenus avec un ami qui a une grande expérience avec la realiter russe...A ma grande stupéfaction il ma affirme que le p.Jean Gueit et sa troupe on de très beau jours devants eux !!!
Voilas pourquoi ;
1) Tous les membres de l'administration du président russe qui s'occupe de Nice, on été trop lent au Printemps et maintenant ils sont tous occuper par l’échéance de 2012 !!!
2 ) Il y a un décalage manifeste dans la maniérés d'approcher le dossier entre l'ambassade a Paris et Moscou...les ambitions et motivations sont trop différentes...
3 ) Et le Patriarcat dans tous celas et bien c'est le dindon de la farce ! C'est une vrai peau de banane pour elle!
C'est pourquoi avant la fêtes de la Trinité 2012 il n'y auras rien de nouveaux sur la cote d'azur...Ciao!

4.Posté par Gaetan Lamertume le 16/10/2011 10:39
Brave Vladimir! Votre fausse solution ne trompes personnes...tous vos commentaires montres clairement ou est votre cœur il appartiens a Daru et pourquoi pas après tout ! Mais il faut pas toutefois abuser dans le style troll...merci d'avance.

5.Posté par Hiéromoine Nicolas le 16/10/2011 13:56
@ Vladimir
Je signerais des deux mains votre billet si cela m'était demandé. Il fait clairement le point de la situation à Nice et dispense tout le monde de la commenter davantage ... tant que des faits nouveaux ne se seront pas produits.
Que faire en attendant ?
Cet épisode douloureux devrait nous porter à nous interroger sur divers problèmes affectant la forme juridique de nos églises orthodoxes, et particulièrement celui-ci : Pourquoi l'Exarchat a-t-il consenti à adopter le statut juridique des associations loi 1901 pour chacune de ses paroisses, sachant que par cette loi, le Législateur laïc (voire laïcard) avait en vue d'affaiblir l'autorité du diocèse (réduit à l'était d'Association d'associations), ainsi que celle des pasteurs désormais soumis aux diktats des assemblées générales de leurs paroisses ? Il est remarquable que, si les congrégations protestantes n'ont vu aucune difficulté à adopter ces statuts en raison de leur conception démocratique de l'église, les catholiques, eux, les ont refusés et n'ont accepté que la constitution au niveau diocésain d'une association de ce type à la condition qu'elle ait pour seul objet les problèmes financiers et immobiliers. Les catholiques avaient bien perçu l'incompatibilité du droit civil et du droit canonique notamment en matière d'autorité : La majorité dégagée dans une assemblée générale d'association étant souveraine pour l'Etat, l'autorité du ministère hiérarchique étant souverain pour l'Eglise. On peut enfin se demander pourquoi l'Exarchat a choisi pour ses paroisses la forme juridique d'Association déclarée, nantie de "statuts", alors que d'autres formes existent, moins incompatibles avec le droit canonique comme par exemple la forme d'association simple, sans statuts. On pourrait se demander si la voie de la sagesse ne serait pas de tirer les leçons des impasses où nos choix nous ont menés, et d'imiter ceux qui, depuis le début du XXème siècle vivent des rapports aussi paisibles que possible avec l'Etat. On éviterait ainsi, comme dans le conflit de Nice que l'Exarque puisse déclarer qu'il n'a aucune compétence pour influencer les décisions d'une association paroissiale relevant pourtant de sa juridiction et que le Président de la même association puisse déclarer dans le même temps qu'il ne cèdera rien dans le domaine du droit civil sans l'ordre de son évêque.
Le vieux moine que je suis sait bien qu'il y a deux voies pour faire sa volonté propre : n'avoir aucun supérieur ou en avoir deux. Qu'une institution soit à la fois sujette à deux lois antinomiques fait que ceux qui la composent ne sont soumis à aucune d'elles. Au fond, le confusionnisme dans les commentaires que vous dénoncez, cher Vladimir, trouve là sa source, une source dont découlent aussi, au gré du caractère des uns et des autres, la mauvaise foi, les procédés retors et les autres dérives. C'est dans les eaux troubles que certains font leur meilleure pêche.

6.Posté par Marie Genko le 16/10/2011 17:27
Cher Vladimir,

Nous devons rendre le Bien pour le Mal et prier pour nos ennemis.
Nous ne devons pas convoiter les Biens terrestres, mais uniquement convoiter les Biens céléstes.

Et vous voulez, en toute logique, que l'Eglise de Russie fasse preuve de Sainteté et laisse l'usage de l'église Saint Nicolas de Nice à ceux qui critiquent sans relâche le Patriarcat de Moscou et le soupçonnent de tous les maux!
Et cela en vertu des Canons invoqués par le Père Nicolas.

Votre démarche est très louable et je suis bien certaine que le Père Nicolas, pour lequel j'ai le plus profond respect, veut lui aussi que l'Eglise de Russie, et par elle l'Orthodoxie toute entière, sorte glorifée de cette triste situation.

En fait, pouvons nous dire que les Canons invoqués par le Père Nicolas s'appliquent dans le cas précis auquel nous sommes confrontés???

Il me paraît extrêmement important de prendre en compte que, contrairement à ce que vous écrivez ci-dessus, l'archevêché n'est plus le successeur du métropolite Euloge, auquel le Saint Patriarche Tikhon avait confié le diocèse russe d'Europe occidentale!

Le Saint Patriarche Tikhon était patriarche de l'Eglise de Russie.
Il a confié le troupeau des éxilés russes et les églises russes d'Occident à Mgr Euloge.
Mais serait-il pensable que le Saint Patriarche Tikhon aurait accepté de voir le diocèse russe tout entier se mettre sous l'omophore, même provisoire, de Constantinople???

Les successeurs du Saint Patriarche Tikhon ont toujours contesté la décision de l'omophore grecque sur le diocèse russe!!!
Et nous ne devons pas oublier, que le métropolite Euloge, à voulu revenir dans le Giron de son Eglise mère à la fin de sa vie, et qu'il est mort membre de l'Eglise de Russie.

Aujourd'hui, le conseil qui dirige l'archevêché rejette sa filiation avec son patriarcat d'origine.
Il récuse donc par ce fait même sa filiation avec le Saint patriarche Tikhon.

Car il est difficile de se dire l'héritier du Saint Patriarche Tikhon et, simultanément, nier la continuité de l'Eglise de Russie avec ce même patriarche

En vertu de cela, est-il ecclésialement et moralement justifiable de s'emparer des Biens de l'Eglise de Russie???
Et n'oubliez pas que l'autel de l'église Saint Nicolas a été consacré par un évêque envoyé par le synode des évêques de Russie!

Personnellement, je souhaite comme vous que Mgr Nestor et Mgr Gabriel parviennent à une entente et que nous voyons enfin naître une veritable fraternité entre les orthodoxes russes et de tradition russe!
Il me semble que nous devons tous prier pour que ce miracle vienne vite, afin que nous puissions rendre notre affection et notre estime à ceux qui se sont fourvoyés!

Puisse le Ciel entendre notre prière!
Et puissions nous voir bientôt les Père Nicolas Ozoline et Jean Gueit concélébrer dans la joie et dans la paix dans la magnifique église de Saint Nicolas

Avec toute mon amitié Marie

7.Posté par Potomok le 16/10/2011 19:08
@5 - Hiéromoine Nicolas

Il n'y a pas que l'Eglise catholique qui n'a pas adopté le statut 1901. Le diocèse de Сhersonèse a adopté la même organisation que l'Eglise catholique.

Cela dit. En quoi, cela aurait changé quoique ce soit quant à la propriété civile foncière du terrain et de la cathédrale de Nice? J'insite pour préciser que je n'aborde pas ici la "propriété ecclésiale" que vous semblez vouloir accorder à l'Archevêché de la rue Daru.

Il me semble que les décisions des tribunaux laïques attribuant la propriété du terrain et de la cathédrale de Nice à la Fédération de Russie n'auraient, en rien, été influencées par la forme juridique de l'association qui ne disposait que d'un statut d'emphythéote et qui a été clairement débouté de tout droit de propriété.

A partir de ce moment, en quoi la Fédération de Russie est elle engagée de quelques manières par les option d'un "locataire" qui, au passage, l'a si durement attaqué, ne serait-ce que dans les médias?

En remettant les clès de l'édifice au patriarcat de Moscou qui n'était, lui d'aucune manière prenante, dans ce conflit, pourquoi celui-ci serait-il interdit d'y installer une paroisse.

Et c'est là un point qui est des plus clairs dans le communiqué de l'OLTR. Le patriarcat de Moscou ne prend nullement possession d'une paroisse de l'Exarchat. Celle-ci privé de tout droit de jouir de cet édifice (et elle a tout fait pour cela car elle a refusé l'offre de la fédération de Russie) est simplement libre de s'installer ailleurs (et en plus, c'est toujours l'Eglise russe, au sens historique du terme, qui lui offre l'édifice de la rue Longchamp). Le patriarcat de Moscou est simplement invité à installer une nouvelle paroisse dans des lieux rendus disponibles.

C'est pourquoi, vos observations et celles de Vladimir sont tout à fait en décalage avec la réalité.

L'autre réalité est que la paroisse dans l'obédience de Mgr Gabriel, entretient, de ce fait, dans sa posiiton de squatter, exactement comme l'écrit ce communiqué, un trouble grave qui dépasse la ville de Nice, voire toute l'orthodoxie française et je serais curieux de connaitre à quel canon vous rattachez la justification de procéder ainsi. Aurais-je le sens de la provocation que je vous indiquerais que ce n'est pas le canon 17, ni le canon 28 ni même le canon 15 (tous de Chalcédoine) qui lui parle des diaconesse... comme quoi, il convient de faire plus qu'attention dans la référence à un canon pour justifier n'importe quelle action.

Les mots sont un peu durs. Veuillez me pardonner. Mais nous sommes vraiment agacés par cette lutte injustifiée et infondée. Et le communiqué de l'OLTR explique pourquoi. Et si vraiment on regardait toute l'histoire, un peu de pénitence du père Jean Gueit ne lui ferait aucun mal... Et après tout, s'il profitait de ce signe pour installer une modeste paroisse francophone, avenue de Longchamp, il paraitrait bien plus en accord avec ces bonnes paroles selon lesquelles l'Archevêché n'aspire qu'au "juste nécessaire en dehors des préoccupations nationales"... Joindre les actes à la parole, cela ne serait pas une voie à suivre?

8.Posté par Hiéromoine Nicolas le 16/10/2011 20:03
@Marie
La situation que décrit Vladimir n'est pas celle à laquelle il faudrait parvenir. C'est celle dans laquelle on est aujourd'hui. Déjà, l'Etat Russe peut entamer une action en justice contre l'ACOR pour se faire remettre clés et documents. Déjà, la question de la juridiction spirituelle sur la cathédrale est posée. Déjà, les canons s'appliquent puisque, conformément à eux, le conflit a été évoqué en AEOF (qui peut être considéré comme un embryon de synode local). Déjà, l'AEOF a préconisé, encore une fois conformément aux canons, un recours auprès des patriarcats concernés.
Aucun parmi ceux qui écrivent raisonnablement sur ce Blog ne souhaite la victoire d'un parti sur l'autre, tous espèrent contribuer par leurs interventions à faire attendre paisiblement les décisions patriarcales pour qu'on les accepte sereinement.
Dans ces circonstances, il est inéluctable que de petits esprits se répandent en petits écrits. Ne nous laissons pas impressionner par les arguties des uns et des autres. Il est inutile de s'échiner à répondre à des affirmations biaisées : on risque d'en produire d'aussi fallacieuses ou, tout au moins, aussi émotionnelles. Seuls les faits comptent. Voilà pourquoi, à la suite de Vladimir, je trouve inutile et maladroite la déclaration de S. Rehbinder.
@ Gaetan Lamertume
Comme je l'ai écrit plus haut, il n'y a pas, dans l'Eglise, de camps ou de partis où il faudrait se ranger inconditionnellement, et je ne crois pas que Vladimir cherche autre chose que le rétablissement de la charité dans la vérité entre des églises. Veuillez vous en souvenir, voulez-vous ? En outre, vous usez d'une expression pour moi nouvelle : "Le style troll". De quoi s'agit-il ? Cela veut-il dire qu'il s'exprime sobrement et clairement sur des sujets auxquels il a réfléchi ? Dès lors pourquoi faudrait-il qu'il n'en abusât pas ?

9.Posté par Marie Genko le 16/10/2011 21:46

Cher Père Nicolas,

Bénissez-moi, mon Père.
Merci pour votre mise au point.
Merci aussi de préciser que l'AEOF a préconisé un recours aux patriarcats concernés.
Je ne suis pas un théologien, et il m'est impossible de porter des jugements.
Je ne peux que dire à nouveau ce que je crois en ma conscience:

La situation actuelle de l'archevêché me paraît contraire à sa vocation primitive!

Elle me paraît même contraire aux Canons de notre Eglise, puisque tout ce diocèse s'est séparé de l'Eglise russe sans congé canonique!

Lorsque l'Eglise de Russie est sortie de son long martyr, elle s'est à nouveau tournée vers ses fidèles en diaspora et le Patriarche Alexis II, de bienheureuse mémoire, a appelé son ancien troupeau à revenir dans le sein de son Eglise mère.

Il nous a invités à renouer avec la spiritualité russe, dont nous sommes tous issus.

Tous les diocèses en diaspora issus des différents patriarcats des pays de l'Est se sont retournés vers leurs Eglises mères respectives.
Si l'archevêché avait fait de même, aucun scandale n'aurait, par notre faute, éclaboussé notre Sainte Orthodoxie!

J'espère que vous voyez juste et que Sa Sainteté Bartholomé sera en mesure de faire entendre raison à son exarche.
Je ne peux que citer à nouveau la phrase qu'il a écrite:

"… En effet, conscients que les temps ont changé et laissant derrière nous tout esprit polémique, nous devons œuvrer à la cicatrisation des stigmates de l’histoire et renoncer aux représentations belliqueuses… »

Puisse le Seigneur prendre en pitié Son Eglise et nous éclairer tous!

Avec tout mon respect Marie

10.Posté par Roman le 16/10/2011 22:45

Рассуждения Владимира по поводу каноничности перехода Свято-Николаевского Собора в ведение МП, как всегда, крайне противоречивы.
Не нужно забывать, что до 1930 г. митрополит Евлогий был в клире РПЦ и возглавлял в Европе приходы Русской Православной Церкви. Иными словами, АКОР был приходом МП со всеми вытекающими последствиями. Переход митрополита Евлогия под омофор Константинопольского Патриарха не был ни согласован ни одобрен его непосредственным священоначалием, а значит, был незаконным с точки зрения православных канонов. На неканоничность этих действий очень точно указал владыка Вениамин Федченков, отказавшийся изменять церковным принципам, следовать за митр. Евлогием и оставшийся верным РПЦ. Понимая незаконность своих действий, обусловленных сложными политическими, а не церковными причинами, митрополит Евлогий долгие годы стремился вернуться в лоно Матери –Церкви, что и сделал после войны. Таким образом, алтарь храма в Ницце, построенного на русской земле русскими людьми и на русские деньги, был освящен РПЦ и долгие годы находился в ведении епископа Русской Православной Церкви, как следствие возвращение храма под омофор МП восстанавливает историческую справедливость в строгом соответствии с канонами.
В любом случае, хочется надеяться, что этот вопрос будет в ближайшее время решен на соответствующем уровне и все споры по этому поводу прекратятся.

Пока же идут споры, декларации и призывы, немного о ситуации в Ницце.
Как стало известно, администрация АКОРа начала процесс увольнения сотрудников ассоциации по экономическим мотивам. Служащие получили официальные письма об увольнении и также были вызваны на встречу с представителями администрации.
Любопытно отметить, что в своих заявлениях президент АКОРа Ж. Гейт неоднократно заявлял, что они будут вынуждены уволить всех сотрудников – 9 человек. На самом деле увольняют только служащих вне клира, да и то не всех, все духовенство остается на своих местах. Для их содержания денег у ассоциации достаточно.
При входе в Собор по прежнему висят объявления АКОРа, в которых указывается, что храм закрыт из-за требования РФ отменить платный вход и по этой же причине увольняют служащих. Иными словами, представлено так, что во всем виновата Россия.
При этом, конечно же, нигде не пишется, что РФ требовала отменить плату за вход, но никоим образом не требовала закрыть храм. При этом также не указывается, что Россия потребовала передать ей ключи от Собора, а также всю документацию по нему и архивы. Из всех требований АКОР выбрал только то, которое позволило ему начать очередную спекуляцию, в настоящем случае по поводу увольнения сотрудников и перекладывания вины за это на Россию.
Закрытие АКОРом Собора вызывает возмущение как у всех православных верующих Ниццы и региона, так и у жителей Ниццы и гостей города.
Хочется надеяться, что это беззаконие прекратится в ближайшее время и Собор снова будет открыт для молитв и посещения, тем более, что Посол России во Франции ранее заявил о намерении России трудоустроить уволенных сотрудников и этим самым обеспечить нормальное функционирование храма и прекратить все спекуляции АКОРа по этому поводу.

11.Posté par Hiéromoine Nicolas le 16/10/2011 23:02
@ Potomok
En attirant l'attention sur le caractère ambigu du statut juridique des paroisses de l'Exarchat, je ne voulais nullement dire que s'il avait été différent cela aurait influencé le cours des choses devant les tribunaux de Nice ou d'Aix. Je voulais seulement dire que cette anomalie n'avait fait que compliquer les relations subséquentes des uns avec les autres ainsi que l'appréciation que l'on pouvait avoir de la situation ... sans omettre le fait que cette ambiguité a fourni une configuration favorable à ceux qui cherchaient moins la vérité que des argumentations auto-justificatives. Voilà pour la première partie de votre message.
Pour la seconde partie. Je redis, une ènième fois, que l'Etat Russe a le droit de confier un bâtiment qui lui appartient à qui lui semble bon. Il le confie donc au Patriarcat de Moscou. Cela donne-t-il ipso facto au Patriarcat de Moscou un droit de juridiction sur le lieu ? Canoniquement non. Cela lui donne par contre le droit de contester la permanence de la juridiction de l'Exarchat sur ce lieu dans ces circonstances nouvelles. Ce qu'il fait ... au point que l'AEOF a été saisie du problème et a décidé d'en remettre la solution au niveau des patriarcat concernés. La question n'est pas de savoir s'il y a remplacement légitime ou non d'une paroisse par une autre, la question est celle de la juridiction épiscopale sur un lieu de culte, elle va être tranchée quand Dieu voudra au plus haut niveau.
Pour la troisième partie. Il n'y a pas de justification canonique à ce qu'un locataire en fin de bail poursuive l'occupation des lieux contre la volonté du propriétaire au delà du délai de libération des lieux prévu par la loi. C'est là un problème de droit civil que les tribunaux pourraient régler avec celui des clés et des documents. Il est permis néanmoins d'imaginer que si l'ACOR s'incruste dans les lieux, c'est par peur que le Patriarcat de Moscou ne substitue son antimins à celui de Mgr Gabriel en anticipant les décisions patriarcales attendues et en créant un fait accompli. Si la rencontre récente et infructueuse de Mgr Nestor et de de Mgr Gabriel avait été menée avec davantage de sens commun, et si des garanties avaient pu être données de part et d'autre pour calmer les craintes réciproques, nous n'en serions peut-être pas là aujourd'hui.
Pour finir, je vous remercie des leçons de droit canonique que vous y voulez bien me dispenser et que votre compétence spéciale autorise sans doute. Je consonne cependant avec vous pour dire que cette situation absurde produite par des procédures et des stratégies imbéciles (au sens étymologique du terme) scandalise les faibles et offense l'Eglise. Vous y trouvez un motif d'agacement, moi j'y trouve un motif d'ascèse de l'émotion et de maîtrise de soi pour une recherche sereine et efficace de l'unité. Encore une fois, je ne crois pas que le message de M. Rehbinder y contribue.

12.Posté par Marie Genko le 17/10/2011 10:17
Cher Roman,

Merci pour votre long commentaire N°10 en russe.
Il correspond exactement à mon message N°9 ci-dessus.
Comme votre message est plus développé et détaillé que le miens, je vais en donner une rapide traduction ci-dessous:

"Les réflexions de Vladimir concernant la canonicité du passage de l'église Saint Nicolas dans la juridiction du PM, comme toujours prêtent à contradiction.
Nous ne devons pas oublier que jusqu'en 1930, le métroolite Euloge faisait partie du clergé de l'Eglise de Russie et était à la tête des paroisses de l'Eglise orthodoxe russe. En d'autres termes l'ACOR était une paroisse du patriarcat de Moscou, avec toutes les connséquences qui en découlent.
Le passage du métropolite Euloge, sous l'omophore du Patriarcat de Constantinole, ne fut ni autorisé, ni approuvé par sa hierarchie cléricale directe, et en conséquence était illégal du point de vue des Canons orthodoxes.
Le Mgr BENJAMIN (Fedtchenkov)1880-1961, souligna avec beaucoup de précision la non canonicité de cette action lorsqu'il refusa de déroger aux principes écclésaiux et de suivre le métropolite Euloge, et il resta dans le sein de l'Eglise de Russie.
Parc qu'il comprenait la non canonicité de son action, action, qui avait été provoquée par une situation politique complexe et non pour des raisons ecclésiales, le métropolite Euloge, s'efforça durant de longues années de revenir dans le sein de son Eglise mère, ca qu'il fit effectivement après la seconde guerre mondiale.
Ainsi l'autel de l'église de Nice, construit sur une terre russe par des Russes, avec de l'argent russe, a été consacré par l'Eglise orthodoxe russe et se trouva durant de longues années sous la reponsabilité d'un évêque de l'Eglise orthodoxe russe.
En conséquence le retour de cette église sous l'omophore du Patriarcat de Moscou rétablit une justice historique, en stricte observance des Canons.

De toutes façon, il nous faut espérer que cette question sera bientôt résolue au niveau correspondant et que toutes les dicussions à ce sujet prendront fin......"

Pardonnez moi, cher Roman, de ne pas traduire la fin de votre message, mais comme je l'ai écrit précédemment, je suis sur le point de partir pour deux semaines au pied de l'Everest et je suis débordée par l'organisation de ce départ.
Peut-être que quelqu'un d'autre voudra le traduire à ma place?

Avec toute mon amitié Marie

13.Posté par vladimir le 17/10/2011 11:51
Contrairement à ce que pensent Gaetan et Marie, mon opinion n'a aucune importance en cette affaire et je suis exactement dans l'état d'esprit décrit par père Nicolas: j'essaye de comprendre quelle est la solution acceptable par rapport aux saints canons qui devraient gouverner ceux qui doivent décider et j'essaye de l'expliquer pour montrer aux impatients, qui ne parviennent pas à saisir la logique des saints canons, que seule la patience et la prière peuvent aider. Les temps de l'Eglise sont longs et, s'il faut attendre Pâques ou la Trinité, attendons et prions!

Les explications du père Nicolas sont une grande aide: non seulement il a donné les textes des canons qui s'appliquent, mais il démonte aussi le mécanisme de ce double jeu: Il faut bien voir que nous évoluons sur deux plans totalement dissociés pour ce qui concerne les règles: le droit canon ne connait pas l'ACOR et son président, tandis que le droit civil ne connait ni église ni recteur (notons que les canons ne parlent pas de "paroisse", mais bien "d'église" et c'est pour cela que le raisonnement séduisant de Potomok n'est pas canonique). Quand Mgr Gabriel renvoi à l'ACOR le règlement de la question, il se place dans le droit civil et l'ACOR doit exécuter le jugement, mais quand le père Jean refuse de remettre les clés sans l'accord de son évêque, il se place dans le droit canon que Mgr Nestor ne peut que respecter!

Car en effet, au plan canonique, toute l'autorité dans l'Eglise remonte à l'évêque (un patriarche n'étant que le premier parmi eux, avec une primauté d'honneur qui ne l'autorise pas à s'immiscer dans les affaires d'un autre diocèse que le sien…). Et là, chère Marie, Nice et les autres églises d'Europe occidentale qui dépendaient de l'Eglise russe ont été explicitement placées dans un archidiocèse spécifique, dont Mgr Gabriel est le titulaire actuel, par le décret № 424 du 8 avril 1921 du saint patriarche Tikhon. Quelles que soient les vicissitudes de cette éparchie, la question de son rattachement en particulier, personne ne conteste son existence canonique et aucune autorité canonique ne peut venir lui arracher une église sans contrevenir aux canons.

Comme le souligne le père Nicolas, je ne crois pas du tout que la situation où l'Eglise russe occuperait les murs alors que Daru lui fermerait l'accès à l'autel soit souhaitable ou viable. Mais c'est celle qui découle de l'application stricte du droit (des deux droits pour être exacte).

Je développe un peu ce qu'écrit le père Nicolas sur le conflit entre deux diocèses. En effet, comme il l'a bien expliqué sur un autre fil, le droit canon ne donne pas des solutions toutes faites, mais des orientations qui doivent être interprétées par les "docteurs de la loi": les évêques. Si les deux évêques en désaccord ne parviennent pas à une solution, ils doivent recourir à l'arbitrage de leur primat et, s'il s'agit de patriarcats différents, à l'arbitrage du patriarcat de Constantinople… Pour Nice, il semble que Mgr Gabriel en soit directement passé à la phase finale en faisant remonter le désaccord à son primat, Constantinople, sans même essayer de trouver une solution avec Mgr Nestor, et l'AEOF n'est pas assez un synode local pour arbitrer (personne n'y a pensé!); mais nous sommes bien, me semble-t-il, dans une situation classique de conflit canonique et nous devons prier pour que l'Esprit Saint éclaire nos primats.

14.Posté par Interfax religion le 17/10/2011 17:03
"Община Константинопольского патриархата не намерена передавать собор в Ницце Русской церкви *** В то же время она согласилась отменить плату за вход в храм"

Париж. 17 октября. ИНТЕРФАКС - Совет Экзархата русских приходов в Западной Европе (Константинопольский патриархат) продолжает считать себя законным пользователем Свято-Никольского собора в Ницце.

"Приходская ассоциация подала кассационную жалобу на решение Апелляционного суда города Экс-ан-Прованс, признавшего за Российской Федерацией право собственности над земельным участком, на котором воздвигнут собор", - говорится в заявлении Экзархата, опубликованном на его сайте по итогам состоявшегося недавно заседания.

Как отмечается в документе, приходская ассоциация, "являющаяся юридическим лицом прихода, считает, что решение Апелляционного суда не лишает ее права законного пользования собором, а также права продолжать отправление культа в соответствии с православной русской традицией, как она делала в течение 80 лет".

"Таким образом, приходская ассоциация не намеревается оставлять собор, но ей тем не менее пришлось положить конец взиманию платы за вход с посетителей, что в свою очередь заставило ее уволить всех штатных сотрудников, занимавшихся приемом посетителей и содержанием храма, из-за отсутствия средств для оплаты их труда и тем самым закрыть собор для посетителей вне часов, когда проходят богослужения", - сказано в заявлении.
В Экзархате также обвинили нового настоятеля собора от Корсунской епархии Московского патриархата в том, что он якобы "вносит смущение в приходскую жизнь своим демонстративным поведением во время богослужений и поддерживает состояние напряженности при помощи плохо завуалированных угроз в адрес настоятеля отца Иоанна Гейта, а также обманных или сильно преувеличенных публичных заявлений".

"Вторжение епископа Московского патриархата в жизнь ниццкого прихода, действия присланных им клириков и постоянно заявляемое стремление захватить собор в угоду приказам, исходящим от внешних по отношению к Церкви политических сил, являются нарушениями канонической нормы Православной церкви. Это также недопустимо", - говорится в заявлении.

Как сообщалось, 19 мая французское правосудие подтвердило права собственности России на храм Святителя Николая в Ницце. Российское государство, в свою очередь, приняло решение передать храм в безвозмездное и бессрочное пользование Русской церкви.
Однако в Константинопольском патриархате затягивают процесс фактической передачи собора Московскому патриархату.

Недавно состоялась встреча епископа Нестора, главы Корсунской епархии, в подчинении которой находятся французские приходы Московского патриархата, с главой Экзархата русских приходов в Западной Европе архиепископом Гавриилом. Последний дал епископу Нестору понять, что вопросы передачи ключей и прекращения взимания платы за вход в собор Русской церкви придется решать напрямую с местной приходской ассоциацией.
Таким образом, встреча не принесла результатов. Последующая расширенная встреча между представителями Константинопольского и Московского патриархатов находится в процессе подготовки.

15.Posté par Gaetan Lamertume le 17/10/2011 17:03
Pour l' hiéromoine Nicolas et Vladimir le dernier communiqué de Daru était un grand élan d'amour en Christ...n'est ce pas ? Certains canons, les émotions , les remarques désobligeantes sont les fruits de la politique dans l’église...la réalité sur le terrain est celle que décrit Roman qui visiblement en sait des choses... tout va bien chers saints frères, il ne s'agit que de vies humaines au second degré, il ne s'agit que de la famille du gardien, des guides et autres...Ah, les Canons c'est autrement plus important, de la véritable musique a nos oreilles...

16.Posté par Potomok le 17/10/2011 18:14
@11 - Hiéromoine Nicolas.

Veuillez m'excuser si vous avez perçu chez moi une quelconque volonté de "donneur de leçons" en matière de canon.

J'espère que vous accepterez mon présent amendement (en reconnaissant un ton qui pourrait semblait un peu dur!) mais vous savez, d'après un autre échange, que ma préoccupation est bien plus située dans le fait qu'il y a infiniment plus de prudence à avoir dans l'interprétation de tel ou tel canon et que les conclusions sont souvent tirées de manière un peu trop catégorique. C'est la "leçon" essentielle que je tire de tout cela et seulement la volonté de la partager et, moins, de l'imposer.

17.Posté par Marie Genko le 17/10/2011 22:28
Cher Vladimir,

Contrairement à ce que vous pensez, votre opinion, et même l'opinion de chacun d'entre nous est importante!
Chacun d'entre nous est un fidèle orthodoxe, chacun d'entre nous souffre de voir notre Orthodoxie salie par les procès et les mésententes.
Et je suis profondément convaincue qu'érudit, ou ignorant, sage, ou sot, nous n'en sommes pas moins des enfants du Seigneur!

Parce que nous sommes baptisés en Christ, chacun d'entre nous est respectable!

Vous avez oeuvré depuis des années à nous instruire et nous vous en sommes tous profondément reconnaissants!
Acceptez que certains d'entre nous n'aient pas le même sentiment que le votre en ce qui concerne les Canons orthodoxes appliqués au cas précis de l'église Saint Nicolas.

Car, en fait, Gaëtan a raison lorsqu'il écrit que les familles des employés de l'Acor se retrouvent sans travail, privées de resssources, alors qu'une entente à l'amiable avec le diocèse de Chersonèse aurait pu facilement aboutir à préserver leurs emplois!

Vous écrivez ci-dessus:

"En l'espèce, l'église de Nice appartient à l'archidiocèse de Daru fondé par le saint patriarche Tikhon et ce fait n'a jamais été contesté par personne depuis 90 ans... "

Le Saint Patriarche Tikhon à confié un archidiocèse russe à un évêque de l'Eglise de Russie.
Il n'a pas donné mandat au métropolite Euloge de se mettre sous l'omophore de Constantinople, vous le savez très bien!
La canonicité de l'archidiocèse sous l'omophore de Constantinople a été contestée par Sa Sainteté le Patriarche oecuménique Athénagoras, lorsqu'il a demandé à l'archidiocèse de revenir dans le giron de son Eglise mère, l'Eglise de Russie et qu'il lui a retiré son omophore!!!
C'était dans les années 60 et l'archevêché s'est retrouvé sans omophore durant de long mois (deux années, je crois?)
Vous ne pouvez donc pas dire que la canonicité de l'archevêché, sous Constantinople, n'ait jamais été contestée !

Vous écrivez encore:

"Que la situation canonique de l'archidiocèse lui-même fasse question est un autre problème qui, canoniquement, ne donne aucune base pour le démembrer... "

Je ne vois pas en quoi l'archevêché serait démembré s'il rendait l'église Saint Nicolas à son légitime propriétaire?

Si vraiment cela écorche les oreilles des fidèles d'entendre commémorer un patriarche russe au lieu d'un patriarche grec de nationalité turque, ils pourront sans problème aller prier à l'église de Lonchamps, qui est une grande et belle église, située en plein centre de la ville de Nice, non loin de Saint Nicolas.

J'ai la chance de connaître cette église, puisque mon fils aîné y a été baptisé il y a presque 40 ans!

Cher Vladimir, nous souhaitons tous que cette situation, dramatique pour certaines familles, dramatique pour le témoignage de l'Orthodoxie toute entière, prenne fin aussi rapidement que possible.
Ne vous offensez pas si notre sens de la justice nous rends impatients de voir les choses rentrer dans l'ordre!
Il y a si longtemps que nos coeurs souffrent de l'inimitié de certains envers cette merveilleuse Eglise de Russie, dont nous sommes tous issus!
Soyez assuré que nous sommes certainement nombreux à avoir entendu votre message et celui du Père Nicolas!
Nous sommes certainement très nombreux à prier quotidiennement le Seigneur pour qu'Il donne la Paix et l'Amour à ses fidèles orthodoxes!

Soyez assuré de toute mon amitié Marie

18.Posté par Potomok le 17/10/2011 22:38
@13 - Vladimir

Vous écrivez, entre parentèses (au sens propre comme au sens figuré):
" notons que les canons ne parlent pas de "paroisse", mais bien "d'église" et c'est pour cela que le raisonnement séduisant de Potomok n'est pas canonique"

D'après vous les canons ne parlent que "d'église" (avec un "é" ou "e" minuscule avec un accent aigu) - c'est à dire les batiments, les édifices - et ne parlent pas de "paroisse" - c'est-à-dire des assemblée de fidèles?

Sans entretenir aucune polémique, je vous remercie d'expliquer plus en détail à quoi vous faites allusion.

Il me semble bien que selon cette phrase que lorsqu'il est écrit "si vous êtes deux ou trois réunis en mon nom, je suis avec vous", il est bien question d'assemblée de fidèles et non de batiments où ils sont réunis.

Tout a fait, caractéristique d'ailleurs est qu'en évoquant les différentes entités ecclésiales, on parle d'un coté de la la métropole roumaine ou du diocèse de Chersonèse qui ont, certes, une implantation territoriale mais qui désignent bien un ensemble de paroisses - c'est-àdire d'assemblées ecclésiales - alors que, par ailleurs, on parle de l'Archevêché ou de l'exarchat... qui désigne soit le lieu de résidence de l'Archevêque - ici l'Archevêque Gabriel, soit, dans son cas précis du statut de l'entité qu'il dirige par référence à son lien d'avec le patriarche dont il est l'exarque mais il n'est nullement question, en effet de paroisses, d'assemblée de fidèles. C'est pourquoi, peut-être, vous oubliez cette dimension vivante de l'Eglise(avec un grand "E") quand vous vous référez au Canon. En ce cas, je peux comprendre que mes références vous échappent.

19.Posté par Séraphin Rehbinder le 18/10/2011 09:00
Cher Vladimir, Chers amis,

J'ai compris qu'il s'agit du 17ième canon du concile de Chalcédoine et que c'est ce canon que tu invoques dans ta démonstration.

Cependant à te lire on aboutit au paradoxe suivant: dans une église appartenant à un diocèse fondé à Paris par l'Eglise russe (selon tes écrits) l'évêque actuel de l'Eglise russe à Paris (Mgr Nestor) n'a pas
le droit canonique de nommer un recteur.

Je reviendrai sur ce paradoxe plus loin, mais auparavant je voudrais commenter le 17ième canon de Chalcédoine.
Mgr Pierre l'Huillier, dans son livre sur les règles des 4 premiers conciles oecuméniques écrit. "Ce canon concerne les délimitations territoriales juridictionnelles dans les provinces entre les diocèses..." (je retraduit en Français car je n'ai que la traduction russe de son livre). Il s'appliquerait par exemple dans la situation suivante (imaginée pour l'exemple):
Supposons qu'un Eglise (autocéphale) ait un évêque en France et un en Italie. L'évêque d'Italie se met à revendiquer la juridiction sur l'église de Nice au prétexte que Nice faisait partie du Piémont, partie constitutive de l'Italie. Selon lui, le passage postérieur à la France n’entraîne pas de changement de juridiction qui doit rester italienne. Dans ce cas, il serait tout à fait logique de se référer au
canon17, qui résout justement les problèmes territoriaux, et qui en l’occurrence pourrait être opposé à l'évêque d'Italie.
Mais le conflit actuel concernant Nice est d'une tout autre nature. Il ne s'agit pas d'un conflit territorial mais d'un conflit sur la légitimité canonique même de l'Archevêché. Deux évêques prétendent à
la légitimité juridictionnelle sur les églises russes en Europe occidentale: l'archevêché et le diocèse de Korsoun. Cette situation vient du fait que lorsque Mgr Euloge quitta l'Eglise Russe (nonobstant les canons, par exemple le canon 16 du premier concile oecuménique) l'Eglise russe n'accepta pas ce départ et nomma un autre évêque à la place de Mgr Euloge, lequel, à son tour, n'accepta pas cette décision. L'existence même de l'évêque de Korsoun est donc une contestation permanente de la légitimité de la juridiction de Daru sur, non seulement Nice, mais sur toutes les églises du diocèse qui
existaient avant le départ de Mgr Euloge. C'est pourquoi le patriarcat de Moscou a toujours dit qu'il accepterait, le cas échéant, ces paroisses, sans "congé canonique".

Maintenant pour élever le débat. les canons sont la sommes des décisions de l'Eglise dans telle ou telle circonstance historique posant problème. C'est l'expérience de l'Eglise. Mais la tendance actuelle qui consiste à trouver un canon, sorti de son contexte, et l'appliquer à la situation actuelle est vaine, car le 20ième siecle a vu surgir des problèmes nouveaux que l'Eglise n'a jamais eu à résoudre auparavant.
Aller chercher le canon 28 de Chalcédoine pour résoudre le problème de la diaspora comme le fait Constantinople, ou le canon 17 pour résoudre le problème de Nice, n'est pas adéquat.
Cela ne veut pas dire que les canons sont inutiles. Bien au contraire. Mais il faut s'efforcer d'étudier l'esprit des canons, voir comment
l'Eglise a réagi dans telle ou telle situation et de s'en inspirer pour tenter de résoudre nos problèmes actuels. C'est en réalité appliquer les fondements de notre foi en Christ pour résoudre ces problèmes.
J'espère que j'ai réussi à te convaincre, merci en tout cas pour ton intérêt pour les choses de l'Eglise.
Amitiés S.R.

20.Posté par PetiaS le 18/10/2011 10:03
@Séraphim Rehbinder

Séraphim,
Vous écriver l'affirmation suivante : "C'est pourquoi le patriarcat de Moscou a toujours dit qu'il accepterait, le cas échéant, ces paroisses, sans "congé canonique". " en vous fondant sur le fait que le diocèse de Chersonèse à été créé pour contester la légitimité de l'Archevêché.

Cela concerne-t-il uniquement les paroisses ou aussi les clercs ? Car si tel était le cas, le père Nicolas Rehbinder aurait toute la légitimité de rejoindre le diocèse de Chersonèse sans être inquiété par une pseudo interdiction qui de fait, ne serait pas reconnue par l'Eglise russe. Et il y a eut des précédents, comme le cas du malheureux père Georges de Biarritz...

21.Posté par Marie Genko le 18/10/2011 11:06
Cher Sérahim,

Merci pour cette lumineuse explication, à laquelle j'adhère entièrement.
Je pense que s'accrocher aux Canons de l'Eglise à été la dernière, et à mon sens, la fatale erreur du conseil de l'Archevêché.

Car L'ARCHEVECHE A A PRESENT DEMONTRE LUI-MEME QUE SON EXISTENCE SOUS L'OMOPHORE DE CONSTANTINOPLE A ETE DES LE DEPART UN ECART DES CANONS DE NOTRE SAINTE ORTHODOXIE!

Et je pense que la résistance acharnée de l'archevêché à nous prouver le contraire vient du fait qu'il est à présent conscient de la précarité de sa situation!

Comme le Seigneur est miséricordieux et lent à la colère, nous ne pouvons que souhaiter que ceux qui sont encore hostiles à l'Eglise de Russie comprendront qu'ils se sont écartés du chemin enseigné par l'Eglise et que nous les verrons bientôt nous ouvrir leurs coeurs.

Amitié Marie

22.Posté par vladimir le 18/10/2011 11:59
Chers amis en Christ,

Je voudrais d'abord remercier tous ceux qui participent à ce débat en lui gardant sa tenue et en essayant sincèrement de trouver la Vérité. Je mets un "V" majuscule consciemment: pour nous, Orthodoxes, les saints canons sont l'expression de la Vérité théologique révélée à nos Pères par l'Esprit Saint. Leur interprétation juste nous rapproche donc de la connaissance de Dieu (théologie). Je remercie tout particulièrement père Nicolas, dont les connaissances et la compétence nous ont permis d'avancer (je rappelle in fine le texte des canons qu'il a cités (1) pour plus de clarté: ils ne sont pas si facile à retrouver!).

Ensuite je fais amende honorable: je me suis trompé dans mon commentaire 13: ces deux canons parlent bien de PAROISSES et mon texte entre parenthèses est nul et non avenu.

Bien chère Marie,
J'ai bien entendu un avis personnel sur cette question mais, comme pour une recherche scientifique, il ne compte pas quand j'essaye de comprendre le sens d'un canon, et c'est bien ce que j'essaye de faire sur ce fil. Pour cela il est nécessaire d'écarter les arguments émotionnels (y compris le licenciement des employés) et ceux qui n'ont pas de conséquences directes sur le sujet. Je pense qu'une interprétation émotionnelle des évènements (le mésusage du terme "recteur" en particulier) a déjà contribué à augmenter les tensions inutilement: la modération et la patience que prêche le père Nicolas me paraissent encore la meilleure attitude à tenir

L'église de Nice fait partie de l'Archidiocèse de Daru depuis le décret de 1921. L'en arracher, c'est bien enlever un membre de ce diocèse. Je crois que personne ne conteste ce fait et cela explique bien l'opposition de son évêque. Les deux canons cités l'interdisant explicitement, cela ne peut se faire que si on les transgresse, et ce serait surprenant de la part de l'Eglise russe, ou si on obtient l'accord de l'évêque concerné: comme Mgr Gabriel a toujours dit attendre l'avis de son primat, attendons le en priant pour qu'il soit éclairé par le Saint Esprit. J'ai déjà dit que l'Eglise a l'éternité devant elle et je suis juste surpris que, si cette question remue tant de passions, il n'y ait personne, en dehors du père Picolas, pour penser que la prière peut nous aider à trouver une issue…

Vous soulevez, comme Seraphim, un autre débat: celui de la canonicité du diocèse même et de la superposition en France de plusieurs diocèses orthodoxes (Seraphim le limite à deux évêques, mais il y en a en fait cinq ou six car dans la plupart des paroisses il y a des fidèles prêts à faire appel à Mgr Michel de Genève, Mgr Emmanuel de France ou à l'un des autres représentant des Eglises-mères). Cette situation "est une honte pour toute l'orthodoxie et la cause de réactions défavorables qui se retournent contre elle"(1), mais je ne pense pas que le cas de particulier de Nice puisse permettre de régler ce problème général. Tous ces diocèses ont des frontières "virtuelles" qui sont justement définies par les paroisses qui les composent, un peu comme ces "campagnes" dont parlent les canons. En effet, il est claire que les paroisses des villes ne faisaient pas problème: il y avait un seul évêque dans chaque ville et toutes les paroisses en dépendaient; par contre pour les "paroisses de campagnes", situées entre deux villes, donc entre deux diocèses, la question pouvait se poser et ces canons y répondent. De ce point de vue notre situation se rapproche de ces campagnes, avec notre géographie virtuelle des diocèses, et il me semble logique de revenir à l'esprit de ces canons.

Seraphim rappelle que "le patriarcat de Moscou a toujours dit qu'il accepterait, le cas échéant, ces paroisses, sans 'congé canonique' " en contestant la canonicité de la situation de l'Archevêché. Mais, en l'occurrence, il s'agit d'arracher une paroisse contre son gré, ou de la chasser de son église: la paroisse St Nicolas existe canoniquement depuis bientôt cent ans. Certains proposent de l'envoyer ailleurs (à Ste Alexandra) et de fonder une nouvelle paroisse St Nicolas bis? Potomok pourrait-il citer le canon qui permettrait cela? Seraphim penses-tu vraiment que ce serait cela la bonne pratique du XXIe siècle?

Et je conclus en reprenant ce qu'écrivait le père Nicolas: " On aura compris que ces réflexions n’ont pas pour intention de réveiller les passions mais d’exciter la réflexion pour que, abandonnant les voies ineptes des recours judiciaires selon le monde, les parties ecclésiastiques en cause en viennent le plus rapidement possible à inventer un modus vivendi réaliste pour restaurer entre elles la confiance, l’unité d’âme, et faire de cette paroisse un lieu de réconciliation où s’inventent de nouvelles pratiques pastorales et de nouveaux modes d’exercice de la charité. “C'est ainsi, je vous le dis, qu'il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n'ont pas besoin de repentir.” Lc 15,7. “Ainsi votre lumière doit-elle briller devant les hommes afin qu'ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux.” Mt. 5,16. "

(1) Les canons cités
CHALCEDOINE CANON 17
QUE L'ADMINISTRATION DE TRENTE ANNEES ASSURE LA POSSESSION, ET AU SUJET DES VILLES RECEMMENT FONDEES.
Les paroisses de campagne ou de village appartenant à une Eglise doivent rester sans changement aux évêques qui les possèdent, surtout s'ils les ont administrées sans conteste depuis trente ans. Si, pendant ces trente ans, il a éclaté ou s'il éclate un différend, ceux qui se croient lésés peuvent porter l'affaire devant le synode de la province. Si en pareil cas l'évêque pense que son propre métropolitain l'a desservi, qu'il porte l'affaire devant l'exarque du diocèse ou bien devant le siège de Constantinople comme il a été dit plus haut. Si par ordre de l'empereur une ville a été ou sera fondée, le rang hiérarchique des Eglises devra se conformer à l'ordre civil et public des cités.

IN TRULLO CANON 25.
QUE LES PAROISSES DE CAMPAGNES ET DE VILLAGES DOIVENT RESTER ENTRE LES MAINS DES EVEQUES QUI LES ADMINISTRENT.
De plus, nous renouvelons aussi le canon qui prescrit que les paroisses rurales ou de villages doivent rester sans changement sous la juridiction des évêques qui les possèdent de fait, surtout s'ils les ont administrées durant une possession tranquille de trente ans ; si, cependant, pendant ces trente ans s'est élevée ou s'élève une contestation à leur sujet, il sera permis à ceux qui prétendent être lésés d'agiter la question devant le synode provincial.

(2)http://oltr.france-orthodoxe.net/html/patriarches2002fr.html

23.Posté par Potomok le 18/10/2011 12:59
@ 23 - Vladimir

Je note, votre amende honorable et observation (en réponse à ma contribution - @18) telle que vous la rédigez:
" Ensuite je fais amende honorable: je me suis trompé dans mon commentaire 13: ces deux canons parlent bien de PAROISSES et mon texte entre parenthèses est nul et non avenu. "

Cela dit, je n'aspirais pas à proposer un raisonnement tel que vous le qualifiez de "séduisant" mais justement à proposer un raisonnement qui me semblait "canonique"; ce que vous me contestiez alors et, en croire votre "amende honorable" vous paraissez m'accorder maintenant. Je vous remercie pour ce geste très honnête de votre part.

Sachez, cher Vladimir, que je ne veux tirer aucune gloire de cela. Je pense que nous cherchons tous, ici, à débattre de point ou d'autres. Et c'est de ce dialogue que nous espérons trouver cette Vérité. Soit en confrontant nos opinions, soit en les confortant.

Ce n'est pas peu dire que très souvent, je partage votre point de vue. Sans faire peur à Tamara ni à ressortir une autre discussion, nous avons été, me semble-t-il, très convergents quand le débat a porté sur le projet du quai Branly. J'en profite pour relever que j'apprécie toutes vos contributions quand bien même sur le point, ici, discuté, je ne partage pas vos convictions.

Et vous avez parfaitement raison d'introduire votre message comme vous le faites en rappelant la haute qualité du débat que nous entretenons, ici.

Les échanges de points de vue sont très enrichissants et, assurément, c'est la voix pour trouver, non le compromis mais la Vérité! Je vous remercie.

Je fais, moi aussi, amende honorable, si je ne partage pas votre (avec cleui de "Hiéromoine Nicolas") interpétation du canon 17, il peut se faire que la tonalité de mon message pouvait être mal perçu. Veuillez accepter mes excuses comme je les ai formulées au père Nicolas.

Continuons, surtout, tous ensemble à entretenir ce débat qui est vraiment très intéressant.

24.Posté par Potomok le 19/10/2011 22:28
Je préfère rester sur ce fil (plus en lien avec le centre de mes préoccupations) qu'à la suite de l'interview de Nikita K qui me semble assez inopportune.

Il est effectivement regrettable que la qualité du débat s'y est singulièrement dégradée. Dommage! Mais excusez-moi, Père Nicolas et Vladimir pourquoi vous énervez? Il me semblait que l'échange d'arguments est une caractéritstique des débats. Et je trouvais qu'il avait une bonne teneur.

Ai-je mis en cause votre droit à vous appuyer sur un canon du Vème siècle (le fameux canon 17) pour étoffer votre théorie. Simplement, il me semble que cette référence est insuffisante et ne correspond pas à la situation. Par ailleurs, le communiqué de l'OLTR que vous dénoncez insiste bien que cette notion de "sans contestation" ne peut être reconnue dans le cas de Nice et du rattachement de l'Archevêché alors qu'elle est au centre de votre argumentation.

D'ailleurs si on lit la suite du canon 17, il est écrit aussi: "Si par ordre de l'empereur une ville a été ou sera fondée, le rang hiérarchique des Eglises devra se conformer à l'ordre civil et public des cités. "
Ici, bien sûr, aucune nouvelle ville n'est fondée, mais on comprend très bien que si le pouvoir civil introduit une modification quelconque, celle ci doit être prise en compte". Je ne sais dans quelle mesure ceci peut s'appliquer dans notre cas et je vous assure que je serais attentif à votre explication. Mais on pourrait extrapoler que le pouvoir civil ayant rendu une décision quant au site de Nice, cela devrait entrer en ligne de compte. J'insiste. Je ne suis pas certain que c'est la bonne interprétation mais accordez-moi, une fois encore, que cet aspect des choses relativise aussi la transposition du canon 17 au cas de Nice. Et, une fois encore, il ne suffit pas à Vladimir de proclamer que ceci est canonique et ceci ne l'est pas pour qu'il en soit ainsi.

Enfin, il y a un aspect plus général. et pour vous montrer que j'ai beaucoup d'attention à l'endroit des écrits que je ne partage pas. Le père Grigorios Papathomas développe de longues théories quant à l'interprétation non du canon 17 mais du canon 28. Vous savez que cette interprétation est plus que contestée Et bien, le père Grigorios introduit ses écrits en rappellant bien que si les conciles ont bien résolu les questions christologiques, il n'ont, en rien, résolu, les questions ecclésiologiques. C'est dire s'il convient de se montrer prudent pour extraire d'eun canon une règle absolu en terme d'orientation ecclésiologiques.

Alors, une fois encore, excusez-moi de ne pas partager votre application du canon 17 au cas de Nice. Cela dit, je veux vous exprimer sincérement ma reconnaissance d'avoir soulevé cette discussion. Et d'ailleurs, faut-il le souligner, c'est le seul lieu de débat où elle a été soulevé. Et je ne peux exprimer qu'un souhait qu'il se prolonge avec la teneur que nous avosn su lui donenr jusque-là. L'occasion aussi de dire, maintenant à Vladimir, que j'ai partagé les idées sur de très nombreux points. Et, je vois pas en quoi, il serait impossible de ne pas être d'accord sur d'autres points.

25.Posté par vladimir le 20/10/2011 10:55
Bien cher Potomok,

Je suis d'abord bien d'accord sur le fait que nous sommes en général sur la même ligne et que cet échange entre nous est intéressent.

Déjà un point sur lequel nous pouvons nous mettre d'accord, c'est qu'il est indispensable de rechercher l'esprit des canons: comme l'a écrit père Nicolas, les canons ne donnent pas des recettes ou des solutions toutes faites, mais une orientation à suivre. Et le fait que ces canons datent du Ve siècle ne change rien: ils font partie de notre Tradition au même titre que les Ecritures (plus anciennes) et les textes liturgiques (plus récents pour certains).

Ces deux canons des conciles de Calcédoine et In Trullo me semblent donner une orientation claire: "les paroisses rurales ou de villages doivent rester sans changement sous la juridiction des évêques qui les possèdent de fait". Comme le père Nicolas et moi avons expliqué, "rurales ou de villages" s'applique bien à notre situation canonique: il doit y avoir un évêque dans chaque ville et la question du rattachement des paroisses ne s'y pose donc pas. Par contre, elle se pose pour celles qui sont entre les villes comme elle se pose pour nos diocèses à la géographie virtuelle. La suite concerne bien la modification des limites des villes, et donc des diocèses, mais je n'imagine pas que cela s'appliquerait à n'importe quelle décision de justice: cela reviendrait à soumettre l'Eglise à l'état et serait contraire aux lois de séparation.

Sur ce dernier point la positions constante de l'Eglise est très ferme: pour ses décisions, et en particulier pour les relations entre autocéphalies, l'Eglise n'a pas à tenir compte des décisions administratives concernant les délimitation des frontières. Elle l'a encore proclamé et appliqué dernièrement à propos de la Géorgie; il serait paradoxal qu'elle se déjuge à Nice, ne pensez vous pas?

26.Posté par vladimir le 20/10/2011 20:13
PS: je suis d'accord aussi que l'interview de Nikita ne fais qu’obscurcir le débat en amenant un nouvel argument, la canonicité de Daru, qui a fait bondir le père Nicolas à juste titre!

27.Posté par Daniel le 20/10/2011 21:33
Le fait de mettre en cause la canonicité de la Rue Daru n'est pas un digression. Si l'Archevêché n'est pas canonique, il ne peut avoir aucune prétention de nature canonique... Or en la matière en quoi l'Archevêché est-il canonique et n'est pas un schisme de l'Eglise de Russie. Car être canonique, cela ne signifie pas être en communion avec Constantinople ou une autre église autocéphale ni être une église autocéphale.

Etre canonqiue c'est avoir été fondé en respectant les canons et au cours de son existence les respecter. Je ne pense pas que le départ de la Rue Daru du Patriarcat de Moscou vers Constantinople soit des plus canoniques et que ce maintien hors de l'Eglise de Russie le soit et ce d'autant plus que le motif de la persécution n'existe plus...

Par ailleurs, je trouve la Rue Daru très mal placé (et pas uniquement elle d'ailleurs) pour donner des leçons de canonicité. Dans le monde orthodoxe soit disant canonique, on se souvient des canons quand ils sont à notre avantage. Que fait la Rue Daru de l'interdiction de célébrer les mariages le samedi (faites un tour à la cathédrale un samedi), de l'obligation que le conjoint d'un clerc majeur soit orthodoxe etc... Mais ma critique s'adresse à toutes les juridictions orthodoxes qui brandissent leur canonicité mais où je ne vois que des infractions canoniques en série sur lesquelles on ferme les yeux.


28.Posté par vladimir le 20/10/2011 23:22
Bien cher Daniel,

Vous avez raison de dire que toutes nos juridictions ici présentes ne respectent pas les canons (nous avons célébré un mariage le samedi 27aôut, veille de la Dormition et dernier jour du carême... pas dans l'obédience de Daru mais dans une juridiction non russe :-)) ,

Mais est-ce une raison pour ne plus respecter aucun canon? Ou on ne parle plus du tout canons . on tire!

Je veux aussi remercier Roman pour son témoignage de premier main (10) et revenir sur un autre point: le personnel d'accueil est en cours de licenciement. J'espère que le propriétaire ou son mandataire lui a fait les propositions de réembaucha correspondantes pour être en mesure d'ouvrir la cathédrale au visiteurs dès récupération des clés (notre commentateur sur place, Roman ne le mentionne malheureusement pas)...

29.Posté par Fabre Daniel le 21/10/2011 07:46
je suis d'accord avec Daniel, j'avais écrit, la semaine dernière ou début celle-ci quelque chose sur le sujet.....que je n'ai pas vu apparaitre......!!?????????? censure ???????????

30.Posté par vladimir le 21/10/2011 09:50
Bien cher Fabre Daniel;

N)N'hésiter pas à renvoyer ce que vous avez voulu poster: plus d'une fois sur 10 je dois le faire car il y a des bugs qui font disparaitre les texte. En cas de rejet, en général, les modérateurs informent.

31.Posté par Potomok le 30/10/2011 20:07
Bonjour,

Il me semble relever une différence de tonalité entre le texte du communiqué n°17 de l'OLTR qui est au centre du présent débat et le contenu de l'interview de Séraphin Rehbinder (voir lien ci-dessous).

Le communiqué est, somme toute, assez consensuel.En revanche, dans son interview - tout comme dans l'interview de Nikita Krivocheine qui semble vouloir relayer l'opinion de l'OLTR - que l'on évoque ici, Séraphin Rehbinder est bien plus percutant à l'endroit des instances de décision de l'Archevêché. Que faut-il penser? Y a-t-il une communication consensuelle issue de l'OLTR et des avis plus tranchés en son sein?

@ Vladimir.

Sans vouloir trop insister sur le débat paroisse-église, une lecture attentive du canon 17 sur lequel vous fondez votre raisonnement introduit précisément:

"Les paroisses de campagne ou de village appartenant à une Eglise doivent rester sans changement aux évêques qui les possèdent, surtout s'ils les ont administrées sans conteste depuis trente ans. "

OK, nous avons bien établi qu'il s'agissait bien des paroisses. Nous relevons que c'est bien "les paroisses de campagne ou de village" qui doivent rester sans changement et qui appartiennent à une Eglise (au passage, ce ne sont pas les campagnes et les villages qui appartiennent aux Eglises).

Mais où avez-vous lu que quelqu'un ait demandé à Mgr Gabriel de se déposséder de la paroisse dont l'ACOR est la face juridique? C'est sur ce point-là qu'est volontairement entretenu le malentendu. Et c'est sur ce point là,aussi, que le communiqué de l'OLTR a le mérite d'apporter un éclaircissement que vous lui refusez. Dans notre situation actuelle (en France), les paroisses occupent des édifices dont elles sont parfois propriétaires, mais souvent locataires ou même utilisatrice à titre gracieux. Comme ces paroisses peuvent prétendre, dans ces deux derniers cas, à l'irréversibilité du lien canonique. Mettons qu'un lieu soit employé par une paroisse du patriarcat de Serbie puis pour des convenances personnelles, cette paroisse quitte les lieux. Comment pouvez-vous justifier qu'une paroisse de l'Archevêche qui s'y intasserait serait contrainte de changer d'omophore.

Croyez, cher Vladimir, que l'objet n'est pas d'entretenir une quelconque polémique mais, au contraire, par des échanges de réflexions de la qualité de celle à laquelle vous nous avez accoutumé, à conduire nos différentes réflexions sur ce sujet. Merci de votre attention et de votre intérêt.

32.Posté par vladimir le 31/10/2011 10:15
J'apprécie toujours vos contribution, bien cher Potomok, et je n'y vois pas d'esprit bassement polémique mais une saine contribution au débat.
En occurrence je ne vous suis pas totalement: vous proposez que la paroisse St Nicolas quitte la basilique St Nicolas pour s’installer ailleurs (dans l'église Ste Alexandra?) et fonder une paroisse St Nicolas bis à la basilique? Cela semble loin de "Aimez-vous les uns les autres...", non?

33.Posté par Potomok le 31/10/2011 11:44
Croyez, cher Vladimir, que deux frères qui se battent ne semble mais est bien comme, vous le dites, exactement à l'opposé de "Aimez-vous les uns les autres"!

Mais, devant une telle obstination, pensez-vous que la voie est de les forcer à s'entendre? Ne vaut-il pas mieux, d'abord, non les séparer mais les éloigner?

Puis le calme aidant, les griefs disparaissant, un nouvel période de recherche d'accord et d'entente s'installerait.

34.Posté par vladimir le 31/10/2011 14:53
Oui mais concrètement vous voyez bien cela en arrachant l'église St Nicolas à la paroisse St Nicolas?

Les uniates l'ont fait en Ukraine, les partisans de Constantinople en Estonie et les intégristes à Paris (St Nicolas du Chardonnet). Vous proposez donc que l'Eglise russe en fasse autant? J'avoue que cela me parait complètement contraire à l'Evangile dont nous prétendons témoigner...

35.Posté par Potomok le 15/11/2011 15:47
@33 - Vladmir

Notre débat se trouve dispersé sur plusieurs files de discussion mais il me parait indispensable de situer ma réponse ici.
Au delà des positions qui semblent révéler une divergence avec vous (quant à l'interprétation du canon 17), veuillez croire que l'on perçoit bien votre idée de "pousser " l'Archevêché et le diocèse de Chersonèse à trouver un accord (sans jeu de mots); votre idée est d'autant plus louable qu'elle correspond au voeu formulé par sa Sainteté le Patriarche Bartholomée et rappelé dans le communiqué de l'OLTR. Notre divergence ne repose pas sur cet objectif mais sur le moyen d'y parvenir. ..

36.Posté par Marie Genko le 15/11/2011 20:32
Cher Vladimir,

Je suis d'accord avec Potomok, je crois que la meilleure des choses est de séparer les frères ennemis!
Le temps fera bien les choses, et comme je l'ai écrit sur un autre fil, il n'est pas question de destituer ou de remplacer le Père Jean Gueit, mais simplement de lui demander de trouver pour lui-même et les paroissiens qui veulent le suivre, une nouvelle adresse!

Obliger les Russes de Nice à vivre sous la houlette d'un prêtre qui leur a tout de même créé un certain nombre de difficultés, ne me semble pas une approche pastorale souhaitable!


37.Posté par A-Marie Gueit le 16/11/2011 12:19
Petite mise au point : les russes de Nice n'avaient aucune difficulté avec p. Jean, qui est lui-même un russe de Nice, avant que la Fédération de Russie n'intente un procès pour obtenir la propriété de la Cathédrale de Nice.
Les difficultés ne viennent pas de p Jean. Elles viennent de l'action de la Fédération de Russie.
Car il faut tout de même remettre les choses à leur place:quels que soient les développements ultérieurs, c'est la Fédération de Russie qui a attaqué l'ACOR en justice, et non pas l'inverse.

38.Posté par Marie Genko le 16/11/2011 14:23
Chère Matouchka Anne-Marie,

Pardonnez-moi de vous rappeler que plusieurs personnes, qui avaient des responsabilités au sein de l'association cultuelle de l'ACOR, ont été amenées à abandonner leur fonction parce qu'elles ne partageaient pas l'opinion du Père Jean.
Madame Lydia Place a été de celles là!
Plusieurs autres de vos paroissiens sont entrés en opposition: puisque s'est créé une nouvelle association appelée l'"AACOR SNN" Association des Amis de la Cathédrale Orthodoxe Russe Saint-Nicolas de Nice ( Madame Lydia Fedorovna Places, décédée le1er mars 2010 à Nice, est membre du Comité d'Honneur à titre posthume)

Je ne suis pas sur place, et je n'ai qu'une compréhension assez limitée de cette situation, que je trouve d'une tristesse infinie autant pour les acteurs concernés, dont vous et Père Jean faites partie, que pour les Russes fidèles au patriarcat de Moscou!

Le plus déplorable étant pour moi l'image des dissenssions entre les Orthodoxes étalées dans les journaux!!!

Jai longtemps espéré qu'une entente serait possible entre le Père Jean et le Père Nicolas Ozoline et que cette réconciliation illuminerait la vie pastorale des orthodoxes de Nice.

Mais je dois bien me rendre à l'évidence que ce dénouement est actuellement impossible!!!
Il faut que les rancoeurs s'estompent de part et d'autre.

Croyez bien que nous sommes nombreux à admirer votre courage personnel pour défendre votre époux et que nous vous souhaitons tout le bien possible.

Avec tout mon respect Marie Genko

39.Posté par Daniel le 17/11/2011 00:01
La Fédération de Russie a attaqué l'ACOR en justice ou plus exactement à soumis à la justice la question de déterminer la propriété de la cathédrale, ce qui est normal : il y avait divergence d'opinion, à la justice de trancher. Le problème se pose quand l'ACOR au lieu de se défendre paisiblement devant les tribunaux (en disant laissons la justice décider et demeurant en bons termes en attendant, et au cas où vous seriez reconnus comme propriétaire, nous serios prêts à discuter les conditions d'un nouveau bail) opte pour une position maximaliste par le biais de sites internet, de déclarations tonitruantes etc. Après, il ne faut pas s'étonner que cette position maximaliste ait lassé tout le monde.


40.Posté par Potomok le 17/11/2011 14:02
lassé... Pour ne pas dire énervé!

41.Posté par A-Marie Gueit le 17/11/2011 18:18
- à Marie. Genko (38)
Comme vous le dites vous même, vos n'êtes pas sur place et vos infos sont partielles.
Vous serez sans doute étonnée d'apprendre que Mme Places soutenait l'action pastorale de p. Jean et le félicitait chaleureusement dans ses courriers personnels, ...jusqu'à ce que la Fédération de Russie lance son action de revendication de propriété...Mais je ne souhaite pas polémiquer sur une personne disparue.

- à Daniel (39)
Discuter d'un nouveau bail en posant comme préalable l'arrêt de la perception des droits d'entrée pour les touristes, qui permettaient l'entretien de la Cathedrale,c'est évidemment une proposition cynique.

- Il ne s'agit pas pour moi de "défendre p. Jean" mais de dire la vérité. Désolée si cela lasse ou énerve certains...


42.Posté par Potomok le 17/11/2011 21:21
Si vous déteniez la vérité, vous ne feriez pas tout ce pataquès (articles à sensation dans journaux populistes , site débile à pétitions syndicales, ...) qui, lui est lassant ou énervant ...

Mais si cela peut vous servir d’exutoire à la manifestation de votre succès d'avoir brillamment convaincu la justice, nous vous le concédons...

43.Posté par vladimir le 17/11/2011 22:00
Chère Matushka,

Je cherche toujours à connaitre la situation véritable sur des bases vérifiables. J'ai vu que la Fédération de Russie proposait à l'ACOR "de discuter des conditions d'une poursuite de son occupation dans le cadre d'une nouvelle convention dont la nature et les modalités seraient définies d'un commun accord entre les parties" (texte de l'assignation officielle qui engage le gouvernement russe). Je n'ai jamais qu'elle pose "comme préalable l'arrêt de la perception des droits d'entrée pour les touristes". Pourriez-vous me donner les référence d'un document où ce serait mentionné: Cela permettrait de clarifier le débat.

Merci d'avance
NB: je trouve bien normal que vous défendiez le père Jean et que vous partagiez ses positions ...

44.Posté par Roman le 17/11/2011 22:05
- A Mme A-M- Gueit

Madame, vous essayer encore et encore de détourner et de déformer les faits :
Dans votre message N 37

1. Vous dites « …les russes de Nice n'avaient aucune difficulté avec p. Jean… »
C’est faux. Dès le début (2003-2006), les deux tiers des membres de l’ACOR ont protesté contre la nomination de père Jean comme recteur à Nice. Deux tiers, Madame !
Ils ont donc écrit à l’Archevêque Gabriel et à S.S. le Patriarche de Constantinople. On peut vous présenter ces lettres, si vous le désirez.

2. Pendant la période de 2006 à 2010, les russes de Nice ont écrit plusieurs lettres contre la politique de votre époux. Parmi ces lettres - la pétition au Maire de Nice (2009), signée par une centaine de paroissiens. Cette pétition a été publiée dans la « Pensée Russe ». Voulez vous relire cet article ? Voici le lien : http://fr.groups.yahoo.com/group/egliserussenice/message/361

3. Vous dites « … c'est la Fédération de Russie qui a attaqué l'ACOR … »
C’est encore faux : la Fédération de Russie a entrepris plusieurs tentatives pour régler la question de propriété de la Cathédrale à l’amiable. La Russie a proposé à l’ACOR de prolonger le bail emphytéotique avec des conditions plus qu’honorables et avantageuses. TOUTES ces propositions ont été refusées de façon catégorique ! En refusant les propositions de la part de la Russie, l’ACOR a créé un conflit : - elle a agressé le propriétaire légitime en essayant de s’approprier son bien. La Fédération de Russie a donc été obligée de s’adresser à la Justice.

Voici Madame, la réalité. Et cette réalité est confirmée par les décisions de la Justice Française.

45.Posté par Chestov le 17/11/2011 23:11
N'y a t-il rien de plus important que d'entretenir cette discorde dans des débats stériles ?
Que disait saint Paul :"Il n'y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme" alors Moscou ou Constantinople, Russie ou Acor, Gueit ou Ozoline on s'en fiche !!!!!!
L'important et l'unique nécessaire c'est que nous nous aimions les uns les autres et que d'un seul coeur nous confessions son Nom.

46.Posté par Boris le 18/11/2011 14:51
@ (37 et 41) A-Marie Gueit
Madame! Voici quelques astuces, conseils, techniques pour une mémoire! Efficace à 100%

".....Lundi 2. Octobre 2006
Pour éclairer mes propos je préciserai avoir siégé en conseil paroissial pendant deux mandatures ( membre élue) et avoir été la secrétaire de ce même conseil depuis l'arrivée du recteur actuel. J'ai démissionné de ce poste en février 2006 afin de marquer mon désaccord. Dans tout ce qui se passe et se dit actuellement il faut voir l'expression du malaise de notre paroisse, pas le mien seulement, malaise soigneusement occulté par ceux-là même à qui le jeune prêtre déplaisait.
Alors nous pourrions peut être chanter tous ensemble cette fameuse chanson de la marquise à qui son personnel dit que "tout va très bien tout va très bien seulement voilà, il faut qu'on vous le dise, on déplore un tout petit rien" et ainsi sont énumérées un certain nombre de catastrophes qui démontrent en fait que rien ne va ..."
Lydia Feodorovna Places, Nice.

Lien

47.Posté par Gueorguy le 18/11/2011 18:35
@45 - Chestov

Vous nous interpellez une deuxième fois avec, nous n’en doutons pas, l’expression d’un agacement ou d’un reproche que l’on peut formuler ainsi : « N’avez-vous pas honte, vous qui vous réclamez du message de l’Evangile, de vous livrer à de telles disputes pour de telles futilités ». Vous amenderez, si vous le jugez juge utile, cette introduction.

Je pense que l’on ne peut pas laisser CHESTOV sans réponse et, surtout, il faut le rassurer sur quelques points essentiels.

Je pense que les discussions qui ont lieu, ici, par exemple, sont, en général, d'un bon esprit et, surtout, je crois, conservent cette règle essentielle qui se résumerait par cette devise:
"Le débat d'idée: Oui! Le combat de personnes: NON!".

L'affaire de Nice, comme d'autres (mais admettons que celle-ci soit plus tendue) révèle des problèmes qui n'ont pas encore été résolus. Je pense, principalement aux questions de la diaspora. Sur cette affaire, j’admets volontiers que, les passions aidant, les écarts ne sont pas absents et qu’il y a encore à craindre des débordements. En cela vos observations, cher Chestov, sont tout à fait à-propos.

Mais, sur le fond, on ne peut pas éluder, camoufler des débats si les uns ou les autres pensent avoir à dire quelque chose à leur sujet. Je ne veux citer qu’un exemple : je me place volontiers dans le camp des détracteurs (je ne crois pas être le seul !) des positions énoncées par Hiéromoine Nicolas et par Vladimir sur leur interprétation du Canon 17 de IV-Chalcédoine ; plus exactement sur l’application de ce canon au cas de Nice. Mais je puis vous assurer que ma reconnaissance leur est acquise de nous proposer ce débat avec sa teneur tant en substance qu’en qualité.

En un mot, cher Chestov, il ne faut pas craindre ce débat, il est même indispensable. Si en plus, il peut concourir à faire émerger des solutions, c’est son absence qui nous serait imputable.

Mais, sans prétendre jamais atteindre la sagesse de ceux qui sont cités ci-dessous, je veux prendre trois exemples pour illustrer mon assertion :

1/ A de nombreuses occasions, j'ai cité le site (1) diffusant les livrets produits à la suite des émissions radiophoniques enregistrées par le père Cyrille Argenti. On peut faire une mention particulière de ceux consacrés à la préparation, la tenue et le contexte des conciles œcuméniques qui produisirent les canons de l'Eglise.

Je peux vous assurer que vous pouvez y découvrir que tout ne s'est pas passé "avec la fleur sur le fusil". Des débats très houleux se tinrent (si ce n'est pire ! Et heureusement, je pense que nous ne connaîtrons pas cela, même à Nice), des procédés pas toujours honorables furent employés mais comme l’écrit le père Cyrille lui-même :
« L'Esprit Saint parvient à frayer son chemin à travers toutes les querelles […] »,

2/ On fait souvent référence au concile de Moscou. Je peux vous proposer cet extrait des mémoires de Mgr Euloge que j’ai déjà du citer et qui illustre que de biens orageuses discussions – on n’hésitait pas à employer le terme « odieux », on évoquait des « désordres » - peuvent émerger de biens sages dispositions :

« La "gauche", c'est-à-dire les professeurs laïcs des académies théologiques et les prêtres "libéraux", était contre le patriarcat. On parla de nouveau, comme à la commission préconciliaire, de l'odieux principe monarchique, du pouvoir totalitaire dont la Révolution nous avait libérés - ce n'était pas pour y revenir ! On retrouvait toujours le même libéralisme invétéré des intellectuels : une fidélité à des idées abstraites qui ne tenait pas compte des faits et de la réalité historique. Il y eut des discussions sans fin. Cependant, il faut le noter, les adversaires du patriarcat n'étaient pas accueillis favorablement dans les réunions. Bientôt, les désordres forcèrent bon nombre d'entre eux à changer leur façon de penser et à prendre la défense du principe autocratique dans la direction de l'Église. »

Mgr EULOGE – Le chemin de ma vie – page238

3/ Le troisième exemple est, en quelque sorte, une meilleure réponse que celle que je ferais à Chestov et me vient de la citation de l’introduction d’un article du père Alexandre Schmeman, proposé sur le site de l’Exarchat (2) :

« On ne peut être plus clair. Et c’est pourquoi le seul respect que nous avons pour la personnalité de l’auteur exige de nous que nous nous montrions attentifs aux arguments qu’il apporte et que nous tentions de poser et de traiter la question sur le fond. Il ne s’agit pas de polémique. Ou bien le père M. Polskiï a raison et alors, persuadés par lui, ceux-là mêmes qui ont pensé différemment jusqu’à présent, doivent accepter ses conclusions et régler sur elles leur vie ecclésiale ; ou bien il a tort, mais alors il ne suffit pas de le dire : il faut essayer de monter en quoi consiste son erreur. Le relativisme n’a pas sa place dans l’Église. Et le fait que tant de gens de nos jours n’accordent guère d’importance à la question de l’organisation ecclésiale, la considèrent comme une affaire secondaire ne concernant que l’épiscopat, est révélateur d’une profonde maladie, d’une désecclésialisation (rastserkovlenie) de la conscience ecclésiale. Il ne saurait y avoir plusieurs manières différentes également recevables de comprendre l’Église, sa nature, ses tâches et son organisation. »

Cette dernière citation est une recommandation admirable du père Alexandre qui a déjà été proposée plusieurs fois. Puisse-t-elle servir aussi de réponse à Chestov. Qu’il accepte que toutes questions peuvent, doivent même, être largement débattues. Je lui concède volontiers avec le même respect qu’avait le père Alexandre pour son détracteur. Ce quin'empêchait nullement de mettre en cause un certain "relativisme".

L’occasion se présente à moi, puisque notre discussion a lieu dans la file de discussion relative au communiqué n°17 de l’OLTR , de rappeler combien, réellement, je désapprouve l’ostracisme absolu auquel doivent faire face autant les positions et les communications de l’OLTR que celle de son président, dans des médias qui se veulent pourtant une référence dans l’orthodoxie en France.

Je suis absolument convaincu que ce boycott est à l’exact opposé des préconisations, par exemple, citées plus haut, du père Alexandre.

Que craint-on, enfin, à faire partager ces opinions ? De devoir reconnaître que si les réflexions de Séraphin Rehbinder (à titre personnel ou en tant que président de l’OLTR) ou les recommandations de cette association d’étudier et de mieux prendre en compte les propositions formulées par sa Sainteté le Patriarche Alexis dans son immense message d’Amour, d’Espoir et de Réconciliation avaient été mieux entendu, il n’y aurait pas, aujourd’hui d’Affaire de Nice ?

Et Chestov serait ravi. Pourquoi ne pas lui offrir cette joie ?

Et pour finir, l’occasion, pour moi, est offerte de citer deux activités (3) qui, malheureusement, se téléscopent (imputons cela seulement à des calendriers surchargés et, aucun cas, à une quelconque « concurrence ») ce dimanche:
- Le dimanche de la Voix de l’Orthodoxie,
- Le Concert de l’ensemble Chersonèse.
Je vous souhaite un bon dimanche.
Gueorguy
(1) http://perecyrille.net/
http://perecyrille.net/taxonomy/term/293
http://perecyrille.net/taxonomy/term/294
http://perecyrille.net/taxonomy/term/295

(2) http://www.exarchat.eu/spip.php?article771

(3) Je n’ai pas, sous la main les liens utiles, mais on les trouvera, entre autres, sur les bons sites.

48.Posté par vladimir le 18/11/2011 19:28
Merci Gueorguy (47)!

Je trouve que cet exposé magistral sur l’importance du débat d'idée devrait faire l'objet d'un fil dédié!

49.Posté par Gueorguy le 19/11/2011 11:15
@48 - Vladimir

Merci pour votre appréciation mais permettez cet ajout à mon commentaire:

1/ Sur la simple question de forme, je crois devoir vous contredire :
- Je ne pense pas que la multiplication des files (au fait, "file" ou "fil") de discussion rendent plus perceptible nos discussions. il faudrait pouvoir les regrouper ou tout au moins ne pas lancer cinquante files sur des sujets proches ou laisser dans la même file, un sujet qui y est abordé.
- J'ai trouvé pertinent de proposer, dans le débat sur le communiqué de l'OLTR, cette réflexion sur l'importance du débat d'idée parce que Chestov insistait sur leur caractère désuet quand il ne laissit percevoir qu'il était, de son point de vue, presque déplorable; justement pour les arguments avancés et selon lesquels, il est fortement dommageable qu'une véritable censure se soit instaurée. Et vraiment quelques responsables de communications devraient relire cette citation du père Alexandre.

Sur le fond du débat, on peut encore trouvé mille autres recommandations de ne pas étouffer le débat et je peux vous assurer, par mon expérience, que l'on trouve des approches et des sensibilités très intéressantes (elles nous permettent de mieux comprendre les points de vues). Revenant au père Cyrille, en poussant à l'extrême de l'hérésie (Dieu nous en préserve!), on pourrait reprendre son approche quand il parle des iconoclastes et des iconodules :
" L'hérésie a donc été l'occasion de fortifier et transmettre la Tradition authentique."

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