Convocation du Concile local de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine, patriarcat de Moscou
Le patriarche Cyrille se rendra cette année à Kiev en même temps qu’ Ilya II, patriarche de Géorgie. Une rencontre des deux patriarches est prévue à Kiev fin juillet.

C’est la première fois depuis 19 ans que l’Eglise d’Ukraine a décidé, peu avant la visite du patriarche Cyrille, de réunir un Concile local. Le Concile doit commencer ses travaux le 8 juillet. La nouvelle a suscité un grand émoi. En effet, ce n’est qu’à l’occasion du décès du patriarche que des Conciles avaient été réunis au cours de ces dernières décennies. Leur préparation prenait d’habitude plusieurs mois. L’exception avait été le Concile de 1943 appelé à élire un patriarche et réuni en l’espace de dix jours « à des cadences bolcheviques », comme l’avait prescrit Staline en personne. « Le métropolite Vladimir serait-il souffrant ? » - se posait- on la question à Kiev.

Les devinettes allaient bon train : quelles sont les raison de la convocation urgente du Concile, ceci à la veille de la visite du patriarche Cyrille ? On évoquait à nouveau l’hypothèse d’une nouvelle autocéphalie, c’est-à-dire de l’indépendance de l’Eglise d’Ukraine à l’égard de Moscou. Le risque d’une grave scission serait en l’occurrence important.
L’archiprêtre Georges Kovalenko, responsable du service d’information du synode de l’Eglise d’Ukraine, a déclaré que la convocation du Concile s’explique par la coïncidence de plusieurs dates commémoratives dans l’histoire de l’Eglise d’Ukraine. Il s’agit du vingtième anniversaire du statut actuel de l’Eglise ainsi que du quarante cinquième anniversaire du sacre épiscopal du métropolite Vladimir. Le Concile est également appelé à valider l’ensemble des décisions prises auparavant par l’Eglise d’Ukraine.

Or, comme le rappelle dans une interview au quotidien « Izvestia » le protodiacre André Kouraiev "aucune mention du Concile ne figurait dans le programme initial des solennités. Le projet d’ordre du jour du Concile, a-t-il souligné, n’a pas été publié. S’il s’agissait simplement de faire valider les décisions antérieures le plus simple aurait été d’annoncer la tenue du Concile avec un préavis de un an et de se donner le temps de le préparer comme il se doit. Il aurait été naturel de prier le patriarche Cyrille d’accepter d’être le président d’honneur du Concile".

Le métropolite Vladimir s’est à plusieurs reprises prononcé pour le maintien de l’unité avec le patriarcat de Moscou. Le primat de l’Eglise d’Ukraine a, cela se sait, de graves problèmes de santé. Mgr Augustin, archevêque de Lvov et de Galice, a précisé le 29 juin "que le métropolite Vladimir n’a pas du tout l’intention de présenter sa démission". Cependant, a-t-il ajouté, chaque délégué du Concile est en droit de proposer de nouveaux points à l’ordre du jour.

Les diocèses disposent d’un délai de quatre jours pour procéder à l’élection de leurs délégués au Concile… "Il est à douter, - dit l’archiprêtre Georges Kovalenko, - qu’il s’agira au Concile d’un statut d’indépendance complète de l’Eglise d’Ukraine. Les compétences de l’Eglise d’Ukraine sont à ce jour bien plus étendues que celles dont disposent de nombreuses Eglises autocéphales d’Orient".

Le protodiacre André Kouraiev estime que les responsables de l’Eglise ont tort de ne pas dévoiler leurs projets, cela suscite la méfiance parmi les clercs et les laïcs.
La rumeur veut que le Concile nomme un locum tenens de la chaire du métropolite de Kiev. L’archevêque Alexandre (Drabinko), le jeune et énergique secrétaire du métropolite Vladimir, a récemment été fait membre du synode. Les fidèles appréhendent qu’il aspire à une séparation complète de l’Eglise d’Ukraine avec Moscou. L’archiprêtre Georges Kovalenko a déclaré : « Un locum tenens est inconcevable tant que le métropolite Vladimir est en bonne santé ».
Les statuts de l’Eglise prescrivent cependant l’élection d’un locum tenens non seulement à la suite du décès du métropolite de Kiev mais aussi au cas où il prendrait sa retraite, ou qu’il fasse l’objet d’une enquête de la part du tribunal ecclésial ou d’autres raison rendant impossible l’exercice de ses fonctions de primat. La nature de ces raisons n’est pas précisée par les statuts.
La prochaine rencontre et la concélébration des patriarches Cyrille de Moscou et Ilya II de Géorgie à Kiev, berceau de l’orthodoxie en Rus, montre que les primats des Eglises de deux Etats entre lesquels il n’existe pas actuellement de relations diplomatiques est tout à fait possible.

Lien Izvestia
Traduction "PO"

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 4 Juillet 2011 à 17:47 | 4 commentaires | Permalien



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