Des habitants de Reykjavik s’opposent au projet de construction d’une église orthodoxe
Le père Timothée Zolotuïsky, recteur de la paroisse Saint-Nicolas (Patriarcat de Moscou) à Reykjavik, a déclaré à RIA-Novosti que la communauté russe d’Islande cherche deux millions et demi d’euros pour la construction d’une église orthodoxe au centre de Reykjavík.

Il y a plusieurs années déjà que la mairie de la capitale islandaise a attribué un terrain pour cette construction.

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Un million d’euros a été promis à la paroisse par une riche donatrice moscovite, mais pour construire « une église orthodoxe dans la capitale la plus septentrionale du monde » il faut un total de trois millions et demi d’euros (les matériaux et la main d’œuvre sont très chers en Islande).

« Nous comptons sur nos compatriotes entrepreneurs, parce que les Islandais ne vont pas nous aider. Nous avons des contacts avec les régions polaires de Russie l qui collaborent avec le cercle des nations polaires dont l’Islande fait partie. Peut-être qu’un gouverneur d’une de ces régions voudra nous aider, » a déclaré le père Timothée.

« Peut-être que les représentants des milieux d’affaires russes ne sont pas intéressés par la fréquentation des églises mais qu’ils voudront soutenir la culture russe. Pour se convaincre de la nécessité de construire une église orthodoxe aussi près de cercle polaire, il faut venir ici et voir comment vit la communauté russe sur cette île belle, mais sévère, » a confirmé Anne Valdimarsdottir, directrice du Centre culturel et spirituel des concitoyens russophones.

Les opposants à la construction de l’église

Anne Valdimarsdottir a ajouté « Nous avons été contactés par des gens, prétendant être soutenus par la mairie, intéressés par le terrain qui ont proposé de nous l’acheter pour construire un hôtel ou un centre commercial. Lorsque nous leur avons aimablement rétorqué que le terrain est propriété municipale, qu’il ne peut être vendu, est soudain sortie de terre une association de défense de l’environnement paysager qui a argué que le projet risquait de choquer dans l’environnement architectural, qu’il ne correspondait pas à l’esprit de Reykjavik. Que l’église sera trop belle. » Cette initiative vient d’un architecte local, voisin du terrain. Il s’est adressé à la mairie, a contacté la presse et lancé une campagne de signatures.
Nous nous sommes adressés à nos concitoyens et aux habitants de la ville, et nous avons réuni une telle quantité d’avis favorables que la discussion a été terminée. »

Mais comme l’a confirmé le père Timothée, les opposants n’en sont pas restés là : « Les vitres de notre église provisoire ont été brisées, les murs ont été tagués. On a même tenté de m’attirer sous une autre juridiction. Mais avec l’aide de Dieu, nous avons tenu le coup, l’ambassade nous a soutenus. »
Des habitants de Reykjavik s’opposent au projet de construction d’une église orthodoxe

La paroisse orthodoxe de Reykjavik

Actuellement, les offices sont célébrés dans une chapelle provisoire, dans un bâtiment pour lequel la communauté verse un loyer mensuel de près de deux mille cinq cents euros. Il est donc vain d’espérer réunir en plus des fonds pour la construction d’une nouvelle grande église. La paroisse a déménagé trois fois, elle a d’abord été hébergée dans une ancienne chapelle luthérienne, puis à l’ambassade.
La première liturgie de la période post-soviétique a été présidée par le métropolite Pitirim (Netchaev, 1926–2003) de Volokolamsk et Yourievo, il était venu pour baptiser une nièce et c’est à la demande de la communauté qu’il avait célébré la liturgie.

« C’est certainement ce qui a poussé nos paroissiens à se dire qu’on ne vit pas que de pain et que l’on peut préserver sa foi même quand on vit loin de sa patrie, » selon le père Timothée.
Selon le Bureau des statistiques d’Irlande, actuellement dans ce pays de 330.000 habitants, vivent près 3.500 immigrés russophones en provenance de Russie ou d’anciennes républiques soviétiques. Ils ne sont pas les seuls à fréquenter la chapelle orthodoxe provisoire, on y trouve des Serbes, des Bulgares, des Roumains, des Grecs, des orthodoxes polonais qui ne disposent pas de leur propre église.
Officiellement la paroisse compte 600 inscrits, 30 à 40 personnes participent à la liturgie dominicale, pour les grandes fêtes qui rassemblent quelque 200-300 personnes, la paroisse loue la cathédrale luthérienne pour Pâques et la cathédrale catholique pour Noël.

« À côté de l’église, nous construirons un centre culturel, où nous installerons notre bibliothèque et notre école qui fonctionne depuis 13 ans. Nous y organiserons aussi des expositions, des réunions, des conférences. Nous ne nous adresserons pas seulement aux orthodoxes russophones, » précise Anne Valdimarsdottir.

La religion en Islande

En Islande, depuis 1540, l’église officielle est l’Église évangéliste luthérienne adoptée par 92,2 % de la population, les autres sont catholiques ou protestants d’autre confession. Selon un sondage publié au début de cette année, un peu moins de la moitié de la population déclare pratiquer et plus de 40 % des jeunes se déclarent athées. 56,2 % de la population de Reykjavik et de ses environs se déclarent chrétiens, en province ils sont de 77 à 90 %.
Les orthodoxes en Islande se répartissent entre quatre juridictions : de Constantinople, de Moscou, serbe et roumaine ; en 2013, ils étaient 900 soit 0,28 % de la population du pays.

Traduction "PO" Lien Roublev
Идея строительства православного храма в Рейкьявике вызвала недовольство части горожан

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Décembre 2016 à 17:30 | 1 commentaire | Permalien



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