Désormais à Paris une rue mère Marie Skobtsov
Le 31 mars 2016 une cérémonie solennelle a eu lieu à Paris à l’occasion de l’inauguration d’une rue portant le nom de mère Marie Skobtsov moniale, théologien, iconographe, résistante.

Monsieur Philippe Goujeon, maire du Quinzième arrondissement, S.E. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France, Monseigneur Jean de Charioupolis (Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale) , Madame Catherine Vieu-Charier, maire adjointe de la capitale, des représentants de l’Hôtel de Ville, des prêtres catholiques, Haïm Corsia- Grand Rabbin de France, Dalil Boubakeur- le Recteur de la Mosquée de Paris, les médias ainsi que des fidèles orthodoxes étaient présents à la cérémonie.

Désormais à Paris une rue mère Marie Skobtsov
La France et la Russie rendent conjointement hommage à la mémoire de mère Marie

Le diocèse de Chersonèse / patriarcat de Moscou/ était représenté par le hiéromoine Joseph , recteur de l’église Saints Constantin et Hélène (Clamart), et le hiéromoine Nicodème, recteur de l’église Saint Séraphin à Montgeron.

La plaque de la nouvelle rue précise : « rue mère Marie Skobtsov (1891-1945) poétesse et artiste russe religieuse orthodoxe résistante assassinée à Ravensbrück ».

Cette rue est adjacente à la rue Lourmel où se situait une église fondée par mère Marie ainsi que l’association "Œuvre orthodoxe".

Mère Marie a été arrêtée par la gestapo et, en mars 1945, a péri dans le camp de Ravensbrück. Il est dit qu’elle se serait portée volontaire pour la chambre à gaz afin d’en sauver une codétenue.

En 2004 mère Marie a été déclarée sainte par la patriarcat de Constantinople en tant que nouvelle martyre.

C’est à l’initiative de Madame Ghislaine Fonlladosa, adjoint du maire du 15 arrondissement de la capitale que le nom de mère Marie a été conféré à cette rue. Le Conseil municipal a approuvé cette décision à l’unanimité.

Désormais à Paris une rue mère Marie Skobtsov
Франция и Россия вместе воздали почести героине Сопротивления в 71-ю годовщину ее казни (31 марта 1945 года) в концентрационном лагере третьего рейха Равенсбрюк

Madame Catherine Vieu-Charier, maire adjointe de la capitale, chargée de toutes les questions relatives à la mémoire et au monde combattant, qui représentait la maire de Paris, Anne Hidalgo, a prononcé un discours

Liens médias russes Interfax /// PravMir - /// TASS -/// FOMA

Désormais à Paris une rue mère Marie Skobtsov

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 31 Mars 2016 à 21:45 | 2 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Pere Alexander Winogradsky: Juste et sainte Mère Marie Skobtsova, mémoire vivante d’une rue de Paris le 05/04/2016 11:08
La décision avait été prise dès 2013. L’invitation précise qu’elle est « Juste parmi les Nations » (Yad VaShem depuis le 14/01/1985). Elle fut canonisée le 16 janvier 2004, célébrée avec ses compagnons le 1er et le 2 mai 2004 à la cathédrale Saint Alexandre Nevsky (Paris). Cette rue fut inaugurée le 31 mars 2016, jour mémorial de son assassinat à Ravensbrück.

Le 31 mars 1945 (18 mars selon le calendrier julien de l’Eglise orthodoxe), une femme russe, moniale orthodoxe mourait au camp de Ravensbrück. Ecrivaine, femme de lettres, artiste comme seule une fille de l’âme slave peut exprimer la richesse d’une créativité couvrant de vastes horizons (peintures, dessins, broderies, spiritualité, engagements sociaux et politiques).

Elisabeth Youirevna Pilenko est née à Riga, aujourd’hui capitale de la Lettonie, ville de l’Empire russe, cité cosmopolite, où vivaient des Russes mais aussi les Baltes lettons, des Allemands et une importante population juive. C’est là que naquit le biologiste et rabbin israélien Yeshayahu Leibowitz. Le Rabbin Menachem Mendel Schneeson de Lubavitch y séjourna un certain temps.

Le visage de celle qui est devenue Mère Marie Skobtsova, dite « Mère Marie de Paris » correspond à la forme toujours au pluriel du mot hébraïque « panim/פנים » (« visage » ou « punimer\פנימער » en yiddish) : ses photographies et les quelques rares films sur ses rencontres à l’Institut Saint Serge révèlent une expression de beauté, de bonté et de profondeur. Le pluriel la décrit bien tant la vie ardente, passionnée de son âme cherchait l’Unique dans un faisceau singulier se déployant vers de multiples directions.

La jeune fille appartenait à l’aristocratie russe. Son père partit avec la famille à Anapa, puis en Crimée et mourut trop vite. Après les premiers soubresauts de la révolution, en 1906, elle s’installa à Saint-Petersbourg, avec sa mère, Sofia Borissovna qui vécut à Paris jusqu’à sa mort en 1962 et repose au cimetière russe Sainte Geneviève-des-Bois.

D’un tempérament volontiers enflammé, elle s’engagea, comme par paradoxe par rapport à son milieu, sur les voies du socialisme, de l’action révolutionnaire et, par ricochet, elle fut séduite par l’athéisme. Comme beaucoup de croyants russes, elle passa naturellement de la voie marxiste à la foi chrétienne, comme bien plus tard – pour d’autres raisons – les citoyens soviétiques se rallièrent à l’Eglise lors de la chute du communisme. Elizaveta Yourievna fut aussi la première femme étudiante à la faculté de théologie de Saint Petersbourg…

Un itinéraire particulier, marqué par l’errance apatride qui bouleversa profondément l’Orient et l’Occident européens, provoquant des raccords historiques au plan théologique, des nouveautés politiques et la montée de scissions durables. Elisabeth Pilenko épousa, à dix-huit ans et de manière inattendue, le juriste Dimitri Kouzmine-Karavaiev, sympathisant socialiste-révolutionnaire et athée au moment de leur union qui ne dura que trois ans, de 1910 à 1913. Ils ne cessèrent jamais d’être en contact, pratiquement au seuil de la mort de la moniale à Paris. C’est une fois divorcée qu’elle mit au monde leur enfant, Gaiana (Fille de la Terre).

Une vie de bohème dans le tourbillon des violences qui éclataient, en rupture avec son milieu aristocratique, Elisabeth fréquenta assidûment les salons littéraires de la capitale d’un empire en déroute, publiant ses premiers écrits qui la firent connaître et apprécier au niveau littéraire. (« Les Tessons Scythes/Скифские черепки »). Une vie faite d’impétuosité tandis que chavirait l’Empire russe.

Parlerait-on de la passion si prenante qui anime l’âme russe ? Par un feu ardent, bien que non partagé, elle tomba amoureuse du poète Alexandre Blok pour lequel elle écrivit odes, poèmes et lettres jusque dans l’émigration.

Membre du Parti Socialiste-Révolutionnaire, elle participait aux élans de renouveau… Lorsque Léon Trotsky supprima le parti socialiste-révolutionnaire, elle projeta d’assassiner le dirigeant. On l’en dissuada non sans difficultés. Du coup, elle partit dans le Sud de la Russie, devenant maire de la ville de Anapa (région de Krasnodar).

Voici donc un parcours des plus modernes pour une femme indépendante, entreprenante. Une intellectuelle extrêmement sensible, qui semblait céder trop volontiers à des élans incontrôlables. Une nature que l’on décrit souvent comme « slave et versatile ». L’époque à laquelle elle vécut a ainsi permis à toute une jeunesse russe de mener une vie hors normes.

Elle n’avait pas assassiné Trotsky… Si bien qu’ils se rencontrèrent à Paris quand le révolutionnaire partit pour Mexico où il fut tué en 1940. Voyant alors la moniale russe orthodoxe lui expliquer qu’elle avait eu le ferme propos de l’assassiner, Trotsky lui demanda, en réponse, s’il pouvait faire quelque chose pour elle. « Bien sûr! vous le pouvez! Veuillez payer cette facture! » Trotsky-Bronstein s’exécuta bien volontiers.

Les hommes ! Une source de passions vibrantes pour cette femme alerte et séduisante, tant par son être que par l’authenticité et la vivacité de ses engagements. En 1918, il était inédit, pour une fille de l’aristocratie qui avait choisi le peuple de gauche révolutionnaire, de tenir la mairie d’Anapa… Les Forces blanches anti-bolchéviques entrèrent dans la ville. Elle aurait dû être jugée et condamnée à mort.

Hasard ou Providence – peut-être les deux – le juge avait été son instituteur… ils tombèrent amoureux ou, du moins, dans un réalisme de survie en temps de tohu-bohu généralisé, ils se marièrent vite pour quitter Anapa. Elisabeth Pilenko, ex-Kouzmina-Karaeva gardera pour toujours le patronyme de son mari, le Cosaque du Kouban, Daniel Skobtsov.

Le chemin de l’émigration était périlleux. Les émigrés devaient vendre leurs dernières possessions. Il s’ensuivit pauvreté, insécurité, vide humain et dépouillement à quitter la mère-patrie en faillite. Tel fut le sort de ces milliers de réfugiés et premiers migrants du 20ème siècle. Il abandonnait tout statut social tout en sachant garder leur rang et leur culture.

Madame Skobtsova était enceinte d’un deuxième enfant lorsqu’avec Skobtsov, sa fille et sa mère le clan prit le chemin d’un exil vagabond de la Géorgie – son fils Youri naquit à Tbilissi – à Constantinople puis vers la Serbie (naissance de sa fille Anastasia). La famille arriva à Paris en janvier 1924.

Oserait-on parler de misère ? Notre siècle est traversé par de vastes migrations. Fuyant la révolution bolchévique, les réfugiés russes quittaient alors tout… et surtout l’écrin de leur âme aux dimensions d’un immense continent. Jeunes, vieillards, nantis, aristocrates, pauvres et sans-emplois (il n’y avait pas encore de chômeurs), ils perdaient tout, souvent avec l’espoir fou – ou presque prophétique – que leur statut d’apatrides ne durerait pas.

La plupart arrivèrent sans nationalité, d’autres conservèrent pieusement un document personnel impérial ou déjà soviétique. Il y avait des lettrés, des médecins, des savants, des gens incultes qu’accompagnaient – comme toujours – un clergé orthodoxe, arménien, géorgien ou encore de très nombreux Juifs. Des impérialistes qui espéraient le retour du Tzar, des anarchistes, des communistes, des socialistes, des libres-penseurs. Il y eut alors la vogue des chauffeurs de taxi russes, à Paris comme plus tard à Tel Aviv et à Haifa.

Ce sont les Soubbotniki, orthodoxes pieux qui se convertirent à une sorte de judaïsme lors de l’édit impérial autorisant la lecture de la Bible en 1862. Il y eut aussi les Ballets russes, une foule immense d’artistes de tous arts comme voici encore vingt ou trente en Israël, pour d’autres raisons ou comme pour mettre fin à un siècle de tragédie slave.

Que faire ? Aurait-elle pensé, en toute priorité, à nourrir cette petite tribu sans ressources. Elizaveta Yourievna choisit, par un tendre réalisme slave, de venir en aide aux plus pauvres. Elle le fit à la faveur de l’arrivée d’un nombre appréciable d’intellectuels russes qui fuyaient la Révolution.

C’est l’époque où fut créé l’Institut Saint Serge sur la colline du 19ème arrondissement, en lieu et place d’un ancien temple protestant. Un espace où fleurit avec brio et dynamisme, dans une pauvreté indélébile, l’élaboration d’un enseignement conforme à la tradition orthodoxe russe, une réflexion fertile, des cours de théologie avec des étudiants et des auditeurs libres. Ce fut le choix d’Elizaveta qui entra ainsi en contact avec le père Serge Boulgakov qui devînt son père spirituel et les nombreux membres du clergé et des fidèles orthodoxes. Paris devenait le vivier de l’Orthodoxie russe en exil.

Artiste, peintre, Lisa Skobtsova participe au développement des nombreuses églises orthodoxes russes qui verront le jour non seulement dans la capitale mais aussi dans diverses villes de province. Différents groupes se constituèrent alors, avec des personnalités importantes dont certaines ont, aujourd’hui, l’orthodoxie maternelle et universelle en héritage. Que l’on pense au rayonnement progressif de Vladimir Lossky et de l’Ecole de Paris réunie autour du Métropolite Euloge (Georgievsky).....SUITE

2.Posté par Vladimir.G: une exposition consacrée à sainte Marie de Paris est organisée au musée Anna Akhmatova de St. Petersbourg du 15 juin au 25 juillet. le 15/07/2016 17:29
Une exposition consacrée à sainte Marie de Paris est organisée au musée Anna Akhmatova de St. Petersbourg du 15 juin au 25 juillet. Elle comprend des objets inédits.

http://www.pravmir.ru/muzey-annyi-ahmatovoy-provodit-vyistavku-hudozhestvennyih-rabot-materi-marii-skobtsovoy/

3.Posté par 31 марта вспоминаем гибель св.Матери Марии Скобцовой le 31/03/2017 17:22
Болгарский сайт "ДВЕРИ" к 31 марта обрадовал большими публикациями. Вспоминаем гибель св.Матери Марии Скобцовой

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