Dimanche des Rameaux!
Tropaire

AVANT TA PASSION, TU NOUS AS DONNÉ FOI EN LA RÉSURRECTION DE TOUS,

TU AS RESSUCITÉ LAZARE DES MORTS, Ô CHRIST DIEU.AUSSI COMME LES ENFANTS, PORTANT LES SYMBOLES DE TA VICTOIRE, NOUS TE CHANTONS COMME AU VAINQUEUR DE LA MORT :"HOSANNA AU PLUS HAUT DES CIEUX,BÉNI SOIT CELUI QUI VIENT AU NOM DU SEIGNEUR".

COMMENTAIRE LITURGIQUE DU DEBUT DE LA SEMAINE SAINTE (du samedi de Lazare au Mercredi saint)

Evangile de la Liturgie (Jean 12, 1-18)

Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à Béthanie, où était Lazare, qu'il avait ressuscité des morts. Là, on lui fit un souper; Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui se trouvaient à table avec lui.

Marie, ayant pris une livre d'un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux; et la maison fut remplie de l'odeur du parfum. Un de ses disciples, Judas Iscariot, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit: Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, pour les donner aux pauvres? Il disait cela, non qu'il se mît en peine des pauvres, mais parce qu'il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu'on y mettait.

Mais Jésus dit: Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture. Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais vous ne m'avez pas toujours. Une grande multitude de Juifs apprirent que Jésus était à Béthanie; et ils y vinrent, non pas seulement à cause de lui, mais aussi pour voir Lazare, qu'il avait ressuscité des morts. Les principaux sacrificateurs délibérèrent de faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs se retiraient d'eux à cause de lui, et croyaient en Jésus.

Le lendemain, une foule nombreuse de gens venus à la fête ayant entendu dire que Jésus se rendait à Jérusalem, prirent des branches de palmiers, et allèrent au-devant de lui, en criant: Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d'Israël!

Jésus trouva un ânon, et s'assit dessus, selon ce qui est écrit: Ne crains point, fille de Sion; Voici, ton roi vient, assis sur le petit d'une ânesse. Ses disciples ne comprirent pas d'abord ces choses; mais, lorsque Jésus eut été glorifié, ils se souvinrent qu'elles étaient écrites de lui, et qu'ils les avaient accomplies à son égard.
Tous ceux qui étaient avec Jésus, quand il appela Lazare du sépulcre et le ressuscita des morts, lui rendaient témoignage; et la foule vint au-devant de lui, parce qu'elle avait appris qu'il avait fait ce miracle.

Méditation du Père Lev Gillet

Dès le premier jour de la semaine-sainte, nous devons «recevoir» Jésus-Christ et accepter comme souveraine sa volonté sur nous. Cet accueil fait au Christ qui vient à nous est le sens du Dimanche des Rameaux. Aux vêpres du Dimanche, célébrées le samedi soir, nous lisons trois leçons de l' Ancien Testament. La première, tirée de la Genèse (49 : 1-2, 8-12), contient les derniers avis de Jacob à ses fils; ce passage a été choisi parce qu'il fait, en quelques paroles, allusion au «sceptre», à «l'âne», au «sang de la vigne» qui lave les vêtements, - toutes choses auxquelles l'entrée de Jésus à Jérusalem avant sa Passion donnent un sens nouveau : «Le sceptre ne s'éloignera pas de Juda... jusqu'à la venue de celui à qui il est, à qui obéiront les peuples. Il lie à la vigne son ânon, au cep le petit de son ânesse, il lave son vêtement dans le vin et son habit dans le sang des raisins». La deuxième leçon, tirée du prophète Sophonie (3 :14-19), annonce elle aussi la présence consolante du roi : «Pousse une clameur d' allégresse, Israël... Le Seigneur roi d'Israël est au milieu de toi. Tu n'as plus de malheur à craindre». La troisième leçon est la prophétie de Zacharie (9 :9-15) qui trouva son accomplissement le jour des Rameaux : «Exulte de toutes tes forces, fille de Sion... Voici que ton roi vient à toi. Il est juste et victorieux, humble et monté sur un âne, sur un ânon, petit d'une ânesse».

Les chants de matines nous invitent à aller, nous aussi, au-devant du Roi qui vient : «Venons avec des branches louer le Christ, notre Maître... Le Seigneur notre Dieu nous est apparu; célébrons la fête. Réjouissonsnous et exaltons le Christ. De même que les rameaux et les branches, élevons nos voix vers lui dans la louange... Nous portons aussi des branches d'olivier et des rameaux, criant vers toi avec reconnaissance : «Hosanna au plus haut des cieux. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur». L'évangile lu à matines (Matthieu 21:1-11, 15-17) décrit l' entrée triomphale de Jésus à Jérusalem . Vers la fin des matines, l'évêque ou le prêtre prononce une prière de bénédiction sur les palmes ou rameaux qui sont ensuite distribués aux fidèles.

A la liturgie, l'épître de Saint Paul aux Philippiens (4:4-9) nous annonce la proximité du Seigneur: «Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, je le répète, réjouissez-vous. Le Seigneur est proche». L'évangile (Jean 12 :1-18) raconte la dernière onction sur les pieds de Jésus accomplie à Béthanie par Marie - L'Eglise rappellera notre attention sur cet épisode le matin du Mercredi Saint - puis l'entrée à Jérusalem. La bénédiction finale commence ainsi : «O toi qui, pour notre salut, a voulu être assis sur un ânon, le fils d'une ânesse... etc.».

Essayons maintenant de recueillir quelques-uns des enseignements de ce dimanche.

«Voici que ton Roi vient à toi...». Jésus vient aujourd'hui à nous comme notre roi. Il est plus que le Maître instruisant ses disciples. Il réclame de nous que nous acceptions en toutes choses sa volonté et que nous renoncions à nos désirs propres. Il vient à nous pour prendre solennellement possession de notre âme, pour être intronisé dans notre coeur.

«A toi...». C'est non seulement vers l'humanité en général aue Jésus vient. Il vient vers chacun de nous en particulier. «Ton Roi...». Jésus veut être mon roi. Il est le roi de chacun de nous dans un sens unique, entièrement personnel et exceptionnel. Il demande une adhésion, une obéissance intérieures et intimes.
Ce roi est «humble». Il vient à nous sur un pauvre animal, symbole d'humilité et de douceur. Un jour il reviendra dans sa gloire pour juger le monde. Mais aujourd'hui il écarte tout appareil de majesté ou de puissance.
Il ne demande aucun royaume visible. Il ne veut régner que sur nos coeurs : «Mon fils, donne-moi ton coeur».
Et cependant la foule avait instinctivement raison quand elle acclamait Jésus comme le roi visible d'Israël. Jésus est le roi non seulement des individus, mais des sociétés humaines. Sa royauté est sociale. Elle s' étend au domaine politique et économique aussi bien qu'au domaine moral et spirituel. Rien n'est étranger à la Seigneurie de Jésus.
La foule qui acclamait Jésus portait des palmes et des branches. Ces branches étaient probablement des rameaux d'olivier, - l'arbre que l'on rencontre le plus fréquemment près de Jérusalem. Les palmes et les rameaux d'olivier ont chacun leur signification symbolique. La palme exprime la victoire, l' olivier exprime la paix et l' onction. Allons au-devant de Jésus en rendant hommage à la fois à sa force et à sa tendresse, en lui offrant à la fois nos victoires (qui sont ses victoires) sur nous-mêmes et sur le péché et notre paix intérieure ( qui est sa paix).

«Les gens, en très grande foule étendirent leurs manteaux sur le chemin...». Jetons aux pieds de Jésus nos vêtements, nos possessions, notre sécurité, nos biens extérieurs, et aussi nos fausses apparences et par-dessus tout nos idées, nos désirs, nos sentiments. Que le roi triomphant foule à ses pieds tout ce qui est à nous. Que tout ce qui nous est précieux lui soit soumis et offert.

La foule criait : «Hosanna, Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur». Si je suis capable de prononcer cette phrase en toute sincérité et en toute soumission, si elle exprime un élan de tout mon être vers le Roi que désormais j' accepte, je me suis, à cette seconde même, détourné de mes péchés et j' ai reçu en moi Jésus Christ. Qu'il soit donc bienvenu et béni, celui qui vient à moi.

Texte extrait du livre i[L'an de grâce du Seigneur du Père Lev Gillet
("Un moine de l'Eglise d'orient") aux éditions du Cerf]i

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 24 Avril 2016 à 09:00 | 23 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Tchertkoff Alexis le 09/04/2012 08:15
A signaler qu'en ce jour de la fête des Rameaux le père higoumène Savva (Toutounov) a été élevé à la dignité d'archimandrite par le patriarche Cyrille en la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou.
AXIOS !

http://www.taday.ru/text/1572665.html
http://www.patriarchia.ru/db/text/2147881.html

2.Posté par Vladimir.G: Un « Hosanna ! » catholico-orthodoxe commun au Liban le 15/04/2014 17:04
Les communautés orthodoxe et catholique ont célébré hier la fête des Rameaux ensemble. Dans leurs homélies, les dignitaires religieux ont appelé au pardon et au respect de l'autre, sans pour autant omettre de tenir des propos politiques.

Ce n'est pas chaque année que les chrétiens catholiques, orthodoxes et protestants fêtent ensemble la fête de Pâques, et par conséquent celle des Rameaux, à la veille de la semaine sainte (note de VG: les Catholiques de Terre Sainte vont dorénavant fêter Pâques selon le calendrier julien chaque année...). L'année 2014 témoigne d'une coïncidence périodique sur ce plan, qui accentue la dimension œcuménique de la fête des Rameaux, qui célèbre l'entrée de Jésus-Christ à Jérusalem, et qui a été célébrée hier partout dans le monde par les chrétiens, toutes confessions confondues, au-delà de leurs différences.

Au Liban, catholiques et orthodoxes se sont adonnés ensemble aux rites de procession hier, de nombreuses paroisses catholiques et orthodoxes organisant des processions communes dans certaines régions. Ce fut le cas à la place Sassine, où les églises des pères lazaristes, de Notre-Dame de la Transfiguration, de Saint-Jean, de Sainte-Catherine et de Mar Mitr ont appelé leurs fidèles à une même procession au cours de laquelle l'Évangile de chaque communauté a été lu, avant que les fidèles ne se séparent et ne rejoignent leurs églises respectives pour la suite de la messe.

À Dhour Choueir, également, les messes ont été célébrées dans les trois églises maronite, grecque-catholique et grecque-orthodoxe, avant que les trois groupes de fidèles ne se rassemblent pour une procession commune, un rituel annuel dans cette ville où un comité d'unification de la fête de Pâques ne tient pas compte des différences de calendrier entre les communautés depuis déjà quelques années.

Rameaux et échéance présidentielle
À Bkerké, le patriarche maronite, le cardinal Béchara Boutros Raï, a célébré la messe des Rameaux dans la cour extérieure de la chapelle de la Résurrection. Dans son homélie, le prélat a rappelé que les chrétiens ont joué un rôle primordial au niveau de la consécration de la coexistence entre chrétiens et musulmans au Liban et au niveau aussi du pacte national. Mgr Raï a estimé que le Parlement et le cabinet sont dans l'obligation de remplir les vacances dans les institutions publiques, « afin de ranimer l'État, d'ouvrir les horizons de l'espoir devant les jeunes Libanais et d'améliorer leurs revenus ». « Nous aspirons tous à ce que le président de la Chambre annonce la date des séances parlementaires pour l'élection d'un nouveau président de la République, a-t-il indiqué. Un nouveau président qui serait à la hauteur des défis politiques et économiques actuels. Le président de la République est la garantie de la légitimité de toutes les institutions constitutionnelles, pour paver la voie à de nouveaux horizons dans notre vie nationale. »

L'échéance présidentielle était aussi au cœur de l'homélie prononcée par le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi, qui a célébré la messe du dimanche des Rameaux à la cathédrale Saint-Georges, place des Martyrs. « Ils m'ont demandé quel président je préfère. J'ai répondu vouloir un président pacifiste qui aime le Liban, un président doté d'un cœur libéré de la haine, un président juste et équitable qui aime son pays et son peuple », a affirmé le prélat qui a indiqué que le pays manquait d'établissements scolaires qui éduquent les enfants et les jeunes Libanais au vrai sens de la citoyenneté, notant qu'un tel enseignement éliminerait le confessionnalisme et le sectarisme, en faveur d'une relation de fraternité entre les Libanais.

Pour sa part, l'évêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, qui célébrait la messe des Rameaux dans la cathédrale Saint-Georges au centre-ville, a appelé les fidèles au respect des autres, à la modestie, au pardon et à la charité, se remémorant le père Frans Van der Lugt, assassiné en Syrie il y a quelques jours, et estimant que « nous portons notre croix en tant que chrétiens en Orient et en Occident».

« Enterrer la haine »
Les festivités des Rameaux ont été célébrées par ailleurs hier sur l'ensemble du territoire libanais, avec la participation des enfants arborant gaiement leurs bougies et leurs rameaux d'olivier, même dans des régions qui témoignent de remous sécuritaires, comme au Akkar et à Baalbeck, où le père Élias Gharios a célébré la messe et a chevauché un âne pour la procession.

À Tripoli, l'archevêque maronite, Mgr Georges Abou Jaoudé, a célébré la messe en l'église Saint-Maron, en présence notamment du commandant Abdel Nasser Ghemraoui, représentant le directeur des Forces de sécurité intérieure, Ibrahim Basbous. Il a dans ce contexte appelé les responsables à répandre la charité et la paix, et à enterrer la haine et la quête des intérêts personnels pour permettre une réconciliation entre Libanais.

À Nabatiyé et à Tyr, les foules de fidèles ont rempli les églises, où la plupart des homélies reprenaient les thèmes du pardon et de l'acceptation de l'autre. À Batroun, les messes ont été célébrées en l'église Saint-Georges et la cathédrale Saint-Stéphane, où le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil prenait part à la célébration eucharistique. Le père Tannous Nehmé, président de l'ordre des moines maronites libanais, a de son côté célébré la messe au monastère Saint-Joseph de Jrebta, où repose sainte Rafqa, décédée il y a exactement 100 ans. Des festivités similaires ont eu lieu, notamment, au Koura, à Akoura, à Bhamdoun et à Aley.

3.Posté par justine le 16/04/2014 19:25
Enterrer la haine est une bonne chose. Enterrer les saints dogmes ne l'est pas. Comme disait Saint Nikolaj Velimirovic: "Pour ceux qui croient autrement, tu peux sacrifier toutes tes possessions et jusqu'à ta propre vie, mais en aucun cas, tu ne dois sacrifier la Vérité du Christ, car elle ne t'appartient pas en propre." (Lettres Hierapostoliques, Lettre 127)

4.Posté par Nicodème le 22/04/2014 22:18
Même dans un camp de concentration (islamique) , les gens comme Justine continueraient à s'arcbouter bec et ongles sur leurs "saints dogmes" au lieu d'accepter l'unité de cœur avec leurs frères chrétiens . C'est cela que Dieu veut . Le reste sera donné par surcroît ...


A part ça , "Christ est ressuscité!" , et c'est pas un dogme !! c'est une certitude dans laquelle nous confortent les fabuleuses découvertes effectuées sur le linceul de Turin .

5.Posté par Daniel le 23/04/2014 19:25
Il n'y a pas unité de cœur sans unité de dogme. Dogme n’est pas un gros mot, une religion c’est en ensemble de croyances qui se déclinent en un mode de vie. Les deux ne s'opposent pas. Christ est ressuscité est une vérité mais aussi un dogme, à avoir une chose à laquelle on est obligé de croire pour se dire chrétien. Saint Paul en parle dans le seconde épitre aux Corinthiens. Le problème est que bien des chrétiens n’y croient pas ou plus comme l’avaient montré des sondages en France mais aussi en Grèce. Dans un sondage de 2011, 48% des Grecs affirmaient ne pas croire à la Résurrection

http://www.aoiusa.org/blog/48-1-in-greece-do-not-believe-in-the-resurrection/

Conclusion : on est dans le pétrin mais « Le Christ est ressuscité »

6.Posté par Nicodème le 24/04/2014 09:11
@Daniel : une précision , je fais partie des chrétiens qui tiennent pour vraie la Résurrection du Christ . Précision nécessaire puisque le sport national , ici , c'est de prêter à autrui une pensée qu'il n'a pas afin de mieux la contredire . Or , la Résurrection n'est pas un dogme , je le répète , une "vérité" qu'il faudrait "croire" (comme l'Immaculée Conception , dogme contesté à juste titre par l'orthodoxie , comme quoi , les dogmes , hein ...). La Résurrection résulte du témoignage des évangélistes . Même des historiens non "chrétiens" , comme Flavius Joseph y font allusion . Evidemment , on peut mettre en question la véracité de ces récits , mais on a une pièce incontournable et de très grande puissance avec le linceul de Turin . Deuxièmement , à propos du terme "religion" (de "religere" , relier , construire des liens) , il me plaît de rappeler cette formule terrible du prêtre Alexandre Schmemann , de bienheureuse mémoire : "la pire chose qui pourrait arriver à l'orthodoxie , c'est de devenir une religion!" . C'est donc qu'ab initio , elle ne l'était pas . Je pense malheureusement qu'elle l'est devenue , càd un système de croyances autoconstruites au cours de l'histoire , servant de référent identitaire à une population .Autoconstruite sur deux erreurs , à peu près symétriques de celles des protestants : la Tradition des Pères , mais sans la Parole de Dieu , ou presque , celle-ci étant devenue inaudible dans les liturgies , et les salamalecs idolâtriques autour des dorures , de l'encens et des icônes , en manière de salut , ce qui contredit , et St Jacques , et Saint Jean Damascène . Politiquement ,la réduction de la foi chrétienne orthodoxe en une religion identitaire , c'est un outil très puissant . Mais tôt ou tard , ça explosera . C'est ce qui est arrivé en occident ,depuis que celui-ci a abandonné son orthodoxie première , et c'est ce qui arrivera en terres dites orthodoxes si elles continuent dans la voie de ce qu'Olivier Clément , de bienheureuse mémoire , appelait l'"orthodoxisme" . Il manque à l'orthodoxie des saints comme Alexandre Men .

Post scriptum pour ceux qui ne m'auraient pas bien compris : j'aime passionnément l'orthodoxie , bien que l'Eglise romaine soit ma mère spirituelle , et je souffre autant à cause d'elle qu'à cause d'une orthodoxie qui n'arrive pas à devenir vivante . Par ailleurs , dans le "kriegspiel" européen actuel , je suis à 150% pour la Russie . Ma France est morte en se dissolvant dans la soumission à l'islam à peine camouflée .

7.Posté par Daniel le 24/04/2014 22:49
@ Nicodème

J'avais bien compris que vous croyiez en la Résurrection. Pas de malentendu.

8.Posté par John le 25/04/2014 00:37
Nicodème,

Je ne suis personne pour juger. Il apparaît néanmoins que vous savez mieux que l'Eglise (corps du Christ) ce qu'elle doit être et ce qu'elle doit enseigner.

9.Posté par Nicodème le 25/04/2014 09:43
@Daniel : bon , ben alors plus parano que moi , tu meurs !! :-)))))))

@John : désolé , j'entends penser par moi-même , ce qui ne veut pas dire que je ne cherche pas à m'éclairer de la pensée des Anciens (Pères de l'Eglise notamment) , lorsque la Parole de Dieu est obscure .Libre à vous de renoncer à votre pensée propre pour vous aplatir devant le premier clerc venu . D'ailleurs , lorsque vous dites "l'Eglise" , de quoi ou de qui parlez-vous ? Tous les groupes dits chrétiens (ktos , évangélos , orthos non canoniques et orthos canoniques) disent en parlant de leur groupe "l'Eglise" . C'est de la langue de bois .

10.Posté par Nicodème le 25/04/2014 09:57
"vous savez mieux que l'Eglise (corps du Christ) ce qu'elle doit être et ce qu'elle doit enseigner."

Ben , des fois , oui . Par exemple , lorsque dans les paroisses romaines , on remplaçait le credo par une chansonnette crypto-arienne , j'ai protesté auprès de l'évêque kto du coin , qui à l'époque , m'avait donné raison , mais n'a rien fait . Ou encore lorsque , ds une ville moyenne de Bretagne , c'était en 2006 , la, dame apparatchik de service se permet de demander aux gens , à la fin de la messe , de signer une pétition foireuse venant de la Commission européenne , en faveur des terroristes tchétchènes , on se dit qu'il y a quelque chose de pourri dans l'église romaine . Et lorsqu'un patriarche orthodoxe s'arrange pour qu'on cache sur une photo la montre de luxe qu'il portait (aurait-il eu honte?) , on se dit que , même là , il y a, a minima , de l'incohérence .Ou , pour revenir à Rome , lorsque des cardinaux prennent une position criminelle et ignoble , en dehors de toute "économie" , ds l'affaire de la petite brésilienne de 9 ans violée par son beau-père , il y de cela 2 ou 3 ans , on se dit qu'il vaut mieux refuser en bloc toute autorité à ces gens là . Et que dire de monsieur Tauran , cardinal de son état , spécialiste du "dialogue" entre les religions , qui passe son temps à s'aplatir complètement devant l'islam ? Je reconnais quand même qu'il y a plus de droiture et de solidité chez les clercs et les épiscopes des églises orthodoxes , enfin la russe , au moins . Mais vous savez , chat échaudé criant l'eau froide ...

11.Posté par Tchetnik le 25/04/2014 14:39
Disons que pour assurer sa mission qui est d'apporter le Salut à l'Humanité, l'Église n'a d'autre possibilité d s'incarner dans cette humanité. Parfaite comme Corps du Christ, elle doit néanmoins emprunter les formes finies et imparfaites de notre condition. Le langage en fait parti, et, pour que la Vérité soit vécue et intégrée par les Hommes, encore faut-il qu'elle soit comprise par eux. Le dogme, définition fondamentale, postulat de base sur la réalité de Dieu et du sens de Salut et de sainteté qu'elle donne à l'Homme et à la vie, sert justement à incarner la Vérité dans le langage qui est l'instrument de l'intelligence pour percevoir la réalité visible et invisible de la Création et savoir exprimer de manière claire et logique des liens de cause à effet entre les différents éléments de cette réalité. Dogme qui n'est pas le produit de la spéculation philosophique humaine, mais l'émanation de l'Église, de par les instruments humains qui sont mis à sa disposition pour manifester et mettre en valeur la Vérité.

Il existe des dogmes qui ne sont pas créés selon ce processus établi dans l'Église et qui sont effectivement faux, mais cela n'enlève rien au caractère légitime et indispensable des vrais. Il existe bien des médicaments placebo, voire des escroqueries issues du business des lobbies, cela ne remet pas en cause la médecine en général.

12.Posté par justine le 26/04/2014 13:28
Que sont les dogmes? St Justin écrit:
"Les dogmes sont les vérités éternelles de la Foi contenues dans la sainte Révélation, telles que l'Eglise les garde, les explique et les transmet comme règle divine, vivifiante et immuable du salut.... Ce sont les particularités principales suivantes qui caractérisent les dogmes comme vérités divines 2ternelles : leur révélation divine, leur ecclésialité, leur obligation universelle et leur immuabilité" et la suite (St Justin Popovic, Philosophie Orthodoxe de la Vérité, Dogmatique de l'Eglise Orthodoxe, Tome 1, Introduction, p. 51-100, traduit du serbe par J-L. Palierne, Ed. L'Age d'Homme 1992).

Et qu'est-ce que l'Eglise? "Le Dieu-Homme est l'Eglise.., Sa Tête..., Son hypostase éternelle..., Son Corps..., but universel et signification universelle..., totalité des mystères divins..., le mystère total de l'homme..., le Dieu-Homme prolongé à travers les siècles..., la plénitude divino-humaine... la plénitude du Christ..., atelier de la divino-humanité" (ibid, tome IV, p. 3-9 et la suite).

13.Posté par Tchetnik le 26/04/2014 22:19
""Je reconnais quand même qu'il y a plus de droiture et de solidité chez les clercs et les épiscopes des églises orthodoxes , enfin la russe , au moins ""

-C'est gentil, mais ne reconnaissez pas trop, quand même...

14.Posté par Daniel le 27/04/2014 21:07
Mon pauvre Nicodème, la Russie est membre de l'Organisation de la Conférence Islamique et les rues de Moscou un jour de fin de Ramadan ou d'Aïd sont bondées de musulmans bloquant la rue pour faire leur prière publique... C'est sur Youtube... Poutine défenseur de la Chrétienté, mais regardez qui l'entoure, ou encore écoutez Pierre Hillard sur la question...

15.Posté par Nicodème le 28/04/2014 11:39
http://french.ruvr.ru/2014_04_27/La-Russie-par-dela-l-Europe-8572/

16.Posté par Tchetnik le 28/04/2014 12:53
Il ne faudrait pas non plu juger Vladimir Poutine à l'aune d e l'opinion de quelques hommes comme Hillard, dont les idées, en général intéressantes, ne sont pas toujours fondées.

En l'occurrence les ¸paramètres de présence musulmane en Russie ne sont pas les mêmes qu'en France et n'y ont jamais été les mêmes. Leur présence, plus ancienne, a toujours fait l'objet d'une politique d'assimilation et de respect d'une place garantie par les Empereurs, ce n'est pas nouveau, et pas choquant en soi. Rien à voir avec la déferlante Eurolandaise fomentée par le lobby qui n'existe pas...

Poutine a certainement ses imperfections, mais un homme d'État de son calibre et de sa vision ne se trouve manifestement pas en Europe ni même aux USA.

17.Posté par Vladimir.G: 3 siècles de coexistence pacifique le 28/04/2014 17:15
Aussi bien l'état que l'Eglise russes soulignent régulièrement leur fierté du modèle de relations avec l'Islam depuis l'édit de tolérance de Catherine 2, autorisant la construction de mosquées et l'exercice du culte musulman dans l'empire, jusqu'à nos jours...

Mais nous voilà bien loin de «l'Hosanna ! » catholico-orthodoxe commun au Liban, qui représente lui un modèle de relations fraternelles entre Orthodoxes et Catholiques!

18.Posté par Henry Francis le 24/04/2016 15:54
[...]. Le starets (Silouane ) demanda à l'archimandrite comment il prêchait ? L'archimandrite qui était encore jeune et inexpérimenté s'écria en gesticulant: Je leur dis "votre foi, c'est la fornication. Chez vous, tout est déformé, tout est faux, et vous ne serez pas sauvé, si vous ne vous repentez pas"

Le starets écouta, puis demanda: "Père archimandrite, croient-ils en Jésus Christ, croient-ils qu'il est le vrai Dieu ? Oui, cela ils le croient.

Et vénèrent-ils la Mère de Dieu ? Oui, ils la vénèrent; mais leur doctrine à son sujet est fausse.

Vénèrent-ils les saints ? Oui, ils les vénèrent, mais quels saints peut-il y avoir chez eux depuis qu'ils se sont séparés de l'Eglise?

Ont-ils des offices dans leurs églises, lisent-ils la Parole divine ? Oui, ils ont des offices et des églises, mais si vous pouviez voir ce que sont ces offices en comparaison des nôtres, quel froid, quelle absence de vie.

Et bien, Père archimandrite, leur âme sait qu'ils font bien de croire en Jésus Christ, de vénérer la Mère de Dieu et les saints, de les invoquer dans leurs prières; et vous leur dites que leur foi c'est de la fornication, ils ne vous écouterons pas. Mais dites aux gens qu'ils font bien de croire en Dieu, de vénérer la Mère de Dieu et les saints, d'aller à l'Eglise pour les offices, de prier à la maison, de lire la Parole divine, et le reste. Mais que sur tel ou tel point, ils sont dans l'erreur, qu'il faut corriger cette erreur et alors tout sera bien.

Le Seigneur se réjouira en eux, et ainsi nous serons sauvés par la miséricorde de Dieu. Dieu est Amour; c'est pourquoi toute prédication doit, elle aussi, procéder de l'amour, et alors elle sera salutaire et pour celui qui prêche, et pour celui qui l'écoute. Mais si vous condamnez, l'âme du peuple ne vous écoutera pas, et il n'en résultera rien de bon [...].

(Extrait des propos du « Staretz Silouane » - par Archimandrite Sophrony - édition 1973)

19.Posté par un causeur le 24/04/2016 22:31
Peu importe si les paramètres sont meilleurs ici ou là, ce qui est sûr c’est que le livre qui aurait été parachuté sur la Terre du haut du Ciel par l’archange Gabriel en personne, contient de nombreuses injonctions rigoureusement incompatibles avec les Constitutions européennes. Il n’y a pas que Mein Kampf qui aurait du être interdit.

20.Posté par Vladimir.G: Faut-il interdire la Bible pour ses "nombreuses injonctions rigoureusement incompatibles avec les Constitutions européennes"? le 25/04/2016 14:59
Bien cher Causeur!

Si vous lisez la Bible, vous verrez que, là aussi, il y a "de nombreuses injonctions rigoureusement incompatibles avec les Constitutions européennes."

Je vous suggère de vous inspirer du « Staretz Silouane » rappelé en 18.

Et, bien entendu, un grand merci à Henry Francis pour ce texte particulièrement bien venu!!!

21.Posté par un causeur le 26/04/2016 10:38

Je croyais que c’était la loi néo-testamentaire qui s’appliquait désormais, vous avez certainement lu ce matin de ce Lundi Saint à l’église les 7 premiers chapitres de St Luc.
Notre loi y est exposée on ne peut plus clairement notamment dans Lc,6, 27-49. Y voyez-vous une incompatibilté ? elle a pourtant plus de 2000 ans. Bonne Semaine Sainte.

22.Posté par Tchetnik le 26/04/2016 13:19
@Un Causeur.

Disons que si en effet le préceptes législatifs et cérémoniels de l'Ancien Testament sont dépassés et n'ont plus d'utilité depuis la venue du Christ, les idéaux de vertu qu'ils traduisent (et qu'ils incarnaient pédagogiquement en se dépassant tout au long de l'AT) sont toujours valables.

Les prophéties sont toujours spirituellement utiles aussi.

Mais sur le fameux livre en question, vous avez raison, sauf qu'il vaut mieux dire qu'il est incompatible non avec les "constitutions Européennes" mais avec notre civilisation Chrétienne.

23.Posté par Vladimir.G: "Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes... il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé.… (MT 5:17)" le 27/04/2016 11:10
"Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. 18Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé.… (MT 5:17)"

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