Divine Liturgie à Amiens
Le 5 juillet 2014, à la veille de la Nativité de saint Jean-Baptiste (Ndlr : selon l'ancien calendrier 24 juin / 7 juillet), le diocèse de Chersonèse a célébré à Amiens le saint Prophète et Précurseur, où la partie avant de la tête est conservée depuis plus de huit siècles (1206) dans la capitale de la Picardie.

A cette occasion, sont venus à Amiens Mgr Nestor de Chersonèse, et une délégation du diocèse de Kherson dirigée par l'archevêque Jean de Kherson et de Tauride (Ndlr : diocèse de l'Eglise orthodoxe d'Ukraine / Patriarcat de Moscou).

En ce jour sur l'autel central de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens - église cathédrale du diocèse catholique de Picardie - était le plat contenant la tête de saint Jean-Baptiste, dont les hiérarques célébraient la fête en cette Divine Liturgie.

Concélébraient avec les hiérarques, le recteur de la communauté orthodoxe d'Amiens, du Monastère Danilov à Moscou l'higoumène Hermogène (Ananiev), le directeur du centre de pèlerinage du diocèse de Chersonèse le prêtre Nicolas Nikichine, du père Alexandre Prokopchuk clerc de l'église des Trois Saints Hiérarques à Moscou quartier de Khitrovka, du protodiacre Nicolas Rehbinder et du diacre Antoine Ivachin, clercs du diocèse de Chersonèse.

Participait à l'office plus de 200 pèlerins venus de Paris et d'autres villes en France, Allemagne, Russie, Ukraine, Biélorussie et du Kazakhstan.

Les hiérarques et le clergé ont prié en ce jour (Ndlr : samedi, jour des défunts) le Seigneur pour les âmes des défunts, et particulièrement pour Sa Béatitude le métropolite Vladimir de Kiev (Ndlr: nouvellement décédé).

Après la Divine Liturgie a été proclamée un "Mémoire Eternelle" pour le primat de l'Église orthodoxe d'Ukraine.

Mgr Nestor a alors adressé à l'auditoire une déclaration pastorale dans laquelle il a remercié l'invité de marque - Mgr Jean de Kherson, et les pèlerins venus vénérer l'une des plus saintes reliques du monde chrétien, et a exprimé en la personne de Mgr Jean ses condoléances au plérôme de l'Eglise orthodoxe en Ukraine dans le cadre de la mort de son primat et grand pasteur du peuple ukrainien.

On a ensuite célébré un office d'action de grâce, durant lequel les hiérarques, le clergé et les pèlerins ont pu vénérer le chef de saint Jean-Baptiste.

Divine Liturgie à Amiens
Ensuite, tous les participants ont partagé un repas fraternel, durant lequel la communauté orthodoxe d'Amiens a remercié Mgr Nestor d'être venu à la célébration, qui est devenu une tradition et un événement qu'attendent sincèrement les enfants de l'Eglise orthodoxe russe, résidant en Picardie.

Pendant le repas de fête, Mgr Nestor a eu un dialogue avec les représentants de la communauté locale, ainsi qu'avec les nombreux pèlerins, après quoi, à l'invitation de l'évêque catholique, Mgr. Olivier Leborgne, Vladika a visité l'administration diocésaine du diocèse catholique d'Amiens.

Durant la réunion avec le prélat catholique, à laquelle a assisté l'évêque Nestor a parlé de la dynamique et des caractéristiques des soins de paroisses de l'Eglise orthodoxe russe en France, en Espagne et d'autres pays d'Europe occidentale, ainsi que des plans et des difficultés rencontrées par la jeune communauté orthodoxe d'Amiens. Monseigneur a remercié Mgr. Leborgne pour l'attention et le soutien fournis par le diocèse catholique de Picardie à la communauté orthodoxe. L'évêque Nestor a parlé des activités de la communauté, sa participation active à la mise en oeuvre en collaboration avec les paroisses catholiques d'Amiens d'activités religio-culturels et éducatives.

Pour sa part, Mgr Olivier Leborgne a exprimé sa gratitude à Mgr Nestor de sa visite à Amiens, et a également remercié pour le fait que la présence de la communauté orthodoxe de la capitale de la Picardie à considérablement augmenté l'attention et l'intérêt de la population locale sur les principaux vestiges de la ville - le vénérable chef de saint Jean le Baptiste.


Divine Liturgie à Amiens
Mgr Leborgne a souligné la bonne organisation du pèlerinage orthodoxe à la cathédrale Notre-Dame d'Amiens, qui a été rendue possible grâce aux efforts du représentant local du diocèse de Chersonèse. Entre autres choses, l'évêque catholique a promis de soutenir pleinement le développement et la formation de la jeune communauté orthodoxe d'Amiens.


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 9 Juillet 2014 à 15:02 | 8 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Un témoignage digne de l''''évènement! Vladimir.G le 09/07/2014 18:32
Merci PO et merci "PELERINAGE ORTHODOXE en terre de France".

Je suis entièrement d'accord avec ce qu'écrit Clovis sur une autre fil: "Il faut bien plus honorer et vénérer les Saintes reliques de France et de Navarre, car les catholiques ne le font plus. Au moins une ou plusieurs fois par an, ces saintes reliques nous ont permis la grâce de faire résonner la véritable liturgie dans ces églises qui hélas n'y sont plus habituées."

2.Posté par Que nous assistions un jour au triomphe de la Vérité! Vladimir.G le 11/07/2014 13:41
Ces belles Liturgies célébrées devant de saintes reliques grâce à la bonne entente entre Orthodoxes et Catholiques (comme aussi le pèlerinage à Saintines signalé sur un autre fil) démontrent, à mon sens, que ce rapprochement est béni. Elles témoignent à l'évidence de la véritable Unité de l'Eglise du Christ par delà les déchirures de ces structures trop humaines que sont nos organisation ecclésiale, comme je l'ai écrit ailleurs, et elle accentuent le témoignage orthodoxe, qui est évidement une part essentielle de notre mission ici. Personne ne peut nier que c'est essentiellement le témoignage liturgique qui amène les conversions.

L'utilisation des églises anciennes fait évidement partie de ce projet divin: elle montre que l'Orthodoxie peut palier les erreurs qui ont entrainé la désaffection des catholiques: "la présence de la communauté orthodoxe de la capitale de la Picardie à considérablement augmenté l'attention et l'intérêt de la population locale pour le vénérable chef de saint Jean le Baptiste" a admis Mgr Olivier Leborgne et je veux souligner que cela n'a été possible que grâce au tournant de Vatican II (1)

Prions pour que de tels évènement se multiplient, que les Catholiques "retournent à leurs racines", comme le dit si bien le père Gabriel (2), par la Grâce des reliques qu'ils ont su conserver et que nous assistions un jour au triomphe de la Vérité.


PS: un débat curieux s'est engagé sur un autre fil à propos de la place des reliques, placées sur l'autel comme le montrent les photos. Un autel orthodoxe consacré doit en principe contenir des reliques et les antimensions russes en contiennent systématiquement. Donc pas de Liturgie orthodoxe sans reliques sur l'autel et y placer une relique aussi importante que le chef de St Jean, plutôt que de la laisser sur le côté ou dans la sacristie, me semble une marque de déférence tout à fait évidente...


(1) Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Vatican-II-et-l-Eglise-orthodoxe_a3551.html
(2) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Pere-Gabriel-Bunge-Nous-devons-retourner-a-nos-racines_a3808.html


3.Posté par Daniel le 11/07/2014 17:29
Vladimir: " Elles témoignent à l'évidence de la véritable Unité de l'Eglise du Christ par delà les déchirures de ces structures trop humaines que sont nos organisation ecclésiale"

Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie dont Vladimir se réclamait dans d'autres messages, dit tout le contraire:

"2.4. L'Église orthodoxe ne peut admettre la thèse selon laquelle, en dépit des divisions historiques, l'unité de principe, l'unité de fond des chrétiens n'aurait pas été détruite. Selon cette théorie, l'Église coïnciderait avec l'ensemble du "monde chrétien", et l'unité chrétienne existerait par dessus les barrières dénominationnelles, la division des Églises n'affectant que le niveau imparfait des relations humaines. L'Église, affirme-t-on, demeure une, mais cette unité se manifeste insuffisamment dans des formes visibles. Dans ce modèle d'unité la tâche des chrétiens est comprise non comme le rétablissement d'une unité perdue, mais comme la manifestation d'une unité subsistant d'une manière inamissible. Ce modèle répète la doctrine protestante de "l'Église invisible".

http://orthodoxeurope.org/page/7/5/2.aspx

4.Posté par "Une des formes de collaboration les plus prometteuses avec l''''Église catholique romaine est l''''affermissement des liens régionaux existants avec les diocèses et les paroisses catholiques" Vladimir.G le 11/07/2014 21:05
Ah bien cher Daniel,

Citation pour citation,

Même document, annexe:

Relations avec l'Église catholique romaine

Le dialogue avec l'Église catholique romaine est fondé et doit rester fondé à l'avenir sur le maintien de la succession apostolique des ordinations. En même temps il apparaît indispensable de prendre en considération le caractère du développement des bases doctrinales et de l'ethos de l'Église catholique romaine qui va assez souvent à l'encontre de la Tradition et de l'expérience spirituelle de l'Église Ancienne.

Le dialogue théologique avec l'Église catholique romaine doit se poursuivre parallèlement à l'examen des problèmes les plus considérables affectant les relations bilatérales. Les sujet le plus brûlants à l'heure actuelle demeurent la question du prosélytisme et le problème uniate. Actuellement et dans un futur proche, une des formes de collaboration les plus prometteuses avec l'Église catholique romaine est l'affermissement des liens régionaux existants avec les diocèses et les paroisses catholiques. Une autre forme de collaboration pourrait être la création ou le développement des liens existant déjà avec les Conférences épiscopales catholiques.

5.Posté par Daniel le 11/07/2014 23:19
Dire "le caractère du développement des bases doctrinales et de l'ethos de l'Église catholique romaine qui va assez souvent à l'encontre de la Tradition et de l'expérience spirituelle de l'Église Ancienne" est tout le contraire de dire "la véritable Unité de l'Eglise du Christ par delà les déchirures de ces structures trop humaines". Le document parle bien de différences doctrinales que vous voulez réduire à des questions humaines.

6.Posté par justine le 12/07/2014 20:50
A noter au sujet de cette partie de l'annexe que cite Vladimir que curieusement, elle ne figure ni dans la traduction grecque ni dans la traduction anglaise. Il faudrait verifier selon l'original russe ce que signifie reellement cette phrase: "Le dialogue avec l'Église catholique romaine est fondé et doit rester fondé à l'avenir sur le maintien de la succession apostolique des ordinations." Car l'Histoire de l'Eglise comporte bien des exemples que la succession des ordinations ne suffit pas a etablir la succession apostolique. Combien d'heretiques etaient dans la succession canonique des ordinations et pourtant briserent la succession aspostolique par leurs heresies!

7.Posté par Vladimir.G: «Radio Vatican»: "Les communautés catholiques de nombreux pays européens mettent leurs églises à la disposition des fidèles orthodoxes" le 24/10/2014 10:26
Interview du métropolite Hilarion de Volokolamsk à « Radio Vatican »
Extrait

Q Les communautés catholiques de nombreux pays européens mettent leurs églises à la disposition des fidèles orthodoxes, y compris des fidèles de l’Église orthodoxe russe. En Russie, en Ukraine et en Biélorussie, il y a des communautés catholiques qui n’ont pas d’église, alors qu’il existe une église orthodoxe dans la localité. Cette pratique pourrait-elle être appliquée dans le sens inverse ?

Dans chaque cas concret, la question doit être résolue en tenant compte des exigences de la pastorale, des dispositions des fidèles, et nous devons être certains que l’implantation d’une communauté sur la base d’une autre ne fera pas tort aux deux et ne sera pas cause de conflits et de malentendus entre les différentes communautés.

8.Posté par Cathédrale d’Amiens : les joyaux du « trésor » retrouvent la lumière le 20/01/2016 16:57
Après 20 ans de travaux, le « trésor » de la cathédrale d’Amiens est de nouveau accessible au public. Une collection d’une richesse exceptionnelle, tant artistique qu’historique, composée d’objets de culte et de reliquaires considérés comme des chefs-d’œuvre de l’orfèvrerie médiévale.

La cathédrale d’Amiens, construite entre 1220 et 1269, abrite en son sein des joyaux. Le trésor, l’endroit où sont conservés les objets liturgiques, resté fermé durant 20 ans pour cause de travaux, révèle enfin de nouveau toute la beauté des pièces qu’il abrite. Des calices, des couronnes, des croix, des bijoux et des vêtements sacerdotaux, objets du culte précieux qui témoignent de l’immense savoir-faire des orfèvres du Moyen Age.

Une salle du trésor entièrement repensée pour accueillir le public qui peut découvrir derrière des vitrines ces pièces exceptionnelles. Un trésor qui se mérite, l’accès est limité à 20 personnes par visite d’une quarantaine de minutes. Avec plus d’un demi-million de visiteurs en 2015, il faudra sans doute s’armer de patience pour entreprendre cette plongée au cœur de l’Histoire.

Pièce maîtresse du trésor, la relique du crâne de Saint Jean-Baptiste, le cousin du Christ, rapportée de Croisade en 1206. 15 ans plus tard, pour lui offrir un écrin digne de son importance, on entreprend la construction de la cathédrale. Et pour accueillir les pèlerins venus de toute l’Europe, il faut voir grand, Notre-Dame d’Amiens deviendra la plus vaste cathédrale de France.

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