Du mensonge à l’infarctus
Par le père Jean Valentin Istrati (prêtre roumain)

Si vous voulez ne plus éprouver de douleurs cardiaques commencez par aimer de tout votre cœur, prier et éprouver de la joie pour tous les humains.

Nous vivons dans un monde dans lequel les nouvelles technologies proclament avoir maîtrisé la matière.

Cela n’empêche en rien les hommes de souffrir des séquelles de la désobéissance d’Adam : elle a conduit à la fragilité de notre être et à la corruption qui suit la mort.Il y a longtemps que nous avons franchi le mur du son, que nous allons dans l’espace, nous sommes prêts d’avoir épuisé les ressources naturelles de notre planète.

Nous voilà aptes à faire tenir des macro bibliothèques dans un objet qui fait la taille d’une boîte d’allumettes.Nous restons ébaubis en contemplant le ciel étoilé et nous scrutons les ossements des dinosaures en éprouvant une indicible nostalgie du lointain passé. Notre vie ne s’en trouve pas de meilleure qualité.

Du mensonge à l’infarctus
Toute autres choses égales cette vie n’est en rien plus belle que celle que menaient nos ancêtres. Malgré les inouïs progrès obtenus en génétique, en pharmacologie, en biologie moléculaire nous ne nous sommes pas rapprochés les uns des autres.

Nous communiquons d’écran à écran, souvent éloignés l’un de l’autre par des milliers de kilomètres. Comment ne pas conclure que la science, le progrès, la technique, la vitesse, l’omniprésence de l’information n’ont pas conféré la moindre plus-value à notre bonheur, à notre bien-être, à notre amour, ce n’est que trop souvent précisément le contraire.

Récemment j’ai eu connaissance d’une étude de l’OMS portant sur la morbidité dans le monde. J’ai été étonne de voir que la première cause de mortalité dans le monde sont les maladies cardio-vasculaires. Mais peut-on parler de « mort naturelle », quel que soit l’âge où elle survient. Quelles sont les raisons qui font qu’un cœur flanche ? Quel est le sens caché de ces maladies ? Les médecins se réfèrent aux modes de vie : sédentarité, obésité, diabète, stress, pollution. Ces facteurs, d’autant plus quand ils sont conjugués dérèglent la circulation sanguine. Le moteur de notre organisme, notre cœur s’en trouve à la longue affaibli.

Il y a une quinzaine je me trouvais dans une station service où j’ai vu un réparateur frapper de toutes ses forces une pièce en métal avec un immense pilon. Le fracas m’était intolérable. Je lui ai crié : « Ce vacarme me fait mal au cœur ! ».

Un contre-maître que je connaissais pour être une personne très croyante m’a remarqué : « De nos jours tout le monde souffre du cœur car nous ne vivons pas comme il le faut. Nous sommes mis à systématiquement mentir à notre cœur. Nous nous imaginons tous être bons, durs à la tâche, fidèles en amitié. En réalité nous ne faisons que feindre. Mais nos cœurs, quotidiennement blessés par le mensonge ne tiennent plus le coup ».

Du mensonge à l’infarctus
En effet, la vie d’une personne qui n’est pas mue par une foi active et profonde revient à un mensonge constant : à commencer par le sourire feint que nous adressons à une voisine agressive et jusqu’à notre faire semblant dans les réunions de travail, des airs que nous prenons en conversant avec nos supérieurs et même avec nos proches. Celui qui a le cœur pur voir la lumière partout et toujours, il illumine le monde qui l’entoure.

Un bienheureux dont le cœur est pur est à même d’éclairer les ténèbres, de transformer l’eau en vin, la nervosité en désir de sainteté, la cupidité en générosité, le désir charnel en amour sacrificiel et la mort en vie. Le Christ nous donne l’image suprême d’un cœur pur. Il est pour toujours le Cœur vivifiant de l’humanité. C’est l’amour des hommes qui L’a a conduit en enfer afin de rétablir en l’homme la dignité d’un fils de Dieu.

Aussi, si vous souhaitez ne plus jamais ressentir des douleurs au cœur mettez vous à aimer de tout votre cœur. Protégez les faibles, compatissez aux douleurs de ce monde. Cessez d’être envieux et mettez vous à vous réjouir du bonheur des autres. Et en y mettant tout votre cœur, priez pour tous les hommes. Le seul infarctus qui vous guettera sera alors celui de la mort et de la disparition du mal dans votre cœur. Vous ne respirerez que l’air pur de l’authentique amour de Dieu.

Traduction Larissa pour "PO"
Pravoslavie.ru

p. Jean Valentin Istrati
: pour votre recherche et
Une caméra vidéo camouflée dans nos âmes

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 17 Février 2020 à 10:00 | 5 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Nicodème le 17/02/2020 09:46
Oui , c'est remarquable ce lien sémantique existant ds de nombreuses langues , au moins européennes entre le coeur physique , et le "coeur" , siège des sentiments . Serait-ce qu'il y ait vraiment un lien psychosomatique ?

De fait , les émotions violentes sont capables de faire flancher le coeur d'un sujet déjà fragilisé . On touche là les liens mystérieux entre le corps , l'esprit et l'âme , que l'esprit grec a tendance à séparer , tandis que la mentalité hébraïque les globalise dans le terme "bazar" .

Traduit en grec par "la chair et le sang" (on lira à ce sujet avec profit l'excellent ouvrage de Claude Tresmontant "Le Christ hébreu" ). .D'où les difficultés pour comprendre l'eucharistie autrement que littéralement . Prière de ne pas aller chercher les fagots tout de suite , merci ...

2.Posté par Didier VEILLAT le 17/02/2020 16:42
Que ne dit-on pas les choses en entier. A celui qui a le cœur physique malade, il est épargné bien des vicissitudes et peut-être est-ce autant une grâce qu'un mal. « La bonne santé spirituelle comme engendrant la bonne santé du cœur » est par contre une proposition hallucinante dans la condition mortelle qui est la nôtre, c’est tout aussi valable pour les autres organes d’ailleurs. Quelques coups de bistouri et le cœur fonctionne à nouveau et on peut repartir au ski... La réciproque voudrait que la mort sans maladie ou à un âge très avancé soit un gage d’une grâce. Je crois que non, et heureusement ; cela signifierait alors qu’il y a coïncidence entre la grâce de l’Esprit et la mécanique de ce monde. De la même manière, il est impossible de mettre la bonne santé du cœur ici-bas comme récompense spirituelle à la prière. Et il faut expliquer plus complètement le sens de la maladie ici-bas, sans quoi on fait fausse route. La bonne santé physique comme « étalon spirituel » est somme toute inquiétante parce qu’elle ignore le sens historique de l’Écriture et du monde et les détournent de leur centre; elle met de côté le premier sauvetage réalisé, en vue de la Prophétie : pour que l’homme ne restât pas éternellement dans la mort, donc en bonne santé mécanique, il fût revêtu de tuniques de peau par l’Éternel : donc, la mauvaise santé n’est pas issue de la chute mais issue de ces tuniques de peau : la condition de sortie du monde de la mort par la mort. La prophétie, la Volonté du Père est réalisée ensuite par l’Incarnation du Fils qui assume volontairement et dans l’angoisse, cette maladie de l’âme, la sortie de la mort par la mort et est ressuscité Par l’Esprit-Saint, l’hypostase incarnante et résurrectante qui veille à l’infini même de Dieu. Quelle sublime victoire ! Sans la maladie et sans la mort, il ne faut jamais l’oublier, nous serions enfermés dans un mauvais infini, celui de la mort et de la folie. Je l’ai déjà écrit, la mauvaise santé fait revenir l’âme à elle. Donc, et contrairement à ce qui est dit en général dans les explications à ce propos, la maladie est aussi une grâce parce qu’elle contredit dès après le péché originel la mécanique de la mort éternelle. Ne pas le dire est aussi grave que d’affirmer le contraire.

"Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un esprit brisé: O Dieu! tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit." (Psaume 51)

Le cœur physique étant au (et non pas 'le') centre mécanique du corps, étant l'organe que l'on sent le plus dans sa mécanique inexorable, étant le "référent" médical du décès médical, sous la gouverne du système dit "sympathique", il en a été fait le centre des activités de l'âme. Or l'âme n'est pas charnelle. Avec le souffle, le cœur est le symbole de la présence de la vie en nous dans pratiquement toutes les civilisations; cette universalité est compréhensible compte-tenu de son rapport étroit avec la mécanique visible de la mort par l'arrêt des activités cardio-respiratoires, certes. Mais la vie est un mystère qui recouvre très largement toute cette mécanique.

Le centre des activités affectives et physiques de la mécanique humaine est le cerveau, non le cœur. Mais lui non plus n'est pas le centre spirituel de l'être. Ce que nous appelons "cœur", quand nous pensons à la vie spirituelle, vient de Dieu et n'est pas du corps physique. Venant de Dieu, il nous est inaccessible, mais il accède à nous par la grâce.

Faut-il en déduire qu'un bon cancer est mieux qu'un infarctus?

3.Posté par Nicodème le 18/02/2020 11:30
@Didier Veillat : visiblement , vous ne m'avez pas compris . Vous répondez , mon cher , à des choses que je n'ai pas dites . Et j'avoue que ça m'emm.. de me lancer dans une longue polémique , d'autant que sur le fond , tout ce que vous dites est bien connu et vous n'avez pas tort . Mais encore une fois , vous m'avez lu , et vous avez compris autre chose , tant est grand , je le crains , votre désir de démontrer que j'aurais eu tort . Peut-être à cause de notre opposition sur l'attitude à avoir envers la Russie ... , et , par conséquent sur le PM (non , pas le pistolet mitrailleur) . Va savoir . Nous ne méditons pas assez la fameuse prière de St Ephrem , moi le premier .

4.Posté par Didier VEILLAT le 18/02/2020 19:54
Cher Nicodème,
Ce n'est pas à vous que je répondais, sans quoi je l'eusse précisé, mais à l'article. Je vous ai bien lu et n'ai aucun désaccord avec vous!
Je suis parfaitement votre idée quand au lien sémantique dont vous faites état, cette manifestation d'une universalité des expériences.
Bien en XC

5.Posté par Nicodème le 19/02/2020 10:32
@Didier : décidément , plus parano que moi , tu meurs ! ..:-(

Bien en XC

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