Enfin une place Soljenitsyne à Paris
Dans un communiqué, le groupe Centre et Indépendants se réjouit, par la voix de Jérôme Dubus, élu dans le 17e arrondissement, de pouvoir voter (lors du Conseil de Paris de février 2012) l’adoption du nom de Alexandre Soljenitsyne pour dénommer le jardin situé sur le terre-plein central de la Porte Maillot, à cheval sur les 16e et 17e arrondissements : « C’est un honneur pour notre arrondissement d’accueillir une telle dénomination » , affirme le conseiller de Paris qui ajoute : « C’était devenu l’arlésienne. Nous craignions que notre vœu voté en Conseil de Paris en septembre 2008 et que nous avions du réitérer en juillet 2010 n’eût été enterré. Voilà enfin une juste reconnaissance pour la mémoire de cet écrivain majeur du XXe siècle, Prix Nobel de littérature 1970. Ce jardin va devenir, d’une certaine façon, un lieu de recueillement à la mémoire des millions de morts de l’idéologie communiste, notamment ceux qui ont péri en ex-URSS.

Nous sommes heureux de voir le maire de Paris accéder à notre souhait malgré la réticence de certaines composantes de sa majorité puisque seuls les Verts et une partie du PS avaient soutenu l’opposition dans sa démarche. » A noter toutefois que le terre-plein central disparaîtra si le projet « Axe Majeur« qui prévoit l’enfouissement de la RN13 et la création d’un axe ralliant les Tuileries à la Défense est, après les travaux de prospection toujours en cours, mis en œuvre…Suite Par Eric Martin NDF
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Un jardin situé sur le terre-plein central de la porte Maillot portera le nom du Prix Nobel de littérature.


Le groupe NC du Conseil de Paris est donc ravi de "pouvoir enfin voter l'adoption du nom de Alexandre Soljenitsyne pour dénommer le jardin situé sur le terre-plein central de la porte Maillot à cheval sur les 16e et 17e arrondissements".
"Voilà enfin une juste reconnaissance pour la mémoire de cet écrivain majeur du XXe siècle, Prix Nobel de littérature 1970", ajoute M. Dubus.Ce jardin, "un bel espace ovale de 16 125 m2 aménagé en 1974" va devenir selon lui "un lieu de recueillement à la mémoire des millions de morts de l'idéologie communiste, notamment ceux qui ont péri en ex-URSS". Suite ICI

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 8 Février 2012 à 16:57 | 8 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par vladimir le 08/02/2012 18:15
Contrairement à ce qu'écrit l'AFP (http://lci.tf1.fr/filnews/france/une-place-soljenitsyne-a-paris-votee-malgre-de-fortes-reticences-6972339.html) le vote du Conseil de Paris a été clair et sans ambiguïté: "La droite, les verts et le PS ont voté pour." écrit sur son blog Alexis Corbière (PG), qui a orchestré l'opposition au projet.

Dans un billet précédent, dont je n'ai pas envie de donner l'adresse, il écrit un tissu de stupidités (je reprends son vocabulaire!) très caractéristiques de cette "pensée de gauche" que dénonce si bien le père Alexandre Schmemann dans son "Journal". Mais, pour moi, la meilleure remarque sur ce sujet a été celle de feu Yves Montant - "Nous étions cons et dangereux" - et Simone Signoret exprima le sentiment d'avoir été manipulée dans la défense des Rosenberg: "Pendant que je me battais avec la terre entière à propos des Rosenberg, il y avait en URSS des tas et des tas de Rosenberg. Et ceux qui, ici, orchestraient le manège antiaméricain savaient très bien ce qui se passait en Russie soviétique". (cf. http://mondmod.blogspot.com/)

Comme le montre ce vote historique du Conseil de Paris (à majorité de gauche), les c*** de Montant sont enfin minoritaires, mais les aboiements de cette extrême gauche ultra-minoritaire sont toujours complaisamment repris par les média.

2.Posté par Alexandre de Miller de La Cerda (commentaire augmenté par rapport au précédent) le 08/02/2012 23:02
"le vote du Conseil de Paris a été clair et sans ambiguïté" (Wladimir) : malheureusement, tout ne fut pas aussi clair lors de ce vote et la dépêche de l'AFP (que je cite plus bas dans son intégralité) rapporte assez fidèlement (pour une fois!) les ambiguïtés des interventions. On peut écouter le débat sur http://event.paris.fr/Datas/conseil/1664/ (vers 2.23)
Celle d'Alexis Corbière constituait une charge contre Soljenitsyne "qui avait sa propre vision des civilisations", et à qui il reproche sa "vision abjecte (sic) de l'histoire de la Russie, son antisémitisme, sa réhabilitation du tsar Nicolas II et de l'Armée blanche dont un chant comportait les paroles - Nous allons tuer les youpins" (re-sic!) »... Et tout ce que Soljenitsyne pouvait contester dans la révolution française », etc. (voyez mon commentaire à propos de la note "France-inter : l'Eglise Russe & le Pouvoir"). Le principal argument de l'auteur de ce projet de dénomination, Jérôme Dubus, pour contrer les oppositions, était une citation de Walesa qui reconnaissait l'aide de Soljenitsyne dans son combat pour la liberté. Le président de séance, Christophe Girard, reconnaissait pour sa part "être très content de ne pas voter". Quant à l'adjointe Fabienne Giboudeaux (qui représentait sans doute l'avis du maire Delanoë, qui a un fond de sympathie pour les Russes blancs côtoyés dans son enfance autour des restes de la flotte à Bizerte), elle a admis "partager les réserves exprimées" tout en demandant de voter pour le vœu : "le public, à la vue du nom de Soljenitsyne, fera plutôt référence à ses romans critiquant le goulag qu'à la fin de la vie de l'écrivain"...
Le débat au Conseil de Paris reflète bien l'opinion des élitocrates qui nous gouvernent, en particulier la gauche qui a célébré quasi unanimement le combat de Soljenitsyne contre « le stalinisme ».
Cependant, au-delà de sa critique du goulag, c’est à toute révolution que s’attaquait l’écrivain : « toute révolution déchaîne les instincts de la plus élémentaire barbarie ». D’où, en 1993, sa présence à l’inauguration du Mémorial aux victimes vendéennes de la Terreur.
Du coup, les accusations d’antisémitisme, jointes à celles de « conservatisme » (L’Huma), de rêve d’une « Russie passéiste et obscurantiste » (Libé) ou à celles, plus feutrées, du Monde, qui souligne son « côté traditionaliste, voire réactionnaire, russophile, voire nationaliste », contribueront dès lors à ignorer, voire déboulonner la statue du « géant » qu’on semblait admirer. D'autant plus que, dès 1979, Soljenitsyne taxait la démocratie libérale de « bazar mercantile » qui ne valait pas mieux que le « bazar idéologique de l’Est » et ajoutait : « Les hommes ont oublié Dieu, tout vient de là"...
Décidément, Soljenitsyne avait franchi la ligne jaune, plus que ne pouvaient supporter les maîtres à penser et les directeurs de conscience qui prétendent gouverner nos âmes !
Est-ce par hasard que, la veille, l’ordre du jour du Conseil de Paris incluait la demande (V52 M) émise à l’initiative du groupe UMPPA visant à l'attribution d'une voie de Paris en hommage à Irène Némirovsky ?

Voici, maintenant, le texte de la dépêche de l'AFP dans son intégralité :
Une place Soljenitsyne à Paris votée malgré de fortes réticences à gauche
PARIS (FRA), 07 fev 2012 (AFP)
Le Conseil de Paris a voté mardi sans enthousiasme l'attribution du nom d'Alexandre Soljenitsyne à une place Porte Maillot (XVIe), un élu du Parti de gauche déplorant ce choix car l'écrivain était "clairement antisémite" et, selon l'adjoint PS à la culture, "passablement homophobe".
La demande d'une place au nom du célèbre écrivain russe émanait d'un élu du Nouveau Centre Jérôme Dubus selon lequel Alexandre Soljenitsyne était "un brillant visionnaire".
Si l'homme de lettres a été "victime d'une dictature indiscutable", a réagi Alexis Corbière (PG), c'est "une erreur absolue d'en faire un symbole de la liberté".
"Il était clairement antisémite et nostalgique de la monarchie tsariste et violemment opposé à la Révolution russe et française", s'est indigné Alexis Corbière.
"Et il a été passablement homophobe", a renchéri l'adjoint PS à la culture Christophe Girard, présidant l'hémicycle, qui s'est dit "pas mécontent de ne pas voter" la délibération.
"Voilà enfin une juste reconnaissance pour la mémoire de cet écrivain majeur du XXe siècle, Prix Nobel de littérature 1970", avait argué M. Dubus dans un communiqué.
phi/pg/bfa

3.Posté par Marie Genko le 09/02/2012 09:21

Merci, Aexandre, pour ce magistral message!

Vous dressez bien le constat de notre société Française et de ceux qui nos gouvernent!
Il y a cent ans la laïcité républicaine se donnait une image vertueuse dans la ligne des stoïciens!
Aujourd'hui elle est le reflet d'un relachement des moeurs sans précédent dans l'Histoire de France.

Pourtant c'est bien un favori du général de Gaulle qui écrivait il n'y a pas si longtemps:

"Le XXIème siècle sera religieux, ou il ne sera pas" (André Malraux)

En supposant qu'il ait eu raison, sommes nous tous appelés à disparaître?



4.Posté par vladimir le 09/02/2012 21:17
Nous ne connaitrons la répartition des votes que dans 15 jours, lors de la publication du compte rendu, mais nous pouvons en avoir une idée par ce qu'écrit sur son blog Monsieur Corbière: "Ce matin à l'occasion du Conseil de Paris, ma position fut battue et il y aura donc une Place Soljénitsyne à Paris. La droite, les verts et le PS ont voté pour..." Le Conseil de Paris compte 163 membres repartis en cinq groupes politiques: Communiste et élus du parti de gauche, Europe Ecologie – Les Verts et apparentés, Socialiste, radical de gauche et apparentés, Union pour une majorité de progrès à Paris et apparentés, Centre et Indépendants, Élus non inscrit. Le groupe "Communiste et élus du parti de gauche" compte 10 membres (1).

Si Monsieur Corbière dit vrai, il y a donc environs 150 conseillers qui ont voté pour et 10 contre (aux absents et abstentions près). Je considère cela comme un vote clair et sans ambigüité. Il est évident que, il y a cinquante ans, dans cette période dont parlent mes citations de Yves Montant et Simone Signoret (1950-52), un tel vote était impensable et cela montre un réel progrès. Mais je rejoins Alexandre pour constater que la prégnance de cette "pensée de gauche" sur les "maitres à penser" occidentaux est telle que l'AFP donne plus d'importance aux criailleries de ces ultra-minoritaires qu'au vote écrasant de la majorité; et les habituels média de gauche (l'Huma, Libé…), avec le CRIF, reprennent complaisamment ce communiqué pour en faire un véritable fait… purement médiatique!

(1) cf. http://www.paris.fr/politiques/Portal.lut?page_id=6731&elected_official_directory_id=-1&document_id=&portal_component=20&document_type_id=6&seq=0&actorlastname=&actorgender=&actormandate=&actorpoliticalgroupid=26&actordistrictnumber=&detailed_search=Afficher+les+r%25E9sultats

5.Posté par Gueorguy le 10/02/2012 11:37
@1 - Vladimir

Vladimir, je l'espère, me pardonnera si il a la perception d'un coup de pub. Ce qui n'est sincérement pas le cas. Mais dans la mesure où il évoque la dénonciation par le père Alexandre Schmemann, dans son journal, de ces "pensées de gauche", je me permets de proposer le lien, ci-dessous, vers vers une contribution publiée sur le forum de l'ACER-MJO où je mentionne explicitement les extraits utiles du journal du père Alexandre.

6.Posté par vladimir le 10/02/2012 22:09
Bien cher Gueorguy,

D'abord un grand MERCI pour ces extraits: c'est exactement à cela que je me référais. Je trouve que ces analyses du grand penseur qu'était le père Alexandre éclairent particulièrement bien cette domination de la "pensée de gauche" sur les intellectuels occidentaux, et tout particulièrement français, de l'immédiat après-guerre à la fin des années 1980. Il me semble que la "Chute du Mur" a ouvert bien des yeux et, comme je l'ai écris, ce vote du Conseil de Paris en est une illustration. Mais les élucubrations de ceux qui restent encore "cons et dangereux", comme l'a si bien dit Yves Montant, et la place démesurée que leurs donnent des médias complaisants montrent que la libération des esprits est loin d'être achevée.

7.Posté par Perplexio le 11/02/2012 10:27
Soyons réalistes. La mémoire du grand homme ne méritait donc pas mieux que cet espace ingrat auquel accéder relève de l'exploit dangereux ? Qui est surplombé d'une écrasante et sinistre façade au cœur d'un nœud routier d'accès au périphérique ? Un "jardin" ? ... infréquenté ... et pour cause : il s'agit rien moins que du terre-plein central d'un rond-point bruyant et pollué, un grand nulle-part dont personne ne voulait.

Oui, si cet espace difficile reste en l'état, Alexandre Soljenitsyne méritait mieux !

A moins que la Mairie de Paris ait les moyens de voter des crédits pour aménager et entretenir un hectare-et-demi, et surtout pour édifier une passerelle de désenclavement de cette friche onéreuse à apprivoiser. Ce n'est pas mission impossible mais ce n'est pas dans la poche.

8.Posté par vladimir le 12/02/2012 12:16
On peut toujours trouver le verre à moitié vide, mais je préfère considérer les progrès accomplis dans la libération des esprits: si on érige encore des statues à Lénine et Mao à Montpellier, cela provoque un tollé et Paris honore Soljenitsyne. J'y vois clairement un symbole, mais la route est encore longue: à quand un monument aux victimes du bolchévisme au milieu de la place Soljenitsyne? C'est à nous d'en promouvoir l'idée contre les Alexis Corbière, Christophe Girard et successeurs de Georges Fresh de tout poil qui oseraient encore parler du "bilan globalement positif" du bolchévisme!

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