GRECE: séparation de l'Église et de l'État ?
Alexis Tsipras interrogé sur le réseau social Twitter au sujet de la séparation de l'Église et de l'État défendue par son parti ne s'est pas engagé outre mesure. "Une rationalisation de la relation est nécessaire", a-t-il évasivement répondu. Pour Georges Patronos, "Syriza au pouvoir n'osera pas entreprendre la séparation de l'Église et de l'État. La société grecque est encore régie par l'orthodoxie et elle n'est pas prête à un tel changement".

"Syriza" aura besoin de l'Église si, comme il s'y est engagé, il veut mettre fin à la "crise humanitaire" dans les premiers mois de son mandat. Non séparée de l'État, l'Église orthodoxe autocéphale de Grèce est omniprésente et omnipotente, à tel point qu'elle continue à échapper à l'impôt et donc au programme de rigueur imposé à la population depuis dix-huit mois. Un statut privilégié qui dérange une partie de l'opinion publique, à l'heure où la Grèce traverse l'une des plus douloureuses crises de son histoire moderne.

La puissante Église orthodoxe, protégée par la Constitution et financée par l'État, échappe à l'impôt!
Dans son programme, le "Syriza" affirme qu'il mettra fin aux exonérations fiscales nombreuses en Grèce. Mais les discours virulents d'Alexis Tsipras et d'autres membres du parti se dirigent davantage contre les oligarques, notamment les armateurs, que contre l'Église. Or, le clergé, selon des estimations circulant dans la presse grecque, possède une fortune variant de 700 millions à 2,5 milliards d'euros. Suite

"La Grèce est le seul État au monde où l'orthodoxie est la religion officielle. Donc, tous les prêtres sont des fonctionnaires rémunérés par le ministère de l'Éducation et des Cultes. Cela signifie que l'État grec débourse 350 à 400 millions d'euros par an pour payer les salaires des 8 500 prêtres et 82 dignitaires, sans compter les retraites du clergé. Et ce alors que l'Église est très riche", affirme Giorgos Kirtsos

Lire aussi: Sous le titre « Église et État en Grèce, vers un nouveau concordat ? », le périodique britannique « The Economist » analyse les conséquences d’une possible victoire en Grèce du parti de la gauche radicale « Syriza » dirigé par Alexis Tsipras SUITE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 14 Février 2015 à 12:13 | 24 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par justine le 14/02/2015 21:09
Vladimir (sans doute c'est à lui qu'on doit cet article, dont une partie au moins date de 2011) nous abreuve encore une fois des inepties du "Point" qui s'alimente, semble-t-il, chez les sempiternels calomniateurs de l'Eglise en Grèce.

On se lasse de répondre toujours aux memes affirmations inexactes. Faisons-le toutefois, brièvement, car si les calomniateurs espèrent enfoncer le clou de leurs mensonges par la répétition, peut-etre en répétant la vérité, on parviendra enfin à les extirper.

1. L'Eglise de Grèce n'est pas financée par l'Etat, mais par ses fidèles. Les pretres sont payés par l'Etat en compensation pour le don, par l'Eglise à l'Etat d'une part, et pour la confiscation par l'Etat de la majeure partie de la propriété foncière del 'Eglise d'autre part, au début du 20e siècle, quand il s'agissait d'accomoder les deux millions de réfugiés grecs d'Asie Mineure (la plupart de ces terres données ou confisquées aboutirent, d'ailleurs, comme on sait, dans d'autres main que celles des réfugiés...). Comme cette perte de terres et donc de revenus mettait l'Eglise dans l'impossibilité de payer ses pretres, l'Etat grec s'est engagé de pourvoir à leur salaire, ce qui n'etait que juste. Aujourd'hui, on discute de départager les choses, mais alors l'Etat doit rendre à l'Eglise les terres, ce qui pose de nombreux problèmes.

2. L'Eglise n'échappe pas à l'impot, mais paie des impots comme tout le monde, chaque metropole, chaque monastère et bien sur le clergé lui-meme, et ceci meme de manière excessive et injuste, car l'Eglise n'est pas une entreprise commerciale, mais la plus importante institution de bienfaisance de la Grèce, bien plus importante que les services sociaux de l'Etat! Et à cause justement de cette imposition excessive, bien des métropoles ont été contraintes de fermer des institutions charitables ou de réduire leurs prestations, et quant aux monastères, le régime fiscal actuel les asphyxie littéralement. Si l'Eglise peut, en ce temps de crise, distribuer encore de la nourriture aux pauvres, c'est uniquement à cause des dons de la part des fidèles et de leur travail volontaire.

3. Les chiffres avancés par le "POint" de 700-2500 millions d*euros ne representent évidemment pas la fortune du clerge (comment donc une telle fortune pourrait exister quand les pretres touchent entre 700 et 1500 euros par mois et l'Archeveque 2500?!), mais la valeur de la propriété foncière qui reste à l'Eglise, et dont une grande partie est d'ailleurs bloquée par des litiges avec l'Etat et ne peut etre mise en valeur.

4. Syriza a promis d'abolir l'évasion fiscale et les exonérations injustes, et nous savons bien qui cela vise: certes pas l'Eglise, mais la soi-disante "elite" des oligarches, laquelle depuis des décennies parasite le pays et ses richesses, tissant ce feutre de corruption qui devore non seulement la Grèce, mais tous les pays d'Europe (pour ne parler que de ce continent).

5. L'Eglise n'a rien à craindre d'un gouvernement qui recherche sincèrement la justice, la transparence, l'integrité et le bien commun de toute la nation. En fait de politique anti-chrétienne et anti-Eglise, ce sont les gouvernements précédents qui ont battu les records (légalisation des avortements, de la libre cohabitation, du mariage civil, de l'incinération des défunts, abolition du repos du dimanche, interdiction de sonner les cloches, limitation extreme du nombre des consécrations de nouveaux pretres, insuffisantes pour remplacer ceux qui vont à la retraite et les décédés, imposition excessive des métropoles et des monastères, notamment aussi ceux du Mont Athos, ruine de l'enseignement orthodoxe dans les écoles, abolition de la confession des élèves, légalisation de mille et une sectes étrangères , la cabbale politique contre le Saint Monastere de Vatopedi, etc. etc. ). Si bien qu'on se dit aujourd'hui: peut-on faire pire? Peut-on mieux soutenir l'oeuvre destructrice des ennemis de l'Orthodoxie? Non, ce n'est pas Syriza qui met en danger l'Eglise Orthodoxe. Ce sont plutot ceux qui avec leurs projets "planétaires" veulent réduire l'Orthodoxie aux dimensions de ce "lit de Procruste" moderne qui s'appelle écuménisme.

2.Posté par Vladimir.G.: merci Justine le 15/02/2015 11:07
Cet article, auquel je n'ai pas participé, n'apporte en effet rien de neuf et vos précisions sont utiles (points 1-4). Le début de l'article est clairement subjectif, tout comme votre point 5 ...

3.Posté par Vladimir.G.: fumée sans feu? le 15/02/2015 16:22
PS: je viens de lire un article de "agionoros.ru" (lien) qui fait état d'une déclaration du ministre de la culture, de l'éducation et de affaires religieuses Aristides Baltas déclarant devant le parlement que la séparation de l'Église et de l'état "est une nécessité" et que les premiers pas en ce sens seront fait sous peu...

S'élevant contre le "mythe" du non paiement d’impôts par l'Église, l'article indique que le montant des impôts payé par l'Église en 2011 a dépassé 12 millions d'euro. Il souligne aussi que l'Église est soumise au programme de rigueur avec une baisse de la rémunération de ses membres et le replacement de seulement 1 départ sur 10 pour le clergé rémunéré par l'état, ce qui entraine "un manque aigu de prêtres paroissiaux dans certaines régions du pays." Et l'article insiste sur le rôle social crucial de l'Église pour assister la population la plus vulnérable.

4.Posté par justine le 15/02/2015 20:20
Pardonnez-moi de vous avoir incriminé sans raison. Quant à la fumée et au feu:

La séparation Eglise-Etat est en discussion depuis longtemps en Grèce. Les avis sont partagés. Certains hiérarques sont pour, disant qu'ainsi l'Eglise retrouvera son indépendance (car sous les gouvernements précédents, elle était par trop souvent soumise au dictat de ceux-ci dans bien des domaines de son activité), d'autre sont contre, disant que cela est contre la tradition. Le grand problème d'une séparation, c'est, comme indiqué au commentaire 1, le retour de la propriété foncière de l'Eglise à celle-ci, afin de pouvoir remunérer le clergé. Quant au nouveau gouvernement, son programme prévoit de rendre les relations Etat-Eglise plus substantielles, c'est à dire une coopération plus fructueuse pour le bien de toutes les parties concernées.

5.Posté par Vladimir. G: il n’est pas question que soient affectés les droits dont dispose l’Église jusqu’à aujourd’hui le 15/03/2015 10:59


L’archevêque d’Athènes a informé les membres du Saint-Synode de l’Église orthodoxe de Grèce au sujet de ce qui a été discuté lors du dîner qu’il a eu à l’archevêché avec Alexis Tsipras, la semaine dernière. L’archevêque a analysé devant les évêques tout ce qui a été discuté avec le Premier ministre au sujet des relations de l’Église et de l’État. Il a en outre déclaré aux membres du Synode qu’il avait reçu des assurances tant de M. Tsipras que des ministres qu’il avait rencontrés (ministre de l’Instruction publique, vice-ministre de l’économie, etc), qu’il n’était pas question que soient affectés les droits dont dispose l’Église jusqu’à aujourd’hui (rémunération du clergé, imposition des propriétés, etc…), et que les différends éventuels qui pourraient surgir seront discutés dans le cadre de la commission commune de l’Église et de l’État.

Source: http://orthodoxie.com/larcheveque-dathenes-jerome-a-informe-le-saint-synode-de-leglise-orthodoxe-de-grece-au-sujet-de-son-entretien-prive-avec-le-premier-ministre-alexis-tsipras/

6.Posté par Vladimir. G: pas de changement dans les relations de l''''Église et de l''''état le 28/03/2015 21:44
Le métropolite de Phthiotide Nicolas a déclaré que, contrairement à ce qui avait été annoncé durant la campagne électorale et à la position proclamée du parti au pouvoir Syriz, "les relations de l'Église et de l'État ne se sont pas détériorées. Nous coopérons autant avec ce gouvernement qu'avec le précédent et ceci est probablement dû au fait que la coalition au pouvoir comprend le parti «Grecs indépendants» qui a déclaré s'opposer à la séparation de l'Église et de l'État."

Le métropolite Nicolas a ajouté que «les dirigeants de l'église sont en alerte. Ils ne croient pas que les radicaux du gouvernement acceptent le statu quo. Il convient de souligner que le processus de séparation de l'Église et de l'État a commencé il y a de nombreuses années et fonctionne en douceur et progressivement, avec l'accord de l’Église sur de nombreuses questions ".

http://www.agionoros.ru/docs/1628.html

7.Posté par Vladimir. G: Alexis Tsipras félicite l’archevêque d’Athènes pour sa proposition d'exploiter la propriété de l’Église pour le bien du peuple et la diminution de la dette du pays. le 19/04/2015 10:50
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a envoyé une lettre à l’archevêque d’Athènes, dans laquelle il félicite celui-ci pour la proposition qu’il a exprimée lors d’une interview récente, à savoir exploiter la propriété de l’Église pour le bien du peuple et la diminution de la dette du pays. L’archevêque, dans son interview télévisée, a déclaré que la propriété immobilière ecclésiastique pouvait être exploitée par l’Église et l’État dans le cadre de l’accord qui a avait été passé avec le gouvernement précédent. Rappelons qu’il avait été constitué par une loi du gouvernement Samaras, une société par laquelle les propriétés de l’Église de Grèce seraient co-exploitées et les revenus y relatifs répartis à hauteur de 50% pour chacune des deux parties, l’Église s’engageant a utiliser les revenus ainsi générés à des fins caritatives. M. Tsipras mentionne que ladite proposition peut être discutée immédiatement dans le cadre de la commission commune Église-État.

8.Posté par L’archevêque orthodoxe d’Athènes appelle son pays à rester « au cœur de l’Europe » le 03/07/2015 11:09
Mgr Hyéronymos II, archevêque d’Athènes, qui évite généralement de se prononcer sur les questions politiques, a pris position sur le référendum.

Quatre jours avant le référendum proposé par le premier ministre Alexis Tsipras sur le plan de sauvetage qu’il négocie avec l’Union européenne, le chef de l’Eglise orthodoxe autocéphale de Grèce, Mgr Hyéronymos II, a ajouté sa voix à ceux qui souhaitent garder des relations avec celle-ci sur des bases saines.

« Mgr Hyéronymos a rompu son silence habituel », mercredi 1er juillet 2015, en appelant les Grecs à rester « au cœur de l’Europe », rapporte Radio Vatican. L’article précise qu’il s’agit là d’« une rare intervention publique de l’archevêque à la voix douce, qui évite scrupuleusement de se prononcer sur la politique et sur les questions controversées en général ».

Mgr Hyéronymos est, selon Radio Vatican, l’une des 85 personnalités nationales appelant à voter « oui » dimanche 5 juillet, autrement dit à accepter les dernières conditions de renflouement des créanciers, aussi difficiles qu’elles puissent être.

9.Posté par Gilles (Bourges) le 04/07/2015 08:14
ne pas s' énerver d' un commentaire conjoncturel sur le" lit de Procruste" , mais rappeler à tous intégrismes ou sectes le sens d' "en France" et , d' une Méditation de Carême , lecture parmi d' autres et de la seconde Epître de Saint-Paul à Timothée , apprendre à ne pas rejeter ni renier le Sens et , de Sa Croix , l'Appel , du Notre Père

10.Posté par Vladimir. G:mais 3 ermites de l'Athos appellent à voter "non"! le 04/07/2015 09:04
Старец Алипий, монахи Епифаний и Аввакум, подвизающиеся в аскетическом поселении Капсала,

11.Posté par Vladimir. G: mais 3 ermites de l''''Athos appellent à voter "non"! le 04/07/2015 11:12
mais 3 ermites de l'Athos appellent à voter "non"!

Le starets Alipii et le moines Epiphanii et Abbakum, qui vivent à la retraite ascétique de Kapsala, ont adressé une lettre au peuple grec en appelant à voter "non" dimanche. Soulignant que 80% des lois avaient été modifiées depuis l'adhésion de l Grèce à l'UE, les moines considèrent ces lois et celles qui vont suivre "ont pour but non seulement de faire perdre à la Grèce sa souveraineté et de la vendre à l’encan, mais surtout de détruire l’âme orthodoxe libre et indomptable."

12.Posté par Vladimir. G: Ce gouvernement dit de gauche depuis qu’il est là, il a fait voter une loi pour imposer l’Eglise orthodoxe dont les biens immobiliers couvriraient une partie de la dette grecque ? le 05/07/2015 09:02
Invité de Ruth Elkrief jeudi 2 juillet sur BFM TV, Alain Minc ose déclarer :

« Si les Grecs votent non et sortent de l’euro […] on va avoir une espèce de Libye de religion chrétienne orthodoxe à un endroit qui est un endroit stratégique. (…) Je pense qu’il faut empiéter sur leur souveraineté. Ce gouvernement dit de gauche depuis qu’il est là, il a fait voter une loi pour imposer l’Eglise orthodoxe dont les biens immobiliers couvriraient une partie de la dette grecque ? »

Ruth Elkrief de s’interroger : « Est-ce que ça ne va pas braquer les peuples européens de parler comme ça ? »

13.Posté par Vladimir. G: Les Églises catholique et orthodoxe grecques prennent part au débat le 05/07/2015 17:06
Les Églises catholique et orthodoxe grecques prennent part au débat

Alors qu’Alexis Tsipras a convoqué, dimanche 5 juillet, un référendum sur le plan de sauvetage économique de la Grèce, l’archevêque orthodoxe d’Athènes a souhaité que son pays reste « au cœur de l’Europe ». Pour sa part, l’archevêque catholique de Naxos, Tinos, Mykonos et Andros a appelé à « l’unité du monde politique ».

Mgr Hyéronymos II, l’archevêque orthodoxe d’Athènes, a appelé mercredi 1er juillet la Grèce à rester « au cœur de l’Europe »,a rapporté Radio Vatican jeudi 2 juillet. Quatre jours avant le référendum proposé par le premier ministre Alexis Tsipras sur le plan de sauvetage qu’il négocie avec l’Union européenne, le responsable de l’Église orthodoxe autocéphale de Grèce a appelé à voter « oui » dimanche 5 juillet, dans une de ses rares interventions politiques.
De son côté, Mgr Anthimos, évêque de Thessalonique, a déclaré dans un sermon : « Votez comme vous voulez, c’est votre droit absolu », tout en confiant qu’il voterait « pour l’Europe », rapporte le site Orthodoxia. info. Une déclaration qui lui a valu les applaudissements de certains fidèles tout autant que de vives protestations qui l’ont forcé à interrompre son homélie.
Appel à l’« unité politique »

Du côté de l’église catholique, Mgr Nikolaos Printesis, archevêque de Naxos, Tinos, Mykonos et Andros, a publié lundi 29 juin sur le site de la conférence épiscopale grecque une lettre ouverte au premier ministre Alexis Tsipras et aux autres dirigeants politiques du pays. « Il reste peu de temps et il doit être utilisé correctement et raisonnablement », a commenté Mgr Nikolaos Printesis, sans prendre position sur le référendum. Il a appelé à trouver une « solution nationale » qui « suppose l’unité du monde politique, au moins cette semaine ».

« Regardez dans les yeux le peuple grec et ne permettez pas que continuent la pauvreté actuelle et le futur incertain des enfants, des adolescents et des jeunes. Prouvez par l’action et non seulement par des mots que vous êtes prêts à sacrifier vos intérêts pour gagner l’estime des personnes que vous devez servir et non pas tromper », a demandé l’archevêque aux responsables politiques, souhaitant que Dieu les éclaire.

Samuel Bleynie avec Radio Vatican et Orthodoxia. info

14.Posté par Hai Lin (Los Angeles) le 06/07/2015 05:56
Greece -- over the abyss and into the fires of hell.

Truly a pity.

Lord have mercy.

15.Posté par Vladimir. G: scoop à confirmer: l'Eglise orthodoxe grecque veut mettre son riche patrimoine au profit du remboursement de la dette nationale le 13/07/2015 19:59
L'Eglise orthodoxe grecque veut mettre son riche patrimoine au profit du remboursement de la dette nationale
(ARIS MESSINIS / POOL / AFP)

Ieronymos, archevêque d'Athènes et chef de la très puissante riche Eglise orthodoxe grecque, a déclaré qu'il voulait exploiter les biens de l'Eglise, en coordination avec l'Etat grec, pour que les revenus dégagés aillent au paiement de la colossale dette du pays (320 milliards d'euros, 170% du PIB).

Dans une interview à la chaîne privée "Skaï", il a précisé qu'il ne s'agissait pas de vendre des propriétés de l'Eglise, qui doivent rester "dans des mains grecques", mais de les exploiter. L'archevêque a précisé qu'il allait bientôt en discuter avec le premier ministre grec, Alexis Tsipras.

Après son élection en janvier, Alexis Tsipras avait renoncé à faire payer plus d'impôts à la puissante et opulente institution religieuse.

16.Posté par Vladimir. G: Le rapport 2014 des œuvres sociales de l’Eglise orthodoxe fait état de plus de 500 000 personnes secourues le 30/07/2015 15:35
Le rapport 2014 des œuvres sociales de l’Eglise orthodoxe faisait pourtant déjà état de plus de 500 000 personnes secourues par 280 soupes populaires et plus de 75 000 Grecs aidés dans 150 «magasins sociaux», pour un coût total de 120 millions d’euros.

http://www.tdg.ch/monde/La-Grece-s-enfonce-dans-la-misere/story/24602071

17.Posté par Vladimir. G: Malgré ses promesses démagogiques, A. Tsipras ne touche pas à l''''Église car elle joue rôle caritatif crucial le 01/08/2015 15:41
Au moment de son entrée en fonctions, Alexis Tsipras s’était engagé à mettre fin à ce qu'il présentait comme l'immunité fiscale dont jouit l'Église orthodoxe dans son pays. Pourtant, à ce jour, son parti, Syriza, semble tout faire pour ne pas offenser l'église. Ce phénomène peut s’expliquer par le rôle caritatif crucial de l’Eglise grecque dans un pays ravagé par une grave crise économique, affirme le Nouvel Obs.

Actuellement, les églises du pays assurent 100.000 repas quotidiens pour les plus démunis. Les pères aident financièrement les paroissiens les plus pauvres, leur évitant des coupures d’électricité, ou leur permettant de s’acheter les médicaments dont ils ont besoin.

Pourtant, avec un patrimoine évalué à plus de 2 milliards d’euros, qui fait d’elle le second plus grand propriétaire terrien du pays, l’Eglise devrait susciter les convoitises des politiciens. Jugez plutôt :
- Avec 130 000 hectares de terres, l’Eglise est, après l'Etat, le plus grand propriétaire terrien de la Grèce.
- Les 10.000 prêtres sont payés par l'Etat (ce qui correspond à un budget de 220 millions d'euros par an).
- L'Église grecque détient 1,5% du capital de la banque nationale du pays
- Les 80 évêques grecs ont une très large autonomie
- En outre, l'Eglise bénéficie d'avantages fiscaux sur toutes ses activités non commerciales

Elle est tout de même taxée sur les revenus de location qu’elle tire de certains de ses biens, mais toutes ses possessions vacantes, ou utilisées comme lieux de culte, sont totalement exonérées. Mais les services caritatifs que l'Église rend à la nation justifient cette spécificité fiscale. « Ce qui sépare l’Eglise et Syriza est bien moins important que ce qui les unit : la solidarité à l’égard des plus démunis et l’idée d’une communauté humaine alimentée par l’altruisme de chacun sont au centre des valeurs de la Gauche et de la Chrétienté », rappelle Andreas Karizis, un membre du comité central de Syriza détenteur d’un doctorat en philosophie. « En ces temps, où le néolibéralisme attaque les sociétés européennes, ces deux puissances sont naturellement du même côté : celle de la résistance et des valeurs humaines ».

Mais ce n’est pas la seule raison, affirme le Nouvel Obs : il pense que la répugnance de Tsipras à créer une nouvelle division au sein du pays est une seconde explication.

« Quand, en 1981, le Pasok [le Parti socialiste grec] est arrivé au pouvoir, il voulait aussi taxer nos terres, qu’elles soient utilisées pour le travail caritatif ou non », se souvient Antonios Avramiotis, le gestionnaire des finances de l’Eglise. Mais il explique que le ministre en charge de cette mission avait vite abandonné son projet : « Il a compris que si l’Eglise cessait ses œuvres de bienfaisance, en raison de cette taxation, cela coûterait beaucoup plus à l’Etat, même s’il ne devait assurer que la moitié des services qu’elle rendait ».

D'après http://www.express.be/business/fr/economy/pourquoi-syriza-epargne-t-elle-la-tres-riche-eglise-orthodoxe-du-pays/214849.htm

18.Posté par Vladimir. G: L’Église orthodoxe grecque dénonce les accusations du ministre de l’économie le 07/09/2015 18:28
L’Église orthodoxe grecque dénonce les accusations du ministre de l’économie
Un communiqué du saint-synode affirme que l’Église est victime d’un mythe tenace après avoir été accusée par le ministre Nikos Christodoulakis de ne pas payer d’impôts

L’Église orthodoxe grecque a contre-attaqué lundi 7 septembre après avoir été mise en cause pour évasion fiscale par le ministre de l’Économie, Nikos Christodoulakis, s’affirmant victime d’un « mythe » tenace en la matière.

« Ne vous inquiétez pas » des impôts en Grèce alors qu’« aucun gouvernement n’a osé vous imposer », a lancé le ministre samedi 5 septembre lors d’une table ronde à Thessalonique, ripostant à l’évêque local, Mgr Anthimos. « J’aimerais d’ailleurs bien que vous le soyez » a ajouté M. Christodoulakis, qui assure actuellement par intérim, en attendant les élections du 20 septembre, un portefeuille qu’il a détenu de 2001 à 2004 dans un gouvernement socialiste.

« Où vont les impôts encaissés par l’État ? » venait de l’interpeller Mgr Anthimos, alors que la charge fiscale sur les contribuables grecs a été considérablement alourdie dans le cadre des plans de sauvetage financier UE-FMI du pays.

« Que le ministre de l’économie du pays recycle le mythe selon lequel l’Église ne paie pas d’impôts pose question », a réagi l’organe dirigeant de celle-ci, le saint synode, dans un communiqué lundi 7 septembre.

« Le ministre n’a peut-être pas été informé des réformes dans la taxation de l’Église depuis son dernier mandat », ironise le Saint Synode, détaillant son régime fiscal, et notamment la taxation des revenus de son patrimoine immobilier et foncier, mais sans fournir de chiffre.

> (re) Lire aussi (5 décembre 2011) : La crise grecque bouscule l’Église orthodoxe
Non séparation de l’Église et de l’État

L’Église justifie aussi son intérêt pour les finances publiques au nom du « soutien moral et matériel » qu’elle apporte à des Grecs « de plus en plus paupérisés ».

Non séparée de l’État, qui paie son clergé, et deuxième propriétaire foncier du pays, l'Église orthodoxe grecque jouit de par son statut, et des décennies de complaisance de la classe politique, d'une série d'exemptions fiscales.

Régulièrement épinglée de l’étranger pour abstentionnisme fiscal, au même titre que les armateurs, elle avait déjà protesté de sa bonne foi en 2011, donnant même un chiffre des impôts qu'elle acquitte, alors de 12,5 millions d'euros.

Elle s’est aussi trouvé un paradoxal défenseur dans l'ex-ministre des Finances de gauche radicale, Yanis Varoufakis : « l’immense richesse que possède (l'Église) ne lui procure pas un revenu très élevé qui puisse être taxé », avait-il estimé en février dans un entretien à Charlie Hebdo.

En mars 2010 déjà, lorsque le gouvernement grec avait annoncé que l’Eglise devrait verser 20% de ses revenus immobiliers, Mgr Anthimos avait jugé à la télévision cette décision comme « une position hostile ».
C.C. avec AFP, Reuters

19.Posté par Vladimir. G:Passe d'arme entre le gouvernement d'Alexis Tsipras et l'Eglise orthodoxe sur l'enseignement de la religion à l'école le 30/09/2015 17:18
Passe d'arme entre le gouvernement d'Alexis Tsipras et l'Eglise orthodoxe de Grèce. Une semaine après le retour au pouvoir de la gauche radicale, c'est la question de l'enseignement de la religion à l'école qui crée la polémique. Or en Grèce, l'Eglise et l'Etat ne sont pas séparés. Décryptage de Charlotte Stiévenard, correspondante de RFI à Athènes sur http://www.rfi.fr/emission/20150930-grece-polemique-entre-le-gouvernement-tsipras-eglise-orthodoxe

20.Posté par Vladimir.G: Contrôle des capitaux assoupli pour l’Église orthodoxe grecque le 15/10/2015 21:51
Contrôle des capitaux assoupli pour l’Église orthodoxe grecque
L’autorisation donnée aux diocèses de retirer des sommes en liquides plus importantes que pour les particuliers est motivée par leur action au service des démunis

L’Église orthodoxe nationale grecque bénéficie d’un assouplissement au contrôle des capitaux imposé depuis le 29 juin par le gouvernement de gauche radicale d’Alexis Tsipras, situation qui prête à commentaires mais qu’elle partage avec d’autres institutions œuvrant dans le domaine social.

Ce privilège a été rendu public récemment par une circulaire de l’Église, non séparée de l’État, annonçant que l’archevêché d’Athènes et les autres diocèses du pays bénéficiaient désormais du droit de retirer respectivement 20 000 et 10 000 euros par mois en liquide, contre 1 680 € pour les individus.

Ironie sur les réseaux sociaux

La tweetosphère grecque s’en est emparée mercredi 14 octobre, ironisant sur les « saints distributeurs » ou la conversion de la gauche radicale, alors que M. Tsipras a été le premier chef du gouvernement grec à refuser de prêter serment sur la Sainte Trinité lors de son investiture, dans ce pays où l’Église est particulièrement influente.

Mais le ministère des Finances s’est défendu de tout favoritisme, indiquant qu’un tel assouplissement avait été décidé pour faciliter les activités philanthropiques de l’Église, très active en faveur des démunis depuis le début de la crise grecque, en réponse à une demande faite par son organe dirigeant.

D’autres « organismes internationaux », dont l’ONU, et des « fondations philanthropiques de l’étranger » se sont vu accorder des facilités similaires après des requêtes en ce sens, a précisé le ministère.

Ces dispenses avaient de fait été annoncées par le ministère dans un communiqué de presse du 28 septembre, mais étaient passées inaperçues, noyées dans une longue série d’amendements aux limites aux retraits bancaires concernant une pléthore d’acteurs économiques.
Église catholique

L’Église catholique de Grèce a de son côté demandé au ministère si elle pouvait bénéficier des mêmes exemptions pour ses activités philanthropiques, et « est toujours dans l’attente d’une réponse », a-t-on appris mercredi 14 octobre de source catholique.

« S’il y a une demande de la part de l’Église catholique, elle sera examinée », a-t-on indiqué au ministère.

Instauré le 29 juin sur fond de panique bancaire face au risque d’une sortie du pays de la zone euro, le contrôle des capitaux a depuis été assoupli à plusieurs reprises, notamment en faveur des entreprises exportatrices ou des investisseurs dans l’immobilier.

Si le parti au pouvoir Syriza n’a cessé ces dernières années de militer pour plus de laïcité face à l’influence exercée par l’Église sur les affaires publiques et ses privilèges financiers, Alexis Tsipras s’est lui jusque-là gardé de s’en prendre frontalement à l’institution, plaidant pour une « rationalisation » des relations plutôt qu’une séparation Église/État.
C.C. avec AFP
15/10/15 - 15 H 46

21.Posté par Vladimir. G: Huffingtonpost: "Coup de jeûne orthodoxe chez Aegean Airlines" le 10/05/2016 11:09
Coup de jeûne orthodoxe chez Aegean Airlines

Dionysios Dervis-Bournias
Chef d'orchestre, Directeur artistique
Publication: 29/04/2016 16h07

Lors d'un court séjour à Athènes, j'ai choisi tout naturellement la compagnie nationale grecque par solidarité envers mon pays d'origine qui traverse la crise que l'on connaît. Sur le vol de retour à Paris ce jeudi 28 avril, une hôtesse nous informe que le repas qui sera servi est "conforme aux préceptes de jeûne de l'église orthodoxe grecque pendant la semaine de Pâques". (Sic. Commentaire de VG: Mr Dionysios semble confondre Semaine Sainte et Semaine de Pâques...)

Le plat de pâtes à la sauce tomate avec une olive autochtone coupée en quatre (j'ai pris une photo!) est surtout conforme à ce que la majorité des Grecs consomme ces dernières années. Six ans de jeûne orthodoxe rigoureux et ininterrompu par 11 millions de fidèles. Notre Père qui es aux cieux, passager de votre superavion intergalactique, que vous faut-il de plus pour faire un petit geste, envoyer un soupçon de viande hachée, histoire d'accompagner timidement ces pauvres pâtes quotidiennes?

Un athée n'est pas obligatoirement anticlérical ou antireligieux. On peut adorer l'humour caustique, l'esprit d'à-propos et l'argumentation érudite de Christopher Hitchens, le suivre sur toute la ligne, tout en s'arrêtant net sur son anticléricalisme radical. Même si (et surtout !) on considère que la religion est une névrose, on doit la respecter, car les névroses peuvent avoir une utilité et une fonction sociale inestimables.

Respecter les passagers qui jeûnent pendant la semaine de Pâques orthodoxe en leur proposant un repas religieux à bord est donc la moindre des choses pour la compagnie aérienne nationale dans la mesure où un pourcentage important de la population suit cette tradition. Mais généraliser et rendre obligatoire des préceptes religieux à tous les passagers d'un avion, creuset de civilisations, traditions, nationalités, croyances ou absence de croyances (en leur annonçant de surcroît avec aplomb la "pureté" religieuse du repas !) est irrespectueux vis-à-vis des choix personnels et suicidaire d'un point de vue image de marque de la part d'une compagnie qui se revendique européenne. Il flotte comme un parfum d'Iran voire d'Arabie saoudite dans cette uniformité religieuse forcée, imposée, généralisée.

L'excellent thé, l'amabilité des hôtesses (en plus des quatre souvlakis bien gras avalés avant l'enregistrement) m'ont vite fait digérer cette expérience bien indigeste. Si l'atterrissage se fait en douceur, si Dieu qui voit tout (sorte de NSA métaphysique) ne punit pas mon irrévérence en décidant de me garder près de lui sur place, ce billet, écrit aux cieux, va éclore sur terre.

Hitchens peut attendre là où il est. Je ne suis pas pressé de le rencontrer. (VG: Mr. Hitchens, athée et islamophobe militant anglo-américain («toute forme de croyance religieuse est sinistre et infantile») surtout connu dans ces milieux là, est décédé en 2011... )

22.Posté par Tchetnik le 10/05/2016 13:18
Etrange.

Quand des compagnies Françaises généralisent les repas hallal, on voit pas nos anticléricaux névrosés et obsessionnels protester.

23.Posté par Vladimir.G: Grèce : la justice s'oppose à une réforme des cours de religion le 22/03/2018 10:03
Grèce : la justice s'oppose à une réforme des cours de religion
AFP, 21/03/2018

La haute juridiction administrative grecque a jugé "anticonstitutionnelle" une décision ministérielle du gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras visant à "renouveler" les cours de religion scolaires où l'empreinte de l'Eglise orthodoxe grecque est dominante, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Saisi d'un recours du métropolite conservateur du Pirée Séraphim et d'autres associations religieuses contre une décision du ministère de l'Education et des Cultes de 2016, prévoyant le changement des livres et de l'enseignement religieux, le Conseil d'Etat a statué qu'elle "faussait le but de l'enseignement qui est, selon la Constitution, le développement de la conscience orthodoxe chrétienne des élèves".

Le ministère de l'Education a dans la foulée rétorqué dans un communiqué qu'il "respectait les décisions judiciaires qui sont toutefois appréciées pour leurs conséquences et leurs motifs".
"Cette décision est un retour en arrière et établit les positions des cercles théologiques extrêmes et obscurantistes", a estimé le ministère, assurant qu'il continuera "à oeuvrer pour le renouvellement, le pluralisme et la démocratisation des programmes d'études" dans les écoles.

La gauche ainsi que de nombreux universitaires et experts ont à plusieurs reprises évoqué la nécessité d'amender l'article 3 de la Constitution grecque, en vertu duquel l'orthodoxie est la religion "dominante" dans le pays.

L'ancien ministre de l'Education, Nikos Filis, député et cadre du parti de gauche Syriza au pouvoir depuis 2015, avait été écarté de son portefeuille en novembre 2016 à l'occasion d'un remaniement gouvernemental après une confrontation avec l'influente Eglise orthodoxe grecque, non séparée de l'Etat.

Il insistait sur l'idée que l'enseignement religieux ne devait pas avoir le caractère d'un "catéchisme" et comprendre une vue plus large sur toutes les religions.

24.Posté par En Grèce, le difficile divorce entre l’Etat et l’Eglise le 22/11/2018 10:30
Malgré l’accord conclu entre Alexis Tsípras et le chef des orthodoxes le 6 novembre, la séparation entre l’Etat grec et sa principale religion reste difficile à accepter pour de nombreux croyants du pays.

Une «guerre sainte» ! C’est ainsi que le quotidien Avgi, propriété de Syriza, le parti de gauche au gouvernement, a défini à sa une, mardi, la bataille qui agite la Grèce en ce moment autour de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Paradoxe, elle a débuté par un «accord historique» conclu le 6 novembre entre Monseigneur Iéronymos, le chef de l’Eglise orthodoxe grecque, et Alexis Tsípras, le Premier ministre. Les dirigeants ont marqué cet accord d’une poignée de mains, filmée et photographiée sous tous les angles. Mais la séquence passe mal dans ce pays où l’article 3 de la Constitution de 1975 - promulguée au nom de la Sainte-Trinité - stipule : «La religion dominante en Grèce est celle de l’Eglise orthodoxe orientale du Christ.» Dans ce cadre, l’accord a tout d’une révolution.

En quinze points, le plan tend à donner «plus d’autonomie à l’Eglise». Ainsi, les membres du clergé ne seront plus considérés comme des fonctionnaires et plus directement payés par l’Etat mais par une caisse gérée de façon indépendante par l’Eglise, dotée d’un fonds annuel de 200 millions d’euros, correspondant au montant actuel des salaires. Les biens de l’Eglise seraient regroupés dans un fonds géré paritairement par l’Eglise et l’Etat. En outre, l’Eglise pourrait être imposée plus justement et s’acquitter de l’impôt foncier sur les biens qui ne sont pas des lieux de culte.

Enfin, Aléxis Tsípras, premier dirigeant grec à prêter serment sur l’honneur et non sur l’Evangile et qui n’est pas passé devant le prêtre avec sa compagne, a proposé d’introduire dans la Constitution la notion d’Etat «neutre» religieusement. C’est un plan «gagnant-gagnant», considère Sotiris Mitralexis, maître de conférences en philosophie et spécialiste des questions religieuses. Il «permet réellement de régler de nombreuses questions en suspens», comme celle de biens que l’Eglise dispute à l’Etat depuis des décennies.

«Atteinte».
Les fidèles, eux, bondissent. «C’est un calvaire», s’insurge Maria, 38 ans, l’air contrit, juste avant d’effectuer une génuflexion accompagnée d’un signe de croix répété trois fois. Puis elle s’engouffre dans la cathédrale d’Athènes pour embrasser les icônes. En ressortant du lieu saint, Maria est plus loquace. Pour elle, «l’orthodoxie fait partie intégrante de l’identité grecque. Elle est au cœur de la société. Je pense que Dieu ne nous laissera pas tomber. Il n’y aura pas de séparation de l’Eglise et de l’Etat… C’est mon vœu le plus cher».

Il a paru exaucé vendredi, lorsqu’une réunion de crise du Saint-Synode a bloqué la voie ouverte à la séparation de l’Eglise orthodoxe et de l’Etat grec. Dans cet organe collégial, 73 des 82 évêques ont rejeté l’accord. Le principal motif concerne le changement de statut des prêtres, qui, en Grèce, sont mariés et ont en charge des familles. Inquiets des conséquences sur leurs couvertures sociales et retraites, les prêtres dénoncent la «pire atteinte au droit du travail dans l’histoire récente du pays». C’est une «ligne rouge», estime l’évêque Mgr Chryssostomos sur la très populaire et populiste chaîne Skai. Il juge «inacceptable» et «dédaigneuse» l’attitude du gouvernement.

Boucliers.
La politique s’en mêle aussi. Alors que le parti conservateur Nouvelle Démocratie avait initialement salué l’accord, Kyriákos Mitsotákis, son chef de file, dénonce désormais «l’exploitation du chef de l’Eglise à des fins électoralistes» par Aléxis Tsípras. L’accord s’est transformé en «patate chaude» entre les mains du gouvernement, selon le quotidien Ethnos. «Le Premier ministre a lancé un ballon d’essai : ce n’est pas un accord, mais une promesse d’accord», tempère Stavros Zouboulakis, le président de la Bibliothèque nationale de Grèce. Ce spécialiste d’études bibliques pressent que «les anciens prêtres resteront sous le statut antérieur, les nouveaux seront recrutés par l’Eglise directement.» Une telle issue pourrait mettre fin à la crise que traverse la Grèce.

En réalité, le pays est secoué à chaque fois qu’un gouvernement touche à l’Eglise. En 1982, le Pasok, parti du social-démocrate Andréas Papandréou, avait essuyé une levée de boucliers des prêtres en introduisant le mariage civil. En 2000, l’Eglise orthodoxe s’est mobilisée contre la suppression de la mention de la religion sur la carte d’identité. En 2009, elle a contesté Nouvelle Démocratie quand le parti conservateur a aboli l’obligation des cours de religion orthodoxe.

Mais à chaque fois, malgré les manifestations, les changements ont fini par être appliqués. Cette fois, Aléxis Tsípras peut arguer qu’il respecte une promesse de campagne… Et selon les sondages, 55 % de la population au moins est favorable à ce que cette étape soit franchie. La décision finale sera actée lors du vote à l’Assemblée, d’ici trois à quatre mois.

Fabien Perrier Correspondant à Athènes

25.Posté par Justine le 23/11/2018 16:40
Ce qui a surtout choqué dans cette histoire, c'est la manière autocratique - l'exemple du patriarche Bartholomé semble faire école - dont l'archevêque Hieronyme a procédé: sans informer ni consulter la Hiérarchie et le clergé, lesquels ont appris la chose par les média. De ce fait seul, le soi-disant "accord historique" est sans substance, car l'archevêque n'avait pas le droit de décider tout seul dans une question qui touche toute l'Eglise.

Le correspondant de Libération, qui de toute évidence n'est pas familier avec les réalités orthodoxes (banalisant le fait de vivre en concubinat par un simple "ne pas être passé devant le prêtre, ou nommant le clergé grec qui a le statut de liturges publics, "fonctionnaires d'Etat" parce que l'Etat, en confisquant jadis 94% des propriétés immobilières de l'Eglise, s'engageant en contrepartie par loi à procurer les fonds pour rémunérer le clergé; assumer sa sécurité sociale et financer les écoles ecclésiastiques) se trompe grandement quand il dit que les "changements" finiront par être appliqués, car premièrement, le gouvernement Syriza ne survivra pas aux élections du printemps prochain - il est actuellement en retard de 14% sur la Nouvelle Démocratie et le fosse s'élargit continuellement; malgré les fallacieuses promesses électorales de réduire les impots et augmenter les salaires -, et deuxièmement parce que pour une fois tout le peuple orthodoxe grec est uni dans son opposition à cette manoeuvre pour affaiblir l'Eglise en la privant de moyens financiers, car personne ne fait confiance aux vagues promesses du gouvernement de remplacer le salaire garanti par des "subsides". L'Eglise aurait le droit de réclamer le retour de toutes ses propriétés, mais elle ne le fait pas par considération pour la situation économique de l'Etat grec.

C'est une manoeuvre qui s'inscrit dans le projet général et global de la déchristianisation, et aucune personne lucide ne s'y trompe. Or, nous savons que ce projet est voué à l'échec. Le Seigneur Lui-même nous en a donné la garantie. Comme dit St Jean Chrysostome: "Rien n'est plus fort que l'Eglise, ô homme! Abandonne la guerre contre elle afin de ne pas épuiser ta force. Ne t'embarque pas dans une guerre contre le Ciel! Quand tu guerroies contre un homme, soit tu vaincras soit tu seras vaincu. Mais quand tu fais la guerre contre l'Eglise, la victoire est impossible pour toi. Car Dieu est plus fort que tous." (Homélie avant l'exil). Quelle meilleure preuve de tout cela que ce qui s'est passe en Russie!

26.Posté par Vladimir.G: très important pour toute l'Orthodoxie le 23/11/2018 19:28
Ce qui se passe actuellement en Grèce est très important pour toute l'Orthodoxie et, curieusement, c'est Libération qui est, à ma connaissance, le seul média français à l'éclairer. Il est regrettable que PO se contente de le mettre en commentaire...

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