Le clergé orthodoxe rêve de revanche sur Saakachvili, dont il déplore les orientations pro-occidentales.

À Tbilissi
Nombreuses étaient les soutanes noires dans la marée bleue du meeting de la coalition d'opposition, samedi à Tbilissi. «Lundi, nous avons à choisir entre le diable et le Bien», résume le père Gavalda, entre deux bénédictions de manifestants. Depuis l'indépendance de la Géorgie, en 1991, le clergé orthodoxe aura rarement été aussi présent dans les rassemblements politiques. Compte tenu de l'immense respect dont jouit l'Église, voilà qui pèsera sur le scrutin. «L'Église veut sa revanche sur Saakachvili. Elle hait ses orientations pro-occidentales, les droits de l'homme, la démocratie, l'individualisme, l'Otan. Cette église, bien que nationale, veut un retour dans le giron russo-orthodoxe», résume Basile Kobakhidzé, théologien.

Dès l'entrée en politique de Bidzina Ivanichvili, les prêtres ont été à ses côtés. Le milliardaire a joué sur la corde ethno-religieuse pour séduire les plus de 80 % d'orthodoxes que compte un pays où se confondent identités religieuse et nationale. La rupture entre Saakachvili et l'Église a été consommée avec l'adoption en juillet 2011 d'une loi octroyant la qualité de personne juridique aux autres groupes religieux «historiquement liés à la Géorgie».

Double jeu

Depuis, l'Église ne parle plus que de la mort de l'identité ethnique et religieuse que risquerait la république caucasienne, convertie au christianisme en 330. Elle qui, déjà, demandait aux fidèles de ne pas apprendre l'anglais ou d'interdire à leurs enfants la lecture de Harry Potter… Avec le scandale des vidéos de tortures dans une prison, le thème est devenu obsessionnel.

Dans son dernier sermon, un évêque du Sud, Spyridon Abouladze, son impressionnante tiare dorée sur la tête, affirme rouge de colère que ce sont «les Américains, les Anglais et les Français», ces «gens d'au-dessus, qui ont ordonné» le viol des détenus. L'Église géorgienne tente de s'imposer comme l'arbitre du jeu politique, comme toujours lorsque celui-ci se tend. SUITE Le Figaro

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Octobre 2012 à 09:32 | 29 commentaires | Permalien



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