L’Eglise russe invite les citoyens à exprimer leur accord à une greffe de leurs organes après leurs décès. Il est indispensable que l’Etat légifère.
Dans le cadre du débat parlementaire qui se déroule actuellement sur les dons d’organes l’Eglise orthodoxe russe invite les citoyens à exprimer leur accord à une greffe de leurs organes après leurs décès.

« Une vie peut dépendre de la décision que vous prendrez », est-il dit dans la Déclaration conjointe des services des relations avec la société, de la bienfaisance et du service social du Saint Synode. L’Eglise encourage les personnes qui décident de donner une partie de leur corps afin de sauver la vie du prochain. C’est là un geste authentiquement chrétien, un geste qui s’inspire de la vie du Christ, venu dans ce monde afin de Se donner volontairement en sacrifice, d’offrir Sa chair et Son sang pour le salut du monde. L’Eglise orthodoxe russe estime que trous les croyants ont vocation à imiter l’exemple du Sauveur et à se sacrifier pour le bien d’autrui.

L’Eglise constat e que le nouveau projet de loi sur les dons d’organes est nettement plus avancé que la loi en vigueur mais laisse cependant à désirer. Le projet admet, par exemple, les prélèvements d’organes et leurs greffes non seulement dans les hôpitaux publics mais aussi dans les cliniques privées. Des abus ne sont donc pas à exclure.

Le projet autorise également les greffes d’organes appartenant à des enfants. Il précise qu’en l’occurrence le prélèvement ne peut se faire qu’avec l’assentiment des parents de l’enfant décédé. L’Eglise constate que « le texte exprime cette disposition sous un autre libellé. Au cas où l’enfant décède dans un hôpital l’un des parents est immédiatement avisé et son accord est sollicité pour que l’on puisse procéder à un prélèvement. Il est évident que l’annonce du décès traumatise les parents et qu’il est difficile dans ces conditions de s’attendre à des décisions mûrement réfléchies. Cependant si le parent ne renonce pas à son accord dans un délai de deux heures le prélèvement peut être effectué ».

Or, observe l’Eglise, le projet stipule que l’accord de l’un des parents est suffisant.
« Que se passe-t-il, demande l’Eglise, si l’un des parents exprime son accord alors que le deuxième parent refuse la greffe ? Cette disposition risque de provoquer de graves conflits ».

De très nombreuses personnes n’expriment pas de leur vivant leur consentement ou leur refus d’un prélèvement d’organe après leur décès. En l’occurrence les médecins doivent annoncer le décès à la famille dans l’heure qui suit. Le projet prévoit que le prélèvement devient possible si les médecins ne parviennent pas à établir dans l’heure qui suit le décès un contact avec les membres de la famille.

A propos de cette disposition l’Eglise russe estime que: « Les médecins ne sont pas tenus de préciser aux parents, à la veuve du défunt, par exemple, qu’elle est en droit de refuser un prélèvement d’organe. Le texte du projet est très confus en ce qui concerne les modalités de l’expression d’un tel refus. La veuve devrait dans cette situation appeler l’hôpital elle-même ou exprimer par écrit son refus de prélèvement. Que faire si le numéro de l’hôpital ne répond pas ? Et que la veuve se trouve à une distance telle qu’il lui est impossible de se rendre à l’hôpital dans les deux heures qui suivent le décès ? Si elle se trouve à l’hôpital, comment trouver un notaire ou, la nuit, le responsable de l’établissement sanitaire, pour officialiser son accord ».

La plupart de ces cas de figure ne surviendraient pas, estime l’Eglise, si l’on partait d’une présomption de refus de prélèvement. En effet, une telle approche protègerait mieux les intérêts et la santé des éventuels donneurs d’organes et contribuerait à une meilleure prise de conscience ainsi qu’à à la solidarité de la société civile.

Les pouvoirs publics, s’ils veulent sauver les vies de ceux qui ont besoin d’une greffe, doivent non seulement mettre en place les infrastructures sanitaires indispensables mais aussi mener une campagne d’explications qui ferait s’accroître le nombre des donneurs. Il convient également de simplifier au plus les formalités d’expression de consentement à la greffe. « Cette approche nécessite plus de temps et d’efforts mais ce n’est que si chaque membre de la société devenait conscient de sa responsabilité pour la vie d’autrui son don serait sincère et prendrait tout son sens ».

Interfax religion
Traduction " Parlons d'orthodoxie"




Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Juin 2013 à 18:43 | 4 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Nina: un beau texte avec fresques de la première greffe attribuée à St Côme et St Damien le 16/06/2013 09:25
un beau texte avec fresques de la première greffe attribuée à St Côme et St Damien, saints guérisseurs et médecins : (désolée impossible intégrer les photos de la fresque )

La transplantation de la jambe noire

par les saints Côme et Damien : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1996_num_84_312_6282#
472 ACTES DU XXXIP CONGRÈS INTERNATIONAL D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE

La transplantation de la jambe noire

par les saints Côme et Damien :

une fresque du XVe siècle

Patrizia CATELLANI

Modène, ITALIE

Dans le couvent de Saint-Paul-le- Vieux à Ferrare, ville italienne d'origine médiévale située à proximité du delta du Pô et devenue célèbre comme « première ville moderne d'Europe » en raison des critères architecturaux selon lesquels elle fut conçue, ont été découverts en 1991 des cycles de fresques d'auteurs inconnus d'une qualité artistique extraordinaire, dont certains, qui peuvent être datés avec certitude de 1476, représentent les saints Côme et Damien, patrons des chirurgiens, des médecins et des pharmaciens.

La découverte a été faite à l'occasion de travaux de restauration du couvent. Par suite de l'élimination totale des enduits qui recouvraient le mur mitoyen d'un cloître (bâti avant 1330) et de l'église voisine de Saint- Paul-le-Vieux (édifiée au Xe siècle ), des brèches se sont ouvertes, découvrant des espaces vides dont on ignorait l'existence.

C'est en pénétrant par ces brèches que l'on a pu découvrir, sur la surface interne du mur, de nombreux cycles de fresques parfaitement conservés.

Les fresques consacrées aux saints Côme et Damien se trouvaient à la hauteur d'une arcade qui correspondait probablement à une porte.

La certitude attachée à leur datation, due à l'existence d'un document

indiquant que Baldinus, maître-verrier, fit construire et peindre en 1476 une chapelle dédiée aux saints dans l'église de Saint-Paul, est la preuve que le mur en question ne s'écroula pas lors du tremblement de terre de 1570, et que ce mur peint à fresque constitue le seul reste original connu à ce jour de la première église de Saint-Paul construite en l'an 900.

Quand, au siècle suivant, l'église fut reconstruite et son orientation inversée, on adossa au vieux mur à fresques, les absides des chapelles latérales et les interstices, probablement conservés pour servir de sépulture, furent oubliés.

C'est ce que j'ai pu voir à la lumière d'une lampe après avoir pénétré presque en rampant à travers une étroite ouverture dans l'interstice qui a caché et protégé pendant plus de cinq siècles les précieuses peintures.

La partie centrale de celles-ci représente le miracle de la jambe noire que les saints thaumaturges greffèrent à un sacristain dont la jambe était atteinte de gangrène, après l'avoir prélevée sur un Maure qui venait de mourir.

Voilà en effet ce que nous dit la légende inscrite au pied du lit : « Côme a enlevé la jambe pourrie et Ta remplacée par celle d'un Ethiopien mort de froid ».

une fresque du XVe siècle

Patrizia CATELLANI

Modène, ITALIE

Dans le couvent de Saint-Paul-le- Vieux à Ferrare, ville italienne d'origine médiévale située à proximité du delta du Pô et devenue célèbre comme « première ville moderne d'Europe » en raison des critères architecturaux selon lesquels elle fut conçue, ont été découverts en 1991 des cycles de fresques d'auteurs inconnus d'une qualité artistique extraordinaire, dont certains, qui peuvent être datés avec certitude de 1476, représentent les saints Côme et Damien, patrons des chirurgiens, des médecins et des pharmaciens.

La découverte a été faite à l'occasion de travaux de restauration du couvent. Par suite de l'élimination totale des enduits qui recouvraient le mur mitoyen d'un cloître (bâti avant 1330) et de l'église voisine de Saint- Paul-le-Vieux (édifiée au Xe siècle ), des brèches se sont ouvertes, découvrant des espaces vides dont on ignorait l'existence.

C'est en pénétrant par ces brèches que l'on a pu découvrir, sur la surface interne du mur, de nombreux cycles de fresques parfaitement conservés.

Les fresques consacrées aux saints Côme et Damien se trouvaient à la hauteur d'une arcade qui correspondait probablement à une porte.

La certitude attachée à leur datation, due à l'existence d'un document

indiquant que Baldinus, maître-verrier, fit construire et peindre en 1476 une chapelle dédiée aux saints dans l'église de Saint-Paul, est la preuve que le mur en question ne s'écroula pas lors du tremblement de terre de 1570, et que ce mur peint à fresque constitue le seul reste original connu à ce jour de la première église de Saint-Paul construite en l'an 900.

Quand, au siècle suivant, l'église fut reconstruite et son orientation inversée, on adossa au vieux mur à fresques, les absides des chapelles latérales et les interstices, probablement conservés pour servir de sépulture, furent oubliés.

C'est ce que j'ai pu voir à la lumière d'une lampe après avoir pénétré presque en rampant à travers une étroite ouverture dans l'interstice qui a caché et protégé pendant plus de cinq siècles les précieuses peintures.

La partie centrale de celles-ci représente le miracle de la jambe noire que les saints thaumaturges greffèrent à un sacristain dont la jambe était atteinte de gangrène, après l'avoir prélevée sur un Maure qui venait de mourir.

Voilà en effet ce que nous dit la légende inscrite au pied du lit : « Côme a enlevé la jambe pourrie et Ta remplacée par celle d'un Ethiopien mort de froid ».

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oui, la greffe sauve beaucoup de vies, aide et participe aussi à l'évolution positive de la médecine et des soins ; mais ne faut il pas tenir compte malgré tout des effets indésirables apportées par les médicaments antirejets et qui ne sont pas anodins?
De plus, que sait on réellement de la "perception" du corps pendant cette phase située juste après la mort ? On ne connaît pas vraiment ce que l'on peut ressentir, vivre après le décès ? N'y aurait il pas "souffrance" ? Qu'en est il du relèvement des corps d'Ezechiel ?

2.Posté par Nina : article sur Marc Andronikov médecin aux urgences sur bioéthique et soins le 16/06/2013 09:33


article sur Marc Andronikov médecin aux urgences sur bioéthique et soins

" Marc Andronikof, chef de service des urgences de l'hôpital Antoine Béclère de Clamart nous fait part dans un ouvrage intitulé "Médecin aux urgences"* de ses réflexions sur des sujets comme l'euthanasie, les greffes d'organe, la bioéthique ou l'acharnement thérapeutique. Ce livre bouscule le consensus sur les avancées scientifiques et sur les capacités qu'elles ont à résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés.

Rédigé sous forme d'entretiens avec la journaliste Jacqueline Dauxois, Marc Andronikof revient notamment sur la question des greffes d'organes. Il dénonce que dans les services d'urgence on réanime à tout prix les patients dans le seul but de leur prélever leurs organes : "Moi, je suis hérissé de ne pas laisser les mourants mourir en paix, et, de plus il me semble que le médecin doit soigner et aider la personne qui se trouve là [...] au lieu de la sacrifier pour les autres".

Il explique également que c'est la mort qui conditionne l'autorisation de prélèvement. Depuis peu on a légiféré pour définir la mort comme la mort cérébrale alors qu'avant elle était définie en fonction de l'arrêt du coeur, du cerveau et de la respiration. Aujourd'hui les prélèvements sont donc autorisés sur des personnes en coma dépassé. Il est temps, estime t-il "de se demander si l'on ne recommence pas les erreurs tragiques du passé au lieu de se persuader qu'elles ne peuvent en aucun cas se produire de nos jours."

Marc Andronikof rappelle que le prélèvement d'organes est automatique si on n'a pas déclaré qu'on le refusait et dénonce la propagande pour la transplantation d'organes malgré de nombreux scandales.

Il revient au travers des cas concrets sur la frontière entre l'euthanasie et l'acharnement thérapeutique en rappelant qu'il y a des seuils qui dépendent de la conscience de chacun et de s'interroger en tant que médecin : "où est la fin d'une course quand les interventions techniques en reculent le terme constamment?"


* "Médecin aux urgences" Jacqueline Dauxois - Dr Marc Andronikoff - Éditions du Rocher "


3.Posté par Daniel le 16/06/2013 12:44
Le projet se pose-t-il la question clef? Qu'est-ce que le décès? A quel moment valide-t-on la mort, à savoir la séparation de l'âme du corps, et par quels tests scientifiques?

4.Posté par nina le 20/06/2013 08:04
article petit historique de la greffe et présentation greffe rénale :


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