11 juillet. PRAVMIR. L’Église ukrainienne autocéphale, qui n’est pas reconnue par l’ensemble des Églises orthodoxes, a adressé au patriarcat de Constantinople une demande d’admission en son sein.

La demande a été adressée au patriarche Bartholomée par le Concile épiscopal, selon Interfax qui se réfère au site du diocèse des Carpates de l’ÉUA. Dans cette organisation, on considère que ça peut permettre de surmonter « les divisions des orthodoxes ukrainiens et conforter l’Église ukrainienne autocéphale comme Église locale unie. »

Avant, la Rada suprême (parlement) d’Ukraine avait demandé au patriarche de Constantinople d’accorder l’autocéphalie à l’Église orthodoxe ukrainienne. Dans cette adresse, il était demandé au patriarche Bartholomé de rendre un tomos (décret) accordant l’autocéphalie à l’Église orthodoxe ukrainienne pour lui permettre de « tenir le rang qui lui est dû dans la famille des Églises orthodoxes locales. »

Dans cette adresse, il est affirmé que « la majorité de la population d’Ukraine ne supporte plus l’idée d’une union canonique » avec le patriarcat de Moscou et de toute la Russie et il est fait référence à la guerre avec la Russie. Les députés demandent que « soit révoqué l’acte de 1686 adopté au mépris des saints canons de l’Église orthodoxe » et que « soit engagée une action pour surmonter les conséquences de la désunion de l’Église grâce à un Concile panukrainien d’unification convoqué sous l’égide Patriarche œcuménique. »

Vladimir Legoïda, président du Département pour les relations de l’Église avec la société et les médias, a déclaré que les députés de Rada suprême qui ont voté pour l’adoption de cette adresse au patriarche de Constantinople sont mus non par le désir de réduire le schisme, mais par la volonté de manifester leur mépris pour l’Église canonique d’Ukraine, son opinion et ses intérêts légaux.

Lire aussi L'Ukraine orthodoxe : LE CHEMIN DIFFICILE DE L'UNITE

L’Église ukrainienne autocéphale tient une position très proche de celle qui est exprimée dans l’adresse de la Rada. Déjà fin août 2009, cette organisation non reconnue avait manifesté son intention d’intégrer le patriarcat œcuménique avec le statut d’Église autonome. Début octobre de la même année, à Kiev, le métropolite Méthode (Koudriakov) a rencontré une délégation du patriarcat de Constantinople et au cours de cette rencontre il a été question de l’intégration de l’Église ukrainienne autocéphale à la juridiction du trône œcuménique. Le 16 juillet 2010, à Kiev, le Concile épiscopal de l’ÉUA a décidé qu’à tous les offices sera mentionné le nom du patriarche de Constantinople.

Traduction "PO"
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 12 Juillet 2016 à 12:49 | 36 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Gueorguy le 12/07/2016 17:38
L'objet n'est pas, ici, de commenter cette requête, ni le sort que lui réservera le patriarcat de Constantinople mais de se demander dans quelle mesure, le prélat, au parcours, pour le moins, sinueux, "Mgr Michel Laroche" a contribué à son établissement.

Le site "Wikipédia" établit que :

"2014 : L'Ukase N° 217-11 de la Séance du 27 Mai 2014 confirme que le Métropolite Michel Laroche appartient bien directement à l'épiscopat du patriarcat de Kiev depuis 1998.

2015 : L'Ukase N° 21 en date du 14 mai 2015, signée par Sa Sainteté le Patriarche Filaret de Kiev et de toute la Russs'Ukraine, confirme comme Métropolite de Paris et de toute la France, Son Éminence le Métropolite Michel Laroche."

Dans le même temps, parmi sa production bibliographique, on note cet ouvrage: "La Papauté orthodoxe". Lequel est ainsi présenté: "La papauté orthodoxe, Les origines historiques du papisme du Patriarcat de Constantinople et sa guerre ecclésiologique avec le Patriarcat de Moscou. Éditions Présence, Paris, 2004."

Dans cet ouvrage, pour en voir consulter quelques parties, on ne peut manquer de relever, à l'endroit du Patriarcat de Constantinople, une description peu excessivement élogieuse. On y trouve, aussi, un point qui ouvre largement à la discussion et qui est l'histoire et l'analyse du Concile de Constantinople de 1872 consacrée à l'ethno-phylétisme et au "schisme bulgare"; sujet fort d'actualité puisque ce concile et ses conclusions sont mentionnées dans l'"Encyclique du Concile de Crête - 2016". Peu de dire que les deux lectures, celle de ce "Mgr Laroche" et celle que veut faire entendre le Patriarcat de Constantinople sont assez divergentes.

En marge.
Il faut préciser que c'est au cours de recherches sur l'histoire et les décisions de ce concile de 1872, souvent cité mais si mal documenté, qui m'ont amené à déceler cette production. Pour être sincère, je n'en ai, pour l'heure pas trouvé beaucoup d'autres et je serais très reconnaissant si des participants de ce forum pouvaient m'en indiquer, émanant d'auteurs ayant des références mieux établies dans le monde orthodoxe.

2.Posté par Gueorguy le 12/07/2016 20:56
Désolé pour les lecteurs non russophones, mais il convient de recommander la lecture de cet interview du père Nicolas Danilevtich, adjoint au Responsable du département des relations extérieures de la Métropole Autonome d'Ukraine (seule entité orthodoxe canonique d'Ukraine). Le père Nicolas aborde le Concile de Crête et évoque largement les conditions de l'octroi d'une autocéphalie et les égarements de cette soi-disant "Eglise ukrainienne autocéphale".

3.Posté par message de Messager le 12/07/2016 21:25
Si Constantinople n’éconduit pas sèchement cette demande, cela montrerait jusqu’à quel point est grande ouverte la porte de la tentation de papauté de fait sinon de droit.
Un précédent qui ferait de nouveaux adeptes. Diviser pour régner, comment pourrait-on en être encore là ? C’est impensable.

4.Posté par Pandèlis le 13/07/2016 13:21
Comme l'écrit Messager dans son post, si le Phanar n'éconduit pas vigoureusement cette demande des schismatiques Ukrainiens, cela laisserait la porte ouverte à d'autres schismes et mettrait l'unité de l'Orthodoxie en danger comme tout un chacun a pu le constater avec la non participation de quatre églises au concile dit " PanOrthodoxe " de Crète. De plus, des participants à ce concile tels que le métropolite Serbe Irénée de Backa n'a pas signé le texte conciliaire " Relations de l'Église Orthodoxe avec le reste du monde chrétien. ", de même que d'autres métropolites qu'il dit nombreux.
Le Phanar ne peut accepter la demande des schismatiques Ukrainiens, car cela serait considéré en Russie, mais aussi dans tout le monde Orthodoxe comme une décision plus politique qu'ecclésiale. Ce serait choisir au delà du Patriarcat de Moscou, l'Amérique contre la Russie. Il serait alors envisageable de voir le Partriarcat de Moscou nommer un métropolite à Constantinople où la population Orthodoxe Russe dépasse largement les quelques 3000 paroissiens grecophones du Patriarcat.

5.Posté par Vladimir G: Ukraine aujourd'hui: 1 pays, 2 langues, 2 confessions, 3 juridictions orthodoxes importantes… le 13/07/2016 16:28
Bien cher Gueorguy,


Votre commentaire 1 est très intéressant mais appelle des remarques:


1. Vous semblez confondre les deux principales juridictions schismatiques d’Ukraine: l’ÉUA (aussi appelée UAOC), dont parle l’article, et le pseudo-patriarcat de Kiev (PK) dont fait partie le soi-disant Mgr Laroche. Je suppose doc qu'il n'a rien à voir avec la démarche de l'UAOC. Rappelons que les derniers sondages donnaient les résultats suivants avant la guerre civile: UOC-MP: 30 à 46%, UOC-KP: 25 à 32%, Eglise gréco-catholique: 8-10%, UAOC: moins de 1%...

Je rappelle en annexe la situation ukrainienne...


2. La biographie du soi-disant Mgr Laroche, dont je n'avais entendu parler auparavant, peut se résumer simplement: il a rejoint l'Orthodoxie par l'ECOF (ordinations en 1967-1969 par l’évêque Jean Kovalevsky), ce qui est relativement courant parmi les .convertis, et c'est quand l'ÉCOF faisait partie du patriarcat de Roumanie (1970-1993) qu'il a été "Élevé à la dignité d’Archiprêtre honoraire et Économe Stravophore le 12 avril par Sa Béatitude le Patriarche Justinien de Roumanie,." Il a visiblement rejoint le patriarcat de Kievau début des problèmes qui ont mené à la dislocation de l'ÉCOF en 2001 (tonsure monastique en 1996) ... Toutefois, les précisions apportées sur http://www.forum-orthodoxe.com/~forum/viewtopic.php?p=2984 montrent les sinuosités croustillantes de ce parcours.

ANNEXE:
Ukraine aujourd'hui: 1 pays, 2 langues, 2 confessions, 3 juridictions orthodoxes importantes…

Après dix siècles de déchirements et partages, l'Ukraine suivra les vicissitudes soviétiques jusqu'en 1991 et fera partie des trois pays qui y mettront fin en signât la création de la CEI . Je ne détaille pas le clivage linguistique (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Decrypter-la-situation-en-Ukraine_a3662.html ) mais il faut souligner qu'il se retrouve en grande partie au niveau confessionnel: selon un sondage effectué en novembre 2010, 78% d'Ukrainiens se déclarent croyants et plus de 67% Orthodoxes pour moins de 10% gréco-catholique (la deuxième confession). Et les orthodoxes sont divisés: (voir http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Ukraine-orthodoxe-ORTHODOXIE-MAJORITAIRE-MAIS-DIVISEE-1_a1117.html pour plus de détails).

- l'Eglise Orthodoxe Autonome d'Ukraine – Patriarcat de Moscou: UOC (MP), seule Église canonique, est la première Église d'Ukraine avec 46% des Ukrainiens d'après le sondage ci-dessus (d'autres sondages lui accordent environ 30%, à égalité voire au dessous de l'UOC-KP ci-dessous). Elle bénéficie d'une très large autonomie au sein du patriarcat de Moscou depuis 1990. Présente dans toute l'Ukraine elle jouie d'un quasi-monopole dans les régions à majorité russophones. l'UOC-MP compte 45 diocèses, 11 704paroisses, 9 518 clercs (Institut de la liberté religieuse(9).

- L'Église orthodoxe d'Ukraine - Patriarcat de Kiev (UOC-KP), non canonique, est née en 1992 quand le métropolite Philarète, déçu de ne pas avoir été élu patriarche de Moscou en 1990, profite du soutien des autorités pour faire proclamer "le patriarcat de Kiev" par quelques évêques du patriarcat de Moscou et de l'Eglise autocéphale d'Ukraine. En 2010 elle compte 34 diocèses, 4251 paroisses, 3041 prêtres (ibid. 7) et le sondage ci-dessus la crédite de l'appartenance de 22% des Ukrainiens (d'autres sondages lui accordent jusqu'à 35%, à égalité voire au dessus de l'UOC-MP). Elle semble peu présente dans les régions russophones.



· L'Église Orthodoxe autocéphale d'Ukraine (UAOC), non canonique, 12 diocèses, 668 clercs, 1194 paroisses (ibid. 9) et moins de 1% dans les sondages.Continuatrice de l'Eglise autonome des provinces occidentales d'avant guerre, l'OUAC se réimplanta vers 1990 avec le soutien des autorités, surtout dans les provinces occidentales d'Ukraine, mais sa présence reste clairement très limitée.

Et il existe aussi d'autres groupes très minoritaires qui se sont crées au cours des années 1990-2000, en particulier lors de la réunification de l'Eglise russe avec l'Eglise Hors Frontière (2007). Ils sont généralement liés à des paroisses à l'étranger mais ne comptent guère plus de quelques dizaines de communautés et leur influence n'est pas mesurable...

Ainsi le divisions confessionnelles contribuent aux fractures culturelles en Ukraine, mais il y a un point qui rassemble actuellement tous les partis en présence et toutes les juridictions: personne n'accepte l'idée d'une nouvelle partition de l'Ukraine (sauf quelques politiciens détachés du terrain comme le russe Jirinovski par exemple...)

6.Posté par Théophile le 13/07/2016 20:42
A titre personnel, je ne crois pas que Constantinople puisse accepter l'autocéphalie d'une communauté orthodoxe ukrainienne non-canonique sans que l'Eglise orthodoxe ukrainienne reconnue soit consultée. Ce serait perdre tout crédit au sein des Eglises orthodoxes.
Mais à plus long terme, je crois aussi que l'Eglise orthodoxe ukrainienne sera autocéphale, car le conflit dans le Donbass (qui ne sera sans doute pas réglé rapidement) a de fait laissé l'Eglise orthodoxe ukrainienne en situation très difficile - d'autonomie obligatoire et détachée de liens trop étroits avec Moscou.
Ce n'est que mon opinion, mais l'autocéphalie de l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique permettrait peut-être de mettre fin aux schismes par le haut. Mais pour que cela se réalise, il faudra sans doute attendre le décès du patriarche autoproclamé du Patriarcat de Kiev, Philarète.
Quoi qu'il en soit, le plus important, c'est de prier pour que la paix revienne en Ukraine.

7.Posté par Gueorguy le 13/07/2016 22:05
@ 5 - Vladimir G.

Votre observation est parfaitement exacte et il convient de la prendre en compte. Maintenant, quand bien même celles-ci introduisent l'adjectif "orthodoxe" dans leur désignation, il convient de ne pas désigner comme orthodoxe, des entités qui ne sont pas reconnues par le plérôme de l'Eglise orthodoxe.

En lieu et place de votre présentation, il faut écrire:
"Ukraine aujourd'hui: 1 pays, 2 langues, 2 confessions dont l'Eglise orthodoxe et deux entités schismatiques" …

Et dans les dénominations de ces entités, mettre: "orthodoxe" (avec des guillemets)

8.Posté par Père Joachim le 14/07/2016 00:27
Loin de moi la disposition à tremper ma plume dans l'encre rouge de la question brulante du drame religieux de cet aspect particulier de la crise slave post communiste dans sa prolongation ukrainienne.

Nous atteignons bientôt les périphéries sordides du "drame antique" doublé d' apparences shakespeariennes le tout sur fond de musique wagnérienne.

A coté de ce cauchemar nordique viennent s'ajouter les voix railleuses et braillardes des sans grades qui pour finir ne font qu'ajouter à une déflagration programmée, les petites passions de leur modeste quotidien.
Oui, en effet à tirer trop sur la corde, les grands vont finir par la rompre.

Nous verrons vite à qui profitera le crime ? mais ni au Saint Plérôme; ni à l'Una, Sancta; ni même à ces messieurs qui entretiennent à leur profit la misère de nos ecclésiologies "Auticéphalité phyletistes"

Pendant que croira triompher l'Ennemi juré de l’Église, les tenants volontaires et involontaire de "la rupture annoncée" développeront leur théorie sur la "Tunique non-déchirée de Notre Seigneur et pourrons voguer librement vers la secte et ... son issue fatale, l'hérésie, mais toujours de bon droit et la "conscience religieuse" paisible ! (comme en 1054 et à la Réforme-contre réforme)

9.Posté par justine le 15/07/2016 14:38
Selon un communiqué officiel du Phanar, le Synode de ce dernier dans sa séance regulière du 13 juillet entre autres "a examiné la demande du parlement ukrainien soumise au Patriarcat Ecumenique d'accorder le statut d'autocéphalie à l'Eglise d'Ukraine, laquelle a été transmise à la commission synodale compétente afin d'être dûment étudiée".
Texte grec original sur http://www.vimaorthodoxias.gr/all/item/85166

Le site qui publie cette nouvelle, commente: "Tandis que dans les oreilles du peuple fidèle retentissent encore les assurances du patriarche ecuménique comme quoi il reconnait comme canonique uniquement l'Eglise Orthodoxe d'Ukraine appartenant au Patriarcat de Moscou, avant que le coq chante, le Phanar étudie la récente demande de la part de parlementaires ukrainiens d'accorder l'autocephalie à l'Eglise ukrainienne - aux schismatiques donc? -, confirmant ainsi ce qu'avait declaré lors du Concile panorthodoxe l'Archévêque de Telmessos Job, lequel précisa que le problème ukrainien ne sera pas discuté au Synode de Crète, mais qu'il sera étudié par le Phanar...."

10.Posté par Marie Genko le 16/07/2016 14:57
Merci pour tous les commentaires de ce fil de discussion.
Je me souviens avoir lu que le Patriarche Bartholmée avait proposé au concile, en Crête, de considérer un l'octroi de l'autocéphalie pour des circonstances politiques particulières!
Et sa proposition avait immédiatement été rejetée par un grand nombre d'évêques présents.
Donc la tentation de faire plaisir aux commanditaires politiques est hélas bien présente à Constantinople.
Il nous reste à prier pour que le Patriarcat de Constantinople ne se discrédite pas complètement dans cette affaire ukrainienne.
UKRAINE DANS LAQUELLE, GRÂCE AUX PRIÈRES DE TOUT UN PEUPLE, LE VENT SEMBLE SUR LE POINT DE TOURNER !
Je pense que nous pouvons prier aussi pour l'Archevêque Job de Telmessos, car il se ferait du tord à lui-même, à son image d'évêque, s'il laissait ses sympathies personnelles et ses opinions politiques prendre le pas sur son devoir de Pasteur orthodoxe.

11.Posté par Микола Данилевич - Новости с Фанара le 16/07/2016 15:44
Новости с Фанара

На самом деле в тексте пресс-релиза решения Священного Синода Константинопольского Патриархата говорится не о предоставлении автокефалии УПЦ КП, а о "предоставлении автокефального статуса (устройства) Церкви Украины". А это разные вещи.

Что значит это решение?

1. Вопрос будет изучаться столько, сколько будет нужно. Опыт общения с константинопольской церковной дипломатией свидетельствует о том, что если вопрос передается в комиссию, то выходит из нее не скоро. Тем более, что не указано название комиссии, кто ее возглавляет и другие формальные ее (комиссии) признаки. Хотя я не стану исключать любые варианты.

2. Константинополю важно быть в этом процессе и сохранить для себя открытым окно возможностей. К нам в Украину могут приезжать делегации, комиссии, представители для изучения вопроса. А могут и не приезжать.

3. Такое решение также является и достойным вариантом ответа такой серьезной структуре как Верховная Рада Украины. Вопрос изучается. И кстати, сам этот вопрос имеет все возможности пережить тот состав Верховной Рады, который этот вопрос перед патриархом и поставил. ;)

3. Другое дело, что это решение позволяет нашим неканоническим церковным группировкам спекулировать на этой теме и говорить, что вот еще чуть-чуть и нас признают. Но я на их месте не спешил бы радоваться. Уже 330 лет как Киевская Митрополия в составе Московского Патриархата, поэтому Константинополь никуда не спешит, может и еще подождать. Церковь ведь мыслит категориями вечности.

4. Мое предположение: Поскольку Константинополь не пойдет на конфликт с Москвой, в котором его не поддержат даже некоторые из греческих Церквей, не говоря уже о славянских Церквях, то дело будет длиться до тех пор, пока в результате каких-либо объективных обстоятельств мы в Украине не найдем общего решения, которое с одной стороны решит проблему раскола, а с другой стороны не приведет к расколу между Поместными Православными Церквями, о чем я частично говорил в своем последнем интервью на эту тему. А уж тогда, лет через …???... Константинополь может вспомнить все документы на эту тему (эдак, за последние несколько сот лет), в том числе и упомянутое обращение Верховной Рады.

5. А посему спасение украинского Православия, дело рук самого украинского Православия и тут Константинополь вряд ли нам поможет. О чем я уже говорил много раз… Ключи в Киеве.

12.Posté par Vladimir.G: l''''article et les commentaires montrent une certaine confusion. le 16/07/2016 22:41
Comme je le signalais dans mon commentaire 5, l'article et les commentaires montrent une certaine confusion.

L'article parle de deux sujets distincts:
1.- La demande de réception comme Église AUTONOME adressée au patriarche Bartholomée par le Concile épiscopal de l'UOAC (ÉUA), qui représente moins de 1% des Ukrainiens d'après les sondages.
2. L'adresse de la Rada demandant au patriarche Bartholomé d'accorder l’AUTOCÉPHALIE à "l’Église orthodoxe ukrainienne".
CES DEUX DEMANDES N'ONT RIEN À VOIR et c'est la seconde qui aurait "été transmise à la commission synodale compétente afin d'être dûment étudiée," et provoqué la réaction de Vladimir Legoïda.

3. Le pseudo-patriarcat de Kiev (KP), clairement plus important que l'UOAC, n'est directement concerné ni par l'une ni par l'autre, même si "l’Église orthodoxe ukrainienne" désignée dans le texte de la Rada pourrait s'y référer de façon allusive ...

13.Posté par Un hiérarque du Patriarcat de Constantinople a rencontré le leader du « Patriarcat de Kiev » le 18/07/2016 11:01
Un hiérarque du Patriarcat de Constantinople, l’archevêque du diocèse de Winnipeg et du Centre de l’Église orthodoxe ukrainienne au Canada, le métropolite Yurij (Kalichtchuk) a rencontré le leader du « Patriarcat de Kiev » schismatique. Le métropolite de Lougansk et Altchev Mitrophane (Église orthodoxe d’Ukraine) a signalé cette rencontre, qui a eu lieu le 14 juillet à Kiev, au Département des affaires ecclésiastiques extérieures de l’Église orthodoxe d’Ukraine. Dans une lettre, le métropolite Mitrophane a exprimé ses regrets que le métropolite Yurij n’ait pas trouvé la possibilité de rendre visite au primat de l’Église canonique orthodoxe d’Ukraine, S.B. le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine Onuphre, tout en ayant été d’accord pour rencontrer publiquement le « patriarche » Philarète, qui a créé le schisme en Ukraine.
De telles rencontres sont en contradiction tant avec l’esprit des canons ecclésiastiques et l’ordre prévalant dans les actions mutuelles des évêques canoniques du monde orthodoxe entier, qu’avec l’esprit d’unité de l’Église, sous le signe duquel s’est déroulé le Concile en Crète, dont il est tant parlé dans les documents conciliaires, a fait remarqué le président du Département des affaires ecclésiastiques extérieures de l’Église orthodoxe d’Ukraine.

Le métropolite Mitrophane a exprimé l’espoir que le fait donné constitue un malheureux malentendu et n’affectera pas les relations traditionnellement chaleureuses et amicales entre l’Église orthodoxe d’Ukraine et le Patriarcat de Constantinople.

14.Posté par Marie Genko le 18/07/2016 13:47
Décidément les prélats ukrainiens, qui ont grandi au Canada sous l'omophore de Constantinople, aiment beaucoup se rendre sur le sol de leurs ancêtres!
En principe un prêtre ou un prélat ne se déplace pas sans la bénédiction de son supérieur.
Nous pouvons donc en conclure que ces visites sont permises et souhaitées par le Patriarcat de Constantinople.
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt le message N° 11 du Père Mikola Danilievitch.
Pardonnez-moi de ne pas être en mesure de le traduire mot à mot car il le mérite.
Pour résumer le Père Mikola est plutôt optimiste, il souligne que les questions posées au Saint Synode.ont toutes les chances de trainer en longueur probablement durant des années..?
Dans son point 3, il souligne toutefois que les différentes structures schismatiques ukrainiennes vont à présent se sentir encouragées et pouvoir se targuer de voir leur situation résolue incessamment sous peu...!

Pour ma part je ne partage pas vraiment cet optimisme, car les pressions extérieures sur le Patriarche Bartholomée doivent être particulièrement fortes et son pain quotidien dépend en grande partie de ses généreux donateurs américains.
Mais, comme l'écrit aussi le Père Mikola, il est impossible au Patriarcat de Constantinople de rompre avec Moscou et probablement de ce fait avec tous les patriarcats slaves et le géorgien!

A la Grâce de Dieu!
Le triomphe de l'Orthodoxie passe, et passera toujours, avant la politique du nouvel ordre mondial.

15.Posté par Gueorguy le 18/07/2016 14:39
Une phrase (peut-être issue de la traduction) indique que la rencontre ait pu avoir lieu le 14 juillet à Kiev, au "Département des affaires ecclésiastiques extérieures de l’Église orthodoxe d’Ukraine".

Il faudrait vérifier ce point qui parait assez invraisemblable.

16.Posté par Vladimir G: Toujours une extrême confusion concernant les différentes juridictions ukrainiennes le 18/07/2016 17:04
Toujours une extrême confusion concernant les différentes juridictions ukrainiennes:

1. ERREUR DE TRADUCTION: la rencontre s'est bien déroulée le 14 juillet à Kiev, mais le lieu n'en est pas précisé dans le communiqué source (en ukrainien). Elle ne s'est certainement pas déroulée "au Département des affaires ecclésiastiques extérieures de l’Église orthodoxe d’Ukraine", d'où provient le communiqué et dont le métropolite de Lougansk et Altchev Mitrophane est le président. Mais ce dernier a adressé es qualité, et avec l'accord de son primat, le métropolite de Kiev Onuphre, une note de protestation au patriarche de Constantinople pour "regretter que le métropolite Yurij n’ait pas trouvé la possibilité de rendre visite au primat de l’Église canonique orthodoxe d’Ukraine... etc."

2. RESPONSABILITÉ MAL ÉTABLIE: l’Église orthodoxe ukrainienne au Canada, comme celle des USA, sont des Églises autonomes sous la juridiction de Constantinople (elles se sont détachées de l'UAOC durant la crise de 1992;) le métropolite Yurij (Kalichtchuk) est le primat de l'EOUA-Canada. Constantinople n'a jamais reconnu sa responsabilité dans les rencontres menées par ces prélats, qui semblent effectivement assez indépendants. Toutefois il n'est pas exclu qu'ils soient en fait "téléguidés" par le Phanar en sous-main...

17.Posté par Gueorguy le 18/07/2016 19:07
@16 Vladimir G.

Je pense qu'il convient bien de préciser qu'il s'agit de confusions au sein des "différentes juridictions ukrainiennes schismatiques".

En ce qui concerne l'Eglise Orthodoxe en Ukraine. La situation est très simple. Il n'y a qu'Une Seule Eglise Orthodoxe en Ukraine. Elle est organisée en Métropole Autonome, sous la responsabilité de Mgr Onuphre.

18.Posté par Vladimir G: La confusion est surtout le fait des media le 19/07/2016 10:52
Bien cher Gueorguy (17)

La confusion est surtout le fait des media: en plus de l'erreur de traduction, l'article d'Interfax mélange deux faits très différents:

- le titre porte sur la lettre du synode de l'OUAC, épiphénomène répétant la demande de 2009 auquel aucune suite ne semble donnée...
- le corps de l'article parle plus de l'adresse de la Rada - organe officiel de l'état ukrainien que le Phanar ne peut ignorer et dont la demande dépasse l'UOAC, qu'elle ne cite pas, puisqu'il est question de "l’Église orthodoxe ukrainienne" dans son ensemble (?). Elle diffère d'ailleurs totalement de la demande de l'OUAC, contrairement à ce qu'écrit Interfax, puisque la Rada demande l'autocéphalie alors que l'UOAC parle d’autonomie au sein de Constantinople (statut dont jouissent l' UOC-USA et UOCC (Canada)...)

Le commentaire 13, en enfin, parle de deux autres entités: l'UOCC, Église autonome sous l'omophore de Constantinople depuis 1990, et le KP, schismatique...

NB: NON, bien cher Marie (14), sauf à être bien jeunes, "les prélats ukrainiens, qui ont grandi au Canada" n'étaient pas sous l'omophore de Constantinople avant l1990... L'UOCC n'était pas une juridiction canonique jusque là mais était plus ou moins rattachée à l'UOAC.

19.Posté par Gueorguy le 19/07/2016 15:40
@18 - Vladimir G.

"que le Phanar ne peut ignorer"..

A quel titre?

Le Phanar a mission d'intervenir dans les affaires d'un territoire qui ne relève pas de sa compétence?

Ou bien le Phanar est il un état qui répond à une doléance d'un autre Etat. En ce cas, en quoi cela concerne les affaires de l'Eglise?

20.Posté par Vladimir G: l''''important pour moi est bien de démêler les informations que les media emmêlent par ignorance! le 19/07/2016 18:15
Bien cher Gueorguy (17)

Je parle des choses telles qu'elles sont et non telles qu'on voudrait les voir: si vous consultez le site du DREE (https://mospat.ru/ru/), vous constaterez un nombre important d'informations concernant des rencontres avec les autorités laïques de différents pays. C'est bien dans ce contexte que le Phanar ne pouvait ignorer l'adresse officiel de l'organe représentatif d'un pays proche, dont le président a d'ailleurs été reçu par le patriarche le 10 mars dernier. Il avait évoqué «l’avenir de l’Ukraine, la paix et la création d’une seule Église locale, attendue par le peuple ukrainien,» (la Rada n'écrit pas autre chose!) De son côté, le patriarche Bartholomée a déclaré que son Église prie pour la paix et l’unité en Ukraine. « Je veux exprimer ma grande satisfaction et reconnaissance au président de l’Ukraine pour sa visite. Vous savez que l’Église de Constantinople est l’Église-mère de la nation ukrainienne » avait déclaré le patriarche après son entretien avec le président ukrainien... (http://orthodoxie.com/le-president-porochenko-a-evoque-lors-de-son-entretien-avec-le-patriarche-bartholomee-la-creation-dune-eglise-locale-ukrainienne/). "Examiner la demande du parlement ukrainien" et la "transmettre à la commission synodale compétente afin d'être dûment étudiée" est de la même veine...

Donc il n'y a rien de neuf là sauf du bruit médiatique et l'important pour moi est bien de démêler les informations que les media emmêlent par ignorance!

21.Posté par Marie Genko le 19/07/2016 21:54
Cher Vladimir,

Merci pour vos précisions au sujet de l'UOCC.
Je suppose que ce sigle veut dire Ukrainian Orthodox Church in Canada?
J'ignorai effectivement qu'une Église Ukrainienne avait été fondée au Canada.
Je suppose qu'il s'agit majoritairement d'Ukrainiens qui étaient sympathisants des Allemands durant la seconde guerre mondiale, qui sont parvenu à émigrer au Canada et qui n'ont pas souhaité, à cause de ce contexte passé, adhérer à une Église Orthodoxe déjà en place comme l'EORHF, (Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières) ou celle dépendant de Moscou?
(l'OCA, Orthodox Church in America n'existait pas à l'époque)

Par ailleurs, je ne pense pas me tromper en écrivant que la grande majorité des malentendus entre les différents patriarcats orthodoxes sont des ingérences territoriales d'un patriarcat par rapport à un autre.

Je suis tout à fait en accord avec ce qui est écrit dans le message N°19.
Lorsque la Rada ukrainienne s'adresse au Patriarcat de Constantinople pour intervenir dans les affaires ecclésiales internes à ce pays, elle semble verser dans une hérésie de Papisme orthodoxe!
Sauf erreur de ma part, il me semble évident que seul le plérôme des Patriarcats orthodoxes serait en mesure de reconnaître un nouveau patriarcat !
Et cette autocéphalie ne pourrait émaner que de l’Église en charge du territoire canonique en question.
C'est à dire pour l'Ukraine, le Patriarcat de Moscou.

Pour les Orthodoxes de base, dont je fais partie, il serait contraire à la Tradition orthodoxe de faire jouer au Patriarche de Constantinople un rôle autre que celui d'être le premier parmi les égaux.

Enfin tous les sigles utilisés pour les différentes structures ecclésiales en Ukraine prêtent à confusion!
Aussi pour plus de clarté faudrait-il que nous nous donnions la peine de mettre entre parenthèses l'appellation, à laquelle chaque sigle correspond, lorsque nous parlons des différentes structures ukrainiennes.
C'est un peu astreignant, mais au moins nous serions assurés de comprendre de quelle structure il est question.

22.Posté par justine le 20/07/2016 11:46
Y avait-il une "nation ukrainienne" en 860 dont l'Eglise de Constantinople pourrait etre la "Mere"???

D'apres ce que nous apprennent les manuels d'Histoire, les contrees de l'actuelle Ukraine etaient alors habitees par diverses tribus slaves, finno-ougriennes, turco-mongoles, des Chasars etc., reunies en un Etat, la dite Rus de Kiev, au 9e siecle par des Scandinaves, les Varegues. La premiere capitale de la Rus avait ete Novgorod, fondee par le prince varegue Rurik. En 882, le successeur de Rourik, Oleg, transfera la capitale a Kiev. L'incorporation ecclesiale de la Rus de Kiev dans l'Eglise de Constantinople commenca peu apres 860 par l'envoi d'un eveque et de plusieurs pretres par le patriarche de Constantinople St Photios, et elle s'acheva en 988 par le Bapteme du Grand-Prince varegue Vladimir et de tout son peuple.

C'est sans doute pour faire plaisir aux nationalistes ukrainiens actuels que le Phanar s'adonne a ce genre de manipulations des faits historiques. L'Ukraine au sens de l'Etat contemporain est une creation recente, issue de l'Empire russe, heritier de la Rus de Kiev. Et si cette derniere etait bien, du point de vue ecclesiastique, une "fille" de l'Eglise de Constantinople, la conclusion logique est que l'
Eglise mere de la "nation ukrainienne", c'est l'Eglise de Russie.

23.Posté par Tchetnik: le 20/07/2016 12:40
Le terme d'"Ukraine" n'apparait d'ailleurs dans aucune chronique ou document historique en tant que nation ou état.

24.Posté par Boris le 20/07/2016 13:07
@22 Justine
Le prince Vladimir se consacra à fusionner les trois ethnies. L’apparition des Russes anciens fut une conséquence logique de la christianisation. Nous savons aujourd’hui que l’ethnie russe slave s’est constituée grâce au baptême. En voici une simple preuve : les Varègues n’avaient pas d’alphabet alors que les Slaves avaient une écriture. Bien avant Vladimir les Slaves du Sud purent bénéficier de l’alphabet élaboré par Saints Cyrille et Méthode. Le christianisme se fonde sur les Écritures, il est inconcevable sans textes liturgiques. Aussi l’ethnie russe slave qui se forma à l’époque choisit pour langue littéraire commune non les dialectes varègues et ougro-finnois mais le slavon. Cet immense « melting pot » ethnique qui produisit en définitive les anciens Russes comprenait d’ailleurs non seulement les trois peuples énumérés mais aussi les Khazars. SUITE http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Saint-Vladimir-le-Grand-Vladimir-le-BEAU-SOLEIL-980-1015-et-le-Bapteme-de-la-Russie_a3205.html

25.Posté par Théophile le 20/07/2016 13:55
Je ne suis pas expert, mais voici quelques remarques.

@ Tchetnik
"Le terme d'"Ukraine" n'apparait d'ailleurs dans aucune chronique ou document historique en tant que nation ou état."
Evidemment, car c'est une dénomination moscovite qui révèle la perception de périphérie de cette région quant à Moscou, qui devient progressivement la capitale politique des terres "russes" à partir du XVe siècle.

@ Justine
"l'Eglise mère de la "nation ukrainienne", c'est l'Eglise de Russie." Votre phrase est anachronique.
Disons plutôt que Kiev est la mère de toutes les villes russes, comme le dit le proverbe russe. Bien sûr, la Moscovie va ensuite englober Kiev, et s'en réclamer comme héritière légitime, pour unifier les diverses terres "russes" (Kiev, Novgorod, Pskov, Vladimir, Souzdal, etc..).

NB. Avant de devenir "Patriarche de Moscou" au XVIe siècle, le métropolite de Moscou est officiellement l'héritier du métropolite de Kiev (jusqu'en 1458).

La complexité de l'histoire "russe" au sens large, avec ses différentes phases, est l'enjeu d'âpres combats historiographiques nationalistes. Tous font références à la "Russie" ou "Rus' " pour leur légitimité. Soit la Russie, soit l'Ukraine revendiquent l'héritage de la Rus' médiévales de Kiev. Il y a aussi les Ruthènes (Rusyns) qui se réclament de cet héritage.

Officiellement, le Patriarche de Moscou porte de titre de "Patriarche de Moscou et de toute la Rus' " pour englober les différents centres historiques russes (Russie blanche, Petite Russie, Grande Russie).

26.Posté par Marie Genko le 20/07/2016 14:51
Cher Théophile,

Merci pour vos précisions.
En ce qui concerne les Ruthènes, je connais mal l'Histoire de cette ethnie.
J'ai déjà entendu des Occidentaux essayer de soutenir que les Ukrainiens actuels sont les descendants des Ruthènes et n'ont rien à voir avec les Russes et la Russie...
Et par conséquent que le nationalisme ukrainien est tout à fait justifié...!
Inutile de préciser que ce genre d'affirmation m'a semblé grotesque!

27.Posté par Tchetnik: le 20/07/2016 14:51
@Théophile

Moscou n'utilisait pas ce terme, mais le terme de "Petite Russie". Terme qui apparaît aussi dans d'autres chroniques étrangères, notamment Byzantines. Le terme "Ukraine" en tant que tel ne se généralise qu'au XIXème siècle.

En attendant, les "ukrainiens" font une espèce de prise d'otage sur l'histoire de la Ris Kievienne et interdisent, au nom d'un certain racialisme, aux Russes de s'en réclamer, ce qui revient à interdire à un Anglais de Londres le droit de se réclamer de Canterbury et du Kent.

28.Posté par Vladimir.G: "Evidemment, car c'est une dénomination moscovite": FAUX!!! le 20/07/2016 15:48
"Evidemment, car c'est une dénomination moscovite" FAUX!!!

Bien cher Théophile,

Merci pour vos remarques, mais c'est en fait plus compliqué!

- Le terme "Ukraine" apparait en Pologne-Lituanie au XVIIe siècle et ne sera repris en Russie que bien plus tard (XIXe?) Dans l'empire russe ces territoires s'appelaient "Malorossia" (Petite Russie) pour les anciens territoire polonais - l"Ukraine occidentale actuelle, et "Novorossia" (Nouvelle Russie) pour ceux conquis sur les Tatars au XVIIIe (Ukraine orientale actuelle dont toutes les villes, Kharkov, Lugansk, Donetsk... ont été fondées par les russes au XIXe siècle, et rives de la mer Noire avec Odessa...) La Crimée constituant toujours un territoire spécifique...

- Le primat de l'église russe portait le titre de "métropolite de Kiev" jusqu'à l'attribution de celui de patriarche de Moscou (1589) bien que la métropole de Kiev ait rejoint Constantinople unilatéralement en 1458malgré les protestations du métropolite et du Grand prince de Moscou. Elle fut ensuite fut officiellement rattachée à Moscou en juin 1686 (tomos patriarcal et concile local*) après l'accord historique de 1654 qui ne concernait de fait que Kiev et les rives du Dniepr (territoire cosaque dont l'Église avait refusé d'adhérer à l'union de Brest en 1596).
* cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Eglise-russe-la-reunion-de-la-metropole-de-Kiev_a3697.html

Le résumé de Justine est très approximatif, comme le souligne Boris, et la filiation de Constantinople à l'Église russe n'est pas contestable puisque l'écriture et le Christianisme furent apportés par ses premiers missionnaires, en particulier la mission des Sts Cyrille et Méthode peu après 860 que cite Justine. Elle aboutit au baptême des prince de Kiev, les Vikings Askold et Dir, qui furent tué par Riurik en 882.

29.Posté par Tchetnik: le 20/07/2016 20:55
"Le prince Vladimir se consacra à fusionner les trois ethnies"

-Il n'y avait pas "trois ethnies" à l'époque de Saint Vladimir mais pas loin d'une douzaine de différentes tribus, appartenant au même ensemble linguistique et culturel.

30.Posté par Yves Leroy - Higoumène Georges le 20/07/2016 21:57
Voici quelques mots, en écho au commentaire numéro 21 de Marie Genko. D'où prenez-vous cette idée que les Ukrainiens du Canada soient arrivés après la deuxième guerre mondiale, et qu'ils aient eu partie liée avec le régime nazi ??? La très grande majorité des Ukrainiens vivant au Canada sont des descendants d'Ukrainiens arrivés sous l'Empire austro-hongrois, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. L'Église orthodoxe ukrainienne du Canada, anciennement l'Église orthodoxe grecque ukrainienne, compte un grand nombre de paroisses, réparties en trois diocèses. Les Ukrainiens vivant au Canada sont en grande partie des émigrants de la Galicie et de l'Ukraine, qui s'installèrent dans les Pairies canadiennes au tournant du XXe siècle, jusqu'en 1929 - et aussi d'immigrants d'autres régions d'Ukraine qui s'établirent dans les villes ontariennes, après la seconde guerre mondiale. Moi-même, je vis à quelques kilomètres d'un site historique significatif de la culture ukrainienne (Camp Spirit Lake). Cher Marie, je vois que vous vivez en France et que vous n'avez aucun contact avec ces gens d'origine ukrainienne. Vous demandez - assez étrangement à mon avis - pourquoi ces Ukrainiens ne se sont-ils pas rattachés aux « Russes hors-frontières » - Église schismatique à l'époque - ou au Patriarcat de Moscou, à l'époque sous domination bolchevique ; c'est ignorer la profonde aversion qu'éprouvent ces gens envers tout ce qui est Russe, à cause d'un très lourd contentieux historique. On peut déplorer cet état de fait, mais c'est une réalité.

31.Posté par Vladimir.G: "la Tradition orthodoxe" peut avoir différentes interprétations! le 20/07/2016 23:21
Bien chère Marie (21),

D'abord je suis d'accord avec votre remarque concernant les sigles, d'autant que j'utilise généralement les sigles anglo-saxons, plus courants dans la littérature et sur les sites des juridictions concernées. Je vais donc tacher de donner le développé à chaque première utilisation.

L'UOCC (Ukrainian Orthodox Church of Canada, http://uocc.ca/, précédement "Ukrainian Greek Orthodox Church of Canada"/U.G.O.C.C.) a été fondée en 1918 par des dissidents de l'Église grec-catholique ukrainiennes établie au Canada depuis le début du XXe siècle. Elle a toujours été une entité ecclésiale "indépendante", qui a chois ses évêques selon les circonstances. Jusqu'en 1924 elle fut sous l'omophore d'un Metropolite du patriarcat d'Antioche, puis dirigée par des évêques provenant de l'UAOC (Ukrainian Autocephalous Orthodox Church), aussi bien avant le guerre et l'invasion allemande qu'après. Elle fut reçue à sa demande dans le patriarcat de Constantinople en 1990, intégrant ainsi le plérôme orthodoxe, et le tomos de réception précise que "L'UOCC reste une Métropole jouissant d'une totale autonomie interne, ayant canoniquement à sa tête le Patriarche œcuménique auquel elle se réfère canoniquement en toutes choses. Ce tomos fait référence à l'époque où la Métropole de Kiev faisait partie du Patriarcat œcuménique et aux relations très étroites qui existaient alors entre l'Église de Constantinople et Kiev, pour le bien de ces deux centres importants de l'Église." (Sic. cf. http://uocc.ca/en-ca/about/history/.) L'UOCC est organisée en 3 diocèses et aurait 290 communautés et 99 clercs (estimation 1989, ibid.)

Votre vision de la façon de proclamer l'autocéphalie est celle de l'Église russe mais elle est loin de celle de Constantinople, qui avait accordé l'autocéphalie à l'Église de Pologne en 1924, alors qu'elle dépendait de l'Église russe, contre la volonté de cette dernière. Idem pour l'autonomie des Églises de Finlande et d'Estonie... De fait, il n'y pas de position commune sur ce sujet: comme vous le savez; il n'a pas pu trouver de consensus au cours du processus préconciliaire et été retiré de l'ordre du jour... Comme vous voyez "la Tradition orthodoxe" peut avoir différentes interprétations!

Le fait de recevoir Porochenko et d'étudier l'adresse de la Rada reste de la diplomatie ecclésiale et ne devrait pas être considéré comme une ingérence. L'Église russe fait de même, comme je le rappelais, et même plus quand elle assure un accueil pastoral aux prêtres d'Ossétie du sud ou d’Abkhazie qui appartiennent à l'Église de Géorgie...

32.Posté par Pandèlis le 20/07/2016 23:48
Si le Phanar veux jouer sur l'histoire politique et ecclésiale qui date depuis plus de mille ans entre Kiev et Moscou, il joue très très gros car le tout puissant Monsieur Vladimir Poutine qui est à l'écoute du Patriarcat de Moscou réagira certainement. J'espère que le Phanar ne prendra pas la responsabilité de diviser le monde Orthodoxe au moment où il doit se reposer sur son unité pour aider nos frères Chrétiens d'Orient persécutés. Si le Phanar reconnaissait le pseudo Patriarcat schismatique d'Ukraine, il créerait un bouleversement sans précédent en terre Orthodoxe. Si un tel séisme se produisait, je pense qu'une majorité de clercs et laïcs du monde Orthodoxe, considèrerait que la Phanar à pris une position politique et non ecclésiale dans le conflit Ukrainien, le rapprochant de L'OTAN et des Américains contre la Russie.
Que l'Esprit Saint guide le Phanar dans la voie de la sagesse. ΑΜΗΝ + + + AMEN

33.Posté par Mischa le 21/07/2016 10:12
Я не понимаю, объясните знатоки. Как патр.Варфоломей мог принять к рассмотрению "заявление" Верховной Рады", которая является гражданской структурой.????
Это политический вопрос, это вопрос дипломатический или дело идет о ЦЕРКВИ?

Многие пишут о влиянии и "скрепах" между властью в РФ и Церкви. Но в данном случае с Украиной и запросом Рады - патриарх Варфоломей играет роль странную ОН И ЕСТЬ настоящая"СКРЕПА"

34.Posté par Marie Genko le 21/07/2016 10:36
@message 30

Mon Père Bénissez,
Je vous suis profondément reconnaissante pour votre éclairage sur les populations orthodoxes vivant actuellement au Canada.
Il est un fait que dans mon ignorance j'imaginais que les personnes vivant autrefois en Galicie dans l'empire austro-hongrois étaient dans leur grande majorité catholiques ou pour le moins uniates.

Je ne pensais pas que les désordres engendrés par la révolution russe aient provoqué une vague d'émigration aussi importante au début du XXème siècle!
Je comprends aussi que ces populations n'aient pas voulu être soumises à l'omophore d'un patriarche lui-même courbé sous la botte des bolchéviques et qu'elles se soient par conséquent tournées vers le patriarcat d'Antioche en 1918. Comme le mentionne Vladimir.

Vous avez pu lire dans les différents messages de ce fil que le vocable "Ukraine" et "Ukrainien" n'était pas vraiment utilisé avant le XXème siècle.
Et c'est la raison pour laquelle j'ai pensé qu'une structure appelée "Ukrainian Church of Canada" était une structure plus récente.

Je ne comprends pas très bien la raison du lourd contentieux historique que vous mentionnez.
Les territoires, appelés aujourd'hui Ukraine, ont été durant plusieurs siècles une composante de l'empire russe.
La domination polonaise sur les terres situées à l'Ouest, et les efforts suédois pour disputer l'ensemble de ces territoires à Pierre le grand, remontent tout de même très loin dans le temps.

Pour ne citer que l'exemple de ma propre famille, mon nom (Starosselsky) est polonais, nous sommes issus de la province de Tchernigov, qui se trouve bien dans la république de l'Ukraine actuelle, et ma famille a durant plusieurs siècles servi fidèlement l'empereur de Russie.
Avant la révolution russe, pour les habitants de la province de Tchernigov, se sentir RUSSES ne posait aucun problème.
Je peux même mentionner mon étonnement lorsque j'ai rencontré pour la première fois dans ma vie des ouvriers ukrainiens qui refusaient que je les considère comme des des Russes!

Je crains que, pour pour des RAISONS essentiellement POLITIQUES, un éclairage anti-russe soit diffusé au moyen d'une révision de l'Histoire des peuples ukrainiens.
Cette propagande bat son plein en Ukraine et visiblement aussi aux USA et au Canada.

Le résultat est tragique pour les populations restées sur les terres ukrainiennes qui se déchirent !
Il est tragique aussi pour l’Église orthodoxe toute entière, qui voit son unité menacée dans un CONFLIT DE POUVOIRS qui n'a rien de spirituel, ni même de chrétien!

35.Posté par Marie Genko le 21/07/2016 10:53
Cher Vladimir,

Merci beaucoup pour les explications que vous donnez dans votre message 31
Il me semble tout à fait tragique que les patriarcats orthodoxes n'aient pas une vision commune défendant la non ingérence d'un patriarcat (fut-il celui de Constantinople) dans les territoires canoniques d'un autre patriarcat.

A quoi sert le vocable de Premier parmi les égaux, si vraiment le patriarcat de Constantinople est convaincu d'avoir des droits supérieurs à ceux des autres patriarches ?

Le consensus des patriarcats orthodoxes ne tombe-t-il pas sous le sens?

Comment pouvons nous reprocher aux Catholiques la verticalité de l'autorité dans leur Église
(verticalité qui serait issue de l'hérésie du filioque),
lorsque nous, Orthodoxes, pour des raisons uniquement politiques avons recourt à la même verticalité???

A quoi bon réunir des conciles, lorsqu'on est incapable de se mettre d'accord sur un principe de base aussi essentiel ???

Tout cela ne me semble pas très joli!

36.Posté par Vladimir.G: UKRAINE: QUAND POLITIQUE ET RELIGION S'EMMELLENT le 28/07/2016 23:33
UKRAINE: QUAND POLITIQUE ET RELIGION S'EMMELLENT

Après la rencontre de Porochenko avec le patriarche Bartholomé le 10 mars dernier, au cours de laquelle le président ukrainien avait évoqué «l’avenir de l’Ukraine, la paix et la création d’une seule Église locale, attendue par le peuple ukrainien,» c'est au tour d'un haut dignitaire du Phanar, l'archevêque Job de Telmessos, de venir rencontrer Porochenko à Kiev comme l'annonce un communiqué officiel de la présidence ukrainienne (http://www.president.gov.ua/news/ukrayinska-vlada-yedina-v-svoyemu-pragnenni-mati-yedinu-pomi-37759 )

ECHANGE D'AMABILITES

Le président ukrainien a remercié le patriarche œcuménique "de l'attention qu'il porte à la question d'une église nationale unique en Ukraine" et formé le vœu que la commission qui étudie l'adresse de la Rada d'Ukraine demandant l'octroi de l'autocéphalie à l'Eglise orthodoxe en Ukraine "ne tardera pas à donner ses conclusions".

Mgr Job a informé le Président des travaux de cette commission et confirmé la prise en considération de la demande de créer une Eglise orthodoxe ukrainienne autocéphale. "Bien que l'Église et l'Etat soient séparés, l'Église et l'Etat doivent travailler ensemble" - a déclaré l'archevêque en transmettant le salut du Patriarche Bartholomée et en assurant qu'il souhaite "aider l'Ukraine".

Revenant sur les récentes processions de l'Église Orthodoxe d'Ukraine, le président a exprimé sa satisfaction de la façon dont les services de sécurité ont permis d'empêcher toute possibilité de provoquer des conflits inter-religieux. Il a également complimenté le Patriarcat œcuménique pour le succès du Concile de Crête…

COMMENTAIRE

Il faut souligner que ce communiqué de la présidence ukrainienne donne sa propre vision de cette rencontre. Il n'y a pas (encore) d'information du côté du Phanar et l'éclairage pourrait en être différent.

Il n'en reste pas moins que le simple fait qu'une telle rencontre puisse avoir lieu et que des questions internes à l'Église russe y soient traitées sans elle ne peut qu'aggraver les tensions au sein de l'Orthodoxie.

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