Samuel Lieven

Traversé par de graves dissensions internes l’année dernière, ce fleuron de la tradition orthodoxe ouvre ses portes aux étudiants jeudi 22 septembre. Il entend rester un pont entre l’Orient et l’Occident.

Après une année 2015 éprouvante, marquée par un long conflit avec son évêque de tutelle, Mgr Job de Telmessos, finalement écarté en novembre par le Patriarcat œcuménique de Constantinople, l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à Paris rouvre ses portes jeudi 22 septembre aux étudiants.

Ils sont une quarantaine, en provenance des Balkans, d’Europe de l’Est, du Proche-Orient, d’Afrique et d’Asie à s’être inscrits – certains attendent encore leurs visas – cette année, sans compter les 350 étudiants par correspondance. « Nous avons mis à profit cette année sabbatique, au cours de laquelle nous n’avions pas accueilli d’étudiants sur le site, pour repenser la mission de l’institut au regard de sa vocation originelle », explique son président, l’historien des religions et éditeur Jean-François Colosimo. SUITE La CROX

Lire 2015- Message du Recteur à la Séance solennelle de l’Institut Saint-Serge

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 22 Septembre 2016 à 09:24 | 5 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Noël Ruffieux le 22/09/2016 12:39
En été 2015, la situation pénible de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, à Paris, avait provoqué de l’émotion, relayée par un article du quotidien LA CROIX (23 juillet 2015). Hier 21 septembre, LA CROIX (article auquel renvoie PO) parle de la reprise des cours de l’Institut après l’«année sabbatique» décidée pour permettre une refondation sur des bases assainies. Le quotidien évoque une situation paradoxale: Le Patriarcat de Moscou inaugurera en octobre la nouvelle cathédrale russe et le centre culturel russe de Paris, «entièrement financés par le Kremlin qui pourraient faire de l’ombre à un Institut Saint-Serge historiquement pauvre».

Il y a un an, au cours de la crise, j’avais publié dans le trimestriel œcuménique de Lyon CHRETIENS EN MARCHE une chronique sur le sujet. Je parlais de la pauvreté financière de l’Institut. Je me permets de citer quelques passages de cette chronique:
«Dès le début, l’Institut a vécu avec peu de moyens, et même dans une grande pauvreté. Pour ses acteurs, c’est une garantie de liberté à l’égard de tous les pouvoirs. Les multiples solidarités créent des liens qui ont un sens théologique, pédagogique et œcuménique. Certes, les professeurs, aujourd’hui comme jadis, sont payés au lance-pierres. Mais ce dénuement fait partie du témoignage. (...) Saint-Serge ne sera jamais une institution universitaire dont on montre fièrement l’architecture audacieusement nouvelle, la modernité innovante des espaces d’études, la haute technicité des installations, le laboratoire sophistiqué où des découvertes fracassantes attendent leur médiatisation. Ce que l’Institut a donné au monde chrétien dans le passé, avec des moyens pauvres, il doit encore le faire.

Il peut être le laboratoire et l’oratoire où se travaille, se prie et se vit l’expérience chrétienne, nourrie d’une tradition orthodoxe vivante, créative. Il peut et doit être encore ce que constatait Olivier Clément il y a vingt ans: ‘C’est bien ici que l’Orthodoxie peut, aujourd’hui, tenter de connaître la modernité sans la maudire, sans s’y dissoudre non plus, mais pour la dépasser de l’intérieur, dans la fidélité à la véritable Tradition qui est, dans le Corps du Christ, la nouveauté toujours renouvelée de l’Esprit.’»

2.Posté par Boris le 22/09/2016 17:40
"Le Patriarcat de Moscou doit d’ailleurs inaugurer fin octobre, au pied de la tour Eiffel, une cathédrale et un centre culturel russe entièrement financés par le Kremlin, qui pourraient faire de l’ombre à un Institut Saint-Serge historiquement pauvre." Samuel Lieven

L'auteur de ce papier, ami juré de l'Eglise orthodoxe russe omet de rappeler que
la cathédrale Daru, celle de Nice avaient été financées par le palais d'Hiver, personne n'y trouvant à redire.

Que ces deux institutions ecclésiales ne servent qu'au culte et à la prière, il en sera de même de l'institution Branly incapable de faire de l'ombre à une Ecole de théologie, telle Saint Serge, relevant d'un tout autre rayon.

Il en est autrement du séminaire orthodoxe russe d'Epinay s/Sénart, fondé en 2009 et devenu un haut lieu de formation de futurs prêtres venus de Russie, de Moldavie, d'Haïti et du Ruanda. Les séminaristes sont en fin d'étude diplômes à l'Ecole des Hautes Etudes, à la Faculté d'Assas, etc.
Saint Serge est resté des années en pleine périclitation, saluons son retour à la vie dans l'espoir qu'il parvienne à se hisser, toute gloire antédiluvienne mise à part, au niveau actuel d'Epinay...

3.Posté par Hai Lin (Montevideo, ROU) le 23/09/2016 01:58
Toutes mes prières accompagnent l'ouverture scolaire 2016 - 2017 de Saint-Serge. Les intrigues et surtout les frelatages financiers de leur agent comptable de l'année dauparavant m'avaient fait beaucoup de peine ... un très bel institut qui agonissait ...

Par contre, pour Boris,

Вы ошибаетесь, я думаю. Московская семинария Едва ли лучшее. Она служит многим целям, некоторые из них, которые очевидны, некоторые из них, которые не столь очевидны.

Некоторое время ветры европейцы дул в пользу Москвы. Эти ветры сейчас дует в другом направлении.

Мы живем в интересное время.

4.Posté par Alain Durel le 23/09/2016 11:18
Le problème, c'est qu'aucun des problèmes n'a été réglé.

Saint Serge, ce n'est pas seulement une histoire d'argent (bien que cela soit effectivement un des aspects les plus épineux), c'est aussi une gouvernance opaque, un système clanique, des professeurs qui s'accaparent un Institut ecclésial depuis des années, aucune alternance, aucun renouvellement du personnel, des professeurs incompétents, certains savent à peine parler français, la plus part n'ont jamais rien publié (ils ne pourraient en aucun cas enseigner dans un institut catholique ou protestant digne de ce nom).

Saint Serge est aussi un pion dans l'échiquier "géostratégique" orthodoxe.

5.Posté par Théophile le 23/09/2016 18:56
"Saint Serge, ce n'est pas seulement une histoire d'argent (bien que cela soit effectivement un des aspects les plus épineux), c'est aussi une gouvernance opaque, un système clanique, des professeurs qui s'accaparent un Institut ecclésial depuis des années, aucune alternance, aucun renouvellement du personnel, des professeurs incompétents, certains savent à peine parler français, la plus part n'ont jamais rien publié (ils ne pourraient en aucun cas enseigner dans un institut catholique ou protestant digne de ce nom)."

@ Alain Durel
Personne ne vous oblige à fréquenter Saint Serge.
Juger la valeur d'une école de théologie aux nombres de publication n'est pas très pertinent. Cela n'est déjà souvent pas pertinent dans le monde académique que je fréquente au quotidien (ou les publications ne sont souvent que de l'enfumage destiné à étoffer son CV), alors en théologie orthodoxe, permettez-moi d'en rire.
Je n'attends pas des enseignants de Saint Serge qu'ils soient des compétiteurs scientifiques avides de réussir leur carrière, mais de véritables théologiens orthodoxes, qui permettent à l'Orthodoxie de témoigner de sa théologie et de l'incarner ici et maintenant.

P.S Je vous suggère aussi de discuter avec des universitaires pour voir comment sont nommés bien souvent les enseignants... Vous allez entendre ce que sont des systèmes claniques et des professeurs qui s'accaparent des instituts scientifique.
Alors Saint Serge - c'est juste de l'amateurisme dans la malice à tous les niveaux - justement, parce qu'il n'y a aucun argent / carrière en jeu.

6.Posté par N.B. le 24/09/2016 10:50
La colline Saint Serge proprement dite a vocation à s'immerger prochainement dans les tunnels RATP!
Le projet rénovation-réformes ITO élaboré par Mgr Job et son équipe a été rejeté par le touche à tout Colosimo et les profs à lui ralliés. Le début nouvelle année académique avec des moyens de fortune fait un peu tape à l’œil m'as-t- vu le rideau de fonds étant l’épanouissement de la séraphique présence de l'EOR dans l'hexagone et l'UE.
L'envie est mauvaise conseillère.Vieille garde ITO obtenons l'absoute par la repentance. Homologation diplômes? Où en sommes-nous?
A 100% et + avec Alain Durel !

7.Posté par Clovis le 24/09/2016 18:12
En France pour enseigner dans le supérieur, il faut avoir une qualification requise, tout comme pour diriger des travaux de recherches, il faut des accréditations spéciales, et bien plus dans le cas des doctorats, habilitations etc.... Malheureusement cela ne doit pas être le cas à Saint Serge!

Un enseignement, un diplôme, de la théologie etc, tout cela n'est pas à prendre à la légère, ce n'est pas du bricolage.

Question pourquoi l'ITO a-t-il choisi un acronyme et délaissé le patronage de Saint Serge ?

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