L’Orthodoxie, à l'époque soviétique, a survécu grâce aux femmes – a dit le patriarche Cyrille
Le Patriarche de Moscou Cyrille, a déclaré que l'acte de foi des femmes orthodoxes à l'époque soviétique est un exploit comparable, relaté dans les Evangiles, à celui des femmes myrrhophores qui n’ont pas abandonné le Christ dans sa souffrance et la mort.

"Pourquoi l'Eglise célèbre ainsi les femmes myrrhophores? Parce que, lorsqu’advinrent les moments terribles des tortures infligées au Sauveur, et ensuite, de sa crucifixion, les apôtres, qui avaient été témoins de ses plus grands miracles, dont la résurrection, au quatrième jour, de Lazare, ont fui, dans la terreur. L’instinct animal, de survie a tout éclipsé. Alors que les faibles femmes myrrhophores - celles qui sont toujours restées dans l'ombre – n’ont pas abandonné le Sauveur », a dit au cours de son homélie le Patriarche Cyrille après la Divine Liturgie au monastère de Novo-Tikhvine d'Ekaterinbourg.

"Elles sont montées avec lui au Golgotha, Elles se sont tenues au pied de Sa croix, sans aucune crainte de persécution, et même la peur de la mort n’a pu détruire leur amour pour le Sauveur et leur dévotion pour lui", - a-t-il ajouté.

L’Orthodoxie, à l'époque soviétique, a survécu grâce aux femmes – a dit le patriarche Cyrille
Selon le primat de l'Église orthodoxe russe, il y a d'autres exemples de cet immense dévouement des femmes myrrhophores ; comme, dans l’histoire de la Russie après la révolution, quand ont débuté les persécutions contre l’Église et que la confession publique de sa foi vous faisait risquer la mort ou l'emprisonnement.

"Quand beaucoup d’habitants de Iekaterinbourg étaient prêts à déchiqueter la famille impériale, à tirer au canon sur la maison où elle se trouvait, que même les persécuteurs devaient la soustraire à cette haine – seules les sœurs du monastère de Novo-Tikhvine apportaient de la nourriture, en prenaient soin, se mettaient en danger de mort et, comme vous le savez, à la fin, ont péri pour cette dévotion et cette foi », - a dit le patriarche.

"Et puis, dans les années suivantes, des hommes forts, faisant carrière, diplômés, et même conservant la foi au fond de leur cœur, avaient peur d'assister au baptême de leurs enfants, alors qu'ils savaient qu'ils étaient baptisés. Ces hommes avaient peur de se signer, quand bien même, au fond de leur âme, ils restaient croyants. Qui a préservé la foi dans notre pays? Les femmes myrrhophores, nos mères et nos grands-mères, celles qui n'avaient peur de rien ", - a-t-il ajouté.

Le patriarche Cyrille a rappelé que c’est grâce à l'héroïsme de la fidélité des femmes myrrhophores russes qu’on a pu trouver quelqu’un pour entretenir la foi en Russie. "Elles ont sauvegardé la continuité jusqu'au jour où confesser la foi en Christ n’entraîne pas des risques terribles. Les femmes myrrhophores de notre pays ont porté la Foi", - a conclu le patriarche Cyrille.

Pravoslavie.ru Ekaterinbourg, le 20 mai 2013

L’Orthodoxie, à l'époque soviétique, a survécu grâce aux femmes – a dit le patriarche Cyrille
Note du Traducteur, en « post-face »

Lorsque les animateurs du Blog « Parlons d’orthodoxie» m’ont sollicité pour réaliser la traduction du russe vers le français de ce court texte (je n’ai pas été jusqu’à prendre en charge le texte complet à partir duquel il était extrait), j’ai tenté d’esquiver la tâche craignant – sans fausse modestie - mes compétences limitées dans l’art de la traduction et prétextant un surcroit d’activité professionnelle. Mais le texte méritait d’être porté à la connaissance de notre très large public, pas toujours russophone. Bien sûr en respect à celui qui l’a énoncé mais surtout, surtout, en hommage à celles à qui il est dédiée, les femmes myrrophores russes et en véritable souvenir à toutes celle qu’il est plus que légitime de rendre honneur. Ma dédicace personnelle s’adresse à leur intention, à travers celles que j’adresse à mes grands-tantes qui m’ont réellement fait connaitre cette dimension de l’Eglise russe, certes pas à l’époque cruelle, post-révolutionnaire, mais dans l’URSS « ultra-laïcisée » où les actes de foi étaient bien réprimandés. Dommage que j’ai été en retard dans ma traduction pour permettre sa mise en ligne le jour où l’Eglise célèbre les saintes femmes myrrhophores.

Gueorguy

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Mai 2013 à 16:30 | 14 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Marie Genko le 30/05/2013 15:43
Merci au traducteur de ce beau texte.

Dimanche 19 mai, j'ai eu la chance de pouvoir suivre la Liturgie dans l'église de la Protection de la mère de Dieu à Samarcande.
Le prêtre, dans une longue et belle homélie, a insisté lui aussi sur le rôle de la femme dans la famille et dans l'Eglise.
Il y avait quelque chose de très touchant dans cette église, bleue et blanche, riche seulement de quelques fidèles.
L'Iconostase rappelle celle de la crypte de la rue Daru.
Beaucoup d'Icônes datant de la fin du XIXème ornent ses murs.
La coupole déverse généreusement la lumière si éblouissante du ciel d'Asie centrale.
Beaucoup de pauvres Russes se pressent devant la grille d'entrée et leur présence nous rappelle la situation difficile de tous ceux qui ont été pris dans la tourmente des évènement politiques de ces dernières années.
Il y a beaucoup d'églises orthodoxes en Ouzbékistan, mais à présent, lorsque la plus part des Russes ont quitté cette toute nouvelle république, il est à craindre qu'elles ne soient progressivenement désertées.
Pour les Catholiques, le 19 mai était la fête de la Pentecôte et ceux d'entre eux, qui m'accompagnaient, et qui ont voulu assister à la messe de l'église catholique, ils ont eu la surprise de l'entendre célébrée en Russe...!
Là aussi, en dehors des touristes, l'église était bien vide!

Il reste à espérer que les mères orthodoxes sauront préserver la présence et le témoignage de l'Orthodoxie dans ce pays à forte majorité musulmane.

2.Posté par Daniel le 30/05/2013 18:38
@ Marie Genko

Très intéressant? Des photos? Sociologiquement, les orthodoxes en Ouzbékistan sont les Russes ethniques, c'est bien cela? Y a-t-il des ouzbeks de souche orthodoxe? Célèbre-t-on en ouzbek? Les ouzbeks sont-ils tous musulmans?

3.Posté par Marie Genko le 30/05/2013 23:15
Cher Daniel,

Il y a eu pas mal de mélanges entre Ouzbeks et Russes et le résultat est un type mongol avec parfois d'étonnants yeux bleux ou verts. Les Ouzbeks sont grands, sains et vigoureux et la jeunesse semble très active.
Certains investisseurs occidentaux ont créé des sociétés mixtes dans ce pays.Notre guide a mentionné l'existence de Sociétés, surtout allemandes et américaines. Ce qui est confirmé par le fait que la très grande majorité des voitures est de la marque Chevrolet....

La religion musulmane est omniprésente depuis les conquêtes arabes et surtout celle de Tamerlan. Les nécropoles, les médressés et les mosquées sont nombreuses et d'une beauté à couper le souffle.
Toutefois, à l'inverse de l'Inde, on n'entend jamais le Muedzin appeler les fidèles à la prière.
Peu de femmes portent le foulard et aucune n'est entièrement voilée.
Les contacts avec les Ouzbèks sont très agréables car tout le monde est accueillant et serviable.
Aucun fondamentalisme musulman n'est perceptible.
La présence russe dans ce pays a duré 150 ans et elle est encore très palpable.
Jusqu'à très récemment, beaucoup de Russes travaillaient et vivaient en Ouzbékistan, c'est la raison des nombreuses églises orthodoxes dans ce pays, mais à la suite de la décomposition de l'URSS et de l'indépendance de l'Ouzbékistan, les Russes ont préféré partir en Russie.
D'après notre guide, une des raisons de ce départ à été l'usage rendu obligatoire de la langue ouzbèke.
Il est probable que les raisons sont aussi économiques. car si les villes autour des sites touristiques semblent prospères, beaucoup d'Ouzbeks vont chercher du travail en Russie!
Pour répondre à votre question: Le Russe est parlé couramment par la grande majorité de la population et pour cette raison, il est peu probable qu'il y ait déjà des célébrations en langue ouzbèke?
Je peux ajouter que les Ouzbèks, ayant des ascendants russes, peuvent très bien être orthodoxes, mais je ne connais pas les statistiques les concernant.
La cathédrale orthodoxe de Tashkent est magnifiquement entretenue.
Lorsque nous nous y sommes rendus, un prêtre s'approchait d'un vieil Ouzbèk, visiblement pour l'accueillir et le renseigner...
J'aurais aimé vous donner davantage de détails sur la vie des orthodoxes dans ce pays, mais malheureusement le programme des visites organisées par notre agent de voyage ne m'a pas laissé beaucoup de loisirs et notre guide francophone, et tout à fait etniquement russe, s'intéressait davantage à l'influence de la religion zoroastre dans l'architecture ousbèke qu'aux pratiques religieuses de la population actuelle de son pays.

4.Posté par Gueorguy: Ces « babouchkas » avaient toutes un fichu, un foulard ou un chapeau sur la tête le 31/05/2013 00:20
Merci à Marie de répondre si gentiment mais je trouve dommage qu'une fois de plus, on laisse dériver un sujet. Il faudrait créer un post séparé pour traiter de tous les cas d'ethnicité au sein de l'Eglise russe pour rassurer Daniel obsédé par cette question car il n'est visiblement pas capable de comprendre que l'Eglise russe est, par nature, multi-ethnique. Par avance, je ne répondrai plus à des observations à ce sujet dans le présent post.

Celui-ci rend hommage aux femmes myrrhophores dans l'Eglise russe.
Je ne sais si cela présente un sujet particulièrement intéressant mais il n'y pas à douter de l'immense reconnaissance que l'on peut leur témoigner pour avoir préservé la foi en entretenant leur foi, au cours de toutes ces années de l'athéisme militant quand il n'était pas l'athéisme combattant.

A ce propos, je voudrais soulever un point particulier qui suscite beaucoup d'incompréhension, dans nos contrées, quand ce n'est pas de l'ironie.

La pratique très répandue (presque obligatoire, n'hésitons pas à le dire), dans l'Eglise russe provient de l'application assez stricte de ce verset de l’épître de Saint Paul aux Corinthiens (1 Co II, 2-16). On peut critiquer cet usage mais ne dit-on pas en russe : « On ne vient pas imposer son propre usage dans un autre monastère ».

Alors, Oui ! Ces « babouchkas » avaient toutes un fichu, un foulard ou un chapeau sur la tête. Et si cette tradition se perpétue, on peut la respecter. Mais quand on pense surtout à l’immense acte de foi qu’ont porté ces femmes, on ne peut qu’incliner la tête plutôt que d’entretenir de surréalistes discussions sur ce qu’elles portaient, elles, sur la leur.

5.Posté par Marie Genko:Je pense qu'il est nécessaire d'expliquer à Daniel que c'est la Russie qui est un territoire multiethnique le 31/05/2013 08:47
Cher Guéorguy,

Vous écrivez:
"L'église russe est, par nature, multiethnique"
Je pense qu'il est nécessaire d'expliquer à Daniel que c'est la Russie qui est un territoire multiethnique, et c'est cette multiethnicité des peuples de l'empire russe, qui a influencé depuis des siècles la nature de l'Eglise de Russie .

A mon sens toutes les Eglises orthodoxes devraient se proclamer multiethniques puisque nous sommes à présent conscients que cette multietnicité est omniprésente sur tous les points de notre planète.

Mais pour revenir aux femmes myrophores et au dévouement obstiné de toutes ces femmes qui transmettent la foi orthodoxe dans tous les pays ex soviétiques et ailleurs dans notre monde déchristianisé, oui, je vous suis complètement, nous pouvons nous incliner devant elles.

6.Posté par Tchetnik le 31/05/2013 09:55
""car il n'est visiblement pas capable de comprendre que l'Eglise russe est, par nature, multi-ethnique.""

-Ce sont surtout et les paroisses russes en Europe Occidentale (voire ailleurs) et les "fidèles" qui ne s'y pressent d'ailleurs pas en grand nombre qui ne le comprennent pas, à un point quasi desespéré...


Pour en revenir au sujet, on peut effectivement mentionner les grand-mères qui ont eu une influence décisive sur leurs enfants et petit-enfants, à l'instar de celle de Timothée, mais aussi les filles et petite-filles qui influencaient leurs frères en secret, qui les emmenaient au catéchisme clandestin et ont aussi eu souvent une influence aussi décisive sur les adultes de la famille. On pense souvent aux ainées, mais pas aux plus jeunes qui ont joué aussi leur rôle dans la préservation et la renaissance de la foi.

Le foulard est une belle tradition qu'il convient effectivement de respecter là où elle est vivante, sans l'imposer là où l'expression de la foi ne l'impose pas. Elle n'est ni ridicule, ni signe d'infériorité féminine, mais effectivement acte de fidélité à Dieu. Cependant, cette fidélité s'exprime ailleurs différement et cela reste louable aussi.

7.Posté par Vladimir :Petite précision historique sur les "150 ans de présence russe dans ce pays" le 31/05/2013 12:39
Petite précision historique sur les "150 ans de présence russe dans ce pays". Nous marquerons en effet l'an prochain les 150 ans de l'entrée des troupes du général Skobelev dans le Khanat du Kokand (prise de Chemkent en 1864). Tachkent et Kokand sont occupés en 1865, Boukhara en 1868 et Khiva en 1873, Les khanats deviendront des protectorats russes, mais la présence russe resta extrêmement limitée, les mollahs continuèrent à exercer en toute liberté leurs fonctions, le gouverneur russe du Turkestan se bornant à désigner par oukase les mufti, dont les fonctions sont autant religieuses que judiciaires et administratives; les mufti étaient entourés d'un conseil élu par les mollahs. Le nombre de slaves (essentiellement Russes et Ukrainiens) s'est légèrement accru avec la politique d'industrialisation et les déplacement des industries pendent la guerre, mais il est resté faible en Ouzbékistan ne dépassant pas 15% à la fin des années 1950, pour baisser dès avant la pérestroïka (Henry Bogdan, "Histoire des peuples de l'ex-URSS", Perrin, 1993. Hélène Carrère d'Encausse, "L'empire éclaté", Flamarion, 1978)

8.Posté par Gueorguy le 31/05/2013 15:42
@6 - Tchetnik

Merci pour votre observation concernant le sujet du rôle des femmes "myrrophore" dans l'Eglise russe qui est le seul sujet de cette discussion. Bien sûr, vous avez raison.

Il est évident que toute cette résistance passave, toutes ces actions secrètes ou, plus exactement, discrètes ont assuré un terreau pour l'entretien et la renaissance de la foi.

Je suis parfaitement d'accord (vous l'exprimez un peu différement) quant à votre présentation de la tradition du port du foulard.

9.Posté par Daniel le 31/05/2013 18:48
Je posais une question sociologique sur l'ethnie des fidèles en Ouzbekhistan, et je ne comprend pas cette aigreur. Pour le voile, il n'existe aucune tradition chrétienne orthodoxe qui en a dispensé les femmes avant le féminisme. Là où la pratique n'existe pas, c'est et d'esprit libéral. Mais la question fut discuté jadis sur ce blog

10.Posté par Sebastian Rimestad: un livre: "De chrétiens entre athéisme et islam" en 2003 le 31/05/2013 21:34
@Daniel:

Sébastien Peyrouse a écrit un livre: "De chrétiens entre athéisme et islam" en 2003 sur le christianisme en Asie centrale. Dans cette livre, il y a beaucoup de données statistiques et sociologiques sur la composition des Églises chrétiennes en Asie centrale. Tandis, l'Église orthodoxe n'est considerée qu'une parmi beaucoup chez Peyrouse et à part des réferences souvents a la dominance russe dans cette Église, il ne développe plus sur ce point.

11.Posté par Tchetnik le 31/05/2013 21:55
Disons que le voile doit être replacé dans son contexte d'époque, en particulier ses standards d'habillements, lesquels ont pu évoluer sans pour autant renier toute exigence de décence et de tenue. Certaines tenues féminines actuelles répondent très bien à ce que le foulard proposait jadis.

Sans en faire une relique passéiste, il est aussi bon de ne pas mettre dedans toute la piété Chrétienne, car le foulard n'est pas le propos central de l'Évangile non plus.

12.Posté par Christian Paul le 31/05/2013 21:59
Christ est ressuscité! Vraiment il est vainqueur de la mort et du mensonge!

Les saintes femmes ont toujours existé dans l'histoire sainte. Cela par contre ne doit se faire en dénigrant les hommes pour élever une autre classe. La lutte des classes n'est pas chrétienne. Nous devons louanger les uns sans dénigrer les autres. Car de nombreux saints martyrs de Russie furent des hommes et même la majorité furent des hommes.

Aussi il est propre à la civilisation occidentale de mettre les hommes à un second plan quand nous parlons d'éducation et toutes choses spirituelles. Dans une société sémitique, la femme a son rôle mais est souvent rattachée à la chute d'Ève. Ce n'est qu'en Maryam notre très sainte mère que les femmes ont repris leur dignité en suivant son exemple d'humilité et de modestie. Aux hommes dans les saintes écritures appartiennent l'éducation spirituelle et la formation des futurs hommes de Dieu.

Certes nos mères ont un rôle d'éducation aux vertus de l'Esprit. Elles sont celles qui apaisent les ardeurs et l'énergie des hommes qui entreprennent et conquiert pour la gloire de Dieu. Car l'homme de Dieu n'est pas que monacale ni prêtre mais il est d'abord consacré au Seigneur et pour les oeuvres du Seigneur par la grâce au saint baptême et à sa chrismation dans l'Esprit. De par cette vertu, le chrétien avance par les saints mystères du sang et de la sainte chair dans la croissance effective de son être spirituelle en concomitance avec son être naturel. De là la parole de Paul résonne puissamment lors qu'il proclame:

29 Car personne n'a jamais haï sa propre chair, mais il la nourrit et en prend soin, comme le Seigneur fait pour l'église. 30 Car nous sommes membres de son corps, de sa chair et de ses Os. 31 "Pour cette raison, l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et deux, il doit devenir une seule chair." 32 Ce mystère est de grande portée, mais je parle du Christ et l'église.
(Lettre aux Éphésiens, chap.5)

De par ce mystère, la vie conjugale sainte et chrétienne est une image du Christ et de l'église selon la théologie de Paul. Cependant la réalité du plan de Dieu va plus loin, la vie d'une sainte famille chrétienne est une image de la Trinité sainte. Le père de famille image du Père Éternel, le fils ou l'enfant image vivante du Christ Fils et la mère de famille image vivante de l'Esprit la Ruah Sainte. L'état familial est ainsi une icône vivante de la Sublime Trinité. L'état monacal est une icône angélique de la réalité future eschatologique en sa finalité.

Nous devons et ici je parle aux évêques gardiens angéliques de l'église de Dieu mettre au premier plan le rehaussement de la vie familiale et sa sanctification. Car le Seigneur demandera des comptes à ceux qui sont les gardiens: qu'as-tu fait o berger de la protection des mes icônes vivantes et de celle qui la plus précieuse la famille chrétienne??

13.Posté par Daniel le 31/05/2013 22:55
@ Tchetnik,

Je vous renvoie à la discussion que nous avions eu sur ce blog où je démontrais que le voile n'avait rien à voir avec des standards d'habillement de l'époque et la non excitation des hommes (à moins de se faire musulman) mais avec les anges (créatures spirituelles). C'est dans les commentaires à ce lien.

http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Daniel-Je-reproche-a-ce-texte-du-pere-Barnabas-Powell-d-etre-en-fait-profondement-moderniste_a2272.html


Le foulard n'est pas le propos central de l'évangile mais il me semble que l'Ancien Païssios avait dit que la fidélité dans les petites choses était gage de fidélité par la suite dans les grandes choses... D'ailleurs le jeûne non plus n'est pas le propos central de l'évangile.

14.Posté par Tchetnik le 01/06/2013 15:32
@Daniel

Tout à fait, mais encore faut-il replacer dans le contexte les différents préceptes et comprendre lesquels sont à pratiquer en premier.

Sinon, on risque d'acquiter la dîme sur le fenouil, le cumin en oubliant la Justice la miséricorde et la bonne foi. Sans négliger les premiers, ce sont quand même les seconds qui priment.

Saint Paul avait effectivement parlé de respect devant les anges, mais sans non plus préciser le choix des instruments de ce respect. Lesquels ne sont pas non plus exclusifs. L’habillement est marque de respect et de modestie et ne se limite pas au foulard qui, encore une fois, est un standard dans certains pays et pas dans d’autres.
Le voile, comme le jeune, sont des intruments mais pas des buts en eux-mêmes et ne doivent pas servir de prétexte à se mesurer aux autres en matière de piété et de pratique.

Sinon, on en arrive à des situations absurdes comme ces femmes qui sont irréprochables sur le voile, mais se permettent de qvatscher sur leurs prochaines sous prétexte que leurs foulards ne sont pas bien mis ou inexistants. Ce faisant, elles tombent dans un péché plus grave.
Ou encore ces jeunes femmes qui portent un foulard irréprochable avec une minijupe et une espèce de basquine. Là encore, la règle est respectée. Mais quant à l’esprit…

15.Posté par Tamara Schakhovskoy le 01/06/2013 17:14
Cher Tchetnik, comme il m'est agréable d'être pour une fois parfaitement d'accord avec vous ! Cette histoire de foulard me paraît d'autant plus curieuse que je n'y avais jamais été exposée, ni pendant mon enfance-adolescence-prime jeunesse (années 50-70, EOHRF Genève, alors dirigée par le pourtant strict Mgr Antony qui surveillait fort bien son troupeau, croyez-moi !), ni pendant ma vie plus récente à Paris.

J'avoue avoir bien du mal à prendre tout cela au sérieux aujourd'hui, la soixantaine bien entamée, surtout quand j'observe le comportement et les tenues en vigueur aujourd'hui, en Russie ou ailleurs. Aux nuances que vous avez déjà décrites, j'ajouterais le concept de concours entre foulard plus ou moins chic et étole retombant sur les épaules. Sans oublier ce que j'appelle "le syndrome Marie de Magdala", sorte de performance vaguement biblique exhibant un gigantesque châle savamment enroulé, tombant jusque par terre ou presque.

Je ne doute pas de la piété de celles qui tiennent à se couvrir la tête (bien qu'il m'arrive d'avoir pitié devant des petites filles pareillement affublées dès le berceau, suant dans l'atmosphère étouffante de nos petites églises mal aérées), mais je ne me sens nullement coupable d'irrespect en restant fidèle à ce que j'ai toujours vu faire autour de moi.
On ne devrait même pas avoir à le dire !

16.Posté par Vladimir G: les diaconesses maintenant et dans le passé... le 23/11/2017 19:39
ORDINATION D'UNE DIACONESSE PAR L'ÉGLISE VIEILLE CATHOLIQUE

Françoise Ourdouiller, première diaconesse de la région

« Diaconesse », ce nom peu élégant a des effets dissuasifs ! Françoise Ourdouiller préfère se qualifier de « femme diacre ». Grâce à l’Église vieille-catholique, elle est la première de la région à embrasser cette fonction. L’occasion, en ce week-end de Pâques, de parler de la place des femmes dans la religion.

Par Anne-Claire Guilain | Publié le 16/04/2017

L’Église vieille-catholique porte sans doute mal son nom : car contrairement à l’Église catholique, elle accepte que des hommes mariés et des femmes soient ordonnés. Une ouverture qui n’est pas pour déplaire à Françoise Ourdouiller.

Elle, dit « avoir parcouru tous les chemins de la foi ». Petite, elle a ressenti cette foi « mais sans mettre ce mot dessus. C’était une foi latente comme un feu qui couve ». Et quand elle l’a reconnu, elle a cherché à quelle branche l’accrocher. « Je me suis alors rapprochée de l’Église catholique mais elle était trop «grande» et ne permettait pas l’intimité dont j’avais besoin. Puis j’ai découvert l’Église évangéliste, j’y ai trouvé de la joie. J’avais besoin de l’extérioriser. L’Église orthodoxe a été pour moi une vraie découverte, le protestantisme également… » Elle lit beaucoup sur le bouddhisme, l’islam, l’hindouisme, le judaïsme, mais emprunte aussi volontiers les chemins « des athées et des agnostiques, de la poésie, de la psychologie, et de Dame Nature ! » « Ma foi m’a toujours aidée, m’a toujours portée, elle m’a même sauvée la vie. »

Et il y a 8 ans, elle fait la connaissance de Thierry Lamy et de l’église vieille-catholique (lire l’entretien ci-dessous). « J’y ai trouvé une communauté, plus intimiste (ils sont une centaine de membres en France), une richesse humaine. On pouvait parler, échanger. Tous nous vivions notre foi mais avions des métiers à côté, une vie. J’ai trouvé de la fraternité, de la tolérance, de la générosité et beaucoup de spiritualité. L’église vieille-catholique correspond totalement à la libre penseuse ou penseuse libre que je suis. Elle est ouverte sans être permissive, avec un cadre qui m’est naturel ».

Suite: http://www.lavoixdunord.fr/149136/article/2017-04-16/francoise-ourdouiller-premiere-diaconesse-de-la-region

ORDINATION DES FEMMES ET THÉOLOGIE ORTHODOXE

L'Eglise orthodoxe "devraient également se préoccuper du rôle des femmes dans l'Église et renforcer sa position sur la question de l'ordination des femmes et envisager, après une étude sérieuse et la prise en compte de tous les paramètres, la restauration de l'ordre de diaconesses dans l'Eglise."

Archevêque Chrysostome primat de l'Église de Chypre, mars 2014

La possibilité de consacrer des femmes-diacres, comme dans l'ancien temps est à l'ordre du jour: le patriarcat orthodoxe d'Alexandrie et l'Église catholique ont mis en palce des commissions pour y réfléchir et un colloque avait été consacré au sujet il y a deux ans. En effet, si le rôle des femmes est actuellement plutôt effacé, il n'en a pas toujours été ainsi comme le rappelle le dossier très complet publié en 2012 sur le blog "St. Materne" (http://stmaterne.blogspot.fr/…/ordination-et-historique-de-…): "Un sujet certes "polémique", mais qui ne sera abordé que sous ses aspects liturgiques, patristiques & historiques" (j'en utilise la partie historique qui suit et la première illustration - les diacres Philippe, Procore et la diaconesse Phébée (fêtée le 3 septembre); fresque de la paroisse Agios Andreas, patriarcat de Constantinople, Allemagne.)

L'HISTOIRE

L'activité des diaconesses est mentionnée dès le début du 2ème siècle (Cf. lettre de Pline le Jeune à l'empereur Trajan) et au IIIe siècle la Didascalie des Apôtres affirme que Marie Madeleine avait servi Jésus Christ et était devenue diaconesse et l'auteur y demande de prendre les diacres et diaconesses comme "artisans pour la justice". Au 4ème siècle les diaconesses sont mentionnées au Concile à Nicée (325). La législation de Justinien au 6ème siècle indique des femmes diacres dans les grandes églises impériales de Agia Sophia (Sainte-Sagesse) et Blachernae (au service à la Grande Église, Agia Sophia il y avait 100 hommes et 40 femmes comme diacres,) et au 8ème siècle, le Codex Barberini contenant un manuel liturgique, fournit un rite de consécration pour les femmes diacres. Les diaconesses ont ainsi continué d'exister après la période moyenne de l'empire romain d'Orient, en particulier dans la capitale de même que dans nombre de communautés monastiques (cf.Manuel des Cérémonies de Constantin Porphyrogénète, au 10ème siècle, (De Ceremoniis).

Mais après le 4ème siècle les conciles d'Orange au 441 et Orléans en 533 interdisent leur ordination et les diaconesses disparaissent en Occident. En orientl'église byzantinedéveloppe à partir du 11e siècle une théologie de l'impureté rituelle (menstruations, accouchement): "l'impureté de leurs périodes menstruelles dicte leur séparation du sanctuaire divin et sacré," (*) et marque de fait la fin des diaconessesbien qu'aucune interdiction formelle ne fut prononcée.

(*) In Karras, Valerie A. (June 2004). "FemaleDeacons in the Byzantine Church". Church History No 73

On trouve une tentative de restaurer l'ancien office de diaconesse en Russie dans la Vie de sainte Élisabeth la néo-martyre, telle que rapportée par le métropolite Anastassy. Ses efforts pour restaurer cet office furent fortementencouragés et soutenus par le métropolite de Moscou mais violemment combattus par l'évêque Hermogène de Saratov, qui accusa la sainte de tendances au Protestantisme (sa religion d'origine…) avant de s'en repentir. Il est remarquable de voir que la Grande Duchesse ne tira pas avantage de sa position pour parvenir à réaliser son rêve.

L'EXCEPTION DE LA "DIACONIE".

Plus près de nous,le document final de la Conférence panorthodoxe de Rhodes(1988) mentionne explicitement que «l'ordre apostolique des diaconesses doit être rétabli» (§ 32) et certains théologiens orthodoxe sont tout récemment exprimé des réserves concernant la validité théologique de certains arguments contre l'ordination des femmes: la reformulation par le métropolite Kallistos [Ware] deDiokleia(http://orthodoxwiki.org/Kallistos_%28Ware%29_of_Diokleia) de son argumentation fondamentale sur l'ordination des femmes, le retour inlassable à cette question par la regrettée Dr. Elisabeth Behr-Sigel (http://www.pagesorthodoxes.net/…/behr-sigel-intro-hommage.h…) et son combat titanesque pour accroitre le rôle des femmes dans l'Église orthodoxe et dans sa liturgie, les approches théologiques formulées par le regretté professeur Nikos Matsoukas (un des plus grands théologiens orthodoxes dogmatiques de notre temps, http://www.crestinortodox.ro/pa…/nikos-matsoukas-138004.html), et aussi nombre de thèses théologiques orthodoxes, d'études postdoctorale set d'autres contributions académiques, tout cela semble avoir remis en question l'opposition à l'ordination des femmes sur la base de la théologie et de la tradition orthodoxe.

Le sujet a été relancé en janvier 2015 par un colloque international à Thessalonique qui avait pour titre “Diaconesses, ordination des femmes et théologie orthodoxe” (le communiqué final est disponible sur http://cemes-en.weebly.com/.) La plupart des contributions étaient axées sur l'ordre des diaconesses et la question de l'opportunité de sa restauration fut largement débattue. Les participants ont convenu que les femmes ne peuvent prétendre au sacerdoce sacramentel ou "hiératique", conformément aux restrictions canoniques en vigueur, mais ils ont souligné que la "diaconie" pourrait faire exception du fait de son existence dans l'Église ancienne.

La conférence n'a pas proposé de conclusion, sauf la recommandation d'inclure la restauration de l'Ordre du Diaconesses dans les débats du prochain Concile panorthodoxe, en choisissant de laisser la décision finale aux autorités ecclésiastiques appropriées dans l'espoir qu'elles sauront aussi envisager d'autres paramètres pertinents. Les intervenant se sont contentés de soulever certaines sérieuses inquiétudes théologiques sur toutes les questions examinées et ont souligné l'incohérence de l'approche classique qui appelle à la «Tradition» CONTRE "l'ordination des femmes" mais ignore la même Tradition POUR ce qui concerne la renaissance de l'Ordre des diaconesses et la participation des femmes à la prêtrise diaconale sacramentelle de l'Église orthodoxe.

LES CONTRIBUTIONS COUVRENT TOUS LES ASPECTS DE LA THÉOLOGIE ORTHODOXE: Près de quarante documents présentés à la conférence (voir résumés en anglais sur http://cemes-en.weebly.com/…/7/8/8/27884917/appendix__ii.pdf ), en plus des messages importants des autorités ecclésiastiques, dont le Patriarche œcuménique, et universitaires de différentes écoles théologiques, couvrent pratiquement tous les domaines de la théologie biblique, liturgique, patristique, systématique, canonique et historique. Pratiquement toutes ces contributions portent le point de vue orthodoxe, mais elles peuvent aussi fournir des arguments théologiques pour toute la communauté chrétienne plus large, tant pour les Églises et confessions chrétiennes qui excluent les femmes de la prêtrise sacramentelle (catholiques, certains évangélistes...) que pour celles qui ont déjà adopté leur ordination (anglicans, protestants traditionnels et évangéliques).

Et la conférence suggère humblement que soient reformulés les arguments théologiques utilisés jusqu'à présent par les orthodoxes dans le dialogue interchrétien en ce qui concerne la question de l'ordination des femmes; cela est possible, réalisable et légitime pour soutenir et renforcer le témoignage authentique de notre Église dans la société et le monde. Et cela ne signifie bien entendu aucunement que le rôle des femmes laïques dans le témoignage de l'Église orthodoxe ne doive pas aussi être vivement promu en parallèle.

17.Posté par père Joachim le 24/11/2017 12:26
Merci pour ce compte rendu bien détaillé à propos de la question de l'ordination ministérielle féminine.

Selon l'article de la Voix du Nord, si on peut entendre la réticence pour l'emploie du terme "diaconesse", j'ai pour ma part ,très mal vécu à une assemblée à Budapest l'emploie du terme "clergyman" pour désigner le vêtement d'une trentaines de jeunes consœurs luthériennes qui ne semblaient pas préoccupées de la chose.
Par contre lors des débats, elles étaient avec beaucoup de charme et d’insistance plus revendicative à propos d'une volonté d'assumer le partage d'un pouvoir clérical SÉCULARISE, au cours des siècles, par la gente masculine.

Heureusement, à l'image de la Très Sainte Mère de Dieu, nos présbyteras ( et toutes celles qui assument d'ores et déjà leurs charges dans l'église telles les marguillières, les chefs de chœurs, les iconographes cxonfirmées, les nombreuses enseignantes en chaires de théologie, les dames en charge de la mission ex.en Afrique etc.)le font avec compétence et sobrièté.

La parenthèse étant refermée car elle pourrait paraitre un faux fuyant réducteur afin de contourner la demande telle qu'elle se pose aujourd'hui, Paul Evdokimoff et Élisabeth Bers (entres autres) ayant bien éclairé la question.
On peut dire plus concrètement que les Pays de missions: Corée, Albanie et Afrique (au moins) ont déjà administré sans tapage ce sacrement à des candidates mariées. En 2016, quatre diaconesses ont étaient ordonnées par le Patriarche Théodore, dans l'esprit de SERVICE et non sans une véritable formation, pour la plus grande jubilation de l'église toute entière ...

18.Posté par Vladimir G: une "terre de mission" face au mode déchristianisé, le 26/11/2017 12:38
"On peut dire plus concrètement que les Pays de missions: Corée, Albanie et Afrique (au moins) ont déjà administré sans tapage ce sacrement à des candidates mariées." Mais ne sommes nous pas aussi une "terre de mission" face au mode déchristianisé, y compris dans les pays de tradition orthodoxe? Ne serait-il pas temps d'y penser pour palier le manque de diacres et seconder nos prêtres?

Nouveau commentaire :



Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile