L'Orthodoxie en Israël
Nous avons ici très peu d'informations sur la situation de l'Orthodoxie en Terre Sainte (heureusement que le père Alexander Winogradsky intervient régulièrement!) et pourtant des signes de tensions apparaissent régulièrement. L'image Dans du journal catholique "La Vie" écrivant dans un article récent que le patriarche de Jérusalem Théophile III est "coincé entre Israël et Palestine" (1) n'est pas fausse car la plupart de Chrétiens d'Israël sont palestiniens, même si l'Orthodoxie progresse au milieu des Juifs, en particulier ceux qui arrivent de l'ex-URSS, et l'antagonisme avec la société arabe contre les Chrétiens, parmi lesquels les Orthodoxes sont majoritaires, alors même que seul est perçu chez nous l'antagonisme avec l'Islam.

"La Croix" du 13 décembre se fait l'écho de graffitis insultants envers Jésus-Christ écrits en hébreu sur les portes du cimetière arménien ainsi que sur les murs du monastère orthodoxe de la Sainte-Croix (2) dont "Orthodoxie.com" s'est aussi fait l'écho (3). Ces actes sont loin d'être isolés comme écrit "Interfax" (4): en septembre c'est le monastère catholique de Latroun (15 km à l'ouest de Jérusalem) qui était vandalisé (porte incendiée, tags blasphématoires) et en octobre c'est la porte de l'abbaye bénédictine de la Dormition sur le mont Sion qui a été taguée... Un résidant m'écrit de Jérusalem qu'il y a des affrontements réels, des insultes; ces temps-derniers ce fut surtout le cas contre les Arméniens dans la Vieille-Ville (ils vont prochainement élire leur nouveau patriarche et leur situation est délicate).

Pour le monastère de la Sainte Croix c'est une récidive: il a déjà été vandalisé avec les mêmes tags en février dernier et les agresseurs, comme leurs motivations, sont inconnus. Le patriarcat de Jérusalem a protesté catégoriquement et condamné cette attaque, "acte provocateur et attentatoire à la liberté religieuse", mais "il prie néanmoins pour que soit remis le péché de ceux qui l'ont commis" et "continue sa mission en Terre Sainte qui encourage la paix, la réconciliation et la cohabitation harmonieuse des membres des religions abrahamiques". Mon correspondant, de son côté, se dit convaincu qu'il y a, malgré tout, des points d'ancrage qui se développent petit-à-petit avec Israël, "pour des raisons spirituelles évidentes, mais aussi parce que le pays et la société doit sentir quelque "bienveillance" de la part du monde chrétien et non seulement des oppositions issues d'histoires séculaires."

Eu égard à l'importance symbolique de la Terre Sainte et le rôle du patriarcat orthodoxe de Jérusalem, il semble que nous ne pouvons rester indifférents à ce qui s'y passe et que nous devons prier, surtout en cette approche de Noël, pour que la paix y vienne pour tous les hommes de bonne volonté.

V. Golovanow

1. ICI
2. ICI. (Article payant). Situé dans la partie occidentale de Jérusalem, non loin de la Knesset,.
3. ICI
4. ICI


Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 23 Décembre 2012 à 18:09 | 13 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Un prêtre israélien raconte son itinéraire jusqu’au sacerdoce le 23/12/2012 18:23

Comment l'amitié entre un adolescent juif et une religieuse orthodoxe de 90 ans a-t-elle pu amener le jeune homme à devenir catholique ? Et, plus tard, prêtre jésuite ?

La fin peut paraître invraisemblable, mais c'est l'histoire vraie du père David Mark Neuhaus, vicaire du patriarcat latin chargé des catholiques d'expression hébraïque en Israël (www.catholic.il).
Dans cette interview accordée à ZENIT, le père Neuhaus raconte son enfance dans une famille juive qui avait échappé au fléau nazi sur leur terre natale, l'Allemagne, et sa vie, aujourd'hui, en tant que prêtre catholique, en Terre sainte.

Sa famille vécut en Afrique du Sud ; mais, adolescent, David partit pour Jérusalem. Là, il fit la connaissance d'une religieuse orthodoxe âgée qui, lorsqu'elle parlait de sa foi, rayonnait de la joie du Christ. C'est au cours de ces entretiens qu'il ressentit l'appel non seulement à devenir chrétien, mais à servir le Christ comme pasteur sur la terre.
Le père Neuhaus enseigne l'Ecriture Sainte au séminaire diocésain du patriarcat latin et à l'université de Bethléem.

Un prêtre israélien raconte son itinéraire jusqu’au sacerdoce
Il a obtenu son doctorat en science politique à l'université hébraïque de Jérusalem. Il est également diplômé en théologie du Centre Sèvres à Paris, et en Ecriture sainte de l'Institut pontifical biblique de Rome

ZENIT - Enfant, que pensiez-vous de la religion ? Etiez-vous quelqu'un de religieux ?

Père Neuhaus - J'étais né dans une famille juive allemande pas très pratiquante qui avait fui le désastre nazi et trouvé refuge en Afrique du Sud. Mon père allait régulièrement à la synagogue, mais à la maison la pratique religieuse n'était guère régulière. Je fréquentais l'une des excellentes écoles juives locales où nous priions tous les matins, nous étudions la Bible, la religion et l'hébreu.

Rien de tout cela ne m'intéressait particulièrement ; à mes yeux, la religion était pour les personnes âgées qui avaient peur de la mort. En outre, à l'époque, je percevais le christianisme davantage comme étant à la racine des souffrances de ma propre famille, et de tout le peuple juif, particulièrement en Europe, que comme quelque chose d'ordre spirituel.

ZENIT - Vous avez abandonné le judaïsme alors que vous viviez en Israël. Qu'est-ce qui vous a amené à vous convertir au catholicisme ?

Père Neuhaus - Quand Je suis arrivé en Israël à l'âge de 15 ans, j'étais passionné d'histoire, et je me suis mis en quête d'une princesse russe que je savais installée à Jérusalem. J'étais un adolescent juif et voilà que le « rejeton » de l'Empire russe que je rencontrai, Mère Barbara, avait près de 90 ans, une orthodoxe russe religieuse depuis plus de 50 ans.

Nous passions des heures ensemble, à parler des derniers jours de l'Empire russe, de la révolution et de ses séquelles. Au cours de nos conversations, je remarquais que cette dame, très vieille et très fragile, irradiait de joie. Je trouvais cela étrange, alors qu'elle était quasiment grabataire, confinée dans une petite cellule dans un couvent, avec comme seule perspective devant elle, la mort.

Un jour, je m'armai de courage et lui demandai : « D'où vous vient une telle joie ? » Elle savait que j'étais juif et commença par hésiter ; puis, quand elle se mit à parler du grand amour de sa vie, ce fut un torrent de paroles tandis qu'elle devenait de plus en plus radieuse. Elle me parla de Jésus Christ, de l'amour de Dieu qui s'exprimait en Lui, de sa vie de bonheur avec Lui dans le couvent.

J'étais impressionné, et je sais aujourd'hui que, dans sa joie radieuse, j'ai vu le visage de Jésus pour la première fois. Nos conversations se poursuivirent au fil du temps. Lorsque je vis mes parents quelques mois plus tard, je leur fis part aussitôt de mon désir d'être chrétien ; ils furent sous le choc. Je leur promis d'attendre 10 ans, mais que si ma conviction restait la même, ils devaient accepter. Ils furent d'accord, espérant qu'au bout de 10 ans, je serais revenu à la raison.

ZENIT : Aviez-vous jamais pensé que vous finiriez un jour prêtre catholique ?

Père Neuhaus - J'ai ressenti une vocation à la vie religieuse presque aussitôt après avoir rencontré le Christ à travers mère Barbara. Ma vocation au sacerdoce est venue ensuite, dès que j'ai pu comprendre la signification et l'importance de la présence du Christ dans le sacrement de l'Eucharistie. Je voulais être en présence de Jésus, rechercher les occasions de le connaître, je voulais l'amener aux autres. Je sentais que le monde avait un besoin urgent de joie et que le Christ était la clé de la joie véritable.

Les moments forts au cours des premières années où je commençais à le connaître furent lorsque, adolescent, je fréquentais l'Eglise russe orthodoxe pour la divine liturgie. La lecture de la Bible est venue un peu plus tard, elle est restée ma passion jusqu'à aujourd'hui. Il m'a fallu un certain temps avant d'entrer en contact avec l'Eglise catholique.

Ce qui m'a attiré, c'est l'universalité de l'Eglise, son amour et sa sollicitude pour le monde. Ce qui me réconfortait, c'était la recherche, par l'Eglise catholique, d'une voie de réconciliation avec le peuple juif, en corrigeant ce qui était profondément inique dans la manière dont les Juifs et le judaïsme avaient été enseignés aux catholiques.

Ce qui m'inspirait était l'enseignement prophétique de l'Eglise catholique sur la justice et la paix, et son engagement aux côtés des opprimés et des déshérités. L'interrogation retentissante de ma famille et de mes amis juifs était celle-ci : comment as-tu pu rejoindre la communauté qui nous a persécutés pendant des siècles ?

Je trouvais un réconfort dans les figures du Bienheureux pape Jean XXIII, du cardinal Augustin Bea et des autres géants du Concile Vatican II, ainsi que dans la reformulation de l'enseignement de l'Eglise concernant les Juifs. J'ai compris dès le début que si moi, Juif, j'entrais dans l'Eglise, je devais servir ; je ne pouvais pas me contenter d'être simplement un chrétien de plus. Bien avant mon baptême, j'avais compris que ce service était intimement lié au fait de rendre le Christ présent dans le monde à travers le sacrement et la Parole.

ZENIT - Qu'est-ce qui vous a attiré chez les Jésuites ?

Père Neuhaus - Au départ, cela n'a pas été Ignace de Loyola ; il est venu plus tard, pendant la retraite de 30 jours que j'ai faite lors de ma première année de noviciat. J'ai été d'abord attiré par les deux premiers Jésuites que j'ai connus à Jérusalem : le père Peter, un Américain qui était venu travailler avec les Palestiniens comme professeur de philosophie et de théologie à l'université catholique de Bethléem (où j'enseigne maintenant) ; et père José, un Nicaraguayen venu travailler au sein d'une société israélienne de langue hébraïque et qui exerçait son ministère dans la petite église catholique de langue hébraïque (dont je suis à présent vicaire patriarcal).

Le dévouement de ces deux hommes, qui avaient tout quitté pour servir le Christ, m'émut profondément Je fus impressionné par la spiritualité solide et la stature intellectuelle de ces deux hommes. Je fus impressionné par leur capacité à affronter la complexité, à ne pas réduire la réalité à des slogans. Par-dessus tout, je fus impressionné par leur amitié avec les autres dans le Seigneur. L'un travaillait dans une profonde solidarité avec les Palestiniens, l'autre dans une profonde solidarité avec les juifs israéliens, et pourtant à travers l'abîme de violence et de haine, ils furent capables d'être amis, de prier ensemble, de parler ensemble et de rire ensemble.

Cela ouvrait des possibilités que notre réalité semblait condamner, et offrait un espoir et un souffle de vie là où il n'y en avait apparemment pas. Père José m'a préparé au baptême et m'a baptisé, père Peter a orchestré mon admission dans la société de Jésus et m'a revêtu des habits sacerdotaux à mon ordination.

2.Posté par На Святой земле le 25/12/2012 11:41
БОРИС КОЛЫМАГИН "Ежедневный журнал"

Первый кадр — цветущие бугенвиллии. В Москве стрелка термометра ходит возле нуля, а здесь — краски, пальмы, ласковое море.

Второй кадр — фиш-массаж. Входишь в районе Тель-Авива в воду по щиколотку, и твои пятки начинают пощипывать мелкие рыбешки. Подплывают, отхватывают ороговевшие кусочки кожи, и в сторону. Необычное чувство. Знаешь: полезно, и все равно боязно, ведь атакуют на полном серьезе.

И в монастыре Марии Магдалины под Тверией рыбки тоже делают пилинг. Спускаешься в радоновый источник, и они облепляют ноги.

Хорошее все-таки местечко прикупил в конце XIX века для Русской духовной миссии архимандрит Леонид (Сенцов). В Магдале (так местные называют подворье) и источники, и храм, и фруктовые деревья. По саду прогуливаются павлины, распускают хвосты — мозаика византийских храмов, переведенная в природу. И КинЕрет, Тивериадское озеро то есть, плещется совсем близко — райский уголок.

Кажется, в таких местах христианская жизнь наполнена особым содержанием. И действительно, так и хочется отправиться в романтическое скитание, где фантазии сопутствуют ходьбе и биению сердца. Но стоит только перевести дух и обратиться к религиозной прозе, картина скучнеет.

В греческом православном храме Двенадцати апостолов в Тверии Божественная литургия на церковнославянском служится два раза в месяц — священник специально приезжает из Цфата. Одна клирошанка поет и читает, семь-восемь бабушек да несколько мужчин внимают и растворяются в субботнем покое. Главный богослужебный день в Израиле, как известно, суббота — шабат, шолом. Никто не работает, даже городские автобусы перестают ходить. А воскресенье день тяжелый, рабочий, и во многих православных храмах служб нет.

Кто же они — православные Святой земли? Прежде всего греки, занявшие все сколько-нибудь значимые посты в Иерусалимском патриархате. Затем арабы, издавна посылавшие своих детей в христианские школы. С наступлением ислама их становится, увы, все меньше. И, наконец, третья группа — это евреи-репатрианты, среди которых немало выходцев из стран СНГ. Попадаются среди алии и тайные христиане. Именно что тайные.

Израиль, как известно, религиозное государство, и, если в графе «Вероисповедание» ты укажешь «не ту» конфессию, на постоянное место жительства могут не пустить. Один мой православный знакомый обошел препятствие, схитрив: написал, что нерелигиозный, и приехал. А жена и дети не захотели скрывать свою веру, и им в приезде на ПМЖ отказали.

Но, несмотря на препоны, евреев-христиан с каждым годом становится все больше. Некоторые репатрианты обращаются уже в Израиле. Конечно, многие тянутся к религии отцов, к иудаизму. Но на этом пути случаются события, сходные с теми, которые пережил на пути в Дамаск Савл.

К ортодоксальным иудеям в алии относятся с нескрываемым скептицизмом. Это видно и по высказываниям в прессе, и по разговорам в среде недавно приехавших. И все-таки Тора цементирует духовную жизнь даже относительно безрелигиозных израильтян. Поэтому, если говорить о будущем христианства в Израиле, то оно неизбежно должно принять иудео-христианские черты.

Однако движение в сторону воссоздания церкви апостола Иакова, той самой, которая стала матерью всех других церквей, идет крайне медленно: слишком мало центров притяжения. Практически нигде не служат на иврите. Да, в греческом православном храме св. Николая в Иерусалиме иногда звучит еврейская речь. Да, бенедиктинец о. Бернард на Сионе иногда совершает мессу на общеупотребимом в Израиле языке. И все. По крайней мере, на поверхности все. Есть, конечно, и потенциальные члены будущих иудео-христианских общин, и готовые принять сан лидеры, но они предпочитают пока не светиться. Тем более что традиционные конфессии достаточно консервативны и боятся упреков в прозелитизме. Вот и остается у евреев-христиан надежда не на церковные структуры, а на изменение общего климата в стране. В этом смысле религиозные меньшинства оказались в одной связке с сексуальными меньшинствами, стремящимися к светскому государству.

Большую роль в жизни традиционных конфессий играют паломники. Только в 2012 году Израиль посетили около 700 тысяч россиян — это рекордный показатель. И большинство из них побывали в сакральных местах. Конечно, есть некоторая разница между паломниками и туристами, но она, если иметь в виду выходцев из стран СНГ, не столь значительна.

Для российских граждан сегодня, после отмены визового режима, открыты широкие возможности для поездок. И сдерживают их, судя по всему, только цены — Израиль достаточно дорогая страна. Помочь снизить траты на поездки могли бы структуры Московского патриархата, но они не спешат это делать. Паломнический центр РПЦ, организующий туры, селит туристов в Горненском монастыре в Эйн-Кареме и берет за проживание немалые деньги. Бесплатно можно остановиться в Иерусалиме только в Русской духовной миссии РПЦЗ на Елеонской горе. Вознесенский монастырь — замечательное место, но он, увы, не резиновый.

Московский патриархат владеет в Израиле недвижимостью в семи городах общей площадью свыше 100 тыс. кв. метров. Особенно выделяется Сергиево подворье — красивое место на центральной улице Яффо в Иерусалиме. Вот бы где останавливаться паломникам! Но пока здесь еще остаются израильские правительственные службы, несмотря на достигнутое соглашение о передаче бывшей российской собственности исконным владельцам. Службы постепенно выселяются, в здании начались реставрационные работы, но конца и краю им не видно.

Основные потоки туристов устремляются по двум руслам — православному и протестантско-католическому. Иногда они сливаются в одно. Особенно силен поток на Via Dolorosa, улице в Старом городе Иерусалима, по коей, как считается, пролегал путь Христа к месту распятия. Стоит заглянуть в начале этого пути к месту раскопок в районе Овчей купели, чтобы увидеть, насколько глубок культурный слой. Все отметины, стоянки Via Dolorosa, появились совсем в другую эпоху, в пятнадцатом столетии. Но какое это имеет значение? Да, скорее всего Претория находилась не здесь, а в другом месте, и Симон Киринеянин встретил Иисуса не здесь, да и Голгофа находится не на месте храма Гроба Господня, а в районе восточного автовокзала, за Дамасскими воротами. Так, по крайней мере, считают ученые. Но насколько это важно? Все равно евангельские события происходили на этой земле, где-то здесь, рядом.

Израиль плодит мифологию, и в то же время чудесные рассказы в Святой земле обретают плоть, становятся частью реальности.

Здесь можно встретиться с самыми неожиданными людьми. Собственно, такие встречи, может быть, и есть главная ценность паломнической поездки. Но об этом догадываешься задним числом. Потому что на переднем плане — камни, дорога, артефакты…


3.Posté par Vladimir le 26/12/2012 19:27
Mon correspond de Terre-Sainte a réagi sur les deux commentaires ci-dessus. J'y ai trouvé des choses très intéressantes et il m'a autorisé à le poster. Voici ce qu'il écrit en substance.

Toute personne est providentielle et a une vocation large ou plus restreinte en apparence à accomplir dans sa vie. Cela prend son sens dans la vocation presbytérale qui déploie les dons reçus au Baptême dont aussi à la Chrismation. Nul n'est en concurrence avec quiconque dans l'Eglise: nous sommes complémentaires, ce qu'exprime la salutation "Le Christ est au milieu de nous / Il est et Il le sera pour les siècles". C'est dire que le père David Neuhaus est évidemment providentiel pour son Eglise et pour tous. Il est Jésuite, il n'est ni russe ni orthodoxe. Il a un rôle au sein de l'Eglise romaine et latine.

Boris Kolymagin, par contre, réagit comme un "touriste religieux". Il est russe, visite la Terre Sainte en tant que russe et produit un article accrocheur. Ainsi il écrit que l'on entend parfois de l'hébreu à l'église grecque-orthodoxe de Saint Nicolas de Jérusalem; c'est l'église du père Alexandre Winogradsky qui décrit son ministère sur son blog (1) et intervient aussi sur PO (2). Elle appartient évidement au patriarcat de Jérusalem ("grec") et il y célèbre toutes les semaines depuis 15 ans, en hébreu et en d'autres langues (3). Et il confesse aussi, très souvent en hébreu à cause des jeunes. Pour l'instant, ayant été ordonné en vue de servir au sein de la communauté israélienne, il est le seul à célébrer en hébreu, dans les langues juives, en russe et dans diverses langues. Il le fait canoniquement sous l'omophore du patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem. Il écrit régulièrement en hébreu dans les médias.

En fait l'essentiel c'est qu'est-ce que cela veut dire d'être chrétien et orthodoxe dans une société israélienne? Comment la rencontre est-elle possible ou non? Quels sont les points de rencontres et de dialogues possibles et non de suspicion? Il faut visiter les malades, les personnes âgées, les prisonniers, les soldat(e)s. Il est bien évident que cela requiert une très grande discrétion et un esprit d'ouverture constant. Cependant, le christianisme est existentiel dans ce pays et non seulement une source de revenus touristique ou de pèlerinages pour chaque groupe ou un état, et aussi les Palestiniens et les Jordaniens.

Où sont les points de rencontres entre les différentes juridictions orthodoxes et chrétiennes? Il n'y évidement pas que des "Russes", mais nombre d'Ukrainiens et des ressortissants de tous les pays de l'Est et d'ailleurs dans le monde. En Israël tous existent et se fondent dans la société hébraïque et doivent donc aussi trouver des points de nourritures spirituelles convergentes... et non constamment antagonistes. Et il y a des choses que l'on ne peut entrevoir qu'en référence à la société juive, tout en gardant la spécificité chrétienne. On ne s'improvise pas "orthodoxe" ou romain ou encore arménien ou copte dans un pays où tout interroge chaque jour sur l'identité confessionnelle.

Notes de Vladimir:
(1) http://abbaa.blog.lemonde.fr/
(2) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/search/Winogradsky/
(3) Des vidéo de ses célébrations sur: http://journeytoorthodoxy.com/2012/12/05/hebrew-liturgies-resound-in-jerusalem/

4.Posté par Irénée le 27/12/2012 13:06
Merci Vladimir de nous avoir fait part de la réaction de vos "correspondants".
Le travail du père Alexandre est tout à fait remarquable, et l'activité pastorale qu'il a déployée depuis une quinzaine d'année a certainement un caractère prophétique.
Il me semble un peu étrange cependant, quand on parle des orthodoxes dans la société israélienne, d'évoquer les slaves de différentes nationalités, sans dire un mot des arabes israéliens orthodoxes !

Le phénomène de l'immigration en Israel de personnes non juives est très important. Mais la présence orthodoxe sur place existe depuis les Apôtres d'une manière ininterrompue au travers d'une communauté qui a changé de langue, de nationalité et dont l'identité a évoluée au cours des siècles.

Mais les chrétiens orthodoxes sur place sont majoritairement des personnes de langue et de culture arabe, les uns ayant choisi la nationalité israélienne en 1948, les autres vivant aujourd'hui sur les territoires administrés par l'autorité palestinienne ou à Jérusalem.
C'est cette communauté qui depuis toujours est l'Eglise locale.
La présence catholique romaine, principalement franciscaine pendant longtemps, ne s'est développée qu'à partir du milieu du XIXè siècle suite à des manoeuvres diplomatiques peu louables...

La question posée : Où sont les points de rencontres entre les différentes juridictions orthodoxes et chrétiennes? me semble étrange...mais la réponse est limpide par contre !
Le point de rencontre est dans l'Eglise locale, autour de son primat, quelles que soient les cultures et nationalités d'origine des fidèles. Tout le reste n'est que discussion politique ou diplomatie pseudo écclésiale !
Dernier point : je ne savais pas qu'il existait des "langues juives" !

5.Posté par Vladimir le 27/12/2012 15:44


Bien cher Irénée,

Grand merci pour votre réponse qui montre intérêt et connaissance de la situation en Terre Sainte.

Je pense qu'il faut prendre les commentaires dans leur continuité: mon article parle bien de "coincé entre Israël et Palestine" ... la plupart de Chrétiens d'Israël sont palestiniens, même si l'Orthodoxie progresse au milieu des Juifs, en particulier ceux qui arrivent de l'ex-URSS"... etc. le père Neuhaus parle aussi de Palestiniens et de Juifs israéliens. Par contre l'article de Boris Kolymagin s'intéresse essentiellement aux Russes, pèlerins, "touristes religieux" ou immigrés, et c'est surtout là-dessus qu'a réagit mon correspondant.

Et quand il parle de "point de rencontre", je pense qu'il fait référence aux deux prêtres cités, le Jésuite et l'Orthodoxe, qui peuvent difficilement faire référence à une unique Eglise locale pour le moment... mais qui vont au moins se rencontrer sur la date de Pâques!

J'ai connaissance d'au moins 3 "langues juives": l’hébreu ancien, l'hébreu moderne et le yiddish. L’araméen existe-t-il encore?


6.Posté par Irénée le 27/12/2012 18:17
Merci Vladimir pour cette réponse.
Il me semblerait plus juste de dire que certains émigrants non juifs originaires de Russie ou d'Ukraine reviennent vers une certaine pratique religieuse et retournent à l'orthodoxie de leurs parents ou grands parents, plutôt que de parler de progression dans les milieux Juifs. Les véritables conversions du judaïsme au christianisme sont très exceptionnelles, même si elles existent.
Par contre, les nombreux immigrés mentionnés ci-dessus et qui avaient quitté l'URSS pour Israel et qui n'étaient pas Juifs reviennent en grand nombre vers les églises orthodoxes.
Concernant le "point de rencontre", c'est sans doute assez difficile en effet pour ce prêtre jésuite...mais en même temps cela me semble lié à l'histoire compliquée de la présence de nombreux ordres catholiques romains dans la région...
Concernant les langues, je ne vois pas bien en quoi elles sont "juives"...l'hébreux ancien était parlé par des non-juifs, et à l'époque du Christ la plupart des juifs parlaient Grec ou d'autres langues de la région, sémitiques ou non...ce concept de langue appartenant à une religion particulière m'échappe un peu...

7.Posté par av aleksandr le 27/12/2012 19:18
Cher Vladimir, Cher Irénée,

Dès le début de cette "discussion" vous avez mentionné que j'interviens parfois sur "Parlons d'Orthodoxie". Mon problème à intervenir sur ce lien vient de ce qu'il existe effectivement différents niveaux de lecture et de compréhension.

Vous avez raison d'avoir mis en ligne cette réaction qu'il ne peut y avoir de concurrence dans l'annonce du Mystère de l'Eglise ou dans le service sacerdotal. J'y suis d'autant plus sensible que servir comme prêtre en Terre Sainte est une chose. Le faire au sein de la société israélienne signifie autre chose. Je suis très reconnaissant de ce que dit Irénée sur mon ministère.

Le père David Neuhaus assure de fait un service signifiant en ce qu'il est catholique romain, de rite latin, d'inculturation profondément européenne, de langues et de cultures européennes mais il connaît très bien l'arabe et l'hébreu. Le père Bernard, mentionné dans l'article en russe de Boris Kolymagin, est aussi un prêtre romain de rite latin qui aujourd'hui ne célèbre plus en slavon dans le rite byzantin.

L'Eglise romaine latine dépend du patriarcat latin de Jérusalem. Il y a évidemment toutes sortes de tendances possibles et imaginables parce que Jérusalem rassemble par définition un peu de tout ce qui existe sous le soleil et dans l'ombre...! A la fois ce qui est canonique et souvent ne l'est pas. Il y a un sens très élastique dans la région sur le sens de la "canonicité". La plupart des personnes de langue russe ou ukrainienne et issus de l'ex-Union Soviétique se moquent (il y a d'autres mots en français) quand on leur explique que je suis un "канонический священник/un prêtre canonique". Il ne faut pas parler de légalité à des personnes qui ont un sens aigu d'être sortis d'une situation où la vérité consiste très souvent à mentir ou en tout cas à camoufler, déguiser. Je ne dis pas cela de manière négative.

Le père David Neuhaus dit souvent que nous nous occupons de fidèles dont nous ne sommes pas certains du tout qu'ils continueront d'être chrétiens. Depuis plus de 60 ans (environ depuis 1951-54), l'Eglise latine a voulu affirmer une réalité linguistique hébraïque au sein de l'Eglise catholique latine en Terre Sainte. Cela a généré des actions diverses, dans différentes villes et aussi à Jérusalem. A Haifa, par exemple, le père Daniel Rufeisen, juif d'origine et prêtre carme, résistant en Pologne pendant la guerre, a posé une question fondamentale à l'Etat d'Israël comme à l'Eglise catholique, de savoir s'il y a un sens et une validité à se prétendre juif et chrétien. Dans ce temps de la Nativité, on ne peut ignorer qu'effectivement le Christ Jésus est né d'une femme vierge, sujet de la Loi (juive) (Galates 4, 4) et qui affirma que "pas un iota de la Loi ne passera que tout soit accompli" (Matthieu 5, 18) et aussi "quiconque enseignera aux autres de violer l'un de ces moindres préceptes et à faire de même, sera tenu comme le moindre dans le Royaume des cieux (Matthieu 5, 19). Le père Daniel Rufeisen reçut la citoyenneté israélienne en qualité d'étranger (non-juif), non au titre de la "Loi du retour" accessible à tout juif. C'est tardivement qu'il reconnut qu'il avait peu connaissance de la réalité de la société et que sa question était "prématurée".

Il y a aujoud'hui des prêtres franciscains, bénédictins et autres qui, dans l'Eglise catholique, célébrent en hébreu ou dans d'autres langues comme par exemple le polonais ou l'allemand, le français et le latin avec une amitié ou une recherche de communication avec le monde juif et israélien. Cela ne procède pas de la canonicité, y compris de celle requise par les règles édictées dans l'Eglise catholique.

Ceci pourrait paraître abscond, voire sans fondement et pourtant? L'Eglise est fondée sur l'observance des Canons. Ceci est vrai aussi de la vie juive. Et de la société israélienne qui procède d'un système légal et juridique extrêmement intéressant car il explique aussi la "survie" ou le maintien de l'Etat hébreu. Pour comprendre cette société nouvelle, il ne suffit pas de parler ou de lire ou de célébrer dans une langue hébraïque revitalisée.

La société israélienne se veut juive en ce qu'elle est fondée non pas sur la tradition biblique, scripturaire telle que le monde chrétien comprend le mot et l'accepte comme un élément majeur de son identité. L'Orthodoxie repose avec vigueur sur la Tradition des Pères de l'Eglise et nous recevons ce dépôt comme un axe essentiel de ce que nous percevons dans notre confession de Jésus Christ, de la Très Sainte Trinité et des Sacrements validement reçus dans l'Eglise.

L'Eglise du Christ n'a pas, dans sa dimension occidentale actuelle, trouvé de point de connexion avec le judaïsme ni avec ce qui est au coeur de la société israélienne en ce qu'elle n'entre pas dans le dépôt substantielle que représente le Talmud, c'est-à-dire la Loi orale reçue - selon la tradition juive - au Sinaï en même temps que les Commandements ("Une fois Dieu a parlé, j'ai entendu deux fois/choses" - Psaume 62, 12). Il y a loin de la compréhension et de la reconnaissance - à parité - de traditions scindées sur l'appréciation du temps, du salut, de la validité de ce que Dieu a révélé et que les uns et les autres acceptent ou ne reconnaissent pas.

Pourquoi dire cela? Je célèbre la Divine Liturgie sous l'omophore du patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem. On peut penser tout ce que l'on veut. Il n'en demeure pas moins qu'il y a une historicité et une traçabilité sacramentelle depuis la Primitive Eglise de Sion et de Jérusalem qui est ininterrompue, de tradition de l'Eglise indivise.

Mais le texte que j'utilise est celui d'un juif russe devenu orthodoxe chrétien et qui en 1841 a traduit les textes liturgiques de la Tradition byzantine en hébreu. Etant de formation talmudiste comme je le suis (et comme l'était le père Kurt Hruby dont j'ai pris le relais à l'Institut saint Serge pour les Semaines Liturgiques), ses textes ont une force particulière en ce qu'ils ont été validés et bénis par le Saint synode orthodoxe de Moscou et qu'ils utilisent des termes qui marquent l'enracinement naturel de l'identité christique dans la tradition rabbinique - tout en s'en démarquant bien évidemment.

De ce fait, l'Eglise orthodoxe a, depuis plus de 170 ans, proposé - comme l'Eglise anglicane d'ailleurs - aux fidèles qui le souhaitaient de célébrer le Sacrement de l'Eucharistie selon une forme qui oblige à se poser le choix que l'on fait d'être dans l'Eglise et non au sein d'une société judaïque. Ce choix peut être crucial, voire crucifiant pour certains. On compte sur les doigts les personnes qui, nées dans le judaïsme, peuvent en toute spontanéité et liberté exprimer la Résurrection du Christ au sein de la société israélienne car on ne peut découvrir le judaïsme de manière rétro-active, un fois devenu chrétien, et prétendre alors être plus "accompli que les accomplissements". Ce n'est pas crédible ni même simplement "vivable ,supportable" sur le court-terme.

Or la société israélienne ne plaisante pas sur l'identité. Oui, il y a des langues juives. Il y a l'hébreu, mais aussi le yiddish. Ceci est d'autant plus vrai pour mes "paroissiens". Oui, il ne sont pas "russes", mais "Soviétiques"; le plus souvent de culture russe évidemment, mais leur russe change, souvent il est incertain selon leur régions d'origine. Un ouïghour soviétique parle mieux mongol que russe... Il y a les géorgiens, il y a des gens de partout et l'Empire tzariste comme l'Union soviétique est un rare réservoir de trésors linguistiques les plus divers qui s'expriment ouvertement au sein de l'Etat d'Israël.

Evidemment le slavon prend alors une importance souvent méconnue sous cet angle de vue. Il est vraiment l'esperanto "langue-matrice" pour des chrétiens récents de l'orthodoxie chrétienne qui se redéploie et redécouvre le trésor de ses richesses.

Je vais vous citer une anecdote: j'ai une "fille spirituelle". Agée d'une quarantaire d'années, je l'ai gentiment persuadée (manu militari...) de reprendre ses études. Elle a aujourd'hui deux doctorats et travaille. Elle est très "russe, pétrie de culture russe". Sa mère aussi. Un jour, je me suis rendu chez elle. La mère était là et aussi la grand-mère. Celle-ci avait un russe parfait mais un peu différent. Je l'ai saluée en yiddish. Elle a été ravie et a commencé toute une conversation dans cette langue. Puis il y a eu un silence, de cinq bonnes minutes. Nous étions tranquillement en train de prendre le thé, sans rien cacher de qui nous étions, au coeur de Jérusalem, entre israéliens et acteurs de cette société nouvelle et pouvant tout normalement être ce que nous sommes.

J'utilise très peu le yiddish dans une Liturgie. Une partie d'ecténie. Mais cette langue a porté le témoignage judéo-rabbinique et talmudique jusqu'au sein des sociétés européennes et slaves et la plupart des ex-soviétiques de cinquante ans le perçoivent de manière immédiate. Bien plus que l'hébreu, le yiddish - comme le ladino espagnol - a été en contact direct voire intime avec la réalité spirituelle de l'Orient chrétien.

Les arabes israéliens? Oui. Il y en a. En particulier les enfants, les jeunes. Certainement pas de Jérusalem ou de la Judée (Bethléem et le Sud), mais de Galilée, sûrement. Ils parlent parfaitement hébreu. Mais ils ne faut pas tout amalgamer. Dans notre désir de témoigner de la Résurrection, on ne peut passer au-dessus des traditions, des habitudes, des recherches souvent effrénées des âmes et de gens très isolées à chercher ou affirmer ce qu'ils sont, pensent être. Il y a toutes sortes d'arabité, là aussi!!! Que dire alors des syrien-orthodoxes qui prient dans la langue araméenne du Christ, la parlent peu même si elle est en train de reprendre vigueur. L'archevêque syrien-orthodoxe Swarios a eu beaucoup de perspicacité et d'à-propos lorqu'il a demandé un statut particulier pour ses fidèles au sein de l'Etat hébreu car ils sont de tradition syriaque et araméenne, ... comme les juifs qui, eux aussi, doivent connaître l'araméen pour la lecture des textes de la Bible, du Talmud et de nombreuses prière en usage depuis plus de 2500 ans!

Je voudrais succinctement - quitte à développer un jour prochain - mentionner le rôle fondamental joué par la tradition reçue et accomplie par le Métropolite Euloge: c'est dans l'Archevéché que le père Elia Shmain fut reçu alors qu'il voulait devenir prêtre au sein de la société israélienne. Il célébra en hébreu avec l'actuel secrétaire général du patriarcat de Jérusalem Aristarchos de Constantina, voici 20 ans sur la colline de Sion... Il fut ordonné par + Mgr. Georges Wagner. Pour ma part, j'ai pris sa suite, dans un autre parcours et contexte, mais qui partant des collines de Paris, permettent aussi à l'Eglise de Jérusalem d'entrevoir des choses qui ne sont qu'en germe. On pourra se souvenir que c'est sur la Butte Montmartre qu'Eliezer Ben Yehudah, rencontrant un juif algérien et cherchant à converser avec lui, conçut de lui parler en hébreu. Ils parlèrent assez spontanément la langue utilisée dans les prières et la tradition. Eliezer Ben Yehudah réussit le pari devenu réalité de faire revivre cette langue de la révélation à Jaffa et dans la terre des ancêtres.

Il faut penser à l'avenir. J'ai ainsi un "potentiel" de personnes prêtes à servir. L'un fut même localement ordonné diacre; je dis bien localement. La stabilité, le désir de tout quitter pour servir au sein d'une société avec laquelle il faut pouvoir dialoguer de plain-pied et à parité. C'est un défi quotidien, y compris que d'être admis par les différents représentants des Eglises du Christ. Il y va alors d'autre chose que de croire que l'on est quelqu'un ou quelque chose. Le Christ et le Royaume demandent bien plus.

C'est une réponse "rapide". Le Mystère de Dieu est tellurique dans cette société nouvelle qu'il ne faut pas réduire à quelques normes que nous pourrions croire possibles.

archiprêtre Alexander Winogradsky Frenkel

(Jérusalem)

8.Posté par Père Yannick le 29/12/2012 22:33
La lecture de ce long commentaire du Père Alexandre me rappelle de lointains souvenirs...
Quand, au milieu des années 70, des Liturgies étaient célébrées en slavon le samedi matin au monastère St Onuphrios, à Jérusalem, par le père Meliton (maintenant évêque de Marathon, près d'Athènes) qui venait de terminer ses études à St Serge. Celui qui allait devenir le père Elia Shmain y venait régulièrement avec sa famille, ainsi que quelques émigrants de Russie ou d'Ukraine qui déjà cherchaient à se rapprocher de la Foi orthodoxe...J'étais alors un jeune étudiant, mais je servais régulièrement à ces Liturgies. L'archevêque Aristarchos, qui était alors un jeune archimandrite était aussi régulièrement présent. Tour ceci se déroulait bien entendu avec la bienveillante bénédiction du Patriarche Bénédictos de Jérusalem, et plus directement avec le soutien du métropolite Germanos de Petra. Il arrivait parfois que le père Rochkau vienne partager le café après la Liturgie...

9.Posté par Vladimir le 18/01/2013 10:04
"Orthodoxie. com" a publié aujourd'hui la vidéo de l'interview que le père Alxander a donnée au Père Jivko Panev,
C'est une chance, écrit-il, de pouvoir s'exprimer ainsi avec franchise et ouverture pour l'Eglise comme pour la société israélienne que cette vidéo soit diffusée... "A Jérusalem nous entrons dans le Noël arménien et la fête orthodoxe et orientale de la Théophanie" termine-t-il.

10.Posté par Le Primat de l’Église orthodoxe de Jérusalem est arrivé à Moscou le 25/05/2013 15:56
Le 23 mai 2013 a débuté la visite de Sa Béatitude le Patriarche Théophile de Jérusalem et de toute la Palestine à l’Église orthodoxe russe.

La délégation accompagnant le Primat de l’Église de Jérusalem se compose du métropolite Cyriaque de Nazareth, du secrétaire général du Saint Synode de l’Église orthodoxe de Jérusalem l’archevêque Aristarque de Constantina, l’archevêque Théophilacte de Jordanie, le représentant du Patriarche de Jérusalem auprès du trône patriarcal de Moscou l’archimandrite Stéphane (Dispirakis), l’higoumène du monastère de Pamalla l’archimandrite Galaction (Avap), le hiérodiacre Athanase (Femistokleos).

Le métropolite Juvénal de Kroutitsy et de Kolomna, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, de nombreux autres ecclésiastiques ainsi que l’ambassadeur de la République de Grèce en Russie, l’ambassadeur de l’état d’Israël en Russie, l’ambassadeur de l’état de Palestine en Fédération de Russie sont venus accueillir Sa Béatitude à l’aéroport.

La visite du Primat de l’Église orthodoxe de Jérusalem et de toute la Palestine en Russie se poursuivra jusqu’au 30 mai.

11.Posté par Vladimir.G : Israël: un kit pédagogique pour préparer les écoliers à la visite du pape le 22/05/2014 22:37
Nathalie Hamou | le 22.05.2014 à 11:18

L'historienne Dina Porat fait partie des spécialistes sollicités pour la réalisation ce kit.
Le fait est inédit. A l'occasion de la visite du pape François en Terre sainte les dimanche 25 et lundi 26 mai, le ministère de l'éducation israélien a initié un kit de matériel pédagogique à destination des enseignants du système scolaire public. But de la manœuvre : sensibiliser les écoliers du pays « aux aspects positifs » de la relation entre l'Eglise catholique et l'Etat d'Israël depuis sa création.

Les professeurs d'histoire ont ainsi reçu des fiches dédiées aux papes Jean XXIII et Jean Paul II censées illustrer leurs contributions au dialogue judéo-chrétien. Cette initiative émane de la commission en charge de l'éducation de la Knesset (le Parlement israélien) qui s'est réunie voilà quelques jours sous la houlette de l'universitaire Orna Katz-Atar. A en croire ce chercheur, les écoles israéliennes ont dans leur grande majorité une perception négative de la chrétienté.

« Elle est liée au fait que les écoliers étudient les communautés juives d'Europe sous l'angle de persécution », a souligné Orna Katz-Atar. Dans le syllabus, il s'agit « de mettre l'accent sur le rejet mais aussi sur l'intégration et d'aborder la notion fondamentale de Justes entre les Nations ». « Pendant des années, les juifs ont vécu aux côtés de chrétiens et de musulmans. Nous ne nions pas l'existence du phénomène d'antisémitisme, mais il existe des nuances et nous voulons les mettre en avant. »

Parmi les spécialistes sollicités pour préparer ce kit pédagogique : l'historienne en chef du mémorial de la Shoah, « Yad Vashem », Dina Porat ainsi que le directeur de l'Institut des études autour de l'Holocauste de l'Université Bar-Ilan, Dan Michman. Des représentants de l'enseignement public juif religieux ont toutefois contesté le bien-fondé de ce programme de sensibilisation, arguant qu'ils ne dispenseraient pas de messages sur le monde catholique, jugé « hostile aux juifs et au judaïsme ».

Nathalie Hamou, en Israël

12.Posté par Volkoff le 23/05/2014 17:14
@ Vladimir.G post 11

Intégration, dialogue, antisémitisme....

Comment ne pas attendre impatiemment le Deuxième avènement... Quand le cavalier blême aura chevauché au zénith et que le Christ-Messie se posera dans la Ville sainte, Sa ville tous ces questionnements deviendront vains et les orants du mur des lamentations n'auront qu'à se lamenter avec encore plus de zèle: la thora, d'elle-même se complètera du Nouveau Testament.
Dans l'ignorance du calendrier comment ne pas rappeler que antisémitisme s'est constitué bien avant l'an 0 de notre ère.

Les Juifs, oubliant Chanaan , avaient depuis longtemps tissé leur diaspora sur tout le périmètre méditerranéen. Ils n'étaient pas du tout aimés par les indigènes: refus d'intégration, de mariages mixtes, us et coutumes alimentaires et vestimentaires pleins de morgue.

A la suite de l'an 33 cet état d'esprit des goys n'a pu que se renforcer, Vatican II ne pouvant y remédier.
Marx et Trotski, sans parler d'Emelian Yaroslavsky=Mineï Gubelman, coordinateur des persécutions religieuses et de l'élimination des croyants en Russie soviétique y sont, peut-être aussi pour quelque chose.

Lecture pédagogique et salvatrice "Deux siècles ensemble" du grand Soljenitsyne, surtout le second volume. Nous y voyons que la malsonnante notion de "judéo-bolchevisme" n'était pas fictive et que, jusqu'aux grandes purges de 1938, la part des juifs dans le martyr infligé aux peuples de Russie a été plus que considérable.

Un devoir de mémoire des victimes s'en est suivi.... Nous trouvons sur ce blog nombre de textes consacrés aux Nouveaux martyrs et confesseurs. On y voit bien qui est qui.
Voilà ma petite postface au kit pédagogique d'accueil de Sa Sainteté François en Terre Sainte.

13.Posté par Boris le 23/05/2014 20:31
Volkoff,

Bravo d'énoncer des vérités devenues impudiques - diktat lobby.
L'huile et le vin font-ils un mélange digeste? Non!

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