Vous trouverez ci-dessous le texte français de l'article de Madame Marie Genko paru en russe dans La Pensée russe, n° 22, le 5 juin 2009:

C’est avec autant de joie et de respect qu’un fidèle orthodoxe prie, au hasard de ses voyages, chez les Serbes, les Grecs, les Russes ou les Géorgiens. Alors comment admettre qu’une mésentente puisse naître parmi nos patriarches, parmi nos métropolites et parmi les fidèles ? Comment pouvons-nous, nous dresser les uns contre les autres ?

Dans notre exarchat des églises orthodoxes russes d’Europe Occidentale (patriarcat de Constantinople), je lis avec tristesse dans le forum de l’ACER-MJO un choix d’articles parus dans la presse russe particulièrement critiques envers l’Église de Russie. Comme celui de Vladimir Mojegov, « Mission impossible » ou bien des interviews de prêtres en désaccord avec leur hiérarchie, comme ceux du père Paul Adelheim ou du père Alexandre Schramko !

Est-ce à nous, Occidentaux, de noircir l’image d’une Église russe qui renaît, sous nos yeux de ses cendres ? Le secrétaire de notre exarchat, Monsieur Michel Sollogoub, affirme que nous sommes porteurs d’une identité spécifique. Mais cette identité serait-elle nécessairement abolie si notre exarchat répondait favorablement à la lettre du patriarche Alexis II de bienheureuse mémoire ? Car la réconciliation naturelle des descendants de l’émigration russe, ceux de l’Église russe hors frontières et nous-mêmes, en nous intégrant ensemble dans une grande métropole, éteindrait les douloureux procès en cours. Procès qui ternissent l’image de l’Orthodoxie toute entière !

Cette union, que nous sommes nombreux à souhaiter, ne serait-elle pas un merveilleux exemple de l’unité des orthodoxes? Et ne sommes-nous pas, chacun d’entre nous, responsables de l’image de notre sainte religion ?

Il me semble que c’est justement une crainte de perte d’autonomie qui pousse certains animateurs du forum de l’ACER à adhérer aux paroles du secrétaire du synode de Constantinople, le père Elpidophoros Lambriniadis, lorsque celui-ci affirme que la diaspora orthodoxe toute entière doit être soumise au patriarche de Constantinople? Et lorsqu’il mentionne aussi que : « L’hellénisme est universel et le principe de l’unité ne peut être une idée ou une institution, mais il doit être nécessairement, si nous voulons rester cohérents, une personne ».

Je crains que le père Elpidophoros Lambriniadis ne pose un sérieux problème à tous les théologiens, orthodoxes, catholiques et protestants, désireux de reconstruire l’unité du Corps de l’Église du Christ et aussi aux fidèles orthodoxes, qui sont attachés à leurs identités cultuelles autant qu’à leurs Églises Mères respectives. Aucun d’entre eux ne comprendra jamais pourquoi seul l’hellénisme est universel.

Il nous faut essayer d’ouvrir nos cœurs à la Parole du Christ et nous efforcer de trouver la solution la plus juste, la plus orthodoxe, la plus fraternelle pour l’avenir de notre exarchat. Car aucune sanction ne peut briser nos consciences. Il nous faut trouver la solution qui éteindra nos querelles et fera à nouveau de nous des chrétiens authentiques, confiants dans leurs patriarches et aimants les uns envers les autres.

Rédigé par Marie Genko le 8 Juin 2009 à 09:50 | 16 commentaires | Permalien



Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile