"La Croix", Nicolas Senèze, le 18/09/2017

Les chrétiens dits d’Orient sont très majoritairement catholiques ou orthodoxes. Ils sont répartis en de nombreuses Églises différentes, nées de querelles doctrinales aujourd’hui souvent apaisées.Après la conquête musulmane au VIIe siècle, ils se sont rapidement trouvés en situation minoritaire.

Pourquoi les chrétiens d’Orient se sont-ils rapidement divisés ?

Les Églises d’Orient sont issues des grandes querelles autour de la définition de la nature du Christ, qui ont divisé l’Église durant l’antiquité chrétienne. Ainsi, au début du Ve siècle, l’Église assyrienne, qui rassemble les chrétiens vivant en Mésopotamie, estime qu’il faut dissocier, dans la personne du Christ, les natures humaine et divine, alors que les évêques réunis au concile d’Éphèse (431) affirment le contraire.

Quelques années plus tard, Eutychès (v. 378-454), moine à Constantinople, développe à l’inverse une doctrine affirmant que la nature divine du Christ a absorbé sa nature humaine. Il est condamné par le concile de Chalcédoine (451) dont les conclusions sont, par contre, rejetées par les Églises d’Égypte et de Syrie – qui forment depuis les Églises copte-orthodoxe et syrienne-orthodoxe – ainsi que par l’Église arménienne. Ces Églises qui se sont séparées aux conciles d’Éphèse et de Chalcédoine (aujourd’hui Kadiköy, sur la rive asiatique d’Istanbul) sont dites « pré-chalcédoniennes ».

Comment Rome et Constantinople se sont-elles séparées ?

La rivalité a été permanente entre les deux grands pôles du christianisme, Rome et Constantinople, jusqu’à la chute de l’Empire byzantin, en 1453. Au début, aucune controverse théologique ne les sépare et tous les deux acceptent les résolutions des conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381) qui fixent le Credo. Celui-ci affirme notamment la foi des chrétiens dans le Père, le Fils et « l’Esprit Saint, (qui) procède du Père ».

En 589, un concile local à Tolède (Espagne) modifie cette définition et enseigne que « l’Esprit procède du Père et du Fils ». Cet ajout de « et du Fils » (en latin : Filioque) se généralise dans l’Église latine au IXe siècle. Les Carolingiens, qui disputent aux Byzantins l’héritage de l’Empire romain, en tirent prétexte pour mettre en doute l’orthodoxie doctrinale de Constantinople. En riposte, le patriarche Photios de Constantinople qualifie en 867 l’adjonction du Filioque de « blasphème ».

La rupture sera définitive au XIe siècle, lorsqu’en 1054, le cardinal Humbert de Silva Candida, légat de Léon IX, part à Constantinople et y excommunie le patriarche Michel Ier Cérulaire. Le sac de Constantinople par les croisés en 1204 ruinera pour longtemps toute chance de réconciliation.

Pourquoi des Églises orientales sont-elles unies à Rome ?

À partir du XVe siècle, des tentatives ont lieu pour réunir Églises d’Orient et d’Occident. En 1439, le concile de Ferrare-Florence (Italie) adopte une union entre Latins et orthodoxes, que ces derniers dénoncent ensuite, invoquant un chantage à l’aide militaire au moment où Constantinople est menacée par les Turcs – elle tombera en 1453.

Dans les siècles suivants, sous l’influence des missionnaires latins au Proche-Orient et dans les pays slaves, des parts plus ou moins importantes des Églises orientales vont s’unir à Rome, sur la base de ce qui avait été décidé à Florence. De son côté, l’Église maronite (présente en majorité au Liban) a toujours proclamé.
LES EGLISES D’ORIENT, UNE HISTOIRE LONGUE ET PLURIELLE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 19 Septembre 2017 à 07:04 | 2 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir G: L’Église orthodoxe russe accroît son influence au Proche-Orient le 25/09/2017 22:37
L’Église orthodoxe russe accroît son influence au Proche-Orient
Samuel Lieven, le 22/09/2017 à 14h03

L’intervention militaire russe en Syrie, il y a trois ans, a ouvert un boulevard à l’Église russe orthodoxe pour réactiver au Proche-Orient des réseaux qui remontent à l’époque tsariste.

En affichant sa protection à l’égard des minorités chrétiennes de la région, Moscou marque aussi des points dans la compétition qui l’oppose à Constantinople pour le leadership sur l’orthodoxie.
Le métropolite Hilarion, responsable des relations extérieures du patriarcat de Moscou, en mai 2014.
ZOOM

Le métropolite Hilarion, responsable des relations extérieures du patriarcat de Moscou, en mai 2014. / Maxim Shemetov/REUTERS

Alors que la Russie opère depuis trois ans un retour spectaculaire au Proche-Orient, via son soutien militaire au régime syrien, l’Église orthodoxe russe étend elle aussi ses réseaux et son influence dans la région. Son but : apparaître comme la principale protectrice des communautés chrétiennes éprouvées.

Le métropolite Hilarion, responsable des relations extérieures du patriarcat de Moscou, achève ces jours-ci une tournée auprès de plusieurs patriarches au Liban et à Chypre. Il y a notamment rencontré Bechara Raï, patriarche de l’Église maronite (catholique), une des plus importantes au Proche-Orient eu égard à son poids politique et démographique dans la société libanaise – un tiers de la population, dont le président libanais Michel Aoun – mais aussi dans le monde arabe chrétien.
Nombre de prélats locaux

Hilarion s’est aussi entretenu avec le patriarche Jean X d’Antioche, à la tête de la plus importante Église orthodoxe en Syrie, ainsi que nombre de prélats locaux. Au menu des discussions : la situation humanitaire des chrétiens en Syrie et en Irak et l’aide apportée par l’Église orthodoxe russe ces dernières années.

L’activisme russe en faveur des chrétiens d’Orient ne date pas de l’ère Poutine. Depuis Catherine II et durant tout le XIXe siècle, la protection des minorités orthodoxes dans la région était le cheval de bataille de l’empire russe, tandis que la France et l’Autriche assuraient la protection des catholiques. Même la parenthèse soviétique, marquée en Russie par des persécutions anti-chrétiennes massives, n’a pas altéré les liens entre l’Église de Moscou et les Églises orthodoxes au Proche-Orient, en particulier le patriarcat d’Antioche.
Au temps de l’URSS

« Au temps de l’URSS, de nombreux prêtres et évêques de la région ont été formés au séminaire de Zagorsk près de Moscou, relate Christian Lochon, enseignant à l’université de Paris II et consultant auprès de l’Œuvre d’Orient. Ces religieux arabes repartaient avec la bonne parole et les subventions de Moscou, qui utilisait ce clergé comme un relais dans la région. »

Le grand retour de la Russie post-soviétique dans le jeu syrien s’accompagne d’une diplomatie religieuse très active. Des visites au plus haut niveau avaient déjà eu lieu : le patriarche Kirill de Moscou à Alep en 2011, le patriarche Jean X d’Antioche à Moscou en 2014. Depuis, de nombreuses délégations de chrétiens du Proche-Orient se sont rendues en Russie, en particulier les patriarches d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem, ainsi que les chefs des Églises copte, catholique arménienne et assyrienne d’Orient.
Diplomatie religieuse

L’influence de l’Église orthodoxe russe passe aussi par la réactivation de l’antique Société impériale orthodoxe de Palestine (Siop). En 2013 déjà, la Siop avait ainsi dépêché 70 tonnes d’aide à Damas, auxquelles s’était ajouté un chèque de 1 million d’euros versés par le patriarcat de Moscou. « Par ailleurs, il va certainement y avoir une aide russe pour reconstruire les églises et monastères détruits comme celui comme Saint-Georges dans la vallée des chrétiens, pronostique Christian Lochon. Assad s’est rendu il y a quelques mois au monastère féminin Notre-Dame de Saidnaya pour rassurer les sœurs sur leur avenir… Cela fait clairement partie de la stratégie des gouvernements syrien et russe. »

« Les Russes essaient aujourd’hui d’installer des antennes de la Siop un peu partout au Proche-Orient pour en faire des relais d’influence », confirme Nicolas Kazarian, chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). L’ouverture d’une antenne en Turquie serait même à l’étude. Une perspective vue d’un mauvais œil par le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomeos 1er, qui exerce depuis Istanbul une primauté symbolique sur l’ensemble des orthodoxes dans le monde.

Au cours de sa tournée proche-orientale, le métropolite russe Hilarion a aussi lancé des invitations à plusieurs patriarches orientaux pour venir célébrer à Moscou, en décembre, le centenaire du rétablissement du patriarcat russe. Une manière, pour la plus puissante des Églises orthodoxes, de reprendre la main après avoir boycotté, l’an dernier, le concile panorthodoxe présidé par Bartholomeos en Crête.

À lire : http://www.la-croix.com/Religion/Eglises-dOrient-trois-cles-comprendre-leur-histoire-2017-09-19-1200877976
Samuel Lieven

http://www.la-croix.com/Religion/Orthodoxie/LEglise-orthodoxe-russe-accroit-influence-Proche-Orient-2017-09-22-1200878898

2.Posté par Vladimir.G: Le patriarche deMoscou rencontre le roi de Jordanie le 16/02/2018 23:32
Le 15 février 2018, Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a accueilli à la salle du trône des appartements patriarcaux de l’église du Christ Sauveur de Moscou le roi de Jordanie Abdallah II ben al Hussein.

Prenaient part à la rencontre : pour la Jordanie : le prince Ghazi bin Mohammed, conseiller personnel du roi, Ayman Al Safadi, ministre des Affaires étrangères de Jordanie, Amjad Adaileh, ambassadeur du Royaume de Jordanie en Russie, Manar Dabbas, directeur du Département politique, Ghaith Al Tarawneh, directeur des communications ; pour le ministère des Affaires étrangères de Russie : l’ambassadeur de Russie en Jordanie, B. Bolotine.

L’Église orthodoxe russe était représentée par le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, l’archevêque Antoine de Vienne et de Budapest, responsable de la Direction des établissements du Patriarcat de Moscou à l’étranger, l’archimandrite Philarète (Boulekov), vice-président du DREE, et l’archiprêtre Serge Zvonariov, secrétaire du DREE aux affaires de l’étranger lointain.

Souhaitant la bienvenue à son hôte, le patriarche a souligné : « l’Église orthodoxe russe accorde une très grande importance au dialogue qui s’est établi avec les autorités jordaniennes et, en premier lieu, avec Votre Majesté. »

La difficile histoire du XX siècle et des siècles précédents a incité le peuple russe à prendre à cœur la tragédie des autres peuples, a constaté Sa Sainteté. Selon le patriarche, le terrorisme est un immense défi jeté à tous les hommes de bonne volonté dans le monde contemporain. « La façon dont agissent les terroristes montre qu’il s’agit d’une menace globale, a constaté le primat de l’Église orthodoxe russe. En premier lieu, c’est une menace pour le Proche-Orient, riche de ses éléments multiculturels, multinationaux et multireligieux, mais le terrorisme menace presque tous les autres pays du monde. »

Sa Sainteté a rappelé la position de l’Église orthodoxe russe, selon laquelle tous les pays doivent trouver ensemble la force de surmonter les facteurs de division idéologiques, culturels et politiques pour former un front commun de lutte contre le terrorisme. « Depuis les évènements de Manhattan, le 11 septembre 2001, beaucoup ont compris qu’il fallait lutter ensemble contre ce phénomène. Malheureusement, nous n’observons aucun progrès dans ce domaine, et les pays qui pourraient porter ensemble un coup décisif au terrorisme ne peuvent s’organiser pour combattre en commun. Certains soupçonnent que la cause en est la volonté qu’ont certain d’utiliser le terrorisme à des fins politiques qui leur sont propres. Ce n’est pas seulement une erreur, c’est une politique dangereuse, nous savons déjà ce qu’il en a résulté dans plusieurs pays. »

L’Église orthodoxe russe, qui est l’Église de la majorité dans un état multi-ethnique, accorde une grande importance au développement du dialogue entre les états et entre les religions pour mettre en place un front commun de lutte contre le terrorisme, a rappelé le patriarche Cyrille.

« Nous espérions voir apparaître un front semblable pendant les opérations militaires en Syrie, mais cela n’a pas été le cas, malheureusement, a constaté Sa Sainteté. Les forces militaires de la Russie ont fait leur travail aux côtés de l’armée gouvernementale, et, comme vous le savez, avec succès. Mais d’autres pays, qui avaient formé une coalition, ont fait aussi leur propre travail. Le seul fait de la présence sur ce territoire de deux groupes armés n’étant pas coordonnés entre eux, représentait un défi colossal. Le risque était de provoquer d’importantes opérations militaires, n’importe quelle erreur pouvait amener à une confrontation directe des représentants de puissances nucléaires. Lorsque j’ai senti ce danger, j’ai proposé au pape François de se rencontrer au plus tôt, bien qu’aucun patriarche de Moscou n’ait jamais rencontré de pape de Rome. » Sa Sainteté a raconté qu’il avait été possible de s’entendre sur plusieurs points essentiels pendant la rencontre de La Havane. « En premier lieu, nous avons attiré l’attention sur le danger de la situation en Syrie. Nous comprenions que ceux qui sont contre la terreur doivent lutter ensemble contre le terrorisme, coordonner leurs actions. Chacun ne devrait pas tirer ses marrons du feu qu’est le terrorisme, c’est une approche extrêmement dangereuse et tout à fait erronée. »

Le patriarche Cyrille a déclaré qu’il se rappelait avec reconnaissance de son entretien avec le roi de Jordanie, en 2012, peu avant le déclenchement des évènements tragiques qui ont eu lieu peu après en Syrie et en Irak. « Je me souviens de votre exposé sur les relations interreligieuses en Jordanie, sur la coexistence pacifique de toutes les religions, a poursuivi le primat de l’Église orthodoxe russe. J’ai eu la joie de le constater personnellement. Dans votre pays, orthodoxes et musulmans se sentent chez eux et ont les mêmes droits et les mêmes possibilités. »

Sa Sainteté a aussi évoqué la restauration de la Syrie et de l’Irak, qui ont souffert du conflit armé, informant son interlocuteur que l’Église orthodoxe russe, conjointement avec les organisations orthodoxes publiques de Russie, avait soutenu la population syrienne pendant le conflit et continuait à assurer une aide humanitaire aux personnes sinistrées.

« Puisqu’en Russie les rapports entre orthodoxes, musulmans et juifs sont très bons, nous avons proposé d’aider ensemble la population syrienne, pour que les orthodoxes, les musulmans et les juifs, ainsi que les représentants d’autres confessions, puissent prendre part aux actions humanitaires d’abord organisées par la seule Église russe. Cela permet d’élargir les possibilités, de grossir les moyens pour aider et éveille la confiance des gens envers ces actions » a déclaré le patriarche Cyrille.

Sa Sainteté a dit espérer que le processus enclenché à Sotchi, au Congrès du dialogue national syrien, déboucherait sur des décisions concrètes. « Nous prions pour que le processus soit un succès, mais nous comprenons bien que la lutte contre le terrorisme n’est pas finie, ni en Syrie, ni en Irak. Il se produit des évènements inquiétants, comme des tirs inattendus, notamment les tentatives de tirer sur des bâtiments religieux. Nous sommes profondément convaincus que l’étape la plus difficile a été franchie ; il reste à accomplir un gros travail de règlement de la situation en Syrie et en Irak » a souligné le primat de l’Église orthodoxe russe, remerciant le monarque de sa position sur ces points.

Sa Sainteté a constaté le haut niveau du dialogue interreligieux et de la coopération en Jordanie, insistant sur les efforts déployés par le roi Abdallah II qui poursuit la tradition établie par son père le roi Hussein. « Non seulement vous avez renforcé cette magnifique tradition, mais vous l’avez développée, afin de répondre aux défis et aux problèmes de notre temps » a dit le patriarche, revenant sur ses souvenirs de voyage en Jordanie et sur sa rencontre avec le roi Hussein.

Remerciant Sa Sainteté de son chaleureux accueil, le roi de Jordanie Abdallah II a dit : « J’ai été heureux d’entendre votre position sur les défis auxquels nous sommes confrontés. Afin de les surmonter, nous devons unir nos efforts. La rencontre d’aujourd’hui confirme la force de la position de l’Église orthodoxe russe, non seulement ici, en Russie, mais dans le monde. En tenant compte des défis que vous avez mentionnés, il est temps de nous dresser côte à côté et de dire ce qui nous unit, soulignant que le commandement « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain comme toi-même » est un principe qui nous unit tous.

« Aujourd’hui plus que jamais, votre voix doit se faire entendre dans notre partie du monde » a dit le roi Abdallah II au patriarche Cyrille. « Comme vous l’avez tout à fait justement constaté, nous luttons tous contre l’horrible défi qui s’est abattu sur le monde, contre le terrorisme international, a poursuivi le monarque. Pour autant que je sache, le Russie a commencé cette lutte bien avant nous. Je dois dire que ce problème, ce défi global, ne concerne pas tant le monde entier, qu’avant tout les communautés chrétiennes de notre région, notamment en Palestine et, plus particulièrement, à Jérusalem. »

« Le christianisme orthodoxe a fait partie de notre passé, il fait partie de notre présent et doit être préservé comme devant faire partie de notre avenir. Si nous n’y parvenons pas, nous serons forcés d’en payer le prix », a souligné le roi de Jordanie, avant de dire combien il estimait le rôle joué par l’Église orthodoxe russe en Syrie, où elle aide les victimes de la guerre, les faibles, les persécutés.

« Nous recevons en Jordanie nos frères chrétiens d’Irak et de Syrie, qui fuient les menaces de violence, a constaté le roi de Jordanie, assurant que son pays aidait non seulement les chrétiens à fuir leurs terres natales, mais cherchait aussi à garantir leur retour dans leurs maisons, dans leurs communautés qui ont plusieurs siècles d’histoire. Le roi Abdallah II a mentionné, notamment, que la Jordanie et la Russie étaient parvenues à établir une étroite collaboration dans le soutien au processus de rétablissement de la paix et de la stabilité en Syrie.

« Périphrasant un ancien dicton, on pourrait : pour que le mal triomphe, il suffit que les bonnes gens ne fassent rien, a souligné le monarque. Nous devons nous unir et surmonter ensemble les problèmes auxquels nous sommes confrontés. »

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