En ceci je peux apporter un témoignage personnel et direct.

De 1994 à 2013 les chrétiens en Chine n’ont pas été beaucoup perturbés. Au contraire, on leur laissait bâtir des églises et catéchiser les enfants (toujours et uniquement dans les bâtiments de l’église même). Les églises dites d’état se multipliaient et les églises des catacombes vivaient leur grand bonheur. Pour les grandes fêtes, la télévision d'état et les journaux donnaient des petits aperçus des offices dans leurs bulletins d’information de fin de soirée. Chaque ville et chaque village, aussi surprenant que cela puisse être pouvaient compter son église du village ou de ville. Les églises détruites lors de la révolution culturelle ont souvent été rebâties aux frais de l’état. Bien sur, les prêtres, comme on dit en russe, étaient tous assis sur deux chaises mais le grand monde chrétien chinois s’en moquaient éperdument. 
Le pape rendait visite à Hong Kong et la patriarche de Moscou et de toutes les Russies célébrait des liturgies à Harbin et à Beijing. L’état chinois, qui n’arrivait plus à supporter les entreprises caritatives sociales misait ouvertement sur les églises en raison de la grave crise économique qui frappait le pays.

J’ai eu des collègues en faculté qui étaient ouvertement chrétiens et pratiquants. La Bible s’enseignait en faculté à titre de grande œuvre littéraire et il y en avait des étudiants qui la lisaient aussi ouvertement.

Mais le grand dégel chinois, le printemps religieux chinois, qui bénéficait à toutes les religions de Chine, était de bien courte durée. Elle n’a pas pris fin doucement – non, la fin a été plutôt du genre staliniste. Le président actuel de la Chine populaire est un athée d’une notoriété publique. Farouche marxiste, farouche léniniste, digne fils de Dzerzhinsky et de Beria. Les églises se démolissent. Les prêtres et les pasteurs sont écartés. La police secrète inquiète les chrétiens à domicile et être croyant s’avère être exclu de tout emploi public. En plus, s’avère être chrétien s’avère être aussi exclu des avantages sociaux dans bien des provinces.

La marxisme – léninisme bat son plein à nouveau et l’étude obligatoire des principes d’Engels commence dès les petites classes – des choses qu’on n’avait pas vu depuis Mme Mao il y a 50 ans. Comme on dit en chinois, la ficelle se serre étroitement.

Et pourquoi, demandez-vous...parce que la Chine est en crise économique sérieuse de nouveau. Le chômage monte en flèche, l’inflation touche les paniers des petits consommateurs et il faut au gouvernement son diable du jour. Donc, on crée de fausses problèmes militaires en dehors du pays et on part à la chasse du diable chrétien – la rébellion des Boxers redux.

Il y a eu au cours des années précédentes, en commençant par Deng Xiao Peng, des dirigeants chinois fort compétents ou bien s’ils n’étaient pas tellement compétents, ils étaiements du moins des habiles administrateurs.

Actuellement le bateau d’état chinois est parti en pleine mer sans gouvernail adéquat. Et donc, chers lecteurs, il lui faut des ennemis pour distraire le peuple de ses souffrances.