" La CROIX"
François-Xavier MAIGRE, à Saint-Pétersbourg


Depuis plusieurs années, le dialogue entre Rome et Moscou progresse de façon spectaculaire. Enquête à Saint-Pétersbourg, « laboratoire de l’unité »

Saint-Pétersbourg ou l’œcuménisme venu du froid.

Certes, à Rome, les regards sont braqués sur Moscou, siège de l’Église orthodoxe russe. Pas une semaine sans qu’une délégation catholique n’y soit reçue, signe de l’approche d’une rencontre entre Benoît XVI et le patriarche Kirill – sans doute courant 2012.
Jeudi 17 mars, le cardinal Kurt Koch, nouveau président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, achèvera une visite officielle dans la capitale russe, où il a rencontré le métropolite Hilarion, président du département des relations extérieures du Patriarcat, considéré comme le « numéro deux » de l’orthodoxie russe.

Pourtant, c’est moins à Moscou qu’à Saint-Pétersbourg que se joue, sans bruit, le rapprochement entre les deux Églises séparées depuis bientôt mille ans. La capitale culturelle de Russie, où la foi renaît après 70 ans de joug communiste, est le théâtre d’initiatives inédites, impulsées par une nouvelle génération de prêtres audacieux.
Certains y voient même un « laboratoire de l’unité », comme le P. Hyacinthe Destivelle, jeune dominicain en charge de la paroisse Sainte-Catherine d’Alexandrie, cathédrale baroque dressée sur la mythique perspective Nevski.
« Saint-Pétersbourg cultive une longue tradition de diversité, confirme le religieux en habit blanc. Dès le début du XIXe siècle, des contacts se sont noués, à tel point que le Concile de Moscou a institué dès 1917 une commission pour l’unité des Églises, bien avant les catholiques. » Cet « avant-gardisme » s’inscrit dans l’architecture : autour de Sainte-Catherine se côtoient trois autres cathédrales, représentant les principales traditions chrétiennes : orthodoxe, arménienne et luthérienne.

"L’œcuménisme du goulag"

Les catholiques sont ultra-minoritaires en Russie (quelques centaines de milliers) comparés aux orthodoxes (100 millions de fidèles). Mais l’Église occidentale y a une tradition ancienne, liée à la présence des Polonais dans l’Empire russe, puis à la venue d’Italiens, d’Allemands et de Français qui ont contribué à la construction du pays.... SUITE La Croix

Rédigé par l'équipe de rédaction le 15 Mars 2011 à 21:09 | 1 commentaire | Permalien

Vladimir Golovanow

A la grande question "que faire devant tant de souffrances", qui resurgit violemment avec le drame japonais, nous répondons de façon différente selon que nous avons ou non la foi. Pour les Japonais, qui ne croient pas en la fin du monde, ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Pour les Chrétiens, c'est l'un des cataclysmes apocalyptiques qui annoncent la fin des temps et nous prions Dieu de nous donner la patience de l'attendre. Cette vertu de patience est particulièrement mise en avant pendent cette période de carême, dans la prière de saint Éphrem, et par exemple, Mgr Hilarion de Volokolamsk lui a consacré son homélie mercredi dernier, parés la lecture du grand canon de saint André de Crète.

Citation: … La patience, comme l’humilité, est l’une des vertus divines. Nous parlons de la longanimité de Dieu envers le genre humain, à la fois envers toute l’humanité et envers chacun de nous.

Chacun de nous a maintes fois encouru la colère de Dieu par ses actions, ses pensées, ses sentiments, son mode de vie. Si nos relations avec Dieu étaient régies par la loi de l’expiation, nos péchés nous auraient sûrement valu de sévères châtiments. Mais la loi de Dieu est une loi d’amour et de longanimité. Le Seigneur supporte nos péchés et nos faiblesses. Nous ne savons pas pourquoi. Les gens demandent parfois : « Pourquoi Dieu laisse-t-il faire le mal ? Pourquoi permet-il l’iniquité de certaines personnes sans les balayer de notre chemin ? »
Suite: site officiel de la DREE

Rédigé par Vladimir Golovanow le 15 Mars 2011 à 15:32 | 0 commentaire | Permalien

La situation au sein de l'Eglise Orthodoxe d'Amérique (OCA) a déjà été débattue sur ce blog. Nous reprenons un texte de Marie Genko paru sur Orthodoxierusseoccident
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En ce dimanche du Triomphe de l’Orthodoxie, journée durant laquelle chacun d’entre nous peux se demander quelle est sa propre responsabilité pour préserver et faire avancer le témoignage de Notre Seigneur dans le monde, je me résous à mettre en ligne les réflexions que m’inspire la désolante situation de l’OCA. Croyez bien que, si je souhaite ici donner mon sentiment, je le fais avec appréhension et ce n’est pas de ma part une démarche intellectuelle ou vaniteuse, mais le désir profond de m’efforcer de donner un éclairage positif à la réflexion, qui doit être la nôtre devant des évènements qui touchent un membre du propre corps de notre Eglise, l’Eglise du Christ.

Pour comprendre la situation de l’Eglise Orthodoxe aux USA dans les années 70 du siècle dernier, il est utile de se souvenir que les diocèses fondés par l’Eglise de Russie se sont retrouvés pris en étau, en pleine guerre froide entre, d’une part une Eglise mère captive d’un Etat athée et Ennemi, et d’autre part ses propres fidèles en désir de rupture avec cette Eglise. Il fallait à tout prix trouver une issue à cette situation. Le Père Alexandre Schmemann et les évêques dirigeants de l’OCA se sont efforcés de trouver un fondement légitime à une émancipation, que ces diocèses de l’Eglise de Russie était contraints de choisir dans l’absence d’une autre alternative.
Pour prendre ses distances de cette Eglise Mère, le mot « russe » a même été banni du nom de cette juridiction. Garder une juridiction russe soumise à Moscou, était impossible dans ce moment précis du contexte de l’Histoire.
Le Père Alexandre Schmemann s’est efforcé, avec son merveilleux talent littéraire, de faire comprendre et accepter cette autocéphalie rejetée par une majorité des Patriarcats orthodoxes. Nous pouvons lire la défense de cette prise de position dans un long article paru en Anglais le dimanche du Pardon de l’année 1971 et publié en Français en l’an 2000, dans numéro 133 du Messager Orthodoxe, disponible à la librairie Editeurs Réunis.

Le Père Alexandre y expose un véritable plaidoyer aussi limpide et accessible que possible !

Cet article mérite une longue réflexion, car il nous captive autant par son savant condensé historique de notre Orthodoxie que par la démonstration des différents sédiments qui ont progressivement construits notre Tradition. Toute la réflexion ecclésiologique du Père Alexandre semble s’élaborer sur un bien fondé évident.
Alors, la question que je me pose est pourquoi, seuls les patriarcats soumis aux gouvernements des Bolcheviques, ont-ils reconnu cette autocéphalie ?
Le Père Alexandre se pose lui-même aussi cette question, en ce qui concerne le refus du patriarcat de Constantinople et il l’explique très bien en conclusion de sa réflexion.
Pourquoi les neuf autres patriarcats, ceux qui prenaient leurs décisions en toute liberté, ne sont-ils pas tombés d’accord sur la démonstration du Père Alexandre ?

Pour moi, il y a certainement plusieurs raisons à ce refus car, c’est en termes de défense de la Foi et de protection des fidèles orthodoxes, que les patriarches prennent leurs décisions. Et non, comme nous pouvons parfois le lire, à des fins de puissance personnelle.
Pour mieux comprendre ce rejet, examinons quelques idées fortes qui se trouvent dans l’article du Père Alexandre :
Tout d’abord la pluralité des juridictions orthodoxes et leurs litiges semblent pour le Père Alexandre un contre témoignage de notre Foi parmi les hétérodoxes.

Si la mésentente entre les diverses juridictions orthodoxes est certainement un objet de scandale, je ne pense nullement que la diversité des expressions traditionnelles orthodoxes le soit à son tour. N’oublions pas que sur le territoire des USA c’est, au départ, une diaspora orthodoxe qui s’est établie.
Et le pire danger, hors d’un territoire canonique traditionnel, est sans aucun doute l’influence prégnante des hétérodoxes sur les Orthodoxes. Un autre danger, et non des moindres, est l’éventuel mimétisme, qui conduirait ces derniers à s’éloigner de leur Orthodoxie !
Car perdre l’esprit même qui anime nos prières et nos Liturgies dans chacune de nos traditions patriarcales, nous conduirait très sûrement vers la perte de l’essence même de notre Foi.

Et il n’y a là ni phylétisme, ni nationalisme, mais simplement l’attachement à une tradition cultuelle existante, non dans une Nation, mais sur un territoire canonique patriarcal donné, depuis sa création. C’est cette identité cultuelle, qui nous a nourris depuis notre enfance, ou qui, dans le cas d’une conversion, nous a permis de rencontrer le Seigneur dans une juridiction orthodoxe particulière. C’est cette identité cultuelle, qui nous attache très sûrement à notre Foi. Et cela en dépit de la formidable pression présente sur des sols non traditionnellement orthodoxes.

Le Père Alexandre se tourne ensuite vers une analyse de la Tradition orthodoxe et vers les critères de compréhension de cette Tradition. Il affirme, et cette affirmation est pour nous une évidence, que la Tradition canonique est, pour les orthodoxes, l’étalon de leur jugement. Le Père Alexandre s’efforce de justifier l’absence des mots « autocéphalie » et « juridiction ».dans la Tradition et les Canons de l’Orthodoxie. Il s’attache à nous démontrer que plusieurs Traditions consécutives se sont mises en place
Dans la Tradition primitive, il rappelle qu’une communauté autour de son évêque est l’Eglise Locale et que la plénitude de l’Eglise Locale dépend en premier lieu de son unité de Foi, de Tradition et de vie avec l’Eglise universelle, il souligne l’absence de subordination d’une Eglise à une autre Eglise, sans exclure pour autant l’ordre et la hiérarchie entre elles :
Ce qui me frappe plus particulièrement est cette dernière affirmation, qui souligne qu’il n’y a pas, dans cette Tradition primitive, un vide de hiérarchie ou d’ordre ! Car si l’évêque, comme l’écrit encore le Père Alexandre, est le garant de l’union entre les évêques, il apparaît évident que les décisions mettant en jeu le fonctionnement de l’Eglise toute entière doivent se prendre dans le consensus de tous les évêques, et non par la volonté d’un seul patriarche, ou d’une minorité d’entre eux.

Car il faut bien comprendre que l’autocéphalie accordée à l’OCA, sans le consensus de tous les prélats orthodoxes responsables, constitue un fâcheux précédent d’insubordination justement à la Tradition d’ordre et de hiérarchie de notre Eglise.
Dans son article, le Père Alexandre tout en poursuivant la défense de l’autocéphalie de l’OCA, nous brosse un magistral tableau de la symphonie byzantine et nous explique que l’Eglise devient inséparable de la Société. Cette antique approche orthodoxe des relations entre l’Eglise et l’Etat, nous donne à réfléchir sur les habitudes prises dans plusieurs pays orthodoxes ! Car beaucoup d’entre nous s’étonnent, par exemple, du soutien du gouvernement russe à l’Eglise orthodoxe en Russie !

Le Père Alexandre nous parle aussi de la montée en puissance du patriarcat de Constantinople, qui entraîne une subordination de fait des autres évêques et aussi un changement de mentalité par rapport à l’Eglise primitive.
Il poursuit en développant un point de l’Histoire où apparait, dans la tradition ecclésiale, la notion de Nation chrétienne, notion qui peut dériver vers un danger de réduction de l’Eglise à un concept nationaliste, concept qui est opposé à la vision du Père Alexandre du devenir de l’Eglise Locale.
Car le Père Alexandre reconnaît trois sédiments de la Tradition orthodoxe et il estime qu’aucune étude sérieuse n’a été faite de leur inter relation, il parle même d’atrophie de la pensée ecclésiologique durant plusieurs siècles. Il parle ensuite des conditions de fonctionnement du patriarcat de Constantinople, sous la domination ottomane, et du fait que la mentalité impériale de ce patriarcat s’est trouvée renforcée par le système politico religieux turc, qui fit de ce patriarche le chef des chrétiens de cet empire.
Mes connaissances sont bien trop élémentaires pour discuter de l’atrophie de la pensée ecclésiologique dans l’Histoire de l’Orthodoxie, mais une telle affirmation me semble tout de même probablement excessive !

Ensuite, le Père Alexandre juxtapose plusieurs faits et idées: le fait nouveau d’une orthodoxie en Amérique qui se crispe sur un mode identitaire. Le fait ancien, que sur tous les territoires orthodoxes, tous les orthodoxes présents, même issus d’un autre patriarcat commémorent le patriarche de ce territoire. Et enfin le Père Alexandre revient à l’idée de la tradition primitive de l’Eglise, à savoir le principe d’un évêque sur un territoire donné.
La juxtaposition de ces faits et de ces idées est intéressante en elle-même puisque, comme je l’ai écrit plus haut, la crispation, ou plutôt la fidélité à son identité cultuelle est la meilleure protection du chrétien orthodoxe, en minorité, parmi des hétérodoxes. Le problème de l’unité ecclésiale américaine est soulevé ici à la lumière d’un cas de figure nouveau : celui des les Etats Unis, qui ne sont pas encore un territoire canonique traditionnellement lié à un patriarcat orthodoxe. Pour ce qui est de la Tradition primitive du principe d’un évêque sur un territoire donné, je ne peux que répéter, qu’il y a là une notion de consensus et aussi d’obéissance qui me semblent malheureusement absentes de l’exposé du Père Alexandre.
Cet exposé se poursuit par une explication conséquente des raisons de la violente réaction du patriarche de Constantinople à l’octroi de l’autocéphalie à l’OCA ! Le Père Alexandre commence par un éloge du patriarche Athénagoras et il répète, ce qu’il a dit précédemment, à savoir que la mentalité de l’universalité de l’empire romain d’abord, puis byzantin ensuite, a marqué d’un sceau indélébile la compréhension du monde du patriarcat œcuménique. De même qu’il a persuadé les Grecs de leur primauté et leur rend difficile la compréhension du monde orthodoxe post byzantin. L’autre idée reprise dans ce point est celle du rôle joué par la domination turque sur Constantinople et son influence, contradictoire, en apparence, sur le nationalisme grec et sa conception universaliste.
En ce qui concerne cette approche, je ne peux que répéter ce que j’ai écrit plus haut : Je suis intimement convaincue que seul l’intérêt des orthodoxes en diaspora a guidé la décision du Sa Sainteté le patriarche Athenagoras.
Le Père Alexandre termine son plaidoyer pour l’OCA en revenant sur la place du Patriarche œcuménique au centre du monde orthodoxe et en insistant aussi sur l’hellénisme des Grecs, il écrit :« La primauté œcuménique devient la primauté des Grecs. »

Au début de cette réflexion, pour ne pas nuire à la compréhension de la démarche du Père Alexandre, j’ai volontairement écrit qu’il n’y avait pas d’alternative à l’émancipation de l’OCA au moment où le Père Alexandre et les autres dirigeants de l’OCA l’ont décidée. Pourtant, cela n’est pas exact ! Car une toute autre situation se serait mise en place, si les membres de l’OCA n’avaient pas été totalement aveuglés par leur querelle avec la juridiction de l’Eglise Russe Hors Frontières ! Si les membres de l’OCA avaient pris conscience que la construction de l’Eglise ne peut se faire que dans l’exemple de l’amour fraternel, dans l’ordre et dans l’obéissance au consensus de la Sagesse de toute l’Eglise ! L’OCA aurait alors, dans l’humilité et la prière, choisi de s’unir au synode de l’Eglise Russe Hors Frontières et la situation actuelle de l’Orthodoxie aux USA serait complètement différente de ce qu’elle est aujourd’hui.

Je suis profondément convaincue que tant que nous, les Orthodoxes, nous n’aurons pas compris que la force de notre témoignage est dans l’amour et le respect que nous nous témoignons les uns aux autres, Amour des fidèles pour les fidèles et des évêques pour les évêques, tant que nous ne vivrons pas nous-mêmes de cette Vérité évangélique, que nous a laissée Notre Seigneur, nous ne serons pas capables de la porter aux Nations ! Car il faut enfin que les écailles tombent de nos yeux et que nous comprenions que notre témoignage n’est pas crédible !

Est-ce vers la Foi Orthodoxe que se sont tournés ces jours –ci les évêques anglicans en rupture avec leur Eglise ? Non ! Ils ont choisi l’Eglise catholique, sa discipline et sa cohésion !
Soyons convaincus que nos continuelles disputes et nos controverses en sont la cause indubitable !
Enfin je suis persuadée, que lorsque le nombre des orthodoxes ne sera plus une misérable minorité parmi les hétérodoxes, ce jour là tous les Patriarches orthodoxes accorderont en toute confiance l’autonomie à leurs Eglises filles sur le continent américain.

Mais tant qu’un consensus de l’Eglise toute entière n’a pas bénit l’autocéphalie américaine celle-ci, à l’image du fils prodigue, ne peut que courir vers le désastre.
Je voudrais enfin demander, Pardon, à ceux qui ont la patience de me lire pour toutes mes lacunes et mes maladresses. Croyez bien que si je me suis efforcée de bien comprendre la pensée du Père Alexandre et je l’ai abordée, avec tout le respect que mérite l’œuvre de ce prêtre. Car le Père Alexandre a, tout au long de son existence, lutté de toute son intelligence et de tout son immense talent pour témoigner sa Foi orthodoxe. Les circonstances et le terrible contexte politique de l’époque l’ont amené dans une impasse. Prenons garde, et je m’adresse là aux fidèles de mon archevêché de ne pas nous fourvoyer, à notre tour, à sa suite !

Car tant que nous n’aurons pas appris à éteindre nos querelles internes et à faire confiance à nos patriarches et à nos théologiens, nous ne verrons pas la Lumière du Seigneur vivre parmi nous.

M.G.
A Meaningful Storm, some reflection on Autocephaly, Tradition and Ecclesiology
Alexander Schmemann, St. Vladimir's Quarterly,

vol. 15, n. 1-2, New York 1971, p. 4- 27


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"P.O." Une visite non officielle du métropolite Jonas (OCA) en Russie

Le dialogue entre le patriarcat de Moscou et l’OCA

Rédigé par L'équipe Rédaction le 15 Mars 2011 à 09:02 | 19 commentaires | Permalien

Prions pour le Japon !
Prions pour nos frères et sœurs japonais victimes d’un terrible cataclysme, pensons en particulier aux nombreux orthodoxes de l’archipel nippon, à leur clergé, à leurs églises

Le problème de la souffrance : pourquoi ?
Il reste cette dernière question. Que Dieu juge le monde à sa manière, soit ! mais comment expliquer le fait que la souffrance semble frapper aveuglement tant les innocents que les coupables ? Pourquoi les bébés meurent-ils de faim ? De quoi sont-ils coupables, pour qu'ils subissent une telle sentence ? Comment un Dieu bon et compatissant peut-il supporter que des innocents paient le crime des autres, souffrent des maladies atroces et périssent dans des catastrophes naturelles ?


La Bible enseigne clairement que la souffrance est la conséquence directe de l'entrée de l'injustice dans le monde. De plus, la croix nous rappelle que Dieu n'est pas indifférent à notre affliction, et qu'il a souffert plus que nous tous. Pourtant, la question persiste: Pourquoi la souffrance ?

Il est évident que ce petit livre ne peut apporter une réponse définitive et satisfaisante à une question qui trouble l'homme depuis des siècles. Par contre, Dieu ne nous a pas laissés dans une ignorance totale. De nouveau, je vous invite à considérer certains passages de sa Parole qui permettent de voir, du moins en partie, les " pourquoi ".

1. La souffrance est parfois la conséquence du jugement de Dieu

On retrouve ce thème assez souvent dans les Écritures. Dieu est juge de la terre, et il rendra à chacun selon ses œuvres,
" l'irritation et la colère à ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles à la Vérité et obéissent à l'injustice " Romains 2.6-8
Pour accomplir ses jugements, Dieu se sert de catastrophes naturelles (Genèse 6.5,6), de guerres (Deutéronome 9.4-6), de maladies (Romains 1.26,27), et même de l'injustice des autres (Ésaie 10.5). Une lecture soigneuse de la Bible nous convainc que son jugement consiste, le plus souvent, à abandonner l'homme aux conséquences de ses propres actes:
" Ta méchanceté te châtiera, et ton infidélité te punira, Tu sauras et tu verras que c'est une chose mauvaise et amère d'abandonner l'Éternel, ton Dieu.... " Jérémie 2.19
" C'est pourquoi Dieu les a livrés [abandonnés] à l'impureté, selon les convoitises de leurs cœurs... C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes... Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les à livrés à leur sens réprouvé... " Romains 1.24,26,28
Alors, d'une manière générale, l'homme récolte ce qu'il sème. Mais en même temps, il récolte aussi les maux semés par les autres. C'est ce que nous appelons " injustice ". C'est aussi pourquoi on ne peut jamais dire qu'une personne soufre uniquement à cause d'un jugement de Dieu sur elle. Dieu permet l'affliction pour d'autres raisons...

2. La souffrance est aussi un avertissement de la part de Dieu

Les paroles de Jésus-Christ à ce sujet sont claires et nettes. Un jour on lui raconte comment le gouverneur de Juda a massacré des Galiléens venus offrir des sacrifices au temple...
[Jésus] leur répond: " Croyez-vous que ces Galiléens aient été de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu'ils ont souffert de la sorte ? Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également. Ou bien, ces dix-huit personnes sur qui est tombée la tour de Siloé et qu'elle a tuées, croyez-vous qu'elles aient été plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également " Luc 13.1-5
Jésus déclare alors que ces catastrophes sont des avertissements de la part de Dieu à une humanité qui lui tourne le dos. Ce sont des rappels divins destinés à nous mettre en face de la réalité de notre fragilité, et de notre besoin de lui. Dieu ne peut pas laisser en paix un monde qui court vers sa perte. Plus un homme se sent à l'aise, plus il devient égoïste, moins il songe aux réalités de l'univers. L'un des grands maux de notre civilisation occidentale est cette abondance qui nous pousse à mépriser la vraie Source de tout. Notre société ressemble de plus en plus à celle du temps de Noé:
" Ils disaient à Dieu: Retire-toi de nous; Que peut faire pour nous le Tout-Puissant ? Dieu cependant avait rempli de biens leurs maisons. " (Job 22.17-18)

Notre corps est fait de telle façon qu'il nous avertit du danger par la douleur qu'il ressent. Lorsque nous touchons à un fer chaud, ou que nous sommes atteints par une maladie, notre système nerveux nous envoie des signaux pour la protection du corps. Ils ne sont peut-être pas très agréables, mais ils sont absolument nécessaires à la santé et à la vie. De même, les maux de la vie servent à arrêter l'homme dans ses voies et à le faire réfléchir. La détresse physique de l'homme, aussi terrible qu'elle puisse être, l'amène souvent au salut éternel. Qui songerait à se faire soigner sans avoir expérimenté les peines de la maladie ? De la même manière, il est probable que personne ne viendrait au Médecin parfait sans avoir d'abord passe par la souffrance. La misère de notre monde actuel ne peut être comparée à celle d'une éternité sans Dieu et sans espoir. La souffrance est un grand bien si elle me pousse à chercher et à trouver le Dieu de toute consolation.

" Ceux qui avaient pour demeure les ténèbres et l'ombre de la mort Vivaient captifs dans la misère et dans les chaînes, Parce qu'ils s'étaient révoltes contre les paroles de Dieu, Parce qu'ils avaient méprisé le conseil du Très-Haut. Il humilia leur cœur par la souffrance; Ils succombèrent, et personne ne les secourut. Dans leur détresse, ils crièrent à l'Éternel, Et il les délivra de leurs angoisses....

Site "Un poisson dans le net"


Rédigé par l'équipe de rédaction le 13 Mars 2011 à 17:51 | 10 commentaires | Permalien

Vladimir GOLOVANOW
Co-présidé par Mgr Hilarion de Volokolamsk (Patriarcat de Moscou), Mgr Paolo Pezzi, ordinaire de l’archidiocèse catholique romain de la Mère de Dieu (Moscou) et V. Vlassenko, président du Département des relations extérieures de l’Union russe des chrétiens évangéliques baptistes, avec les représentants des Églises chrétiennes membres du Comité et d’organisations civiles, une réunion de travail la du Comité consultatif interconfessionnel chrétien des états de la CEI et des pays baltes, a eu lieu le 4 mars au Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou.
Les participants ont débattu de la situation démographique dans l’espace post-soviétique, évoqué le problème de l’avortement, la politique familiale et l’affirmation des principes moraux chrétiens dans la société.
Le document de synthèse élaboré par les participants à la fin de la rencontre soutien l’initiative du Patriarche Cyrille pour l’amélioration de la politique démographique en Russie, où il proposait en particulier des mesures lutter contre l'avortement (*), soutenir les familles nombreuses et aider les orphelins et enfants abandonnés, et conclu:
Les représentants des confessions chrétiennes de la CEI et des pays Baltes assemblés proposent :

* D’attirer l’attention sur la nécessité de créer un mouvement pour la défense de la dignité de la personne humaine et de la famille dans son acception chrétienne ;
* De créer des mécanismes de coopération interreligieuse pour la défense des valeurs familiales ;
* De reconnaître que la famille est l’un des principaux domaines de la tâche pastorale ;
* D’appeler les églises et les communautés religieuses au développement de services caritatifs en faveur de la famille, de la maternité et de l’enfance ;
* D’appeler la communauté d’affaires à contribuer à la formation d’une image positive de la famille saine et nombreuse ;
* D’intensifier la collaboration avec les organes gouvernementaux des états de la CEI et des pays baltes dans le domaine de la promotion de la famille et des valeurs morales chrétiennes ;
* De témoigner à travers les médias de la nécessité d’une propagande d’un mode de vie sain, des valeurs familiales, de la paternité et de la maternité, de la nocivité de l’alcoolisme, de la toxicomanie et des autres formes de dépendance ;
* De réévaluer les mécanismes d’enseignement des valeurs morales religieuses dans le système éducatif primaire, secondaire et supérieur, y compris par l’introduction de cours des bases de la culture religieuse dans les écoles et l’ouverture de facultés de théologie dans les établissements d’enseignement supérieur.
* De poursuivre les rencontres régulières du CCIC afin de discuter de la politique familiale et de la situation démographique et d’échanger nos expériences de travail pastoral avec les familles dans nos différentes communautés. De tenir en mai 2011 une conférence du CCIC consacrée à la question démographique.

Source: Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou

Document complet ICI

(*) L'avortement représente un fléau majeur en Russie le tau d’avortements y étant l'un des plus élevés du monde : en 2008, pour 1,714 million de naissance, ont été recensés en Russie près de 1,234 million d’avortement, soit 44.7% des grossesses (chiffre dépassé seulement au Groenland (51,1%); en France il est inférieur de moitié (21,4%)). La même année la Russie comptait 2 010,5 millions de décès soit un déficit naturel de plus de 300 000. La réduction de seulement 25% du nombre des avortements permettrait donc d'atteindre l'équilibre démographique Source Goskomstat

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 12 Mars 2011 à 18:42 | 8 commentaires | Permalien

Recueilli par François-Xavier MAIGRE, à Moscou
La CROIX

Les Journées mondiales de la jeunesse devraient rassembler près d’un million et demi de jeunes à Madrid du 16 au 21 août. «La Croix» donne la parole chaque semaine à des jeunes qui se préparent à l’événement. Aujourd’hui, Elina Mylnikova, 23 ans, employée dans le secteur touristique à Moscou et très engagée dans sa paroisse, qui sera l’une des 1000 jeunes catholiques russes annoncés en Espagne cet été

« Issue d’une famille catholique – ma mère est d’origine biélorusse et a grandi près de la frontière polonaise –, j’ai eu assez peu de contacts avec l’Église dans mon enfance. À cette époque, nous vivions à Mirny, dans la république de Sakha (Sibérie), où il n’y a pas d’église. Tout juste fréquentions-nous la paroisse orthodoxe pour les grandes fêtes, mais sans pouvoir communier.

Il nous arrivait aussi de prier en famille. Ce n’est qu’en devenant étudiante que j’ai enfin pu découvrir la vie spirituelle, en m’installant à Novossibirsk, où se trouve une cathédrale catholique.
Aujourd’hui, je travaille à Moscou et fréquente assidûment la paroisse Saint-Louis-des-Français (animée par les assomptionnistes). Chaque samedi, nous nous retrouvons avec une douzaine d’autres jeunes, pour réfléchir sur notre foi et préparer la messe. SUITE La CROIX

Rédigé par l'équipe de rédaction le 11 Mars 2011 à 21:57 | 0 commentaire | Permalien

Musée virtuel pour des déportés européens du Goulag
"Il y a trois constantes : la nature de l'immensité sibérienne dont on ne s'échappe pas, la misère de la paysannerie russe et la perte de son savoir avec des liens de solidarité très forts qui se nouent entre les déportés et les locaux", ajoute l'historienne.

Un musée virtuel sonore va désormais leur être consacré sur internet: des centaines de milliers d'Européens de l'est avaient été déportés au Goulag, mais leurs voix ne s'étaient jamais fait entendre jusqu'ici.

Premier projet de cette ampleur à l'échelle européenne, ce musée virtuel est riche de 160 témoignages inédits de déportés d'Europe centrale et orientale, envoyés dans les camps de travail et les colonies spéciales du goulag soviétique entre 1940 et 1949, ont précisé à l'AFP ses concepteurs, le centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (EHESS/CNRS) et Radio France Internationale (RFI).

ntitulé "Archives sonores, mémoires européennes du Goulag", il sera présenté à Paris vendredi et accessible le jour même sur la toile http://museum.gulagmemories.eu.

Il associe 13 chercheurs européens de 15 pays (France, Allemagne, Bélarus, Lettonie, Lituanie, Estonie, Hongrie, Italie, Kazakhstan, Pologne, Roumanie, Royaume Uni, Russie, république Tchèque et Ukraine), le Centre Marc Bloch de Berlin, le Cefres de Prague ainsi que le Centre Franco-russe de recherches en sciences sociales et humaines de Moscou.
"Cette histoire de la déportation soviétique en provenance de l'Europe est assez peu connue", ajoute le chercheur qui détaille "trois grandes vagues successives d'environ un million de déportés : La première en 1940-41, celle de l'élite sociale des pays baltes et d'Ukraine occidentale, la seconde à partir de 1944, de personnes supposées avoir collaboré et résisté à l'armée soviétique, et la troisième à partir de 1949, en provenance des mêmes pays mais aussi de Roumanie, de Tchécoslovaquie, de Pologne et de Hongrie".
SUITE "Le POINT"

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 10 Mars 2011 à 20:25 | 2 commentaires | Permalien

Le 10 mars, jour du 71e anniversaire du décès de Mikhaïl Boulgakov (1891-1940), le célèbre écrivain russe, un office funèbre, panikhide, sera dit à Moscou. Ce sera le hiéromoine Dimitri (Perchine) qui célèbrera cet office à la paroisse de l’université des sciences sociales de Moscou.

Le père Dimitri a rappelé que « les deux grands-pères de l’écrivain étaient prêtres. Lors des persécutions l’auteur de « Le Maître et Marguerite » a toujours défendu les valeurs chrétiennes. Il existe des documents qui indiquent que même sous le régime athée l’Eglise persécutée élevait des prières pour Mikhaïl Boulgakov.

L’œuvre de Boulgakov reste jusqu’à présent mal comprise, d’ailleurs son dernier grand roman « Le Maître et Marguerite » n’a pas encore été sérieusement décodé. Ce texte admirable a été rédigé à l’époque de la censure soviétique, les allusions et les sous-entendus y abondent. Le lecteur moderne n’est pas toujours à même d’en sonder les profondeurs. Nous devons assumer un devoir de prières pour l’écrivain et continuer à contribuer à une lecture plus intelligente de son œuvre. On peut encore entendre que Boulgakov est l’auteur d’un roman anti-chrétien, voire satanique. Quoi de plus primitif ?

Il s’agit pourtant de l’auteur de « La Garde Blanche », roman qui confesse le Christ et met en exergue les valeurs de la Russie d’avant la révolution. Nous trouvons dans « La Garde Blanche » des preuves a contrario de l’existence de Dieu qui sont absolument convaincantes. Le thème de la responsabilité de l’écrivain est présent dans toute l’œuvre de Boulgakov en commençant par ses premiers récits « Notes sur des manchettes » et jusqu’au « Maître ». Ce thème est traité d’un point de vue métaphysique. »

C’est la deuxième fois qu’un office funèbre est dit à Moscou pour le repos de l’âme de Mikhaïl Boulgakov.

Sedmitza
Traduction "P.O."

Rédigé par l'équipe de rédaction le 10 Mars 2011 à 16:51 | 0 commentaire | Permalien

A PROPOS DE L' ASCESE - Archevêque Basile (Krivocheine)
Première semaine du Grand Carême : voici un texte consacré à l’ascèse

Extrait de : Archevêque Basile KRIVOCHÉINE
"Dieu, l’homme, l’Eglise"

L’Ascèse

L’ascèse est certainement un des traits caractéristiques de la spiritualité orthodoxe traditionnelle. C’est tout d’abord une expression de notre volonté libre, de notre désir de lutter contre le mal en nous, de nous purifier et d’être ainsi rendus dignes de voir Dieu. Il ne s’agit en aucun sens de lutter contre le corps, mais d’une lutte contre les passions qui ne font pas partie de la vraie nature de l’homme. Tous les efforts corporels ascétiques, tout en étant des moyens indispensables de la lutte spirituelle, ne sont jamais considérés en eux-mêmes comme des vertus ; ils sont opposés aux attitudes spirituelles intérieures (l’attention, la garde du cœur, la prière) qui ont une valeur supérieure. La conception orthodoxe est très bien exprimée par le moine égyptien Agathon : « On demanda à […] abba Agathon, peut-on lire dans les Apophtegmes des Pères, “Lequel est le meilleur, la peine corporelle ou la vigilance intérieure ?”

Il répondit : “L’homme ressemble à un arbre : la peine corporelle en est le feuillage et la vigilance intérieure le fruit ; puisque, selon ce qui est écrit, tout arbre ne produisant pas de bon fruit est coupé et jeté au feu (Mt 7, 19), il est clair que tout notre soin est relatif aux fruits, c’est-à-dire à la garde de l’esprit. Mais il y aussi besoin de la protection et de l’ornement des feuilles qui sont la peine corporelle . » (1) Par tel effort corporel, l’homme tout entier, esprit, âme et corps, participe à la vie religieuse et est sanctifié. Cette idée est fortement soulignée dans la spiritualité chrétienne d’Orient, conformément à la conception patristique de l’homme comme un tout, en sorte que l’image divine en lui est non seulement dans son esprit, mais dans toute sa personne, spirituelle et corporelle.(2)

Ce qui importe dans la vie spirituelle, ce n’est pas d’acquérir telle ou telle vertu morale, mais de suivre le Christ, de s’approprier son esprit, de façon à être comme lui, à lui ressembler spirituellement. L’ascèse orthodoxe, loin d’être une morale abstraite, est essentiellement christocentrique. « Dans le siècle à venir, écrit saint Syméon le Nouveau Théologien, au chrétien ne sera pas demandé s’il a renoncé au monde, s’il a distribué ses richesses aux pauvres, s’il a beaucoup jeûné, veillé et pleuré, ou s’il a accompli quelque autre bien que ce soit dans la vie présente ; mais il sera interrogé avec insistance s’il a acquis une ressemblance au Christ, telle qu’un fils au père… Car les gardiens des portes du Royaume céleste ne peuvent les ouvrir pour permettre l’entrée à un chrétien que s’ils lui voient une ressemblance avec le Christ comme celle d’un fils avec son père » (3)

UN SITE : Monseigneur Basile (Krivocheine, 1900-1985)
Patrologie
...................................................
(1) « Le discernement », X, 13, dans Les Apophtegmes des Pères. Collection systématique, t. II, Jean-Claude Guy (éd.), Paris, Éd. du Cerf, coll. « Sources chrétiennes » n° 474, 2003, p. 23.
(2) Ces idées sur l’image divine dans l’homme ont été développées en particulier par saint Grégoire Palamas, voir ses Capita, 38-39 (PG 150, col. 1145 D-1148 B).
(3) Discours XVII. Texte grec non publié (Or. 12 dans l’édition en latin des 33 discours, voir PG 120, col. 366-373).
..................
Extrait de : Archevêque Basile (KRIVOCHÉINE)
"Dieu, l’homme, l’Eglise". Lecture des Pères, Paris, éd. du Cerf, 2010, p. 175-176.



Rédigé par l'équipe de rédaction le 10 Mars 2011 à 06:23 | -32 commentaire | Permalien

Le dessinateur Gaëtan Evrard présente sa BD "Starets Silouane, un moine du Mont-Athos"

La bande-dessinée aura une place de choix dans le cadre du 15ème Festival de la famille au collège des Creusets à Sion le dimanche 20 mars. Primé en 2010 à Angoulême, le dessinateur belge Gaëtan Evrard présentera une exposition sur sa BD "Starets Silouane, un moine du Mont-Athos" (CoccinelleBD). Un stand complétera le tout, avec la présentation et la vente de BD chrétiennes.
Le manga "Le Messie" déjà été vendu à plus d’un million d’exemplaires au Japon!


L’auteur de la BD sera présent sur place pour commenter son travail et dédicacer son livre. Un stand de BD offrira une étendue très large de ce que l’on peut trouver actuellement comme ouvrages de ce type relatant la Bible, des histoires de Saints ou de divers témoins du Christ. Il y aura une partie vente où l’on pourra se procurer les dernières nouveautés, dont notamment le manga "Le Messie" qui a déjà été vendu à plus d’un million d’exemplaires au Japon.
Suite APIC

Rédigé par l'équipe de rédaction le 9 Mars 2011 à 08:43 | 0 commentaire | Permalien

Voici une dépêche de l'APIC au sujet de la récente nomination de Mgr Hilarion (Alfeyev) comme professeur de l'Université catholique de Fribourg:

Le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, sera l’hôte de l’Université de Fribourg le vendredi 25 mars prochain lors de la cérémonie de remise du diplôme de professeur titulaire de l’Université au métropolite orthodoxe russe Hilarion Alfeyev.

La cérémonie est de fait une "rencontre au sommet" entre le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens à Rome et le métropolite orthodoxe russe qui est depuis le 31 mars 2009 président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou.

En présence de la conseillère d’Etat Isabelle Chassot

A cette occasion, les hauts responsables des deux Eglises sœurs béniront la fresque d’icônes réalisée sur la façade de la bibliothèque Walter Nigg (Rte du Jura 11, terrain St-Justin) de l’Institut d’études œcuméniques de l’Université de Fribourg. Elle est due à l’artiste roumain Gabriel Solomon, de Cluj (Roumanie). A cette occasion, deux arbres seront plantés dans le nouveau jardin. Au cours d’une cérémonie dans la salle du Sénat de l’Université, le professeur Mariano Delgado, doyen de la Faculté de théologie, remettra le diplôme au métropolite Hilarion Alfeyev en présence de la conseillère d’Etat Isabelle Chassot, directrice de l’instruction publique, de la culture et du sport (DICS).

Dans sa conférence, le cardinal Kurt Koch traitera de "l’importance de la théologie sur le chemin du jardin d’Eden aux noces de l’Agneau". Cette conférence sera suivie de celle du métropolite Hilarion sur "l’interprétation des psaumes dans la tradition orthodoxe". La journée sera clôturée par la leçon inaugurale d’Astrid Kaptijn, professeure de droit canonique......

/Notons que le cardinal Kurt Koch se rendra à Moscou du 12 au 17 mars 2011 accompagné du Père jésuite Milan Zust, chargé des questions russes au sein du décastère. Lors de ce déplacement, le cardinal suisse rencontrera précisément le métropolite Hilarion Alfeyev, président du Département des relations extérieures du Patriarcat du Moscou. Des visites dans les principaux lieux de culte de l’Eglise orthodoxe russe sont également prévues. SUITE (apic/com/be)

Rédigé par l'équipe de rédaction le 9 Mars 2011 à 08:36 | 1 commentaire | Permalien

"JE T'AI VU SOUS  LE  FIGUIER"
p. Vladimir Zielinsky

L'OEIL QUI VOIT TOUT (1)

"…Et elle s'adressa à Dieu qui lui parlait en ces termes: Tu es le Dieu qui me voit" (Gn 16, 13). "Le puits de Lahaï Roï, le puits du Vivant qui me voit". Ces paroles étonnantes. furent prononcés avant même que Dieu se dévoile dans les Tables de la loi et dans Sa gloire. Elles appartiennent a une femme qui n'a pas conclu aucune alliance avec Dieu, sauf celle du regard. Ce fut Agar, servante de Sara, chassée par Abraham qui a donné la première définition de Dieu, la plus saisissante.

Prenons une autre histoire, celle de Nathanaël:
"Jésus vit venir Nathanaël et dit de lui: "Voici un véritable Israélite, un homme sans artifice". "D'où me connais-tu?" lui dit Nathanaël.- "Avant que Philippe t'appelât, reprit Jésus, quand tu était sous le figuier, je t'ai vu". Nathanaël lui répondit: "Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël": Jésus reprit: "Parce que je t'ai dit: "Je t'ai vu sous le figuier, tu crois! Tu verras mieux encore". (Jn 1, 45-51).

On parle ici de la rencontre d'un homme avec le Christ, rencontre qui, dans un certain sens, peut servir de modèle pour tout l'Évangile. Elle a deux "préhistoires", et la première d'entre elles a un caractère temporel. Jean-Baptiste voit et désigne le Christ en disant: "Voici l'Agneau de Dieu". Alors l'un des disciples de Jean, André, le suit et appelle son frère Simon. Jésus nomme celui-ci Pierre. Sur le point d'aller en Galilée, il trouve Philippe qui amène Nathanaël.

La seconde préhistoire parle de l'une de ces reconnaissances.

Elle concerne seulement l'âme humaine et, peut-on dire, ne se développe qu'en elle. Le secret de Nathanaël, est que le Christ parle avec lui de son passé, qu'Il le connaît de l'intérieur tout en lui étant restant Lui-même étranger jusqu'à leur rencontre. La rencontre avec le Christ s'est produite bien plus tôt qu'au moment où Philippe l'a appelé; Nathanaël le pressent à travers le signe que sont les mots: "Je t'ai vu. Tu était sous le figuier". Un instant de ta vie a été "filmé" par mes yeux. Mais cette vie m'est ouverte toute entière, elle est vécue, elle continue en Moi. Depuis le sein de ta mère, tu portes Mon regard sur toi-même. Et bien que tu n'aies pas pu Me connaître, ce regard sur toi, tu l'as senti, souviens-toi bien, "sous le figuier" et tu M'as vu à ta façon. Et à cet homme, parce qu'il n'y avait pas d'artifice en lui, il est donné de répondre à ce regard et de le comprendre: dans sa vie était entré un Témoin, un Espion, et en même temps "Celui dont ont parlé Moïse et les Prophètes". Deux réalités, en se découvrant, se rejoignent dans la même conversation: Jésus parle avec Nathanaël, et le "Roi d'Israël" lui apparaît. Mais que devait-il penser alors, ce Nathanaël? Cet homme qui est en train de me regarder dans les yeux scrute mon passé et ma vie comme du fond de moi-même? Et nous nous voyons et nous nous reconnaissons l'un et l'autre.

Dès cet instant, sans doute, commence la foi.
Un regard en rencontre un autre. Celui qui jusque là est demeuré "à côté" de notre monde nous trouve et nous devine à travers les ténèbres de notre âme.Avant que Nathanaël ait jeté les yeux sur Jésus, le Christ l'avait reconnu "sous le figuier", dans sa mémoire et dans son oubli, dans son péché et dans sa prière, dans sa vie avec les autres hommes, avec lui-même et avec Dieu. Et Nathanaël s'est vu reconnu dans l'Autre. Cela ne signifie pas que Dieu a découvert dans l'homme cela même que l'homme avait dissimulé avec préméditation en lieu sûr, car toutes ces choses dissimulées sont tristement semblables et repérables sans aucune difficulté. Non, Dieu a trouvé dans l'homme ce qu'il était indispensable à l'homme lui-même de découvrir en soi. Si Philippe n'était pas venu vers lui, Pierre et André, les Livres des Prophètes, les avertissements de la conscience et les lys qui fleurissent en éclipsant la gloire de Salomon auraient pu interpeller Nathanaël et, répondant à cet appel, il aurait de toutes façons entendu les mots : "Je t'ai vu". Il est pénétré de cette lumière, "fondu par elle comme l'argent" d'après les mots du psalmiste.

Peut-être Nathanaël a-t-il si facilement trouvé le chemin de la foi que cette "vue de Celui qui me voit" ne lui a pas sauté aux yeux, dans sa grande innocence. Il en va tout autrement pour nous. Cette intuition de Dieu que pouvaient avoir les hommes de la Bible est perdue, elle est oubliée par l'âme "normale" de notre époque. Pour la retrouver, il faut que notre mémoire spirituelle fournisse des efforts hors du commun. Mais si nous ne nous les épargnons pas, si nous ne cédons pas à cette voix qui nous tente de quelque chose d'irréparable et d'incompréhensible, la "Source du Vivant qui me voit" jaillira d'elle-même en nous.

Ce regard, c'est la même Parole dont parle la parabole du semeur.

Il tombe ça et là sans épargner personne. Nous reconnaissons une graine à ses fruits, mais il y a en tant d'autres qui sont étouffées par les ronces ou picorées par les oiseaux. Que nous soyons un bon ou un mauvais sol, tout fructifie en nous selon son mode. Le regard dont nous nous sommes détournés est capable de nous retrouver, de percer n'importe quelle croûte. La Parole, fût-elle "picorée", perce en nous des ouvertures. Et, comme le soleil se lève sur le juste et sur l'impie, le Verbe-regard en personne est envoyée à tout homme. Elle pénètre les pages de sa vie, complexes ou banales, et imprègne son expérience, quel que soit le nom qu'on lui donne - spirituelle, morale, quotidienne, providentielle; elle surgit du fond de la mémoire, exhorte, se méfie. Elle n'est pas nôtre, mais plus proche de nous que nous ne le sommes nous-mêmes. Elle nous connaît mieux que nous-mêmes, elle est plus grande, plus haute, plus authentique que nous ne le sommes mais, sans elle, nous ne sommes plus nous-mêmes. Nous manquons souvent des mots indispensables pour lui parler, mais elle-même sait le faire. Elle parle même quand nous l'avons oubliée, quand nous la blasphémons et quand nous nous passons fort bien d'elle. Mais nous ne pénétrons véritablement au fond de nous-mêmes que dans l'interpellation de ce regard, de cette Parole. Et c'est pourquoi seule la foi dans l'Incarnation nous donne de nous connaître pleinement (Gabriel Marcel). Chacun de nous ne trouve son véritable "moi" que devant la face de ce "Toi" quand il sollicite notre être profond. Il est commun à tous et il est unique pour chaque homme.

Ce "Toi" est comme la graine jetée en l'homme et comme le regard qui le suit partout.

C'est comme si elle portait en elle-même l'éclat de cette parcelle de lumière qui veut se déverser sur nous. Elle est derrière chaque "Toi", visible ou cachée dans n'importe lequel de nos prochains, quand nous lui parlons en nous adressant à l'essence de sa personne, à ce fond commun entre lui et nous. Car un seul et même visage est recelé dans ce "Toi", une seule source l'alimente, plus ancienne, plus profonde que tout ce qui est simplement humain. Le Christ entre en nous avant nous-mêmes. Il a vu Abraham, Agar "près d'une source d'eau vive" dans le desert et Nathanaël "sous le figuier" avant que personne d'entre nous ne prononce le nom de Dieu. Leur foi n'est que la réponse à Celui qui les voit. Au delà des barrières de la logique et de l'expérience de tous les jours, qui apparaissent comme des limites à notre existence terrestre, la foi aujourd'hui encore dévoile cette présence inépuisable et proche dont parle aussi la Bonne Nouvelle.

Il n'y a pas d'homme pour qui cette Bonne Nouvelle puisse être vraiment secondaire.
Un païen, un agnostique, un athée, un franc-tireur libre-penseur, ils ont tous en eux ce "Toi". Il peut se faire qu'il soit impossible à le dégager des autres paroles et, la plupart du temps, il est caché dans certains valeurs ou dispersé sur de nombreux visages. Il nous semble, et cela est vrai, que ces "Toi" sont innombrables. Mais plus nous nous en approchons, plus mouvantes deviennent les frontières qui les séparent. C'est alors qu'advient cette substance unique qui nous unit et constitue de l'intérieur l'espèce humaine.
L'homme possède une étincelle, un "ovaire" du mystère, un "non-moi" pelotonné et ancré en lui, et dans lequel il entend la voix de l'Autre, sa présence immédiate ou à travers son écho. L'homme est tout entier "concentré", que son essence converge toute entière dans ce point central que constitue l'Autre et qui ne nous appartient pas. Ce point, c'est le nom de Dieu, confié a lui. Il s'ouvre à nous comme la Lumière qui illumine tout homme, comme la Parole qui s'est faite chair et demeure avec nous. Nous n'avons aucune preuve de cela, à part les arguments "coagulés" dans la foi elle-même : Dieu s'adresse à nous à travers cette Parole. Il nous parle de l'intérieur de Son Royaume qui s'approche de nous. Il nous parle à travers Sa naissance de la Vierge chez nous, Sa mort sur la Croix en nous et Sa Résurrection que nous portons aussi comme une promesse solide. Et nous, indépendamment du fait que nous l'entendions ou que nous ne l'entendions pas, et selon notre nature propre confondue à la Parole, nous pénétrons dans son champ d'attraction. Nous sommes tous des interlocuteurs négligents ou fidèles, assoupis ou veillants. Il peut aussi s'adresser à nous anonymement (car il possède des milliers de langues) jusqu'à ce que nous le reconnaissions incarné dans la personne humaine et dans le destin humain de Jésus-Christ.
Car Il est l'oeil qui me voit.

Rédigé par Prêtre Vladimir Zielinsky le 8 Mars 2011 à 14:18 | -1 commentaire | Permalien

Séminaire orthodoxe russe
91860 Épinay-sous-Sénart

Conférence mensuelle du docteur Marc Andronikof sur l'approche orthodoxe des questions bioéthiques.
samedi 19 mars
En russe Bogoslov.ru
Лекции доктора Марка Андроникова открыты для всех желающих.
Даты лекций: 19 марта с 11.00 до 13.00 и 28 мая с 11.00 до 13.00

Rédigé par L'équipe Rédaction le 8 Mars 2011 à 12:29 | 0 commentaire | Permalien

L’ÂME EST LA VIE; DONC ELLE NE PEUT ÊTRE PRIVÉE DE LA VIE

On objectera que si l'âme n'a point à redouter la mort, qui est le terme de l'existence, elle doit craindre la mort qui est la privation de la vie. Mais qu'on fasse attention que rien n'est privé de ce qui le constitue. Or l'âme est une espèce de vie : aussi tout ce qui est animé est vivant et tout être inanimé quand il est capable d'être animé est considéré comme mort, c'est-à-dire privé de vie. L'âme ne peut donc mourir; car si elle pouvait être privée de vie, elle ne serait plus une âme mais quelque chose d'animé. Cette supposition est absurde; l'on doit donc d'autant moins craindre ce genre de mort pour l'âme, qu'il est moins à craindre pour la vie. Car si l'âme meurt alors que la vie l'abandonne, il est beaucoup mieux de considérer l'âme comme cette vie même qui la quitte ; l'âme alors n'est point ce qu'abandonne la vie, mais la vie qui abandonne. En effet, quand on dit d'un être qu'il est privé de la vie ou mort, on entend qu'il est privé de l'âme. Or, cette vie qui abandonne ce qui meurt étant l'âme et ne se délaissant pas elle-même, il s'ensuit que l'âme ne meurt pas.
CHAPITRE IX
Oeuvres de Saint Augustin

Rédigé par l'équipe de rédaction le 8 Mars 2011 à 08:41 | 0 commentaire | Permalien

L’higoumène Serge (Rybko), missionnaire orthodoxe très connu, responsable des éditions Saint Ignace de Stavropol, prépare une édition des œuvres du général Piotr Krassnov. Dans une interview accordée au quotidien orthodoxe « Krestovsky Most » le père Serge a dit : « Nous sommes en train de préparer une édition des œuvres du général et ataman russe Krassnov. C’était un écrivain de talent dont les livres ont été traduits dans de nombreuses langues.
Piotr Krassnov (1869-1947), homme politique et chef de guerre russe, l’un des commandants des armées blanches, écrivain et journaliste, est engagé en 1941 au « Service cosaques » du Ministère des territoires de l’Est du III Reich. En 1942 il propose au commandement hitlérien son aide dans la formation d’unité cosaques faisant partie de la Wermacht. En mars 1944 il est nommé à la tête de la Direction générale des unités cosaques.

Piotr Krassnov est en charge de la formation de la 1ère division de cavalerie cosaque. Il préconise la création d’une autonomie cosaque, « la Cosaquie », sous protectorat allemand.

En 2008 Victor Vodolatzki, député de la Douma, ataman de la grande armée cosaque, prend l’initiative d’un débat sur la réhabilitation de Krassnov. Vladimir Voronine, le suppléant de Vodolatzki, avait à l’époque déclaré à Interfax : « L’ataman Krassnov a été le cosaque le plus éminent a avoir été victime d’un châtiment immérité en URSS. En sa personne nous souhaitons obtenir la réhabilitation de tous les Cosaques, des milliers de nos ancêtres ont été les victimes innocentes de la répression ».

L’archiprêtre Georges Mitrofanov, professeur de l’Académie de théologie de Saint Pétersbourg, avait réagi en disant qu’il aurait été préférable de demander la condamnation dans sa totalité de la politique menée par le régime communiste à l’égard de tous les Cosaques. Le professeur Mitrofanov a rappelé que l’ataman Krassnov avait été livré par les Alliés au régime stalinien en violation des accords de Yalta. Il est devenu victime de l’arbitraire soviétique, comme des milliers d’autres innocents.

La Fédération des communautés juives de Russie a de son côté condamné l’initiative des Cosaques du Don qui souhaitent la réhabilitation de l’ataman Krassnov

Religare.ru

Traduction "P.O."

Rédigé par L'équipe Rédaction le 7 Mars 2011 à 21:57 | 0 commentaire | Permalien

V.Golovanow

Le début du carême ne passe pas inaperçu comme en France: la fin du carnaval est marquée par des réjouissances populaires, par exemple sur la Place Rouge à Moscou (voir ici photos et texte en russe) et tous les restaurent proposent des blinis puis, d'un coup, on passe aux menus carémiques. Cantines et restaurants, trains et avions en proposent tous et même les cuisines qui fournissent les plus hautes autorités de l'état, Kremlin, Douma, Sénat et Conseil Constitutionnel (15000 repas/jour!), ne dérogent pas à la règle: les menus carémiques ont été préparés avec les conseils de prêtres orthodoxes, écrit Interfax (1) et ils sont choisis par 20% des clients en moyennes, les autres pouvant trouver leurs menus habituels.

En fait ce chiffre de 20% est en augmentation: d'après une enquête d'opinion du centre Lévada cité par Intefax (2), le nombre de personnes qui vont changer leurs habitudes alimentaires pendent le carême a augmenté de 21% à 28% en quatre ans.

Toutefois seuls 3% ont l'intention de respecter la totalité du carême, 18% ne le respectent que partiellement (par exemple en renonçant à la viande ou à l'alcool) et 4% ne le respecterons que pendent la Semaine Sainte.
Enfin, problème typiquement russe, la fête des femmes, le 8 mars, tombe au début du carême cette année et va donner lieu à un grand week-end chaumé et traditionnellement joyeusement fêté. L'Eglise, par la voix du père Vsevolod Chaplin, responsable du département patriarcal des relations avec la société, conseille de consacrer ces jours plutôt à la prière, en rappelant l'importance de la repentance en ce début du Grand carême soulignée par la lecture du Grand Canon d'André de Crète chaque soir.
"Si vous voulez fêter les femmes" a-t-il continué dans une interview à Interfax (3), "faites le donc le 6 mars, quand les gens se rendent visite pour demander pardon". Toutefois, pense-t-il, "ce n'est pas un grand péché de faire preuve de bons sentiment envers les femmes le 8 mars, ou n'importe quel autre jour … même si, dans la tradition orthodoxe, ce type de félicitations est particulièrement bienvenu le jours des Saintes Femmes Myrophores" (troisième dimanche de Pâques).

Je demande de me pardonner à tous ceux que j'ai pu offenser et je vous souhaite à tous un bon Carême!
......................
Note
(1) Кремлевские столовые составили великопостное меню с участием священников
(2) Все больше россиян проникаются значением Великого поста - опрос
(3)Церковь призывает поздравить женщин с праздником 6 марта

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 6 Mars 2011 à 11:14 | 7 commentaires | Permalien

V. Golovanow

Cette période du Grand Carême qui va s'ouvrir est celle où la communion et sa préparation (говение) sont particulièrement traditionnelles: même ceux qui ne communient qu'une fois l'an le font généralement avant Pâques. De plus, le "Lundi lumineux", premier jour du Grand Carême, prévoit un jeune total dans la règle monastique et il y a plusieurs autres jours comme cela jusqu'à Pâques. J'ai donc pensé intéressant de proposer à votre attention cet extrait assez peu connu du père Alexandre.

Ce texte est d'autant plus intéressant que l'un des grands reproches qu'on entend souvent proférer à l'encontre de "l'école de Paris", c'est de vouloir "brader" la préparation à la Sainte Eucharistie et de négliger, en particulier, le jeune eucharistique voire, de façon générale, de chercher à supprimer le jeune par commodité, comme l'ont fait les Catholiques. Je confirme avoir personnellement rencontré ce type d'attitude


chez des disciples de cette école mais, si l'on se tourne vers ses véritables théologiens, on constate immédiatement que ce n'est pas du tout leur position comme le montre ce texte du père Alexandre Schmemann: il est l'une des principales références de "l'école de Paris", et, loin de vouloir le supprimer ou l'édulcorer, il explique le sens du jeune total comme préparation à l'Eucharistie ou à une grande fête dans son livre sur le Grand Carême.

Citation:

Il y a deux façons de jeûner, enracinées toutes deux dans l’Ecriture et la Tradition, et qui correspondent à deux besoins distincts, à deux états de l’homme. Le premier peut être appelé : jeûne total, car il consiste en une totale abstinence de nourriture et de boisson. On peut définir le second comme un jeûne ascétique, car il consiste surtout en l’abstinence de certaines nourritures et en une réduction substantielle du régime alimentaire. Le jeûne total, de sa nature même, est de courte durée et généralement limité à un jour ou même à une partie de la journée. Dès le début du christianisme, il fut compris comme un état de préparation et d’attente, comme un état de concentration spirituelle sur ce qui va arriver. La faim physique correspond ici à l’attente spirituelle de l’accomplissement, à l’ “ouverture “ de tout l’être à la joie qui approche. C’est pourquoi, dans la tradition liturgique de l’Eglise, nous trouvons ce jeûne total comme dernière et ultime préparation à une grande fête, à un événement spirituel décisif, par exemple aux veilles de Noël et de l’Epiphanie ; et surtout, c’est ce jeûne qui constitue le jeûne eucharistique, mode essentiel de notre préparation au banquet messianique, à la table du Christ dans son Royaume. L’Eucharistie est toujours précédée de ce jeûne, qui peut varier dans sa durée, mais qui pour l’Eglise, constitue une condition nécessaire à la sainte communion.

“ Beaucoup de gens comprennent mal cette règle ; ils n’y voient rien d’autre qu’une prescription archaïque et s’interrogent sur la nécessité préalable d’un estomac vide pour recevoir le sacrement. Si l’on réduit cette règle à un sens aussi physique et grossièrement physiologique, et qu’on la considère comme une simple discipline, elle perd naturellement sa signification. (...) . Dans sa véritable signification, cependant, le jeûne total est la principale expression de ce rythme de préparation et d’accomplissement dont vit l’Eglise, car elle est à la fois attente du Christ en “ ce monde “ et entrée de ce monde dans “ le monde à venir “ . Nous pouvons ajouter ici que, dans la primitive Eglise, ce jeûne total portait un nom emprunté au vocabulaire militaire : il était appelé “ station “, ce qui évoquait une troupe en état d’alerte et de mobilisation. L’Eglise “ monte la garde “, elle attend l’Epoux, elle l’attend dans l’empressement et la joie. Ainsi, le jeûne total n’est pas seulement un jeûne des membres de l’Eglise, c’est l’Eglise elle-même en tant que “ jeûne “, en tant qu’attente du Christ qui vient à elle dans l’Eucharistie et qui viendra en gloire, à la consommation des siècles.


(Père Alexandre Schmemann, “ Le Grand Carême “, “ Spiritualité Orientale “, n° 13, pp. 66-67 ).

Mis en ligne sur le site du monastère Lepavina (Eglise orthodoxe serbe, Croatie)
Voir aussi Alexandre-Schmemann: prières de carême

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 5 Mars 2011 à 09:55 | 0 commentaire | Permalien

Le patriarche Cyrille propose de construire une église à la mémoire des victimes du communisme sur le territoire du monastère de la Présentation de Jésus au Temple, non loin de la Loubianka, siège pendant des décennies de la police politique communiste : « Le meilleur de devoir de mémoire serait de construire une église consacrée aux saints néo martyrs russes sur cette terre imprégnée de sang.Nous pourrions ainsi mieux vénérer la mémoire et l’exploit de ceux qui ont sacrifié leurs vies pour Dieu, l’Eglise et la Russie.

Au cours des dernières dix sept années le monastère est devenue un foyer spirituel et culturel connu de toute la Russie. L’exiguïté des locaux du monastère handicape ^pour beaucoup les activités des frères. Les fidèles doivent s’entasser dans l’unique église du monastère. De nombreux édifices du monastère furent détruits par le régime dans les années vingt et trente. Il est maintenant impossible de les reconstruire à l’identique. D’autant plus que la rue Loubianka passe maintenant à l’endroit des édifices détruits ».
L’archimandrite Tikhon (Chevkounov), supérieur du monastère, précise que le monastère de la Présentation est le plus petit de la capitale par sa superficie mais celui aussi dont la population est la plus nombreuse, frères et séminaristes y habitent.

C’est en 2017, centenaire du coup d’Etat bolchevik que la nouvelle église devra être consacrée.

Interfax religion
Traduction "PO"

Rédigé par l'équipe de rédaction le 5 Mars 2011 à 09:48 | 1 commentaire | Permalien

L'Etat sarkozyen est-il vraiment "laïc" ?
Le président Sarkozy avait évoqué le "long manteau d'églises et de cathédrales qui recouvre notre pays", et participé à la décision en faveur de la construction de notre cathédrale à Paris; en recevant le patriarche Alexis II il avait fait une profession de foi chrétienne qui a impressionné le chef de l’Eglise de Russie: i[« Cette démarche inédite et exceptionnelle [la visite d’Alexis II] est un signe majeur et tangible de la volonté des chrétiens d'Europe de se rapprocher et d'unir leurs efforts, autour des racines chrétiennes de l'Europe, pour construire une société plus humaine »]i, a déclaré Sarkozy.
(C’est une excellente nouvelle, et il n’y a plus qu’à attendre que cette conviction présidentielle se traduise dans les choix de société de la Ve République). Par ailleurs, Sarkozy a dit relever «l’importance du renouveau spirituel en Russie et le rôle que joue l’Eglise orthodoxe dans la reconstruction de la société russe » ( Alexis II à Paris)

Le 14 janvier 2008 a Ryad (Arabie Saoudite) il n'avait pas hésité à célébrer "le Dieu unique des religions du Livre. Dieu transcendant qui est dans la pensée et dans le cœur de chaque homme. Dieu qui n'asservit pas l'homme mais qui le libère. Dieu qui est le rempart contre l'orgueil démesuré et la folie des hommes. Dieu qui par-delà toutes les différences ne cesse de délivrer à tous les hommes un message d'humilité et d'amour, un message de paix et de fraternité, un message de tolérance et de respect." Et il a "récidivé" hier: la "chrétienté a laissé" à la France "un magnifique héritage de civilisation", et ajouté: "président de la République laïque, je peux dire cela". …

Bien entendu, notre "Pensée Unique" ne pouvait le laisser passer et un chroniquer du "Nouvel Observateur" a instruit un procès en laïcité. Ce document constitue, pour moi, une bonne récapitulation des actions à mettre à l'actif de "l'accusé" et je vous propose d'en prendre connaissance ICI (Nicolas Sarkozy au Puy-en-Velay: «La chrétienté a laissé un magnifique héritage de civilisation»)

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 4 Mars 2011 à 19:41 | 6 commentaires | Permalien

Barbarie communiste : le "Holodomor" (l'«extermination par la faim») en Ukraine
Vladimir GOLOVANOW

Par rapport à la dénonciation des crimes nazis, la France soufre toujours d'une amnésie concernant les crimes communistes (cf. la statue de Lénine érigée à Montpellier l'an dernier et le film Katyn pratiquement pas diffusé en France). Aussi je propose cette critique car, malgré son parti-pris antirusse stupide (toute la paysannerie était visée et pas uniquement les Ukrainiens), elle lève le voile sur l'un des aspects les plus horrible du bolchévisme et les plus occultés en France.

Citation:
"En 1932, un génocide est organisé par le pouvoir communiste de l'Union des républiques socialistes soviétiques. Son but est d'exterminer la paysannerie ukrainienne /note du rédacteur: faux! TOUTE la paysannerie!/ car les communistes considèrent cette paysannerie comme un vecteur irréductible de l'identité nationale et des traditions.
Un film a été réalisé sur cette barbarie. Il s'intitule Famine 33. Il est enregistré en noir et blanc, avec quelques tableaux en couleurs, procédé typique du cinéma pictural qui renforce la noirceur du monde et des hommes. Traités en flash-back, les plans en couleurs déroulent les souvenirs joyeux du temps où la famille était heureuse.

Le film est montré pour la première fois le 12 novembre 1991 au premier festival panukrainien de Kiev, et il obtient le Grand Prix. Le 30 novembre 1991, la veille du référendum sur l'indépendance de l'Ukraine, Famine 33 est programmé à la télévision ukrainienne. Les spectateurs qui n'ont ni oublié ni pardonné les crimes des communistes, sont bouleversés. Le lendemain, l'indépendance nationale est votée à une écrasante majorité. Un peuple européen se libérait !

Alors que lei film KATYN YOU TUBE fut quasiment censuré en France (seules treize salles de cinéma en France l'ont diffusé lors de sa sortie en 2009), Famine 33 n'a jamais été distribué en France. Il a toutefois été honoré par le Prix Henri Langlois aux quatrièmes Rencontres internationales du cinéma de Vincennes en 2009 (l'affiche du festival est visible en bas de ce post).

Le film met en scène (…) la lente agonie d'une famille dont l'unique survivant sera un petit garçon, Andriїko. Andriїko sait où est dissimulé le calice de l'église que son père aurait pu vendre ou restituer aux autorités pour sauver toute sa famille de l'atroce famine. Mais, caché dans un arbre, le calice doit être bu jusqu'à la lie."

Article complet ici
Publié par Mac Guffin

Note du rédacteur: ce témoignage confirme le magnifique témoignage de Kravtchenko "J'ai choisi la liberté", qui n'a pas été réédité depuis 1949… toujours la même conspiration du silence qui montre la puissance de cette "pensée de gauche" que le père Alexandre Schmemann dénonçait dans son "Journal" et dont nous sentons toujours le poids! Les persécutions religieuses, qui ne sont pas l'objet du filme, en sont une composante nécessaire, comme on le voit dans cette recension, tant l'Eglise était présente dans la campagne russe. De même Kravtchenko, bien qu'il semble être un athée convaincu et ne parle jamais de religion, ne peut manquer de décrire l'horreur qu'inspire les jeunes activistes qui se sont cousus de belles chemises dans rideau de l'iconostase…

L'Eglise russe dénonce depuis longtemps

Le 22 novembre 2009, le métropolite Vladimir de Kiev, primat de l'Église orthodoxe d'Ukraine, a inauguré dans la capitale ukrainienne un mémorial impressionnant aux victimes de la grande famine de 1932-1933. La cérémonie, s'inscrivant dans le cadre des commémorations du 75e anniversaire du Holodomor, s'est déroulée en présence du président Viktor Youchtchenko et de nombreux représentants du monde religieux, civil et politique.

La grande famine de 1932-1933 a causé la mort de millions de personnes en Ukraine, en Russie et au Kazakhstan. Les offices de commémoration de ces victimes du régime stalinien ont eu lieu le week-end dernier dans de nombreuses cathédrales et églises en Ukraine et en Russie.

Le 75e anniversaire de l'extermination par la faim a suscité de nombreux débats en Ukraine et en Russie. Le Saint-Synode de l'Eglise orthodoxe d'Ukraine (patriarcat de Moscou) a publié une déclaration où il appelle le Holodomor génocide contre les peuples ukrainien et russe.

Selon le métropolite Onuphre de Tchernovtsy et de la Bucovine, membre du Saint-Synode de l'Eglise d'Ukraine, il s'agit aujourd'hui non pas de chercher des responsables, mais "de prier pour nos ancêtres qui ont commis de telles atrocités, de demander pour eux le pardon de Dieu". Il a regretté qu'il existe aujourd'hui des tendances "à transformer le Holodomor en pierre d'achoppement entre la Russie et l'Ukraine et de considérer les Russes comme responsables de l'extermination des Ukrainiens". "Pourtant, dit le métropolite, il y a eu presque autant de victimes de la grande famine en Russie qu'en Ukraine".

Source: orthodoxeurope.org

Voir aussi ICI









Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 3 Mars 2011 à 21:18 | 3 commentaires | Permalien

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