La naissance d’une nouvelle Association sur Marseille et région dénommée Anne de Kiev Reine de France et la première conférence de l’Association
Chers amis,

Nous avons le plaisir de vous faire part de la naissance d’une nouvelle Association sur Marseille et région dénommée Anne de Kiev Reine de France destinée à mieux connaître les profondes racines culturelles communes aux peuples européens de l’est et de l’ouest, c’est-à-dire principalement la Russie et la France

Nous voudrions vous inviter à la première conférence de l’Association qui portera sur les dernières recherches scientifiques du LINCEUL de TURIN, patrimoine culturel de l’humanité et qui aura lieu le vendredi 26 avril 2013 à 19 heures dans l’Amphi Grisoli de la Faculté de Médecine à Marseille
Ce sera une occasion exceptionnelle de méditation sur la Sainte Résurrection de notre Seigneur Jésus Christ à l’orée de la Semaine Sainte. Veuillez voir dans les fichiers ci-joints l’affiche de la conférence, la biographie d'Anne de Kiev et les formulaires d'adhésion à l’Association. Infos et réservations sont sur le SITE

Président de l’Association
Père Jean Gautier

La naissance d’une nouvelle Association sur Marseille et région dénommée Anne de Kiev Reine de France et la première conférence de l’Association
Conférence-débat sur le "Linceul de Turin" Vendredi 26 arvril 2013 à 19 h - Amphi Grisoli, Faculté de Médecine de La Timone à Marseille.

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Anne de Kyïv (Kiev) Anne de Ruthénie, reine de France

La date exacte de la naissance d'Anne est inconnue. Dans le «Récit des années passées », il n'y a aucun renseignement sur les filles de Yaroslav et d'Ingegerd (Irène) son épouse. Les anciennes chroniques ruthènes (ukrainiennes) informent peu et sommairement sur les femmes, même les plus nobles. Le nom d'Anna Yaroslavna (ou Agnès) est surtout connu d'après les chroniques françaises.

Nous connaissons aussi le destin de ses deux soeurs par des sources étrangères : sur l'aînée, Anastasia, épouse du roi de Hongrie, André Ier (dans les chroniques hongroises elle est évoquée seulement comme « fille du prince de Ruthénie »), par le chroniqueur polonais Jan Dlugosz; sur l'autre : Elisabeth, par l'historien islandais du XIIIe siècle, Snorri Sturlusson, dans «Heimskringli» (ce que l'on appelle « les sagas royales »). Elisabeth était l'épouse du célèbre viking norvégien, le conquérant Harald Hardrod qui devint roi de Norvège après la mort de son frère.
Le « Heimskringla » raconte les fiançailles et le mariage de Yaroslav le Sage avec Ingegerd la fille du roi suédois Olaf, et mère d'Anne.

Il est possible qu'Anne soit née en 1024 ou 1025. Une autre date, 1032, est donnée par l'historien russe V. Tatichtchev.
L'enfance et l'adolescence dAnne se sont déroulées à Kyïv, une ville grande et riche dès cette époque.
Le chroniqueur allemand Tietmar de Merzebourg décrivant les événements de l'année 1018 en Rous'- Ukraine écrit à propos de Kyïv : « Dans cette grande ville qui est la capitale du royaume on compte plus de 400 églises et 8 grands marchés. »
La Rous' (Ruthénie) Kiévienne, sous les règnes de Volodymyr et de Yaroslav, était devenue un Etat puissant avec lequel comptaient Byzance, l'empire Germanique et les royaumes Scandinaves.
Après la mort de son frère Mstyslav en 1036, Yaroslav le Sage devint « l'unique dirigeant de la terre rous' (ruthène) ».

Sur l'un,des murs de la cathédrale Sainte Sophie de Kyïv, construite sous le règne de Yaroslav, il y a une fresque représentant Anne avec sa mère la princesse Ingegerd et ses soeurs aînées.
Anne était une femme instruite. L'un de ses précepteurs fut Ilarion (« roussène », dit la chronique, c'est-à dire ruthène, donc ukrainien d'origine), qui fut désigné métropolite de la Rous'-Ukraine par Yaroslav sans l'avis du Patriarche de Constantinople.

Après la mort de son épouse Mathilde de Frise, Henri Ier chercha à contracter un nouveau mariage, mais l’Allemagne, dont la famille était selon lui son seul espoir, lui était interdite, car l’alliance était assimilée par l’Église à la parenté, et toutes les cousines de la reine morte, jusqu’au septième degré, étaient interdites au malheureux veuf. Sur le conseil de son beau-frère Baudouin, il envoya dès 1045 des observateurs de confiance dans tous les royaumes d’Orient, qu’il chargea de lui signaler toutes les princesses à marier dont ils pourraient entendre parler dans ces lointaines contrées.

Pendant quatre ans, Henri attendit qu’on lui signalât une fiancée possible, car toutes les princesses dont on lui parlait étaient peu ou prou ses parentes. Son humeur s’en trouva modifiée : il devint coléreux et méchant, même avec ses concubines, et lorsqu’elles manifestaient un désir de tendresse, « il faisait l’agacé, nous dit un chroniqueur, et les battait durement ». Elles finirent par s’enfuir du palais, laissant le roi déçu, amer et sans consolation. En avril 1049, l’un de ses informateurs lui révéla que le grand-duc Iaroslav Vladimirovitch, qui régnait à Kiev, avait une fille prénommée Anne, qui n’avait aucun lien de parenté avec Henri et qui était, en outre, d’une beauté ravissante. Sa mère était Ingrid de Suède et de Norvège. La future épouse du roi ne manquait pas de patronymes, puisqu’on la connaît sous les noms d’Anne de Kiev, Anne de Russie, Anne de Ruthénie, Anne d’Ukraine, Anne d’Esclavonie et quelques autres.

En apprenant qu’on parlait d’elle, de sa grâce, de son esprit, de ses cheveux blonds et de sa bouche sensuelle jusqu’à Constantinople, le roi eut l’œil pétillant. Il chargea Roger, évêque de Châlons-sur-Marne, de porter des bijoux à Iaroslav de la part du roi de France et de lui demander la main de sa fille. Favorable à une politique d’ouverture, le prince de Kiev, l’un des douze fils de Vladimir le Grand qui avait converti le pays au christianisme, accepta la proposition, et Anne arriva à Reims au printemps 1051, apportant une dot considérable en belles pièces d’or frappées à Byzance. Si Henri l’attendait avec une grande émotion et un peu d’inquiétude, ses craintes s’évanouirent lorsqu’il vit la fille du grand-duc. Il en devint immédiatement fort épris.

Le roi de France avait beaucoup de raisons de demander la main de la princesse ukrainienne, de même que le Grand-Prince de Kyïv en avait aussi pour accepter ce mariage. Le roi de France avait besoin de s'assurer de l'aide dans sa lutte pour l'unification de la France. Il comptait aussi sur la dote importante que lui apporterait Anne. Une autre raison était l'interdiction de Rome des mariages entre parents jusqu'au septième degré ! A cette époque les familles royales et princières d'Europe étaient imbriquées à l'extrême par de nombreux liens familiaux. Robert Il, le père d'Henri Ier, avait été maudit et excommunié par le pape Grégoire V, du fait de son mariage avec une cousine au quatrième degré. Après six années d'insoumission, il fut obligé de venir vêtu de haillons, le licol sur le cou, demander son pardon à genoux devant le Pape
Yaroslav le Sage, de son côté, souhaitait avoir des alliés en Europe occidentale dans sa politique anti-byzantine de ce temps-là.

Le 19 mai 1051, à la Pentecôte, Anne épousa donc le roi Henri Ier dans la cathédrale de Reims, là où étaient couronnés tous les monarques français. Henri avait alors trente-neuf ans et Anne vingt-sept. La reine, sacrée le même jour par l’archevêque Guy de Châtillon, fut appliquée à la prière, libérale envers les pauvres, sensible au malheur, n’occupant le trône que pour y paraître comme compagne du roi, et pour accorder des grâces. Elle ne fut pas épargnée par la dislocation de sa famille d’origine : en 1052 son frère Vladimir mourut, sa mère Ingrid disparaissant dix-huit mois plus tard ; en février 1054, son père Iaroslav s’éteignit, deux autres frères décédant peu de temps après.Elle reçut en même temps l'onction d'huile sainte qui la consacrait reine de France.
La vie conjugale ne lui apporta pas le bonheur. Henri, qui était beaucoup plus âgé qu'Anne, était un monarque de faible caractère et un mari débauché.

Toute sa vie, elle songea à retourner à Kyïv, tant elle avait la nostalgie de sa patrie.
Anne donna naissance à trois fils. Le premier naquit en 1053 et devint plus tard roi de France sous le nom de Philippe ler. Le deuxième fils, Robert, mourut enfant. Le troisième, Hugues, surnommé le Grand, comte de Vermandois, fut l'un des héros de la première Croisade.

A l'âge de six ans, le 29 mai 1059, le fils aîné d'Anne, Philippe, fut sacré roi à Reims, du vivant de son père Henri Ier. Il fut le premier roi de France à prêter serment sur l'Evangéliaire de Reims.
Le roi Henri Ier meurt le 4 août 1060, près d'Orléans. La formule juridique de continuité du pouvoir royal : « Le roi est mort ! Vive le roi ! » fut prononcée, et Philippe encore mineur devint le roi légal et sa mère devint régente.
C’est ainsi qu’elle épousa Raoul le Grand, comte de Crépy-en-Valois, son aîné de quelques années, qui possédait de nombreux titres : compte de Crépy, de Valois, du Vexin, d’Amiens, de Bar-sur-Aube, de Vitry, de Péronne et de Montdidier.

Cet enlèvement et le mariage semi-clandestin causèrent un grand scandale dans tout le royaume.
Bravant les foudres de Rome, les deux amoureux voyagèrent ensemble dans le royaume, se cachant si peu, montrant une telle absence de remords, qu’on finit par admettre leur union. Quelques années plus tard, le roi Philippe Ier trouva sage de se réconcilier avec eux, admettant même Raoul à la cour. Anne y reparut à son tour avec le titre de reine mère quand le comte mourut, en 1071 ou 1074. On eut pour elle le plus grand respect, et elle régna sur le palais, bien qu’elle ne s’occupât point des affaires de l’État.
Le nom d'Anne est lié à l'une des plus étonnantes énigmes dynastiques de l'histoire de France et donc aussi de l'histoire de l'Europe.

Les sources historiques françaises lient le nom d'Anne d'Anne à celui de Raoul le Grand, comte de Crépy et Valois, qui était un proche parent du roi. Raoul, descendant de Charlemagne, était, comme l'écrivit un historien français, « un des magnats les plus puissants, et un des plus indépendants de tous ceux de France ». Il «ne reconnaissait aucun pouvoir supérieur au sien, surtout si ce pouvoir contrariait ses desseins ; il ne craignait ni l'armée royale, ni les foudres de l'Eglise».

Le roi Henri ne put empêcher des relations intimes entre Anne et Raoul et demanda l'aide du pape Nicolas II à cet effet. On a conservé la lettre que ce pape a adressée à Anne, lettre dans laquelle, louant la piété et la dévotion de la reine de France, il la priait de « prendre soin du roi ».

Henri Ier appartenait à la dynastie française des Capétiens. Le fondateur de cette lignée fut Hugues Capet (Henri en était le petit-fils) élu roi en 987, après la mort du dernier roi issu de la lignée des Carolingiens.
La dynastie des Capétiens, d'après la version officielle de l'historiographie française, s'est éteinte en 1328, après la mort du roi Charles IV avec l'accession au trône de Philippe VI.

A compter de 1059 et jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les rois de France, en accédant au trône prêtaient serment sur un très ancien Evangéliaire ruthène, écrit en écritures cyrillique et glagolitique. Il s'agit de l'Evangéliaire de Reims, un des plus anciens documents de la langue littéraire ruthène (ukrainienne), aujourd'hui conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris. C'est Anne, la fille du Grand-Prince de Kyïv, Yaroslav le Sage, petite-fille de Volodymyr le Grand, qui a instauré officiellement le christianisme en Ukraine, qui a amené cet évangéliaire avec elle en France en 1049.

près la mort d'Henri, Anne vécut au château de Senlis. Comme l'a écrit un chroniqueur français du Moyen Age, elle aimait Senlis, vieille ville royale, « non seulement pour l'air pur qu'on y respirait, mais surtout pour le plaisir de la chasse qu'elle appréciait particulièrement ». Ici, à Senlis, dans le faubourg de Vietel, sur l'emplacement d'une chapelle « en ruines et complètement dévastée » on édifia sur son ordre l'église de Saint-Vincent et une abbaye. Cette abbaye perdura jusqu'au XVIIe siècle. Chaque année on y célébra une messe à son souvenir.
Quelques documents signés par Anna Yaroslavna ont été conservés. Sur l'un d'eux datant de 1069, il y a une signature d'Anne en caractères cyrilliques : « ANA REYNA » (Anna Regina, reine). Sur un autre acte, une signature en latin : Annae matris Filipi Regis (Anne mère du roi Philippe).

Sur le portail de l'église Saint-Vincent de Senlis se trouve une sculpture représentant Anne. Elle y est représentée avec de longues tresses épaisses, une couronne sur la tête. Dans la main droite, elle tient un sceptre, un des symbôles du pouvoir royal, dans la main gauche, une église en miniature. La ressemblance est frappante entre cette sculpture et la fresque représentant Yaroslav le Sage dans la cathédrale Sainte-Sophie de Kyïv, où Yaroslav tient lui aussi une église dans les mains, en offrande à Dieu.

Le dernier document cosigné par Anne et Philippe est daté de 1075. Les chroniques françaises n'évoquent pas le destin ultérieur d'Anna Yaroslavna. On ne connaît pas la date, ni l'année de sa mort. On ne connaît pas non plus l'endroit où se trouve sa tombe. L'inscription peu explicite qui est sous la sculpture d'Anne dans l'église de Senlis, nous dit qu'elle « est retournée dans le pays de ses ancêtres ». Peut-être, en effet, après de longues années à l'étranger, torturée par la nostalgie de sa patrie, est-elle retournée en Ukraine, sa terre natale, pour s'unir à celle-ci pour l'éternité?



Rédigé par Père Jean Gautier le 24 Avril 2013 à 09:33 | 2 commentaires | Permalien



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