La théologie grecque des cinquante dernières années
V.Golovanow

La théologie "ne consiste pas simplement à parler à propos de Dieu, c'est le Verbe de Dieu" Nikos Nissiotis cité par Sotiris Gounélas, écrivain et poète, ancien rédacteur en chef de la revue "Synaxi" (Athènes)*

A côté de la théologie russe, dont nous voyons un bon nombre de publications en France, et sur PO en particulier, la théologie grecque contemporaine est un domaine d’études très important que nous connaissons très peu car les publications en français sont relativement rares.

Le colloque «Le renouveau de la théologie grecque contemporaine des années soixante à nos jours» (Institut Saint-Serge et Centre "Istina", Paris 15-16 avril 2010) lui avait été consacré et j'en propose un résumé d'après le compte rendu du professeur Michel Stavrou (ibid. *), dont je reprends l'essentiel (les actes du colloques auraient du être publés, mais je n'en ai pas trouvé de références). Les thèmes abordés sont toujours d'actualité et ce résumé permet de se repérer parmi les théologiens grecs contemporains.

Un courant informel de renouveau théologique

L’œuvre considérable des théologiens grecs des années 1960 a entièrement renouvelé l’approche de la théologie orthodoxe néo-hellénique. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un mouvement constitué, ni encore moins structuré, mais d’un ensemble de contributions personnelles qui, par des chemins spécifiques tantôt convergeant tantôt contradictoires, se sont signalées par la quête d’un retour à la Tradition orthodoxe –Tradition enracinée dans l’Écriture et les Pères–, et par le désir d’affranchir la théologie orthodoxe d’une « captivité de Babylone » (G. Florovsky) qui lui imposait, depuis des siècles, des schémas conceptuels empruntés à la scolastique occidentale, une séparation ruineuse entre théologie et vie spirituelle et un discours généralement stérile et répétitif, approchant la doctrine à travers le double moyen de la polémique et de l’apologétique.

Le colloque a abordé l’œuvre de théologiens encore vivants et actifs pour certains d’entre eux. Outre quelques grandes figures aujourd’hui décédées comme Dimitris Koutroubis - Nikos Nissiotis - Panayotis Nellas , le P. Jean Romanidis Nikos Matsoukas, Sabbas Agouridis, les noms les plus représentatifs de ce renouveau sont le métropolite de Pergame Jean Zizioulas, Christos Yannaras, le P. Basile Gondikakis et Georges Mantzaridis

Ce courant informel de renouveau théologique a émergé en réaction au poids excessif des organisations religieuses et à la faiblesse d'une théologie académique sclérosée. Il recherchait une synthèse néo-patristique pour assumer de façon critique le renouveau de la théologie russe de la diaspora (École de Paris, etc.), la réévaluation de la signification de la Tradition et de la piété du peuple de Dieu, une compréhension de la vie ecclésiale et du sens de la personne humaine qui découle de l’Eucharistie, la réappréciation de la morale à la lumière de la Philocalie et de la tradition ascétique contre l’approche puritaine imposée par les fraternités religieuses (très puissantes à l’époque), la mise en valeur de la théologie dogmatique pour faire pièce à un moralisme privé d’ancrage théologique.

Ainsi le p. Jean Romanidis a mis en évidence la nature ontologique et non pas conventionnelle de la moralité, primat de l'expérience spirituelle qui désamorce le caractère "idéologique" de la foi, opposition à la théorie fondamentaliste qui soutient que les saints acquièrent une connaissance infaillible des vérités et des réalités spirituelles. Nikos Nissiotis a poursuivi la théologie patristique de la personnification du verbe, cultivé la dimension rénovatrice de l'Esprit Saint et précisé que la théologie "ne consiste pas simplement à parler à propos de Dieu, c'est le Verbe de Dieu". Panayotis Nellas a voulu promouvoir une théologie où, à la suite de saint Peul et des Pères, le sacrement central de la foi est le Christ lui-même et où, par conséquent, les sacrements sont "les nouvelles fonctions de la nature humaine assumée et déifiée en Christ".

La théologie grecque des cinquante dernières années

Les années 1960 ont vu l'émergence d'une nouvelle théologie et pratique de la mission avec quelques grands axes: rejet du nationalisme et de l'ethnocentrisme, acceptation de l'altérité culturelle, sens eschatologique et déconfessionnalisation de la mission, influence positive importante des auteurs russes de la diaspora occidentale. Il resterait toutefois à rénover la théologie de la mission pour A.Papathanasiou

L'anti-occidentalisme a été un thème structurant, en particulier chez les P. Jean Romanidis et Basile Gondikakis et Christos Yannaras, au détriment d'une dynamique et d'une lucidité théologique, l'hellénisme pouvant devenir, d'une façon contestable, un critère d'ecclésialisé, avec l'oubli patent de la dimension eschatologique de l'Eglise. L'importance du facteur politique dans le renouveau de la théologie hellénique a aussi été soulignée, avec une polarisation croissante, surtout en Grèce du Nord, entre théologiens conservateurs et théologiens progressistes, et aussi un certain mépris envers l'éthique de l'émancipation individuelle et toute forme d'engagement social.

Ce renouveau de la théologie grecque moderne s'est ainsi articulé autour des axes suivants:
- Recherche d'une théologie néo-patristique,
- Volonté d'assumer de façon critique le renouveau de la théologie russe de la diaspora,
- Réévaluation de la signification de la Tradition et de la piété du Peuple de Dieu,
- Compréhension de la vie ecclésiale et du sens de la personne humaine qui découle de l'Eucharistie,
- Réappropriation de la morale à la lumière de la "Philocalie" et de la tradition ascétique (contre l'approche puritaine imposée par les fraternités religieuses),
- Valorisation de la théologie dogmatique (contre un moralisme privé d'encrage théologique).

Au-delà de son rôle décisif dans le retour à une conscience ecclésiale orthodoxe plus authentique, on noter aussi quelques limites de ce courant, notamment un retard notable dans la recherche théologique a eu pour effet la schématisation abusive des catégories fondamentales de la théologie de cette époque: par exemple la simplification des stades de la vie spirituelle (purification, illumination, déification), la surévaluation de l’importance de l’institution épiscopale dans l’ecclésiologie eucharistique, l’opposition trop systématique Orient-Occident, l’idéalisation de la tradition orientale, la bipolarisation entre éléments culturels des christianismes oriental et occidental, la diabolisation de la modernité, etc. La plupart des grands représentants de la théologie des années soixante n’ont guère procédé à une approche critique de la Tradition en reconnaissant que celle-ci charrie dans le flot de l’histoire des éléments culturels du «glorieux passé byzantin» qui non seulement s’avèrent dépassés aujourd’hui mais sont même souvent incohérents avec notre conscience ecclésiologique et théologique. Le refus d’une évaluation théologique de tous ces aspects a pour effet que bien souvent les fidèles orthodoxes vivant la réalité de la modernité sont paradoxalement portés à diaboliser celle-ci et à se marginaliser socialement. De plus, l’activité sociale de l’Église –qui a pour corollaire le soin des déshérités, des étrangers, des pauvres, etc.– a été quelque peu sous-estimée au plan théologique, sans doute du fait de la condamnation de la dimension activiste des organisations religieuses. Cela a eu pour effet de mettre principalement l’accent sur la communion elle-même, sans assumer simultanément les conséquences sociales et «politiques» de celle-ci. Or, de par ses racines bibliques et apostoliques, le sacrement de l'autel va toujours de pair avec le sacrement du frère.

Toutes ces questions restent d'actualité et, avec le remontée en puissance de la théologie russe, qui se ressource en retrouvant les écrits de ses théologiens d'avant la révolution 1917 et en continuant l'œuvre de la diaspora, nous pouvons nous attendre à de nouvelles avancées de la théologie orthodoxe.

* Cf. Les nouvelles de Saint Serge 2011, p.30-34

Illustration: P. Stamatis Skliris, Le Prophète Elisée. Détail d’une fresque réalisée à Chalandri-Athènes, Grèce (1990). Source
La théologie grecque des cinquante dernières années

Rédigé par Vladimir Golovanow le 1 Octobre 2014 à 16:22 | 31 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par justine le 02/10/2014 17:09
La theologie grecque contemporaine, à quelques exceptions près, est une catastrophe, dans la mesure où elle s'éloigne de plus en plus radicalement des Saints Pères et devient "metapateriki" (postpatristique), protestantisante, anti-orthodoxe, anti-canonique. Il y a eu ces dernières années en Grèce plusieurs colloques à ce sujet où des théologiens restés fidèles à la théologie de l'Eglise - hiérarques, higoumènes, hiéromoines, pretres et professeurs de théologie laics - ont clairement exposé cette apostasie de la théologie ecclésiale et signalé les graves dangers qui découlent de cet état de choses pour l'ensemble de l'Eglise. Car cette maladie se propage, et elle est bien plus dangereuse que l'ébola, car ce dernier ne tue que le corps, alors que la première tue l'ame.

Lire a ce sujet par exemple:

http://thriskeftika.blogspot.gr/2010/12/blog-post_5832.html Moine Moise du Mt Athos, "Theologie de l'Eglise et 'theologie' postpatristique" (en grec).

http://anavaseis.blogspot.com/2011/07/blog-post_3883.html Metropolite Hierotheos de Naupakte, "Une hérésie qui couve au sein de l'Eglise Orthodoxe" (en grec).

http://katanixis.blogspot.gr/2013/05/blog-post_7571.html Actes du Colloque "Théologie patristique et hérésie postpatristique", Piree 15 fevrier 2012 (en anglais)

2.Posté par Alexis le 02/10/2014 21:55
Attention, le Métropolite Seraphim du Pirée, s'il a peut-être raison sur certains points, n'est tout de même pas un modèle de pondération et d'ouverture...

3.Posté par Vladimir.G: à tout seigneur tout honneur le 03/10/2014 10:02
A tout seigneur tout honneur

NB: ce n'est pas mon portrait mais celui du professeur Sravrou qui illustre cet article à juste titre. Je n'ai fait qu'abréger son compte rendu...

4.Posté par Vladimir.G: fracture théologique le 05/10/2014 15:48
Le fait est que la théologie grecque, comme la théologie russe d'ailleurs, est profondément fracturée entre une "THÉOLOGIE SAVANTE", dont les partisans publient, participent aux colloques et se trouvent reconnus essentiellement parmi leurs pairs dans l'ensemble de l'Orthodoxie, et une "THÉOLOGIE POPULAIRE" qui est plus largement reconnue dans les diocèses et les paroisses... Leurs approches sont assez différentes, voire contradictoires:

- La "THÉOLOGIE SAVANTE" cherche à montrer comment la pratique orthodoxe peut répondre aux défis du monde moderne. Elle trouve les réponses dans les écritures et chez les Pères d'où son nom de "théologie néo-patristique."

- La "THÉOLOGIE POPULAIRE" reste plus traditionnelle, voire traditionaliste. Elle rejette toute évolution de la pratique, toute critique des traditions et coutumes, même si ces éléments culturels du «glorieux passé byzantin», qui prédominent tant chez les grecs que chez les russes, s’avèrent dépassés aujourd’hui et sont même souvent incohérents avec notre conscience ecclésiologique et théologique. Mais ces théologiens et la majorité des ouailles refusent d'accepter que les pratiques religieuses s'adaptent aux évolutions sociétales.

Il n'y a aucun dialogue entre ces deux courants, comme le montre notre bien chère Justine: les tenants de la théologie traditionnelle qualifient la théologie savante d'hérésie et d'apostasie, et les tenants de la théologie savantes considèrent leurs opposants comme des réactionnaires, des intégristes, des zélotes… Et pourtant c'est certainement dans une seine synthèse de ces deux approches que se trouve la Vérité!

5.Posté par justine le 05/10/2014 22:37
Je crois bien, Vladimir, que vous mélangez ici certaines choses. Ce ne peut être le rôle des théologiens modernes, lesquels font, contrairement aux Saints Peres, de la "théologie professionnelle" et académique et qui pour la plupart ne sont ni pasteurs, ni confesseurs, de "montrer comment la pratique orthodoxe peut répondre aux défis du monde moderne". C'est précisément cette prétention qui les rend si suspects, car leurs "recettes", toutes théoriques, académiques, intellectuelles, concoctées à partir de divers ingrédients de provenance hétérodoxe, avec quelques ajouts patristiques, ne sauraient constituer une pastorale qui mérite son nom, laquelle exige non seulement l'étude des Saints Peres, mais le bioma, l'expérience, la vie spirituelle des Saints Peres, la Grâce du Saint Esprit.

La pastorale est par excellence le domaine des Pasteurs, des Pères, ceux qui connaissent les âmes, les cœurs, les aiment en Christ et savent les conduire au Christ.

Quand d'autre part vous casez dans une catégorie "théologie populaire" tout ce qui n'entre pas dans la catégorie "théologie savante", c'est à dire celle des theologiens académiques et leurs colloques, je me demande quelle peut bien être votre notion de "théologie". C'est vrai qu'en hétérodoxie et dans les milieux orthodoxes influencés par celle-ci, ce terme a pris des sens divers, selon les fluctuations des modes de la pensée hétérodoxe, et on fait bien de ne pas utiliser ici le nom de "theologie", afin de ne pas induire en erreur, mais plus modestement celui de "pensée", car même le terme de "philosophie" risque d'être un euphémisme ici, puisqu'il contient une référence à la sagesse. Ce que avec dédain vous nommez "théologie populaire" est la théologie de la Très Sainte Eglise, alors que ce que vous nommez "théologie savante", ce sont des opinions d'hommes, erigees en idéologie.

"Philosopher sur Dieu n'est pas l'affaire de tout le monde", écrit Saint Grégoire le Théologien. "Elle n'est pas une chose à bon marché que pourraient obtenir ceux qui rampent à terre. ... Elle est l'affaire de ceux qui ont été éprouvés et ont progressé dans la contemplation, qui ont purifié leur âme et leur corps ou qui sont en voie de les purifier en toute humilité. Car il n'est pas sans danger pour un impur de toucher ce qui est pur, de même qu'il est dangereux pour un œil malade de fixer le soleil." (ler Discours Théologique, paragr. 3).

6.Posté par Daniel le 05/10/2014 23:54
Bonjour la caricature. La théologie populaire ne s'appuie pas sur les Pères, comme si le glorieux passé byzantin n'incluait pas les Pères... Néo-patristique vient du fait, non qu'ils s'appuient sur les Pères, mais qu'ils s'en écartent...

7.Posté par justine le 06/10/2014 13:34
Au sujet de la théologie grecque contemporaine – et aussi, en marge, au sujet des paroisses grecques a l'étranger, pour la grande satisfaction sans doute de Tchetnik - , voici un petit texte de Photis Kontoglou, grand iconographe, poète et écrivain grec, écrit bien avant 1965, année de son décès, quand les choses n'étaient pas encore arrivées au point où elles sont aujourd'hui. Ayant écrit cela il y a presque 50 ans, que dirait-il aujourd'hui? Je traduis du grec:

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8.Posté par justine le 06/10/2014 13:35

Au sujet des propos de Vladimir concernant la "théologie savante" et la "théologie populaire", voici un texte de Saint Nikolaj Velimirovic, Evêque d'Ohrid et de Zica, texte qui, soit dit en passant, ruine les efforts de ceux qui essaient ou ont essayé de faire passer ce grand hiérarque orthodoxe comme un partisan de l'œcuménisme:


9.Posté par Vladimir.G: appliquer les règles de circulation des carrosses dans Byzance à notre code de la route… le 06/10/2014 15:05
Biens chers amis,

Je suis assez surpris de l'interprétation que vous faites de mon simple constat.

- L'appellation "THÉOLOGIE POPULAIRE" n'a rien de péjoratif: c'est celle qui est la plus appréciée et reçue par Peuple de Dieu, qui est le gardien de la Vérité selon notre doctrine, et elle comprend des pasteurs de premiers plans. Il est important de le souligner car, en Occident, nous avons l'impression que c'est ce que j'appelle la "théologie savante" qui représente l'essentiel de la pensée orthodoxe. L'article va aussi dans ce sens et je pense important de souligner que la réalité est autre.

- Il me semble évident que le «glorieux passé byzantin» est fondé sur les Pères et le souligner aurait été redondant. Mais les deux courants de pensée ont une approche différente des Pères: si la "théologie savante" y cherche les réponses au monde actuel, le courant traditionnel (si vous n'aimez pas "populaire") rejette carrément la modernité et veut appliquer les Pères comme si nous étions toujours dans l'empire byzantin. Un peu comme si nous appliquions les règles de circulation des carrosses dans Byzance à notre code de la route…

10.Posté par Daniel le 07/10/2014 10:35
@ Justine

Vos traductions ne sont pas passées : prière de poster à nouveau.

Il y a là une conception entièrement tordue de ce qu'est la théologie. IL faut se rappeler de la phrase "Si tu pries, tu es théologien, si tu es théologien, tu pries" La théologie est étroitement liée à la sainteté et seuls les saints sont théologiens, je dis bien, les saints, pas les doctorants, post-doctorants, pré-doctorants, détenteurs de licences, donneurs de conférences, rédacteurs d'articles etc. Pour l'heure, on ne sait trop rien de la sainteté des théologiens de laboratoire en vogue...

Parler de modernité est en soi dépassé car notre époque n'est pas moderne mais post-moderne : la modernité croit encore à des idéologies (le progrès,le socialisme, le communisme, le libéralisme etc), la post-modernité ne croit en rien, c'est "l'ère du vide". Mais poser la question de modernité et de post-modernité est d'autant moins cohérent que la théologie vise à guérir l'homme de ses passions, à réformer cette nature humaine... Or, celle-ci demeure strictement la même du Moyen-Âge à nos jours. Les recettes ne peuvent qu'être les mêmes...

11.Posté par Athénien le 07/10/2014 10:54
Le problème avec la "théologie savante" - quand à moi, je préfère le terme "théologie officielle" -, au moins en Grèce, c'est que ses représentants se méfient de la théologie dite "populaire", voire la détestent profondement. Ils régardent également de manière dédaigneuse les pratiques de la piété traditionnelle, telles la vénération des reliques, des icônes miraculeuses, la visite des lieux saints en Grèce ou ailleurs, la participation aux offices sacrés (sauf la liturgie dominicale), voire le jeûne...Bref, les représentants de cette sorte de théologie sont des philosophes bobos qui, en l'occurence, vont à l'église le dimanche mais, attention!, pas avant 8 30 (l'office des matines est généralement célébré chez nous entre 7 h. et 8 30 et il est suivi par la liturgie).

Ceci dit, les mêmes bobos théologiens se sentent parfois obligés d'exprimer en public (non en privé, bien évidemment) une sorte d'appréciation quasi-hypocrite, toujours nuancée et ambigue, pour St Porphyrios, un représentant éminent de la "théologie populaire" et certainement un des plus grands théologiens qui méritairaient ce titre durant le XXe s.

12.Posté par justine le 07/10/2014 11:31
Appeler "theologie populaire" la theologie de nos Saints Peres et donc de la Sainte Eglise Orthodoxe, est une insulte, car malgre votre effort de justifier ce terme comme "non-pejoratif" il est clair que le terme "populaire" contient toujours la notion du commun, de l'ordinaire, du folklorique, du dilettantisme etc. Cette notion est encore accentuee par le fait que vous l'opposez a la "theologie savante", comme si cette theologie academique, livresque et theorique, produit du simple l'intellect humain et de la pensee humaine, exprimait la connaissance et l'autre des superstituions populaires.

Par la meme occasion, permettez-moi d'exprimer moi aussi mon etonnement : de voir que dans les deux posts 7 et 8 , on donne bien les lignes introductrices, mais non pas les textes que ces lignes annoncent. Y a-t-il une raison a cela autre qu'un probleme technique?

13.Posté par justine le 08/10/2014 12:08
Au sujet de la théologie grecque contemporaine – et aussi, en marge, au sujet des paroisses grecques a l'étranger, pour la grande satisfaction sans doute de Tchetnik - , voici un petit texte de Photis Kontoglou, grand iconographe, poète et écrivain grec, écrit bien avant 1965, année de son décès, quand les choses n'étaient pas encore arrivées au point où elles sont aujourd'hui. Ayant écrit cela il y a presque 50 ans, que dirait-il aujourd'hui? Je traduis du grec:

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14.Posté par justine le 08/10/2014 12:09
Au sujet des propos de Vladimir concernant la "théologie savante" et la "théologie populaire", voici un texte de Saint Nikolaj Velimirovic, Evêque d'Ohrid et de Zica, texte qui, soit dit en passant, ruine les efforts de ceux qui essaient ou ont essayé de faire passer ce grand hiérarque orthodoxe comme un partisan de l'œcuménisme:


15.Posté par Daniel le 09/10/2014 08:09
Message 13 et 14: Les texte de Justine ont encore été coupés. Que se passe-t-il? Ont-il un format particulier qui pose un souci technique?

16.Posté par Vladimir.G: « Le sens et l’importance du saint mystère de la confession et de la communion dans la théologie, la spiritualité et la mission orthodoxe contemporaines » le 09/10/2014 11:28
Un congrès international de théologie s’est tenu du 5 au 8 octobre 2014 au centre Dumitru Stăniloae à Bucarest, sur le thème « Le sens et l’importance du saint mystère de la confession et de la communion dans la théologie, la spiritualité et la mission orthodoxe contemporaines », organisé par le Patriarcat de Roumanie en collaboration avec la Faculté de théologie orthodoxe « Patriarche Justinien » de l’Université de Bucarest, avec le soutien du secrétariat d’État pour les cultes, dans le cadre des manifestations de l’année consacrée à l’eucharistie (confession et communion).

"Ce congrès, comme événement de collaboration académique et de communion spirituelle, constitue une occasion particulière pour les hiérarques, les prêtres et les professeurs, spécialistes de Roumanie et d’autres pays de donner un témoignage édifiant sur la signification de la sainte confession et de la sainte eucharistie dans la vie et la mission de l’Église dans le monde d’aujourd’hui," a dit le patriarche Daniel dans son discours d'ouverture.

La théologie roumaine se place ainsi sur un plan très concret et pratique, en établissant un lien entre étroit entre réflexion académique et pratique ecclésiale. Il serait intéressant de voir dans quelle mesure cette pensée est reliée à la pratique réelle, dans les paroisses roumaines et ailleurs, et comment elle la Tradition patristique aux défis actuels.

17.Posté par justine le 15/10/2014 14:38
Il se révèle qu'avec son résumé sur un colloque ayant eu lieu il y a 4 ans, Vladimir a bien eu l'intention de nous administrer une fois de plus une leçon d'œcuménisme, cette fois-ci en apprêt théologique. Car en consultant le texte original de Michel Stavrou dans les "Nouvelles de St Serge" de 2011 (http://www.saint-serge.net/publications/nouvelles_2011.pdf),
on constate quelques détails que Vladimir ne mentionne pas, notamment que ce colloque à Saint Serge en 2010 avait été organisé par la mal famée "Académie d'Etudes théologiques" de Volos (Grèce). On sait, du moins en Grèce, que cette Académie constitue un des instruments principaux du Phanar pour créer une "théologie" spécifique, destinée à soutenir l'œcuménisme et diffuser cette panhérésie non seulement dans les écoles théologiques, mais encore dans l'enseignement public, avec l'aide du non moins mal famé "Institut Pédagogique" grec, lequel s'est chargé de remplacer, dans les écoles publiques grecques, l'enseignement religieux orthodoxe par des leçons de religionologie. Cet Institut était bien sûr représenté lui aussi à ce colloque. Il est caractéristique que Michel Stavrou dans son compte rendu appelle le directeur de l'Académie de Volos, Panagiotis Kalaitzidis, "la cheville ouvrière du colloque", ce qui dit tout sur le caractère de cet événement à St Serge. Mais on ne doit pas s'en étonner, puisque St Serge relève du Phanar.

En lisant le compte-rendu original, on voit que le colloque réunissait bon nombre des champions de la "postpatristique", discipline dans laquelle s'est spécialisée l'Académie de Volos, et que tout au contraire de ce "retour aux Pères" que hypocritement on affiche, il s'agit en fait de l'effort de "dessaler" les Saints Peres, remplaçant le sel de l'Esprit par la fadeur de l'intellectualisme sécularisant et finalement les Peres eux-mêmes par ces "prétendants à la succession", comme le professeur Dimitrios Tselenghidis les appelle, définissant par ailleurs leurs enseignements non seulement comme "patromachie" (lutte contre les Pères), mais comme "théomachie" (lutte contre Dieu). Voir son exposé dans les actes du colloque "Théologie patristique et hérésie postpatristique": http://katanixis.blogspot.gr/2013/05/blog-post_7571.html (en anglais)

18.Posté par Vladimir.G: Plus d''''informations sur la théologie néo-hellénique le 16/10/2014 15:24
Le mot "œcuménisme" n'apparait ni dans le texte du pr. Stavrou ni dans mon résumé. Quand à "l'Académie d'Etudes théologiques", voici ce qu'en écrit la revue "Istina".

Citation:
" Cette académie, bien insérée dans la vie ecclésiale grecque par l’intermédiaire de la métropolie de Démétrias, s’est affirmée ces dernières années, sous l’impulsion de son directeur, le Dr Pantelis Kalaïtzidis, comme l’un des principaux lieux de rencontre et de débat de la théologie orthodoxe au niveau international. Soucieuse d’un dialogue avec la pensée contemporaine dans un esprit interdisciplinaire, désireuse de relever les défis lancés par la modernité, ouverte à la théologie orthodoxe « émigrée », l’Académie de Volos organise des colloques internationaux, des tables rondes, des conférences et des sessions sur des questions d’actualité. Ces dernières années, ces rencontres ont porté sur des thèmes aussi remarquables que « Église et eschatologie », « Le christianisme orthodoxe et la modernité », « L’islam et le fondamentalisme. Le christianisme orthodoxe et la mondialisation », « Genres et religion. La place des femmes dans l’Église », « La participation des laïcs à la vie ecclésiale », « L’Eucharistie, l’Église et le monde », etc. L’Académie d’études théologique de Volos collabore avec de nombreuses institutions scientifiques, telles que l’Institut théologique de Boston, l’Institut français d’Athènes, ou encore le Département de théologie orthodoxe de l’Université de Munich… En mai 2010, à l’initiative du Centre d’études Istina, l’Académie a coorganisé à Paris avec notre Centre, en collaboration avec l’Institut Saint-Serge, le site Orthodoxie.com et la revue Contacts, un colloque international sur « Le renouveau de la théologie grecque contemporaine. Des années 1960 à nos jours ». Les 7-10 mai 2009, l’Académie d’études théologiques de Volos a tenu un colloque sur le thème « Église et culture »..."
Fin de citation:

J'imagine qu'il y a là de quoi justifier la qualification de Justine...

Mais les lecteurs qui restent intéressés par les textes "les plus représentatifs de la théologie grecque contemporaine" peuvent trouver dans ce numéro de "Istina" (malheuresement non disponible sur le Web) la publication partielle des actes d’un colloque organisé du 7 au 10 mai 2009 par l’Académie d’études théologiques de Volos (Grèce) sur le thème «Église et culture ». "Ce thème, un des aspects de la question plus générale du rapport de l’Église au monde, est particulièrement sensible aujourd’hui pour l’Église orthodoxe, comme d’ailleurs pour toutes les Églises". La problématique du colloque, sa dimension œcuménique et la qualité des interventions méritent qu'on s'y intéresse et ces textes donnent au public francophone la rare possibilité de faire connaissance avec la théologie grecque contemporaine sur une question importante de l’Orthodoxie contemporaine… Mais nous restons clairement du côté de la "théologie savante" et là l'orientation vers l'œcuménisme est clairement affichée!

* http://istina.eu/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=156&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=82

19.Posté par Justine le 16/10/2014 18:02
Il est épatant ce spot publicitaire d'Istina sur l'Académie de Volos! Les Grecs se taperaient les genoux de rire en le lisant.

20.Posté par Justine le 16/10/2014 18:14
"Le mot 'oecumenisme' ne parait ni dans le texte du pr. Stavrou ni dans mon résumé": Ce n'est pas étonnant, puisque vous faites attention de l'éviter. Nonobstant, le contenu du mot y est aussi présent que l'eau dans le vin.

21.Posté par Vladimir.G: informations de première main sur la recherche d''''une théologie néo-patristique le 16/10/2014 22:14
Bien cher Justine,

Contrairement aux "Zélotes", l'œcuménisme ne semble pas être la première préoccupation des théologiens "savants". Quand ils n'en parlent pas - je ne peux en rendre compte. Par contre, dès que le thème est mentionné, je ne manque pas de le citer aussi, comme dans mon commentaire 18... Je ne vois donc rien dans le résumé du pr. Stavrou qui se rapproche même de loin de ce thème. Pourriez-vous expliciter votre méthode pour le découvrir?

Par contre, pour ceux de nos lecteurs qui souhaitent avoir des informations de première main sur la recherche d'une théologie néo-patristique par les théologiens grecques, je conseille la lecture de cet article "Du «Retour aux Pères» à la nécessité d’une théologie orthodoxe moderne" de Pantelis KALAÏTZIDIS (lien). Vous y trouverez certainement aussi matière à réflexion, bien chère Justine, mais je ne vous cacherai pas que cet article là est nettement favorable à l'œcuménisme et il le dit très clairement…

http://www.academia.edu/6183013/Du_Retour_aux_Peres_a_la_necessite_dune_theologie_orthodoxe_moderne

22.Posté par justine le 17/10/2014 20:25
Vos théologiens "savants" n'ont pas besoin de parler d'œcuménisme, ils l'incarnent, le pratiquent et l'enseignent, même quand ces 11 lettres n'apparaissent pas. Vous me demandez de vous indiquer la méthode qui permet de le découvrir?

Sommes-nous donc ici au jardin d'enfants ou entre adultes? C'est évidemment leur doctrine qui le révèle, leurs références, leurs prototypes, leurs écrits, tout le contexte dans lequel ils évoluent. L'article de Kalaitsidis dont vous donnez le lien confirme d'ailleurs que ce prétendu "renouveau" n'a absolument rien à voir avec un "retour aux Pères" et à la Tradition, mais constitue l'exact opposé et aboutit au protestantisme ou, comme Agouridis, chez les antichrists. Vous trouverez une réponse à ce prétendu "renouveau" dans les actes du Colloque du Pirée, de la bouche de théologiens fideles aux Saints Pères et à la Tradition, et ceci bien sûr non pas dans le langage du "politically correct", mais dans celui de l'antirrhétique des Saints Pères. N'est-ce pas le Christ Lui-même qui a appelé les Pharisiens des hypocrites, et St Jean le Précurseur qui a traité les hypocrites d'engeance de vipères? Car il faut appeler les choses par leur nom.

23.Posté par Vladimir.G: Le « Retour aux Pères » le 06/12/2014 18:20
Le « Retour aux Pères »

"Le XXe siècle a donc été une époque de renouveau pour la théologie orthodoxe qui, du fait de l’influence de la Diaspora orthodoxe et du dialogue œcuménique, s’est aventurée pour la première fois depuis plusieurs siècles au-delà de ses bastions traditionnels et a entamé une discussion avec d’autres traditions chrétiennes," écrit Pantelis Kalaïtzidis, théologien et directeur de l’Académie d’études théologiques de Volos, dans l'article cité précédemment.

Je reviens à cet intéressant débat qui tranche avec la majorité des fils de PO par son contenu clairement théologique. La relance des études patristiques après le courant "néo-patristique" de "l'École de Paris", le "Retour aux Pères" de la théologie grecque, les multiples études patristiques qui continuent à se développer (voir en particulier L’Association Internationale d’Études Patristiques (A.I.E.P.), fondée en 1965 pour "la promotion des études sur l'Antiquité chrétienne, surtout celles sur les Pères de l'Église, en prenant en compte tous les travaux entrepris dans différents pays"; http://www.aiep-iaps.org/fr,) montrent à l'évidence la modernité de la pensée des Pères qui a toujours vivifié l'Orthodoxie. Mais il faut bien évidement rechercher le sens profond de cette pensée pour le confronter aux défis actuels et non s'accrocher au pied de la lettre de leurs écrits comme le fond les représentants du courant "zélote". Cette approche-là est sclérosante; elle revient à nier l'évolution de la société et à refuser de voir que la pensée des Pères continue à être pertinente et vivifiante dans le monde actuel.

24.Posté par Tchetnik le 07/12/2014 11:11
L'"évolution" de la société n'est pas nécessairement juste ni légitime. On peut évoluer à l'envers. L'avortement en est un des plus brillants exemples avec le retour aux sacrifices humains de Carthage.

En revanche, l'analyse des Pères, qui contiennent des choses éternelles, immuables, vu que la condition humaine dans ses aspirations et ses composantes profondes, ne change pas, peut effectivement être adapté à de nouveaux modes de vie, de nouveaux publics, de nouveaux registres de langue, comme Saint Nicolas Velimirovic l'avait bien compris et appliqué.

25.Posté par Daniel le 07/12/2014 19:14
@ Vladimir (23)

Je cite : "Cette approche-là est sclérosante; elle revient à nier l'évolution de la société et à refuser de voir que la pensée des Pères continue à être pertinente et vivifiante dans le monde actuel."

L'approche qui constitue à suivre l'évolution de la société consite en fait à suivre toutes les modes et tendances du moment, qui sont par définition tempraires, fugaces, fragiles... En revanche, les Pères donnent des repèdes pour guérir l'homme de ses passions, de ses péchés etc. Or cet homme en question demeure le même depuis 2000 ans globalement. Ce qui fait que ces remèdes n'ont pas particulièrement à changer mais à demeurer et à être pratiqué : prière, jêune etc.

Saint Basile le Grand et Saint Nicodèle l'Agiorithe sont 2 pères vivant à plus de 1200 ans d'écarts : ils disent globalement la mâme chose et pourtant Dieu sait que la société à changer pendant ces 1200 ans. On n'a pas attendu le 20e siècle pour changer de société.


"Mais il faut bien évidement rechercher le sens profond de cette pensée pour le confronter aux défis actuels et non s'accrocher au pied de la lettre de leurs écrits comme le fond les représentants du courant "zélote". "

Cela combine à la fois affirmation gratuite et accusation gratuite. En quoi, les néo-patristiques interprètent-ils correctement les Pères? En quoi les "zélotes" le font-ils de façon incorrecte? Mystères, et vous ne donnez pas d'exemple.

26.Posté par justine le 07/12/2014 22:05
Précisément, comme dit Daniel - Vladimir ne donne pas d'exemples, et c'est là le fléau principal de toutes ses attaques contre ce qu'il appelle les "zélotes", lesquels non plus il ne définit jamais. Qui sont-ils? Donnez-nous des noms! Quelle est, concrètement, cette "approche sclérosante"? En quoi consiste-t-elle? Il est facile de planer dans les généralisations, cela n'engage à rien. Ainsi on peut créer chez les lecteurs les impressions qu'on veut créer. Mais ici, il ne s'agit pas de créer des impressions, mais de dire la vérité. Donc, que Vladimir veuille bien étayer ses affirmations par des exemples concrets.

27.Posté par Vladimir.G: "la science conduit au savoir ; l''''opinion conduit à l''''ignorance." le 09/12/2014 19:19
- " L'EVOLUTION" DE LA SOCIETE N'EST PAS NECESSAIREMENT JUSTE NI LEGITIME." C'est une opinion et, comme disait Hippocrate, "la science conduit au savoir ; l'opinion conduit à l'ignorance." (in "La loi, IV"; IVe s. av. J.C.) Le fait est que la société évolue et les nouvelles études patristiques montrent que la pensée des Pères s'applique car, comme vous dites bien chère Tchetnik, elle contient "des choses éternelles, immuables".

- QUI SONT LES "ZÉLOTES"? Sans revenir au sens historique du courant juif issu du pharisianisme au 1er siècle, le sens chrétien est « admirateur zélé »; par exemple Simon le Zélote est un apôtre de Jésus-Christ… Chez les théologiens qui utilisent ce terme actuellement il entend un "zèle" excessif. Ainsi le métropolite Jean de Pergame écrit à propos des hiérarques qui soutiennent la «Confession de foi contre l’œcuménisme» de 2009: "Obéirons-nous aux décisions conciliaires, comme nous le faisons, étant mis en place pour cela, ou bien aux “zélotes” de l’orthodoxie ?" (http://orthodoxologie.blogspot.fr/2009/10/orthodoxiecomimportants-remous-au-sein.html). Sur http://rennes.catholique.fr/Les-orthodoxes-et-l-oecumenisme.html on trouve toute une étude sur les différents types de "zélotes" de l’orthodoxie. J'espère que cela permettra à nos biens chers Justine et Daniel de mieux comprendre de qui nous parlons.

Comme exemple de position "zélote", outre la "Confession" ci-dessus, je citerais le métropolite du Pirée Séraphin qui fulmine contre " these particular circles who preach the transcendence of Patristic theology or the re-formulation of it for the sake of some supposed harmonization with the modern world, oppose participation in the enduring unity of ecclesiastical experience, and do so in an exceptionally skillful manner which is entirely devoid of content. (cf. http://fr.scribd.com/doc/141359177/English-1.)

NB: j'essaye de ne pas porter de jugement de valeur sur les thèses en présence. Je constate que les tenants du "Retour aux pères" développent des thèses qui ont un intérêt certain et ne passent pas leur temps à attaquer leurs adversaires. Pour les tenants d'une approche plus traditionnelle, par contre, il apparait que l'essentiel des publications consiste en imprécations contre ces "modernistes" dans le style du texte cité. La majeure partie des actes du colloque de 2012 cité par notre bien chère Justine au No 17 est de la même eau (l'allocution du métropolite Séraphin en donne bien le ton!)

28.Posté par Tchetnik le 09/12/2014 21:56

"" C'est une opinion et, comme disait Hippocrate, "la science conduit au savoir ; l'opinion conduit à l'ignorance." ""

-C'est surtout en l'occurrence une réalité.

Réalité qui fait que prendre l'"évolution" de la société comme unique gouvernail de conduite pour un Chrétien mène irrémédiablement au reniement.

C'st la grosse différence entre comprendre les évolutions de la société et savoir adapter la forme du message des Pères aux nouvelles situations politiques, publics dans de nouveaux registres et "accepter" ces évolutions" comme supérieures aux idéaux de vertu prônés par les Pères (qui ne faisaient que mettre en valeur la Vérité Évangélique) et ainsi les trahir.

Saint Nicolas d'Ohrid avait très bien compris que le premier ne conduisait pas nécessairement au second, mais qu'il fallait prendre garde à ne pas confondre le fond avec la forme. Il n'avait rien inventé de neuf par rapport aux Pères d l'Antiquité tardive et ne remettait certainement pas en cause leurs enseignements et exigences, lesquels s'appliquent à notre condition humaine comme à celle d'il y a un millénaire, avec, bien entendu, l'intelligence des situations, le discernement bienveillant que cela nécessite.

Mais ériger le "progrès", l'"évolution" en idéal absolu et indépassable (ce qui est aussi une opinion menant donc à l'ignorance) mène à la complaisance et la complaisance à la trahison. Simple, logique et imparable.

29.Posté par Daniel le 10/12/2014 08:17
@ Wladimir

"Obéirons-nous aux décisions conciliaires, comme nous le faisons, étant mis en place pour cela, ou bien aux “zélotes” de l’orthodoxie ?"

Donc, vous soutenez Ferrare Florence... On obéit à la vérité, une décision conciliaire qui ne suit pas la vérité n'a pas à être obéie et est nulle.

30.Posté par justine le 10/12/2014 10:05
A Vladimir, post 27. Merci pour les précisions sur vos sources au sujet de ce vous appelez les "zélotes". En premier lieu donc, c'est le métropolite Jean Zizioulas, puis Antoine Arjakovski, un "orthodoxe laïc" engagé dans une institution catholique à Lviv en Ukraine occidentale, auquel renvoie votre lien principal (je me souviens avoir lu sur PO il y a quelque temps déjà des commentaires pas trop flatteurs au sujet de ce monsieur). Son article, pour nous limiter à notre sujet présent, inclut sous le vocable de "zélotes" la Sainte Communauté du Mont Athos et les signataires de la Confession de Foi contre l'œcuménisme. (A noter que ces deux groupes se recoupent, puisque une grande partie du Mont Athos a signe cette Confession, laquelle a recueilli, soit dit en passant, jusqu'en mai 2012 plus de 24 000 signatures dans l'ensemble du monde orthodoxe.). Votre second lien mène à une présentation de ladite Confession et un sous-lien vers le texte original. Votre 3e lien mène au texte anglais des 300 pages des actes de la Réunion théologique sur le thème "Théologie patristique et hérésie post-patristique", tenue au Pirée en février 2012, dont vous citez juste une phrase du métropolite du Pirée Séraphin.

Malheureusement il semble que vous n'avez étudié ni ces actes, ni cette Confession, ni le texte des diverses protestations de la Sainte Communauté athonite auprès du Phanar contre l'œcuménisme, car si vous les aviez étudiés, c'est a dire si vous aviez accordé l'attention requise à la substance de ces documents, aux arguments, à leur base scripturale, patristique et liturgique, vous auriez constate qu'il ne s'agit ici aucunement d'un "zèle excessif", mais de la très légitime opposition à une évolution anti-canonique et anti-patristique au sein de l'Eglise (orthodoxe, s'entend). Surtout, vous auriez constaté que cette opposition a déjà été formulée au cours du siècle passé par quatre grand Saints de l'Eglise, à savoir les saints Hiérarques Nectaire, Hilarion Troitzky et Nikolaj d'Ohrid ainsi que Saint Justin de Celje, et de meme par tous les hommes de Dieu que le 20e siècle a révélés et qui, déjà glorifiés par Dieu, seront tôt ou tard canonisés par l'Eglise, comme p. ex. l'Ancien Paissios du Mont Athos, l'Ancien Gabriel de Samtavro, les Anciens Arsenie Papacioc et Cleopa Ilie de Roumanie etc. Est-ce que vous êtes prêt à accuser toutes ces personnes de "zèle excessif"? Que dire alors des Saint Martyrs de tous les âges qui par leur "zèle excessif" ont donné leur vie pour la Foi orthodoxe et Sa Source, notre Seigneur Jésus Christ?

Vraiment, on peut dire que cette campagne diffamatoire des œcuménistes contre les soi-disants "zélotes" se situe entièrement en-dehors de l'Orthodoxie, en-dehors de l'Eglise du Christ.

31.Posté par Tchetnik le 10/12/2014 11:33

Aucune décision conciliaire ne justifie l'œcuménisme relativiste et niveleur par le bas, du reste.

32.Posté par Daniel le 10/12/2014 12:33
Excusez-moi mais j'ai bien ri en lisant la présentation des zélotes par Antoine Arjakovsky, certainement pas la personne la plus neutre et objective sur la question, étant lui-même un zélote de l'oecuménisme.

http://rennes.catholique.fr/Les-orthodoxes-et-l-oecumenisme.html

33.Posté par Vladimir.G: position peut-être "exagérée" le 10/12/2014 23:34
Bien chers frères et sœur,

"Lui c'est lui et moi c'est moi"(29): j'ai cité un lettre du métropolite Jean... Cela dit, le Concile constitue bien l'instance suprême des Orthodoxes pour autant qu'il représente le Peuple de Dieu.

J'apprécie beaucoup la remarque de Daniel (32) et je partage son opinion sur le professeur Arjankovsky, surtout quand celui-ci chante les louange de l'uniatisme. Mais son explication exhaustive a le mérite d'expliciter clairement et dans tous les détails ce que l'on entend par "zélotes de l’orthodoxie"… Il faut d'ailleurs préciser que ce terme n'est utilisé que par ceux qui ne sont pas d'accord avec ces thèses, que ce soit le métropolite Jean, le professeur Arjakovsky, JL. Palierne ("Mais où donc se cache l'Église orthodoxe?: La trop longue errance des Français", 2002, p. 107), le patriarche Bartholomée ("c’est un fait connu que depuis longtemps existent et sont cultivées, particulièrement dans le cadre de l’Église d’Hellade, des tendances zélatrices," in lettre à S .B. Hiéronymos, archevêque d’Athènes et primat de toute la Grèce du 2 octobre 2009) et bien d'autres. Je n'ai jamais vu aucun théologien de cette ligne revendiquer l'appellation "zélote" et il est donc impropre de parler de "soi-disant zélotes".

Chacun peut apprécier ces thèses à sa façon et le paragraphe du métropolite du Pirée que je cite en est une parfaite illustration. Tous les autres textes du colloque du Pirée sont de la même eau, tout comme la "Confession", comme le confirme à sa façon notre bien chère Justine.

Le métropolite du Pirée était allé plus loin avec des «anathèmes» prononcés au cours de la Liturgie du Dimanche de l’Orthodoxie 2012 (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-oecumenisme-divise-l-Orthodoxie_a2353.html). Le Saint Synode de l'Eglise de Grèce avait alors défini une position relativement claire et précise sur la question du dialogue œcuménique:
- Le texte "confirme la résolution de l'Eglise de Grèce de rester fidèle à un dialogue sobre et à la réconciliation" …et "la plupart des Métropolites admettent que la position du Métropolite du Pirée était peut-être "exagérée"", c'est-à-dire condamnent, ou tout au moins n'approuvent pas, ces nouveaux anathèmes contre "le pape, les fondateurs du protestantisme et les œcuménistes".
- Il demande au patriarche Bartholomé et, je pense, plus généralement aux partisans du dialogue de "veiller à ne pas scandaliser…: ils "…ne doivent pas exagérer à ce point" dit le texte en se référant à un clerc catholique en vêtements sacerdotaux "faisant des allées et venues au Sanctuaire".

Le Concile épiscopal de l'Eglise russe de 2000 avait de son côté pris position avec une grande clarté: "L'Église condamne ceux qui, utilisant des informations non fiables, défigurent de parti pris la tâche qu'assume l'Église orthodoxe de porter témoignage face au monde hétérodoxe et calomnient sciemment la Hiérarchie de l'Église, l'accusant de "trahison de l'Orthodoxie". Envers de telles personnes qui sèment les graines du scandale parmi les simples fidèles, il convient de prendre des sanctions canoniques. Il faut à cet égard se laisser guider par les décisions de la Rencontre panorthodoxe de Salonique (1998): "Les délégués ont condamné unanimement les groupes de schismatiques et également certains groupes d'extrémistes à l'intérieur des Églises locales orthodoxes, qui exploitent le thème de l'œcuménisme pour critiquer la direction ecclésiastique et saper son autorité, cherchant par là à soulever des dissensions et des schismes dans l'Église. À l'appui de leur critique injuste ils recourent à des matériaux mensongers et à la désinformation." (In "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie", par. 7.3)

Il semble donc bien que la position des Eglises soit quasi unanime pour ce qui concerne la hiérarchie. Par contre, comme je l'ai écrit à plusieurs reprises, cette position est loin de faire l'unanimité à la base et demande donc encore un grand effort de pédagogie pour être "reçue" par le Peuple de Dieu. C'est là que votre comparaison avec Ferrare Florence, Bien cher Daniel, se justifie assez bien.

34.Posté par Daniel le 11/12/2014 13:15
S'il faut respecter les décisions des conciles comme le suggère Vladimir, commençons par arrêter de prier avec les hérétiques et par déposer ceux qui le font... Ca aussi, ce sont des décisions conciliaires.

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