Voici le texte intégral, signé par le métropolite Hilarion, de la récente Déclaration du Synode des évêques de l’Eglise russe hors frontières. Nous publions également un lien vers la lettre que le Synode adresse personnellement au père Georges Mitrofanov..

Une polémique dont on peut dire qu’elle est violente fait rage sur de nombreux sites orthodoxes à propos du livre du père Mitrofanov. Il s’agit d’un recueil regroupant les homélies et les articles du père Georges qui est historien de formation et qui jusqu’à récemment a fait partie de la Commission des canonisations auprès du Synode. Nous nous sommes déjà référés à cet ouvrage majeur en postant l’article d’André Zoubov.

A ceux, nous l’espérons nombreux, qui souhaiteraient approfondir le sujet nous conseillons de se rendre sur les sites : Bogoslov.ru, Interfax-religion://www.interfax-religion.ru/?act=news&div=31992">Radonezh, etc. Les conclusions qui seront tirées par les parties seront d’après nous importante pour les orientations futures de la pensée historique ecclésiale et le société dans son ensemble.

« Parlons d’orthodoxie » postera vos commentaires qui seront, nous l’espérons, nombreux.

Le Synode des évêques de l’Eglise russe hors frontières à propos du livre de l’archiprêtre Georges Mitrofanov « La tragédie de la Russie. Les sujets interdits de l’histoire du XX siècle »

Lors de ses réunions de septembre le synode des éveques de l’EORHF a eu connaissance de la polémique suscitée par le livre de l’archiprêtre Geroges Mitrofanov « La tragédie de la Russie. Les sujets interdits de l’histoire du XX siècle ». Il s’agit d’un recueil qui réunit des articles et des homélies relevant de la période 1990-2000.*

Nous avons été affligés par la manifeste âpreté du débat, par l’état d’esprit fébrile et offensif propre à certains des adversaires de cet ouvrage. Puisque les écrits du père Georges repris dans le recueil portent sur une période de vingt ans nous nous limiterons à un seul des nombreux sujets traités dans le recueil. Il s’agit de l’évaluation historiosophique et strictement historique de la personnalité et de l’action du général A.A. Vlassov. Ce sont précisément les pages portant sur ce thème qui ont induit des divergences douloureuses dans les milieux orthodoxes en Russie comme dans la diaspora.

La tragédie vécue par ceux qu’il est convenu de nommer « les vlassoviens », c’est à dire les participants du mouvement qui était aux sources de l’Armée de Libération Russe (« ROA ») est terrible, le moins que l’on puisse en dire. Quoi qu’il en soit il convient d’aborder cette tragédie avec toute l’impartialité et l’objectivités dont nous sommes capables.

Sans ces qualités l’histoire s’abaisse au niveau du journalisme politique. Nous sommes persuadés qu’il faut éviter toute interprétation manichéenne des évènements de tout ce qui s’est passé en Russie, et avec les Russie, pendant le terrible XX siècle afin de mieux comprendre cette époque. Ces évènements ont été complexes, contradictoires et denses que toute tentative de les définir en deux mots, de les classer dans une seule et unique catégorie resterait stérile. Se limiter à dire que l’action général Vlassov relevait de la pure et simple trahison serait une superficielle simplification. Nous accordons notre soutien au père Georges Mitrofanov qui aborde ces évènements, et bien d’autres, conscient de leur extrême complexité.

Les Russes résidant hors du pays, dont nombreux sont des anciens de la « ROA » estiment que A.A. Vlassov a été un symbole de la résistance au bolchevisme athée, ceci au nom de la renaissance de la Russie telle qu’elle était dans l’histoire. Etait-il possible dans les conditions de l’époque d’adopter un autre comportement ? Nous sommes dans l’espoir que les historiens russes aborderont à l’avenir ces situations avec plus d’impartialité que de nos jours.

A la question « Est-ce que le général Vlassov et ses compagnons d’armes étaient des traîtres à la Russie ? » nous répondons « Non, certainement pas ». Tout ce qu’ils avaient entrepris, c’était pour la Patrie, dans l’espoir que la défaite du bolchevisme permettrait de faire renaître une puissante Russie nationale. L’Allemagne était perçue par les « vlassoviens » exclusivement comme un allié dans le combat contre le bolchevisme. Ils étaient cependant prêts à opposer la forces des armes à toute tentative de colonisation ou de démembrement de notre pays. Pour reprendre une image du défunt philosophe russe Alexandre Zinoviev le général Vlassov et les siens avaient pour cible communisme tout en faisant de leur mieux pour ne pas atteindre la Russie. Cet état d’esprit, ces approches n’étaient passés sous silence dans les milieux « vlassoviens ». Aussi, les ennemis de la Russie, cela en Allemagne comme dans d’autres pays, faisaient leur possible pour ne pas laisser se constituer une « ROA » en ordre de combat et, d’autant plus, un Gouvernement national russe.
Une étude approfondie du mouvement « vlassovien » et de l’action de son fondateur débouchera, nous en sommes convaincus, sur la reconnaissance du bien fondé de notre analyse. Il suffit de se fonder sur des faits établis, sur les récits des témoins. La majorité d’entre eux ont, hélas, connu le lot qui nous est commun.

Mais dans l’attente de cette approche scientifique et objective il ne nous faut pas méchamment vilipender un frère. Même si nous trouvons dans ce qu’il dit prétexte à désaccord, voire à indignation. Supportez vous les uns les autres vous accomplirez ainsi la loi du Christ.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 11 Septembre 2009 à 13:52 | 0 commentaire | Permalien



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