Le site du diocèse de Chersonèse publie le commentaire du père Vsévolod Tchapline, vice-président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, sur les propos du pape Benoît XVI au sujet des moyens de lutte contre le SIDA:

"Il est faux de considérer les préservatifs comme un moyen d'enrayer la propagation du SIDA", a déclaré le 20 mars l'archiprêtre Vsévolod Tchapline, vice-président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, commentant la polémique suscitée par les propos du pape de Rome en voyage en Afrique. Selon le père Tchapline, ce ne sont pas les moyens extérieurs de contraception qui peuvent diminuer la propagation du SIDA, mais une éducation juste et un mode de vie raisonnable.

"Si une personne mène une vie peccamineuse, débauchée, se drogue, n'a pas de sens ni de modération dans son existence, elle périra de toute façon d'une maladie ou d'une autre. Aucun préservatif et aucun médicament ne pourront l'en sauver". Selon le père Tchapline, "la propagation du SIDA ne peut être arrêtée que par une éducation éthique de la population concernée et non par le recours aux préservatifs".

Rédigé par l'équipe de rédaction le 20 Mars 2009 à 11:35 | 6 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Thierry Jolif le 20/03/2009 14:46
Certes, certes... mais ce sont des vœux pieux ! L'éducation éthique ne prendra pas si l'on ostracise et condamne les pécheurs par avance ! Peut-on s'adresser à tous ceux qui sont en dehors de l'Église de la même façon qu'aux chrétiens convaincus ? Ce ne sont pas les grandes déclarations médiatisées, qui ne peuvent plus échapper à l'esprit polémique et violent du monde, qui feront avancer les choses ou travailler les cœurs ou les consciences... c'est la main tendue, l'accueil de l'étranger, 'du plus petit', sur le terrain du quotidien qui le peut ...
Ce n'est qu'un faible et petit avis personnel ! Et, je reconnais, bien volontiers, que, néanmoins, l'Église se doit de toujours rappeler une vérité 'maximaliste', ensuite il faudrait déjà pouvoir accueillir cette parole et la méditer, sans les interférences médiatiques.

2.Posté par Hellénophile le 21/03/2009 15:42
Cette information a été reprise dès hier soir par le bulletin du Zenit, agence de presse catholique, dans la version française. Il y est ajouté au communiqué du diocèse de Chersonèse:

L'agence russe Interfax précise que l'archiprêtre Tchapline est intervenu lors d'une table ronde, à Moscou, ce vendredi. Selon Interfax, l'archiprêtre a souligné que certaines organisations tentent actuellement de préserver à la fois l'idéal de la liberté sexuelle et la lutte contre le SIDA, mais selon lui, il est impossible de concilier ces deux choses.

3.Posté par Marie Genko le 23/03/2009 08:54
Merci pour le commentaire de Thierry Jolif, il donne à réfléchir.
Ce sont les individus qui font la société.
C'est donc à chacun d'entre nous de veiller à tendre la main à nos proches, à les comprendre et à nous efforcer de leur communiquer la certitude de la Résurrection du Christ.
Car c'est la Foi en la Résurrection qui sauvera tous ceux qui souffrent dans notre vallée de larmes.
Au-delà de la maladie sur terre, nous devons prier et agir afin qu'ils puissent entrevoir l'éternité dans le Ciel.

4.Posté par Thierry Jolif le 23/03/2009 12:50
Merci Madame Genko;
Pour le coup c'est votre message qui donne à réfléchir ! Vous avez mille fois raison ! Et c'est bien ce qui est le plus difficile, le plus dur, le plus douloureux ... retrancher de nous l'égoïsme qui peut se parer du masque de la vertu, retirer le masque, lourd et, à la fois, bien commode, et de l'égoïsme et de la vertu feinte, pour révéler la personne authentique ...

5.Posté par Genovieva le 24/03/2009 17:46
A propos de la main tendue et du travail sur le terrain, il est intéressant de découvrir ce que la pape a réellement dit (et non les citations inexactes et coupées de leur contexte qu'on trouve dans la presse française) :

Question - Sainteté, parmi les nombreux maux qui affligent l'Afrique, il y a également en particulier celui de la diffusion du sida. La position de l'Église catholique sur la façon de lutter contre celui-ci est souvent considérée comme n'étant pas réaliste et efficace. Affronterez-vous ce thème au cours du voyage ?

Benoît XVI - Je dirais le contraire : je pense que la réalité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est précisément l'Église catholique, avec ses mouvements, avec ses différentes réalités. Je pense à la Communauté de Sant'Egidio qui accomplit tant, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, aux Camilliens, à toutes les religieuses qui sont à la disposition des malades... Je dirais qu'on ne peut pas surmonter ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. Si on n'y met pas l'âme, si on n'aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d'augmenter le problème. La solution ne peut se trouver que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c'est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui apporte avec soi une nouvelle manière de se comporter l'un avec l'autre, et le deuxième, une véritable amitié également et surtout pour les personnes qui souffrent, la disponibilité, même au prix de sacrifices, de renoncements personnels, à être proches de ceux qui souffrent. '

source :
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2009/03/18/sida-afrique-ce-que-benoit-xvi-a-reellement-dit.html#more

6.Posté par Thierry Jolif le 24/03/2009 18:28
J'avais bien lu ce qu'avait dit Benoit XVI et, évidemment, cela est très différent de exagérations de tous les bords ... Néanmoins le problème reste entier ! L'Église doit s'adresser au monde, mais le monde est-il prêt à recevoir cette parole ? Les réactions et interprétations viennent du monde, de CE monde ! A l'heure actuelle, la cristallisation autour de ces problèmes est telle qu'il devient impossible de s'adresser à ce monde à leur sujet. Quand bien même donneriez-vous ce texte précis à ceux qui s'élèvent contre les propos tronqués ou exagérés que ça ne changerait rien à leurs positions ! Il en fut de même a Ratisbonne ... Non ?

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