Le patriarche de Géorgie Ilia II remercie le patriarche Cyrille pour avoir reconnu que l’Abkhazie appartient au territoire canonique de l’Eglise de Géorgie
Le patriarche de Géorgie Ilia II remercie le patriarche Cyrille pour avoir reconnu que l’Abkhazie appartient au territoire canonique de l’Eglise de Géorgie

S’adressant au patriarche Cyrille lors des solennités de son 70 anniversaire le patriarche de Géorgie Ilia II a dit : " Pendant onze ans j’ai été évêque et métropolite du diocèse de Soukhoumi et d’Abkhazie. Jamais ce diocèse n’a connu de conflit interne, abkhazes et ossètes vivaient dans la paix. Nous apprécions hautement l’attitude de l’Eglise orthodoxe russe qui à maintes reprises a déclaré qu’elle reconnait la juridiction de l’Eglise orthodoxe de Géorgie dans ces régions.

La normalisation des relations entre la Russie et la Géorgie est d’une très grande importance pour les deux pays. La Géorgie se doit d’être partie prenante de la coopération Est-Ouest. Des relations hostiles entre nos deux pays seraient très dangereuses et risqueraient de déclencher un conflit à l’échelle mondiale".
Lien et PO

Le patriarche de Géorgie Ilia II remercie le patriarche Cyrille pour avoir reconnu que l’Abkhazie appartient au territoire canonique de l’Eglise de Géorgie

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Novembre 2016 à 12:54 | 2 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir.G: RIEN NE VA PLUS DANS L'ÉGLISE ABKHAZE le 21/11/2016 22:49
Nous avons déjà eu l'occasion de parler de la situation ecclésiale en Abkhazie (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/La-situation-en-Abkhazie-et-Ossetie-du-sud-pose-une-question-ecclesiale_a476.html et http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/La-situation-canonique-en-Abkhazie-et-en-Ossetie-du-Sud_a906.html). Rappelons l'essentiel:

EN TRES BREF rappelons que les relations entre Géorgiens et Abkhazes sont une longue suite de querelles et de réconciliations: après la conquête par le roi géorgien Vaghtang (Ve siécle), l'Abkhazie fut plus ou moins autonome sous des princes géorgiens malgré la conquête du littoral par les Turcs au XVe. Elle rejoignit l'empire russe en même temps que la Géorgie à la fin du XIXe (prés de la moitié des Abkhazes, convertis à l'Islam, émigrèrent alors en Turquie avec les Tcherkesses et les Tchétchènes) et, après les soubresauts révolutionnaires, fut intégrée à la République Socialiste de Géorgie en 1921. A la dislocation de l'URSS, l'Abkhazie refusa d'être intégrée à la Géorgie et, après une guerre sanglante en 1992-93 (plus de 15 000 morts, 250 000 réfugiés en Géorgie, soit prés de la population qui était alors à majorité géorgienne) l'Abkhazie proclama son indépendance (1994) qui n'a d'abord été reconnue que par la Russie, après la guerre russo-géorgienne de 2008, et maintenant par 5 autres pays dont le Venezuela (mais aucun autre pays de l'ex-URSS).

La population actuelle de l'Abkhazie (1) s'élève à 240 000 personnes (525 000 en 1989) dont 51% d'Abkhazes (18% en 1989), 19% de Géorgiens (46% en 1989) 17% d'Arméniens (15% en 1989), 9% de Russes (14% en 1989) etc. 60 % des citoyens d'Abkhazie se déclarent chrétiens, 16 % musulmans sunnites, 8 % sont indécis et 16 % indifférents ou athées.(2)

LA SITUATION ECCLESIALE N'EST PAS SIMPLE (3). Le christianisme en Abkhazie date au moins du IVe siècle puisque ses évêques, qui dépendaient du Saint trône de Constantinople, participèrent aux premiers conciles. Au VIIIe siècle l'éparchie passa sous l'autorité du Catholicos de Géorgie, puis de Moscou à la fin du XIXe comme diocèse de Soukhoumi. Elle resta dans cette situation même après la proclamation unilatérale de l'autocéphalie par l'Eglise de Géorgie (1917), par décision du saint Concile de l'Eglise russe de 1917-18, avant de revenir à l'Eglise de Géorgie quand son autocéphalie fut reconnue par Moscou (1943; comme le souligne le patriarche Elie dans l'article, il fut le titulaire du siège épiscopal de 1967 à son élection au patriarcat en 1977)(4). Cette situation perdura jusqu'à la guerre civile de 1992-93: l'évêque et la plus grande partie du clergé, Georgiens d'origine, quittèrent l'Abkhazie sans pouvoir revenir et les 4 clercs restant s'organisèrent pour faire vivre le diocèse avec le soutien pastoral de l'évêque de Maïkop du patriarcat de Moscou: le patriarche Alexis II avait béni cette situation provisoire. Le diocèse compte maintenant quinze paroisses, 2 monastères (4) et une douzaine de clercs formés et ordonnés en Russie; il est dirigé par un conseil épiscopal présidé par l'archiprêtre Visarion (5). L'Eglise russe a affirmé à plusieurs reprises qu'elle considère l'Abkhazie comme faisant partie du patriarcat de Géorgie: "Nous faisons le maximum d'efforts dans le cadre de notre dialogue bilatéral avec l'Église de Géorgie pour trouver une solution à la situation crée" a déclaré Mgr Hilarion de Volokolamsk sur ce sujet (ibidem).

UN SCHISME s'est déclaré le 15 mai 2011 quand une "assemblée populaire ecclésiastique" de 1500 personnes s'est réunie au fameux monastère du Nouvel Athos sous la direction de trois clercs, les prêtres Andreï Ampar (ancien supérieur du monastère) et Dorofeï Dbar et le diacre David Sarsanian, pour proclamer l'autocéphalie de la «Sainte Métropole d'Abkhazie» avec le père Dorofeï à sa tête (6). Les deux premiers ont été interdits par le patriarcat de Moscou, qui les avait ordonnés et détachés en Abkhazie, alors que le sort du diacre David dépend de l'Eglise de Géorgie. Début janvier, le père Dorofeï s'est rendu à Constantinople pour demander l'appuy et la reconnaissance du Patriarche Œcuménique mais l’Église russe considère que ces tentatives ne mèneront pas au résultat escompté, comme le précise dans un entretien l’archiprêtre Nicolas Balachov, vice-président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou (7): "Constantinople a été informé dés août dernier de la situation crée en Abkhazie par la pseudo "Assemblée populaire ecclésiastique" du 15 mai 2011 par une lettre officielle de Mgr Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du patriarcat de Moscou. Les décisions prises sont anticanoniques et, de fait, créent un schisme. Cette initiative a été fomentée par trois moines relativement jeunes, le reste du clergé ne les ayant pas suivi et ayant condamné leur action schismatique, comme d'ailleurs la grande majorité des fidèles. (…) Les émissaires Abkhazes ont déclaré que le saint Synode de Constantinople allait se saisir de la question Abkhaze. Mais s'il est clair que, si le Synode de chaque Eglise locale peut s'intéresser à la situation dans d'autres Eglises locales, il lui est par contre impossible de prendre sur cela aucune décision qui aurait une quelconque valeur canonique, ni changer en aucune façon le statut des clercs d'une autre Eglise locale. (…) Ce principe a fort justement été confirmé lors de la synaxe des Primats des Eglises de Constantinople, Alexandrie, Jérusalem et Chypre, avec aussi le représentant de l'Eglise d'Antioche, qui a eu lieu a Istanbul à l'initiative du patriarche Bartholomé en septembre 2011 (8); dans le communiqué final commun ils soulignent "la nécessité pour chaque Eglise orthodoxe de respecter les frontières géographiques de chaque juridiction qui ont été établies par les saints canons et les décisions fondatrices." Le groupe schismatique.

RIEN NE VA PLUS DANS L'ÉGLISE ABKHAZE: le schisme perdure, l'Église d'Abkhazie est divisée et les deux entités sont dûment enregistrées et reconnues administrativement. Les autorité Abkhazes souhaitent avoir un évêque canonique, les opposant qui soutiennent les schismatiques accusent le Patriarcat de Moscou de s’impliquer dans les nominations. Les touristes russes sont étonnés de voir que les lieux saints ne sont pas entretenus... Et certains abkhazes pratiquent l’islam, d’autres se joignent aux Témoins de Jéhovah ainsi qu’à d’autres mouvances religieuses! (9)

Sources:
(1) http://abkhazeti.info/abkhazia/2011/1325123334.php et http://www.ethno-kavkaz.narod.ru/rnabkhazia.html
(2) http://religion.ng.ru/printed/problems/2004-03-17/4_abkhazia.html
(3) http://www.abkhazia.ru/religion/activetemples.shtml
(4) http://religion.info/french/articles/article_485.shtml et http://religion.info/french/articles/article_541.shtml
(5) http://www.aiasha.ru/orthodox_abkhazia/97/462/
(6) http://religion.info/french/articles/article_541.shtml
(7) http://www.interfax-religion.ru/print.php?act=news&id=43720
(8) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Constantinople-Synaxe-des-primats-des-anciennes-Eglises-orthodoxes-le-2-septembre-2011_a1840.html. Traduction VG.
(9) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Abkhazie-dans-l-etau-de-la-non-canonicite_a3387.html

2.Posté par Caucase : les Églises de Russie et de Géorgie face aux groupes orthodoxes séparatistes de l’Abkhazie le 09/11/2017 22:10
Dans les contextes religieux chrétiens orthodoxes, les projets nationalistes s'accompagnent souvent de revendications en vue de l'établissement d'Églises nationales, perçues comme une composante nécessaire de l'affirmation identitaire. Cela entraîne des conflits avec les Églises historiques considérant ce territoire comme leur. Les conflits autour des régions sécessionnistes de la Géorgie (Abkhazie et Ossétie du Sud), soutenues par la Russie et reconnues depuis 2008 par celle-ci (et par quelques rares autres États), ne font pas exception et ont permis l'établissement de groupes orthodoxes sur les marges des Églises se considérant comme « canoniques ». En Ossétie du Sud, cela a conduit à l'établissement de paroisses relevant d'une juridiction vieille-calendariste grecque.

En Abkhazie, comme l'avaient expliqué deux articles publiés par Religioscope en 2010 et en 2011, des prêtres et moines sans évêque ont proclamé en 2009 leur indépendance face à l'Église de Géorgie et tentent d'instaurer une Église nationale abkhaze. Le petit mouvement a connu une scission en 2011 : deux groupes prétendent maintenant représenter l'Église d'Abkhazie (l'un intitulé « Éparchie d'Abkhazie » et l'autre « Sainte Métropole d'Abkhazie »). SUITE

Nouveau commentaire :



Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile