Le père Alexis (Dumond), aumônier orthodoxe de la Légion Etrangère
Le site «Pravoslavie.ru» publie le 14 août un entretien de Svetlana Boukharina avec le hiéromoine Alexis (Dumond), diocèse de Chersonèse, patriarcat de Moscou.

Le père Alexis, bilingue franco-russe, a été il y a trois ans accrédité par le Ministère de la défense en tant qu’aumônier orthodoxe de la Légion Étrangère. Cette formation est apparue dans l’armée française en 1831 à l’époque de la colonisation de l’Algérie.

Il serait simplifiant de considérer les étrangers et les Français qui s’engagent dans ces régiments d’élite comme des mercenaires. Ce sont des volontaires, ils sont actifs dans toutes les opérations du maintien de la paix conduites par l’ONU et l’OTAN, ils sont à la défense des faibles et des démunis. La solde qu’ils perçoivent est modeste, mais à la fin de leur engagement les légionnaires sont naturalisés français.

Des représentants de 138 ethnies servent dans ces unités. Les orthodoxes, russes, ukrainiens, biélorusses, roumains, bulgares, serbes, géorgiens, abkhazes, ossètes, grecs constituaient en 2003 plus de 40% du contingent.

Il n’existait pas d’aumônier orthodoxe jusqu’en 2006.

Les légionnaires musulmans, d’ailleurs peu nombreux, lancèrent à l’époque « une mutinerie » en vue d’obtenir un imam en charge de leur vie religieuse. Dans la foulée il fut décidé de nommer un prêtre orthodoxe. L’Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF- organe consultatif) choisit le père Alexis (Dumond) parmi d’autres candidats car la chose militaire ne lui était pas étrangère.

Les ouailles du père Alexis ont souvent éprouvés de grandes souffrances spirituelles, sont meurtris, ont connu de près la mort et les souffrances. Il leur arrive de perdre la foi et c’est auprès de ceux là que le père Alexis est le plus présent.

Les recrues venues des pays de l’Est ne parlent pas français, elles ont un passé douloureux. Leur besoin de se confier à un prêtre est très grand. Depuis sont affectation le père Alexis à procédé à douze baptêmes d’adultes, onze enfants de familles légionnaires ont été baptisés. De nombreux légionnaires orthodoxes fréquentent l’église.

Mais il n’existe pas à Marseille de paroisse relevant du patriarcat de Moscou. Aussi ils vont prier dans des églises grecques, d’autres communautés qui ne sont pas parfois tout à fait canoniques)… Le père Dumond espère que le commandement de la Légion portera de 30 à 120 jours sa disponibilité dans la Légion, lui attribuera des facilités de transport, une rémunération correcte, toute chose dont disposent ses collègues aumôniers catholiques…

Le père Alexis espère que les effectifs des prêtres orthodoxes de la Légion seront renforcés, qu’un Conseil de liaison avec les patriarcats orthodoxes sera mis en place, que la solde des prêtres militaires sera améliorée. L’essentiel est d’établir une présence dans l’ensemble des unités des Forces Armées françaises où des orthodoxes, ou des personnes de tradition orthodoxe, sont présentes.

Rédigé par Nikita Krivochéine le 15 Août 2009 à 11:16 | 5 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Marie Genko le 16/08/2009 17:23

Si 40% des recrues de la Légion étrangère sont orthodoxes, il est vraisemblable que le pourcentage des catholiques lui est inférieur.
Et ceci en raison de la présence de recrues musulmanes, comme cela est indiqué ci-dessus.
De même, il est logique de compter avec la présence de quelques protestants et représentants d'autres religions. Sans oublier les athées et les agnostiques.
Il n'y a donc aucune raison pour que la rémunération de l'aumônier orthodoxe et ses jours de disponibilité auprès des soldats soient inférieurs à ceux qui sont attribués aux prêtres catholiques.

2.Posté par Archimandrite Martin le 26/08/2009 10:50
Merci pour cette intéressante contribution qui montre la grande diversité des besoins pastoraux. Je constate qu'en France les circonstances ont permis à l'Eglise orthodoxe ne pouvoir s'engager auprès des forces armées. L'entretien que Père Alexis a donné sur le site "Pravoslavie.ru" est des plus instructifs. Cet article attire l'attention sur la nécessité de l'aumônerie militaire dans quelque pays que ce soit. Ayant servi moi-même une dizaine d'année comme officier dans les forces armées helvétiques, tout en étant déjà engagé dans la voie sacerdotale et monastique, je comprends très bien toute la problématique. Selon le recensement de 2000, la population orthodoxe en Suisse était de 131'851 personnes (population totale : 7 288'010), soit 1.81% de la population. Les effectifs des troupes en 2008 étaient de 211'886 (134'886 actifs/ 77'000 réserve). Même si nos troupes sont moins exposées que la Légion, elles sont aussi stationnées à l'étranger : Corée, missions de l'ONU, KFOR etc...). Il serait donc légitime que les besoins des orthodoxes soient pris en compte. Eh bien chez nous, l'aumônerie est toujours exclusivement catholique/réformée... Ainsi donc bravo à l'Eglise orthodoxe en France qui a su saisir l'opportunité qui s'est présentée et d'ainsi venir en aide à des personnes en situation souvent bien difficile.

3.Posté par vladimir le 26/08/2009 14:56
Il y a un proverbe russe qui dit 'si tu viens dans un monastère, n'y apporte pas ta propre règle': la France a toujours été de tradition catholique et la Légion, qui date du XIX, y a puisé ses traditions: ainsi l'évêque de Chartres bénissant les troupes partant pour la guerre de Crimée, les exhortait à 'extirper le schisme photien' (je cite de mémoire)...

Il est donc normal que les aumôniers catholiques bénéficient toujours des conditions que ce passé avait rendu nécessaires et nous voyons sur l'exemple suisse qu'il en est partout ainsi. Mais je trouve très positif que la multi-confessionalité soit progressivement reconnue et que l'Orthodoxie puisse y tenir sa place. Le travail qu'accomplit le P. Alexis est un premier pas essentiel et, si les légionnaires orthodoxes en expriment vraiment la demande, l'Orthodoxie y obtiendra toute sa place.

4.Posté par wormwood le 01/09/2009 19:52
Lorsque, dans un passé lointain, j'étais militaire, les aumôniers officiels (quelle que soit leur confession) recevaient une solde de capitaine. Ils n'avaient cependant pas de grade propre : ils étaient considérés comme étant du même grade que leur interlocuteur. Les choses ont peut-être changé. Je suppose que l'armée qui entretient, aujourd'hui comme hier (probablement), un certain contingent de "dames de courtoisie" saura trouver de quoi rémunérer décemment un aumônier orthodoxe. Vifs encouragements au P. Alexis qui accomplit ce difficile ministère.

5.Posté par Paul Kabeya le 13/09/2009 15:18
Bonjour en Christ,

Je suis Pasteur Paul Kabeya, Licencié en Théologie réformée de l'Université Presbytérienne du Congo(UPRECO), Aumônier militaire protestant au sein des Forces armées de la République Démocratique du Congo et Représentant légal de l'Eglise du Dieu de Jésus-Christ au Congo(EDJCC).

Je cherche un Serviteur ou une Servante de ce Dieu avec qui je peux collaborer pour sa SEULE gloire.

Si son Esprit vous y convainc, Veuillez alors devenir notre partenaire dans son oeuvre.

Merci en Jésus-Christ.

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