"Il est essentiel de ne plus se faire la guerre, mais de trouver des points communs où nous pouvons créer"
Métropolite Paul de Minsk et de Sloutsk


Le quatrième forum catholique-orthodoxe se tiendra à Minsk le 2-6 Juin 2014, a déclaré aux médias à Vitebsk le 7 Avril le métropolite Paul de Minsk et de Sloutsk, exarque patriarcal de Biélorussie,

Le métropolite souligne qu'il ne peut y avoir de célébrations communes avec les Catholiques même lorsque de grandes fêtes telles que Pâques tombent à la même date (catholiques et chrétiens célèbrent cette fête le même jour cette année ). "Il y a des commissions qui travaillent sur un système ou un schéma possible de communication mais il est encore trop tôt pour parler de célébrations communes".

Mais il a souligné qu'il existe aujourd'hui d'autres formes de contacts et il est très important que catholiques et orthodoxes ne soient plus en guerre: «Il est essentiel de ne plus se faire la guerre, mais de trouver des points communs où nous pouvons créer. Cette année Minsk accueillera une importante manifestation internationale - le forum catholique-orthodoxe qui se teindra du 2 au 6 Juin. Nous allons y traiter de toutes les questions spirituelles et morales qui sont importantes pour et pour les Orthodoxes et pour les Catholiques; nous allons mettre en avant les thèmes qui nous unissent », a déclaré le métropolite.

Source ICI

Traduction VG

Les forums catholique-orthodoxe sont réunis tous les deux ans depuis 2008 à l'initiative du Conseil des Conférences Episcopales d'Europe (CCEE); ils ont eu lieu à Trente (Italie, 11-14 décembre 2008), Rhodes (Grèce, 18-22 octobre 2010) et Lisbonne (Portugal, 5 - 8 juin 2012). 14 pays seront représentés au forum de Minsk avec les représentants des Églises russe, serbe, roumaine, polonaise, grecque, albanaise, et géorgienne, côté orthodoxe, et 12 évêques catholiques délégués des Conférences Épiscopales d'Europe.


Rédigé par Vladimir Golovanow le 13 Avril 2014 à 11:34 | -13 commentaire | Permalien



1.Posté par Vladimir.G: Le premier forum catholique-orthodoxe sur la famille en 2008 le 13/04/2014 21:13
"C’est pour honorer la mémoire de Sa Sainteté Alexis II que, avec l’évêque de l’Église orthodoxe russe Hilarion de Vienne et de l’Autriche, nous avons décidé de maintenir ce rendez-vous déjà fixé, et de tenir un forum catholico-orthodoxe à Trente" a déclaré le cardinal Peter Erdő, archevêque d’Esztergom-Budapest et président du Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE).

Le forum avait pour thème : "La famille, un bien pour l’humanité" et s’articulait en particulier autour de trois aspects:
- l’aspect théologique (la famille dans le projet de la création ;
- les aspects juridiques et culturels (définition de la famille dans les divers systèmes juridiques nationaux et au niveau international, changements législatifs et culturels) ;
- les thèmes d’actualité : famille et mariage ; migrations et famille ; famille et éducation ; rapports entre les générations ; implications de la famille dans la vie politique, économique et sociale ; éducation et
enseignement de la religion dans la famille et à l’école."

Le cardinal Erdő avait précisé à propos de cette rencontre: "A la suite des changements historiques et culturels intervenus en Europe au cours des dernières décennies, qui demandent avec urgence un témoignage commun et une collaboration entre les communautés chrétiennes pour la défense et la promotion des valeurs chrétiennes dans notre société, une réflexion a été lancée sur l’opportunité de mettre en place un forum catholico-orthodoxe en Europe, pour affronter ensemble les thèmes pastoraux d’intérêt commun".

2.Posté par Vladimir.G : Message du IV Forum Catholique-Orthodoxe Européen le 01/07/2014 17:13
Minsk, Biélorussie, 2-6 juin 2014

Le IV Forum catholique-orthodoxeReligion et diversité culturelle: défis pour les Eglises chrétiennes en Europe s’est tenu à Minsk, Biélorussie, du 2 au 6 juin 2014. Le Forum a été organisé avec le soutien de l'Exarchat de Biélorussie de l'Eglise russe-orthodoxe, sous la coprésidence du Métropolite Gennadios de Sassime du Patriarcat Œcuménique et du Cardinal Peter Erdő, Archevêque de Esztergom-Budapest, Président du Conseil des Conférences Episcopales d'Europe. Suite aux expériences positives des trois premières rencontres du Forum catholique-orthodoxe européen (Trente, 11-14 décembre 2008; Rhodes, Grèce, 18-22 Octobre 2010; Lisbonne, Portugal, 5-8 juin 2012), les participants de l'Eglise Catholique et des Eglises Orthodoxes en Europe ont parlé des défis que le christianisme européen doit aborder dans un milieu culturel de plus en plus polarisé.
Les participants au Forum désirent exprimer leur gratitude à l'égard de l'Exarchat de Biélorussie de l'Eglise russe-orthodoxe et de l'Archidiocèse catholique de Minsk-Mohilev, ainsi que de l'État biélorusse et des autorités locales pour l'accueil et le niveau excellent de l'organisation.
Après la présentation, la discussion et la réélaboration conséquente, le Forum a adopté le message suivant.

1 Le thème "Religion et diversité culturelle: défis pour les Eglises chrétiennes en Europe" a été choisi en réponse à une demande provenant de nos communautés qui se sentent fortement remises en cause par les changements culturels et moraux qui caractérisent l'Europe d’aujourd'hui. Durant les vingt dernières années, la globalisation au niveau mondial ainsi que la sécularisation dans la législation européenne sur les questions morales ont soulevé un certain nombre de questions qui requièrent des réponses communes. Notre préoccupation est de plus en plus grande car nous voyons, entre autres, que le processus d'éloignement de l'Europe de ses racines chrétiennes semble vivre une phase d'accélération.

2. Notre message vise à donner, avant tout, un signe de joie et d'espérance à tous ceux qui sont engagés dans la mission de l'Eglise. Nous partageons les conditions de vie de tous les Européens frappés par cette crise économique et culturelle et nous savons que nombreux sont ceux qui souffrent et qui sont à la recherche d'une parole qui donne un sens à leur vie. En effet, là où la foi et la morale chrétienne ont été bannies, un sentiment de vide conduit souvent au désespoir et au nihilisme. L'Eglise offre des valeurs cohérentes en incorporant l'humanité en Jésus-Christ, source de toutes les véritables valeurs. Ainsi, l'Eglise invite le monde à se laisser transformer par la prière, par le culte et par le témoignage chrétien.

3. Nous partageons avec les Européens aujourd'hui notre conviction selon laquelle la foi chrétienne constitue la source primaire de la culture et de la moralité européennes. Des siècles d'histoire témoignent, aussi bien en Orient qu’en Occident, la richesse extraordinaire des conquêtes culturelles de notre continent par le biais de l'apport de la foi chrétienne. La foi a généré la culture, et la culture a été constamment remise en discussion par la foi. Nous désirons rendre hommage au patrimoine chrétien de l'Europe qui a forgé notre vision du monde et a attribué des principes moraux aux peuples d'Europe.

4. Dans leur diversité, les cultures européennes ont toutes puisé des racines communes chrétiennes. Tout comme dans d'autres contextes culturels, nous devons reconnaître qu'une partie considérable des cultures humaines se base sur une inspiration religieuse. L'anthropologie chrétienne a exercé une profonde influence sur la culture européenne. Reconnaître Dieu comme Créateur n’annule pas la raison humaine mais, bien au contraire, cela la rapproche de la vérité. Le christianisme n'oppose jamais la raison à la foi. Dieu c'est la Raison éternelle qui crée tout ce qui existe. En se révélant Lui-même, Il n’a pas éliminé l'intelligence humaine, mais il l’a plutôt affirmée. La contribution la plus importante que le christianisme a offert à l'histoire humaine c'est justement l'alliance entre foi et raison, qui a produit la vision de la dignité de chaque personne humaine, le besoin de liberté et de solidarité, l'ouverture au mystère de notre existence.

5. Nous désirons souligner que la foi chrétienne est une garantie de notre recherche de liberté et de bonheur : elle n'enlève rien à cela. La foi chrétienne veut dire acceptation totale de Jésus-Christ présent dans son Eglise moyennant le Saint Esprit. "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique" (Jn 3, 16). Ainsi, le Christ n'est pas un produit des cultures humaines. En tant que Dieu incarné, Il défie l'histoire humaine et les cultures humaines. Nos Eglises chrétiennes témoignent la venue du Christ comme événement dans les cultures de nos peuples. La foi en Jésus-Christ n'élimine pas la diversité humaine; bien au contraire, elle l'enrichit et promeut les éléments de vérité et de bonté déjà présents dans les cultures humaines.

6. Nos Eglises chrétiennes d'Orient et d'Occident ne craignent pas la diversité culturelle. Dès sa fondation, l'Eglise a été culturellement pluraliste. Il y a eu des approches culturelles différentes chez les disciples du Christ, par exemple entre ceux qui parlaient l’araméen et ceux qui parlaient le grec. "Il y a diversité de dons, mais le même Esprit" (1 Cor 12, 4). Le christianisme proclame l'Évangile du Christ dans la vérité des cultures humaines.

7. La liberté religieuse est un élément essentiel de la foi chrétienne. À nos yeux, liberté religieuse veut dire liberté de chercher et adhérer à la vérité. Elle ne se base pas sur l'attitude subjective d'un individu ou d'un groupe, mais sur la dignité transcendante de toute personne faite pour l'Absolu, pour la Vérité et pour Dieu. La législation qui tend à promouvoir l'indifférence religieuse, le relativisme ou le syncrétisme, même en termes de tolérance, tend à réduire à la sphère privée un droit qui est fondamental pour la dignité de la personne. Promouvoir la liberté religieuse signifie, pour les Eglises chrétiennes, établir un dialogue œcuménique sans prosélytisme, ni fondamentalisme, ni permissivité morale.

8. L'écart moderne entre le christianisme et la mentalité dominante entraîne de graves conséquences pour l'avenir des institutions et de la vie en Europe. Aujourd'hui, pour beaucoup d'européens, il n'y a plus de points de repères stables qui puissent constituer un modèle pour leur conduite morale et qui leur permettent d'évaluer ce qui est juste et ce qui ne l'est pas, car ils vivent assujettis à la volonté du « Je autonome et souverain ». L'individualisme conduit au relativisme moral. La vérité objective et le bien commun ne méritent plus aucune considération. L'écart entre la vision des Eglises en matière de moralité et les tendances principales postmodernes consiste justement en cela : nous sommes convaincus que les principes moraux sont inscrits par le Créateur dans le cœur de tous les êtres humains, alors que dans un contexte postmoderne, la moralité correspond à ce que chacun décide individuellement. Nous invitons donc les européens à reconnaître que la clé de la liberté consiste à accepter que nous-mêmes, nous nous recevons de Dieu et que nous ne pouvons pas disposer arbitrairement des choses comme si nous étions nos propres créateurs.

Il n'y a aucune opposition entre les principes de l'Évangile et les valeurs humaines. Le christianisme signifie que tout ce qui est bon et vrai dans l'humanité est couvert par la grâce du Christ, notre Sauveur. Dieu s’est humilié pour notre humanité non pas pour annuler ses potentialités, mais pour guérir ce qui était malade et pour conduire notre humanité à sa perfection.

9. Foi et morale vont ensemble, tout comme culture et morale. Nous ne pouvons pas oublier que les énormes progrès accomplis au fil de l'histoire européenne en matière de droits de l'homme et de protection des plus faibles viennent des principes que le christianisme a donné à l’Europe. Comme pasteurs, nous voulons continuer à offrir la meilleure partie de notre enseignement moral à nos peuples et, comme citoyens, nous voulons la présenter à nos gouvernements ainsi qu'aux institutions européennes. Nous sommes convaincus que les communautés chrétiennes sont en mesure d'agir comme témoins de ce qui est bon pour tous, car elles tirent leur inspiration de l'Évangile du Christ.
En Jésus-Christ, nous trouvons notre foi inspiratrice qui nous renouvelle et nous permet d'avoir un plus grand sentiment de responsabilité en Europe et dans le monde actuel.

3.Posté par Vladimir. G: ula Belarus - brillant exemple de coexistence pacifique des différentes confessions. le 14/03/2015 15:49
Le Cardinal Pietro Parolin Secrétaire d'Etat et No 2 Vatican, a rendu visite au métropolite de Minsk et Zaslavl Pavel, exarque patriarcal de toute la Biélorussie, au cours de sa visite en Biélorussie les12-15 mars 2015. La rencontre a surtout porté sur la préservation des valeurs spirituelles a précisé le métropolite Pavel aux journalistes, en rappelant le Forum catholique-orthodoxe de l'an dernier. Puis, soulignant que orthodoxes et catholiques font tout leur possible pour maintenir la paix entre les religions, il a montré que la Belarus est un brillant exemple de la coexistence pacifique des différentes confessions. Mais les participants ont aussi attiré l'attention sur les événements en Ukraine: "La paix est fragile, et nous devons tout faire pour le maintenir", a déclaré l'Exarque patriarcal. "Nous avons beaucoup de sujets de discussion aujourd'hui, a continué le primat, nous ne parlons pas d'œcuménisme mais de choses concrètes, car aussi bien l'Église biélorusse que l'Église catholique se préoccupent d'abord de la défense des valeurs spirituelles et morales".

Le pape François exprime par cette mission de son plus proche collaborateur son profond respect pour le peuple de Biélorussie et souhaite que le pays devienne un lieu de rencontre pour les parties au conflit dramatique qui secoue la région, a souligné un représentant de l'Église catholique romaine, et le cardinal Pietro Parolin a dit de son côté que la clé de la paix était dans le dialogue et l'acceptation des différences.

4.Posté par Daniel le 14/03/2015 23:43
Au Bélarus, la seule église orthodoxe autorisée est le Patriarcat de Moscou. Les dissidents religieux sont pourchassés. Ce n'est pas exactement un exemple de tolérance et de liberté!

5.Posté par Vladimir. G: Aujourd’hui, la lutte est contre les « petites idoles qui veulent prendre la place de Dieu, contre le mirage de la richesse facile, la perte du sens du bien et du mal, ou encore l’indifférence ». le 15/03/2015 20:16
(RV) Le cardinal Pietro Parolin a achevé sa visite de quatre jours en Biélorussie. Au dernier jour de son voyage, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège a célébré la messe ce dimanche matin dans la cathédrale de Minsk. Dans son homélie, le cardinal Parolin a salué la « résurrection » du peuple biélorusse après les persécutions se faisant le porte-parole d’un message du Pape François. « Le Saint-Père, a-t-il indiqué, aimerait être parmi vous, mais les circonstances n’ont pas permis que ce désir puisse se réaliser. Il m’a donc chargé, de vous transmettre toute l’estime et l’affection qu’il éprouve pour votre peuple et en particulier pour vous, frères et sœurs catholiques. Le Pape sait bien, que vous avez connu des moments vraiment difficiles ».

À une époque encore récente, « des prêtres ont été déportés, des églises détruites, des communautés dispersées, alors qu’une propagande très organisée entendait rayer du cœur des croyants l’image de Dieu ». « Le mal que vous avez subi a été immense » et le Pape « s’incline face à cette histoire douloureuse ». Et le cardinal Parolin de rappeler que « lorsque l’homme s’éloigne de Dieu, il connait les abysses de la cruauté ». N’est-ce pas, s’interroge le secrétaire d’Etat, ce que l’on observe en Ukraine « où la violence explose avec une brutalité, dont nous sommes parfois des témoins directs à travers les images transmises par les medias : des communautés détruites, des enfants et des personnes âgées impuissants exterminés sans pitié et contraints à vivre sous terre, alors que l’on est en train de détruire leur monde, et même les personnes qu’ils aiment ? Combien de ténèbres autour de nous, mais ces jours-ci, précise le cardinal Parolin, j’ai entendu des récits et rencontré des personnes qui m’ont renforcé dans ma foi ». Des personnes «qui ont protesté, qui se sont rebellés face aux abus et à la violence ».

Aujourd’hui, la lutte est contre les « petites idoles qui veulent prendre la place de Dieu, contre le mirage de la richesse facile, la perte du sens du bien et du mal, ou encore l’indifférence ». « Le Pape, ajoute le cardinal Parolin, me charge, frères et sœurs, de vous dire qu’à travers votre souffrance subie au nom de la foi, vous êtes la fleur la plus belle du jardin de l’Eglise et nous avons besoin de vous. Nous ne pouvons vous perdre et nous ne vous laisserons pas seuls ».

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