"Multiplast" prépare la cathédrale russe de Paris
Le chantier naval vannetais réalise les cinq dômes dorés à l'or fin qui, l'an prochain, couronneront l'édifice orthodoxe en cours de construction près de la Tour Eiffel.

Si les ateliers du chantier Multiplast ont pu abriter quelques-uns des plus grands multicoques du monde, cette fois ils ne sont pas suffisamment hauts pour contenir la réalisation peu ordinaire qui y prend forme depuis juin dernier. En effet, ce ne sont pas moins de cinq dômes qui y sont construits pour orner, d'ici quelques mois, la Cathédrale russe actuellement en train de sortir de terre près de la Tour Eiffel, à Paris. Hier, la hauteur de 12 m du bulbe central et son diamètre de 11 m ont ainsi nécessité sa sortie de l'atelier vannetais, pour pouvoir effectuer un premier essai d'assemblage

Un poids de 9 tonnes

« Nous avons besoin de voir si toutes les différentes pièces fabriquées séparément s'assemblent parfaitement avant de les dorer à l'or fin. Or, il était impossible de mener à bien ce montage à l'intérieur de nos locaux, faute d'espace. Il ne peut se faire que sur le parking, à l'extérieur », explique Yann Penfornis, directeur de Multiplast. Car ce sont huit pétales qu'il a fallu boulonner entre eux pour former la base du bulbe, avant de les souder à quatre autres plus petits pour la partie supérieure, le tout étant couronné d'une pointe qui recevra la croix orthodoxe. Ce délicat jeu de construction a demandé, hier, près d'une journée de travail...

Ce boulonnage a été mené de l'intérieur des pétales, à partir d'un bras élévateur, et une grue a été nécessaire pour soulever la structure montée. « Ce dôme principal pèse 9 tonnes et sera installé sur l'église, à une hauteur de 17 m. Multiplast a été choisie pour sa maîtrise des matériaux composites qui permet un allégement maximal, puisque nous avons employé une fibre de verre associée à la résine d'époxy, comme pour la fabrication d'un bateau de course », précise Guillaume Kemlin, l'ingénieur en charge du dossier au sein de l'entreprise vannetaise.

Les moules ont eux été réalisés chez Décision, le petit frère suisse de Multiplast, au sein du groupe Carboman que préside le Vannetais Dominique Dubois.

90 000 feuilles d'or

Parallèlement à ce dôme principal est conduite la fabrication de quatre autres bulbes identiques aux dimensions moindres, d'une hauteur et d'un diamètre de 6 m. « Deux sont déjà totalement dorés à l'or fin. C'est une technique très particulière menée par deux salariées des ateliers parisiens Robert Gohard, qui ont ainsi travaillé sur le dôme de l'Hôtel des Invalides et la place de la Concorde à Paris, ou encore la statue de la Liberté à New York. Il faut une semaine pour dorer un petit dôme et deux pour le plus grand. Au total, ces deux femmes vont placer 90 000 feuilles d'or, larges de 8 cm sur 8 cm, sur une surface de 600 m2 », précise Guillaume Kemlin.

Tout ce travail devrait être achevé en février et doit ensuite prendre la route vers Paris à bord de trois convois exceptionnels. Quai Branly, le long de la rive gauche de la Seine, sur un terrain de 4 600 m2 où était érigé auparavant le siège de Météo France, ces cinq bulbes couronneront la cathédrale orthodoxe au coeur d'un vaste centre culturel, avec notamment une école primaire franco-russe, une librairie, des salles d'exposition, un café et un centre paroissial avec un auditorium.

Ce projet ambitieux, d'un coût évalué à 100 millions d'euros, a été commandé par l'État russe à l'architecte français Jean-Michel Wilmotte.

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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Décembre 2015 à 09:22 | 3 commentaires | Permalien



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