L'église ancienne ne connaissait pas de "problème œcuménique" dans son aspect actuel. Cependant la question de l'unité de l'Eglise a été l'un des principaux thèmes de la théologie dès les débuts de l'Eglise, mais elle était posée différemment aux diverses époques de "l'esse" historique de l'Eglise. - (Père Nicolas Afanassieff, "L'Eglise de Dieu dans le Christ", 1950, Avant-propos (1)


La doctrine œcuménique orthodoxe est jeune: elle s'est élaborée au cours du XXe siècle à l'occasion du dialogue œcuménique, tant pendant les étapes du mouvement œcuménique proprement dit décrites dans mes articles précédents, que durant les rencontre bilatérales. Des jalons très importantes ont été marqués en 1986 et 1998, quand des textes majeurs ont été adoptés au niveau panorthodoxe, puis en 2000, quand le Concile épiscopal de l'Eglise russe a adopté les "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie" document confirmé par le Concile local de 2009. Il fait explicitement références aux textes de 1986 et 98 et on peut penser qu'il servira de base aux débats du concile panorthodoxe sur ce thème comme l'a suggéré récemment Mgr Hilarion de Volokolamsk.

Mais le débat sur ce sujet reste très vif entre les Orthodoxes, d'autant qu'il fait appel à des concepts nouveaux, mal définis, et à de nouvelles dénominations dont le sens varie selon les interlocuteurs. Je vais essayer de clarifier les principales positions ecclésiologiques en présence même si, in fine, les objectifs de l'œcuménisme ne sont pas seulement théologiques.

Deux approches extrêmes

C'est là que nous rencontrons les dénominations mal définies de "zélotes" et "œcuménistes", chacun des courants donnant actuellement une signification péjorative au terme appliqué à tous ceux qui ne sont pas de son avis.

"Zélotes"

Ce qualificatif est généralement appliqué à ceux qui s'opposent à tout dialogue et témoignage avec les autres confessions chrétiennes (2). Selon cette théorie les frontières de l'Église correspondent avec l'institution ecclésiale canonique, et les communautés chrétiennes séparées sont considérées comme hérétiques en prenant à la lettre la doctrine des schismes de saint Cyprien de Carthage. "Les tenants de cette théorie, A. S. Khomiakov, le métropolite Antoine Khrapovitsky et l'archevêque Hilarion Troitsky, ne reconnaissent aucune valeur sacramentelle aux rites de baptême des chrétiens séparés", dit le métropolite Philarète de Minsk et de Biélorussie (3) en introduisant le débat sur les "Principes fondamentaux" (il était alors président de la Commission théologique du Saint-Synode chargée de la rédaction du document). "Cependant, pour expliquer le décalage qui existe entre un tel point de vue et la pratique la plus fréquente de l'Église, ils admettent que ce vide sacramentel puisse être empli, en rendant aux rites sans signification ecclésiologique leur sens mystique et leur validité lors du retour du schismatique dans le sein de la vrai Église par une «économie» mystique de l'Esprit. Les sacrements pourraient donc être administrés aussi bien de façon ordinaire qu'extraordinaire, c'est-à-dire visiblement et invisiblement. Par exemple, le baptême serait compris dans la chrismation, voire la confession seule, pour un schismatique qui est reçu dans l'Église par un de ces deux moyens. On ne baptise pas la personne à nouveau pour ne pas scandaliser les chrétiens séparés et en empêcher le retour dans l'Eglise mère.

Il est inutile de préciser," continue Mgr Philarète, "pourquoi une pareille interprétation de la pratique ecclésiale est difficilement acceptable. Les mystères de l'Église sont trop fondamentaux dans la vie de grâce des membres de l'Église pour être objet d'une pareille économie qui viserait à faciliter le retour des chrétiens séparés dans l'unité ecclésiale. En apprenant de semblables raisons de leur réception dans l'Église par les sacrements autres que le baptême, ils seraient bien indignés au lieu d'être soulagés."

"Œcuméniste":

Ce néologisme, absent des dictionnaires, est plus difficile à cerner car ce sont les "Zélotes" qui s'en servent pour dénigrer tous les participants au dialogue œcuménique (voir par exemple la soi-disant «Confession de foi contre l’œcuménisme»: Ibid. 2). Personnellement j'aurais tendance à réserver ce qualificatif aux tenants d'un œcuménisme extrême qui ne reconnaissent pas la profondeur et le caractère absolu des schismes et pensent que tout est bon pour parvenir à l'unité, y compris l'intercommunion. Ces thèses se rapprochent de la théorie des "branches" rejetée par l'Orthodoxie, même si leurs représentants ne s'en réclament pas explicitement, et c'est là le principal reproche théologique fait aux "œcuménistes" par leurs détracteurs.

Mgr Philarète montre que les racines de cette école se trouvent chez de grands théologiens de "l'Ecole de Paris" comme Anton Kartachev et le père Serge Boulgarov (ibid 2).

Pour A. Kartachev «L'Église universelle, une et inséparable, invisible pour nous, mais visible aux yeux de Dieu, continue à exister sur Terre, dans le monde entier, surpassant infiniment les frontières relatives de nos séparations confessionnelles». Ce n'est pas l'annexion d'une Eglise à une autre qui, pour lui, peut mettre fin au schisme, mais la réconciliation, la "pax ecclesiastica", de deux «parties» de l'Eglise universelle, dont l'unité profonde et ontologique n'est, au fond, jamais détruite. Kartachev ne peut admettre aucune autre manifestation de l'unité de l'Église que celle d'une communauté précise unie par le Christ lui-même en la Divine Eucharistie (ibid.).

Pour le père Serge Boulgakov la notion de schisme n'existe qu'à l'intérieur de l'Eglise. «Les parties séparées de l'Eglise, avec l'existence du moins de la succession apostolique, se trouvent dans une communion mystique invisible par les sacrements visibles, bien que rendus inaccessibles pour les autres, que chacune des églises séparées célèbre». Les divisions historiques sont superficielles et n'anéantissent pas l'unité mystique du Corps du Christ. «Le chemin de l'unité de l'Orient et de l'Occident, conclut le père Boulgakov, passe non pas par l'union de Florence, ni par les tournois des théologiens, mais par l'union devant l'autel» (ibid.).

Ces approches ecclésiologiques sont aussi refusées par le métropolite Philarète "car elles ne peuvent pas exprimer correctement «l'unité de la vie de grâce dans l'Église»." Avec des critères ecclésiologiques universalistes, similaires dans les deux approches, à savoir l'assimilation du Corps du Christ à l'Église universelle à l'intérieur de laquelle les Eglises locales ne sont que des «membres». Mgr Philarète explique qu'il est impossible d'admettre que «deux corps juxtaposés ou deux arbres puissent avoir entre eux un lien organique (...) Le membre coupé doit mourir et se décomposer» (ibid.).

LES VOIX CONSENSUELLES

"Le Concile condamne ceux qui s’opposent au dialogue œcuménique et qui subvertissent la hiérarchie à cause des pourparlers qu’elle mène avec les chrétiens d’autres Eglises" explique le métropolite Philarète en 2000 (ibid.). "C’est une sorte de défi que cette assemblée fait à ces adversaires de la recherche de l’unité de la chrétienté; son audace doit être reconnue, car les opposants à l’œcuménisme sont nombreux dans tous les milieux de l’Église russe, aussi bien dans le peuple et le monachisme que dans le clergé et l’épiscopat. Ces «groupes schismatiques, comme aussi des groupes bien définis de fondamentalistes au sein des Eglises orthodoxes» furent déjà condamnés par la "Déclaration" de la Rencontre panorthodoxe de Thessalonique de 1998 (4); le Concile reprend littéralement cette "Déclaration" qui, du reste, fut rédigée principalement sur l'initiative des Eglises orthodoxes russe et serbe".

De son côté, le patriarche Bartholomée écrit au métropolite d'Athènes en 2009 (ibid. 2): "Béatitude, les contacts avec les hétérodoxes, comprenant des dialogues théologiques avec eux, ne constituent pas des actes de certaines Églises ou personnalités mais, comme nous l’avons dit, des décisions de toutes les Églises orthodoxes sans exception, y compris la très sainte Église d’Hellade, comme l’est la décision de la IIIe consultation panorthodoxe préparatoire au concile (1986) ainsi que les accords portant sur le contenu de notre dialogue théologique avec l’Église catholique-romaine, signés et joints en copie et envoyés."

Toutes les Eglises sont donc d'accord pour condamner ceux qui s’opposent au dialogue œcuménique. Toutefois leur approche théologique de ce dialogue n'est pas identique et on peut distinguer deux doctrines assez différentes dont les chefs de file sont les deux patriarcats de Constantinople et de Moscou.

"L'ecclésiologie «eucharistique» ou de communion", soutenue par les représentants de Constantinople, a été élaborée au départ par le père Nicolas Afanassieff, autre grand théologien de "l'école de Paris", suivi par le père Alexandre Schmenann et maintenant par le métropolite de Pergame Jean Zizioulas qui préside es qualité, au mon de Constantinople, les délégations orthodoxes dans les rencontres œcuméniques de haut niveau. En partant aussi de Saint Cyprien de Carthage, dont le père Nicolas Afanassief écrit qu'il fut le premier à poser la question de l'unité de l'Eglise "sous la forme du problème de l'admission dans l'Eglise des hérétiques et des schismatiques. Pour notre conscience, ce problème a perdu de son acuité, mais la question de l'unité des églises, qui en formait le fond, est toujours actuelle" écrit-il puis, en d'appuyant sur "Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part" (Cor 12:27), il va considérer que "toute église locale, assemblée autour de la célébration eucharistique et de la figure de évêque, est la manifestation du Corps du Christ dans un lieu donné, la seule manifestation possible de l'Église catholique. Du fait que ces églises catholiques dispersées dans le monde entier sont chacune réalisation intégrale de l'Église de Dieu dont l'unité est conditionnée uniquement par la participation au même pain et à la même coupe, elles sont parfaitement identiques entre elles; ainsi leur pluralité ne porte aucune atteinte à l'unité de l'Église, pas plus que la célébration de l'Eucharistie simultanément dans des endroits différents ne détruit l'unité du Corps du Christ. Les églises séparées, dans une telle approche, pourraient chacune constituer l'Église catholique de succession apostolique malgré l'absence de communion visible entre elles" résume le métropolite Philarète (ibid.) et Mgr Jean de Pergame le synthétise sous la forme d'une des questions de bases qui "doivent être toujours posées, si nous allons répondre aux exigences des trois traditions théologiques principales: l'Orthodoxe, la Catholique et la Protestante. (…) Pouvons-nous convenir sur la nécessité de restaurer la structure fondamentale de l'Eglise en tant que communauté locale et en tant que communion d'Eglises, qui absorbera et remplacera nos identités confessionnelles? En d'autres termes, nos Confessions sont-elles préparées à mourir et à être remplacées par des Eglises locales en communion les unes aux autres?" (5)

Le métropolite Philarète rejette l'approche du père Nicolas Affanassieff en lui opposant les mêmes arguments qu'à celle d'A. Kartachov, alors même que cette "ecclésiologie eucharistique" part de principes différents, presque opposés. Mais il est en tout cas clair que "le mouvement œcuménique est redevable au père Nicolas Afanassieff pour avoir rendu possible, grâce à l’ecclésiologie eucharistique remise en valeur à Vatican II, le dialogue entre l’Eglise catholique romaine et l’Eglise orthodoxe" (Père Hervé Legrand, Professeur honoraire de l’Institut Catholique de Paris en 2007 in.( 6)

"La Déclaration du Concile de 2000 au sujet de l’attitude envers les hétérodoxes et la participation de l’Église russe à l’activité œcuménique, préparée par les discours et les écrits des hiérarques russes tout au long du XXe siècle, est le seul document conciliaire de cette époque à avoir traité la question des chrétiens schismatiques de façon construite et assez détaillée", dit le métropolite Philarète (ibid). Même s’il s’agit d’un document interne de l’Église orthodoxe russe, il est peu probable « qu’une Église orthodoxe (sous-entendu parmi les autres) veuille critiquer une position dogmatique de l’Église orthodoxe russe. Les évêques de cette Église pensent que lorsqu’ils parlent de divers aspects théologiques et doctrinaux de notre participation à des activités interchrétiennes, ils représentent le point de vue orthodoxe, que partagent certainement les autres Églises orthodoxes » disait à la même époque le père Hilarion Alfeyev (cf. 7. II était alors chargé des affaires interchrétiennes auprès du Département des Relations Extérieures du Patriarcat de Moscou).

Plus loin le Métropolite Philarète souligne que le chemin de l’unité des Eglises passe nécessairement par la conversion de la conscience ecclésiologique des chrétiens hétérodoxes. Cette union est présentée dans la lettre du Saint-Synode du Patriarcat de Constantinople au sujet des rapports avec les anglicans et les vieux-catholiques (1903), que cite le Concile de 2000: "Notre devoir à leur égard doit précisément consister (…) en ce que, sans poser des obstacles supplémentaires à l’union par une intolérance et une méfiance, (…) nous leur fassions découvrir notre foi et notre conviction inébranlable que seule notre Eglise orthodoxe orientale, qui a préservé sans altération l’héritage du Christ, est aujourd’hui l’Eglise universelle, et par cela leur montrer ce qu’ils doivent savoir et quelle résolution ils doivent prendre, s’ils croient vraiment au caractère salutaire de l’Eglise et s’ils désirent sincèrement être en union avec elle…" (ibid.)

CONCLUSION: AU DELA DE LA THEOLOGIE

Ainsi l'Eglise russe reste fermement sur les bases de l'œcuménisme orthodoxe tel qu'il avait été défini par les pères-fondateurs: "aucun compromis n'est de mise dans l'Église orthodoxe et il n'est pas possible de fonder sur les mêmes mots deux conceptions, deux représentations et deux explications différentes de formulations reçues par tous. Et les orthodoxes ne peuvent espérer qu'une unité fondée ainsi sur des formulations ambiguës puisse être de longue durée... L'Église orthodoxe estime que toute alliance doit se fonder sur une foi commune ..." (passage de la "Déclaration des participants orthodoxes" à la Première Conférence mondiale « Foi et Constitution » de 1927 repris dans la "Déclaration de concile de 2000"). Mais elle profite aussi de la tribune offerte par les réunions œcuméniques pour faire connaitre ses propres priorités. Ainsi dans son discours à l’Assemblée du COE (Pusan, 1 novembre 2013), "La voix de l’Église doit être prophétique", le métropolite Hilarion de Volokolamsk déclare: "Dans mon allocution, j’aimerais m’arrêter aux deux principaux défis auxquels est confronté l’ensemble du monde chrétien, dans une plus ou moins grande mesure. Le premier, c’est le sécularisme militant, qui prend de l’ampleur dans les pays dit « développés », avant tout en Europe et en Amérique. Le second, c’est l’islamisme radical, qui menace l’existence même du christianisme dans un certain nombre de régions du monde, principalement au Proche Orient, mais aussi dans divers pays d’Asie et d’Afrique."

Nous somme là bien loin de la théologie!

Vladimir Golovanow
......................................

Sources:

(1) Présenté par le Père Nicolas Afanassieff à l'Institut de Théologie en 1950: http://www.golubinski.ru/ecclesia/eglise.htm
(2) Voir par exemple le métropolite Jean de Pergame à propos des tenants de le soi-disant «Confession de foi contre l’œcuménisme»: http://www.orthodoxie.com/actualites/europe/importants-remous-au-sein-des-eglises-orthodoxes-a-propos-de-la-prochaine-reunion-de-la-commission-i/
(3) Cf. présentation en français par Dimitri Siniakov: http://orthodoxeurope.org/page/14/1.aspx
(4) Cette déclaration fut publiée en français dans la "Documentation catholique", 21 juin 1998, N°2184, Texte anglais: http://www2.stetson.edu/~psteeves/relnews/ecumenism0505.html
(5) "ENGAGEMENT OECUMENIQUE ET RECHERCHE THEOLOGOQUE": quelques réflexions par le métropolite Jean (Zizioulas) de Pergame, non daté
(6) Colloque à la mémoire du Père Nicolas Afanassieff
(7) http://www.cairn.info/article.php?REVUE=recherches-de-science-religieuse&ANNEE=2001&NUMERO=2&PP=225#re11no11

Rédigé par Vladimir Golovanow le 10 Mai 2014 à 16:33 | 64 commentaires | Permalien


Commentaires
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64.Posté par Vladimir.G: l'ordination de femmes évêques "complique considérablement la poursuite du dialogue avec les anglicans" le 24/07/2014 13:12
"L'Eglise orthodoxe russe constate avec anxiété et déception la décision de l'Eglise d'Angleterre d'introduire un épiscopat féminin car la possibilité d'une reconnaissance par les Orthodoxes de la succession apostolique dans l'anglicanisme avait été constatée durant les relations multiséculaires entre nos Eglises." Ainsi débute le communiqué officiellement publié par le DREE le 17 juillet, en réaction à la décision du 14 juillet du synode de l'Eglise d'Angleterre d'ouvrir aux femmes l'ordination épiscopale.

"L'Église orthodoxe russe constate avec regret que la décision d'ordonner des femmes dans la dignité épiscopale complique considérablement pour les chrétiens orthodoxes la poursuite du dialogue avec les anglicans, qui s'était développé durant plusieurs décennies, et contribue à l'accroissement des divisions dans l' ensemble du monde chrétien," conclue le communiqué.

63.Posté par Daniel le 05/06/2014 19:17
Des églises entières sont déjà tombées dans l'hérésie, Rome, Arménie etc Donc exclure une église entière peut bien se reproduire si la situation le justifie. Au juste verrez-vous un geste prophétique quand il y aura un premier mariage homosexuel célébré par un prêtre orthodoxe libéral?

62.Posté par justine le 05/06/2014 14:05

Sans doute, le métropolite Georges en sait autant, mais il choisit de ne pas en tenir compte. Ceci est son problème et celui de la hiérarchie antiochienne. Quant à votre citation du métropolite Philarète, contredit-elle en quoique ce soit le fait que pour l'Eglise, affirmer une seule nature ou deux natures en Christ ne revient pas au même?

Par ailleurs, il est enfantin de répéter encore, comme vous le faites, que les Saints seraient partagés: Ils ne peuvent l'être, ni au sujet de l'œcuménisme ni à aucun autre sujet, car ils sont "un seul Esprit dans le Christ" . Même s'il y avait une personne qui aurait préconisé la panhérésie de l'œcuménisme et par la suite aurait été canonisée, ceci ne pourrait signifier qu'une seule chose, à savoir qu'au temps où cette personne préconisait cette hérésie, elle n'avait pas encore atteint la Sainteté. Et les vies de nos Saints nous montrent d'innombrables fois combien ils pouvaient être dans l'erreur avant d'achever leur voie vers la Sainteté. Donc, cessez d'utiliser cet argument fallacieux dans votre effort de blanchir la panhérésie de l'œcuménisme. Ou alors dites que c'est une chose excellente que de persecuter l'Eglise, parce le Saint Apotre Paul avait fait cela avant d'être illuminé sur la route de Damas. Ou déclarez honorable le vol et le meurtre parce que le saint abba Moise l'Ethiopien avait été autrefois voleur et assassin. Ou proclamez la magie une bonne chose, parce que Saint Cyprien d'Antioche avait été magicien, etc. etc.

61.Posté par Vladimir.G : un signe prophétique. le 05/06/2014 09:35
Je suis très heureux de constater que notre chère Justine en sait plus sur les Maronites que le métropolite Georges qui vit avec eux et qu'elle nous fait profiter de sa science... Quand à le démettre, le Saint Synode, le patriarche et les fidèles,semblant plutôt de son côté, c'est tout le patriarcat qu'il faut exclure. Qu'ils aillent chez ces Maronites qu'ils aiment tant, n'est-ce pas.

Pour le "nous" voici le commentaire de métropolite Philaréte de Minsk en 2000:"Alors que l’ecclésiologie des protestants et des anglicans est caractérisée par le Concile /épiscopal de l'Eglise russe/ comme imprécise, voire dangereuse, celle des Églises pré-chalcédoniennes et romaine sont évaluées plus positivement. Le dialogue avec les «Églises orthodoxes orientales» (c’est ainsi que le Concile appelle les Eglises pré-chalcédoniennes) consiste dorénavant à préciser certaines formules christologiques; le rapprochement de ces «deux familles ecclésiales de tradition orthodoxe orientale» est accélérée par l’importance que chacune de ces deux Églises accorde à la tradition apostolique et patristique." (http://orthodoxeurope.org/page/14/1.aspx)

Vous ne me lisez pas vraiment, bien cher Daniel: je souligne toujours cette fracture à propos de l'œcuménisme entre la masse du Peuple de Dieu, réfractaire, et les prélats et théologiens de toutes les Eglises engagés dans le dialogue (mêmes nos derniers saints sont partagés sur ce sujet!). Ceci dit, le Peuple de Dieu ne peut exister sans ses évêques (cf. St Cyprien) et là, dans le cas du diocèse du Mont Liban, il semblerait que toute cette Eglise soit unie sur les mêmes principes. Comme je l'ai écrit, j'y vois un signe prophétique... et je ne suis pas le seul. "Que ceux qui ont des yeux..."

60.Posté par Daniel le 04/06/2014 17:28
Je reproduis cette vie d’un saint antiochien que j’emprunte au forum-orthodoxe.com où un locuteur connaissant l’arabe avait fait une traduction depuis cette langue. Cela se passe vers les années 1850 je suppose et c’est la vie de Saint Joseph de Damas

« Relations avec les uniates grecs-catholiques :

La relation avec les grecs catholiques était une question très délicate. On essayait depuis le début de les ramener à l’Orthodoxie ; mais certains voulaient utiliser la manière forte en faisant appel aux tribunaux et aux autorités politiques, d’autres préféraient la persuasion. Le P. Joseph préférait cette dernière méthode. Il désapprouvait la manière forte ou le recours aux autorités Ottomanes.

En 1857, le Patriarche uniate Clément imposa le calendrier occidental ce qui n’a pas plu à un certain nombre de ses fidèles les incitant ainsi à retourner au sein de l’Eglise Orthodoxe. Ces uniates ont formé un groupe autour de Chebli Ayoub, Gerges Anhouri, Youhana Freige, Moussa Bahry, Sarkis Débbané et Boutros Jahel. Ils ont contacté le P. Joseph qui les a accueilli favorablement et les a instruits pendant trois ans sur la foi orthodoxe. Il a également préfacé un livre écrit par Chebli Ayoub intitué « Purification de l’enseignement chrétien des opinions astronomiques » ; ce livre a été imprimé à Jérusalem en 1858. Et d’autres (anciens) grecs catholiques se sont joints à ce groupe qui augmentait en nombre et si le P. Joseph n’avait subi le martyr en 1860 tous les grecs catholiques de Damas auraient retrouvé la foi orthodoxe ! »

http://www.forum-orthodoxe.com/~forum/viewtopic.php?t=2108

On note le contraste avec Mgr Georges Khodr, ce qui permet de constater le glissement vers l’adogmatisme et le relativisme du Patriarcat d’Antioche, sans doute le plus avancé en la matière dans le monde orthodoxe.

Il est étrange que tantôt Vladimir s’appuie sur les vrais gens quand ceux-ci sont adogmatiques, tantôt les rejettent quand ils s’opposent à l’œcuménisme. On ne sait plus sur quel pied danser !

59.Posté par justine le 04/06/2014 14:09

Post 55:
- "Les maronites n’ont pas une théologie propre ; nos divergences proviennent du fait qu’ils sont rattachés à Rome." C'est inexact. Les Maronites appartiennent au groupe des monophysites et plus particulièrement des monothélites (une variante du monophysitisme). Pour cette raison ils ont été excommuniés par le 6e Concile Oecumenique de 681. Au 12e siecle ils se sont joints aux Croisés et par la suite se sont soumis à la Papauté.

- "nous avons compris ensemble que reconnaître une ou deux natures du Christ signifie la même chose" : Qui est ce "nous"? Certainement pas l'Eglise. Mais il y en a qui ne genent pas de proclamer comme vérité leurs opinions particulières contre les Saints Conciles Oecuméniques.

Post 57: Savez-vous ce que signifie "théologie académique". Cela signifie une création de l'intellect humain, sans aucune expérience spirituelle authentique correspondante; une theologie "sans couverture d'or", comme disait le vénérable Ancien Paissios (et c'est de cette théologie là que se nourrissent en général les écuménistes, raison pour laquelle il leur est si facile d'écarter les saints dogmes) Or, la théologie dont il est question ici, c'est la très sainte Théologie de l'Eglise qui est tout le contraire de la "théologie académique".

D'autre part, selon les Saints Canons de l'Eglise, un évêque qui donne la Divine Communion à des hérétiques et qui néglige d'instruire son troupeau comme il faut dans la Foi, doit être démis de ses fonctions. Si la pastorale devient un exercice de mépris systématique des règles établies par l'Eglise, par les Conciles Oecuméniques, on doit se demander où une telle anarchie va nous mener à la longue. On ne peut honnêtement dire que la situation aujourd'hui serait telle que les Saints Canons sont devenus impraticables. La seule chose qui distingue la situation d'aujourd'hui de celle des siècles passés, c'est qu'aujourd'hui chacun considère tout à fait légitime de faire à sa tete et qu'au lieu d'adorer Dieu, il s'adore lui-même.

58.Posté par Tchetnik le 04/06/2014 12:49
Pas de "théologie en chambre" mais simplement la réalité divine telle qu'elle existe et telle qu'elle doit être comprise.

La théologie n'a jamais été une affaire d spécialistes, comme les nombreux débats populaires à Cple autrefois le prouvent.

La théologie est la réflexion sur la réalité de Dieu et sur le sens qu'elle donne à la vi. Foi du charbonnier ou pas, on ne peut s'en passer complètement, l'Homme vivant Dieu autant par l'intelligence qu par le sentiment. Or, que certaines personnes pensent que les différences n'existent pas ne les empêche pas d'être bien réelles. Tout comme le fait qu'elles soient bien réelles n'empêche ni les points communs ni la possibilité d'une certaine collaboration. mais prendre prétexte d l'ignorance théologique du peuple (qui n,a jamais détenu l'exclusivité ni la pleinitude de la Vérité) pour justifier le relativisme sur ces questions de fond, qui, justement relèvent de la "théologie de salon"(sic), n'est pas une position honnête et juste.

57.Posté par Vladimir.G : "Chez nous, les gens vivent ensemble et n’ont pas beaucoup de théologie dans la tête !" le 04/06/2014 10:46
Bien cher Daniel,

Il est toujours facile de faire de la théologie académique, en chambre, sans aucune relation avec la réalité vécue. Mgr Georges, lui, parle des vrais gens, très croyants comme nos "charbonniers" qui effectivement "sont conscients qu’une véritable unité de foi existe entre nous tous, que nous soyons de tradition orthodoxe ou catholique" et "n’ont pas vraiment conscience de divergences entre les confessions chrétiennes". Autrement dit, pour eux, les divergences n'existent pas comme ils existent pour les théologiens académiques.

56.Posté par Daniel le 03/06/2014 21:59
Mgr Georges se contredit en une seule phrase:

"Il faut dire que la plupart des chrétiens arabophones (au Liban et en Syrie) n’ont pas vraiment conscience de divergences entre les confessions chrétiennes"

Autrement, les divergences existent. Mais dans la même phrase on lit:

"ils sont conscients qu’une véritable unité de foi existe entre nous tous, que nous soyons de tradition orthodoxe ou catholique"

Autrement, les divergences n'existent pas.

Autre phrase: "Chez nous, les gens vivent ensemble et n’ont pas beaucoup de théologie dans la tête !" Depuis quand l'ignorance théologique est-elle une vertu? Peut-être devrait-il s'interroger sur son travail d'évêque si ses ouailles sont ignorantes à ce point?

55.Posté par Vladimir.G : Mgr Georges du Mt Liban: "Aujourd’hui, il n’y a plus comme autrefois de mainmise du Vatican sur l’Église maronite." le 03/06/2014 10:52
Une interview de Mgr Georges:

Les maronites n’ont pas une théologie propre ; nos divergences proviennent du fait qu’ils sont rattachés à Rome. Par ailleurs, nous n’accusons plus les Églises orientales orthodoxes [3] d’être monophysites ; nous avons compris ensemble que reconnaître une ou deux natures du Christ signifie la même chose : pour nous tous il est Dieu et homme. Il faut dire que la plupart des chrétiens arabophones (au Liban et en Syrie) n’ont pas vraiment conscience de divergences entre les confessions chrétiennes : ils sont conscients qu’une véritable unité de foi existe entre nous tous, que nous soyons de tradition orthodoxe ou catholique. Et ils réclament l’hospitalité eucharistique réciproque !

De fait, dans la pratique, nous acceptons les laïcs catholiques à notre table de communion. Et les prêtres maronites acceptent les orthodoxes à la leur. Sans qu’il y ait eu de décision canonique... Par contre nous ne concélébrons pas avec les prêtres maronites. Pas encore...

Il faut dire que dans mon diocèse, qui est le plus grand diocèse libanais, il y a 60 % de couples mixtes. Lors des funérailles, on voit toujours présents à la fois un prêtre orthodoxe et un prêtre maronite. Chez nous, les gens vivent ensemble et n’ont pas beaucoup de théologie dans la tête !

Aujourd’hui, il n’y a plus comme autrefois de mainmise du Vatican sur l’Église maronite. Leur dicastère (la Congrégation pour les Églises orientales) les renvoie en général à leurs responsabilités !

http://unitedeschretiens.fr/Metropolite-Georges-Khodr.html

54.Posté par Daniel le 28/05/2014 17:58
Je reviens sur la citation de Vladimir:

" Le mariage entre orthodoxes et fidèles des autres religions ou des non-croyants est absolument interdit… Mais en cas de tels mariages, les Églises orthodoxes locales autocéphales peuvent néanmoins appliquer l’économie pastorale au conjoint orthodoxe, en fonction de leurs besoins pastoraux particuliers."

L'application s'adresse au conjoint orthodoxe pas au conjoint non-orthodoxe. La communion de ce dernier est donc exclue par le document en question.

53.Posté par Daniel le 28/05/2014 15:08
@ Vladimir (52)

Le document auquel vous faites référence est malheureusement indisponible dans son intégralité publiquement comme maints documents pour cette synaxe panorthodoxe prévue. C’était une des critiques du Métropolite Hiérothéos de Naupacte disant que la majorité des éveques n’avaient pu se les procurer. La transparence règne… Avec des extraits, il est difficile de savoir à quelle économie pastorale le document fait référence. Un mariage mixte est déjà de l’économie pastorale.

52.Posté par Vladimir.G : "l’application de l’économie, dans des cas individuels, en fonction de leurs besoins pastoraux particuliers." le 28/05/2014 10:29
Bien cher Daniel,

Le document "Sur la question des mariages mixtes" a été adopté à l'unanimité par les délégués de toutes les Eglises orthodoxes lors de la conférence préconciliaire de 1982 et devrait donc être considéré comme une base acceptée par toutes les Eglises (même si. à ma connaissance, l'Eglise russe est la seule à l'avoir réellement transcrit dans "Les Bases de la conception sociale de l’Eglise orthodoxe russe" (ch. X. "Morale personnelle, familiale et sociale". cf. lien). Vous y trouverez l'explication pourquoi l'Eglise russe s'est mise à célébrer des mariages mixtes à partir du 17e siècle). Ce document précise que l’acribie canonique s'oppose au mariage des orthodoxes avec les hétérodoxes, mais l'Eglise "peut cependant le bénir par condescendance et humanité sous la condition définie que les enfants de ce mariage soient baptisés et éduqués dans l’Église orthodoxe". Les Églises orthodoxes locales autocéphales peuvent prendre leurs décisions, relativement à l’application de l’économie, dans des cas individuels, en fonction de leurs besoins pastoraux particuliers. "Le mariage entre orthodoxes et fidèles des autres religions ou des non-croyants est absolument interdit… Mais en cas de tels mariages, les Églises orthodoxes locales autocéphales peuvent néanmoins appliquer l’économie pastorale au conjoint orthodoxe, en fonction de leurs besoins pastoraux particuliers."

Je pense que Mgr Georges du Mont Liban applique ces dispositions panorthodoxes "relativement à l’application de l’économie, dans des cas individuels, en fonction de leurs besoins pastoraux particuliers."


http://orthodoxeurope.org/page/3/6.aspx

51.Posté par Daniel le 26/05/2014 13:47
Economie devient le mot fourre-tout dans lequel on met tout et n’importe quoi et qui permet de tout justifier. La situation de mariage mixte n'a rien de nouveau au passage. Le fait que dans un couple, en cas de conversion d’un des membres à l’orthodoxie, le mariage perdure a toujours été admis comme l’indique Saint Paul. Ce cas était fréquent dans l’Eglise ancienne qui était une église de convertis en majorité. On ne donnait pas la communion au conjoint non orthodoxe. Pour les orthodoxes célibataires, la règle courante a été de ne pas s’unir à des conjoints non orthodoxes et même, schismatiques. Cette règle fait sens car le mariage a une fonction religieuse et non purement sentimentale ; comment aller religieusement vers le même but en ayant des fois différentes ? Cette règle est rappelée par maints canons (Laodicée, in Trullo…). Je rappelle que la société de l’époque était déjà pluraliste religieusement dans les empires romains, byzantins etc. Il va de soi qu’un éventuel conjoint orthodoxe n’aurait jamais reçu la communion. Pour une raison qui m’échappe certaines églises orthodoxes se sont mises à célébrer des mariages mixtes à partir du 17e siècle (Russie) puis du 19e siècle (Grèce) mais à nouveau sans communion pour le conjoint non orthodoxe.

La position des saints unanimes est de dire que l’église orthodoxe est l’unique église du Christ. Je cite Saint Photius:

Il y a une église catholique et apostolique du Christ, pas plus, pas deux : toute autre assemblée est une réunion de malfaiteurs et un synode de rebelles » Saint Photius le Grand (Epitre 284)

Leur position sur l’œcuménisme est difficile à définir car le mot œcuménisme est lui-même difficile à définir et peut englober bien des choses distinctes. Il faudrait donc voir plus en détail leur propos au sujet de faits concrets et bien définis. Faire du dialogue théologique est une chose acceptable tant que les conclusions sont orthodoxes, dire que l’église est divisée en branches ou compte 2 poumons en est une autre, qui est inacceptable, et pourtant on attribuera le nom d’œcuménisme aux deux. Dans le cas de la rencontre d’hier, elle a donné lieu à une avalanche de propos non orthodoxes par le Phanar, comme le relève d’ailleurs un lecteur du Phanar aux Etats-Unis qui a regardé les vidéos publiées sur le site dédié à la rencontre. Ces vidéos ont repris les expressions mensongères à l’image des deux poumons, des églises-sœurs etc.

Commentaire du lecteur Phillip Barnes sur le site internet dédié à la rencontre : http://orthodoxinfo.com/ecumenism/about-the-apostolic-pilgrimage-patriarch-bartholomew-and-pope-francis.aspx

50.Posté par justine le 26/05/2014 13:47

A John: Un Orthodoxe doit s'informer des faits de sa foi. Il ne peut faire valoir son ignorance, à moins d'être analphabète. Dans ce cas il sera sans doute un homme humble que le Seigneur illuminera par Sa Grace du fait de son humilité. Etudiez donc en premier "Le Synaxaire, Les Vies des Saints de l'Eglise Orthodoxe", publié en francais par le Monastère de Simonos Petras au Mont Athos. Cette lecture vous ouvrira la porte à d'autres, comme p.ex. les Actes des Saints Conciles oecuméniques, ou la série des Grands Spirituels Orthodoxes du 20e siècle publiée par les Editions l'Age d'Homme etc.

Q Vladimir: L'Eglise ancienne connaissait tout de même cette problématique des branches coupées de la Vigne (le Christ Lui-meme en parle), les monophysites et les nestoriens par exemple, pour ne mentionner que les plus connues parmi les "églises" déchues etc. Mais il est plus facile de nier ces réalités historiques et d'ignorer la manière des Saints Pères de les traiter, car si on voulait bien les étudier en détail, les écuménistes seraient confrontés au fait de leur mauvaise gestion.

Ce qui est nouveau par contre, c'est cette manie de vouloir à tout prix construire une unité extérieure, superficielle, selon les organisations de ce monde, satisfaisant les "fancies" de chacun, car le salut n'intéresse apparemment que peu de gens aujourd'hui, tous étant axés sur leur bien-etre terrestre.

Dans les discours et textes de la rencontre de Jérusalem, il est souvent question de "diversités légitimes". On attend encore de savoir ce que cela signifie au juste.

Donner la Sainte Communion à des hétérodoxes, comme on le fait au sein du Patriarcart d'Antioche, ne relève plus de l'économie dans des cas exceptionnels (décès imminent), c'est devenu la règle.

Ce qui m'étonne, c'est qu'avec tout cela, on se lamente encore sur les calamités qui se sont abattues sur les chrétiens dans le monde entier et ceux du Moyen Orient en particulier. Mais cela fait sans doute partie du manque de foi et de crainte de Dieu generalisés qui engloutit les chrétiens modernes, lesquels semblent croire qu'on peut se moquer de Dieu et faire semblant de ne pas comprendre.

Quant à votre affirmation que "la fracture passe aussi par les Saints", vous devez vous rendre compte qu'entre les Saints authentiques il ne peut y avoir de fracture. Penser une telle chose est absolument absurde et témoigne de l'ignorance de ce que qu'est la sainteté en Orthodoxie.

49.Posté par Tchetnik le 26/05/2014 10:24
@John

En effet, l'Église Orthodoxe est "complète" dans la Vérité, à savoir qu'elle a la permanence et la plénitude de la Grace et de la Vérité.

Les autres églises antiques peuvent à la rigueur posséder la Vérité, entaché d'erreurs.


48.Posté par Vladimir.G : La "fracture" passe aussi entre les saints... le 25/05/2014 15:32
"c'est un excellent démenti à Vladimir qui disait que l’œcuménisme restait dans des limites raisonnables"

Les exceptions confirment la règle et le principe d'économie permet de répondre aux situations spécifiques... (bis)

Oui, "Un prophète est quelqu'un mu par l'Esprit Saint " et qui est rarement identifié par ses contemporains ("nul n'est prophète..."): je ne serais pas plus étonné que John que la pédagogie pastorale de Mgr Georges du Mont Liban soient reconnue comme inspirée par l'Esprit Saint...

@Bien cher John,

Nous avons bien peu de recul sur cette nouvelle problématique. Comme l'écrit le père Nicolas Afanassieff, probablement l'un des plus grands théologiens orthodoxe du XXe siècle, "L'église ancienne ne connaissait pas de "problème œcuménique" dans son aspect actuel. Cependant la question de l'unité de l'Eglise a été l'un des principaux thèmes de la théologie dès les débuts de l'Eglise, mais elle était posée différemment aux diverses époques de "l'esse" historique de l'Eglise." De ce fait seule les saints du XXe siècles ont eu à s'exprimer précisément sur ce sujet et ils ont exprimés des avis opposés: si St Jean d'Ohrid fait partie des signataires de la "Déclaration des participants orthodoxes" à la Première Conférence mondiale « Foi et Constitution » (1927), avec les ténors de "l'Ecole de Paris" (cf. commentaire 39) et Ste Marie de Paris a soutenu œcuménisme, St Jean de Shanghai et St Justin Popovich y étaient clairement opposés en soutenant une position clairement "zélote" (cf. 34). La "fracture" dont je parle passe aussi entre les saints...

47.Posté par John le 25/05/2014 01:35
Je vois une multitude de noms, inconnus pour moi en grande partie du fait de mon inculture. Pourquoi ne pas faire plus simple? Que disent les Saints sur les relations avec les autres courants du Christianisme?

Autre question, pour qui veut bien m'éclairer : l'Eglise Orthodoxe est-elle complète dans sa vérité? Est-elle la seule (héritière?) Eglise fondée par le Christ?

46.Posté par Daniel le 24/05/2014 23:59
Ce qui est bien avec les oecuménistes et modernistes, c'est que toute déviation devient souffle prophétique. Comme la communion uniate du Métropolite roumain Nicolas Corneanu du Banat, qualifiée de gest prophétique par les oecuménistes enragés en son temps. Un prophète est, rappelons-le, quelqu'un mu par l'Esprit Saint qui prophétise, à savoir dit l'avenir. Où sont donc les prophéties de ces gens de l'Ecole de Paris.

Quant à Georges Khodr qui donne la communion aux non orthodoxes, c'est un excellent démenti à Vladimir qui disait que l'oecuménisme restait dans des limites raisonnables. Ceci est-il documenté?

45.Posté par IVAN le 24/05/2014 18:15
@Daniel 38
Les personnalités par vous citées ne sont pas" problématiques", mas elles ont osé aborder les vrais problèmes et essayé d'y apporter une réponse, dans un souffle prophétique pour Olivier Clément et Alexandre Schmemann, et avec beaucoup d'humilité pour Elisabeth Behr-Sigel . Elles dépassent largement toute critique simpliste et réductrice.
En ce qui concerne Mgr Georges Khodr, Métropolite du Mont-Liban , c'est son souci pastoral et sa pratique de l'économie de l'église dans le territoire qu'il dirige, qui semblent lui avoir fait prendre sa décision de pratiquer l'hospitalité eucharistique pour certaines familles de couples mixtes.... donc ne dites pas "bravo l'Ecole de Paris ", dont les théologiens en fait sont loin d'être d'accord,( sauf Olivier Clément qui souhaitait qu'un jour, un évêque charismatique ose le faire ), mais plutôt :"Bravo Mgr Georges Khodr".

44.Posté par Vladimir.G "C''''''''''''''''est ici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés" le 24/05/2014 17:11
@Daniel: (re)lisez l'article: ""L'ecclésiologie «eucharistique» ou de communion", soutenue par les représentants de Constantinople,..."Vous pouvez aussi vous reporter au dernier livre de Mgr Jean de Pergame et sa recension par JC Larchet (http://www.orthodoxie.com/lire/recensions/recensiion-metropolite-jean-zizioulas-de-pergame-leglise-et-ses-institutions/)

@ Justine: le double texte provient d'une erreur de manip... Vous avez bien compris cette fois ce que j’écris et, encore une fois, je ne plaide pas pour un parti, j'analyse et rend compte... Relisez bien aussi mon commentaire 21 où j'insiste en effet sur cette division des Orthodoxes à propos de l'œcuménisme...

Par contre, en se mettant hors de toutes les Eglises ne se met-on pas en contradiction avec St Cyprien?

43.Posté par justine le 24/05/2014 15:39
A Vladimir, post 39: Merci d'avoir mis le texte doublement, pour que je puisse mieux m'en pénétrer! J'y puise d'abord la confirmation que décidément vous aimez les statistiques et les chiffres ronds. Ensuite, vous semblez dire que les "zélotes" sont majoritaires dans les pays traditionnellement orthodoxes et minoritaires en diaspora occidentale, ce qui expliquerait donc votre appréciation différente dans le texte en question.

Quoi qu'il en soit, ni la Vérité ni le Salut n'est une question de majorité, puisque l'Histoire nous apprend qu'il y a eu des époques où les confesseurs de la Foi droite étaient en très forte minorité, voire réduits à un seul, comme St Athanase d'Alexandrie à l'époque de l'arianisme. Nous savons par les paroles du Sauveur que dans les temps derniers, qui sont les nôtres, même "les puissances des Cieux seront ébranlées" (Mt 24,29). Et Il nous exhorte à ne pas suivre alors ceux qui égarent, car "qui persévérera jusqu'à la fin, sera sauvé." Dès lors, n'est-ce pas le devoir de l'amour vrai de crier à nos frères: "Ne vous laissez pas égarer!"?

42.Posté par Daniel le 24/05/2014 15:03
Il faut voir comment on définit l'école de Paris. Il ne suffit pas d'avoir enseigner ou étudier à Saint Serge pour relever de l'école de Paris. Question : qu'est-ce que cette "théologie eucharistique"?

41.Posté par Vladimir.G : @Justine qui ne comprend pas le 24/05/2014 12:49
Il y a l'Orthodoxie dans son ensemble, environ 250 millions de croyants selon les estimations, essentiellement dans les territoires canoniques des Eglises traditionnelles. Je connais un peu la plus importante - l'Eglise russe, et je me tiens informé des autres pour ce qui est disponible dans les langues que je maitrise. Là je suis certain que l'approche "zélote" et majoritaire dans les paroisses et les monastères malgré les "Principes fondamentaux de l'Eglise russe" qui s'opposent clairement à cette approche.

Et il y a la diaspora Orthodoxe en Occident, quelques % des orthodoxes, dont nous connaissons mieux les inclinations. Et là s'impose clairement la "théologie eucharistique", développée par "l'Ecole de Paris" et ses successeurs dont Ivan dresse une liste non exhaustive (j'ajouterais clairement Ste mère Marie dans les anciens et dans les actuels les métropolites Jean de Pergame (Zizoulas) et Stéphanos de Tallinn (Charalambidès), l'archevêque Job de Telmessos (Gecha), le père Grigorios Papathomas, etc. la liste en est très longue!).
Il y a l'Orthodoxie dans son ensemble, environ 250 millions de croyants selon les estimations, essentiellement dans les territoires canoniques des Eglises traditionnelles. Je connais un peu la plus importante - l'Eglise russe, et je me tiens informé des autres pour ce qui est disponible dans les langues que je maitrise. Là je suis certain que l'approche "zélote" et majoritaire dans les paroisses et les monastères malgré les "Principes fondamentaux de l'Eglise russe" qui s'opposent clairement à cette approche.

Et il y a la diaspora Orthodoxe en Occident, quelques % des orthodoxes, dont nous connaissons mieux les inclinations. Et là s'impose clairement la "théologie eucharistique", développée par "l'Ecole de Paris" et ses successeurs dont Ivan dresse une liste non exhaustive (j'ajouterais clairement Ste mère Marie dans les anciens et dans les actuels les métropolites Jean de Pergame (Zizoulas) et Stéphanos de Tallinn (Charalambidès), l'archevêque Job de Telmessos (Gecha), le père Grigorios Papathomas, etc. la liste en est très longue!). Je ne connais aucun texte de St Jean d'Ohrid sur le sujet et ne saurait donc le classer, mais il fait partie des signataires de la "Déclaration des participants orthodoxes" à la Première Conférence mondiale « Foi et Constitution » (1927), avec les ténors de "l'Ecole de Paris" (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Quelques-etapes-de-l-oecumenisme-orthodoxe-Partie-1_a2514.html )

J'espère que c'est plus clair ainsi...

40.Posté par Daniel le 24/05/2014 07:45
En 100 ans, l'école de Paris n'a donné aucun saint, cela en dit long... En revanche, les personnalités problématiques abondent : Boulgakoff et son sophianisme, Olivier Clément et sa communion à l'église catholique, le Père Alexandre Schmemann et sa théologie liturgique fondée sur le postulat indémontré et indémontrable qu'avant l'époque de Constantin, les choses étaient différentes et meilleures, Elizabeth Behr Sigel et son obsession pour l'ordination des femmes... Et, l'on nous apprend ans sourciller avec satisfaction que Georges Khodr donne la communion aux non-orthodoxes! Bravo à l'Ecole de Paris.

Concernant le Père Georges Florovsky, ce me semble être une personnalité indépendante difficile à rattacher à une école ou une autre.

39.Posté par justine le 23/05/2014 21:25

Ce que je ne saisis pas dans le post 34 de Vladimir, c'est comment il considère les "zélotes" majoritaires à la ligne 2 et minoritaires à l'avant-avant dernière ligne. Quant a l'eventail de ses references en matiere de theologie, on constate qu'il met les Saints Peres du cote de ceux qu'il vaut mieux eviter et qu'il recommande par contre des representants de la theologie academique moderne, post- et antipatristique dans son essence. Y a-t-il un exemple plus eloquent du "voir et ne pas voir" et "entendre et ne pas comprendre"?

38.Posté par IVAN le 23/05/2014 20:39
Voici la liste( incomplète) des théologiens de l'Ecole de Paris qui me viennent en mémoire

Mgr Euloge,
Boulgakoff, Kartacheff, Florovsky, Léon Zander pionnier du mouvement oecuménique, Olivier Clément, Alexeï Kniazeff , le prince Andronnikoff, Nicolas Koulomzine, Mgr Georges Wagner,
Alexandre Schmemann, Jean Meyendorf,

Le patriarche d'Antioche Ignace IV
TOUS ISSUS DE ST SERGE

Mais aussi Vladimir Lossky, Lev Gillet "le moine de l'Eglise d' Orient", Elizabeth Behr- Ziegel,
Paul Evdokimoff,
Tous de bienheureuse mémoire, tous de grandes figures de l'Eglise Orthodoxe, internationalement connus et reconnus dans le monde théologique

Actuellement en activité:
Le métropolite du Mont-Liban Georges Khodr, ( qui pratique ouvertement l'hospitalité eucharistique pour les familles de couples mixtes,) l'archevêque Séraphin( Romul Joanta), l'archevêque Job, Boris Bobrinskoy,
Nicolas Lossky, André Lossky, Véronique Lossky, Sophie Deicha, le prince Dimitri Schakhovskoy,
Joost van Rossum , J. F. Colossimo, Nicolas Cernokrak, Nicolas Kazarian, A.Vergely, Michel Stavrou, Michel Evdokimoff, sous la férule du doyen Nicolas Ozoline
Tous de St Serge, ou issus de St Serge, intervenants dans les colloques du monde entier, et notamment en relation étroite avec l'Institut St Tikhon de Moscou et l'ISEO de Paris.

37.Posté par Daniel le 23/05/2014 07:12
@ Vladimir

Mon commentaire 32 déclare : "Il n'y a nul besoin de collaborer avec les non orthodoxes pour conserver la foi chrétienne." Pouvez-vous me montrer où il est écrit "nous sommes la vraie Eglise et nous serons sauvés, les autres sont dehors et seront perdus".

Je cherche et ne trouve pas. Considérer les pères Boris Bobrinskoy, André Borrély, Michel Evdokimov ou le professeur Stavrou comme des grands noms de la théologie occidentale est risible. Ils sont inconnus hors de France et en France même, on peut se poser la question. Il relève plus du club de Saint Serge qui fait son autopromotion pour paraître plus important qu'il ne l'est...

36.Posté par Vladimir.G : "Que celui qui a des oreilles pour entendre entende" (Mt 13.9) le 22/05/2014 22:25
"Que celui qui a des oreilles pour entendre entende" (Mt 13.9)
Ce débat a développé l'approche "zélote" (en dehors des derniers commentaires de Tchetnik et Ivan), ce qui n'est pas étonnant à priori puisque c'est l'opinion majoritaire parmi les Orthodoxes. Toutefois, comme la plupart des croyants et prêtres de paroisses, les commentaires se sont arrêtés au premier niveau d'argumentation, illustré de façon quasi caricaturale par le No 32: nous sommes la vraie Eglise et nous serons sauvés, les autres sont dehors et seront perdus ("hors de l'Eglise point salut" est la référence à St Cyprien favorite de ce courant). Il y a aussi de grands théologiens du XXe siècle qui ont creusé et enrichi cette approche. J'ai cité le métropolite Antoine Khrapovitsky et le saint néomartyr Hilarion Troitsky, il faudrait ajouter les Saint Justin Popovich et Jean de Shangaï et d'autres. Ainsi St Justin écrit: "Il n'y a pas de doute que tous ces faits convergent vers une conclusion d'une logique irrésistible : en Occident, il n'y a ni Église ni Dieu-Homme, et pour cette raison, il n'y a pas de vraie société théandrique dans laquelle les hommes sont des frères mortels et des compagnons immortels. Le christianisme humaniste est en fait la protestation et le soulèvement les plus décisifs contre le Dieu-Homme Christ et toutes les valeurs et normes théandriques de l'évangile… Mais en Occident ? Ils ne connaissent ni la voie, ni l'Église, ni le chemin pour sortir du désespoir; tout est plongé dans l'idolâtrie destructrice des âmes, dans l'amour du plaisir, dans l'amour de soi et l'amour de la convoitise. C'est de là qu'en Europe nous voyons la renaissance du polythéisme. Les "faux-Christs", faux-dieux qui ont inondé l'Europe et en sont exportés à toutes les places de marché du monde, ont pour leur principale caractéristique de tuer l'âme dans l'homme - l'unique trésor de l'homme dans tous les mondes, et de cette façon, rendre impossible l'éventualité même d'une société authentique." On ne saurait être plus catégorique!

Mais cette approche catégorique est rejetée par toutes les Eglises, comme le montrent les textes que je mentionne et comme le confirment les débats préconciliaires. Et c'est toujours à partir de St. Cyprien de Carthage, qui insiste sur la sauvegarde de l'unité de l'Église «catholique», signifiée et réalisée dans l'eucharistie dont l'évêque est le centre, que s'est développée la "théologie eucharistique" qui est soutenue aujourd'hui par la majorité des Orthodoxes en Occidents. Ce mouvement est mené par les plus grands noms de la théologie orthodoxe contemporaine occidentale, du métropolite Jean de Pergame aux pères Boris Bobrinsky, André Borrély, Michel Evdokimov, au professeur Stavrou etc. Et c'est aussi cette approche là qui est la plus populaire parmi les prêtres et les paroissiens orthodoxes d'Occident, comme le montrent les différentes revues paroissiales, le bulletin et le site de l'Archevêché et de l'AEOF, les congrès de l'ACER et de la "Fraternité orthodoxe"…

Ainsi le fait qu'il n'y ait pratiquement pas eu ici de commentaires représentant ce courant n'est pas significatif de la pensée orthodoxe en Occident. Ceux qui adhèrent à cette approche, à l'exception d'Ivan, n'éprouvent probablement pas le besoin de s'exprimer ici du fait qu'ils ont bien d'autres possibilités pour ce faire, alors que nos "zélotes", minoritaires, ont bien besoin de s'exprimer. Et je suis personnellement heureux de participer à ces débats car je considère que tout échange est enrichissant à condition de savoir entendre l'autre. Que ceux qui on des oreilles…

35.Posté par IVAN le 22/05/2014 12:06
@ Daniel 32
Vous trouverez la réponse adéquate à votre affirmation et à votre attitude générale, dans l'article de l'OLTR qui vient de paraître :
" Foi en l'Eglise"
@Tchetnik 31
je suis entièrement d'accord avec ce que vous dites dans votre réponse 31 et vous en remercie.

34.Posté par Daniel le 22/05/2014 10:59
Il n'y a nul besoin de collaborer avec les non orthodoxes pour conserver la foi chrétienne.

33.Posté par Tchetnik le 22/05/2014 08:09
@Ivan

""Mais il ne faut pas avoir peur du dialogue entre chrétiens""

-Tout à fait, et pas seulement du dialogue, mais aussi d'une certaine reconnaissance et d'une certaine collaboration qui, dans le monde d'aujourd'hui, apparait indispensable à la fois pour préserver la foi Chrétienne mais aussi pour répondre à certains enjeux sociaux, économiques, politiques.

Impossible il y a un siècle, cette collaboration et ce respect sont aujourd'hui nécessaires et d,autant plus possibles que bien des points communs existent dans ls enseignements de fond, qu'on a pu remettre ce qui nous différenciait dans son juste contexte, à sa juste proportion.

""l'agressivité et la caricature méprisante de "l'autre"""

-Tout à fait d'accord.

D'abord parce que Dieu peut reconnaitre la bonne volonté, la vertu réelle chez tout Chrétien, tout comme nous devons reconnaitre la réalité d'une Histoire marquée par le martyr, même dans l'erreur, ensuit parc que les églises ne se positionnent plus de manière négative les uns par rapport aux autres. Points communs et réalité de l'Histoire font que bienveillance et bonne entente sont préférables à un combat qu'il import aussi de mener mais pas contre n'import quel adversaire.

""Tout cela n'échappe aucunement aux participants des rencontres oecuméniques""

-C'est certainement en partie vrai, mais pas systématique, hélas. Certains "eucuménistes" savent jusqu'où ils peuvent aller, d'autres en revanche sont bien plus ambitieux, dans le mauvais sens.

32.Posté par IVAN le 22/05/2014 01:31
@ tchetnik 29 ; Ne confondez pas le mouvement œcuménique avec les dangers qu'il présente:
le relativisme doctrinaire sous prétexte de bienveillance
l'agressivité et la caricature méprisante de "l'autre"
Ces dangers bien connus sont à éviter dans la mesure du possible, lors des rencontres œcuméniques
Mais il ne faut pas avoir peur du dialogue entre chrétiens
Tout cela n'échappe aucunement aux participants des rencontres oecuméniques

31.Posté par Tchetnik le 21/05/2014 18:39
De même les paroles de Saint Paul visant les "archiapôtres" ne concernent-elles pas ceux qui refusent le Christ mais ceux qui, prétendant l'accepter, diffusent à son sujet des enseignements erronés.

Ce qui échappe aux bisounours de l'oecuménisme, est que nul ne refus ni le dialogue, ni le respect, ni la reconnaissance de fois sincères, de bonnes volonté, vertueuses, de surcroît effectivement très proches comme nul ne refuse de reconnaître une certaine possibilité de collaboration dans bien des domaines et d'identité de vue sur bien des problèmes actuels, spirituels ou plus profanes.

Ce qui est refusé, c'est le relativisme sur le fond, le "tout se vaut", l'abdication de la notion même de Vérité, le "melting pot" mondialiste des héritages et enseignements au nom d'une conception sentimentaliste et purement compassionnelle de la religion.

30.Posté par IVAN le 21/05/2014 18:26
La rencontre à Jérusalem, de Paul VI et d'Athënagoras 1e r en 1964, a été vécue et reçue par nous tous, orthodoxes de la diaspora de l'époque , et catholiques en plein concile Vatican II , comme un grand choc, un souffle, un ébranlement, un évènement majeur, surprenant et inattendu, dont la signification profonde et l'aspect prophétique n'avaient échappé à personne !

29.Posté par justine le 21/05/2014 16:44
Le passage de l'épître de Jean ne vise pas ceux qui refusent le Christ, mais ceux qui répandent à Son sujet des doctrines erronées. "Cela je vous l'écris au sujet de ceux qui veulent vous induire en erreur" (2,26).

Il n'y a pas de levée de boucliers contre la rencontre à Jérusalem, dit Vladimir. Lève-t-on des boucliers contre les rhétoriques vides et les gestes théatraux destinés aux cameras de TV? S'il devait y avoir des choses plus sérieuses, ne doutez pas que non seulement des boucliers se lèveront, mais aussi le jugement divin. Pour rappel - le 29 mai on commémore la chute de Constantinople.

28.Posté par Daniel le 21/05/2014 13:00
Ajouter et retrancher des choses à la foi orthodoxe, c’est aussi rejeter le Christ. L’Eglise est le corps du Christ.

27.Posté par Vladimir.G : Amalgame le 21/05/2014 10:43
Soulignons l'amalgames, méthode habituel de toute polémique totalitaire qui évite d'avoir à avancer des argument sérieux, entre ceux qui refusent le Christ, visés par l'épitre de St Jean, et les hétérodoxes actuels, tous Chrétiens, et en particulier les Catholiques qui partagent tous les dogmes des 7 conciles avec les orthodoxes...

Mais bon, nous allons vers une rencontre entre le patriarche œcuménique et le pape de Rome et il n'y a aucune levée de boucliers zélotes (souvenons-nous de celle qui a précédé la réunion de la Commission théologique mixte en 2009!) Il est vrai que le pape François est particulièrement populaire, y compris parmi les Orthodoxes (en tous cas en Russie): le "bloc réfractaire" qui divise le Peuple de Dieu est-il en train de fondre?

26.Posté par Tchetnik le 20/05/2014 22:53
Étonnant comment le même peuple peut tour à tour être qualifié de "vox dei" et de "masse réfractaire" par la même personne selon l'idéologie du moment.

Sans doute n'est-ce pas le même peuple, ce qui n'est pas "intelligentsia" n'étant pas jugé digne d'en faire partie.


25.Posté par Vladimir.G : Ne divisons pas encore plus le Corps du Christ le 20/05/2014 22:33
Les évêques et théologiens en font AUSSI partie, de mêmes que ceux qui les suivent...

Mais, comme l'a souligné le père Vladimir Khoulap (Académie théologique de Saint-Pétersbourg) à propos du calendrier lors du colloque de l'ITO sur "les enjeux du futur Concile", il est indispensable de poursuivre une intense pédagogie pour faire comprendre et recevoir ce qui sera proclamé...

24.Posté par justine le 20/05/2014 20:17
A noter "cette masse de croyants refractaires" comme Vladimir nomme le Corps du Christ, le peuple de Dieu, celui qui fit couler la pseudo-union de 1439 et qui fera couler toute nouvelle pseudo-union.

23.Posté par Vladimir.G : retour à la querelle orthodoxe autour de l''''œcuménisme le 20/05/2014 18:43
OK. La référence 2.19 m'avait perturbé et j'avais pensé à Jean 2 sans trouver. Il s'agit donc de Jean 1 2.19...

Et cette interprétation est bien celle des "zélotes" qui mettent ainsi la majorité des Chrétiens parmi les "adversaires du Christ" et les "antichrists"... (Comme chacun sait, "zélote" n'est pas un terme péjoratif: ce mouvement extrémiste juif défit les Romains et prit le contrôle de Jérusalem en 68-70. Le retour romain fut terrible: le Temple fut définitivement détruit et les juifs exilés.)

Je ne cherche pas à prendre parti pour les uns ou les autres, mais j'analyse et je constate que cette interprétation extrême (car c'en est bien une!) est rejetée par les Eglises, comme le soulignent expressément les textes que je cite.

Dans un article d'octobre 2009 (1) je mettait l'accent sur cette division entre un groupe restreint à la tête des Eglise (la «Confession de foi contre l’œcuménisme» les appelle "hiérarques et théologiens œcuménistes") et la grande masse des fidèles et clercs de terrain, dont l'Église russe est un bon exemple. Les avancées vers la tenue du Concile panorthodoxe sont très heureuses et permettent de bien augurer de la suite; le consensus sera probablement atteint sur nombre de questions sur lesquels le Concile pourra donc proclamer les réponses doctrinales comme expliqué Mgr Hilarion de Volokolamsk (2). Pour ce point là, je vois le Concile proclamer une réponse proche du consensus que j'ai identifié mais cela suffira-t-il à faire bouger cette masse de croyants réfractaires? Et la conclusion de mon article de 2009 citant JF. Colosimo reste plus actuelle que jamais: "comment une entreprise œcuménique finit-elle par déboucher sur une fracture intra-confessionnelle ? Nul doute qu’il y a là un mystère à méditer. Mais s’étonnera-t-on que, in fine, le Saint–Esprit se révèle une fois de plus le champion de l’antisystème?"

(1) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Une-nouvelle-querelle-orthodoxe-autour-de-l-oec umenisme-et-du-document-de-Ravenne_a444.html
(2) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Mgr-Hilarion-de-Volokolamsk-les-mythes-du-Concile_a3647.html

22.Posté par Tchetnik le 20/05/2014 18:29
En tous les cas, opposer Saint Jean l'Évangéliste aux "évêques Orthodoxes" contemporains, voila qui relève ou d'une lecture hâtive, ou d'un certain culot.


Au concile de Bâle-Ferrare-Florence, les églises étaient en consensus aussi...dans l'errance.

Saint Marc d'Éphèse était seul contre tous (ou tout comme). C'est quand même lui qui a eu raison et que l'Église a reconnu du reste.

L'homme du coté de la Vérité finit toujours par l'emporter, m^me contre une multitude. Un peu comme dans un Sergio Léone.


21.Posté par Daniel le 20/05/2014 17:13
Vladimir aura lu assez vite car je citais ma source: "Saint Jean dans sa première épître résume bien la vue orthodoxe sur ceux qui sortis de l'église: 2:19"

20.Posté par justine le 20/05/2014 13:53
Pour Vladimir, c'est donc le Littré qui fait foi en matière de terminologie et donc de théologie orthodoxes. C'est sans doute pour cette raison qu'il ne reconnaît pas le premier des théologiens de l'Eglise dans les paroles citées par Daniel!

Il a en plus le toupet d'accuser des Saints de l'Eglise de "zélotisme" et de leur opposer un prétendu "consensus des Eglises". Cher Vladimir, relisez donc attentivement et entièrement les "Principes" de l'Eglise russe auxquels vous vous référez (malheureusement à peu près dans les mêmes dispositions que ceux auxquels Dieu reproche de prendre dans leur bouche Ses préceptes, alors qu'ils les jettent derrière eux), et, tant que vous y êtes, aussi la prise de position du PM sur la primauté, afin de vous convaincre combien ces documents orthodoxes diffèrent des mauvaises doctrines phanariotes. Par là même, étudiez aussi les prises de position des Eglises de Bulgarie et de Géorgie, d'un nombre considérable de métropolites de Grèce et de la diaspora orthodoxe ainsi que la bonne vingtaine de déclarations de la Sainte Communauté du Mont Athos en la matière et de tous les saints Anciens sans exception aucune de notre époque. Veuillez prendre en considération aussi les protestations de nombreux théologiens orthodoxes et la consternation du peuple fidèle, afin d'avoir une appréciation plus réaliste du "consensus des Eglises" - à moins, évidemment, à moins pour vous aussi, comme pour certains esprits absolutistes, "Eglise" signifie seulement le petit nombre de personnages haut-placés dans la hiérarchie ecclésiale et leurs représentants officiels, à l'exclusion de l'ensemble de l'épiscopat, du clergé et du peuple, sans parler de l'Eglise des Premiers-Nés dans la Jérusalem céleste....

Un "consensus des Eglises" qui serait en contradiction avec la Sainte Ecriture, les Saints Pères, les Saints Conciles et les Saints Canons de l'Eglise Orthodoxe, même s'il devait exister, serait d'une importance égale à celle d'une brindille dans le vent.

19.Posté par Irénée le 20/05/2014 13:23
Il s'agit tout simplement de la première épître de saint Jean (le Théologien).

18.Posté par Daniel le 20/05/2014 11:42
Jean de Pergame plus grand que Jean le Théologien. J’en perds ma katarevoussa (forme puriste de grec).

17.Posté par Tchetnik le 20/05/2014 11:08
On peut y ajouter saint Paul (de tarse) qui parlait des "archiapôtres" en montrant clairement que ceux qui n'étaient pas avec les Apôtres n'étaient pas dans la communauté de l'Église.

16.Posté par Tchetnik le 20/05/2014 11:05
Il s'agit bien plus simplement du saint Jean l'Évangéliste, ce qu'un culture biblique solide indique sans problème.

15.Posté par Vladimir.G : approche "zélote" le 20/05/2014 10:45
Merci Daniel de contribuer au débat… Là nous parlons bien doctrine!

De quel St Jean s'agit-il? J'avais lu quelque chose d'approchant sous la plume de l'un des principaux théoricien-fondateur du courant "zélote", Mgr Antoine Khrapovitsky ou St Justin Popovich (je ne retrouve pas la référence.) Elle s'inscrit donc dans cette approche qui semble bien rejetée par le consensus des Eglises comme le montrent tant les textes préconciliaires adoptés en 1986 (qui demandent toutefois à être revus) que les "Principes" de l'Eglise russe ou les épitres du patriarche Bartholomée et de Mgr Jean de Pergamme…

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