Le président pakistanais a demandé lundi des explications sur l'arrestation pour blasphème d'une jeune fille chrétienne, peut-être trisomique, accusée d'avoir brûlé des feuilles de papier sur lesquelles se trouvaient des versets du Coran

Rimsha, âgée d'une dizaine d'années et de confession chrétienne, a été arrêtée jeudi dans un quartier pauvre d'Islamabad, la capitale du Pakistan, et placée en détention provisoire, sur dénonciation de musulmans en colère exigeant qu'elle soit punie. Selon certains témoins, elle aurait brûlé des feuilles de papier portant des versets du Coran.

Au Pakistan, il s'agit d'un blasphème, qui peut être puni de la peine de mort. Elle devrait comparaître rapidement devant un tribunal pour connaître la suite de la procédure. Plusieurs interrogations demeurent sur Rimsha : tout d'abord son âge exact, entre 10 et 16 ans, et surtout sa santé, puisqu'elle serait atteinte, selon ses défenseurs, de trisomie 21. Face aux tensions, des chrétiens ont dû quitter le quartier où vit Rimsha et sa famille.

"Sérieusement en considération"

Face à la polémique naissante -les Etats-Unis dénoncent une "affaire évidemment très gênante" et "exhortent le gouvernement pakistanais à protéger non seulement ses minorités religieuses, mais aussi les femmes et les filles" du pays-, le président Asif Ali Zardari a pris "sérieusement en considération" l'arrestation et a demandé au ministère de l'Intérieur de lui présenter un rapport. Suite Monde/Asie

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Août 2012 à 09:33 | 11 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Daniel le 24/08/2012 12:09
Je n'entends aucune condamnation de Madonna, de Cécile Duflot, des Hot Chili Peppers, de Paul MacCartney... Ah oui, il ne s'agit pas des Pussy Riot...

2.Posté par Vladimir le 24/08/2012 13:01
Vous avez bien raison, cher Daniel, de vouloir mettre ainsi Russie et Pakistan sur le même niveau de développement démocratique et d'ouverture à l'opinion occidentale. Vous êtes d'ailleurs plutôt généreux avec la Russie puisque "l'indice de démocratie" calculé par "The Economist" (1) place la Russie dans "les régimes autoritaires" (117ème sur 167 pays), 12 places derrière le Pakistan (105) qui est encore dans "les régimes hybrides". Et Pussy Riot montre effectivement cette proximité: les Russes sont bien les "Arabes blonds" de Custine ou les "Scythes-Asiates" de Blok contrairement à ce qu'imaginent, chez nous comme chez eux, ceux qui veulent y voir appliquer nos normes éthiques et morales. Car c'est bien cela qu'exigent ces manifestants, n'est ce pas?

(http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_d%C3%A9mocratie#Indice_de_d.C3.A9mocratie_par_type_de_r.C3.A9gime_en_2011)

3.Posté par Tchetnik le 24/08/2012 14:12
Il est vrai que, par rapport à ces persécutions, bien réelles celles-là, les idôles intellectuelles et médiatiques restent bien silencieuses.

En revanche pourquoi les nôtres le sont ils autant?

4.Posté par Tchetnik le 24/08/2012 15:18
Il est vrai que "the Economist" est un journal tout ce qu'il y a de libre, d'indépendant vis à vis du pouvoir des Banksters, de tout ce qu'il y a de plus référentiel pour juger une Russie dontla plupart de ses journalistes ne parlent même pas la langue...

Étrange de ne pas savoir faire la différence entre deux ans de cabane pour trois hooligans à qui personne ne demandait rien et la tête tranchée pour une fille qui ne faisait que lire la Bible.


5.Posté par Laurence Guillon le 24/08/2012 20:52
Le Pakistan est sous protectorat américain, alors que la Russie n' a pas encore été avalée, voilà la différence.

6.Posté par Pakistan: La fillette chrétienne accusée de blasphème reste en prison (Déficience mentale confirmée) le 01/09/2012 19:31
La commission médicale pakistanaise chargée d’examiner la fillette chrétienne inculpée de profanation du Coran a estimé son âge à environ 14 ans, rapporte le 29 août l’agence d’information des missions étrangères de Paris, Eglises d’Asie. En rapport aux conclusions de la commission, son avocat pensait pouvoir la faire libérer sous caution. Mais le 30 août, la cour de justice a décidé de la maintenir en détention.

L'avis médical éloigne la perspective d'un jugement au pénal, où la fillette encourait une peine de prison à vie. Une décision sur sa possible libération sous caution a pourtant été reportée, le 30 août, par la cour de justice d'Islamabad, rapporte le quotidien britannique "The Guardian". Les juges ont demandé une clarification du rapport médical et le cas sera réexaminé le 1er septembre.
Une loi anti-blasphème instrumentalisée

Depuis son incarcération dans un centre pour mineurs, le cas de Rimsha Masih soulève une vive agitation au Pakistan comme au sein de la communauté internationale. La fillette a été arrêtée le 16 août 2012 après qu'une plainte eut été portée contre elle pour profanation du Coran.
Elle est immédiatement apparue comme étant une nouvelle victime des lois anti-blasphème, qui punissent de mort toute offense à Mahomet et de prison à vie toute profanation du Coran. Cette législation est régulièrement accusée d'être instrumentalisée pour régler des conflits personnels ou exercer des pressions sur les plus faibles de la société pakistanaise, notamment ses minorités religieuses.
Déficience mentale confirmée

Au Pakistan, la majorité est fixée à 18 ans. Les enfants de moins de 15 ans ne peuvent être déférés que devant une juridiction pour mineurs. Les actes d'un enfant de moins de 12 ans ne peuvent être qualifiés de délits. Dans le cas de Rimsha Masih, il y a une absence d'état-civil fiable.
Les parents de la fillette ont toujours assuré que leur enfant était âgée de 11 ans et qu'elle souffrait de handicap mental. La Commission médicale ne s'est pas prononcée sur une éventuelle trisomie 21 dont serait atteinte la fillette. Elle a néanmoins défini le niveau mental de Rimsha comme étant "inférieur à celui des enfants de son âge".
La justice sous pression

Selon différents observateurs locaux, ce diagnostic semble taillé sur mesure. En effet, il place Rimsha Masih dans une tranche d'âge qui la rend justiciable devant une juridiction pour mineurs, tout en ouvrant la possibilité d'un non-lieu pour irresponsabilité du fait de sa déficience mentale.
Pour Peter Jacob, secrétaire exécutif de la Commission 'Justice et Paix' de la Conférence des évêques catholiques du Pakistan, il est trop tôt pour se montrer optimiste. Dans des affaires comme celle de Rimsha Masih, les autorités politiques ou judiciaires prennent rarement clairement position. Elles préfèrent prendre des décisions en demi-teinte et évitent de s'exposer à un sort semblable à celui de Shahbaz Bhatti, ministre des Minorités religieuses, ou de Salman Taseer, gouverneur de la province du Pendjab. Les deux hommes politiques ont été abattus en 2011 parce qu'ils avaient pris position en faveur d'une révision des lois anti-blasphème.

7.Posté par Pakistan: La fillette chrétienne- l'imam arrêté au Pakistan le 02/09/2012 15:18
La police pakistanaise a arrêté l'imam à l'origine de la plainte contre Rimsha, cette jeune chrétienne accusée d'avoir profané le Coran, pour avoir lui-même brûlé des pages du texte sacré afin de fabriquer de fausses pièces à conviction, ont indiqué dimanche des responsables.

Rimsha, qui habite le quartier pauvre de Mehrabad, à la périphérie d'Islamabad, est écrouée depuis plus de deux semaines pour avoir, selon des voisins, brûlé des versets du Coran, un crime passible de la prison à vie au Pakistan.

Le 16 août dernier, un voisin s'était rendu chez l'imam de la mosquée du quartier pour lui dire que l'adolescente venait de brûler sous ses yeux dans un terrain vague, de nombreuses feuilles de papier, y compris des versets du Coran en arabe. L'imam de la mosquée avait alors mobilisé ses fidèles et fait pression sur la police pour qu'elle arrête la jeune chrétienne.

8.Posté par La police pakistanaise a arrêté l'imam à l'origine de la plainte contre Rimsha le 02/09/2012 15:20
La police pakistanaise a arrêté l'imam à l'origine de la plainte contre Rimsha, cette jeune chrétienne accusée de blasphème, pour son rôle présumé dans la fabrication de fausses pièces à conviction.

Au Pakistan, le cas de Rimsha Masih, une fillette chrétienne accusée de violation de la loi sur le blasphème et arrêtée à la mi-août, mobilise les groupes de défense des droits de l'homme. Rimsha, qui habite le quartier pauvre de Mehrabad, à la périphérie d'Islamabad, est écrouée depuis plus de deux semaines pour avoir, selon des voisins, brûlé des versets du Coran, un crime passible de la prison à vie au Pakistan, voire, théoriquement, de la peine de mort. Son cas entretient la polémique sur la sévère législation qui condamne au Pakistan tout propos ou acte contre l'islam ou le prophète Mahomet. Les détracteurs de la loi jugent que sa terminologie vague encourage tous les abus et nourrit la discrimination contre les minorités religieuses.

Mais, coup de théâtre, la police pakistanaise a fait savoir dimanche qu'un imam est soupçonné d'avoir lui-même déchiré des pages du livre saint et d'avoir placé les morceaux dans un sac de la fillette contenant des papiers brûlés. Hafiz Mohammed Khalid Chishti, qui était à l'origine des accusations contre la fillette chrétienne, a été arrêté après avoir été dénoncé notamment par son assistant. Ce rebondissement survient à la veille d'une audience consacrée à l'éventuelle libération conditionnelle de la jeune fille, dont l'âge et les facultés mentales font l'objet d'informations contradictoires. Certains médias affirment que Rimsha Masih a 11 ans et qu'elle est trisomique. Un hôpital a de son côté déclaré qu'elle était âgée de 14 ans mais que ses capacités mentales étaient inférieures à son âge et qu'elle était analphabète.

Les chrétiens du Pakistan en butte aux rumeurs

Au coeur de la controverse, la fameuse loi sur le blasphème préoccupe tout particulièrement la communauté chrétienne, qui représente 4% des 180 millions de Pakistanais. Les chrétiens du Pakistan estiment que cette législation ne leur offre aucune protection. Et si beaucoup de condamnations pour blasphème contre l'islam ou le prophète Mahomet sont rejetées en appel, de nombreux Pakistanais accusés de blasphème ont été lynchés par la foule.

Les chrétiens soulignent que les dénonciations dont ils peuvent être victimes s'appuient uniquement sur des témoignages de voisinage et sont souvent liées à des règlements de compte. Ce que vient conforter, ce week-end, l'annonce de l'arrestation de l'imam à l'origine de la plainte contre Rimsha... Mais le mal est déjà fait : plusieurs centaines d'habitants chrétiens du village de Rimsah Masih ont fui leurs domiciles quand les mosquées ont commencé à dénoncer par haut-parleur les actes présumés de la jeune fille.

Car même si la justice pakistanaise n'intervient pas, les seules rumeurs peuvent être meurtrières. En 2009, une quarantaine de maisons et une église avaient été incendiées par un millier de musulmans dans la ville de Gojra, province du Pendjab, et au moins sept chrétiens avaient été brûlés vifs à la suite de rumeurs de profanation du Coran. En juillet 2010 à Faisalabad, deux frères chrétiens accusés d'avoir écrit un texte insultant envers le prophète Mahomet avaient été abattus à la sortie d'un tribunal.

9.Posté par Daniel le 07/09/2012 10:40
La chrétienne accusée de blasphème pour avoir brûlé le coran sera libéré. A noter que l'imam accusateur est à présent soupçonné d'avoir lui-même brûlé les feuilles pour incriminer la chrétienne...


10.Posté par Pakistan: l’imam qui avait accusé de blasphème une adolescente acquitté le 18/08/2013 09:57
Un tribunal pakistanais a acquitté un imam qui avait accusé une adolescente chrétienne de blasphème, avant d’être arrêté lui-même pour les mêmes charges, une affaire qui avait suscité une vive émotion dans le monde.

«Le tribunal a rejeté toutes les accusations contre Khalid Chishti et l’a acquitté», a indiqué à l’AFP samedi soir Wajid Ali Gilani, l’avocat de l’accusé. Selon lui, l’accusation n’a apporté aucune preuve et les témoins à charge se sont tous retirés.

Rimsha, une jeune fille de 14 ans, illettrée et retardée mentalement, avait été accusée par des voisins, il y a un an, d’avoir brûlé des pages d’un manuel d’introduction au Coran sur lesquelles étaient écrits des versets du texte sacré de l’islam, un crime passible de la prison à vie au Pakistan.

La jeune fille avait passé trois semaines en détention dans une des prisons les plus dures du pays, avant d’être libérée. La justice avait abandonné les charges contre elle en novembre. A sa libération, elle et sa famille avaient dû se cacher, avant d’être accueillies au Canada.

L’affaire, qui avait eu un retentissement international, avait rebondi lorsque l’imam de la mosquée du quartier où vivait Rimsha avait lui-même été arrêté. Hafiz Mohammed Khalid Chishti était accusé par les autorités d’avoir introduit des pages du Coran dans les cendres de feuilles brûlées dans l’espoir «d’expulser» les chrétiens du quartier. Il avait été libéré sous caution peu après son arrestation.

Fin 2012, les dirigeants de la communauté chrétienne au Pakistan avaient rendu hommage aux responsables musulmans, aux médias et à la société civile pour avoir mis en lumière l’injustice dont avait été victime l’adolescente.

La loi pakistanaise sur le blasphème, accusée par les libéraux d’être instrumentalisée pour régler des conflits personnels et défendue bec et ongles par les musulmans radicaux, prévoit jusqu’à la peine de mort pour les personnes dénigrant le prophète Mahomet et la prison à vie pour quiconque brûle le Coran.

Les autorités n’ont toutefois jamais exécuté une personne condamnée à la peine de mort en vertu de cette loi qui demeure très sensible au Pakistan, pays à 97% musulman en proie à une montée en puissance du fondamentalisme religieux.

Asia Bibi, une mère de cinq enfants est toujours en prison, après sa condamnation à mort en novembre 2010 pour avoir, selon ses voisines, dénigré le prophète.

11.Posté par Vladimir G: Sept ans, déjà... le 19/10/2016 10:28
Sept ans, déjà...

Publié le 19 octobre 2016 par Albocicade

Sept ans qu'elle est enfermée, emprisonnée, menacée de mort de toutes parts.
Par la justice de son pays d'une part, mais pas seulement.
Elle sait, comme tout le monde au Pakistan, que si elle est libérée (que ce soit parce que le tribunal aurait finalement reconnu son innocence, ou par grâce présidentielle) elle sera assassinée.
D'ailleurs, il n'y a pas qu'elle. Plusieurs de ses soutiens ont été supprimés, au point qu'elle est plus en sécurité en prison qu'en liberté.

Mais qu'a-t-elle donc fait ? Fut-elle meurtrière ? Etait-elle à la tête de quelque réseau mafieux ? Complotait-elle contre la paix et la sécurité ? Non, rien de cela.
Elle est juste accusée d'avoir mal parlé de Mahomet. Elle aurait blasphémé.
J'écris "aurait", puisqu'elle le nie.
Mais, il y a la "loi anti-blasphèmes", et une accusation suffit.

Après sept ans de détention, de procès et d'appels, après que sa condamnation ait été suspendue en 2015, Asia Bibi devait avoir un verdict définitif la semaine dernière, le 13 octobre 2016. C'était sans compter sur la "vigilance" de quelques autorités de l'islam. Enfin, quand je dis "quelques", ce sont tout de même 150 muftis qui ont signé une fatwa exigeant que tous les détenus pour blasphèmes, et en particulier Asia Bibi, soit pendus. Ils ajoutent que si Asia Bibi est exfiltrée, le gouvernement devrait en assumer les conséquences. Et en terme de conséquence, ils précisent que quiconque portera assistance aux blasphémateurs (accusés ou avérés) seront assassinés. Et – on voit là leur délicatesse – ils ont émis cette fatwa le 11 octobre, deux jours avant le procès.
On ne s'étonnera donc pas que les juges – qui ne se sont pas sentis une vocation de martyrs – aient ajourné le procès et l'ait reporté à une date... indéfinie.
Je ne sais que dire... Pétitionner, prier, pester...

Et rappeler que seuls les musulmans (et quelques "dérivés" comme les Bahaïs) croient que Mahomet était un prophète. Les autres, tous les autres ne lui reconnaissent pas cette "caractéristique" et se contrefichent de cette prétention... ce qui est suffisant pour être accusé de blasphème par quelques atrabilaires de la mahomerie, avec les conséquences que l'on sait.

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