Père Paul Adelheim ( + 5 août 2013 ) Mémoire éternelle
Le patriarche Cyrille prie pour le repos de l'âme du prêtre assassiné à Pskov

Serge Tchapnine

Y aurait-il un cadre administratif, idéologique ou canonique susceptible de contenir toute une vie ? Autant imaginer qu’il serait possible d’administrer la vie d’un prêtre, d’un laïc, d’un chrétien, tout simplement ? De la gérer ? Ce disant je suis conscient des réticences que je risque de susciter : serait-ce un alibi à la liberté de pécher, à agir à sa guise, à ne pas obéir…

Non, c’est bien d’autre chose qu’il s’agit là : de la liberté en Christ. Notion tout à fait admissible tant que nous restons dans « l’abstrait » car, quels que soient les points de vue, ne présentant aucun danger. Mais il suffit de nommer ceux qui vivent dans une « telle » liberté les achoppements et les inconforts se font jour promptement. Mais vivre dans la liberté est chose rare : dans la plupart des cas cela reste tout simplement inaperçu. Or, le Seigneur fait (ou laisse faire) des choses immenses, importantes, terrifiantes pour que nous n’oublions pas les justes avec lesquels nous voisinons…

Seigneur, fais reposer avec les saints le père Paul qui t’a tant aimé ! Accorde nous les forces et le courage de le garder dans nos mémoires tel qu’il a été : ceci sans omissions, sans enjolivures et avec tous ses actes et ses paroles dans la « non-conformité ».

Comment ne pas ajouter que ce sont ces deuils qui nous rappellent que la mort n’existe pas. Il n’y a que la vie en Christ !

PRAVMIR Traduction "PO"

Serge Tchapnine rédacteur en chef de « La revue du patriarcat de Moscou » Журнал Московской Патриархии», professeur à l’université orthodoxe Saint Tikhon
Père Paul Adelheim ( + 5 août 2013 ) Mémoire éternelle

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Août 2015 à 13:14 | 0 commentaire | Permalien



1.Posté par Le 5 août, à Pskov, un possédé a assassiné le prêtre orthodoxe Pavel Adelgueïm. Qui était le père Pavel ? le 30/09/2013 15:18
La maison du père Pavel, à la périphérie de Pskov, était toujours ouverte à tous. On pouvait le réveiller la nuit – il était prêt à aider les gens 24 heures sur 24. Si quelqu’un frappait à la grille, il allait ouvrir sans demander qui était là. Une fois, il avait recueilli un orphelin, qui lui a volé le denier du culte. Mais même ensuite, rien n’avait changé pour le père Pavel. Quand un homme psychiquement malade est arrivé, le 3 août, et lui a demandé de l’aide, le père Pavel l’a laissé entrer, lui aussi. Sergueï Ptchelintsev a vécu chez le père Pavel trois jours, puis il l’a assassiné d’un coup de couteau de cuisine dans le cœur. Le père Pavel comprenait-il ce qu’il risquait en le laissant entrer ? Vraisemblablement, oui.

« La prêtrise diffère de l’activité pédagogique. En transmettant aux étudiants des informations dans sa spécialité, le professeur n’est pas lié par des obligations morales alors que le prêtre porte à ses ouailles l’expérience de sa propre expérience spirituelle », écrivait le père Pavel Adelgueïm dans son blog.

C’est ainsi qu’il pensait, ainsi qu’il vivait lui-même. Le père Pavel oubliait le mauvais, pardonnait, aidait. Il avait acheté à cinq kilomètres de Pskov une maison pour les anciens élèves d’un orphelinat pour handicapés. Il a fait un potager, et organisé dans la cave un atelier de fabrication de cierges, pour que les anciens élèves aient de quoi gagner leur vie.

Avec ses paroissiens, il a restauré l’église des Saintes Femmes à Pskov : lors des premiers offices, les gens étaient si nombreux qu’ils ne pouvaient pas tous entrer, ils restaient dehors, par n’importe quel temps, sous des parapluies.
Les gens qui connaissaient le père Pavel disent qu’il était extrêmement intelligent, fin, bon… mais pas affable, pas doux. Il était constamment en conflit – d’abord avec le pouvoir soviétique, ensuite avec sa direction diocésaine.
Ses jugements semblaient à beaucoup trop tranchés, mais il disait simplement ce qu’il pensait. Il était habitué à l’opposition constante d’une force extérieure, c’était pour lui un état naturel – la vie le lui avait appris.

Le pouvoir soviétique avait fauché pratiquement toute sa famille : le grand-père paternel, qui possédait avant la Révolution un domaine près de Kiev, avait été fusillé en 1938, le père en 1942, le grand-père maternel, colonel de l’armée du tsar, avait disparu sans laisser de trace lors de la guerre civile, la mère avait été arrêtée en 1946.

Allemand, fils et petit-fils d’« ennemis du peuple », Pavel Adelgueïm se retrouva à l’orphelinat. À l’époque, les gens n’étaient pas loin de la guerre, « fritz » demeurait pour eux synonyme de « fasciste » – et on peut imaginer quelle fut l’école de la vie du père Pavel. SUITE

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