On nous ressort encore la théorie des deux poumons!

Il y a bien deux poumons, mais un est sain, l'autre est gravement malade.

"Et nous ne pouvons pas attendre. L'unité c'est un chemin. Un chemin que nous devons franchir ensemble ... Nous sommes déjà unis – par l'esprit et par le sang!," avait dit le Pape François après la rencontre historique de Jérusalem (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Pape-Francois-L-union-ne-peut-plus-attendre_a4076.html). Et en effet, on ne peut se priver d'un poumon, même s'il est imparfait...

Je trouve que le séminaire d'Épinay nous indique ce "chemin que nous devons franchir ensemble": "La célébration départementale des communautés chrétiennes de l'Essonne à l'occasion de la Semaine de prière pour l'unité a eu lieu le samedi 24 janvier au Séminaire orthodoxe à Épinay-sous-Sénart ... À cette célébration ont également assisté Mgr Michel Dubost, évêque d'Évry, plusieurs pasteurs de l'Église protestante unie, de l'Église d'Angleterre, de l'Église réformée..."

L'album de photographies, impressionnant, se trouve à cette page: http://www.seminaria.fr/photos/Celebration-departementale-de-la-Semaine-de-priere-pour-l-unite-des-chretiens_ga180006.html

Excusez-moi Vladimir, mais le séminaire d'Epinay ne nous montre rien de particulier en la matière !
Des rencontres de ce genre à l'initiative des communautés orthodoxes ou bien auxquelles les orthodoxes sont invités ont lieu chaque année dans toutes les villes de France depuis un demi siècle (voire plus !) bien avant donc la création du séminaire et la naissance du père Alexandre !
Le dialogue et les relations fraternelles avec les catholiques-romains, les réformés et autres ne doit pas nous amener à des approche théologiques complètement farfelues ...

Cette notion même de "chrétiens d'orient et d'occident" est pour moi une très mauvaise expression.
Il y a l'Eglise du Christ, qui est Une. Elle n'a ni nationalité ni orientation géographique.
Les Roumains ne sont pas vraiment "orientaux", alors que les millions de catholiques de Manille le sont !
Toutes ces histoires de poumons ne sont que de belles phrases, mais ne correspondent à rien du point de vue spirituel.
Quand vous évoquez ces clercs de différentes juridictions, c'est aussi assez étrange... Les clercs n'existent pas vraiment dans la Tradition de l'Eglise...
Il y avait sans doute des prêtres et des diacres orthodoxes, peu importe quel drapeau flotte sur la voiture de leur patriarche !
Pour les autres, je ne suis pas sûr que nos amis pasteurs réformés seraient heureux d'être considérés comme des "clercs" !

Comme je le souligne dans chaque article consacré à ce thème, l'œcuménisme provoque une véritable fracture dans l'Orthodoxie entre un groupe relativement restreint de théologiens savants et de hiérarques dirigeants, favorables au dialogue œcuménique (avec néanmoins plus ou moins de réserves selon les Églises), et la grande masse des fidèles et clercs de terrain qui le rejettent totalement (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Une-nouvelle-querelle-orthodoxe-autour-de-l-oecumenisme-et-du-document-de-Ravenne_a444.html). Les premiers sont majoritaires en Occident, ce qui fausse totalement la vision que nous avons de la question, et l'Église russe est un bon exemple de cette fracture: une célébration comme celle du séminaire d'Épinay serait difficile à imaginer en Russie!

Je reprends donc la conclusion du "Bloc-note" de JF. Colosimo, mentionné dans mon article plus haut et plus actuel que jamais: "comment une entreprise œcuménique finit-elle par déboucher sur une fracture intra-confessionnelle ? Nul doute qu’il y a là un mystère à méditer. Mais s’étonnera-t-on que, in fine, le Saint–Esprit se révèle une fois de plus le champion de l’antisystème ?"