C'est un citation d'A.Rar qui en définit le sens; à mon sens elle signifie bien ce qu'elle veut dire!

Cher Daniel,

Les occidentalistes qui se croient éclairés prêtent hélas davantage à pleurer qu'à rire...

Avec toute mon amitié Marie

Rassurez-vous Vladimir, j'avais compris que l'expression venait d'Alexandre RAR mais elle est vraiment révélatrice : "Le Soleil de l'Occident aveugle le monde". Avant la révolution, ces milieux occidentaux éclairés c'étaient les nobles et bourgeois aux idées "ouvertes", orthodoxes de surface, qui ont de facto préparé la révolution avec les conséquences que l'on sait en Russie et ailleurs...

Il y a aussi un certain mépris dans l'expression "l'aile marchante de la société, la jeunesse éduquée et les classes moyennes des capitales". Autrement dit, si vous êtes pauvres, vieux, retraités, au chômage handicapé etc, vous n'êtes rien, un poids mort peut-être.

Toutes les sociétés évoluent – cela s'appelle "le progrès" - et on peut clairement identifier deux attitudes opposées face à ce phénomène: il y a "l'aile marchante" de ceux qui sont moteurs et poussent au changement et "l'arrière garde" de ceux qui freinent l'évolution et s'y opposent (il y a aussi un grand marais passif qui se laisse porter par le courant…). Très généralement ont trouve en majorité parmi les premiers, que l'on qualifie de "progressistes", les personnes jeunes, issues de l'enseignement supérieur, aisées et urbaines. Parmi ceux qu'on qualifie de "conservateurs" il y a le plus souvent les personnes âgées, peu éduquées, pauvres et campagnardes… Ceci est bien entendu une répartition statistique: il y a des progressistes pauvres, vieux et campagnards et des conservateurs riches, jeunes et urbains, mais ce sont des exceptions que l'on retrouve aux extrémités des courbes de Gausse qui illustrent les répartitions sociologiques.

L'analyse d'A. Rar, que je partage, montre que la composition sociologique des "Occidentalistes" se superpose à celle des "progressistes" – de là mon raccourci "occidentalistes éclairés" et le sondage Levada permet de confirmer et d'affiner cette analyse. Elle est purement factuelle et quantitative et ne comporte aucun jugement de valeur, d'autant que ce clivage entre Occidentalistes-progressistes et Slavophiles-conservateurs est apparu sous Pierre le Grand pour s'exacerber au XIXe siècle et réapparaître au XXe dès que le couvercle totalitaire qui l'étouffait artificiellement a sauté. On ne peut donc constater que c'est une constante historique russe …

Il est vrai que l'acceptation de l'avortement de masse, des mariages gays, de la polygamie (qualifiée de "polyamours" par les bobos), de l'adultère, de la marchandisation du corps humain et de l'hyper consummérisme constitue un progrès dont on aurait tort de se priver.

En tant que Chrétiens nous sommes plus censés croire en la vérité et l'immuabilité de l'enseignement de l'Église et de ses idéaux qu'au "progrès".

@ Vladimir

Vous dites : "Toutes les sociétés évoluent – cela s'appelle "le progrès" -". Toute évolution n'est pas un progrès C'est une singulière llecture de l'histoire que vous nous faites là! Cela voudrait dire sacrifier à toutes les nouvelles modes, sans cesse renouvellée d'ailleurs. On a évolué, changé mais était-ce forcément un progrès?

Cher Vladimir,

A propos de votre message 8

Il est clair pour moi, que vous êtes convaincu du bien fondé d'une évolution moderne de la Société.
Pour ce qui est de la Société, vous avez raison, il est certainement excellent qu'elle profite d'une évolution plus humaine des lois et d'une organisation sociale telle que nous avons la chance de la connaître en Europe occidentale aujourd'hui.

Mais cela ne s'applique pas du tout ni aux moeurs, ni surtout à l'Eglise!

Voyez-vous, j'ai plus d'une fois été profondément bouleversée par la beauté de nos offices, par leur degré de perfection pour louer le Seigneur.
Les générations, qui nous ont précédés, ont fait une oeuvre admirable en préservant toute cette beauté!

Allons-nous, sous prétexte d'acculturation à l'Occident, vouloir de notre propre initiative, moderniser la vie de notre Eglise et changer des usages séculaires qui ont permis l'écclosion de tant et tant de Sainteté?

Nous vivons en Occident, sur une terre vidée de son orthodoxie première depuis plus de mille ans!

Pour témoigner auprès des hétérodoxes nous avons, grâce à des théologiens admirables, traduit nos offices dans les langues locales !
Mais est-ce aux Orthodoxes de s'adapter à un monde hérétique, ou bien devons nous au contraire préserver le précieux héritage, que nous avons reçu ?

Si je n'étais pas totalement débordée ces jours-ci, j'aimerais écrire une longue réflexion sur le Péché...
Les choses étant ce qu'elles sont, peut-être est-ce vous qui aurez la bonne idée et la disponibilité pour l'écrire?
Et cela afin que nous réfléchissions tous sur ce qu'un orthodoxe doit admettre ou refuser dans le contexte de notre Europe d'aujourd'hui.
Les questions que nous devons nous poser sont:

L'origine du péché, ses conséquences pour l'Homme
L'influence du Malin
Les dix Commandements, leur utilité pour l'Homme...
Le Commandement de Charité que nous a enseigné le Christ.

Dans ce cadre, quel doit être l'enseignement de l'Eglise Orthodoxe pour aider les gens à échapper aux pièges du Malin et leur permettre de ne pas laisser leur âme se déssécher!

Avec toute mon amitié Marie