Rappel à Dieu du dernier prêtre ayant appartenu à l’Église orthodoxe autonome de Chine
Le père Michel Wang Quansheng est né vers 1925 (la date précise reste inconnue). Son sacerdoce a duré plus de 50 ans. En 1958 il avait été ordonné prêtre par l'archevêque Syméon, le premier des hiérarques chinois.

A la suite du décès de Monseigneur Basile, évêque de Pékin (1962), puis de la disparition en 1965 de Monseigneur Syméon, l’Église autonome de Chine n'avait plus aucun évêque. Les persécutions de l'époque de la révolution culturelle rendaient impossible une vie ecclésiale normale. Ce n'est qu'à partir du milieu des années 80 que les autorités commencèrent à faire preuve de plus de tolérance. En novembre 2007 le 50e anniversaire de l’Église autonome de Chine a été commémoré à Moscou. A cette occasion le patriarche Alexis II a décerné au père Michel Van la médaille Saint Serge de Radonezh.

En mai 2013 le père Michel a concélébré la divine liturgie avec le patriarche Cyrille lors de la première visite de celui-ci en Chine. Le père Michel a vécu ces dernières années à Shanghai.

On compte actuellement en Chine près de 15.000 croyants orthodoxes. Ils sont essentiellement concentrés dans les grandes agglomérations et en Mongolie intérieure. Les paroisses sont desservies par des clercs appartenant au patriarcat de Moscou alors qu'à Hong Kong il existe également des prêtres d'origine chinoise.

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Rappel à Dieu du dernier prêtre ayant appartenu à l’Église orthodoxe autonome de Chine

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Juin 2015 à 19:34 | 3 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Hai Lin (Los Angeles) le 05/06/2015 06:14
愿上帝与圣徒给他永恒的安息。Дай Бог ему вечный покой со святыми.

L'histoire de la vie du Père Michel est une histoire de grandes tragédies et d'épouvantables souffrances jusqu’à la toute fin.

Il a toujours essayé de faire de son mieux pour l’Église orthodoxe en Chine. Habile prédicateur, érudit humble, homme d'une grande foi chrétienne, il menait une vie austère des mœurs simples. Il ne témoignait de l’opprobre à personne, y compris à ceux qui le persécutaient.

Jusqu'au tout dernier soupir, il a été fortement contrôlé par la police. On n’accédait pas librement à son domicile. Son téléphone à domicile restait sous écoute ; son Internet fut fort perturbé. Les gens qui arrivaient à leur tour à le rencontrer eux aussi subissaient les contrôles de la police religieuse.

Il est fort pénible à dire mais tout cela lui avait rendu fort anonyme. Il fut une période au cours de laquelle il n'entretenait aucun contact avec le monde orthodoxe, de peur de se retrouver en prison et d’être soumis à des procès terribles.

Cependant les chinois orthodoxes s'en souvinrent de lui et lui envoyaient maintes cartes et courriels et missives, et tout cela sans crainte.

Les années récentes, c'est-a-dire celles d'avant le régime actuel, avaient permis au Père Michel une certaine liberté de profession de foi. Hélas, le vent a tourné il y a deux ans et le pays fait marche arrière aussi rapidement que possible.

Le métropolite Hilarion de l’Église à l’étranger lui avait ouvert les portes de l'Australie mais il ne pouvait pas se séparer de sa grande famille et "on" avait fait fort pression sur la grande famille pour qu'elle n'émigre point. Une vraie histoire triste cars des amis et un avenir sur lui attendaient là-bas.

2.Posté par Hai Lin (Los Angeles) le 05/06/2015 06:30
Hélas, les russes se trompent.

Le Père Michel n'est pas le dernier prêtre de l’Église orthodoxe de Chine.

Sans rien dire de plus précis, afin d’éviter une descente de la police, dans la grande Shanghai, il y a toujours un diacre et un un prêtre de l’Église orthodoxe de Chine qui sont tous deux bien vivants. Pourtant, suite aux manigances de la police et à la torture de la part des mêmes, il se sont coupés entièrement du monde religieux. Le prêtre n'officie point et ne confesse personne ; le diacre, lui aussi, n'officie point et refuse le contact. N’empêche qu'eux aussi, ils sont bien contrôles. Ce n'est pas plaisant. Eux aussi, ils ont refusé l'émigration.

Pourtant à l’étranger, il y peut être cinq ou six prêtres de l’Église de Chine toujours en vie – en Australie dans la ville de Melbourne et à San Francisco et à Los Angeles. Il sont tous rattachés à l’Église à l’Étranger. Il sont tous d'une récente émigration. Il ne mettront plus jamais les pieds en Chine, ni eux ni leurs enfants ni les petits enfants. Ils ont été tous torturés, tout comme le feu Métropolite Philarète.

3.Posté par Le métropolite Hilarion exprime ses condoléances à la veuve du père Michel le 10/06/2015 11:58
Le prêtre Michel Wang Quansheng, doyen du clergé de l’Église orthodoxe autonome chinoise est décédé de maladie le 2 juin 2015 à Shanghai dans sa 91e année. Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a adressé ses condoléances à l’épouse du défunt prêtre, Tatiana Xu Shuqin.

Chère matouchka Tatiana,

C’est avec tristesse que j’ai appris le décès de votre époux, le prêtre Michel Wang. Je m’afflige avec vous de cette lourde perte pour tous les membres de votre famille, pour les fidèles de Shanghai et tous les croyants de l’Église orthodoxe chinoise autonome, qui perd un proche, un maître de vie spirituelle et le doyen des prêtres de la terre de Chine.

Je garde un chaleureux souvenir de la Divine liturgie à laquelle participa le père Michel, en juin 2012 à l’église Saint-Nicolas de Shanghai. Le pieux souvenir du père Michel sera également conservé dans l’église Saint-Innocent-d’Irkoutsk Labdarin, qu’il avait consacrée en septembre 2009. Des prières sont également élevées pour lui à l’église de l’Intercession de Harbin, où il avait célébré la Liturgie pascale en 2010 après une longue interruption. Le père Michel a œuvré pour la renaissance de l’Orthodoxie chinoise avec honnêteté et douceur, malgré son grand âge et ses faiblesses physiques.

Agréez mes sincères condoléances. Que le Seigneur et Maître de la vie, notre Seigneur Jésus Christ, entende nos ardentes prières pour le repos bienheureux du prêtre Michel qui se présente devant lui maintenant ; qu’il accueille son âme dans les demeures des justes et lui accorde une éternelle mémoire.

J’invoque sur vous la bénédiction divine.



Métropolite Hilarion de Volokolamsk,

Président du Département

Des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou

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