A la question "A quelle fréquence lisez-vous la Bible?" nos lecteurs ont répondu:

Quotidiennement 14.41%

Une ou plusieurs fois par semaine 20.72%

Rarement 31.53%

Je ne la lis jamais 33.34%

222 Votant(s)

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 31 Décembre 2013 à 18:05 | 21 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Tchetnik le 31/12/2013 18:24
Avec touts les limites de ce genre de sondage, on arrive à presque 65 pour cent de croyants qui ne lisent que très occasionnellement voire jamais la Bible. C'est très révélateur de certains états d'esprit et surtout très inquiétant.


2.Posté par justine le 01/01/2014 17:53
Sans doute, une des raisons de cet état de choses est le manque, en français, d'une Bible orthodoxe avec des annotations explicatives, telle qu'elle a été publiée en anglais, "The Orthodox Study Bible" (St. Athanasius Academy of Orthodox Theology, Elk Grove Californie, 2e édition 2008). Cette Bible, AT et NT reunis, est le fruit d'une collaboration interorthodoxe. Très richement dotée de telles explications, basées sur la théologie orthodoxe et les interprétations des Saints Peres, ce qui fait de sa lecture une véritable découverte de la Foi orthodoxe à travers la Bible. On peut la lire sur l'internet:

3.Posté par Tchetnik le 01/01/2014 21:12
@Justine

Cependant, la majorité des Orthodoxes en France ne sont pas francophones (ils devraient en principe l'être, mais la géniale politique ethnique des évêques et paroisses en a décidé autrement).

Ils devraient au moins lire la Bible en russe, en grec, en serbe, en roumain...ce n'est pas très compliqué et, ne serait-ce que sur Internet, on trouve assez facilement.

Pour les Bibles en français, outre qu'il aurait fallu que nos juridictions y pensent avant (ils ont eu presque un siècle pour le faire), il existe des traductions qui, comme toute traduction en toute langue, demeurera toujours imparfaite, les langues humains étant ce qu'elles sont, mais qui peuvent déjà être considérées comme bonnes et au moins être mieux que rien.

J'ai personnellement constaté cet état de fait dans plusieurs paroisses grecques, Russes. En fait, les Français, anglophones et autres étaient probablement ceux qui la lisaient le plus...

4.Posté par Vladimir.G le 02/01/2014 21:33
La lecture de la Bible n'est pas très encrée dans la tradition orthodoxe. Pour parler de la tradition russe, que je connais le mieux, cette lecture n'apparait pratiquement jamais dans la littérature (qui lit la Bible chez Tolstoï, Dostoïevski, Pouchkine...? Même dans les "Récits d'un pèlerin russe" la Bible n'est pas le livre de référence du "pèlerin" ...). Nombre d'autres écrits sont plus lus, en particulier la Philocalie et d'autres ouvrages de spiritualité patristique...

Rappelons que la seule traduction disponible actuellement est la traduction synodale (1876) qu'il est seulement maintenant question de moderniser: "Dès 2011, la commission théologique de la Conférence interconciliaire de notre Église avait préparé un document intitulé « L’Église et les différentes traductions des livres bibliques ». On y évoquait, entre autres, le besoin éventuel d’une nouvelle traduction de la Bible en russe littéraire moderne, qui tiendrait compte des avancées de la science contemporaine, s’appuierait sur une théorie moderne de la traduction, mais ne serait pas coupée de la tradition ecclésiale" vient de dire Mgr Hilarion de Volokolamsk (https://mospat.ru/fr/2013/12/23/news96185/)

5.Posté par Tchetnik le 02/01/2014 22:38
La lecture des Écritures est pourtant un commandement patristique, Saint Jean Chrysostome insistait beaucoup sur la lecture régulière de la Bible, de même les règles monastiques en font un exercice fondamental de la vie spirituelle. Il est difficile de comprendre Papadiamantis, Moraitidis, Dostoïevski ou fortiori les écrits des Pères du Désert ou d spirituels plus contemporains.
On peut admirer les tireurs d'élite, mais en devenir un soi-même est mieux. Pour cela, il faut lire les sources et s'entrainer. Les Pères du désert sont l'expérience des instructeurs, mais la Bible reste le manuel d'instruction.

6.Posté par Alexandre le 05/01/2014 01:44
En France, les Témoins de Jéhovah ont toute leur littérature entièrement traduite et disponible en ligne gratuitement, alors qu'ils ne comptent que 120 000 membres actifs, je ne parle même pas des librairies musulmanes qui pullulent et qui fournissent corans, hadiths, commentaires, livre de droit et compagnie en plusieurs éditions et traductions, aux Etats-Unis chaque pasteur protestant a son blog, nombre d'entre eux ont aussi un compte vidéo, en revanche du côté orthodoxe à part un silence gêné, pas grand chose à se mettre sous la dent.
Les juridictions orthodoxes devraient se bouger un peu, au lieu de s'enfermer dans une politique communautariste suicidaire et former davantage de paroissiens qui sont, hélas, plus motivés par les rencontres communautaires et les blinis que les Pères de l'Eglises...Regarder les forums religieux internet, vous y trouverez une présence TJ, musulmane, catholique, protestante très importante, mais une présence orthodoxe quasiment nulle et quand il y a présence il s'agit souvent de convertis qui doivent se sentir comme des gouttes d'eau dans un désert.
Ce sondage m'en rappelle un autre, un sondage qui avait été fait en 2006 en Russie dont on peut trouver les résultats ici : http://fr.ria.ru/russia/20061031/55276580-print.html
Quand je lis que plus de 80% des russes se disent chrétiens mais que seulement 14% se représentent Dieu comme trinitaire, je me dis qu'il reste beaucoup de travail à faire au niveau théologique, ce qui me fait dire que le chiffre 65% de sondés qui ne lisent jamais ou pas du tout la Bible est malheureusement très crédible et peut-être même sous-estimé avec toutes les conséquences que cela entraîne.

7.Posté par Vladimir.G le 06/01/2014 15:49
L'intervention d'Alexandre est particulièrement intéressante car elle permet de souligner que, à la différence du courant protestant (dont font partie les TJ), c'est la Divine Liturgie et non les Écritures qui sont au centre de la conscience religieuse orthodoxe. "L'Eglise a pu se passer des Écritures, mais elle ne pourrait exister sans la Tradition" écrit Lossky (1) et en effet, la lecture de la Bible est codifiée par la règle (oustav): le psautier et le Nouveau Testament (Apôtre et Évangéliaire) sont lu en entier durant les offices quotidiens du cycle annuel (cf. "Le Typikon décrypté", Manuel de liturgie byzantine;Job Getcha, 2009). Pour l'Ancien Testament (en dehors du Psautier), l'Eglise ne prend que des lectures sélectionnées dans quelques uns de ses livres. Il faut d'ailleurs se souvenir que l'Eglise russe n'a pas eu de texte complet de Ancien Testament jusqu'au XV-XVI siècle (le premier ensemble complet, resté unique en Russie, a été rassemblé à grand peine par l'archevêque Genady de Novgorod à la fin du XV et il a fallu attendre la première édition imprimée, à la fin du XVIe, pour qu'une édition complète de la Bible soit disponible en slavon) et son usage est donc limité.

Il faut se rappeler ce passage des Actes des apôtres (8:27-38) ou un eunuque de la reine d'Éthiopie lisait le prophète Ésaïe et, le saint apôtre Philippe lui demandant "Comprends-tu ce que tu lis?", il répondit: "Comment le pourrais-je, si quelqu'un ne me guide?". C'est pour nous guider que l'Eglise sélectionne les passages de l'Ancien Testament les plus significatifs qui sont lus pendant les offices. "Jusqu'à Jean Baptiste, il y a eu la Loi et les Prophètes ; depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun emploie toute sa force pour y entrer." (Luc 16 16)

(1) In Anna Gopenko : "Traduire le sublime. Les débats de l’Église orthodoxe russe sur la langue liturgique". (lien) p. 12

8.Posté par Tchetnik le 06/01/2014 17:56
Prétendre ensuite que les TDJ font partie du "courant protestant" montre une solide ignorance et de ce dernier et des bases théologiques des TDJ.
..................................

Si la Tradition demeure la monture qui permet de le porter, l'Écriture en constitue le diamant.

Il parait difficile de faire de la "tradition" sur du rien et si l'Ethiopien avait bien besoin de la guidance des Apôtres, cette dernière n'aurait servi à rien sans la Saint Écriture de la même manière qu'une voiture ne peut rouler sans essence.

Les passages Bibliques lus au cours des offices sont une chose qui n'a jamais empêché la lecture personnelle, la "Lectio Divina" qui nourrit la foi et est vectrice de connaissance de Dieu. Lecture qui, encore une fois, st recommandée, imposée même par les Pères. Les Moines entendent les Écritures au cours des mêmes offices, ce qui ne les empêche pas de les lire ensuite en cellule. Ce qui est codifié, c'est la lecture LORS DES OFFICES, pas la lecture personnelle, qui, si elle devait être codifiée, le serait au cas par cas, par les pères spirituels, les confesseurs, les prêtres...

Cette desaffection des Saintes Écritures par les croyants et son remplacement par du superficiel est assez emblématique, hélas.

Si c'est l'Église qui a donné la Bible aux hommes et non l'inverse, elle demeure quand même le carburant de la Tradition. Les Pères n'ont fait que la commenter. Elle demeure la première nourriture céleste, le premier vecteur de connaissance de Dieu. Quand des dames qui prétendent (et je les crois volontiers) qu'elles viennent à l'Église depuis le ventre de leurs mères et ne savent pas ce que représente l'icône de la Sainte trinité, c'est que la politique de certaines juridictions envers ce qui constitue le fond de l'enseignement de l'Église est manifestement insuffisante.

Plus proche de nous Saint Nicolas d'Ohrid avait fortement insisté sur la lecture régulière de la Bible.

9.Posté par Vladimir.G le 07/01/2014 18:52
Les résultats de ce sondage sont instructifs sur plusieurs points:
- La faible mobilisation des lecteurs: 222 votants pour plus de 300, voire 400 aux sondages précédents. On peut penser que la question ne passionne pas nos lecteurs car, comme je l'ai expliqué dans mes deux postes, la lecture biblique individuelle n'est pas au cœur de notre Tradition (cf. Lossky!)
- Une ambiguïté dans la formulation: certaine personnes assimilent le terme Bible à l'Ancien Testament. Ceci peut aussi expliquer la faiblesse des réponses car, comme je lexplique l'Eglise Orthodoxe (contrairement aux Protestants) ne promeut pas tellement l'Ancien Testament, dont les lectures liturgiques sont très limitées. Il n'est pas impossible qu'il y aurait eu des réponses différentes si la question faisait plus explicitement référence au Nouveau Testament, voire spécifiant l’évangile, les Actes et les Epitres (l'Apocalypse est encore un cas à part!).

Et ce n'est pas par hasard que nous en venons au TJ qui jurent essentiellement par l'Ancien testament: cela les rapproche du protestantisme dont ils son issus, même si eux-mêmes refusent toute affiliation à des regroupements institués d’Eglises se réclamant du christianisme et du protestantisme. Malgré cela, ils sont évidement une composante du Protestantisme pour les spécialistes. Ainsi "l’Atlas des Religions" (Brigitte Dumortier, 2002) les inclus dans la famille des Adventistes; pour "L'Encyclopédie Universalis 2000" (pp.1001-1003) « Le mouvement des Témoins de Jéhovah appartient à la lignée millénariste de l’adventisme» (mais «Contrairement aux Adventistes du septième jour, ils observent un seul tabou, celui qui frappe la consommation de sang»), lui même inclus dans le Protestantisme. Enfin "L’Atlas des Religions, Pays par pays, les clés de la géopolitique" (La Vie, Le Monde, Hors-série, 2007, p. 135) les classe aussi parmi les groupes protestants... De fait le fondateur des TJ, Charles Taze Russell, Américain de famille presbytérienne, c’est-à-dire protestante de tendance calviniste, fut ‘influencé par les adventistes.’ «Après quelques années d’action commune, il se sépara d’eux pour fonder un périodique, La Tour de garde de Sion, destiné à faciliter la lecture de la Bible selon son interprétation...» et ce fut l’origine des TJ en 1874 ( Michel Malherbe, "Les Témoins de Jéhovah", in "Les religions de l’humanité", Nouvelle édition, Critérion, 2004, pp. 164-168.).

Nous voilà partis très loin de l'Orthodoxie...

Joyeux Noël!

10.Posté par Tchetnik le 07/01/2014 21:35
Les TDJ ne se réfèrent pas à l'Ancien Testament, mais à un Ancien et à un Nouveau Testament trafiqués et complètement falsifiés dans leurs traductions justement. Dans leur Bible, ils traduisent sans scrupule « Ceci est mon Corps » par « Ceci représente mon corps ».

Falsifications soutenues et portées par le magistère du siège de la Watch Tower society de Brooklyn.

On a beau savoir que le protestantisme est composé d'une multitude de dénominations qui se contredisent, ces dernières conservent certains points communs que les TDJ ne partagent plus depuis belle lurette.
........................

La lecture Biblique individuelle est bel et bien au cœur de la tradition Orthodoxe (Cf Pères de l'Église et règles monastiques).

Losski dit, à juste titre qu'elle est inséparable des clefs de lecture que donne la Tradition, grosse nuance. Il est préférable de ne pas faire dire aux gens ce qu'ils ne disent pas...

Par ailleurs, "Bible" signifie bien Ancien ET Nouveau Testament comme n'importe quelle édition russe ou grecque du livre le montre.

11.Posté par Daniel le 08/01/2014 13:00
Difficile de saisir beaucoup de choses aux canons si l'on n'a pas un gros minimum de bagage biblique; c'est très vrai pour le canon de Saint André de Crète mais aussi pour d'autres canons.

Si on résume, dans le monde orthodoxe, on ne va qu'à la liturgie (et en arrivant en retard) et on rate les autres offices qui ont une fonction catéchétique. Quand on y va, c'est dans une langue parfois très obscure (ancienne, purement liturgique) pour laquelle aucun effort n'est fait pour la rendre accessible. Effort personnelle (combien de fois ai-je demandé les premières années à des orthodoxes ce qui se passait et était dit à un moment pour entrendre la réponse : "Je ne sais pas" ou "je ne comprends pas bien". Mais formez-vous, bon sang!), aide des institutionnels (je cherche toujours des ressources disponibles, abordables financièrement etc pour apprendre en ligne par exemple slavon, grec litugique), je cherche aussi les paroisses où on propose les textes liturgiques dans leur intégralité en "langue vulgaire" etc. Et on ne lit pas la Bible... Quant aux Pères, on le les lit pas non plus même si on s'en réclame...

Au final, un des problèmes dans le monde orthodoxe est que nombre de personnes ont fini par considérer l'ignorance comme une chose normale, voire souhaitable sous prétexte que tout est dans le coeur.

12.Posté par Tchetnik le 08/01/2014 20:30
Manque de formation qui risque de s'avérer catastrophique l jour où des TDJ se mettent à faire un offensive-tracts chez nos paroisses par exemple. Ou pour répondre aux prétentions théologiques de musulmans qui ne connaissent la Bible qu'à coup de ciseaux.

Des Catholiques, voire des Protestants savent très bien répondre à ces enjeux de tension dialectique, mais pour les Orthodoxes, en dehors d P.Dimitri Smirnov ou d'Andrei Kouraev, on ne voit pas grand monde.

13.Posté par Vladimir.G le 08/01/2014 20:34
Bien cher Daniel,

Vous devriez être caricaturiste... ou vraiment essayer de comprendre les Orthodoxes!


14.Posté par Tchetnik le 08/01/2014 21:27
@Vladimir

Si Daniel a tort, il vous sera alors très facile de debunker ses propos par des exemples sources et référencés ainsi que par des références patristiques et canoniques qui prouveraient que l'enseignement et la lecture des Saintes Écritures serait déconseillé dans l'Église. On attend.

Il ne fait surtout que décrire la réalité de la situation, réalité qui peut déranger mais qui ne l'empèche pas d'être.

Si Daniel a tort, en quoi a-t-il tort, cela promet d'être intéressant.

.........................................................

Prétendre que L'église Orthodoxe "ne fait pas la promotion de l'Ancien Testament" serait faire très bon marché des très nombreuses lectures qui en sont faites en particulier pendant le Grand Carème (mais je comprends que, quand on ne connait pas la langue de célébration, la chose puisse échapper), des TRÈS nombreuses références qu'y font les Pères de l'Église, en particulier Saint Jean Chrysostome (tout le monde peut écouter au moins son homélie pascale) et des très nombreuses célébrations du calendrier liturgique. N'importe quel touriste peut remarquer que, dans les narthex des Églises Orthodoxes, les scènes de l'Ancien Testament coulent à flot.

15.Posté par Daniel le 08/01/2014 22:31
J'ai volontiers caricaturé... mais une caricature n'est que l'amplification de traits réels, hélas.

16.Posté par Vladimir.G le 08/01/2014 23:03
Bien cher Daniel,

Pourquoi ne pas voir l'autre côté: en forçant autant le trait les Orthodoxes seraient des saints

17.Posté par Alexandre le 09/01/2014 09:19
Le gros problème dans nos milieux, c'est la perte du sens de la dispute, le fait de pouvoir argumenter/dialoguer/confronter nos idées avec les autres. Les prêtres n'ont pas l'habitude qu'on leur rétorque quelque chose, qu'on leur pose des questions, ils n'aiment pas trop être dérangés ni déranger les fidèles sur des questions théologiques, liturgiques ou bibliques. Et du côté des fidèles, il y a d'un côté ceux qui s'intéressent à l'église pour retrouver le petit chez soi russe, serbe ou grec mais pas plus, et d'autres qui comme le décrit Daniel vont à la liturgie sans rien comprendre, cas que j'ai aussi largement constaté sur le terrain, j'appelle cela le phénomène des gens qui vont à l'église parce qu'ils s'y sentent "bien" (ça peut-être aussi une question d'apparence) mais qui n'ont pas l'envie de savoir pourquoi, je connais des gens qui vont à la liturgie depuis des décennies qui m'ont avoué n'avoir jamais lu la Bible et ne connaissent que très vaguement quelques passages comme Noé et son arche, Samson et sa mâchoire d'âne, Moïse et ses dix commandements...il y a une volonté chez ces gens de ne pas approfondir leur foi, de ne surtout pas réfléchir, d'en rester au minimum minimorum et le résultat est sans appel, leurs enfants arrivés à l'adolescence désertent les paroisses car les parents n'ont pas de réponses à leurs questions existentielles. Et il y a une troisième catégorie de fidèles, minoritaires mais militants, comptant surtout des convertis qui tentent de se faire une place dans des paroisses jalousement ethniques, des fidèles qui passent souvent du temps à traduire des ouvrages, à transpirer sur des volumes de textes patristiques et qui ne gagnent comme récompense que d'être mis à l'écart à cause d'un arbre généalogique défavorable ou de se faire traiter d' intégristes par des personnes se comportant elles mêmes comme des intégristes quand il s'agit de folklore culinaire et d'entre-soi, mais qui ne voudraient pas être bousculé du tout sur des questions théologiques.

Les musulmans et les protestants et surtout les TJ ont conservé ce sens de la dispute, cette envie, certes parfois un peu trop passionnée voire agressive, de dialoguer, de débattre, et surtout ils ont compris la portée d'internet dans la diffusion de leurs fausses croyances, ils ne nous voient pas comme une menace mais comme une masse de russes, serbes, roumains, grecs repliés sur eux-mêmes à convertir.
Comme l'a dit Tchetnik message 12, le manque de formation risque d'être catastrophique.
D'autant plus que nous avons des exemples concrets, laissé moi vous rafraichir la mémoire, j'ai retrouvé deux articles sur le sujet :
http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/On-compte-plus-de-temples-protestants-que-d-eglises-orthodoxes-au-Kazakhstan_a1376.html
http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Moldavie-l-orthodoxie-au-defi-des-nouvelles-Eglises-evangeliques_a2520.html
Le manque de formation est donc bien réel, n'en déplaise à certains.
Juste comme ça vous savez que l'un des musulmans les plus célèbre aux états-unis, un certain Hamza Yusuf est issu d'une famille grecque orthodoxe? de même l'un des plus influent musulman d'Angleterre s'appelle Hamza Andreas Tzortzis (encore un grec décidément...) avec une page facebook qui compte 50000 fans, au Canada il y a un dénommé Gabriel Al Romaani (un roumain donc), musulman très actif sur internet avec une page face de bouc regroupant 35000 fans...
Saviez-vous que l'un des islamistes qui est mort dans la prise d'otage meurtrière du site gazier d'In Menas en Algérie s'appelait Xristos Katsiroubas et qu'il était issu comme son nom l'indique d'une famille grecque orthodoxe canadienne? Saviez-vous qu'un jeune canadien d'origine russe William Plotnikov, s'était converti à l'islam en 2009 et était ensuite parti au Daguestan pour "tuer le plus de mécréants possible" selon ses propres paroles avant de se faire liquider par les commandos russes en 2012? J'ai, hélas, des exemples similaires à la pelle...
Voilà les conséquences du manque de formation, voilà les conséquences de ne pas lire la Bible : des protestants qui pullulent au Kazakhstan et la transformation d'émigrés orthodoxes en prédicateurs musulmans influents et prosélytes qui eux lisent la Bible pour l'utiliser contre nous et envoyer des Xristos Katsiroubas, qui pourraient être nos enfants, aller faire le jihad et massacrer du non-musulman. Il va bien falloir leur répondre à ces gens là, à ces traîtres devenus des anti-chrétiens hystériques, mais encore faut-il être formé, se former et former les autres et cela ne se fera pas en mettant la Bible entre parenthèses pour se replier sur une liturgie en slavon et sur des caprices ethniques méprisants à l'encontre des pays d'accueil et des convertis, à bon entendeur.

18.Posté par Daniel le 09/01/2014 12:11
Bravo Alexandre, la théologie est aussi un sport de combat, les Pères l’avaient compris et l’ont fait en réfutant des hérésies encore et encore. Et chacun devrait être capable de faire l’apologie de sa foi (c’est l’apologétique) et de répondre à des objections et questions… Même s’il n’y a pas de nouvelles hérésies, sauf erreur de ma part, nous nous trouvons toujours confrontés aux critiques et objections récurrentes s’appuyant sur la Bible du genre :

- Jésus n’est pas Dieu ou le Fils de Dieu (unitariens, témoins de Jéhovah, musulman)
- La vénération de l’icône est de l’idolâtrie (les protestants et assimilés)
- La Bible est l’unique source de doctrine légitime (les solo-scripturistes en tout genre…)
- L’âme n’existe pas (les témoins de Jéhovah)

La liste est loin d’exhaustive. Hélas, le niveau des orthodoxes en matière dogmatique est un peu faible… chose étrange car les textes liturgiques contiennent de façon disséminée tout l’enseignement, y compris dogmatique… Je me rappelle quand je me fis traiter d’hérétique par un orthodoxe « de naissance » parce que j’avais dit que le Fils, comme le Père avait toujours existé de tout temps. Lui disait que ce n’était pas le cas car il y avait bien eu un moment où le Fils n’existait pas, étant donné qu’il avait été engendré. Les bras m’en sont tombés vu le nombre de fois où les textes liturgiques en français parlent du Fils COETERNEL, et du Credo qui dit « engendré avant tous les siècles » ; je ne sais pas ce que ça donne en slavon. Heureusement, le prêtre l’a corrigé.

À mon avis, cela est imputable à plusieurs causes que je jette en vrac.

- La théologie est considérée à tort comme une affaire de spécialistes (cela n’était pas le cas dans les premiers siècles), et le peuple de Dieu s’en désintéresse (pas assez de lectures, pas assez de questions…). C’est vrai aussi bien pour les catholiques que pour les orthodoxes

- L’assistance aux offices liturgiques n’est pas ce qu’elle devrait être (on a du mal à faire venir les gens aux vêpres et aux matines), la divine liturgie du dimanche est considérée comme la seule obligation, une sorte de service minimum

- La compréhension des textes liturgiques n’est pas ce qu’elle devrait être et aucune solution de taille n’est proposée pour y remédier (si on garde une langue liturgique peu comprise, des traductions en langue vulgaire accessibles sont INDISPENSABLES)

- L’évolution de la liturgie a supprimé la lecture des homélies des Pères lors des vigiles ; seuls les vieux-croyants les ont conservés. En lieu et place de cela, on a une homélie de 15 minutes maximum, qui à raison d’une par semaine, ne permet pas de faire le tour de toutes les questions…

- La catéchèse des nouveaux venus est fort déficiente : on a baptisé énormément sans instruction dans les pays traditionnellement orthodoxes ; en Europe, la qualité de la formation des catéchumènes est variable

- La catéchèse pour enfant est assez médiocre dans les paroisses (idem dans l’église catholique en France); on n'apprend pas le christianisme en faisant des dessins de scènes bibliques

19.Posté par justine le 09/01/2014 12:37
A Alexandre.
Vous avez malheureusement raison dans ce que vous dites et on fait bien de porter cet état de choses à la connaissance de tous. Ce qu'on doit reprocher à certains, c'est la façon venimeuse et méprisante de le faire. Cette façon passionnelle n'apporte rien et ne fait que créer des résistances au lieu de sensibiliser. Il est plus utile de passer, tous ensemble, à des actes positifs et de s'adresser aux pasteurs responsables, en personne ou par écrit, exposant ces faits, exprimant les inquiétudes, de manière civilisée et acceptable, d'organiser par exemple une conférence sur le sujet et de les y inviter, de suggérer des mesures pastorales concrètes qui pourraient être prises etc. Car il s'agit non seulement du problème de l'ignorance des Ecritures et des Saints Dogmes, mais de la vie spirituelle en général. Il s'agit de faire des paroisses des havres de salut, des foyers de radiation, et si, pour une raison ou une autre, ce n'est pas possible avec les paroisses existantes, on peut en créer de nouvelles, et pour cela il faut des prêtres dédiés et inspirés qui sachent inspirer et unir, et si de tels prêtres manquent, il faut en préparer et ordonner parmi les paroissiens fidèles et dédiés etc. Il se peut que bien des pasteurs soient au fond désireux de faire quelque chose, mais seuls, ils ne peuvent le faire. Or, s'ils voient qu'ils peuvent compter sur la participation et le dévouement des fideles, ils s'activeront.

20.Posté par Tchetnik le 09/01/2014 16:31

Les paroisses ne seront des havres de Salut et des lieux paisibles SI ET SEULEMENT SI on en chasse les comportements qui depuis des décennies en parasitent la vie, l'orgueil ethnique, racial, généalogique, le folklore superficiel, le clientélisme et le carriérisme, en particulier celui des prêtres qui sont bien trop occupés à faire des ronds de jambe qu'à véritablement prêcher l'Évangile, ET si on substitue à tout cela l'Évangile comme seule et unique mission, comme seule et unique raison d'être.

Le refus de combattre comme il le méritent ces comportements ne contribue qu'à maintenir les paroisses dans la déchéance où elles se trouvent actuellement. A quoi sert-il de soulever les problèmes si c'est pour refuser de les règler?

21.Posté par Vladimir.G le 09/01/2014 20:06
J'imagine que, dans les derniers commentaires, on a fait le tour des critiques. Si on passait côté constructif? Qu va mettre en ligne rien que les lectures bibliques quotidiennes prévues par le typikon?

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