"Reuters" :  L’Eglise de Grèce face à la crise économique.
Rédaction et traduction V. GOLOVANOW

(1) Le gouvernement réduit les salaires du clergé.
(2) Les demandes d'aide sociales adressées à l'Eglise flambent comme autant de morsures de la crise
(3) L'Eglise, conservatrice, se tourne vers des opérations commerciales modernes


L'agence Reuters consacre un important article documenté aux difficultés de l’Église de Grèce face à la crise économique.

Les liens étroits entre l'Etat grec et l'Eglise orthodoxe, qui étaient une bénédiction pour les membres du clergé, sont en train de tourner en malédiction car le gouvernement étranglé par sa dette se dérobe à financer l'ancienne institution, alors même que Grecs appauvris ont encore plus besoin de ses œuvres caritatives.vPrivée de recettes car l'Etat fait des coupes sombres dans ses dépenses l'Eglise, profondément conservatrice, qui vient de l'un des premiers centres du christianisme, en est réduite à rechercher de nouvelles sources de financement.

Mais en dépit d'un nouvel esprit d'entreprise, comme dans ce monastère qui veut construire une ferme de capteurs solaires, le nombre de prêtres baisse et ceux qui restent souffrent des baisses de salaire, et l'église se bat pour maintenir les distribution de soupe populaire alors que le chômage explose et la pauvreté s'intensifie. "Les caisses sont vides et le système s'effondre", a déclaré Ignatios Stavropoulos, un prêtre moderniste qui a sa propre page sur LinkedIn, un réseau Internet pour professionnels.

En vertu d'un accord vieux de 60 ans, l'état a accepté de payer les salaires des prêtres en échange de beaucoup de biens de l'Église, y compris des terres. Mais cela signifie qu'il y a plus de 10.000 prêtres, à la charge du budget de l’État, ce qui représente un fardeau de 190 millions d’euros par an annuelle sur le budget surchargé du pays.
Conformément aux conditions du plan de sauvetage international, qui a sauvé la Grèce de la faillite, le gouvernement diminue les salaires qui, pour un prêtre de paroisse moyen, sont d'environ 1.000 euros par mois. De plus, Athènes ne financera plus qu'un seul nouveau prêtre 10 prenant leur retraite ou décédant, provoquant des pénuries en particulier dans les paroisses éloignées où les ouailles ont le plus besoins d'aide fac à la crise.
Dans les villes, l'Eglise a gratté jusqu'à l'os pour faire des économies et financer les soupes populaires et les organismes de bienfaisance qui secourent l'armée de plus en plus nombreuse de sans-abri et des chômeurs.
Contrairement à d'autres pays européens plus au nord, où l'influence de la religion est en baisse, l'Eglise joue un rôle prépondérant dans la vie de la Grèce.

Les prêtres à longue barbe, vêtus de soutanes noires flottantes, sont un spectacle courant les rues du pays et la foi orthodoxe est reconnue par la Constitution comme religion officielle. Quand le nouveau gouvernement a prêté serment l'an dernier, l'archevêque d'Athènes a béni le Premier ministre et du Cabinet lors d'une cérémonie brillante.
80% des Grecs se déclarent croyants, ce qui fait des Grecs les chrétiens les plus convaincus en Europe même si nombre d’entre eux vont rarement à l'église

Des sentiments mitigés

Dans un pays où les organismes de bienfaisance privés et le bénévolat restent embryonnaires, l'essentiel de l'aide aux démunis et opprimés retombe sur les épaules l'Eglise. Mais les attitudes envers l'Eglise sont mitigées et elle est souvent critiquée pour être trop proche de l'état.


Pourtant, contrairement à ce que l’on prétend souvent, 96% des propriétés de l’Église ont été transférées à l’État durant les dernières décennies. L’Église a payé également des impôts s’élevant à 12,6 millions d’euros en 2011, bénéficiant du même traitement fiscal que toutes les associations à but non lucratif. Pour couvrir la pénurie de prêtres, des évêques autorisent des laïcs à servir. Ces bénévoles ne reçoivent aucun salaire État et ne portent pas de vêtements religieux. Ainsi, un officier à la retraite a commencé récemment à "dire la messe" (sic) à Avantas, un village proche de la frontière orientale avec la Turquie, a déclaré le père Irinaios: «Les prêtres dans les petits villages partent à la retraite ou décédent et il n'ya personne pour les remplacer», a t-il dit. "Nous allons avoir un énorme problème."

L'église est déjà sabré dans ses dépenses de fonctionnement pour faire face à la hausse des coûts de son travail social. Elle a dépensé 96 millions d’euros pour ses œuvres caritatives l’an passé.

"La crise n'affecte pas simplement le fonctionnement de nos œuvres de bienfaisance, elle menace maintenant leur existence même" a dit Mgr Efstathios de Sparte plus tôt ce mois-ci. Les fonds de pension publics ont cessé de verser leur contribution aux organismes de bienfaisance qu'il dirige depuis presque un an, raportait-il.

Les travaux de construction ou de restauration des églises, dont certains abritent des fresques et icônes anciennes, sont souvent arrêtés et beaucoup ne sont pas correctement chauffé pendant le rude hiver grec pour réduire les dépenses en combustible.
Les économies sont faites à tous les niveaux. Les commandes de l'Église pour les cierges ont chuté de 40% pour cette Pâques, a déclaré à Reuters un marchand articles religieux dans la province méridionale de l'Arcadie.

Silence sur les ondes

A court d'argent en février, l'église a brièvement coupé les émissions de station de radio, qui émet depuis 23 ans, privant les auditeurs de ses programmes quotidiens de sermons et d'.missions culturelles.

L'augmentation de la pauvreté empire les choses. Etranglés par l'austérité, les fidèles réduisent leurs dons et les entreprises font faillite, ce qui prive l'église faillite, privant l'Eglise de revenus locatifs et gonflant les files d'attente dans ses soupes populaires.

"Les besoins augmentent alors que les ressources sont en baisse", a déclaré le père Vassileios Hatzavas, qui dirige des fonds de l'archevêché d'Athènes secours aux pauvres.

Alors que le chômage grec grimpe à des niveaux record, le nombre de rations distribuées par les soupes populaires ont plus que doublé à Athènes l'an dernier ateignat prés 10. 000 par jour, sans compter environ 3.000 colis alimentaires aux familles envoyée chaque mois, dit le père Vassileios.

Plus le gouvernement serre les cordons de la bourse, et plus les membres du clergé cherchent des sources de revenus alternatives. À court de liquidités et avec la plupart de ses biens immobiliers, qui restent nombreux; sont pour la plupart bloqués par des litiges de propriété, l'Eglise est à la recherche de coopération avec les municipalités, l'armée ou des entreprises privées pour développer des sites, ajoute le père Vassileios.

Pour la première fois, l'église a envoyé une délégation officielle le mois dernier à un salon du tourisme religieux en Russie, le plus grand pays du monde chrétien orthodoxe et une cible touristique majeure. En outre, le monastère Penteli (ou Pendeli) prés d'Athènes envisage de construire un parc solaire pour profiter des subventions pour les producteurs d'énergie renouvelable.

Certains prêtres sont peut-être allé trop loin dans leur zèle à collecter de fonds, comme le père Efrem, abbé du monastère millénaire Vatopédi.: le père Efrem a imaginé il ya six ans un système par lequel les moines du monastère du Mont Athos, une enclave indépendante de la péninsule orthodoxe, ont convaincu les responsables gouvernementaux d'échanger des terres agricoles bon marché contre des propriétés de premier ordre à Athènes. Le père Efrem a été accusé d'une fraude qui, d'après l'accusation, aurait couté des dizaines de millions d'euros à d'État (1).

Malgré l'affaire Vatopédi, la crise offre à l'Eglise une possibilité de réduire sa dépendance financière vis-à-vis de l'état par l'intermédiaire d'entreprises légitimes, comme d'autres églises ont fait il ya plusieurs décennies.

«C'est une question de survie pour l'Eglise," a déclaré le père Ignatios Stavropoulos.

Par Harry Papachristou

ATHENES, 20 avril 2012

.....................................
Note du traducteur:
(1) Notons que l'affaire n'a pas encore été jugée, le père Efrem ayant été libéré après plusieurs mois de détention préventive qui a soulevé une vague d'indignation dans le monde orthodoxe "PO"



Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 30 Avril 2012 à 16:30 | 13 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Marie Genko le 01/05/2012 09:30
Merci, Vladimir, de nous communiquer ce témoignage!

L'avenir de l'Orthodoxie en Grèce ne laissera personne indifférent!
Avec toute mon amitié Marie

2.Posté par justine le 01/05/2012 09:48

Cet article de Harry Papachristou diffusé par l'agence britannique Reuter contient un nombre d'erreurs, dus au fait que l'auteur de toute évidence n'est pas un familier de l'Eglise (et je dois répéter ici mon reproche à Vladimir de trop souvent utiliser des sources séculières concernant les affaires de l'Eglise).

1 – "des évêques autorisent des laïcs à servir". Chose impensable évidemment, comme chaque Orthodoxe s'en doute bien. Le fait est que des fidèles laïcs ayant une profession qui leur permet de pourvoir à leurs besoins matériels, sont consacrés prêtres – par quoi ils cessent d'être laïcs, bien sûr - renonçant à toute rémunération pour cette fonction, et reçoivent de leur évêque la permission de porter les habits civils pendant les heures où ils exercent leur activité professionnelle que parallèlement, ils poursuivent.

2 – "Silence sur les ondes". La chose rapportée ne concerne que la station officielle de l''Archevêché d'Athènes et de toute la Grèce, qui est certes une des principales stations ecclésiastiques du pays, mais de loin pas la seule. Il y a la radio de la Métropole du Pirée, la première créée de toutes et disposant d'un réseau de transmission plus vaste que celle Athènes. Puis il y a toutes les autres. Presque chaque métropole en Grèce a aujourd'hui sa propre station radio locale, et quelques-unes ont leur station TV. On est donc loin de ce "silence sur les ondes", fort heureusement, par la Grâce de Dieu.

3 - "Certains prêtres sont peut-être allé trop loin dans leur zèle à collecter de fonds, comme le père Efrem, abbé du monastère millénaire Vatopédi. le père Efrem a imaginé il ya six ans..." etc.
Il est lassant, à la fin, de devoir sans cesse répondre aux mêmes calomnies ou, dans le meilleur des cas, ignorances des faits réels, répétées à satiété dans les media et gonflées au fil des ans. S'il y a un "scandale de Vatopedi", c'est précisément celui de cette campagne systématique contre Vatopedi et son saint Higoumène, savamment élaborée, étalée dans les medias et entretenue par les ennemis de l'Eglise Orthodoxe et du Mont Athos, dont le premier est le gouvernement des Etats Unis et tous ceux qui n'ont pas eu honte de se mettre à sa solde (il faut savoir que si le gouvernement grec a refusé au président élu Vladimir Poutine de visiter le Mont Athos à Pâques , c'est précisément sur intervention des Etats-Unis, lesquels manœuvrent aussi très énergiquement pour empêcher toute coopération entre la Grèce et la Russie dans quelque domaine que ce soit) .
Le site www.vatopaidi.wordpress.com a publié (en grec) deux documents très détaillés sur la question des droits de propriété au lac Vistonida et sur les calomnies répandues dans le monde entier. Pour qui ne comprend pas le grec: le fait central de l'affaire, c'est que les terrains en question appartiennent au Monastère de Vatopedi depuis des siècles en fonction de donations des empereurs de Byzance. Ses droits de propriété furent confirmés ensuite par les Sultans de l'Empire ottoman. Les documents légaux prouvant ces droits de propriété existent. Tout ce que le Monastère a fait, c'est réclamer ces terrains qui avaient été confisqués ou aliénés par les autorités grecques à diverses reprises. C'est l'Etat grec lui-même qui a proposé l'échange de ces terrains contre d'autres. Répétons aussi que le parlement grec a mené 4 enquêtes sur l'affaire et n'a pu constater la moindre perte que le Monastère de Vatopedi aurait causé à l'Etat grec ....
http://vatopaidi.wordpress.com/?cat=6130

4- "le monastère Penteli prés d'Athènes envisage de construire un parc solaire pour profiter des subventions pour les producteurs d'énergie renouvelable."
Ce n'est pas pour "profiter des subventions" que le Monastère de Penteli a conçu ce projet, mais pour : 1. financer la reforestation du Mont Pentelicon, gravement touché par les incendies des dernières années (il faut noter que cette montagne aux abords d'Athènes joue un rôle écologique primordial pour le climat de la capitale, et la destruction de ses forêts par des incendies criminels a eu des conséquences dramatiques). 2. pour fournir de l'électricité de source renouvelable à la capitale et 3. obtenir par là des fonds pour financer l'œuvre sociale de l'Archevêché d'Athènes, laquelle, comme le dit correctement l'article ci-dessus, est très vaste et vient manquer à de ressources. Le gouvernement actuel, fidèle à sa politique anti-ecclésiale, a jusqu'a présent empêché ce projet, inventant sans cesse de nouveaux prétextes.


3.Posté par justine le 01/05/2012 11:11
Complément au commentaire précédent:

L'un des documents ci-mentionnes du Monastere de Vatopedi est disponible en anglais:


4.Posté par vladimir le 01/05/2012 16:47
Christ est ressuscité!

Merci, bien chère Justine pour ces importantes précisions. Comme je l’écrivais précédemment, les informations concernant la Grèce sont extrêmement rares pour ceux qui ne connaissent pas le Grec et ce texte, plutôt objectif et documenté dans l'ensemble comme vous semblez le confirmer, est donc une aubaine. Je n'en vois en tous cas aucun autre de ce niveau et donnant autant d'informations depuis des mois!

1. Je vous remercie en particulier d'avoir expliqué cette histoire de "laïcs autorisés à servir", que je ne comprenais, tout comme la plupart des lecteurs probablement! Il faut souligner que c'est là un véritable tournant dans la pratique orthodoxe où, en dehors de la diaspora, les clercs sont pratiquement tous des "professionnels" qui se consacrent entièrement à leur sacerdoce (et à leur famille s'ils sont mariés). Cette différence de conception du clergé entre diaspora et pays de tradition orthodoxe provoque d'ailleurs parfois des incompréhensions, dont nous avons même eu des échos sur PO. Voyons si cette innovation grecque va changer quelque chose à la situation.

2. J'ai laissé le titre de Reuter et je vous remercie là encore de vos précisions.

3. Pour Vatopedi il y a un procès en cours comme je le rappelle en note. L'article de Reuters revient sur les accusations, celui que vous citez illustre la défense et je ne peux que donner la parole au patriarche de Moscou sur ce sujet: "ne mettant pas en doute l’autorité des organes judiciaires grecs, j’espère une décision juste et objective dans l’affaire des biens du monastère de Vatopedi."

4. Voulez-vous dire que le monastère Penteli ne va pas profiter de ces subventions ou confirmez-vous que, profitant de ces subventions, il va réaliser une opération industrielle qui dégagera les fonds nécessaires à la réalisation pour financer ses activités? Car c'est bien de cela que parle cette dernière partie de l'article en parlant " d'un nouvel esprit d'entreprise" et de "sources de revenus alternatives" dont Pentelli semble être un exemple remarquable (cité deux fois, au début et vers la fin de l’article…).

5.Posté par justine le 02/05/2012 10:14
En tout état de cause, le but de l'opération "parc solaire" n'est pas, comme prétend l'article, "de profiter des subventions", mais les trois points que j'énumère. Il est d'ailleurs faux et diffamant de parler d'un 'nouvel esprit d'entreprise" dans les monastères, car tout orthodoxe sait que l'esprit qui regne dans un monastere qui se respecte n'est pas celui de l'entreprise et n'est certes pas l'esprit qui règne au Monastere de Penteli, métochie du Monastère de Petraki, résidence de l'Archéveque de Grèce.

Feriez-vous parti des gens qui pensent que les moines vivent d'air? Comme tout le monde ils ont besoin de revenus pour assurer le fonctionnement de leurs monastères, l'entretien des batiments etc. et leur propre survie physique, sans parler de leurs oeuvres sociales. Traditionellement, ces revenus proviennent de l'activité artisanale et agricole des moines, autrefois aussi des dons généreux des souverains orthodoxes.

Aujourd'hui, à certains endroits adquats, on ajoute les parcs solaires. Peut-on appeler cela "esprit d'entreprise"? Ou ne savons-nous pas ce que signifient les mots que nous utilisons?

6.Posté par vladimir le 02/05/2012 12:57
Christ est ressuscité!

Bien chère, Justine,

Je suis assez étonné de l'agressivité dont vous semblez perpétuellement faire preuve. Je trouve cela assez peu en rapport avec la fraternité qui devrait régner, au moins entre ceux qui se veulent Chrétiens, conformément à la deuxième Loi du Christ, "aussi importante que la première".

Je ne prétends personnellement ni juger ni enseigner, mais simplement informer et expliquer. Le passage de "l'activité artisanale et agricole des moines" aux fermes solaires et activités touristiques (salon de Moscou) dénote clairement, comme le souligne Harry Papachristou, un changement d'état d'esprit qu'il appelle, assez justement à mon sens, "esprit d'entreprise" ou "esprit entrepreneurial" ("modern business deals", "private business"). Mais vous pouvez aussi proposer une autre appellation si vous voulez...

7.Posté par justine le 05/05/2012 08:59
Il y a la fraternite sincere et il y a l'agression qui se cache sous des propos fraternels. Dans ce cas, il faut faire "sortir le serpent du trou".

8.Posté par vladimir le 05/05/2012 12:49
Merci pour le serpent... :)

9.Posté par La voix de la Russie le 06/08/2012 09:46
L’Eglise orthodoxe russe a récolté plus d’un demi-million d’euros pour les Grecs en difficulté

"L’Eglise orthodoxe russe a récolté plus d’un demi-million d’euros pour les Grecs en difficulté, rapporte Interfax (en date du 3 août, ndlr). Les fonds récoltés sont transmis à l’Eglise orthodoxe grecque. La Grèce est en proie d’une grave crise économique. Selon les données du Bureau national des statistiques, le taux de chômage dans le pays est de plus de 22%. Plus de 50% de jeunes actifs sont sans travail. En application des mesures d’austérité budgétaire, le gouvernement grec annule ses engagements sociaux, ferme les maisons de retraite, réduit les allocations sociales. Par ailleurs, de nouveaux impôts ont été institués. Même les chômeurs n’en sont pas exonérés : la personne qui a perdu son travail est redevable de 300 euros par an."

10.Posté par Anglais et Russes ont sauvé le tourisme de la Grèce en 2012 le 24/02/2013 14:41
La Grèce a limité en 2012 ses pertes touristiques grâce aux vacanciers russes et britanniques, qui ont compensé la désaffection et parcimonie des clients payant en euros, selon un bilan de la Banque de Grèce publié jeudi.

Sur l'année, le pays a encaissé 10 milliards d'euros de devises touristiques, en chute de 4,6% par rapport à l'année précédente. Au total, 15,5 millions de touristes ont visité le pays, en recul de 5,5% par rapport à 2011 sur fond d'aggravation de sa crise économique et sociale.
Représentant près de la moitié de la clientèle du pays, les touristes venant de la zone euro, ont réduit leur apport de 13%, à 4,3 milliards d'euros.

Britanniques et Russes ont compensé cette diminution, laissant respectivement dans les caisses grecques 1,4 million (+18%) et 947 millions d'euros (+27%). Les arrivées russes ont augmenté de 18%, pour une progression de 9% de la clientèle britannique.

Considérés par beaucoup de Grecs comme responsables de la paupérisation du pays du fait de l'orthodoxe budgétaire de Berlin, les Allemands ont réduit leur apport financier de 10%, même s'ils n'ont pas déserté en masse.

Ils étaient 6% de moins qu'en 2011, contre un recul de 15% pour la clientèle française.
Les dépenses touristiques des Grecs ont chuté de 18,4%.
Le tourisme est avec la marine marchande la principale ressource de la Grèce, qui traverse une sixième année de récession sous l'effet du surendettement et d'une rigoureuse cure d'austérité dictée par l'UE et le FMI.

11.Posté par L'Eglise et Athènes veulent tirer profit de la fortune foncière du clergé grec le 30/07/2013 17:25
L'Eglise et l'Etat grecs, actionnaires communs d'une société immobilière. C'est la formule originale choisie par le gouvernement d'Antonis Samaras pour tirer des revenus de la fortune foncière du puissant clergé grec, régulièrement mis en cause pour ses privilèges fiscaux.

Le premier ministre conservateur et l'archevêque Ieronymos, chef spirituel de l'Eglise orthodoxe grecque, non séparée de l'Etat, ont annoncé mardi 30 juillet, dans un communiqué, la création de la Société pour la valorisation des biens de l'Eglise (EAAEP), une société anonyme détenue pour moitié par chacun des deux partenaires.

L'Eglise orthodoxe grecque passe pour l'un des plus importants – si ce n'est le plus gros – propriétaires fonciers du pays : des milliers d'hectares de terres à bâtir, de forêts et de plages, des monastères, dont la quantité exacte fait l'objet de tous les fantasmes et sur lesquels le gouvernement du pays en crise lorgne depuis des années.

UNE INITIATIVE PERSONNELLE DE L'ARCHEVÊQUE IERONYMOS

La toute nouvelle société immobilière aura pour objet d'organiser l'exploitation commerciale de ces propriétés de façon à en tirer des revenus partagés à 50-50 entre les deux associés : l'Eglise, "pour développer ses œuvres de charité", et l'Etat, pour "amplifier son assistance aux plus vulnérables", selon le communiqué. Le quotidien Ta Nea rappelait ainsi mardi que des investisseurs russes, qataris et américains avaient récemment manifesté leur intérêt pour la location de terrains de l'Eglise en bordure de mer, dans la banlieue chic d'Athènes.

Les biens immobiliers appartenant à l'Eglise seront transférés pour une durée de quatre-vingt-dix-neuf ans à cette toute nouvelle société, dont les actions, détenues uniquement par l'Eglise et l'Etat, ne seront pas cessibles. Ils pourront faire l'objet de location à moyen ou long terme mais ne seront pas vendus. Toujours selon le communiqué, ce projet est l'aboutissement d'une initiative personnelle de l'archevêque Ieronymos, qui porte cette proposition depuis 2009.

Le primat de Grèce est régulièrement intervenu dans les médias helléniques depuis le début de la crise pour démentir les critiques sur les privilèges fiscaux de l'Eglise orthodoxe, rappelant qu'elle s'acquittait depuis 2010 d'une taxe de 20 % sur ses revenus bruts instituée au début de la crise grecque et qu'elle menait à travers ses hospices, orphelinats et fondations une vaste œuvre sociale.

12.Posté par Vladimir.G le 17/10/2013 11:12
Oups… Une « olive sans noyau » m’est restée en travers de la gorge en lisant le papier de Marie Delarue hier matin sur Boulevard Voltaire. Ainsi l’Église orthodoxe grecque serait non seulement « propriétaire d’un tiers environ du pays » mais, en outre, on l’aurait dispensée de payer ses impôts. Et qui plus est les moines grecs, « riches comme Crésus », rouleraient en Porsche… Alors que, vous l’aviez compris, le peuple crève de faim.

À moins de travailler pour Gala ou l’Huma, il vaut toujours mieux vérifier les « on-dit » plus ou moins farfelus qui circulent sur la Toile… Car l’Église orthodoxe grecque a en réalité très officiellement versé au fisc 12,5 millions d’euros en 2011, pour l’ensemble de ses évêchés, monastères et paroisses. Et ces affameurs de chrétiens poussent même le détail jusqu’à donner – pour les journalistes pointilleux – la somme au centime près : 12.584.139,92 euros. Espèrent-ils ainsi faire taire la rumeur journalistique autour du « trésor mythique de l’Église grecque » ? Sans doute, mais les insinuations continuent et se distillent subrepticement, élégamment même, y compris sur Boulevard Voltaire.

Il est vrai que les Grecs eux-mêmes entretiennent des relations souvent passionnelles avec leur Église, où se mêlent des sentiments souvent contradictoires entre vénération et envie. Ils n’oublient pas que l’Église orthodoxe reste étroitement liée à leur libération du joug ottoman en 1827, et à l’idée même de la création de la nation grecque. Les biens immobiliers de l’Église ont notamment servi d’hypothèque à l’État grec pour l’émission de ses bons du Trésor. C’est encore elle qui a tenu lieu de garantie pour les emprunts de 1845 auprès de la Banque centrale d’Angleterre.

Certes, l’Église grecque n’est pas à plaindre. Elle reste même, après l’État, le plus grand propriétaire foncier du pays. Mais comme dirait Mgr Antonios, numéro 2 de l’Église grecque : « Il est normal que notre Église soit en possession de certains biens puisqu’elle existe depuis 1.700 ans… Elle est bien plus ancienne que l’État Grec. » Un État grec chancelant dont l’Église orthodoxe reste la béquille indispensable encore aujourd’hui, assurant le soutien social en ces temps de pénurie, distribuant plus de 250.000 repas par jour, payant les factures d’eau et d’électricité, les loyers et les impôts de familles dans le besoin.

Alors, « riche comme Crésus », l’Église grecque ? Elle l’est tellement qu’elle a du mal à entretenir ou à restaurer elle-même les lieux de culte historiques tombant en ruines. Pas question de compter sur le soutien de l’État qui préfère, on l’a vu, financer la construction d’une grande mosquée à Athènes…

José Meidinger
Journaliste. Ancien grand reporter à France 3 Alsace, il passe son temps entre l’Alsace et la Grèce.

13.Posté par Vladimir.G le 17/10/2013 23:05
" l’État qui préfère, on l’a vu, financer la construction d’une grande mosquée à Athènes…"

Curieux! je ne sais pas de quoi parle José Meidinger et quand on voit le refus d'Athènes de négocier la réouverture de mosquées historiques (lien) on se demanda ce que cela peut être...

http://www.fait-religieux.com/en-bref-1/2013/10/11/mosquees-d-athenes-contre-seminaire-orthodoxe-d-istanbul-la-grece-rejette-un-accord-avec-la-turquie-1

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