Sainte Sophie et ses trois filles, Foi, Espérance et Charité
A Rome, les saintes vierges Foi, Espérance et Charité, qui obtinrent la couronne du martyre sous l’empereur Adrien.

Ces trois Vierges étaient sœurs. Sainte Sophie, leur mère, qui est nommée sous le 30 septembre par le martyrologe romain, leur donna probablement les noms sous lesquels elles sont connues par dévotion et par amour des vertus théologales.

Les ménologes grecs donnent aux trois sœurs les noms de Pistis, Elpis et Agapé : ce sont trois mots grecs qui répondent aux mots français : foi, espérance et charité.

Il en est de même de Sophie qui signifie Sagesse. Aussi, croyons-nous volontiers que ces noms sont moins des noms propres que des noms appellatifs.

Sainte Sophie et ses trois filles, Foi, Espérance et Charité
Le bréviaire de Strasbourg (1476) place la fête de sainte Sophie et de ses trois filles au 10 mai qui fut le jour de la translation de leurs reliques en Alsace.

Le pape Adrien accorda ces reliques à Rémy, évêque de Strasbourg, qui les transporta dans son diocèse et les déposa (777) dans l’église abbatiale d’Eschau, qu’il venait de fonder.

On voit encore aujourd’hui, dans l’église paroissiale du même endroit, derrière le maître-autel, un tombeau de pierre, en forme de châsse, élevé sur des piliers er qu’on prétend renfermer les corps de sainte Sophie et de ses trois filles.

Photo:
sarcophage gothique, dans lequel les reliques de sainte Sophie et de ses trois filles sont déposées. Ce sarcophage était disposé à l'origine sur des colonnettes derrière le maître-autel

On prie ces saintes martyres pour l’éducation des enfants, pour la paix et la concorde entre époux, et aussi entre parents et enfants.

Sainte Sophie et ses trois filles, Foi, Espérance et Charité
Le pèlerinage à Eschau

Aujourd’hui, les Russes orthodoxes de la Diaspora, c’est-à-dire de France, de Suisse et d’Allemagne, viennent nombreux. Il programme des célébrations liturgiques orthodoxes régulières à Eschau avec des actions de grâce et la lecture de l’Acathiste² devant les reliques, tout cela en parfait accord avec le curé de la paroisse. De plus en plus de pèlerins viennent directement en bus de Russie (Moscou, Saint-Pétersbourg, Minsk, Pskov…). Des centaines de personnes font vibrer la vénérable abbatiale de leurs chants mélodieux, allumant des centaines de bougies, se confessant debout dans un coin de l’abbatiale, la tête couverte par l’étole du prêtre revêtus de chapes chamarrés d’or, communiant sous les deux espèces… Après la célébration commune, c’est la vénération individuelle des reliques : on s’incline profondément devant l’icône et le sarcophage, on appuie le front, on y applique des images, on prie, on se signe, on s’incline encore, on baise le sol… Notre abbatiale plus que millénaire s’adapte avec un radieux sourire à cette situation nouvelle.

Le 30 septembre 2006, l’abbé Jean-Claude Hauber, alors prêtre coopérateur à Eschau, prononça les mots d’accueil à l’assemblée nombreuse des pèlerins venus de Russie et d’ailleurs. L’un des prêtre orthodoxes lui fit solennellement cette réponse : « La vénération commune des mêmes saints, ce sont des clefs pour ouvrir les serrures fermées. »

Ainsi, dans une perspective œcuménique, ces pèlerinages des Orthodoxes russes à Eschau peuvent porter des fruits, comme les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Et ce qui, en 1504, s’est défait à Sainte-Sophie de Constantinople entre Orthodoxes et Catholiques peut se refaire, un peu et modestement, auprès de Sainte-Sophie d’Eschau.

Sainte Sophie et ses trois filles, Foi, Espérance et Charité
Lire aussi A Eschau, Alsace, commémoration des Saintes Foi, Espérance, Charité et de leur mère Sophie

Parfois on peut voir des scènes étonnantes : ainsi un groupe venu en bus a amené une malade allongée sur une civière de fortune ; elle a assisté à tout l’office dans cette position. En 2006, on vit arriver, venant du Parlement européen de Strasbourg, le gouverneur de Nijni-Novgorod, accompagné de ses gardes du corps, on le vit incliner sa haute stature et appuyer longuement son front sur le versant du toit du sarcophage. Ou encore ces deux jeunes moniales de Minsk, Magdalena et Olga, du monastère Saint-Elisabeth qui emportaient avec gratitude l’image de sainte Sophie et de ses filles.

Sainte Sophie et ses trois filles, Foi, Espérance et Charité

Rédigé par l'équipe rédaction le 30 Septembre 2021 à 13:00 | 29 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par vladimir le 01/10/2009 16:11
Interfax (http://www.interfax-religion.ru/?act=news&div=32287) annonce qu'une liturgie orthodoxe a été célébrée hier dans l’église abbatiale d’Eschau. Ella a été présidée par l'igouméne Philarète (Boulekov), représentant le patriarcat de Moscou auprès du conseil de l'Europe, concélébrant avec des prêtres des diocèses de Chersonèse et de Berlin (PM), de l'Eglise Russe Hors Frontières, et des Église de Moldavie et Serbie en présence de nombreux fidèles venus de France, Allemagne, Russie, Ukraine et Géorgie.

Dans son homélie, le P. Philarète a émis le souhait que la commémoration des saintes martyres deviendra une bonne tradition et le témoignage des principales vertus chrétiennes que sont la foi, l'espérance et l'amour face à la sécularisation de l'Europe…

D'après Interfax les reliques des Saintes ont été pillées à la révolution française, mais le sarcophage qui les contenait renferme encore un fragment des relique de Sainte Sophie.

2.Posté par vladimir le 29/09/2011 22:46
Dans le livre slavon des ménées du mois de septembre, il n'existe pas de tropaire pour les saintes martyres Sophie, Véra (Foi), Nadejda (Espérance) et Lioubov (Charité). Voici pourtant une version française.

Tropaire de sainte Sophie et ses filles (ton 5) :
Telle un olivier qui porte du fruit, vénérable martyre Sophie, tu as poussé dans les parvis du Seigneur et, par de nobles combats, tu as offert au Christ ton fruit le plus doux, les trois filles issues de ton sein, Foi, Espérance et Charité ; avec elles intercède en faveur de nous tous !

Kondakion des saintes Sophie et ses filles (ton 1) :
Les plus purs rameaux de l’illustre Sophie, Foi, Espérance et Charité, ont dénoncé, comme folie, la sagesse des païens et, remportant la victoire au combat, ont obtenu des mains du Christ, Seigneur de l’univers, l’incorruptible couronne des cieux.
Par ptit moine le samedi 30 septembre 2006, 09:00

3.Posté par Potomok le 30/09/2011 13:21
Véra (Foi), Nadejda (Espérance) et Lioubov (Charité) et leur mère Sophie!

Mais n'est-il pas de tradition d'associer Sophie à la Sagesse qui engendre la Foi, l'Espérance et l'Amour car il me semble qu'il faut plutôt associer Lioubov à Amour plutôt qu'à Charité.

Qui peut (m')éclairer sur ces points à la croisée de la théologie et de la tradition?

4.Posté par vladimir le 30/09/2011 16:13
En russe et en slavon Lioubov = Amour, Charité = Miloserdie. En grec Agapé (Ἀγάπη) qualifie l'amour divin, inconditionnel (alors que Éros (ἔρως) est utilisé pour l'amour sexuel, le plaisir corporel). Donc votre interprétation est la bonne.

La traduction "Charité" (qui serait l'Amour concrétisé dans des œuvres) viendrait du latin, Fides, Spes et Caritas, qui seraient citées avec leur mère Sophie (sic). Je n'ai pas trouvé d'autre référence que en.wikipedia....

De toute façon ce n'est pas la meilleure traduction car nous avons là des prénoms et, si "Aimée" existe en français, je n'ai jamais rencontré personne s'appelant "Charité"...

5.Posté par Féodoroff le 30/09/2011 22:50
Potomok : en l'occurrence Lioubov a toujours été traduit par Aimée, comme dit Vladimir, on n'a jamais connu une personne qui s'appellerait Charité....

6.Posté par vladimir le 30/09/2011 22:51
Ce glissement de sens dans les traductions françaises, que je souligne une fois de plus, démontre encore l'importance de garder la référence originale ou son calque slavon. Ainsi, au delà de ce prénom dénaturé, ce sont les Écritures elles-mêmes qui subissent ces vicissitudes: le verset de 1 Corinthiens 13.13 donne le plus souvent (cf. lien) "Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, la charité; mais la plus grande de ces choses, c'est la charité" alors que le sens grec (bien traduit en slavon) serait
"Or maintenant ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, l'amour; mais la plus grande de ces choses, c'est l'amour" (version donnée par quelques traductions, dont Darby (1859 / 1880)),

http://www.info-bible.org/lsg/46.1Corinthiens.html#13

7.Posté par Daniel le 01/10/2011 22:11
@ Vladimir (message 6)

Vous semblez ignorer qu'il existe plusieurs traductions de la Bible en français et dans les langues du monde, certaines heureuses et d'autres moins heureuses. Cela vient du traducteur et pas de la langue française. Mais pourquoi nos brillants esprits orthodoxes qui se soucient du bien-être de leurs ouailles ne prennent-ils pas la peine de nous conseiller une bonne traduction française ?

Quant à la charité, il s'agit selon le Littré de l'amour du prochain, sens très présent chez Bossuet et Pascal. D’après d’autres sources, charité signifie « amour de Dieu et du prochain ». L’usage du mot n’est donc pas une erreur. Il faut dire que Saint Jerôme, traduction de la Bible en latin pas si extra que ça, avait traduit amour par Caritas.

Vous noterez aussi qu''Aimée ne correspond en rien au prénom Lioubov. Lioubov veut dire Amour, Aimée veut dire "qui est aimée", de la même façon que Désiré veut dire « Qui est désiré » et non Désir, « Dieudonné », qui est « Donné par Dieu » etc. Vous confondez le sentiment et celui qui est l’objet du sentiment… Le prénom Lioubov n'a simplement pas d'équivalent français, à moins d'appeler sa fille "Amour".

Concernant la traduction en slavon des textes grecs, elle a été elle-même remaniée au 17e ou 18e siècle pour corriger des erreurs par rapport au texte grec. Donc le fameux calque parfait est-il si parfait ? Au juste, progressez-vous dans l'apprentissage de la prière de Saint Ephrem en syriaque?

8.Posté par Parlons d'orthodoxie le 03/10/2011 15:22
29-30 сентября 2011 года в Страсбурге и Эшо (Франция) прошли торжества по случаю дня памяти святых мучениц Веры, Надежды, Любови и матери их Софии.

Организаторами выступили представительство Московского Патриархата при Совете Европы и ставропигиальный приход Всех святых в Страсбурге при участии Корсунской и Берлинской епархий Русской Православной Церкви, сообщает сайт представительства.

Инициатива получила поддержку руководителя Управления Московской Патриархии по зарубежным учреждениям архиепископа Егорьевского Марка.

29 сентября всенощное бдение в храме Всех святых в Страсбурге возглавил архиепископ Берлинский и Германский Феофан. Владыке сослужили представитель Московского Патриархата в Совете Европы, настоятель прихода игумен Филипп (Рябых) и настоятель храма святого Григория Паламы и святой Атталии в Страсбурге иерей Даниэль Эскляйн. Вечернее богослужение, за которым пел хор Парижской духовной семинарии, собрало около 60 человек.

30 сентября, в день праздника, в храме святого Трофима в Эшо, где пребывают мощи святой Софии, Божественную литургию возглавили архиепископ Берлинский и Германский Феофан и епископ Корсунский Нестор. Иерархам сослужили двенадцать священнослужителей из нескольких европейских городов, в том числе настоятель прихода святого Георгия Победоносца иерей Петр Лукич (Сербская Православная Церковь).

На богослужении присутствовали директор департамента Общеевропейского сотрудничества МИД РФ Иван Солтановский, заместитель постоянного представителя России при Совете Европы Игорь Капырин, генеральный консул РФ в Страсбурге Александр Бурдин, сотрудники российских дипломатических структур в Страсбурге, а также почетные гости ― настоятель храма святого Трофима католический священник Жан-Люк Фриоерих, заместитель постоянного наблюдателя Святого Престола при Совете Европы, поверенный в делах монсеньор Сладан Козич, ответственный за межхристианские связи архиепископии Страсбурга каноник Жан-Жорж Бьоглин.

Праздничная служба собрала около 300 православных христиан Западной Европы, в том числе паломников из России, Украины и других стран СНГ.

В архипастырском слове после Литургии епископ Корсунский Нестор отметил: «По-человечески нам очень трудно принять подвиг, те нечеловеческие страдания, которые пришлось испытать святым мученицам. Современный человек избегает страданий. Поэтому, почитая святых мучениц, мы возвращаемся к истоку христианского отношения к страданиям, ведь жизнь человека без страданий невозможна. Сам Господь Иисус Христос преподал нам образ страданий».

Каждый год праздничное богослужение в Эшо объединяет не только русскую православную диаспору Западной Европы, но и православных представителей западноевропейских стран, создавая прочный фундамент для сотрудничества в Европе в духе взаимного доверия и уважения. В этом году паломничество организовано при поддержке ГУП «Академкапстрой», Благотворительного фонда Серафима Саровского, Регионального общественного благотворительного фонда «Преображение через сотрудничество» и Христианского общественного движения «Благодатная Россия».

Память святых мучениц Веры, Надежды, Любови и Софии с древних времен почитают христиане из разных стран. Мощи святых с 777 года находились в Эльзасе, в церкви деревни Эшо, собирая к молитве многочисленных верующих. Во время революционных событий во Франции в конце XVIII века мощи были разграблены. В настоящее время в храме святого Трофима в Эшо находится исторический саркофаг, в котором хранится частица мощей святой мученицы Софии. В этой же церкви хранится другая христианская святыня ― частица Животворящего Креста Господня.

Служба коммуникации ОВЦС

9.Posté par Féodoroff le 03/10/2011 22:49
Daniel.
Nul n'ignore tout ce que vous écrivez, vous coupez les cheveux en 4, pour en arriver où ? Vous voulez avoir raison à tout prix....

L'essentiel est dit dans ce dernier commentaire "mospat.ru" Après tout ce sont 3 filles et il fallait bien trouver un prénom équivalent et connu.

10.Posté par Parlons d'orthodoxie le 04/10/2011 15:53
En France, célébration de la mémoire des saintes martyres Foi, Espérance et Charité et de leur mère Sophie

Les 29 et 30 septembre 2011, Strasbourg et Eschau ont fêté la mémoire des saintes martyres Sophie, et ses trois filles Foi, Espérance et Charité.
Les festivités étaient organisées par la représentation du Patriarcat de Moscou auprès du Conseil de l’Europe et par la paroisse de Tous-les-Saints de Strasbourg, avec la participation des diocèses de Chersonèse et de Berlin (Église orthodoxe russe), communique le site de la représentation.
Cette initiative était soutenue par l’archevêque Marc d’Egorevsk, responsable des établissements du Patriarcat de Moscou à l’étranger.
Le 29 septembre, l’archevêque Théophane de Berlin et d’Allemagne a présidé les vigiles, en l’église de Tous-les-Saints de Strasbourg. Concélébraient l’higoumène Philippe (Riabykh), représentant du Patriarcat de Moscou au Conseil de l’Europe et recteur de la paroisse et le père Daniel Esclein, recteur de la paroisse Saint-Grégoire-Palamas-Sainte-Attalie. Chanté par le chœur du séminaire de Paris, l’office a rassemblé une soixantaine de personnes.
Le 30 septembre, jour de la fête, l’archevêque Théophane de Berlin et d’Allemagne et l’évêque Nestor de Chersonèse ont présidé la Divine liturgie célébrée en l’église Saint-Trophime d’Eschau, où reposent des reliques de sainte Sophie. Douze prêtres issus de différentes villes européennes, dont le père Petr Loukitch (Église orthodoxe serbe), recteur de l’église Saint-Georges, concélébraient.

Plusieurs personnalités du monde politique et des représentants de l’Église catholique romaine assistaient à la Liturgie qui a rassemblé environ 300 orthodoxes d’Europe occidentale, ainsi que des pèlerins venus de Russie, d’Ukraine et d’autres pays de la CEI.
Dans son homélie, prononcée à la suite de la Liturgie, l’évêque Nestor de Chersonèse a remarqué : « Il nous est difficile, humainement parlant, de comprendre l’héroïsme, les souffrances inhumaines que subirent les saintes martyres. L’homme contemporain évite la souffrance. C’est pourquoi, en vénérant les saintes martyres, nous revenons aux sources de la conception chrétienne de la souffrance, car la vie humaine est impossible sans souffrance. Le Seigneur Jésus Christ lui-même nous a montré un exemple de souffrance. »
Chaque année, la célébration d’Eschau réunit non seulement la diaspora orthodoxe russe d’Europe occidentale, mais également des orthodoxes des pays européens, créant ainsi une base solide pour la collaboration en Europe dans un esprit de confiance et de respect mutuel. Cette année, le pèlerinage était organisé avec le soutien de l’entreprise « Akademkapstroï », la Fondation caritative Saint-Séraphim-de-Sarov, la Fondation caritative régionale publique « Transformation par la collaboration » et le Mouvement public chrétien « Russie bénie ».
La mémoire des saintes martyres Foi, Espérance et Charité et de leur mère Sophie est vénérée depuis l’Antiquité par les chrétiens de différents pays. Depuis l’an 777, les reliques des saintes reposent en Alsace, dans l’église du village d’Eschau, attirant de nombreux fidèles. Pendant la révolution française, les reliques furent pillées. Aujourd’hui, la châsse historique est conservée dans l’église Saint-Trophime d’Eschau. Elle contient un fragment de reliques de la sainte martyre Sophie. La même église possède une autre insigne relique chrétienne, une parcelle de la Sainte Croix.

11.Posté par Georguy le 05/10/2011 09:26
Sur le sujet, à lire, en russe, le blog "Journal d'un séminariste à Paris" et le pèlerinage d'un groupe de séminaristes sur les reliques des saintes. Très naturel et très spontané!

Le séminariste, Dimitri Garmonov, est, aussi, le chef du chœur des séminaristes et nous avons encore eu le plaisir de constater que les efforts sont intenses tant en ce qui concerne la qualité du chant que l'apprentissage du chant en français (puisque nous parlions aussi de cela; au séminaire, une grande partie est chanté en français pour préparer les futurs prêtres à la célébration dans les deux langues) et tout cela donne de probants résultats.

12.Posté par vladimir le 08/10/2011 09:22
Je reviens sur le commentaire 7 de Daniel car il comporte plusieurs points intéressants.

TRADUCTIONS DE LA BIBLE
Il y a en effet plusieurs dizaines de traductions différentes de la Bible en français depuis… 1297 (1) et Daniel a bien raison de demander que nos "Docteurs de la foi", les évêques, nous indiquent laquelle correspond le mieux à la doctrine orthodoxe. Pour nous en effet, c'est "La Septante" (2), version grecque ancienne des Écritures bibliques, qui est la référence; il faut noter que cette version n'est pas acceptée par les Juifs car elle diffère par endroits des textes hébreux, mais "l'Orthodoxe croit que ces différences sont dues à l'inspiration du Saint Esprit et qu'elles doivent être acceptées comme une part de la continuité de la révélation de Dieu"(3). Cela élimine déjà la plupart des traductions françaises faites à partir de la Vulgate(4) ou de textes hébraïques.

TRADUTORE – TRADITORE
Comme les plages sémantiques des mots dans des langues différentes ne sont jamais totalement identiques, tout traducteur se trouve dans l'obligation de faire des choix. Ainsi saint Jérôme choisit "Charité", qui permet de garder le genre féminin au prénom de la troisième fille de Sophia mais éloigne du sens original du grec Agapé (Ἀγάπη), l'amour divin, inconditionnel: pourrait-on dire que le premier commandement est "soit charitable envers Dieu"? C'est pourtant bien le mot Agapé qui est utilisé là aussi… Reste la question comment appeler la troisième fille de Sophia: Charité ou Aimée ou Amour? La référence à l'originale ou son calque slavon me parait bien incontournable!

LE CALQUE SLAVON
Comme l'a encore répété il y a peu l’archimandrite Cyrille, vice-président du comité de la formation du Saint synode de l’Eglise orthodoxe russe, le slavon d’église est une langue vivante qui s’adapte (5). Il a ainsi suivi les modifications du russe dont il est resté assez proche, et donc largement compris par la population, jusqu'au XVIe siècle. La réforme entreprise alors pour revenir aux originaux n'a pas été toujours heureuse: elle a engendré un schisme très grave et a figé le slavon en une langue incompréhensible aux fidèles. Il est donc bien normal que des voix se soient élevées (en particulier au Saint Concile de 1917-18) pour en assurer l'adaptation et la traduction.

(1) Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Traductions_de_la_Bible_en_fran%C3%A7ais
(2) Cette traduction aurait été réalisée par 72 (septante-deux) traducteurs (ou en 72 jours?) à Alexandrie, vers 270 av. J.-C. (in. Lettre d'Aristée (IIe siècle av. J. C.), éditions du Cerf, Paris, 1962 (ISBN 2-204-03605-6) cités par plusieurs blogs Internet).
(3) In Mgr Kalistos Ware, "L'Orthodoxie, l'Église des sept conciles", Cerf, 2002, p. 257
(4) Traduction latine par Saint Jérôme au Ve siècle à partir de l'hébreux. Premier livre imprimé (Gutenberg, 1456).
(5) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Archimandrite-Cyrille-Hovorun-Le-slavon-d-eglise-est-une-langue-vivante-susceptible-de-s-adapter_a1720.html

13.Posté par vladimir le 08/10/2011 09:24
PS: Je lis sur Saint Materne (http://stmaterne.blogspot.com/)

BIBLE
Hélas pas de Bible complètement traduite en milieu Orthodoxe, on doit se contenter de textes où l'idéologie du traducteur est d'office présente. Une douleur au quotidien.
a. ancienne traduction de l'Ancien Testament dit des "Septante" (http://cigales-eloquentes.over-blog.com/article-la-bible-des-septante-en-traduction-fran-aise-73214976.html )
b. Évangéliaire liturgique et autres traductions bibliques du père Denis Guillaume - Orthodoxe, en bon français, hélas traduction partielle et uniquement en librairie

14.Posté par Daniel le 08/10/2011 12:25
Une précision : la Septante, c'est uniquement l'Ancien Testament; on peut la trouver en plusieurs volume sous l'intitulé Bible d'Alexandrie en librairie ou sur des librairies en ligne comme Amazon.fr, aux éditions du Cerf. Cela revient très cher! Mais il existe aussi une vieille édition qui est dans le domaine public téléchargeable ici :

http://cigales-eloquentes.over-blog.com/article-la-bible-des-septante-en-traduction-fran-aise-73214976.html

Traduction de Pierre Giguet.

Le fait est que les orthodoxes lisent peu l'Ancien Testament. Il n'est lu que lors des vêpres et encore pour les grandes fêtes. S'y ajoutent les psaumes. Ceux-ci ont été traduit par le Père Placide (Deseille) depuis le grec et par le Père Denis (Guillaume). J'ignore d'où vient la traduction des extraits de l'Ancien Testament.

15.Posté par vladimir le 08/10/2011 15:18
Nous nous sommes bien éloignés de Sainte Sophie et ses filles mais, grâce à Daniel, nous avons fait le tour du sujet de la traduction de la Bible. Nous avons donc la traduction canonique de l'Ancien Testament (La Septante, IIIe siècle av. J.-C, traduction de Pierre Giguet en 1865-72, http://cigales-eloquentes.over-blog.com/article-la-bible-des-septante-en-traduction-fran-aise-73214976.html) , des traductions des psaumes par les Pères Placide (Deseille) et Denis (Guillaume) ainsi que le "Psautier liturgique orthodoxe. Version de la Septante. Traduction, introduction et notes par Delphine Weulersse (Moniale Anastasia)" (cf. http://www.orthodoxie.com/2007/09/recension-psaut.html) (1). Et, curieusement, seulement des parties du Nouveau Testament, en particulier "l'Évangéliaire liturgique et autres traductions bibliques du père Denis Guillaume - Orthodoxe, en bon français, hélas traduction partielle et uniquement en librairie ".

Il serait bien temps que nos "Docteurs de la foi" se préoccupent de cette question!

(1) Voir la passionnante traduction comparée du psaume 50 sur http://orthodoxie.typepad.com/ficher/Psaume_50.pdf

16.Posté par Daniel le 30/09/2013 17:13
Le Littré en ligne donne la définition suivante au mot “Charité”.
Amour du prochain.

Dans les nécessités extraordinaires sa charité faisait de nouveaux efforts. [BOSSUET, Oraisons funèbres]

Une des trois vertus théologales, par laquelle nous aimons Dieu comme notre souverain bien.

La fin de la religion, l'âme des vertus et l'abrégé de la foi, c'est la charité. La charité, qui bannit la crainte, opère un si grand miracle ; et, sans autre joug qu'elle-même, elle sait non-seulement captiver, mais encore anéantir la volonté propre. [BOSSUET, Fr. Bourgoing.]

Charité signifie donc bien également amour dans un contexte religieux notamment, et pas uniquement faire l’aumône. Quant au mot « amour » et aux verbes « aimer », en francais courant, j’ai noté que les contemporains l’associaient à la dimension sentimentale, voire charnelle.

17.Posté par p. Philippe a a rappelé que ces « solennités suscitent un grand intérêt chez les habitants de la localité qui viennent voir l’office orthodoxe » le 01/10/2013 11:23
Les 29 et 30 septembre ont eu lieu les offices dédiés aux saintes martyres Foi, Espérance, Charité et de leur mère Sophie à Eschau, près de Strasbourg.

Avec la bénédiction du patriarche de Moscou Cyrille, l’évêque de Neftekamsk et Birsk Ambroise (Bachkirie, Russie) est venu à Strasbourg pour présider les offices. Il était accompagné par le chœur du séminaire de Chișinău. Des centaines de pèlerins sont venus de France, de Russie, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, de Suisse et d’autres pays. Concélébraient avec l’évêque Ambroise l’archiprêtre Maxime Kozlov, premier vice-président du comité pédagogique de l’Église orthodoxe russe, ainsi que l’higoumène Philippe (Riabykh), recteur de la paroisse stavropégiaque Tous-les-saints à Strasbourg et représentant du Patriarcat de Moscou auprès du Conseil de l’Europe, ainsi que des clercs de différents pays d’Europe. Après la liturgie a eu lieu la procession autour de l’église, durant laquelle les paroissiens portèrent une grande icône de saintes martyres, tandis que le clergé portait une relique de la Croix du Seigneur, les reliques de sainte Sophie et d’autres encore. À cette occasion, l’higoumène Philippe a rappelé que ces « solennités suscitent un grand intérêt chez les habitants de la localité qui viennent voir l’office orthodoxe ».

Le maire de la ville d’Eschau, M. Freyd, qui offre un soutien organisationnel au pèlerinage, s’est adressé, avant le début de la liturgie, aux pèlerins orthodoxes et les a salués au nom des habitants de la ville. Le curé de l’église Saint-Trophime, Jean-Luc Friderich, s’est adressé aux pèlerins de la part de la paroisse catholique-romaine. À la fin des offices, une réception a été offerte par la mairie à la délégation du Patriarcat de Moscou. Une exposition a lieu au musée municipal sur le pèlerinage à Eschau. Les hôtes de la mairie l’ont visitée et ont pu voir la maquette de l’ancien couvent, fondé au VIIIème siècle.

18.Posté par justine le 01/10/2013 18:47
A Vladimir post 4: Le terme grec "éros" n'est pas utilisé en Orthodoxie dans le sens que vous dites. On le rencontre maintes fois chez les Saints Pères et dans les textes liturgiques pour exprimer l'amour de Dieu intense, brûlant, de l'homme pour le Bien-Aimé Divin, celui qui lui fait abandonner tout et le pousse à l'abnégation totale de soi-même, conformément à Luc 14,26. "Agapi" exprime plutôt l'amour mesuré, filial, pour Dieu en tant que Père.

19.Posté par Tchetnik le 01/10/2013 22:24
Il fut pourtant maintes fois démontré, par plusieurs intervenants que le slavon n'en en aucun cas le "calque" du grec et que cette langue de traduction comporte aussi de nombreuses erreurs. Au point qu'il fallut en remanier les textes traduits plusieurs fois au cours des siècles.

Il serait bon que certains sachent abandonner à temps certains arguments dont le caractère erroné a été prouvé. Ce par des gens largement compétents dont il a été fait état lors de discussions sur des fils antérieurs.

Reprendre à chaque fois les mêmes antiennes sur des sujets archirabachés est assez fatiguant, et on se demande comment déméler là-dedans la part de douce obsession et celle du mensonge conscient.

Le passage de l'Évangile de Saint Jean 21-15 à 21-19 le prouve largement, le slavon se révélant incapable de traduire par plusieurs mots les deux verbes grecs utilisés pour dire "aimer", "agapo" et "philo".

La langue n'est pas un problème, ou alors un faux-problème que certains persistent à utiliser en dépit de l'absence totale de justification évangélique ou patristique qui le caractérise, pour défendre une vision ethnique indéfendable.

"........".........
La question des langues est un faux-problème.

Tout d’abord, les langues françaises, anglaises, allemande, italienne ou autres ont une origine largement antérieure à la scolastique ou au rationalisme si on tient compte du Cantilène de Sainte Eulalie, de Cynewulf ou du Chant de Hildebrandt. Ces langues ont de plus une très ancienne histoire d’expression Chrétienne sur la base du latin, mais aussi du grec et d’elles-mêmes, Histoire bien plus ancienne que celle du slavon.
Ensuite, les langues actuellement « orthodoxes » ont bien une origine paienne qui n’a pourtant pas dérangé leur expression spirituelle Chrétienne Orthodoxe lors de la conversion de leur peuple. Et selon ce raisonnement, il faudrait interdire toute traduction en Hangeul, en Kanjii, en langue Thai…et monter une association pour interdire toute langue autre que le slavon, entreprise qui risque fort de ne pas être couronnée de succès.
En fait, on ne voit pas très bien en quoi le fait qu’une langue ait une histoire en partie Chrétienne Catholique voire une origine non-Chrétienne serait un problème pour son emploi pour exprimer les définitions et enseignements spirituels de l’Église. A la rigueur, les Hébreux auraient pu faire ce reproche au grec Koiné lors de la traduction des Septantes sous Ptolémée Philadelphe, vers -280 BC, car cette langue avait bel et bien un bagage paien et rationaliste vis-à-vis de l’hébreu ou de l’Araméen. Ce d’autant plus qu’en français, langue originaire du latin pour les deux Tiers, les termes théologiques existent, le vocabulaire et les structures sémantiques d’une grande richesse et possibilités d’utilisation, en tenant compte du reste de la très grande nuance de signification que peuvent prendre les mots (dans n’importe quelle langue du reste). Qu’il faille parfois traduire un mot par plusieurs ou plusieurs par un seul est logique, cela fait partie des aléas de la traduction peu importe la langue, de même que la création de terminologies spéciales, parfois nécessaires, mais qui, en général, se fondent sur des racines prééexistantes dans la langue, ou encore d’un mot unique mais dont il faut parfois préciser le contexte. Et je ne vois pas en quoi cela serait spirituellement un problème. Ce à quoi il faut ajouter que les traductions se font avec les langues de leur époque, langues qui évoluent et dont la signification des mots peut évoluer. Qu'une traduction apparaisse aujourd'hui comme dépassée ne signifie pas qu'elle ait été mauvaise. Elle n'est simplement plus directement compréhensible (encore que le français de Bossuet le soit d'avantage pour un Français que le slavon pour un russe...)

De même qu’il est difficile de comprendre en quoi une traduction en langue occidentale moderne, comme dans toute langue, entrainerait obligatoirement une « déperdition » de sens spirituel, plus qu’une traduction en latin, Geez, Syriaque, Arménien ou slavon n’en aurait entrainé. La traduction peut être un peu différente, pas équivalente à 100 pour 100 sur la forme, mais sans forcément entrainer de perte sur la signification de fond. Ou alors, il faudrait encore une fois interdire TOUTE traduction, y compris le slavon. Car on ne voit pas ce que cette langue pourrait avoir de « divin » ou de « supérieur »… De même qu’une langue ainsi élaborée et enrichie (ce qui fut le cas du slavon, du reste, encore une fois, pourquoi refuser aux autres sous de faux prétextes ce dont on a bénéficié soi-même…) serait toujours plus compréhensible pour le natif qu’une langue totalement étrangère, logiquement. Certains théologiens « orthodoxes » un peu pédants éprouvent un besoin irrépressible d’utiliser des termes grecs pour se la donner, mais la langue française n’y est absolument pour rien, Si c’était le cas, il faudrait expliquer comment tant de peuples autrefois paiens ont été christianisés dans leurs langues et comment ces langues paiennes ont pu incarner le message Chrétien avec autant d’intensité et d’exactitude…Car selon ce raisonnement, cela n’aurait pas pu se faire, tout comme cela ne pourrait se faire en Japonais ou en Coréen…et tout comme cela n’aurait pas du se faire dans un slavon qui part de langues slaves paiennes à l’origine. Les structures grammaticales Grecques ont été simplement en partie adoptées car ces langues n’avaient pas de grammaire structurée, et le grec Koiné était la langue que ces missionnaires connaissaient le mieux. Mais similitudes ne font pas équivalence et les différences de structure comme de vocabulaire existent aussi en nombre. Enfin, le concept d’une langue « sacrée » qui a connu au cours de son Histoire une évolution telle qu’il a fallu revoir les textes et les traductions plus que bancales à l’origine, est d’un point de vue logique, pas d’une cohérence extrème. On comprend pourquoi les Russes aiment alors « penser avec le cœur », le cerveau n’étant manifestement pas leur organe favori.


L’Église Chrétienne Orthodoxe est là pour faire des peuples et des hommes des Chrétiens Orthodoxes. Pas des Russes de synthèse ou des Grecs ou des Roumains de synthèse, avec une identité artificielle et réinventé, qui n’a rien à voir avec le sens Chrétien de la vie. La pratique religieuse ne doit pas mener à un colonialisme mental stérile.

Et de grace, que certains cessent de défendre une langue que, de leur propre aveu, ils ne comprennent pas. Comment peuvent-ils alors en juger de la pertinence?
http://

20.Posté par Tchetnik le 01/10/2013 22:37
En français, les mots "amour" et "charité", comme l'a très bien souligné Daniel, signifient, dans le contexte religieux, la même chose.

Évidemment, dans un roman de Heinz Konsalik, les deux termes ne sont pas interchangeables. Mais dans la Bible, pour ce genre de contexte, l'un comme l'autre ne posent aucun problème et ont simplement eu la préférence de leur époque.

21.Posté par Vladimir.G le 02/10/2013 10:47
Merci Justine. Je ne connaissais pas cette utilisation de "éros" en grec car je ne lis pas cette langue et ne peut que me fier aux "spécialistes". Pourriez-vous donner des exemples concrets SVP?

La traduction des 4 (oui, quatre!) mots qui signifient "amour" en grec est un problème important. Comme l'avait souligné Tchetnik, il y a là "un trou dans le calque du slavon", puisqu'il n’emploie qu'un seul mot dans tous les cas...

"Charité" a totalement perdu ce sens là et crée une confusion évidente en français; de plus personne n'a encore trouvé quel prénom féminin correspond à Ἀγάπη (Lioubov). Et ici c'est particulièrement gênant car la 3ème fille de Sophie en est, en quelque sorte, "désincarnée". L'histoire des quatre martyres devient une allégorie comme le souligne Potomok (3) et comme le prône le rationalisme occidental...

22.Posté par justine le 02/10/2013 11:29
Quoique ce soit un peu en-dehors du sujet strict du présent article, mais relevant la citation de Vladimir dans son ancien post 13 et les plaintes de Tchetnik, il est utile de signaler l'excellente édition orthodoxe de la Sainte Ecriture complète – Ancien et Nouveau Testament – en anglais, "The Orthodox Study Bible", fruit d'une collaboration interorthodoxe multi-disciplinaire avec la bénédiction de plusieurs hiérarques d'une part et de la générosité de quelques personnes nanties d'autre part. Cette édition se distingue non seulement par une haute qualité linguistique – anglais contemporain, sans être vulgaire, style clair et compréhensible, sans passer en rouleau compresseur sur les finesses de l'original -, mais elle a aussi le mérite d'être complétée par l'indispensable indication, sous forme de notes en bas de page, de l'entendement orthodoxe ainsi que par des articles explicatifs entiers, sur des pages insérées dans le texte, concernant les thèmes clés de la Révélation Divine selon l'interprétation des Saints Peres. Voilà un bel exemple à imiter par les Orthodoxes francophone d'Europe et un instrument précieux "pour faire des peuples et des hommes des Chrétiens Orthodoxes", comme dit Tchetnik.
Détails sur: http://store.ancientfaith.com/orthodox-study-bible-complete-hardcover/, le site de l'éditeur, Ancient Faith Publishers qui publie les livres de l'Académie de Théologie Orthodoxe St Athanase, institut de l'Archidiocèse Antiochien en Amérique du Nord.
Sur Amazon, on peut accéder à l'intérieur du livre et voir un choix de pages ainsi que la Table des Matières:
http://www.amazon.com/Orthodox-Study-Bible-Ancient-Christianity/dp/0718003594/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1380704751&sr=1-1&keywords=orthodox+study+bible

23.Posté par Tchetnik le 02/10/2013 13:19
Effectivement, la Bible en anglais "Orthodox study Bible" est très bonne, et reprend en fait souvent d'anciennes traductions anglaises, de la King James à la New American Bible.

Elle est gratuitement téléchargeable sur le net.


24.Posté par Daniel le 02/10/2013 13:41
@ Vladimir (21)

Charité n’a pas perdu le sens d’amour, c’est un sens qui est oublié ; les gens associent charité et aumône. Pour ma part, je connaissais le sens charité en tant qu’amour, on le retrouve dans la littérature religieuse et pourtant je ne suis pas encore si vieux. Mais il me semble que le français post-moderne s’appauvrit grandement : on ne lit plus assez, l’école est bancale etc. Il ne faudrait pas céder à la novlangue.

Amour prend ainsi un sens de plus en plus sexuel et sentimental en français. Une connaissance africaine ayant utilisé le mot dans un sens autre, au terme d’une amitié forte fut mal compris en France. Je pense que l’expression du grec le Dieu philanthrope, qui aime les hommes ou qui aime l’homme, pour éviter toute confusion (homo)sexuelle, est devenu le Dieu, ami des hommes dans certaines traductions. Je ne suis pas favorable à laisser le terme amour aux situations sentimentales. « Aimez-vous les uns les autres » reste un message clef difficile à faire passer sans le terme amour.

25.Posté par Vladimir.G le 03/10/2013 09:45
Merci Justine. Je ne connaissais pas cette utilisation de "éros" en grec car je ne lis pas cette langue et ne peut que me fier aux "spécialistes". Pourriez-vous donner des exemples concrets SVP?

La traduction des 4 (oui, quatre!) mots qui signifient "amour" en grec est un problème important. Comme l'avait souligné Tchetnik, il y a là "un trou dans le calque du slavon", puisqu'il n’emploie qu'un seul mot dans tous les cas...

En dehors du milieu religieux, très étroit, personne ne pense plus au sens "Charité" = amour divin (qui est pourtant bien celui donné à la vertu théologale) et ce mot crée une confusion évidente en français.De plus personne n'a encore trouvé quel prénom féminin correspond à Ἀγάπη (Lioubov). Et ici c'est particulièrement gênant car la 3ème fille de Sophie en est, en quelque sorte, "désincarnée". L'histoire des quatre martyres devient une allégorie comme le souligne Potomok (3) et comme le prône le rationalisme occidental: ces prénoms ont d'ailleurs disparu du synaxaire catholique (même "nominis" (http://nominis.cef.fr/index.php) ne les mentionne pas...)

26.Posté par justine le 03/10/2013 21:25
A Vladimir, post 25: Un exemple de ce jour même, aux matines du 3 octobre, le canon de St Dionysios l'Aréopagite, composé par Saint Théophane le Marqué († 845): (je traduis du grec) "Mourant par l'amour brûlant envers Dieu [τω προς Θεóν έρωτi] aux choses de cette vie présente, et t'exerçant avec zèle à la vraie philosophie, tu es devenu, ô Père, un instrument porteur de Dieu des charismes vivifiants qui dépassent l'entendement." (3e Ode, verset 3). Et plus loin: "Le désir incessant et l'amour brûlant pour Dieu [τον έρωτα προς τον Θεóν] de la hiérarchie angélique, ô Hiérarque, et la tension perpétuelle vers les hauteurs divines et incompréhensibles, tu enseignes avec sagesse à ceux qui avec foi s'exclament: Gloire à Ta Puissance, ô Toi qui aimes les hommes [Φιλάνθρωπε]." (4e Ode, verset 3).

Et le 4 octobre, au canon de Saint Hierothée, premier évêque d'Athènes, par le même hymnographe: "Tendu sans cesse, par le zèle et l'inclination et l'amour divin [θεϊω έρωτι], vers le Bienfaiteur de tous, tu ornas ton esprit des splendeurs de là-bas et illuminas ton âme, ô très-bienheureux!" (3e Ode, verset 3).

On peut citer en exemple aussi un texte de saint Nectaire d'Égine, Περί Θείου Έρωτος ("Sur l'Eros Divin", où il écrit entre autres: "L'éros divin [ο Θείος έρωτας] est l'amour parfait pour le Divin, qui s'exprime par le désir ardent et continuel du Divin. L'éros divin naît dans un cœur purifié, car c'est dans un tel cœur que descend la Grace divine. L'éros divin est un don divin à l'âme pure par la Grâce de Dieu qui descend en elle et se révèle à elle. Jamais l'éros divin ne peut naître sans cette révélation divine, car une âme qui n'a pas reçu une telle révélation, reste privée de l'action de la Grâce et n'a pas l'expérience de l'éros divin. Il est impossible que l'éros divin naisse sans l'action de l'énergie divine sur le cœur. L'éros divin est l'énergie de la Grâce divine qui a pris demeure dans le cœur."

Saint Nectaire cite aussi Saint Jean Chrysostome, lequel dit: "L'éros spirituel est si intense qu'il ne diminue jamais, mais tient l'âme de l'amant [de Dieu] captive à tout moment et ne permet à aucune affliction ou souffrance de vaincre l'âme." A la fin du texte, Saint Nectaire conclut: "L'âme touchée par l'éros divin est incapable de penser autre chose ou de désirer autre chose, mais dit sans cesse en soupirant: "O Seigneur, quand viendrai-je et contemplerai-je Ta Face? Mon âme a soif de venir à Toi, ô Dieu, comme le cerf a soif des eaux vives (Ps 41,1)! Tel est donc l'éros divin qui a pris possession de l'âme."

(Extrait du livre "Γνώθι σαυτóν", Connais-toi toi-même, Athènes 1904, récemment réédité, mais je ne souviens plus par qui. Les éditions "Parrisia" à Moschato/Athènes ont publié en 2011 un petit recueil bilingue grec-anglais avec les 3 homélies de Saint Nectaire sur le sujet: 1. "Peri Agapis Theou" (On the Love of God), "Peri Theias Agapis" (On Divine Love) et 3. "Peri Theiou Erotos" (On Divine Eros), celle donc dont il est cité un extrait plus haut. Ces trois homélies illustrent bien les divers degrés de l'amour de Dieu et ses différentes appellations. http://www.booksandthecity.gr/frontend/biblionet_book.php?bookid=172328

27.Posté par Vladimir.G le 04/10/2013 10:18
Merci beaucoup bien chère Justine pour ce travaille et ces exemples. Je pense que nous perdons quelque chose quand nous ne voyons pas ces nuances du mot amour...

Pour comparer, voici les traductions par le père Denis des versets des mâtines que vous citez:

Ode 3 verset 3: "Mort aux choses du temps présent * et avec force t’exerçant * à l’amour de Dieu et de la sagesse, tu devins, * Père vénérable, le divin instrument * des grâces vivifiantes qui dépassent l’entendement."

Ode 4 verset 4: "Sagement tu enseignas, * saint Pontife, le ferme désir * de la hiérarchie angélique, * l’amour de Dieu et l’inflexible aspiration * vers l’insaisissable et divine hauteur * aux fidèles s’écriant: * Gloire à ta puissance, seul Ami des hommes."

C'est quand même très différent et on peut se poser des questions!

28.Posté par Daniel le 04/10/2013 10:55
Qu'est-ce que ça donne en slavon, pour la comparaison? Et en d'autres langues?

29.Posté par Daniel le 04/10/2013 18:54
Il me semble que le Père Denis connaissait le grec (koine) mais il a pu aussi traduire du slavon car il avait fait le Rossicum à Rome...

30.Posté par le 27 et 28 septembre 2014 à Eschau (France) le 08/09/2014 20:22
La paroisse patriarcale de Tous les Saints (Strasbourg, France) invite les pèlerins orthodoxes à la célébration des journées de la mémoire des saintes martyres de Rome Foi (Véra), Espérance (Nadezhda), Charité (Lioubov) et de leur mère Sophie, qui se déroulera le 27 et 28 septembre 2014 à Eschau (France). C'est dans l'abbatiale Saint-Trophime à Eschau qu'étaient conservées pendant des siècles les reliques des Martyres. La châsse dans laquelle étaient conservés pendant plusieurs siècles les reliques des Saintes a été conservée jusqu'à nos jours. L'abbatiale d'Eschau renferme aussi une partie des reliques de la Sainte Martyre Sophie. C'est aussi là que demeure un fragment de la Sainte Croix du Seigneur.

La fête des saintes tombant en 2014 sur un mardi, les célébrations traditionnelles à Eschau sont reportées au week-end le plus proche – les 27-28 septembre – afin que toutes les personnes intéressées puissent y assister.

Les offices divins solennels seront dirigés avec la bénédiction de Sa Sainteté Patriarche de Moscou et de toutes les Russies Cyrille par l'archevêque e Yegorievsk Marc, directeur du Département du Patriarcat de Moscou pour les établissements à l'étranger. Le chœur de l’Académie spirituelle de Moscou chantera pendant l'office.

Les évêques du Patriarcat de Moscou souhaitant participer à la célébration à Eschau doivent d'abord obtenir la bénédiction du Patriarche de Moscou et de toutes les Russies Cyrille...SUITE

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