Après le sabbat, à l'aube du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l'autre Marie allèrent voir le sépulcre. Et voici, il y eut un grand tremblement de terre; car un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre, et s'assit dessus. Son aspect était comme l'éclair, et son vêtement blanc comme la neige. Les gardes tremblèrent de peur, et devinrent comme morts. Mais l'ange prit la parole, et dit aux femmes: Pour vous, ne craignez pas; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n'est point ici; il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez, voyez le lieu où il était couché, et allez promptement dire à ses disciples qu'il est ressuscité des morts. Et voici, il vous précède en Galilée: c'est là que vous le verrez. Voici, je vous l'ai dit. Elles s'éloignèrent promptement du sépulcre, avec crainte et avec une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples. (Mt. XXVIII, 1-8).

L’Ange du Seigneur dit à la Vierge pleine de grâce : * Vierge sainte, réjouis-toi ; * ne pleure plus, réjouis-toi, * car ton Fils est ressuscité * du tombeau, le troisième jour. * Peuples, réjouissez-vous ! (Matines de la Résurection, Ode 9)

Extrait du synaxaire des Matines de la Résurection

Voici comment eut lieu la résurrection du Seigneur : alors que les soldats gardaient le sépulcre, au milieu de la nuit se produisit un tremblement de terre. Car un Ange était descendu pour ôter la pierre du tombeau. Saisis d’effroi, les gardes s’enfuirent, ce qui permit aux Femmes d’y accéder, le soir du sabbat ou au milieu de la nuit. La Résurrection fut d’abord connue de la Mère de Dieu, qui avec Madeleine se tenait devant le sépulcre, comme le dit Matthieu. Mais, pour que la résurrection du Christ ne fût pas mise en doute, à cause de l’affinité avec sa Mère, les évangéliste disent : D’abord il apparut à Marie Madeleine. C’est elle qui a vu l’Ange sur la pierre et qui, s’étant avancée, aperçut les autres Anges qui se trouvaient à l’intérieur ; et ils lui annoncèrent la résurrection du Seigneur : il n’est plus ici, car il est ressuscité, dirent-ils, voici le lieu où on l’avait déposé. Entendant cela, elle courut donc et s’en alla vers les plus fervents des Disciples, Pierre et Jean, leur annoncer la Résurrection. Alors qu’elle s’en retournait vers l’autre Marie, le Christ vint à leur rencontre et leur dit : “Réjouissez-vous !” Il convenait en effet que le genre féminin, qui le premier avait entendu “Tu enfanteras dans les douleurs", fût aussi le premier à entendre l’annonce de la joie. Assujetties par l’affection, elles s’approchent donc du Christ et se prosternent jusqu’à toucher ses pieds immaculés, désireuses d’une plus exacte perception. Puis les Apôtres furent au sépulcre : Jean se pencha seulement vers le sépulcre, puis il se retira ; Pierre entra et, regardant de plus près, il toucha le suaire et le linceul.

Sur les Myrrhophores. Homélie de st Grégoire Palamas (No 18)*

La résurrection du Seigneur est le renouvellement de la nature humaine et le remodelage du premier Adam absorbé par la mort dans le péché, et retourné, par la mort, à la terre dont il avait été modelé; elle est le retour à la vie immortelle. Aucun être humain, au commencement, n'a vu Adam être modelé et vivifié, car à cette heure il n'y avait pas encore d'hommes; mais après qu'il eut reçu le souffle de vie par l'insufflation divine, le premier de tous les êtres humains qui le vit fut une femme: Ève fut la première à venir, après lui, parmi les êtres humains; de même, nul ne vit le deuxième Adam, c'est-à-dire le Seigneur, ressuscitant d'entre les morts; aucun de Ses proches n'était présent, et les soldats qui gardaient le tombeau, terrassés par la peur, étaient comme morts; or ce fut une femme, qui, la première, Le vit après la résurrection comme nous l'avons entendu lire dans l'Evangile de Marc aujourd'hui (Mc. XVI, 1-9), « car ressuscité, est-il dit, le matin, le premier jour de la semaine, Jésus apparut d'abord à Marie-Madeleine ». L'Evangéliste semblerait donc affirmer clairement qu'au moment où le Seigneur ressuscita il était tôt, que celle qui Le vit la première était Marie-Madeleine, et que cela se produisit à l'heure même de la résurrection: or ce n'est pas ce qu'il dit, comme il vous sera révélé, si vous montrez quelque patience car un peu plus haut, Marc dit, en accord avec tous les autres Evangélistes, que cette Marie était venue auparavant au tombeau, avec les autres femmes myrrhophores, qu'elles virent ensemble qu'il était vide, et qu'elles s'en retournèrent, de sorte que bien avant le matin, et l'heure du matin où elle le vit, le Seigneur était déjà ressuscité. Et pour signifier ce moment, Marc ne dit pas seulement « le matin », comme plus bas, mais: « très tôt dans le matin ». Aussi s'agit-il du moment où la pénombre précède le lever du soleil à l'horizon, comme Jean le révèle également quand il dit que Marie-Madeleine, tôt le matin, alors qu'il faisait encore sombre, vint au sépulcre et vit la pierre roulée du sépulcre (Jn. XX, 1).

Or non seulement elle est venue au tombeau à ce moment, selon Jean, mais elle en est aussi repartie sans avoir vu le Seigneur. Car elle court trouver Pierre et Jean, et leur annonce, non point que le Seigneur est ressuscité, mais qu'on L'a enlevé du tombeau, ce qui prouve qu'elle n'avait pas encore connaissance de la résurrection. Il reste que ce n'est pas simplement à la première heure que le Seigneur apparut à Marie, mais après l'heure du plein jour. Cependant, les Évangélistes ont obscurément annoncé ce que je vais révéler à votre charité; car la première à avoir reçu la bonne nouvelle de la résurrection du Seigneur, entre tous les êtres humains, c'est, comme il convenait, et à juste titre, la Mère de Dieu; et elle la reçut du Seigneur. Avant tous elle sut qu'Il était ressuscité, elle jouit de Sa divine parole, et ne se bornant pas à Le voir de ses yeux, ni à L'entendre de ses oreilles, elle fut la première, et la seule à toucher de ses mains Ses pieds immaculés, bien que les Evangélistes ne disent pas tout cela clairement, ne voulant invoquer le témoignage de Sa mère, pour ne pas éveiller des soupçons chez les incroyants. Et puisque aujourd'hui il nous faut faire un discours, avec la grâce de Celui qui est ressuscité, pour les croyants, et que le motif de la fête nous enjoint d'examiner tout ce qui concerne les femmes myrrhophores, sous l'inspiration de Celui qui a dit: « il n'est rien de caché qui ne deviendra manifeste » (cf. Lc. VIII, 17), cela aussi sera rendu manifeste.

Les myrrhophores, donc, sont les femmes qui suivirent la Mère du Seigneur, et restèrent avec elle au temps de la passion salutaire, et qui s'étaient empressées d'embaumer le corps du Seigneur. Car lorsque Joseph et Nicodème eurent demandé à Pilate, et reçu de lui, le corps du Maître, qu'ils l'eurent descendu de la croix, entouré d'un tissu de lin, imprégné d'aromates, mis dans un sépulcre taillé dans le roc, et placé une grande pierre à l'entrée du sépulcre, contemplant tout cela, nous dit l'Evangéliste Marc, Marie-Madeleine et l'autre Marie étaient là, assises devant le tombeau. En disant « et l'autre Marie » (Mc. XV, 47) c'est évidemment la Mère de Dieu qu'il désignait. Et si elle était appelée Mère de Jacques et de Joseph, c'est que ceux-ci étaient les fils de Joseph, son mari. Or elles n'étaient pas les seules présentes à contempler l'ensevelissement du Seigneur: il y avait aussi d'autres femmes, comme Luc l'a rapporté: « les femmes qui l'accompagnaient, qui étaient venues avec Lui de Galilée, regardèrent le sépulcre, et comment Son corps avait été placé... Il y avait là Marie-Madeleine, Jeanne et Marie, mère de Jacques, et les autres femmes qui étaient avec elles » (Lc. XXIII, 55 et XXIV, 1). Celles-ci, est-il dit, s'en retournèrent acheter des aromates et de la myrrhe: car elles n'avaient pas encore connu avec précision que Lui, Jésus, était le véritable parfum de la vie pour ceux qui vont à Lui, dans la foi, tout comme l'odeur de la mort sera destinée à ceux qui demeurent infidèles jusqu'à la fin: et l'odeur de Ses vêtements, c'est-à-dire de Son corps, est au-dessus de tout aromate; et Son nom est une myrrhe répandue, avec laquelle Il a rempli la terre des hommes de divins parfums. Cependant, si les femmes préparent la myrrhe et les aromates, c'est d'abord pour honorer Celui qui gît là, et ensuite pour compenser la puanteur du corps qui devait se décomposer; car elles pensaient qu'ainsi, grâce à leur onction, ceux qui le voudraient pourraient s'approcher du corps. SUITE Source: Paroisse orthodoxe de Compiègne Bulletin n° 5 Mai 2008

* Les soixante homélies de saint Grégoire Palamas, dont une quinzaine seulement a été traduites en français – par Jérôme Cler, « Douze homélies pour les fêtes », Oeil et Ymca press, Paris, 1987, et dans la revue La lumière du Thabor (éditions L’Age d’Homme) –, ont été prononcées par leur auteur à la fin de sa vie, lorsqu’il était archevêque de Thessalonique. Composées dans une langue simple à l’intention d’un public populaire, elles reflètent néanmoins, à propos des nombreux thèmes qu’elles abordent, la théologie et la spiritualité profondes du docteur hésychaste.
Jean-Claude Larchet









Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 18 Mai 2013 à 19:30 | 0 commentaire | Permalien



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