« Sur les monts du Caucase » et le mouvement «Imiaslavié»
Le livre "Sur les Monts du Caucase" На горах Кавказа n'était pas encore disponible en français. (1)

Ce livre donne les véritables clés spirituelles de la ‘prière de Jésus’, qui avait été popularisée par les "Récits d'un pèlerin russe" (édité en français en 1978). Composé par le moine Hilarion Domratchev, "Sur les monts du Caucase" fut publié en 1907 avec la recommandation du staretz Varsonofij d'Optino et réédité avec le soutien financier de la Grande Duchesse Elisabeth Feodorovna. Il provoqua un mouvement spirituel spécifique appelé «Imiaslavié» en Russie et dans les monastères russes du Mont Atos, qui fut condamné par le Saint Synode et provoqua l'expulsion violente de prés d'un millier de moines russes du Mont Athos (sur 1700) dont Nicolas Berdiaev, entre autres, prit la défense...

« Sur les monts du Caucase » et le mouvement «Imiaslavié»
Voici le début de l'introduction à l'édition française:
CHAPITRE 1. Ascension de l’ermite sur les montagnes, et description poétique de la beauté qui s’offre à son regard.

Dans ce maître-ouvrage se trouve consigné le meilleur de l’enseignement des anciens Pères sur la ‘prière de Jésus’, tradition que son auteur, a patiemment pratiquée et recueillie dès le seuil de sa vie monastique.

La 'prière de Jésus' consiste dans l’invocation constante, appliquée et fervente du Nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ en tout lieu et toute circonstance, quelle que soit l’activité précise que l’on exerce par ailleurs, afin de parvenir à une union plus étroite avec le Christ.

Qualifiée de prière hésychaste du fait de sa pratique systématique parmi les moines qui s’adonnaient à l’hésychia (cf. ici, ici et ici), c'est-à-dire à la contemplation dans le silence et la solitude, la ‘prière de Jésus’ a été parfois réduite à des conceptions particulières, propres à certains byzantins du Moyen-Âge, au point d’en faire un exercice spécial, quelque peu original, voire suspect, alors qu’en réalité, ce type de prière n’est pas propre à l’Orient chrétien, mais prend sa source à l’origine même de l’Église et du monachisme : dans l’Évangile.

Sur les monts du Caucase comporte une quarantaine de chapitres de longueur inégale, avec une alternance fort agréable de profondes considérations théologiques, enrichies de nombreuses citations de la Sainte Écriture et des Saints Pères, et d’amples descriptions de la nature locale : on y surprend avec bonheur l’anachorète des montagnes se disposant, par l’admiration des beautés sauvages d’un environnement pittoresque, à l’intimité toute paisible de l’entretien avec Dieu, dans la foi et l’amour. …

«Imiaslavié» (littéralement "glorification du Nom, aussi appelée "Onomatodoxie"): ce mouvement spirituel est basé sur l'idée que Dieu est présent Lui-même dans le Nom de Dieu, ce qui justifie que la prière de Jésus soit prononcée en permanence par les hésychastes. «Le Nom de Dieu est saint et même source de sainteté, c'est pourquoi lorsqu'il est prononcé, l'air est sanctifié, sont sanctifiés tes lèvres, ta langue et ton corps ; les démons sont terrifiés lorsqu'ils entendent le nom de Dieu et n'osent approcher l'endroit où tu te tiens, quand tu prononces le nom de Dieu», écrit le père Hillarion (ibid). Ce développement de l'hesychasme, pour lequel "Sur les monts du Caucase" joua le rôle de catalyseur, provoqua un débat acharné parmi les moines et théologiens russes au début du XXe siècle dont "moinillon au quotidien" donne une très intéressante synthèse historique (ici). J'en résume l'essentiel de la conclusion:

Le livre "Sur les monts du Caucase" n'était pas nuisible en lui-même — le saint père Jean de Cronstadt ne disait finalement pas autre chose sur le nom de Dieu. Son auteur, le p. Hilarion, gardait sans doute le doux nom de JÉSUS dans son cœur. Mais cette position fut poussée à l'extrême dans «l'Apologie de la foi en la Divinité des Noms de Dieu et du Nom Jésus» du p. Antoine Boulatovitch (moine du skite Saint-André du Mont Atos) qui l'utilisait intellectuellement et, se plaçant au-dessus de la hiérarchie de l'Église, en vint à insulter les hiérarques en les traitant d'hérétiques. Le récit de la lutte entre les moines à laquelle participait le p. Antoine en est une bonne et triste illustration et il faut noter que saint Silouane l'Athonite, qui vivait sur la Sainte Montagne à cette époque, ne participa pas aux discussions et conflits: il vivait de la prière de Jésus et les polémiques sur le Nom de Jésus ne le concernaient pas : il vivait avec ce Nom.


Finalement, l'histoire de l'imiaslavie est sans doute l'histoire d'un malentendu. Mgr Hilarion (ALFEEV) fait remarquer (In "Le Nom grand et glorieux", 2007 que, en définitive, cette crise sur le Mont Athos a eu pour effet d'y amoindrir l'influence du monachisme russe (puisqu'un millier de moines a été expulsé) face à la communauté grecque. Il regrette que les hiérarques russes de l'époque n'aient pas su comprendre les intentions véritables des autorités du patriarcat de Constantinople qui, selon lui, déclarèrent ce mouvement hérétique, sans l'avoir étudié sérieusement, pour amoindrir la communauté russe.

Illustration: le hiéromoine Hilarion Domratchev
(1) Le début de la traduction vient de paraitre
« Sur les monts du Caucase » et le mouvement «Imiaslavié»

Кавказский отшельник схимонах Иларион «На горах Кавказа», посвятил свою книгу Иисусовой молитве.
Le moine du Grand Schème Hilarion a consacré à la prière de Jésus un livre intitulé "Sur les monts du Caucase"

V.GOLOVANOW

Rédigé par Vladimir Golovanow le 1 Septembre 2014 à 11:09 | 24 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par père Stephen Headley le 06/09/2014 07:18
Est-ce que ce livre est déjà disponible en français ,et si oui, où? Merci

2.Posté par Parlons d'orthodoxie le 06/09/2014 10:48
père Stephen
Le livre "Sur les Monts du Caucase" На горах Кавказа n'était pas encore disponible en français.

3.Posté par Pere Serge le 06/09/2014 11:23
Cher père Stephen,
je dispose d'une traduction complète mais non revue. Si cela vous intéresse, écrivez-moi en privé, svp.
p. Serge Model

4.Posté par Nikolas le 06/09/2014 15:01
Au sujet de ce livre "Sur les Monts du Caucase" et de l'expulsion des moines russes de l'Athos, il convient de lire au personne intéresser par ce sujet un passage du livre "Figures athonites du début du XXe siècle" récemment paru au édition l'Age d'homme, dans la collection dirigé par JC Larchet "Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle".

Parmi les cinq figures athonites présentées dans ce livre dont la vie fut rédigée par l'archimandrite Chérubim Karampelas, l'une d'elle est contemporain de l'expulsion des moines russes et en fut même un acteur.
Il s'agit du vénérable père Callinique l'hésychaste, reclus aux Karoulia (Athos).

Je vous livre le passage qui fait référence à notre sujet :

" 3. La lutte contre l'hérésie
L'ancien Callinique était devenu par son expérience personnelle un connaisseur profond des notion les plus subtiles de l'hésychasme. Il était ainsi en position de détecter et d'identifier tout enseignement faussé en cette matière.

En 1913, parmi les moines russes de la Ste Montagne était apparue l'hérésie de "onomolâtres". Celle-ci provenait de certains passages d'un livre écrit par un moine nommé Hilarion, qui avait interrogé des ascètes vivant dans les montagnes du Caucase. Ce livre qui contenait un enseignement hérétique sur l'invocation du nom de "Jésus", n'avait pas attiré l'attention du synode de l'Eglise Russe. Cette hérésie en vint à créer de sérieuses perturbations par les moines russes du Mont-Athos, et il y avait le risque qu'elle se répande beaucoup plus et devienne un danger réel. Face à cette situation critique, il était nécessaire qu'un homme soit capable d'opérer un discernement et de combattre efficacement l'erreur. Cet homme fut l'Ancien Callinique.

Dans son mémorandum, qui parvint jusqu'au patriarche œcuménique et au patriarche de Moscou, il démontrait avec des arguments irréfutables le non-sens des vues des onomolâtres, qui, selon sa propre expression, "ont abandonné la tête et adorent le bonnet (skouphia)".

Tous, à l'unanimité, donnèrent leur agrément à sa position. Le tsar et le patriarche de Russie lui adressèrent des félicitations et des décorations (conservées jusqu'à ce jour dans la calyve de St-Gérasime). On dit même que le tsar fit la remarque suivante au Synode de l'Eglise Russe : "Réunis en synode plénier, vous n'avez pas détecté l'hérésie. Vous avez laissé un simple moine de la Ste Montagne vous éclairer."

Comme beaucoup avaient adopté cette hérésie - environ 1.200 moines russes - ils durent quitter le Mont-Athos sur un navire de guerre russe. Ils s'installèrent au Caucase, où ils continuèrent à persister dans leurs vues." (p.126-127).

Rappelons que l'ancien Callinique l'hésycaste, grec de nation, avait appris le russe.

L'on voit ici une tout autre perspective que ce celle d'un "simple malentendu" ou d'une manigance de Constantinople pour exclure les "trop nombreux russe" de l'Athos.

5.Posté par Vladimir.G: La position du patriarcat oeucuménique le 07/09/2014 23:37
La position rappelée dans le commentaire 4 est exactement celle du patriarcat de Constantinople et du saint synode russe; le terme même de "onomolâtres" a une connotation péjorative qui illustre la manque d’objectivité de l'auteur.

Rappelons que Mgr Hillarion, dans son étude "Le Nom grand et glorieux", publiée en France en 2007 (Cerf) "regrette que les hiérarques russes de l'époque n'aient pas su comprendre les intentions véritables des autorités du patriarcat de Constantinople qui, selon lui, déclarèrent ce mouvement hérétique, sans l'avoir étudié sérieusement, pour amoindrir la communauté russe." Voici la recension de cette étude par JC. Larchet:

Dans ce nouveau livre qu’il est venu présenter récemment à Paris, Mgr Hilarion Alfeyev se penche sur la controverse qui prit naissance en 1909 au monastère russe de Saint Panteleïmon au Mont-Athos, puis s’étendit en Russie dans les décennies suivantes, entre les « onomatodoxes » (adorateurs du Nom de Dieu) qui affirmaient que « le Nom de Dieu est Dieu lui-même », et les « onomatomaques », qui s’opposaient à une telle affirmation qu’ils jugeaient idolâtrique. La controverse elle-même prit fin en 1931 par une intervention autoritaire et tragique de l’État communiste. Ce ne fut pas seulement une querelle de moines car elle provoqua l’intervention de plusieurs patriarches et de plusieurs évêques (dont le célèbre Antoine Khrapovitsky) et le problème de fond qu’elle posait suscita l’intérêt de philosophes, de théologiens connus comme Nicolas Berdiaev, le P. Paul Florensky, le P. Serge Boulgakov ou l’Archimandite Sophrony, et il reste aujourd’hui encore débattu en Russie.

À cette occasion, Mgr Hilarion mène une vaste enquête historique, illustrée par de nombreux textes, étudiant successivement la façon dont le Nom de Dieu est conçu dans l’Écriture Sainte (Ancien et Nouveau Testaments), chez les Pères de l’Église et dans la liturgie orthodoxe, avant de retracer l’histoire de la « prière de Jésus » (au centre de laquelle figure le Nom de Jésus) chez les Pères orientaux puis dans la tradition russe. La dernière partie, qui occupe près d’un quart du volume, est consacrée à la querelle onomatodoxe elle-même. L’auteur y cite de larges extraits du livre qui «mit le feu aux poudres»: "Sur les monts du Caucase", du moine Hilarion (publié en 1907), dont une traduction française intégrale devait être prochainement publiée par Dom André Louf.*

Les études présentées ici sur le Nom de Dieu et la prière de Jésus constituent une synthèse claire qui s’étend des origines à nos jours et embrasse à la fois le monde byzantin et le monde slave. Il faut rappeler que l’on dispose depuis longtemps en français d’excellentes études sur le Nom de Dieu et l’histoire de la prière de Jésus tant dans l’Écriture et la tradition grecque (en particulier le beau livre du P. Irénée Hausherr, Noms du Christ et voies d’oraison, Rome, 1960) que dans la tradition russe (en particulier le remarquable article d’E. Behr-Sigel, « La prière à Jésus », repris dans La douloureuse joie, Bellefontaine, 1993) et aussi tous les textes spirituels importants relatifs à la prière de Jésus (citons en particulier la Petite philocalie de la prière du cœur de Jean Gouillard [Seuil, 1979] pour les Pères grecs, et l’anthologie de textes de grands spirituels russes intitulée L’art de la prière réalisée par l’Higoumène Chariton de Valaam [Bellefontaine, 1997], ainsi que les Récits d’un pèlerin russe [Seuil, 2005] et Le pèlerin russe, Trois récits inédits [Seuil, 1979] pour la tradition slave). L’enquête historique de Mgr Hilarion se distingue surtout par le fait qu’elle s’attache surtout à rechercher, dans les textes de l’Écriture, des Pères orientaux et des spirituels orthodoxes, les bases d’une solution au problème qui sera l’objet de la controverse onomatodoxe : quel est le statut ontologique du Nom de Dieu ? On retrouve en amont un problème soulevé par le Cratyle de Platon (et que posera à nouveaux frais la linguistique moderne sous l’égide de Ferdinand de Saussure) : les noms entretiennent-ils un rapport naturel avec les choses qu’ils désignent (et donc en transmettent-ils certaines qualités, où à l’inverse permettent-ils d’agir sur elles) ou sont-ils purement conventionnels ? À propos des noms de Dieu, ce problème — l’auteur a raison de le signaler et de s’y arrêter — devait aussi être au centre de la controverse des Pères cappadociens avec Eunome, puis occuper aussi une place centrale dans la controverse dite « hésychaste » entre saint Grégoire Palamas d’une part et Barlaam et Akindynos d’autre part.

Mais ce qui fait principalement, pour le public francophone, la nouveauté de l’ouvrage, c’est l’exposé détaillé, illustré par de nombreux textes, des circonstances, de l’histoire et de la teneur de la controverse « onomatodoxe ». Antoine Nivière y a consacré son DEA en 1985, mais celui-ci est malheureusement resté inédit. Au terme de son étude, Mgr Hilarion parvient aux conclusions suivantes :

La controverse onomatodoxe n’est nullement le fait d’un simple malentendu, d’un quiproquo ou de l’imprécision de certaines formules, mais témoigne de deux approches radicalement distinctes de la nature du nom en général. Pour les uns, le nom est indivisiblement lié à l’objet : il en est inséparable et en exprime l’essence. Pour les autres, au contraire, il n’est qu’un signe conventionnel attribué à l’objet, et dont le changement n’influe aucunement sur l’essence de cet objet.

Les premiers se réfèrent à l’autorité de la Bible, de la philosophie antique, de la liturgie orthodoxe, de la tradition ascétique orientale chrétienne avec la prière de Jésus, enfin de quelques Pères de l’Église (comme Origène) et quelques théologiens russes (en particulier Philarète de Moscou et Jean de Cronstadt).

Les seconds se situent dans la ligne de la philosophie antique, plus particulièrement d’Aristote, et de la majorité des Pères de l’Église, spécialement des Cappadociens.

Les auteurs chrétiens ont des approches différentes ; néanmoins, on observe un certain consensus sur les points suivants :
1) Le nom de Dieu n’est pas identique et n’est pas coéternel à Dieu. Il n’appartient pas indivisiblement à l’essence divine. Il fut un temps où Dieu n’avait pas de nom, et viendra un jour où il n’en aura plus. Le nom de Dieu est le moyen de la relation entre Dieu et l’homme.
2) Dieu est ineffable. Aucun nom ne peut embrasser ni exprimer adéquatement l’essence divine. Les noms de Dieu désignent différents attributs divins, mais aucun d’entre eux ne peut pleinement représenter Dieu.
3) Les noms de Dieu sont dérivés des différentes opérations de Dieu envers le monde créé et sont donc les noms propres des énergies divines. Les énergies divines sont coéternelles à Dieu et participent indivisiblement de l’essence divine, contrairement aux noms qui les désignent.
4) Les noms de Dieu existent pour l’homme, dans le langage humain. Même lorsque Dieu se nomme lui même de tel ou tel nom, Il utilise des noms existant dans les langues humaines.
5) Chaque nom de Dieu possède une enveloppe extérieure, les lettres et les sons, et un contenu intérieur. L’enveloppe extérieure peut varier en fonction de la langue, du contexte, du système de prononciation et d’écriture; son contenu intérieur est cependant immuable.
6) Dieu est présent dans ses noms. L’homme ressent cette présence lorsqu’il prononce le nom de Dieu avec foi et piété. Elle demeure cependant cachée lorsqu’on prononce le nom de Dieu « en vain ».
7) De même que l’icône ou la croix, le nom de Dieu est digne de vénération. On se doit de vénérer non l’enveloppe extérieure, mais le contenu du nom. En adorant le nom de Dieu, l’homme rend gloire à Dieu : l’honneur rendu à l’image s’élève au Prototype.
8) Le nom de Dieu est dénué de toute puissance propre, autonome ou magique. C’est Dieu qui agit par son nom.
9) Dans la prière, le nom de Dieu est inséparable de Dieu lui même.
10) Le nom « Jésus » se rapporte principalement à la nature humaine du Verbe incarné, mais peut désigner également sa nature divine. Il est digne d’adoration, à l’instar de tout autre nom de Dieu.
L’auteur remarque que ces thèses, néanmoins, sont essentiellement théoriques, et que la pratique liturgique et ascétique de l’Église orthodoxe privilégie plutôt la conception du nom de Dieu déjà présente dans l’Ancien Testament, celle là même qui devait connaître une nouvelle impulsion à Byzance et dans l’ancienne Russie avec le développement de la prière de Jésus. La vénération dont le culte vétérotestamentaire entourait le nom de Dieu se reporta ainsi sur le nom de Jésus. Depuis, constate Mgr Hilarion, des générations de croyants orthodoxes ont fait l’expérience de la puissance thaumaturgique d’un nom capable de transfigurer.

Jean-Claude Larchet

* Note de VG: cette édition ne semble pas avoir jamais vu le jour...

6.Posté par Daniel le 08/09/2014 14:07
Je ne juge pas cette publication opportune. Il existe bien des livres écrits par des saints russes qui demandent traduction en français, pour qu'on choisisse ce livre qui ouvrira potentiellement des portes peu agréables et douteuse. La France est tout de même le pays où on trouve des stages pour pratiquer la prière du coeur (sic). Avec tous les orthodoxes mal orthodoxisés, cela risque de faire du dégât.

Dans le monde vrai-chrétien orthodoxe en Russie, la controverse, que la révolution a laissé en suspens, a créé des remous sérieux. Ainsi, le prêtre Grégoire Lourie qui est derrière Portal-Credo.ru soutient cette hérésie à laquelle il a rallié diverses personnes aux Etats-Unis et ailleurs.

7.Posté par Tchetnik le 08/09/2014 17:06
Cette hérésie est même soutenue au sein de l'EORHF canal habituel, par des gens qui estiment que "chaque virgule, c'est Dieu"....

8.Posté par Vladimir.G: La suite du chapitre 1 vient de paraître le 10/09/2014 23:11
La "Prière de Jésus" constitue l'un des fondements de l'hésychasme qui caractérise la spiritualité orthodoxe depuis St Grégoire Palamas. Cette doctrine fut popularisée en France par les "Récits d'un pèlerin russe", comme je l'écris au début de mon article de présentation, mais les véritables clés manquaient. "Le Nom grand et glorieux" de Mgr Mgr Hillarion est une somme historique qui fait le point sur les principales thèses qui se développèrent à ce propos et sur la polémique de «l'Imiaslavié» qui s'est développée au début du siècle. Mais 'Sur les Monts du Caucase' va plus loin en se fondant sur l'expérience vivante de la prière de Jésus pratiquée par les ascètes du Caucase pour donner l'enseignement même de la présence de Dieu dans Son saint nom. Et ce n'est d'ailleurs qu'un des thèmes de ce livre consacré à la prière orthodoxe. Un autre grand thème se fonde sur la nature Caucasienne pour y voir le temple de Dieu, le lieu de la présence de Dieu ... (cf. "moinillon au quotidien"; ibid.)

Il me semble donc très intéressant et important que les lecteurs français puissent enfin découvrir ce pan essentiel de la spiritualité orthodoxe et je remercie le courageux traducteur qui s'est lancé dans ce grand œuvre.

La suite du chapitre 1 vient de paraître sur:
http://traditiopatrum.blogspot.fr/2014/08/sur-les-monts-du-caucase-1b.html

9.Posté par Daniel le 11/09/2014 14:42
Une correction s'impose: "La "Prière de Jésus" constitue l'un des fondements de l'hésychasme qui caractérise la spiritualité orthodoxe depuis St Grégoire Palamas."

A lire cela, on croirait que la prière du coeur fut inventé par Saint Grégoire ou que celle-ci était secondaire alors que celui-ci ne fit que la défendre. La dite prière se pratique au sein de l'église et non dans des stages divers et variés ouverts au tout venant comme le voit parfois en France. Le livre risque de faire des dégats, et en outre, ce n'est pas un incontournable de la littérature orthodoxe.

10.Posté par Daniel le 11/09/2014 18:18
La prière du coeur est certes un pan important de la spiritualité orthodoxe, elle n'est pas pratiquée pour autant par n'importe qui et n'importe comment. Elle ne s'apprend pas par des stages ou des initiations lors de weekend avec tel ou tel maître, ni avec un manuel comme on apprendrait la cuisine. Elle comporte par ailleurs des risques qui sont ceux de l'illusion spirituelle. Comme le rappelle à juste titre le site de l'OCA, cela se pratique sous la direction d'un père spirituel expérimenté et qui sait de quoi il en retourne, et non en lisant "La prière du coeur pour les nuls".

Si l'on ajoute les aspects potentiellement douteux du livre, je dirais qu'il faut plutôt être sur ses gardes de crainte de voir des personnes se mettre à enseigner que le nom de Dieu est Dieu ou une énergie divine. L'affaire est assez chaude car, comme je l'ai dit, le débat a quelque vigueur chez les églises vrai-chrétiennes orthodoxes. Le Père Grégoire Lourie (de Portal Credo) a ressuscité cette hérésie du culte du nom et fait tout pour la propager y compris auprès d'églises avec lesquelles il n'est pas en communion: il y a rallié l'HOCNA, synode assez bizarre présent aux Etats-Unis, un étrange synode russe d'un certain métropolite Raphael. Mais dans les églises établies, cette doctrine semble avoir aussi des partisans, comme le soulignait Tchetnik.

Je tiens donc cette publication pour des plus étranges et suspectes, au vu de ce climat général. Comme ce Père Grégoire Lourie connait le français, j'observerai attentivement ce qui se passe sur ce front. Si l'on se met à voir des arrticles onomolatre paraitre soudain en français, cela pourrait signifier une offensive de ces hérétiques sur le monde francophone. Donc, prudence, prudence... ouvrons l'oeil.

11.Posté par Clovis le 11/09/2014 21:28
Très intéressante discussion sur une hérésie (que je ne connaissais pas) qui nous prouverait que le mieux est l'ennemi du bien voire (sans aller jusque là) que l'enfer est pavée de bonnes intentions.

Il est évident que le nom de Dieu est à ne pas invoquer à toutes les sauces comme le font les anglo-saxons et certains russes qui nous mettent du Oh my God ou du Oïe Gospodi ! à toutes les sauces.... Ces tics de langages ont cependant l'avantage de nous montrer d'une certaine manière la puissance du nom de Dieu, de Dieu en son nom.

On se signe à l'écoute du Nom de Dieu.
C'est le nom de l'Indicible, de l'Incommensurable, de tous les superlatifs et chez les Juifs je crois me souvenir que prononcer son nom, Yahvé était proscrit du moins durant une certaine période, et que son nom a été réduit à un concept fait de 4 lettres YHWH en rapport avec les temps du verbe être... A vérifier chez nos érudits.
D'une certaine manière, et chez des moines quelques peu aguerris à la prière de Jésus, je puis être amené à comprendre qu'il se soit établi une déviance vis à vis même du nom de Dieu qu'ils prononçaient. En revanche il y a dans l'invocation, la prière une force qui nous dépasse et qui nous renvoie à Celui Là Même que nous invoquons. La prière de Jésus s'adresse à l'hypostase du Fils dans la Trinité, et selon une certaine logique Son appel, implique Sa présence. Le raccourci est un peu douteux mais, il est compréhensible humainement selon cette logique.

En revanche j'apprécie beaucoup le message 5 citant Larchet, il est fort dommage que l'enseignement des Saint Pères et de l'Eglise pourtant clairs aient pu être ainsi détournés.

12.Posté par Vladimir.G: "la puissance thaumaturgique d’un nom capable de transfigurer" le 13/09/2014 15:49
Les Orthodoxes francophones n'avaient que très peu de possibilités pour approcher les fondements de la prière orthodoxe et, surtout pour ce qui concerne «l'Imiaslavié», il s'agissait principalement de sources partiales comme le texte du p. Chérubim rappelé ci-dessus. Je ne saurais trop conseiller à Daniel et Boris de lire l'étude de Mgr Hilarion pour en avoir une idée plus juste et éviter l'utilisation de termes inappropriés comme "hérésie" ou "onomolatre" que l'Eglise russe n'a pas utilisés même en condamnant ce mouvement… Ni le livre ni son auteur n'ont jamais été condamnés mais au contraire étaient soutenus par la sainte néomartyre Elisabeth de Russie, le staretz Varsonofij d'Optino, plusieurs prélats et néomartyrs dont le métropolite de Moscou Macaire, les pères Paul Florensky, Serge Boulgakoff ainsi que les philosophes Vladimir Soloviev et Nicolas Berdiaev. La position de l'Eglise Hors Frontière ne fut pas univoque: comme la plupart des partisans de «l'Imiaslavié» avaient rejoint l'Eglise des Catacombes après la déclaration du métropolite Serge (1927), ils étaient considérés favorablement; par contre Florensky, Boulgakov, Soloviev et Berdiaev étaient condamnés pour "modernisme" et «l'Imiaslavié» était considéré comme proche de la "Sophiologie" (*)

En tout état de cause, le livre 'Sur les Monts du Caucase' permet une bonne approche de la prière orthodoxe, en allant plus loin que les "Récits d'un pèlerin russe" (dont même Daniel ne semble pas craindre d'effets dévastateurs, alors pourquoi condamner 'Sur les Monts du Caucase' sans l'avoir lu?) mais sans devoir se prendre pour un hésychaste… Les francophones pourront donc enfin juger sur pièce par eux-mêmes.

Et Daniel a raison de souligner que le débat n'est pas clos: comme l'écrit Mgr Hilarion, il s'agit de deux approches radicalement distinctes de la nature du nom en général. La traduction de 'Sur les Monts du Caucase'' donne donc aussi aux francophones la possibilité de rejoindre ces "générations de croyants orthodoxes qui ont fait l’expérience de la puissance thaumaturgique d’un nom capable de transfigurer." (Ibid.)

(*) Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Apercu-de-la-Sophia-dans-la-theologie-orthodoxe-russe_a1935.html

13.Posté par justine le 13/09/2014 21:03
Toutes ces confusions et déformations ne surgiraient pas si on concentrait l'attention sur l'essence de cette prière: "aie pitié de moi pécheur". Le sens et le but est le repentir, la métanie dans toute l'ampleur de ce terme, mais malheureusement, certains l'emploient simplement avec l'intention d'obtenir des "expériences spirituelles", et le demon les leur procure volontiers.....

14.Posté par posté par Vladimir.G: métropolite Hilarion de Volokolamsk: Les livres sur la Prière de Jésus le 15/09/2014 10:36
Les livres sur la Prière de Jésus

"Quoi que vous fassiez, quoi que vous arriviez à faire à tout moment donné, jour et nuit, prononcez avec votre bouche ces paroles divines: "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur." Ce n'est pas difficile : à la fois en voyage, sur la route, et pendant le travail - si vous coupez du bois de chauffage ou transportez de l'eau, creusez la terre ou cuisez des aliments. Après tout, dans toutes ces choses, seul le corps est à l'œuvre, et l'esprit est sans occupation - alors donnez-lui quelque chose à faire qui soit inhérent et agréable à sa nature immatérielle : Prononcer le nom de Dieu ! "Ceci est un extrait du livre Dans les Montagnes du Caucase, qui a été publiée au début du XXe siècle et qui est dédié à la prière de Jésus.

Je tiens à souligner que cette prière doit être apprise, en outre, de préférence avec l'aide d'un père spirituel. Dans l'Église orthodoxe, il y a maîtres de prière parmi les moines, les pasteurs, et même les laïcs: ce sont des gens qui ont eux-mêmes appris la puissance de la prière par l'expérience. Mais si vous ne trouvez pas un tel instructeur, et beaucoup se plaignent qu'il est maintenant difficile de trouver des instructeurs pour la prière, on peut se tourner vers des livres tels que Dans les Montagnes du Caucase ou Le Livre du Pèlerin Russe.

Ce dernier, qui a été publié au dix-neuvième siècle et réimprimé plusieurs fois, parle ​​d’une personne qui a décidé d'apprendre la prière incessante. C’était un vagabond qui marchait de ville en ville avec un sac sur ses épaules et un bâton à la main, et qui a appris à prier. Il répétait la prière de Jésus plusieurs milliers de fois par jour.

Il y a aussi la collection classique en cinq volumes des œuvres des Pères de l'Église du quatrième au quatorzième siècle: La Philocalie. Il s'agit d'un très riche trésor de l'expérience spirituelle, contenant de nombreuses instructions sur la prière de Jésus et la sobriété ou la vigilance mentale. Ceux qui veulent vraiment apprendre à prier devraient se familiariser avec ces livres.

J'ai également cité un passage du livre Dans les Montagnes du Caucase, car il y a de nombreuses années, quand j'étais adolescent, j'ai eu l'occasion de voyager en Géorgie, aux montagnes du Caucase près de Soukhoumi. Là, j'ai rencontré des ermites. Ils vivaient là, même à l'époque soviétique, loin de la vanité mondaine, dans des grottes, des gorges, et des précipices, et personne ne connaissait leur existence. Ils ont vécu par la prière et transmis un trésor d'expérience de prière de génération en génération. Ce sont des gens qui étaient comme d'un autre monde, qui avaient atteint des sommets spirituels et une profonde paix intérieure. Et tout cela, c’était grâce à la prière de Jésus.

Dieu veuille que, par des instructeurs expérimentés et par les livres des Saints Pères [de l'Église], nous apprenions ce trésor: la pratique incessante de la prière de Jésus!

In "LA PRIERE", série de causeries données à la télévision russe par le Père Hilarion [Alfeyev], à présent Métropolite, avec la bénédiction de Sa Sainteté, feu le Patriarche Alexis II de Moscou et de Toute la Russie, au printemps 1999.
Version française Claude Lopez-Ginisty
http://orthodoxologie.blogspot.ch/2002/08/metropolite-hilarion-alfeyev-la-priere.html

15.Posté par Daniel le 15/09/2014 16:10
Apprendre la priére du coeur avec des livres sans guide, c'est comme apprendre à piloter uniquement avec les manuels. Il y a des risques de s'écraser. Le Récit du Pélerin russe a aussi ses risques quand il est lu hors contexte: il accorde une place assez importante au surnaturel (rêves et apparitions) chose tenues en grande méfiance dans la tradition orthodoxe en raison du risque d'illusion spirituelle. Mettez cela dans les mains du néophyte qui espérera voir du merveilleux dans sa vie, et il succombera bien vite á l'illusion spirituelle. La philocalie est plus accessible.

On ne passe pas du lait maternel à la viande en une journée.

16.Posté par posté par Vladimir.G: Mgr Hillarion le voit différemment: le 16/09/2014 15:33
Pour lui ces livres peuvent palier la difficulté de trouver un père spirituel qui convienne:
"Je tiens à souligner que cette prière doit être apprise, en outre, de préférence avec l'aide d'un père spirituel. Dans l'Église orthodoxe, il y a maîtres de prière parmi les moines, les pasteurs, et même les laïcs: ce sont des gens qui ont eux-mêmes appris la puissance de la prière par l'expérience. Mais si vous ne trouvez pas un tel instructeur, et beaucoup se plaignent qu'il est maintenant difficile de trouver des instructeurs pour la prière, on peut se tourner vers des livres tels que Dans les Montagnes du Caucase ou Le Livre du Pèlerin Russe."

Un peu avant dans sa suite de conférences il parle du père spirituel qui convient:
" Je me souviens que lorsque j'ai reçu la tonsure monastique (j'étais alors âgé de vingt ans), je me suis tourné pour demander conseil à un père spirituel expérimenté, lui demandant quelle sorte de règle de prière, je devrais avoir. Il m'a dit: "Tu devrais lire tous les jours, matin et soir, des prières, trois canons, et un acathiste. Quoi qu'il arrive, même si tu es très fatigué, tu es obligé de les lire. Et même si tu lis rapidement et distraitement, ce n'est pas important. La chose principale est que la règle soit accomplie."
J'ai essayé. Cela n'a pas pris. La lecture quotidienne des mêmes prières a conduit à ce que ces textes deviennent rapidement ennuyeux. D'ailleurs, je passais de nombreuses heures par jour à l'église pendant des services qui me nourrissaient, et m'inspiraient spirituellement. Mais la lecture de ces trois canons et d’un acathiste s’est transformée en une sorte d’appendice inutile.
...
La chose la plus importante est de se concentrer sur Dieu, que notre attention ne faiblisse pas, et que chaque mot atteigne notre cœur. Ce conseil a fonctionné pour moi. Toutefois, je n'exclus pas que pour d’autres, les conseils que j'ai obtenus de mon père spirituel puissent être plus appropriés. Ici beaucoup dépend de la personnalité de chacun."

17.Posté par Vladimir.G: deux thèses particulièrement justes! le 04/10/2014 13:38
Le chapitre 2 vient de paraître sur:
http://traditiopatrum.blogspot.fr/2014/09/sur-les-monts-du-caucase-2a.html

18.Posté par Vladimir.G: le 10/10/2014 16:54
Dans la suite du chapitre 2 l'auteur donne une très bonne description de la Prière de Jésus et de ses trois niveaux.

Notons aussi les très illustrations placées par l'éditeur...

19.Posté par Sébastien le 07/08/2015 10:57
Bonjour à tous,

n'étant vraiment pas à l'aise pour lire sur écran,
quelqu'un aurait-il la gentillesse de me dire où je peux trouver une version sur papier de la traduction française "Sur les Monts du Caucase" svp ?

Je vous remercie pour votre attention.

Amicalement,

Sébastien

20.Posté par Daniel le 07/08/2015 15:33
@ Sébastien (19)

A ma connaissance, il n'en existe aucune traduction française.


21.Posté par Vladimir. G: l''''unique traduction que je connaisse le 07/08/2015 22:23
Bien cher Sébastien (19)

L'unique traduction que je connaisse est en cours sur le site que vous semblez connaitre (liens; chapitres 1 à 10, sauf le 7?). Je suis d'accord que la lecture est malaisée mais l'impression est assez simple en faisant un copié-collé dans Word: on passe en noir blanc, plus habituel, on peut garder les belles illustrations ou les supprimer, et il n'y a plus qu'à imprimer...

La traduction n'est pas terminée et aucune édition papier n'est annoncée...

22.Posté par Sébastien le 08/08/2015 00:34
Chers Daniel et Vladimir :-)

je vous remercie d'avoir pris la peine de me répondre :-D

Quel dommage que cet ouvrage n'existe pas en français :-(
Mais nous avons néanmoins la chance que Traditio Patrum se donne tant de peine pour nous le faire partager.

Je vais donc probablement me rabattre sur le conseil de Vladimir ;-)

Je vous souhaite une bonne soirée.

Amicalement,

Sébastien

23.Posté par Vladimir. G:que la prière devienne un entretien constant avec Dieu, un état permanent de l’homme tout entier tendu vers son Créateur. le 08/08/2015 19:47
Dans mon commentaire précédent je signalais la parution des dix premiers chapitres en français (sauf le 7). Il faut aussi souligner le grand intérêt de l'introduction, qui fait un point complet sur la ‘prière hésychaste’, son historique et ses références bibliques et patristiques, la parution du livre et la querelle qui suivit ainsi que sur sa redécouverte actuelle.

En voici la conclusion:
"Bien loin de n’être qu’une dévotion particulière à la Russie, la ‘PRIÈRE DE JÉSUS’ s’intègre parfaitement dans l’ensemble de la tradition spirituelle de l’Église universelle. On a vu que les sources en sont bien antérieures au schisme qui divise l’Orient et l’Occident. Les startsy russes n’ont fait qu’actualiser la tradition authentique des saints Pères.

Consistant essentiellement à entretenir dans l’âme le souvenir de Dieu, le sentiment de la présence intérieure du Christ, cette forme de prière possède un caractère universel et commun à tous les auteurs spirituels, en Orient comme en Occident. Il n’est pas difficile de remarquer sa similitude avec la prière du ‘Rosaire’ (ou ‘Chapelet’) : caractère répétitif, regard simple et confiant vers le Christ ou la Vierge, puis humble confession de sa propre condition de pécheur.

Comme on le verra par la lecture de l’ouvrage lui-même, cette prière implique finalement tout un programme de vie spirituelle : silence intérieur, componction, acquisition du Saint-Esprit, progression de l’extérieur (prière vocale) vers l’intérieur (prière du cœur), etc.
Elle s’intègre, bien évidemment, dans l’ensemble de la pratique chrétienne et de la vie sacramentelle, dont elle ne saurait être séparée, encore moins dispenser !

Elle vise, en définitive, au but même que visaient les Pères du désert : que la prière devienne un entretien constant avec Dieu, un état permanent de l’homme tout entier tendu vers son Créateur."

http://traditiopatrum.blogspot.fr/2015/06/caucase-introduction.html

24.Posté par Pere Serge le 27/07/2016 14:30
L' ouvrage "Sur les monts du Caucase" est paru en français (éd. des Syrtes) :

http://orthodoxie.com/recension-hieromoine-hilarion-domratchev-sur-les-monts-du-caucase/

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