Dans le cadre de sa visite à Paris, Sa Sainteté le Patriarche Œcuménique Bartholomée Ier se rendra à la Cathédrale Saint-Alexandre-de-la-Néva, où il présidera un Te Deum le mercredi 29 janvier 2014 à 10h.
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Visite de Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée en France du 28 au 30 janvier - Programme de la visite !


Paris le 22 janvier 2014 --- Sa Sainteté Bartholomée1er, Patriarche Œcuménique de Constantinople,effectue une visite en France du 28 au 30 janvier 2014où il participera à une séance académique exceptionnelle le 30 janvier de l'Institut catholique de Paris et se verra remettre par cet institut un doctorat "honoris causa".

Sa Sainteté prononcera le 28 janvier un discours sur la "liberté religieuse à l'occasion du1700ème anniversaire de l'édit de Milan" et ce, dans le cadre d'une séance spéciale de l'Académie des sciences morales et politiques sur ce thème. La visite en France de Sa Sainteté sera également l'occasion de plusieurs évènements liturgiques orthodoxes mais aussi de certaines rencontres avec des personnalités publiques en France ainsi qu'avec les plus hautes autorités de l'Etat.

Carol Saba – Responsable de la Communication
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 3 Février 2014 à 07:08 | 51 commentaires | Permalien


Commentaires
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51.Posté par justine le 30/01/2015 18:37
"Le patriarche oecuménique Bartholomée Ier, responsable de l'ensemble de l'Eglise orthodoxe" - ou ont-ils trouves cela, les Belges?

50.Posté par Le patriarche Bartholomée Ier condamne la violence due au fondamentalisme religieux le 30/01/2015 11:02
Le patriarche oecuménique Bartholomée Ier, responsable de l'ensemble de l'Eglise orthodoxe, a condamné avec force jeudi soir les violences commises au nom du fanatisme religieux, à l'occasion d'une conférence à l'université de Louvain (KU Leuven) lors du premier jour de sa visite dans notre pays. "Nous ne pouvons jamais justifier le nettoyage ethnique et devons réagir immédiatement aux migrations forcées de réfugiés et au déplacement de populations. Nous devons condamner ceux qui déchirent des familles au nom d'un faux nationalisme et du fanatisme religieux. Dieu convainc et ne force pas. La violence lui est étrangère. Si nous taisons la discrimination des autres, nous nions l'image de Dieu qui est en eux", a déclaré le patriarche, plaidant pour un renforcement du dialogue interreligieux. Bartholoée Ier sera reçu vendredi matin par le roi Philippe, puis par le Premier ministre Charles Michel et enfin par le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders. Une réunion informelle aura lieu à 13h00, au centre administratif de l'Eglise catholique, entre des membres de la Conférence épiscopale de l'Eglise catholique de Belgique et des membres de la Conférence des Evêques orthodoxes du Bénélux. Un colloque sur le rôle de l'Eglise orthodoxe au Concile de Vatican II se tiendra samedi matin, de 09H30 à 12H30, à l'auditoire Jean Monnet, à Leuven. Le patriarche donnera un aperçu sur le futur concile pan-orthodoxe attendu au printemps 2016. Bartholomée Ier clôturera sa visite en présidant la liturgie en la cathédrale des Saints Archanges Michel et Gabriel, à Bruxelles, dimanche matin. Sa dernière visite remonte à 1996, année de la remise du titre de Docteur honoris causa par la KU Leuven. (Belga)

49.Posté par konstantinos le 11/02/2014 19:39
à Vladimir N° 48
En premier lieu le Tomos 1931 a été formellement annulé lors de la suppression de l'exarchat!
Quels "éléments ainsi documentés"?
L'archevêque Serge n'était pas l’émetteur de l'acte, mais receveur! Constantinople applique "à sa façon" le Tomos de 1999, car il l'émit ce document à à sa façon!
La réponse comme a dit le Patriarche est en cours!
Concernant "le départ de ses évêques et paroisses", les réactions du Patriarcat de Moscou en 1931... Mais du quel Patriarcat parlez-vous? du synode du métropolite Serge("remplaçant du locum-tenens")? cette structure n'était pas reconnu à époque par la majorité des évêques, clergé et du peuple résidant en Russie sous communistes! En outre ce métropolite était considéré par les évêques russes plutôt comme usurpateur! De plus sa fameuse déclaration de 1927, par laquelle il accepta les bolcheviks et demanda le même aux autres évêques, il alla même a demander à tous les évêques même ceux qui se sont réfugiés à l’étranger de signer acte de loyauté vers les communistes! (voir le texte : http://www.gumer.info/bogoslov_Buks/ortodox/Article/Dekl_Ser.php). cette déclaration provoqua des schismes en Russie, et ceux qui n'ont pas signés ce texte ont été conduit jusqu'à la mort! De plus métr. Serge stipule que les membres du clergé se situant en exile qui ne signerons pas l'engagement de loyauté envers les bolcheviks seront exclu du Patriarcat de Moscou (мы потребовали от заграничного духовенства дать письменное обязательство в полной лояльности к советскому правительству во всей своей общественной деятельности. Не давшие такого обязательства или нарушившие его будут исключены из состава клира, подведомственного Московской Патриархии. Думаем, что размежевавшись так, мы будем обеспечены от всяких неожиданностей из-за границы). Ce le Patriarcat de Moscou qui a mis à la porte la plupart de évêques en exile! Qui aurait pu signer cela?
Concernant le diocèse de Chersonèse ici on a deux problèmes canoniques. 1. il s'agit problème du titre, Chersonèse, ou Cherson byzantin était une des métropoles du Patriarcat Œcuménique, qui fut fusionné avec celle de Gothie, suite à l'annexion de la Crimée par la Russie je n'a pas trouvé aucun acte canonique de passage de ce territoire dans la juridiction de l'Eglise Russe; 2. le titre de ce diocèse ne peut être aucunement canonique, car cette ville appartient actuellement à un autre diocèse celui de Simferopol et de Crimée..., mais au Patriarcat de Moscou actuellement il y a pire : deux évêques portent le titre de la même ville : Kerch (ancienne métropole de Bospore du Patriarcat Œcuménique). En outre concernant la juridiction de diaspora il ne faut pas oublier que lors de création du Patriarcat de Moscou, il a été créé en tant que Patriarcat de Moscou et de toute la Russie et des Pays Nordiques et pas des tous les russes! Mais sa fondation comme même peut être justifié par les actions d'autres Patriarcats qui possèdent des diocèses en diaspora...
Alors aucun acte patriarcale n'est caduque; en 1931 en Russie n'existait pas une autorité canonique reconnu par tous les évêques; En outre la juridiction canonique obligatoire sur les orthodoxe du Patriarcat de Moscou est applicable uniquement dans les limites de sa juridiction territoriale, cela même est stipulé dans le Statut du Patriarcat : " 3. Юрисдикция Русской Православной Церкви простирается на лиц православного исповедания, проживающих на канонической территории Русской Православной Церкви: в Российской Федерации, Украине, Республике Беларусь, Республике Молдова, Азербайджанской Республике, Республике Казахстан, Китайской Народной Республике, Кыргызской Республике, Латвийской Республике, Литовской Республике, Республике Таджикистан, Туркменистане, Республике Узбекистан, Эстонской Республике, Японии а также на добровольно входящих в нее православных, проживающих в других странах." (http://www.patriarchia.ru/db/text/133115.html). Les diasporas ethniques des tous les pays énumérés avec les orthodoxes occidentaux n'est donc pas soumises à la juridiction obligatoire du Patriarcat de Moscou, même d'après les Status du même Patriarcat! il sont libre en leur choix!
De plus les actes patriarcaux de 1965 et de 1971 existent bien et de que possible je vais les publier sur ce blog.

48.Posté par Vladimir.G le 11/02/2014 17:29
Nous voyons donc que ce tomos de 1931 n'a pas été formellement supprimé, que celui de 1999 le cite expressément et sans aucune limitation... et cela vous suffit pour en tirer vos conclusions à l'opposé des éléments ainsi documentés. Pour avoir connu Mgr Serge et les personnes qui l'entouraient en 1999, je peux vous certifier que votre interprétation n'étaient pas celles qu'ils présentaient, et les projets ultérieurs de rapprochement de Mgr Serge avec Moscou sont là pour le prouver...

Mais en fait tout cela est dépassé et la réalité c'est que Constantinople applique 1999 à sa façon, sans tenir compte de rien d'autre, au grand dam des signataires des lettres ouvertes... qui n'ont maintenant d'autre solution que de se taire et rentrer dans le rang. Il ne leur a même pas été répondu!

Mais pour en revenir à l'analyse canonique, le patriarcat de Moscou n'a jamais reconnu le départ de ses évêques et paroisses, ni en 1931 ni en 1946. Cela rend les tomos de 1931 et 1999 caduques et justifie la fondation du diocèse de Chersonèse comme successeur de l'exarchat du patriarcat de Moscou en Europe occidentale que présidait au départ le métropolite Euloge!

47.Posté par konstantinos le 11/02/2014 15:12
A Vladimir N° 46
Au sujet de Tomos de 1931 il est bien évident, que lors de suppression de l'institution d'Exarchat, qui a eu lieu en 1965/66( voir Assemblée extraordinaire de 1966:

De 1965 à 1971, l’Archevêché se maintint sous la forme d’une entité indépendante. Cette décision fut la conséquence d’une lettre du Patriarche de Constantinople, datant de novembre 1965, qui décrétait la suppression de l’« Exarchat provisoire des églises orthodoxes russes en Europe occidentale », et lui enjoignait de rejoindre le Patriarcat de Moscou, alors soumis au régime politique de l’Union Soviétique. : http://exarchat.eu/spip.php?rubrique94, http://exarchat.eu/spip.php?article405).
Comme il est nettement indiqué dans les documents indiqué exarchat provisoire est supprimé ("Ayant entendu les rapports sur la composition et l’évolution historique de l’Exarchat provisoire des paroisses orthodoxes russes en Europe occidentale et sur leur situation consécutive à la suppression de cet Exarchat par Sa Sainteté le Patriarche Œcuménique Athénogoras I (lettre du 22 novembre 1965)").
La raison pour laquelle le Tomos de 1931 est évoqué dans le Tomos de 1999 pour indiquer UNIQUEMENT que l'archevêché avait le statut d'un exarchat auparavant, et uniquement cela. D'après le Tomos de 1999, l'archevêché est un exarchat et pas un « Exarchat provisoire ". D'après mon expérience, concernant les actes patriarcaux médiévaux et jusqu'au 17ème siècle, toutes les conditions sont présentes dans le document, et quand un document est cité dans un acte, cela ne signifie que ce document (cité) reste valable entièrement, mais uniquement pour le sujet pour lequel il est cité. Ici le Tomos de 1999 cite le Tomos de 1931 pour monter uniquement que l'archevêché reçoit son statut d'exarchat comme auparavant, sans qu'il s'agissait d'un "exarchat provisoire", chose qui est nullement mentionné dans le Tomos 1999, en outre quand il s'agit de rétablissement complet d'une décision ancienne, qui fut par la suite annulée (Tomos de 1931 a été annulé lors de suppression de l'exarchat), l'acte de rétablissement le stipule explicitement, ce que n'est pas le cas ici. ("Cet Archevêché des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale, dirigé par l’Archevêque d’Eucarpie Serge, constitué en Exarchat Patriarcal, en accord avec les décisions du Patriarcat Œcuménique du 13 février 1931, soumis directement au Patriarche Œcuménique et à son Saint et Sacré Synode, constitue un organisme ecclésial unifié, dépendant canoniquement et de manière immédiate du Trône Œcuménique. " et rien d'autre!)
Pour conclure, l'"exarchat provisoire" fut supprimé en 1965, l'archevêché existait sans "protection canonique" d'un Patriarcat, ni d'une Eglise Autocéphale, puis en 1971 elle a été réintégré au Patriarcat Œcuménique et soumise dans la juridiction de la métropole de France, et en 1999 elle fut élevé au rang d'exarchat et placé directement sous la juridiction du Patriarche.
Je ne dispose pas comme je déjà dis les documents de 1965 et de 1971, même si je crois d'avoir vu celui de 1971 (en grec).
En outre il faut se rappeler que le meilleur interpréteur d'un texte est l'autorité émettrice, concernant le Tomos de 1999, semble-t-il le métropolite de France, qui est représentant du Patriarcat, avait dit qu'il ne connait pas d'autres textes qui régissent (avec les statuts bien évidemement) aujourd'hui les affaires d'exarchat.

46.Posté par Vladimir.G le 10/02/2014 19:59
Bien cher konstantinos

Vous posez des questions très intéressantes mais vos affirmations demandent à être précisées.

Le fait que le tomos de 1999 soit classé dans les archives historiques et non avec les "Documents officiels" illustre l'erreur d’interprétation qui a conduit à la crise du 1 novembre 2013: pour la direction de Daru ce n'est pas le document de base, rôle visiblement dévolu aux statuts, Messages et discours de L’Archevêque, Communiqués du Conseil de l’Archevêché, Communiqués et circulaires de l’Administration Diocésaine, voire Communiqués de l’AEOF, alors que Constantinople se fonde essentiellement sur ce tomos. Le droit canonique est évidement prévalant sur le droit civil dans les relations ecclésiales, mais les dirigeants de Daru et les signataires des lettres ouvertes ne l'avaient pas compris...

Ce tomos de 1999 mentionne "constitué en Exarchat Patriarcal, en accord avec les décisions du Patriarcat Œcuménique du 13 février 1931". Il ne dit nullement que ce premier tomos est caduque et en le citant ainsi il rentre "contractuellement" dans son cadre. Si non pourquoi l'indiquer? Si on veut annuler ou modifier un contrat - on le spécifie, si non il reste ne vigueur (je pourrais vous apporter la jurisprudence civile sur ce sujet, mais ce serait sans intérêt puisqu'il s'agit de droit canonique). Mais vous écrivez "Ce document était valable jusqu'au 1965". Pourriez-vous m'indiquer par quel document il aurait été abrogé? La lettre du 22 novembre 1965 mentionnée dans les statuts? Que dit-elle exactement? Quelle est sa portée canonique?

45.Posté par konstantinos le 10/02/2014 15:38
A Gueorguy N° 42
Le Tomos de 1931 est document historique pas parce qu'il est classé dans "historiques", mais puisque ce document n'a plus la validité juridique. Ce document était valable jusqu'au 1965. Vous avez raison de dire que le Tomos de 1999 ne doit pas être classé dans "historiques" car il s'agit d'un acte en vigueur !
Pour le Tomos de 1931 il est un document officiel, mais il n'a plus aucun valeur ni juridique, ni canonique, mais uniquement la preuve que la structure ecclésiastique concerné avait un certain statut… la validité de ce texte a été terminé en 1965.
Concernant le lien vers l’assemblée générale de 1966 a était fait pour montrer que l'archevêché pendant la période de 1965-1971 ne faisait pas parti du Patriarcat Œcuménique et uniquement pour cela!
Je ne peux pas donner des raisons d'absence des documents avant 1999. Mais à ma connaissance quant en 1971 l'archevêché a été réintégré au Patriarcat Œcuménique, il s'agissait pas d'un exarchat, mais d'un archevêché sous la juridiction du métropolite de France. Le Tomos de 1999 fait se réfère au Tomos de 1931 uniquement, puisque il élève l'archevêché russe en exarchat, le plaçant directement sous la juridiction du Patriarche, sans intermédiaire (le métropolite), statut qui lui était octroyé par le Tomos de 1931. Il se refaire uniquement au niveau de statut (exarchat), sans mentionné la durée… :
Cet Archevêché des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale, dirigé par l’Archevêque d’Eucarpie Serge, constitué en Exarchat Patriarcal, en accord avec les décisions du Patriarcat Œcuménique du 13 février 1931, soumis directement au Patriarche Œcuménique et à son Saint et Sacré Synode, constitue un organisme ecclésial unifié, dépendant canoniquement et de manière immédiate du Trône Œcuménique.
Il n'a y plus de mention de " d’une structure provisoire". Dans le texte de Tomos de 1999 il n'y a aucune précision que ce document doit "compléter et le préciser" le Tomos de 1931. On peut traduire tous cela en langage administratif : l'archevêché d'après le Tomos de 1931 avait un "contrat" avec le Patriarcat, qui a été rompu par l'archevêché en 1945 (même si cela reste à vérifier…) et puis par le Patriarcat en 1965. Depuis le 1971 l'archevêché a le nouveau "contrat" avec le Patriarcat (les textes existent bien, j'ai du les voir en grec dans les années 90…), selon le nouveau contrat l'archevêché n'était plus un exarchat, mais une structure soumise au métropolite locale (plutôt comme викариатство). Le Tomos de 1999 juste élève le statut de l'archevêché en "exarchat", comme c'était d'après le Tomos de 1931; dans ce Tomos on parle plus de la "durée" du "contrat"… Je essaierai de trouver l'acte de 1971, même si à Paris je n'a plus accès à certaines revue, dont le texte a du être publié…
Concernant OCA, je n'a pas d'information si cette "autocéphalie" (non reconnue par la majorité des Eglises Orthodoxes), a influencée la réintégration de l'archevêché russe au Patriarcat Œcuménique. Seule remarque que je peux faire l'OCA avant son "autocéphalie" était reconnue en quelque sorte par le Patriarcat Œcuménique, et même 2 évêques du Patr. Œcuménique ont participé à l'ordination épiscopal de Théodose (en suite métropolite), fait qui provoqua protestations de la part de Moscou…

44.Posté par justine le 07/02/2014 17:13
A Marie, post 43 Oui, dans ce but, et celui-ci seul, le dialogue se justifie, mené toujours à partir d'une position purement orthodoxe. Ce qui n'était certes pas le cas du patriarche Athenagoras lequel était franc-maçon et disait que les dogmes, il fallait les reléguer au grenier ....

43.Posté par Marie Genko le 06/02/2014 23:12
@Justine message 41

Chère Justine,

Merci d'avoir mis en ligne l'admirable lettre du père Epiphanios (Theodoropoulos).

Je veux tout de même ajouter à propos de l'oecuménisme, qu'il me semble de toute première importance de pratiquer envers les Catholiques l'Economie et la Charité chère aux Byzantins!

Voici ci-dessous, ce que j'ai pu lire, toujours dans l'ouvrage de Steven Runciman, et qui m'a semblé conforme à la démarche que nous devrions observer :
Il s'agit du commentaire d'une lettre écrite en 1090 par l'archevêque grec Théophilacte, un des personnages les plus savants de son temps:

"Même sur cette question (le filioque) il ne fallait pas se montrer trop critique. Les difficultés provenaient pour une bonne part de la pauvreté du vocabulaire théologique latin. On y trouvait que le mot procedere pour traduire quatre mots grecs aux nuances différentes. La théologie latine était donc forcément assez rudimentaire comparée à celle des Grecs; et si les Latins tenaient à ajouter le filioque à des fins exégétiques dans le cadre de leur Eglise, il n'y avait aucun mal à cela , pour autant qu'ils se souviennent que le mot ne figurait pas dans le Credo accepté par toute la chrétienté.
...................Il est clair que Théophilacte ne croyait pas alors à l'existence d'un schisme entre Rome et Constantinople. Il ne voyait pas non plus de raisons qu'il se produisit, si chacune des Eglises renonçait à juger les usages de l'autre, et surtout si le pape ne cherchait pas à imposer ses décisions aux patriarches orientaux"
(Steven Runciman Le Schisme d'Orient, page 69)

Chère Jusitne, je suis persuadée que la Prière et la Charité sont ce que le Seigneur attend de chacun d'entre nous.

Si la Charité nous commande d'érradiquer les hérésies afin de protéger les chrétiens contre le mensonge qui se tapit en elles, ne devons-nous pas dialoguer et témoigner notre foi orthodoxe auprès de ceux qui ne la partagent pas?
C'est dans ce sens que je comprends et que j'approuve les dialogues inter-religieux.

42.Posté par Gueorguy le 06/02/2014 19:14
@39 – Konstantinos

Vous écrivez :

« Au sujet de Tomos de 1931, ce document n’est qu’un document historique, car après les années de 1965 à 1971, « quand l’Archevêché se maintint sous la forme d’une entité indépendante » (http://www.exarchat.org/spip.php?rubrique94, en fait le Patriarche Athénagoras voulait l’offrir à Moscou… ) le liens entre l’exarchat et le Patriarcat ses basent sur autres textes et conditions, ceux émis après son réintégration au Patriarcat en 1971… »

En réponse à mon observation selon laquelle :

« Autant que je me souvienne, le TOMOS de 1931 (lien ci-dessous) parlait plutôt de structure provisoire et indépendante. »

--------------------

Je lis, avec beaucoup d’attention, votre remarque que je vous remercie de formuler en réponse à mon observation qui rappelait que « le TOMOS de 1931 parlait plutôt d’une structure provisoire et indépendante » :
- Vous qualifiez le TOMOS de 1931 de document qui n’aurait qu’une valeur historique.
- Et vous indiquez que « le liens entre l’exarchat et le Patriarcat ses basent sur autres textes et conditions, ceux émis après son réintégration au Patriarcat en 1971 ».

Permettez-moi de vous faire, à mon tour, les quelques observations suivantes.

Certes sur le site de l’exarchat, le TOMOS de 1931 est classé dans la rubrique « historique » mais il en est exactement de même pour :
- les références que vous indiquez au sujet des événements de 1965 à 1971 que vous indiquez dans votre message (nous y reviendrons plus loin).
- Le TOMOS de 1999. Au sujet de ce dernier, j’ai exprimé, par le passé, mon étonnement que ce document central qui fixe la relation entre le patriarcat et l’exarchat soit classé dans une sous-rubrique de la rubrique « historique » alors que les statuts (plutôt de nature à fixer le cadre légal en regard des autorités civiles) sont, eux, classés en place plus accessibles « documents officiels ».

Malgré ces subtilités, on doit admettre qu’être désigné « historique » ne réduit, donc, d’aucune manière, la valeur officielle du TOMOS de 1931.

A cela, il convient d’ajouter les aspects suivants puisque vous faites allusion à des textes et conditions qui auraient émis après la réintégration au patriarcat en 1971 :
- On ne trouve aucune trace de ces documents, ni dans la rubrique des documents historiques ni dans la rubrique des documents officiels. C’est, tout de même, très étonnant ! La référence que vous indiquez n’est que la restitution des documents de l’assemblée générale de 1966 qui s’est tenu 5 ans avant la réintégration. Il ne donne donc aucune indication.
- Le TOMOS de 1999 avec les qualités que j’ai indiquées, ne fait référence, dans son point n°1 qu’au TOMOS de 1931. A aucun moment, le TOMOS de 1999 n’indique remplacer le TOMOS de1931 mais parait plutôt le compléter et le préciser.
- En revanche, à aucun moment, le TOMOS DE 1999 N’EVOQUE AUCUN TEXTE DE 1971 ni n’y fait référence.

Aussi, je vous concède que des textes ont certainement pu exister en lien avec la réintégration de 1971 mais :
- Ils ne sont pas connus ou bien sont très confidentiels ; en tout cas pas porter à la connaissance du public sur le site officiel de l’exarchat. Au passage, si vous en avez connaissance, les lecteurs, j’en suis convaincu, vous seront reconnaissants de les porter à la connaissance du public.
- Ils ne sont pas cités, comme référence, dans le TOMOS de 1999, à l’inverse du TOMOS de 1931.

Enfin puisque vous citez le caractère historique, il y a un point qui me semble bien être occulté. Cette réintégration intervient, à peine un an, après la reconnaissance de l’autocéphalie, en 1970 de l’Eglise Orthodoxe d’Amérique (OCA – Orthodox Church of America) par le patriarcat de Moscou (mais non reconnu par le patriarcat de Constantinople). Je me demande si vraiment aucun lien ne peut être établi entre ces deux événements.

Ainsi, je serais très intéressé, cher Konstantinos, de me donner votre avis sur les points de détail que je formule, ici.

41.Posté par justine le 06/02/2014 13:01
A Marie, post 35, je pense que la fin de cette lettre du Pere Epiphanios correspond aussi a vos souhaits.

40.Posté par justine le 06/02/2014 12:59
A Vladimir, post 33 L'inacceptable dans tout cela, c'est que le Phanar subordonne tout son travail pastoral – lequel est sa raison d'être même – à des calculs politiques pour assurer sa propre survie. Il sacrifie donc le but au profit du moyen. N'est-ce pas là la plus grande des absurdités?

D'ailleurs, un des vénérables anciens grecs du siècle passé l'a clairement exprimé, et ses paroles sont valables aussi et peut-être même plus encore dans la situation actuelle. En 1965, le père Epiphanios (Theodoropoulos) adressa une lettre ouverte au Patriarche Athenagoras, dans laquelle il proteste contre les ouvertures de ce dernier envers le Vatican. Il écrit entre autres:

"Avons-nous Dieu comme Allié, Votre Toute-Sainteté, ou ne L'avons-nous pas? Si oui, alors 'un seul chasse au loin des milliers et deux mettent en mouvement des myriades', alors même si des tempêtes se lèvent ou des océans déferlent ou la colère des bêtes sauvages turques s'enflamme, tout cela n'est pour nous que vanité plus vaine qu'une toile d'araignée...., car alors, ô alors 'sachez, nations, que vous êtes vaincues, car Dieu est avec nous'! Mais si non, alors à quoi bon "mettre notre confiance dans des puissants, dans des fils d'hommes auprès desquels il n'est pas de salut'? Alors, Votre Toute-Sainteté, s'appliquent à nous les paroles du prophète: "Malheur à ceux qui descendent en Egypte pour chercher secours, à ceux qui mettent leur confiance dans les chevaux et les chars....

"Votre Toute-Sainteté, il est mille fois préférable que le trône historique de Constantinople soit déraciné et transplanté sur quelque île déserte au milieu de la mer ou même qu'il soit précipité dans les profondeurs du Bosphore, plutôt que la moindre déviation soit perpétrée de la ligne d'or des Saints Pères, lesquels d'une seule voix s'écrient: 'Il n'est pas permis de faire des compromis dans les choses de la Foi.' A cause de nos péchés les sept chandeliers de l'Apocalypse se sont éteints depuis longtemps. Les sept Eglises apostoliques, Eglises qui eurent l'honneur suprême, elles spécialement, de recevoir des messages du Ciel par l'intermédiaire du Visionnaire de Patmos inspiré par Dieu, ont disparu de la surface de la Terre, et là où jadis s'accomplissait le Sacrifice terrifiant et où s'élevait l'hymne à la Sainte Trinité, aujourd'hui retentit le cri des hiboux et 'dansent les onocentaures'. ....

"Sacrifiez pour lui (le Trôné Œcuménique) n'importe quoi: argent, domaines, honneurs, gloires, trésors précieux, diacres, prêtres, évêques, le patriarche Athenagoras lui-même! Une seule chose retenez ferme, une seule chose gardez avec soin, une seule chose épargnez, une seule chose ne sacrifiez pas: la Foi Orthodoxe! Le Trône Œcuménique possède valeur et utilité seulement et uniquement lorsqu'il répand sur toute la terre la douce et inextinguible Lumière de l'Orthodoxie. Les phares ne sont utiles que dans la mesure où ils guident de leur lumière ceux qui naviguent, afin qu'ils évitent les écueils. Mais quand leur lumière s'éteint, alors ils ne sont pas seulement inutiles, mais dangereux, car ils deviennent alors eux-mêmes des écueils.

"Votre Toute-Sainteté, Vous avez avancé beaucoup déjà. Vos pieds ont déjà franchi les eaux du Rubicon. La patience de milliers d'âmes pieuses, prêtres et laïcs, s'épuise de plus en plus. Pour l'amour du Seigneur revenez en arrière! Ne veuillez pas créer dans l'Eglise des schismes et des scissions..... Puisse, ô puisse Celui Qui jadis 'fit s'arrêter le soleil à Gabaon et la lune dans la gorge d'Ayyalon', opérer une seconde fois le miracle et prolonger une fois encore la durée du jour, renforcer encore sa lumière et ouvrir Vos yeux, afin que vous perceviez, compreniez et reveniez. Amen."

39.Posté par konstantinos le 06/02/2014 12:55
A Vladimir.G comm. 8 quelques précision historiques et canoniques
- « la métropole de Kiev, fondée comme chacune sait en 988 par saint Vladimir, occupa la 60e place dans les dyptiques du patriarcat de Constantinople ». Cette métropole fut crée par l’Empereur Byzantin, car c’était lui seul qui avait le pouvoir de le faire à cette époque, bien évidement assisté par le Patriarcat ! et d’abord elle fut appelé « métropole de Russie », comme toutes les métropoles en dehors de l’Empire étaient au départ appelé par le nom du pays et non par le nom du siège.
- « la chaire métropolitaine fut transférée à Vladimir (1354), puis à Moscou, devenue capitale du principal état russe, son titulaire gardant le titre de "métropolite de Kiev et de toute la Rus" jusqu'à l'obtention du titre de patriarche de Moscou (1686) ». La chaire (ou plutôt le siège) du métropolite de Russie n’a jamais était transféré nul part ! seulement la résidence, c’est le métropolite Alexis, bien qu’installé à Moscou avait obtenu un acte patriarcal lui donnant comme « second résidence » l’évêché de Vladimir, et pas Moscou, qui n’a connu un siège épiscopal canonique que lors de création du Patriarcat de Moscou. En fait Moscou devait faire parti du diocèse de Vladimir à cette époque, et le Byzantins ont gardé ancienne structure. L’acte patriarcal précise que le métropolite dans le diocèse de Vladimir a tous les droits épiscopaux, à par celui de s’installer sur le synthronon (trône derrière l’autel) cela signifie qu’il n’était pas l’évêque du lieu, mais un administrateur !
- « En 1458 la métropole de Kiev se rattacha à Constantinople » à cette époque la métropole faisait parti du Patriarcat !
A Gueorguy comm. 6
Au sujet de Tomos de 1931, ce document n’est qu’un document historique, car après les années de 1965 à 1971, « quand l’Archevêché se maintint sous la forme d’une entité indépendante » (http://www.exarchat.org/spip.php?rubrique94, en fait le Patriarche Athénagoras voulait l’offrir à Moscou… ) le liens entre l’exarchat et le Patriarcat ses basent sur autres textes et conditions, ceux émis après son réintégration au Patriarcat en 1971…

38.Posté par Vladimir.G le 06/02/2014 11:51
Bien cher Daniel,

Pour "comprendre le jeu du Phanar" il faut bien voir que, sans cela, il risque réellement de disparaitre comme ont disparu les nombreux diocèses des territoires conquis par les "infidèles" car il n'y a pas, dans l'Orthodoxie, de structure sans fidèles... (cf. 27).

Bien chère Marie,

Merci pour votre 28. Je m'explique mieux sur la période byzantine:

1. Il y a ce fameux canons 28ième canon stipule : "Nous prenons la décision au sujet de la préséance de la Très Sainte Eglise de Constantinople, la Nouvelle Rome. Les pères en effet ont accordé avec raison au siège de l'ancienne Rome la préséance parce que cette ville était la ville impériale. Mus par ce même motif, les 150 évêques a! imés de Dieu ont accordé la même préséance au Très Saint Siège de la Nouvelle Rome, pensant à juste titre que la ville honorée de la présence de l'empereur et du sénat et jouissant des mêmes privilèges civils que Rome, l'ancienne ville impériale, devait aussi avoir le même rang supérieur qu'elle dans les affaires d'église, tout en étant la deuxième après elle".

37.Posté par Athénien le 06/02/2014 09:33
A propos des années qui ont suivi 1054, voir Aristidis Papadakis, The Christian East and the Rise of Papacy, St Vladimir's Seminary Press, 1994. Il s'agit d'un exposé brillant et bien documenté.

36.Posté par Athénien le 06/02/2014 09:28
J'ai cherché un peu sur internet avec google à propos des déclarations des métropolites de Petra et de Myron, je n'ai pu malheureusement rien trouvé. Il s'agit des déclarations qui ont eu lieu il y a au moins 4 ou même 5 ans, l'un dans le cadre d'une allocution au patriarche Ecuménique (Néctaire de Pétra), à Phanar même, et l'autre dans le cadre d'un entretien, dont les extraits ont été publiés sur internet dans un site "neutre". Peut-être des gens plus habiles que moi avec l'informatique pourront trouver des résultats. En tout cas, les deux déclarations ont eu lieu "hors sujet", "entre la poire et le fromage". Mais je me les rappelle bien, car elles m'avaient surpris. Pour voir un peu l'esprit du métropolite de Pétra Néctaire, lisez ceci:
http://www.amen.gr/article7937 (contre l'abbé de Vatopédi, alors qu'il était en prison, avec beaucoup de piques anti-russes). Savez que Amen ne publie rien sans l'autorisation de Phanar, alors vous pouvez en tirer des conclusions.

Le blog du prêtre dont je parle c'est le suivant: http://fdathanasiou.wordpress.com/
Le post dont je parlais a été éffacé, suite à une protestation du métropolite de Singapore.

La situation au Pakistan et en Indonésie est plus complex que celle que décrit Daniel.

Le prêtre du patriarcat de Constantinople et les prêtres de l'ERHF ne sont pas aux mêmes endroits. Il ne s'agit pas d'une concurrence pour le même "public", il s'agit bel et bien des prétentions de Phanar à une jurisdiction universelle.

Je ne sais rien à propos des obsèques d'Athénagoras. J'ai cherché des photos sur internet, je n'ai rien trouvé. Mélétios Metaxakis a eu une mort odieuse, d'après des témoignages sérieux, qui ressemble beaucoup à celui de Stalin.

Il est vrai que le patriache Maxime V n'était pas fou, comme on voulait le présenter, malgré une maladie de nerfs dont il souffrait. Il a été carrément chassé du trône par l'ambassade des Etats Unis, qui a utilisé l'ambassadeur grec en Turquie. On dit même que l'ambassadeur a exercé sur lui de la violence physique. Toute la scène est décrite avec beaucoup de détails dramatiques dans le livre de Démétrios Mavropoulos, Πατριαρχικαί σελίδες, Athènes 1960. Le livre arrête sa narration à l'an 1950, à savoir juste après l'eléction d' Athénagoras, que l'auteur considère comme une sorte d'agent dont le but est de détruire le patriarcat.
Vous pouvez trouver le livre ici (malheureusement il n'a pas été numérisé):

http://alfeiosbooks.com/patriarxikai-selides

35.Posté par Marie Genko le 06/02/2014 07:14
Chère Justine,

Nous sommes tous dans la main du Seigneur!

Mais ne devons nous pas prier de tout notre coeur afin que le Saint Siège de Constantinople soit à nouveau un des phares de notre foi orthodoxe?

Immaginez un instant Sa Sainteté Bartholomé donnant l'exemple de l'humilité à son frère l'évêque schismatique de Rome?

Dans l'ouvrage de Steven Runciman, que je cite dans le message ci-dessus, nous pouvons encore lire:
" Mais Nicétas rétorqua que le Saint Esprit n'était pas descendu sur le seul Pierre le jour de la Pentecôte. Tous les apôtres, dit-il, reçurent ce jour là le pouvoir de lier et de délier; et il indiqua que tous les chrétiens avaient le droit d'être consultés sur les questions de discipline et de doctrine."
(Steven Runciman, Le schisme d'Orient, page 103)

Je crois de toutes mes forces à ce qui est écrit dans le paume 50:

"Le sacrifice agréable à Dieu, c'est un esprit brisé, d'un coeur contrit et humilié Dieu n'a point de mépris."

Lorsque, dans notre malheureux monde si meurtri, chaque chef religieux et chaque croyant méditera et mettra dans ses oeuvres l'amour et l'humilité, la Jérusalem céleste descendra parmi nous.
Le Corps du Christ sera à nouveau une seule et unique Eglise, la lumière de l'Esprit Saint conduira les peuples!

Prions chère Justine, afin que le règne de Dieu vienne, prions pour que nos que nos divisions et nos larmes se tarissent et que la paix du Seigneur descende sur nous.
Avec toute mon amitié

Marie

34.Posté par Marie Genko le 06/02/2014 06:46
Cher Vladimir,

Je vous recommande vivement un livre écrit par le plus grand spécialiste contemporain du monde byzantin, le professeur Steven Runciman:

"The Eastern Schism" publié en Anglais en 1955

La traduction : "Le Schisme d'Orient" a donné lieu à un premier tirage en 2005 et à un second en 2008 aux éditions "Les belles Lettres"
Vous y trouverez une analyse complète, et qui se veut impartiale, des causes qui menèrent l'Eglise du Christ au désastre que nous connaissons.

@ Daniel,

Voici l'extrait d'un discours prononcé en 1136 à Byzance par l'évêque Nicétas de Nicomédie, en réponse à une argumentation de l'évêque Anselme d'Havelberg (ambassadeur de l'empereur d'Occident Lothaire III) :

"Mon très cher Frère, nous ne dénions pas à l'Eglise de Rome la primauté parmi les cinq patriarcats frères; et hous lui reconnaissons le droit à la place d'honneur dans un concile oecuménique. Mais elle s'est séparée de nous par ses manoeuvres, en prétendant s'attribuer une souveraineté qui n'appartient pas à sa fonction....Comment pouvons-nous accepter des décrets édictés sans que nous ayons été consultés, voire même à notre insu? Si le pontife romain, siégeant sur son trône de gloire, décide de tonner contre nous et, de toute sa hauteur, nous lancer pour ainsi dire ses ordres à la tête, et s'il souhaite nous juger ou même régner sur nous et notre Eglise, sans prendre notre avis et selon son bon plaisir, quelle sorte de fraternité ou même quelle sorte de parenté cela peut-il être? Nous serions les esclaves et non pas les fils d'une telle Eglise, et l'Eglise romaine ne serait plus la mère pieuse de ses fils, mais une brutale et impérieuse maîtresse d'esclaves"

(Le schisme d'Orient, La papauté et les Eglises d'Orient XIe et XIIe siècles, page 102 - Les Belles Lettres)

Les mots de cette lettre pourraient être repris intégralement pour être adressés aujourd'hui au saint siège de Constantinople afin de mettre Sa Sainteté Bartholomé en garde contre les doctrinaires de son entourage!

33.Posté par Vladimir.G le 05/02/2014 22:59
Bien cher Daniel,

Pour "comprendre le jeu du Phanar" il faut bien voir que, sans cela, il risque réellement de disparaitre comme ont disparu les nombreux diocèses des territoires conquis par les "infidèles" car il n'y a pas, dans l'Orthodoxie, de structure sans fidèles... (cf. 27).

Bien cher Athénien,

Je m'associe à Daniel pour vous demander de citer vos sources. J'avais bien repéré la répartie du métropolite Sabas de Pittsbourg, mais je ne sais rien des autres...

Bien chère Marie,

Merci pour votre 28. Je m'explique mieux sur la période byzantine:

1. Il y a d'abord ce fameux 28ième canon qui stipule : "Nous prenons la décision au sujet de la préséance de la Très Sainte Eglise de Constantinople, la Nouvelle Rome... pensant à juste titre que la ville honorée de la présence de l'empereur et du sénat et jouissant des mêmes privilèges civils que Rome, l'ancienne ville impériale, devait aussi avoir le même rang supérieur qu'elle dans les affaires d'église, tout en étant la deuxième après elle".

2. Pour la gouvernance de l'empire c’était la fameuse "symphonie" entre l'Eglise et l'état qui était de rigueur. Et si c'est bien l'empereur qui convoquait les Conciles, c'est le patriarche de Constantinople qui prenait la suite (le lien avec le Pape fut rompu très tôt). Et c'est bien à la reprise du rôle religieux de l'empereur, de la convocation des conciles à l'autorité sur toute l'Orthodoxie, que prétend le Phanar...

Le rôle des USA, il me parait très sujet à caution alors que celui du gouvernement turc est clairement défini par le tezkeré (arrêté) de la préfecture de Constantinople du 6 décembre 1923 qui stipule que "lors des élections spirituelles et religieuses qui auront lieu en Turquie, les électeurs seront des ressortissants turcs et exerceront des charges spirituelles à l'intérieur de la Turquie lors de l'élection, et que la personne qui sera élue aura les mêmes qualifications" et donne au gouvernement turc un droit de regard sur la qualité des candidats...

Et les nombreux fidèles grecs des USA et d'ailleurs, qui constituent effectivement l'essentiel du troupeau de Constantinople, font tous partie de la diaspora et expliquent pourquoi Constantinople doit absolument en conserver le contrôle pour survivre: si toutes ces communautés devenaient des Eglise autocéphales il ne lui resteraient plus rien...

32.Posté par Daniel le 05/02/2014 20:04
Athénien

Pourriez-vous donner les liens vers les blogs et informations que vous nous indiquez? Concernant l’Asie du Sud et du Sud-Est, la situation est en effet tendue entre Moscou, Constantinople et Antioche. Ouvrez une paroisse d’une entité lundi, mardi l’autre entité en ouvre une à deux pas.
Pour l’Afrique, juste une note historique, il y eut au moins 2 églises autocéphales sur le continent : Carthage, détruite et Alexandrie…

J’ai du mal à juger la chose avec précision. Je sais bien que le Phanar a des liens (disons étroits) avec certains milieux américains, et ce depuis des décennies. Il y a cette rumeur tenace que le Patriarche Maxime (je crois), prédécesseur d’Athénagoras, n’était pas aliéné mental mais fut interné de force en Suisse suite à une manœuvre de la CIA et d’autres (lesquelles) qui permirent ensuite l’élection entièrement trafiquée d’Athénagoras que certains jugent exceptionnel... mais dont on dit que quand il mourut, son corps devint noir et et nauséabond sur le champ, tel point qu’apparemment ses obsèques furent célébrés avec le cercueil fermé, ce qui n’est pas dans la tradition orthodoxe. A-t-on des photos des dites obsèques au passage pour vérifier ce point ou bien est-ce uniquement une rumeur ?

Ceci dit, je ne comprends pas le jeu du Phanar. Ses revendications à un pouvoir illimité, même formulée non officielle vont finir par lui causer des soucis de tout coté et nuire paradoxalement à ces prétentions…

31.Posté par justine le 05/02/2014 17:18
Il y a encore une troisième possibilité (vu que la première est improbable, la seconde non souhaitable): l'imprévu venant de Dieu.

30.Posté par Marie Genko le 05/02/2014 11:17
@Athénien,

Merci pour toutes ces précisions que nous sommes effectivement nombreux à ignorer.

Pour moi le fond du problème est que si le Patriarcat de Constantinople était jadis soumis à un empereur orthodoxe, il est aujourd'hui soumis au gouvernement de l'Empire américain, qui lui n'a rien d'Orthodoxe!

Ou le Patriarcat de Constantinople aura la force et le courage de seccouer cette tutelle, et d'oeuvrer selon sa conscience et la Tradition bi millénaire de l'Orthodoxie?

Dans quel cas il sera soutenu par toute l'Orthodoxie!!!

Ou bien il continuera à oeuvrer selon son rêve de suprématie universelle et nous allons vers un nouveau schisme au sein du monde orthodoxe!

Prions, cher Athénien pour que le Seigneur nous épargne cette nouvelle épreuve!

29.Posté par Athénien le 05/02/2014 09:43
@Mari Genko: L'instrument du patriarcat de Constantinople pour exiger une primauté universelle, c'est l'interprétation du fameux Canon 28 du Concile de Chalcédoine, une interprétation qui date des années 1920. Autant que le patriarcat de Constantinople insiste obstinément sur cette interpétation absolument non-fondée sur les faits, il n'y a aucun éspoir de trouver une solution aux problèmes de la diaspora. Et non seulement de la diaspora: régardez ce qui se passe actuellement au Pakistan ou en Indonésie, demain aussi en Inde, où une interdiction officieuse est imposée aux prêtres de Constantinople de concélébrer avec ceux de l'ERHF.
Cette obsession avec le Canon 28, ou plutôt avec le Canon 28 interprété par les Phanariotes, a des effets à la fois comiques et inquiétants. J'en donne quelques exemples ci-dessous:
1. Un blog d'un prêtre de l'Eglise de la Grèce a publié des informations sur le progrès de l'Orthodoxie au Pakistan, avec des photos de prêtres canoniques pakistanais appartenant à l'ERHF. Le lendemain le métropolite de Singapore Constantin, qui est du Pirée, a envoyé un courriel au prêtre en lui disant que lesdits prêtres sont des "schismatiques" (carrément!) - et en accusant l'Eglise Russe de....son oeuvre missionaire! Le prêtre Grec a demandé pardon et a effacé le post.
2. Le métropolite de Petra Néctaire (patriarcat de Constantinople, Eglise de Crète) a fait un discours à Phanar, devant le patriarche même, en disant que Phanar devrait abolir les autocéphalies de toutes les Eglises locales, sauf évidemment celles d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem!
3. Le métropolite de Myra Chrysostome - phanariote - a dit à un journaliste que c'était une erreur que Constantinople ait concède au patriarcat d' Alexandrie l'Afrique sub-saharienne, cette dernière devrait appartenir à Consantinople ''d'après le Canon 28''. Alexandrie devrait être conente d'Egypte (pas plus que 3000 fidèles) et de Libye (islamiste...).
4. Le métropolite Sabas de Pittsbourg a dit à la Conférence Episcopale Orthodoxe d'Amérique que l'avenir de l'Eglise Orthodoxe aux Etats-Unis serait non une Eglise Autocéphale unie, mais une Eglise autonome sous Phanar, aparemment à l'instar de Finlandie et d'Esthonie.
J'écris tout cela pour qu'on comprenne que l'interprétation phanariote du Canon 28, non seulement est arbitraire, mais elle est devenue une obsession qui touche à la folie. On ne se rend pas compte des données historiques, on parle si l'on vit dans son petit nuage. On ne comprend pas que, dans certains cas, comme en Albanie, l'abolissement de l'autocéphalie signifierait qu'une bonne partie des Orthodoxes du pays passeraient à l'Uniatisme, car le nationalisme albanais n'accepterait jamais une Eglise Orthodoxe soumise au "Grecs" de Constantinople. Et dans d'autres cas, on aboutirait aux schismes. Mais tout cela échappe aux doctrinaires...

28.Posté par Marie Genko le 04/02/2014 21:43
Cher Vladimir,

Permettez moi de n'être qu'à moitié d'accord avec vous
Du temps de l'empire de Byzance, l'empereur soutenait le plus souvent le pape qui lui était beaucoup plus utile politiquement que le patriarche.
Et les communications étant ce qu'elles étaient durant le premier millénaire, les patriarcats ne s'occupaient les uns des autres que lorsqu'une hérésie apparaissait.
C'était l'empereur et non le patriarche, qui convoquait les conciles et en dehors des patriarches, qui furent suffisamment populaires auprès du peuple byzantin, ce qui les rendait redoutables pour l'empereur, ce fut toujours l'empereur qui eut un poids plus considérable que le patriarche.

Il en fut de même à Rome, où plusieurs papes furent nommés, ou démis, par des empereurs allemands

Dans l'empire ottoman, ce fut en effet le patriarche de Constantinople qui fut considéré par les sultans comme le responsable religieux et politique des peuples orthodoxes soumis.

Mais actuellement la situation du patriarcat de Constantinople n'est pas tout à fait ce que vous décrivez.
Vous oubliez tous les fidèles grecs aux USA, vérifiez leur nombre, il me semble qu'il sont près d'un million et demi à dépendre de Constantinople.

Je ne pense pas du tout que nous dussions nous s'inquiéter pour la survie de ce patriarcat!

Mais aucun Orthodoxe, grec, russe, géorgien, serbe ou roumain n'acceptera de rompre la tradition de la gouvernance horizontale des conciles orthodoxes!
L'orthodoxie a toujours été notre maison! La maison de notre Père dans le ciel!
Ce sont nos conciles oecuméniques qui nous ont préservés dans la voie droite.
Au nom de quoi nos patriarches respectifs devraient-ils accepter ici, en Europe occidentale, de confier leur diaspora au primat de Constantinople?
C'est tout aussi impensable que de voir les Orthodoxes se soumettre à l'infaillibilité d'un pontife romain!

27.Posté par Vladimir.G le 04/02/2014 19:43
Le patriarcat de Constantinople lutte pour sa survie et cela explique sa politique.

Historiquement, il a toujours eu une influence clairement plus importante que la "primauté d'honneur" que lui confère les canons: le patriarche bénéficiait du fait que son siège était celui de la capitale de l'empire de Byzance, et profitait donc de l’appui de l'empereur qui gouvernait pratiquement toutes les terres orthodoxes traditionnelles jusqu'à la chute de Byzance. Ensuite ce fut le titre d'ethnarque des Roms, de fait chef des chrétiens de l'empire ottoman, que lui octroya le sultan, et donc la primauté sur tous les Orthodoxes en dehors de l'Eglise russe. Tout cela disparut avec le traité de Lausanne qui "définit et garantit le Patriarcat comme un établissement religieux demeurant à Constantinople et s'occupant des affaires purement spirituelles de la minorité de nationalité turque et "de religion grecque-orthodoxe""(http://www.crypte.fr/eglise/clementconstantinople.html). Cette population étant devenue très faible, le patriarcat a évidement besoin d'un autre rôle pour exister et, la fin justifiant les moyens, il s'arroge d'abord la primauté sur la diaspora et, depuis peu, une primauté sur toute l'Orthodoxie comme si on était encore au temps de l'empire ou du sultanat...

Il faut bien voir que, sans cela, il risque réellement de disparaitre comme ont disparu les nombreux diocèses des territoires conquis par les "infidèles" car il n'y a pas, dans l'Orthodoxie, de structure sans fidèles...

26.Posté par Marie Genko le 04/02/2014 09:26
@ Nina,

Merci pour votre message N°24.
J'ai relu avec intérêt la position du patriarcat de Moscou.

Le 30 novembre 2013 Monsieur Carol Saba a fait une très intéressante conférence au séminaire russe d'Epinay sous Sénart.

Le titre de cette conférence est :
" Le mystère de l'unité de l'Eglise et sa gouvernance dans le monde d'aujourd'hui."
Il est possible d'écouter les conférences faites au séminaire en replay sur son ordinateur.

M. Carol Saba, avocat, est responsable de communication de l’Assemblée des évêques orthodoxes en France et président de la Commission Eglise et Média.

Dans cette conférence, Monsieur Carol Saba dit avec beaucoup de clarté que l'autorité des Conciles oecuméniques a de tous temps été la référence de gouvernance pour les Orthodoxes.

Durant le premier millénaire de l'Eglise c'est la volonté de suprématie du siège de Rome qui a fini par aboutir au terrible schisme, qui a déchiré le corps de l'Eglise du Christ,

Aujourd'hui, nous devons nous souvenir que le patriarcat de Constantinople nous a guidé durant deux millénaires, et qu'il il nous a donné des saints parmi les plus admirables.
Notre reconnaissance et notre respect au saint siège de Constantinople lui sont à jamais acquis!

Aussi quels peuvent être notre désarroi et notre confusion, lorsque nous voyons Sa Sainteté Bartholomé sous l'influence de doctrinaires, qui souhaitent lui voir faire les mêmes erreurs que celles que perpétrèrent jadis les Papes Romains!

Erreurs qui pourraient conduire à un nouveau shisme au sein de l'Orthodoxie!!!

25.Posté par justine le 03/02/2014 17:42
Merci à l'Athenien pour tous ces détails fort intéressants. A bonne entendeur salut! Je crois aussi qu'une condamnation synodale des déviations phanariotes est très urgemment nécessaire pour mettre un frein à cette folie.

24.Posté par Nina le 03/02/2014 11:20
article de "parlons d'orthodoxie" : http://www.orthodoxie.com/wp-content/uploads/2013/12/Position_du_Patriarcat_de_Moscou.pdf?3bb7a8


"L’ordre des diptyques a changé dans l’histoire. Au cours du premier millénaire de l’histoire ecclésiastique, la primauté d’honneur appartenait au siège de Rome. Après la rupture de la communion eucharistique entre Rome et Constantinople au milieu du XIème siècle, la primauté dans l’Église orthodoxe est passée au siège suivant dans l’ordre des diptyques, c’est-à-dire celui de Constantinople. Depuis lors et jusqu’à aujourd’hui, la primauté d’honneur dans l’Église orthodoxe au niveau universel appartient au patriarche de Constantinople en tant que premier parmi les primats égaux des Églises orthodoxes locales"

23.Posté par Athénien le 03/02/2014 10:03
@Mari Genko:
Je suis tout à fait d'accord avec vous. J'ai aussi les mêmes questions que vous. Comme on le sait bien, les prétentions du Patriarcat de Constantinopole sur une jurisdiction universelle sont fondées sur une interprétation arbitraire et non-historique du fameux Canon 28 du Concile de Chalcédoine. Le sens du dit Canon est bien clair pour n'importe quel historien ou connaisseur de l'histoire byzantine. Il faut souligner que cette interprétation phanariote a apparu pour la première fois au temps du patriarche framaçon Mélétios Metaxakis de triste mémoire, un ecclésiastique très libéral, trop ambitieux et trop politicisé (quand il était métropolite d'Athènes il faisait des sermons politiques pour le Parti Libéral durant la Liturgie du dimanche, de sorte qu'on l'avait surnommé "Vénizelos en soutane"!).

Cette interprétation néo-papiste du Canon 28 a engendré, quelques décénnies plus tard, la pseudo-ecclésiologie du Primus sine Paribus de Mgr Elpidophoros, fondée sur la doctrine néo-arienne de Mgr Jean Zizioulas. Il s'agit d'une construction doctrinale monstrueuse, car elle s'attaque en même temps à la triadologie et à l'ecclésiologie. A mon avis, il s'agit d'un défi très sérieux contre l'Orthodoxie, j'écris ceci en pleine conscience. A mon avis, il suffirait d'abord qu'un Synode local condamne ces nouvelles doctrines phanariotes, pour qu'elles deviennent en quelque sorte stigmatisées, jusqu'à ce qu'elles tombent finalement aux oubliettes...En tout cas, les chrétiens Orthodoxes grecs qui sont conscients de leur foi ne les acceptent pas et accueilleraient avec joie leur condamnation synodale, par n'importe quelle Eglise locale...

Ce que vous ne savez pas peut-être, c'est que Mélétios Metaxakis a maltraité, insulté et injurié de la pire manière saint Néctaire d'Egine, alors que ce dernier était un évêque en retraite et vivait dans le petit monastère qu'il avait fondé dans ladite île. L'épisode a eu lieu dans le monastère même, dans le bureau du saint Néctaire. Athénagoras, le future Patriarche Ecuménique, y était présent, en tant que archidiacre de Mélétios. Vous voyez qu'il y a une chaîne dans l'impiété, comme il y a une chaîne dans la piété: Athénagoras était le fils spirituel de Mélétios Metaxakis; saint Néctaire était le fils spirituel de saint Pacôme de Chios et frère spirituel de saint Athime de Chios, qui était à son tour le père spirituel (gerontas) de saint Nicéphore le Lépreux...

22.Posté par Nina le 03/02/2014 09:08
oui Marie il semble bien se mettre en place une gouvernance de tête Constantinoplienne en tant qu'"église mère" et donc qui "protègera" les autres patriarcats"... C'est particulier. Pourtant Monseigneur Job a bien dit lors de son arrivée que l'exarchat gardera sa langue russe et sa spécificité.

Le patriarche Bartholomée ne parle pas du tout de ce qui se passe dans les pays Slaves depuis la chute du communisme, un pan d'histoire oublié ?

Comme s'il y avait deux sortes de Russie ? Celle de l'exil et l'autre qui ne semble pas avoir d'existence.

Il dit : "Nous nous réjouissons d’être de nouveau parmi vous aujourd’hui, en cette magnifique cathédrale Saint-Alexandre Nevsky qui se trouve être au cœur de l’immigration russe qui n’a cessé de se transformer à travers les décennies. Tout au long du 20e siècle, son histoire fut celle du déracinement, voire de l’exil loin d’une Russie que les bouleversements politiques avaient rendu insupportable. Dans ce déracinement, votre communauté a trouvé la force créatrice lui permettant d’affronter les conditions d’une vie en diaspora, tout en puisant dans les sources d’un héritage spirituel fait de liturgie, d’espérance et de grâce."

Oui mais cela devait être provisoire ? Normalement. Tout ceci est bien confus

21.Posté par Marie Genko le 03/02/2014 00:26
@Athénien,

Il me semble me souvenir que le Patriarcat de Constantinople a signé avec le gouvernement turc en accord qui lui interdit de se mêler de politique....

Mais puisque ce fil de discussion porte sur la visite de Sa Sainteté Batholomé à son exarche Mgr Job de Telmessos, je ne peux que m'étonner sur plusieurs points:

Tout d'abord vous avez raison, pour nous Orthodoxes, le Christ est le chef de notre Eglise (votre message 12 et le message 5 de Justine)

Ensuite, je suis d'accord avec le message 19 (Guéorguy) pourquoi occulter que c'est l'Eglise de Russie qui est la mère de l'Archevêché?

Enfin, je ne comprends pas très bien ce qui justifie que le patriarche de Constantinople garde sous son omophore un diocèse fondé par un autre patriarcat...???

Car cette démarche induit deux conséquences et une question:

1/ Si les fidèles de l'Archevêché préfèrent rester sous l'omophore de Constantinople c'est certainement leur droit le plus absolu!

Mais dans ce cas, l'honnêteté et l'amour fraternel évident entre des Patriarches orthodoxes, exigerait que les bâtiments construits par l'Eglise de Russie avant la révolution russe lui soient rendus...?

2/ Les fidèles de l'Archevêché devraient changer l'appellation de leur diocèse en
"Exarchat de Constantinople en Europe Occidentale"
Car, le Slavon ayant disparu de la plus part des paroisses de l'Archevêché, si les usages modernistes de la Fraternité orthodoxe continuent à être tolérées par le nouvel Archevêque, la disparition de la russité de ce diocèse sera inéluctable.

3/ La question soulevée est:
Les théologiens des différents patriarcats orthodoxes accepteront-ils la nouvelle GOUVERNANCE PYRAMIDALE que Sa Sainteté Bartholomé semble vouloir mettre en place?

Car le fait d'avaler le diocèse d'une Eglise soeur n'est-il pas le premier pas vers une GOUVERNANCE DE CONSTANTINOPLE SUR TOUS LES ORTHODOXES EN DIASPORA EN EUROPE OCCIDENTALE ???

J'aimerais savoir si une telle démarche est compatible avec la Tradition d'une gouvernance horizontale de notre Eglise par les conciles oecuméniques orthodoxes?

Je souhaite évidemment me tromper, mais les faits sont aussi têtus que troublants!!!

20.Posté par Athénien le 02/02/2014 21:06
Au lieu de se tenir aux côtés des chrétiens de France qui luttent contre la désacralisation de la famille et ce nouveau type d' "inquisition" contre toute valeur chrétienne, au lieu de parler contre la christianophobie rampante en Europe, au lieu de montrer au grand public que l'Orthodoxie ne suit pas les pouvoirs de ce monde-ci, S.S. le Patriarche de Constantinople Bartholomée a choisi de parler du sujet "très comme il faut" et politiquement très correcte "écologie". La prochaine étape serait de proposer à la France d'adopter des mesures très efficaces sur la protection de l'environnement prises par le gouvernement islamiste d'Erdogan...

Est-ce qu'il faut dire qu'encore une fois, cette référence incéssante et même exaggérée du patriarcat de Constantinople sur l'écologie est dictée par des fins purement politiques et orchestrée par Mgr Jean Zizioulas. L'ensemble pratiquement du discours public du patriarcat de Constantinople durant les dernières années, à l'exception de quelques textes de nuance plus traditionnelle rédigés par d'autres sources, reflète clairement les divers aspects de la théologie post-patristique zizioulienne. La théologie actuelle de Phanar, c'est la théologie de Mgr Jean Zizioulas vulgarisée.

19.Posté par Gueorguy le 02/02/2014 19:41
Dans mon message n°6, je m'étonnais quelque peu des affirmations de Mgr JOB au sujet de la justification de l'Exarchat à se maintenir sous l'omophore du Patriarche de Constantinople.

Une fois n'est pas coutume (c'est, d'ailleurs, pourquoi je donne le lien ci-dessous), je relève une forme de " convergence d'étonnement" - je concède que la périphrase est alambiquée - en notant que, sur son blog en russe, deux jours plus tard, D-St75 pointe sur le même extrait du discours de Mgr Job. Et les commentaires qui y sont portés sont assez sévères.

Au passage, revenant au discours de Mgr Job qui parle de l'Eglise de Constantinople comme de l'Eglise-mère de l'exarchat, Il conviendrait mieux, si l'on tient, tant que cela, à cette relation "matriarcale" de parler de l'Eglise - "Grand-mère". Il n'y a qu'une Eglise-mère et on ne voit pas comment l'Eglise russe pourrait se voir privé de sa qualité. Tout comme l'Eglise russe reconnait volontiers quelle est la l'origine de sa création.

Le lecteur aura compris qu'il y a ici un débat quelque peu surréaliste. Mais on peut se demander quel dessein est poursuivi pour asséner les revendications formulées, rue Daru.

18.Posté par justine le 02/02/2014 19:35
A-t-on vu un tel amas d'euphémismes? Vu les développements récents de cette primauté, M. Olivier Clément doit être reconnaissant à Dieu de l'avoir enlevé de cette terre avant de devoir se voir si cruellement contredit!

17.Posté par Nicolas Ross le 02/02/2014 10:07
Le Patriarcat de Constantinople

par Olivier Clément

Vers une définition nouvelle de la primauté.

La primauté n'est pas un honneur vide, elle n'est pas non plus une papauté orientale. La faiblesse matérielle de Constantinople, sa pauvreté assurent d'ailleurs de son désintéressement et, paradoxalement, accroissent son prestige. Le Patriarche Œcuménique n'a pas la prétention d'être un "évêque universel". Il ne revendique aucune infaillibilité dogmatique, aucune juridiction immédiate sur tous les fidèles. Il ne dispose d'aucun pouvoir temporel. Centre d'intercession pour la garde de la foi et l'union de tous, sa primauté n'est pas un pouvoir mais une offrande comme sacrificielle de service, dans l'imitation de Celui qui est venu non pour être servi mais pour servir. Il est prêt, au sein d'une collégialité fraternelle, à se mettre à la disposition des Églises-sœurs, pour que s'affermisse leur unité et que se réalise la mission de l'orthodoxie. Son service est d'initiative, de coordination et de présidence, toujours avec l'accord des Églises-sœurs. Tout en étant une abnégation créatrice toujours à renouveler et, pourrait-on dire, à mériter, la primauté relève des structures de l'Église, elle est indispensable pour assurer l'unité et l'universalité de l'orthodoxie. Elle met en relation les Églises-sœurs, les amène à travailler et à témoigner ensemble, met en mouvement leur co-responsabilité. Depuis la disparition de l'Empire, elle assume le rôle d' Église "convoquante". Après avoir consulté et obtenu l'accord des Églises-sœurs, elle peut se faire leur porte-parole. Elle est enfin un recours pour les communautés en situation exceptionnelle et dangereuse.

Deux présupposés sont impliqués par ce service : d'une part la sauvegarde du principe de conciliarité, de l'autre le principe de non-intervention dans les affaires intérieures des autres Églises.

Le Patriarche Œcuménique a pour mission de veiller au caractère universel de l'orthodoxie, de manifester son unité et de donner, quand il le faut, l'impulsion nécessaire dans ce sens. Pour reprendre l'expression de saint Ignace d'Antioche, le primat doit "présider dans l'amour", ou plutôt "à l'amour". La primauté est un ministère de service, un ministère crucifiant, il ne faut pas souhaiter être admiré des hommes, mais plaire à Dieu. Si les mots n'engagent pas la vie, ils deviennent un verbiage qui disqualifie l'Evangile.

Le primat doit mériter sans cesse une autorité qui n'est pas un pouvoir mais la capacité, au sens premier de ce mot qui vient du verbe augere, faire croître, de se soumettre à toute vie pour la faire grandir toute. Le patriarche œcuménique agit toujours en communion, puisque c'est la communion qu'il doit favoriser. Il ne peut rien sans l'accord de l'ensemble des Églises, il tient pour irremplaçable la valeur de la conciliarité à travers laquelle le Saint Esprit parle à l'Église.

(Extraits d'un article d'Olivier Clément, publié sur le site de la paroisse de la Ste Trinité (crypte) de la rue Daru.

16.Posté par Volkoff le 01/02/2014 16:36
"Yahvé Dieu prit l'homme et l'établit dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder" Gn 2,15.
Commandement écologique on ne saurait plus clair du Créateur!

Fallait-t-il vraiment que le patriarche Bartholoméos l'observe deviser avec Nicolas Hulot ?


Absents dans son vert carnet mondain: Daniel Conh-Bendit (Europe Ecologie), Cécile Duflot (les Verts) et, surtout, Eva Joly!

L'Anatolie aurait été plus florissante...

15.Posté par La visite écolo de Bartholomée Ier à Paris le 31/01/2014 23:15
Rencontre avec Nicolas Hulot, discours sur l'environnement à l'Institut Catholique de Paris : le patriarche oecuménique de Constantinople a délibérément placé son séjour parisien sur le thème de l'écologie. Avec des accents prophétiques.

En 72 heures de séjour à Paris, Bartholomée Ier, le patriarche oecuménique de Constantinople, n'a pas chômé. Déjà surnommé « le patriarche vert », en raison de sa défense incessante de l'environnement, il a délibérément placé son séjour parisien sous les auspices de l'écologie. Ainsi, mardi 28 janvier, premier jour de sa visite, il a rencontré Nicolas Hulot - désigné envoyé spécial pour la protection de la planète par le président Hollande - afin d'évoquer avec lui l'engagement des religions en faveur de la lutte contre le changement climatique, notamment dans la perspective de la grande conférence sur le climat que la France organise fin 2015.

Même si aucun communiqué commun n'est sorti de la rencontre, selon une source proche de l'Elysée Bartholomée Ier aurait avancé l'idée que lors de sa rencontre en Terre Sainte avec le Pape François, un paragraphe de la déclaration commune de ces deux leaders religieux soit consacré à l'écologie et à la défense du climat. Deuxième idée exprimée par le patriarche lors de sa rencontre avec Nicolas Hulot : l'Eglise orthodoxe devrait proposer - par l'intermédiaire de Mgr Emmanuel, représentant du Patriarcat de Constantinople dans notre pays - à la Conférence des évêques de France de proclamer le 1er septembre, premier jour de l'année orthodoxe, « jour de la Création » et donc de sensibilisation des chrétiens à la défense de l'environnement et cela dans une perspective oecuménique. Autant de gestes qui montrent que la stratégie de Nicolas Hulot – mise en avant par François Hollande lors de sa récente visite au Vatican - d'impliquer les autorités spirituelles dans la lutte contre le changement climatique prend de plus en plus de consistance. SUITE

14.Posté par Vladimir.G le 31/01/2014 10:46
De fait le processus de rattachement a pris plusieurs années; il est expressément mentionné depuis le traité de 1659 signé entre Moscou et le Hetman Yuri Khmelnitski qui gouvernait la rive gauche du Dniepr puis, après de nombreuses péripéties, intervient en 1685 l'élection du métropolite Gédéon, soutenu par Moscou et le Hetman Samoilovich qui avait réunifié toute l'Ukraine orientale et centrale après la guerre russo-polonaise. Mais les diocèses occidentaux, sous gouvernement polonais, n'étaient pas représentés et Constantinople n'accepta pas cette élection. Gédéon fut sacré métropolite de Kiev en octobre 1685 à Moscou mais il fallut encore des mois de négociations et l'intervention du grand vizir du sultan pour obtenir l'accord du patriarche Denis IV sur le transfert de la chaire de Kiev, qui fut acté par un concile épiscopal et un tomos signé par 21 métropolites en juin 1686. Dans cette source il n'est pas fait mention de 1687…

Et les 3 diocèses restés en Pologne (Lviv, Loutsk et Przemyśl) seraient entièrement devenus uniates…

source: http://www.bogoslov.ru/text/315141.html

13.Posté par Nicolas Ross le 31/01/2014 08:21
Vladimir G.
( D'après Jean-Claude Roberti, Les Uniates, Cerf, 1992, p. 80-81.)
La date du rattachement à Moscou est 1685.
«La situation de monopole des uniates changea avec la "paix éternelle" signée en 1686 par la Pologne et la Russie qui accordait à cette dernière la protection des orthodoxes de Pologne.»
Jusqu'aux partages de la Pologne, la situation des orthodoxes dépendit du degré d'implication, variable, des souverains russes dans leur protection
Dans la seconde moitié du XVIII siècle il y avait en Pologne 4,4 millions d'uniates, avec 8 diocèses et 9 300 paroisses. Les orthodoxes, avec 550 000 fidèles, n'avaient qu'un diocèse et 273 paroisses.

12.Posté par Athénien le 30/01/2014 21:49
Mgr Job a appelé Sa Sainteté Bartholomée "la tête du corps ecclésial".
Quelqu'un doit rappeler aux Phanariotes - de souche et par adoption - qu'il y a aussi le Christ quelque part dans l'Eglise et qu'Il est censé être Sa tête, peut-être... Ou non?

En tant que chrétien Orthodoxe je me sens vraiment blessé par de telles paroles...

11.Posté par justine le 30/01/2014 20:08
Ces réminiscences historiques de l'Archevêque Job, tout comme sa référence à cette "tête" malplacée, sont sans doute à mettre sur le compte de son désir de plaire au patriarche, lequel aime entendre ce genre de choses.

10.Posté par Vladimir.G le 30/01/2014 17:54
Merci mon cher Nicolas pour ces précisions. Restent pour moi deux points de détail:
- La date: Mgr Job et Anton Kartachev parlent de 1687 alors que les "Archives de la Russie du sud-ouest", citent le concile de juin 1686. Est-ce le "délais de courrier"? :-)
- Tu écris "После этого в границах Польши, до ее разделов в конце XVIIІ в., осталась русская церковь в двух формах: униатской и православной." Sais-tu de quelle juridiction dépendaient ces Orthodoxes? Je n'ai rien trouvé sur ce sujet là…

Je crois que les deux confessions coexistaient aussi dans l'Ukraine côté empire russe, sur la rive droite du Dniepr essentiellement…

Merci d'avance

9.Posté par Nicolas Ross le 30/01/2014 16:04
Gueorguy.
Voilà ce qu'enseignait à ses étudiants de Saint-Serge Anton Kartachev, éminent historien de l'Église de «l'École de Paris»:
Уже в 1681 г., после Бахчисарайского мира, русский епископ [глава русских православных, назначенный польским королем], полонофил Иосиф (Шумлянский) подал в Варшаве в руки номинального латинского киевского епископа униатское исповедание веры. Этим он поставил на себе крест, исключил себя из состава православных иерархов в границах и Польского и Московского государств. Луцкий православный епископ Гедеон, родом из русских князей Четвертинских, просто убежал от этой измены в русскую Киевскую Украину и явился для Москвы блестящим кандидатом на спокойно и легально предпринятую теперь задачу - возглавить Киевскую церковь митрополитом, но уже московской юрисдикции. Начались усиленные переговоры с КПльским патриархом о легализации этого положения. Не дожидаясь его согласия, Москва, по своей форме, по указу царя и собора при патр. Иоасафе II в 1685 г., поставила в митрополита Киевского Гедеона, князя Четвертинского. КПльский патриарх Дионисий, с согласия и других патриархов, в 1687 г. прислал грамоту, утверждающую этот новый порядок. Так прекратилось свыше чем двухсотлетнее разделение единой русской церкви на две отдельные церкви в двух соседних государствах. После этого в границах Польши, до ее разделов в конце XVIIІ в., осталась русская церковь в двух формах: униатской и православной.
(А.В. Карташев. Очерки по истории Русской Церкви, Париж, 1959, том 2, стр. 297.)

8.Posté par Vladimir.G le 30/01/2014 15:39
"l’ancien régime de l’exarchat patriarcal qu’avait jadis connu l’ancienne métropole de Kiev, mère des villes russes, avant qu’il ne fût supprimé en 1687, après que le Tsar l’eut soumise à la surveillance spirituelle du patriarche de Moscou et que le patriarche œcuménique Denys IV y eut consenti à la condition qu’elle conservât son autonomie d’exarchat patriarcal en référence au patriarche œcuménique." Dit Mgr Job

"Dès le XIIème siècle, le métropolite de Kiev fut gratifié de l’ajout « et de toute la Rus’», car il représentait la seule institution qui s’étendait sur toutes ces terres. Il est à noter qu’en raison du déclin de Kiev, il prit résidence pendant un certain temps à Vladimir, puis à Moscou, tout en gardant son titre de métropolite de Kiev encore pendant de longues années, avant de devenir métropolite de Moscou." Ecrit S Rehbinder dans son "éditorial de janvier 2014" (http://www.oltr.fr/documents/publications/158-editorial-de-janvier-2014-le-titre-du-primat-de-l-eglise-russe).

En fait les deux formulations pêchent par la simplification outrancière d'une période historique complexe: la métropole de Kiev, fondée comme chacune sait en 988 par saint Vladimir, occupa la 60e place dans les dyptiques du patriarcat de Constantinople. La Rus kiévienne fut détruite au XIIIe siècle par les invasions mongoles, les différentes principautés qui la composaient furent soumises à la Horde d'or jusqu'à la fin du XVe siècle et la chaire métropolitaine fut transférée à Vladimir (1354), puis à Moscou, devenue capitale du principal état russe, son titulaire gardant le titre de "métropolite de Kiev et de toute la Rus" jusqu'à l'obtention du titre de patriarche de Moscou (1686). Mais dès la fin du XIIIe siècle les principautés du nord se rallièrent à la Lituanie pour échapper au joug mongol et toute l'Ukraine fut annexée à la fin du XIVe siècle. En 1458 la métropole de Kiev se rattacha à Constantinople dont Moscou se détacha en proclamant son autocéphalie (1461).

La métropole orthodoxe de Kiev fut démantelée en 1596 quand le métropolite de Kiev et 6 évêques sur 8 signèrent l'Union de Brest-Litovsk. Mais elle fut refusée par une grande partie du clergé paroissial, les monastères et les Cosaques; les Orthodoxes furent alors privés de tous droits religieux et une sévère répression s'abattit sur ceux qui résistaient, les biens, églises, monastères passèrent aux "uniates" (qui prendront le nom de "grecque-catholique" par décret de l'impératrice d'Autriche en 1774 pour distinguer des latins ces catholiques qui utilisent le rite grec-byzantin, avec clergé marié, Credo sans "filioque", etc.). Ces persécutions contre les Orthodoxes deviennent alors un abcès permanent entre Rome et l'Orthodoxie et c'est d'ailleurs toujours le principal obstacle à une rencontre entre le Pape de Rome et le patriarche de Moscou. En 1632 Pierre Moghila obtint de la diète la reconnaissance des droits des Orthodoxes et la restitution de quelques églises et monastères. Il fut nommé "métropolite de Kiev et de toute la Rus" et son dynamisme fit renaitre la métropole orthodoxe malgré la poursuite des persécutions administratives.

L'Ukraine orientale avec Kiev fut rattachée à la Russie en 1667 et la métropole de Kiev rejoint le patriarcat de Moscou par décision du concile local de Constantinople de juin 1686*. Après les trois "partages de la Pologne" (1773-1795) la majeure partie de l'Ukraine fut rattachée à la Russie et la métropole de Kiev, qui gardait le contrôle des diocèses orthodoxes de l'Ukraine occidentale, perd son autonomie et suit l'histoire de l'Eglise russe jusqu'à la révolution. Le rattachement de 1786, accepté par le patriarche Denys IV, fut remis en cause par Constantinople en 1921, lorsqu'il reconnut l'autonomie puis l'autocéphalie (1924) de l'Eglise orthodoxe de Pologne, considérée comme héritière de la métropole de Kiev (elle contrôlait de fait l'Ukraine Occidentale) et cet acte sert de fondement aux prétentions des Eglise non canoniques en Ukraine (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Ukraine-orthodoxe-ORTHODOXIE-MAJORITAIRE-MAIS-DIVISEE-1_a1117.html)

* "Archives de la Russie du sud-ouest", Kiev, 1872. Volume V, p. 186-189

7.Posté par Daniel le 30/01/2014 14:53
Le lien historique entre la métropole de Kiev et l’exarchat me semble un rien tiré par les cheveux…

6.Posté par Gueorguy le 30/01/2014 13:20
"Notre choix de nous tenir sous l’omophore du patriarche œcuménique renouvelle et prolonge d’une certaine manière l’ancien régime de l’exarchat patriarcal qu’avait jadis connu l’ancienne métropole de Kiev, mère des villes russes, avant qu’il ne fût supprimé en 1687, après que le Tsar l’eut soumise à la surveillance spirituelle du patriarche de Moscou et que le patriarche œcuménique Denys IV y eut consenti à la condition qu’elle conservât son autonomie d’exarchat patriarcal en référence au patriarche œcuménique."

Je n'avais jamais lu, auparavant, cette justification de se maintenir sous l'omophore du patriarche de Constantinople. Même dans ses mémoires, Mgr Euloge ne l'évoque.

Quelqu'un peut-il expliquer cette condition de conserver "son autonomie d’exarchat patriarcal en référence au patriarche œcuménique"? Autant que je me souvienne, le TOMOS de 1931 (lien ci-dessous) parlait plutôt de structure provisoire et indépendante.

5.Posté par justine le 30/01/2014 11:51
La Tête du Corps ecclésial est le Christ. Pour Son Eglise, il n'y en a et n'aura jamais d'autre.

4.Posté par Visite du Patriarche Œcuménique Bartholomée à la Cathédrale Saint-Alexandre-Nevski le 30/01/2014 04:42
Dans le cadre de sa visite à Paris, Sa Sainteté le Patriarche Œcuménique Bartholomée Ier s’est rendu le mercredi 29 janvier 2014 à la Cathédrale Saint-Alexandre-de-la-Neva, où il a présidé un Te Deum en présence de nombreux clercs et fidèles de l’Archevêché.

A la fin de cette cérémonie, Son Éminence l’Archevêque Job de Telmessos a remis en cadeau à Sa Sainteté le Patriarche Œcuménique une icône de saint Alexandre Nevski, et a prononcé le discours suivant :

Sainteté, Père et Maître,

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !

Votre présence parmi nous aujourd’hui, sous la coupole dorée de cette magnifique cathédrale de Saint-Alexandre-de-la-Neva est une source de joie et une grande bénédiction pour nous tous.

Le don de votre venue au siège de notre archevêché constitue pour lui un grand événement pour plusieurs raisons. Il témoigne avant tout de votre amour paternel incessant pour votre exarchat patriarcal disposant d’une large autonomie interne. Car c’est bien une relation maternelle, et non pas simplement une relation institutionnelle, qui nous lie avec l’Église Mère. Nous sommes en effet réunis ici aujourd’hui en famille dans la Maison de notre Dieu, car vous êtes pour nous tous notre Père spirituel.

Notre choix de nous tenir sous l’omophore du patriarche œcuménique renouvelle et prolonge d’une certaine manière l’ancien régime de l’exarchat patriarcal qu’avait jadis connu l’ancienne métropole de Kiev, mère des villes russes, avant qu’il ne fût supprimé en 1687, après que le Tsar l’eut soumise à la surveillance spirituelle du patriarche de Moscou et que le patriarche œcuménique Denys IV y eut consenti à la condition qu’elle conservât son autonomie d’exarchat patriarcal en référence au patriarche œcuménique.

Votre présence parmi nous aujourd’hui est aussi bel et bien un don puisqu’elle nous rappelle d’une manière exceptionnelle le sens du privilège que représente le fait d’être en lien avec le premier siège de l’Église orthodoxe, avec la tête du corps ecclésial, ce qui ne constitue pas seulement un grand honneur, mais aussi une grande responsabilité si nous voulons répondre de manière véridique à la hauteur de la mission exceptionnelle confiée à notre exarchat pour ce qui a trait aux relations tant inter-orthodoxes qu’inter-ecclésiales.

D’ailleurs, votre venue confirme ainsi que notre relation avec la source intarissable du riche héritage spirituel de l’Église orthodoxe, que nous avons reçu de l’Église Mère, agit comme un garant du sérieux de notre témoignage dans la société au sein de laquelle nous vivons et qui a tant besoin d’être éclairée. Sur ce point, il est indéniable que notre Exarchat peut jouer un rôle clé en construisant des ponts entre notre Matrice ecclésiale byzantine et notre héritage spirituel russe, entre les chrétientés d’Orient et d’Occident, de même qu’entre la Tradition et la Modernité.

Bien évidemment, votre présence est également une bénédiction pour moi personnellement, car elle me renforce dans la mission que vient de me confier l’Église Mère sous l’inspiration du Saint-Esprit, mission à laquelle je me consacrerai fidèlement tous les jours de ma vie.

Pour toutes ces raisons, en vous souhaitant la bienvenue parmi nous en ce jour, nous rendons grâce au Dieu tri-unique pour votre sollicitude paternelle, continuelle et multiple, en nous écriant : Hosanna au plus haut des cieux !

En réponse, Sa Sainteté le Patriarche Œcuménique Bartholomée a fait le discours suivant :

Éminences, Cher Monseigneur Job, Archevêque de Telmessos Excellences, Bien chers Pères, Mesdames et Messieurs, Enfants bien-aimés dans le Seigneur,

Nous nous réjouissons d’être de nouveau parmi vous aujourd’hui, en cette magnifique cathédrale Saint-Alexandre Nevsky qui se trouve être au cœur de l’immigration russe qui n’a cessé de se transformer à travers les décennies. Tout au long du 20e siècle, son histoire fut celle du déracinement, voire de l’exil loin d’une Russie que les bouleversements politiques avaient rendu insupportable. Dans ce déracinement, votre communauté a trouvé la force créatrice lui permettant d’affronter les conditions d’une vie en diaspora, tout en puisant dans les sources d’un héritage spirituel fait de liturgie, d’espérance et de grâce.

Aussi, nous tenons à saluer tout particulièrement votre nouvel Archevêque, Monseigneur Job de Telmessos, notre Exarque patriarcal, à qui a été remise depuis peu de temps la responsabilité ecclésiale de nos communautés de tradition russe en Europe occidentale. Ce dernier a toute notre confiance et nous sommes certains qu’il saura trouver les mots et les gestes nécessaires pour vous rassurer et ainsi affermir toujours davantage l’unité et la communion du corps du Christ qu’est l’Église.

Nous avons pris connaissance des inquiétudes exprimées par certains de nos fidèles dans une longue lettre qui nous est parvenue. C’est avec le plus grand intérêt que nous l’avons étudiée. Nous pouvons d’ores et déjà vous informer qu’une réponse vous sera officiellement communiquée dans les jours à venir.

Le Patriarcat Œcuménique est attaché à votre Exarchat. Nous vous le disons et nous vous le répétons. C’est en toute transparence que l’Église mère de Constantinople a souci de ses fidèles. En tout, il convient de protéger l’intégrité du corps du Christ. Pour autant, l’unité de l’Église se nourrit de la diversité des charismes accordés par l’Esprit Saint. Chacun y possède une place particulière. Le saint Apôtre Paul d’écrire dans la première lettre aux Corinthiens : « C’est l’unique et même Esprit qui opère [le don des charismes], les distribuant à chacun en particulier comme il l’entend » (1 Co.12, 11). Or, parmi tous ces charismes, celui de l’épiscopat occupe une place déterminante. Méditons les paroles de l’ancienne prière de consécration des évêques telles que nous les transmet Saint Hippolyte de Rome dans sa Tradition apostolique : « Accordez, Père qui connaissez les cœurs, à votre serviteur que vous avez élu à l’épiscopat, qu’il paisse votre saint troupeau [...] en vous servant nuit et jour, qu’il rende votre visage propice et qu’il vous offre les dons de votre Église sainte... » (SC 11, 29)

Éminence, cher Monseigneur Job

De nouveau, nous vous remercions très chaleureusement pour cet accueil. Nous prions le Seigneur pour qu’il vous guide au début de votre ministère épiscopal. Que l’Esprit du Seigneur vous accorde le discernement nécessaire pour faire croître les charismes des fidèles dont vous avez la charge, pour la plus grande gloire du Dieu Trinitaire. SUITE

3.Posté par Mischa le 22/01/2014 21:37
Perplexio

Я уверен, что владыка Иов так любит и ценит своих прихожан, что он обязательно позаботится об их будущем. Тем более патриарх Варфоломей! Он особенно уважает своих молитвенников. Так что не будем беспокоится. Наверняка в этот приезд будет ВСЕ абсолютно ВСЕ решено!!!!!!

2.Posté par Vladimir.G le 22/01/2014 19:35
Est-ce que cette question n'est pas du ressort de Mgr Job?

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