Catholiques et orthodoxes dialoguent autour des saints Pierre et Paul

Parlons D'orthodoxie

Le pape reçoit traditionnellement une délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople autour de la fête des saints Pierre et Paul, célébrée le 29 juin

Le dialogue se poursuit entre catholiques et orthodoxes, même si la réunification n’est pas encore à l’agenda. Noël Ruffieux, laïc fribourgeois et spécialiste de l’orthodoxie en est conscient mais souhaite “une réelle volonté de rapprochement”.

“Ca m’énerve d’entendre cette phrase: ‘l’Eglise a le temps pour elle’. A 80 ans passés je n’ai plus le temps pour moi et j’aimerais tellement sentir que catholiques et orthodoxes sont à ’bout touchant’ dans le processus de réconciliation”, lance Noël Ruffieux. Le fondateur de la paroisse orthodoxe de Fribourg, rattachée au patriarcat de Constantinople, est plus désolé que fâché mais espère encore

Lire aussi Noël Ruffieux: Quand j’étais petit enfant catholique, nous attendions le matin du 6 janvier pour placer les trois mages

Il signifie par ce ’bout touchant’ une réelle volonté, de part et d’autre de la Méditerranée, de retrouver l’unité du premier millénaire. Cela se traduirait pour Noël Ruffieux par deux gestes forts, synonymes d’une réelle volonté de réunification: la célébration de Pâques célébrée la même date*, tous les ans, et la communion eucharistique ouverte à tous les chrétiens. Il ne s’agit pas de tout niveler ni de tout calibrer, tempère-t-il.

Le grand schisme d’Orient


Ce qu’on nomme le grand schisme d’Orient entre Rome (aors un patriarcat) et les patriarcats d’Antioche, de Jérusalem, de Constantinople et d’Alexandrie remonte à 1054. Une brouille théologique fut suivie par une excommunication réciproque. La prise de Constantinople par les croisés en 1204 et la création de patriarcats “latins” sur les territoires grecs consommèrent la rupture. SUITE


Commentaires (6)
1. Gilles le 01/07/2017 06:00
peut être que cette réconciliation ne passe pas obligatoirement en visiblement par une rencontre édifiée officielle" intra-muros" comme "se regarde"r mais par les actes et hors-les-murs en partage , selon qu' Ill est Dit et écrit que même au fond de nos chambres et prières le Bon Dieu en silence nous voit en réconciliations aussi , chrétiens car essayant de l' être de nos actes aussi et hors-les-murs aussi parmi d' autres différents peut-être , comme sur les pas des ponts et des pas des journées d' Assise , en Fraternité d' Espérance et hors-les-murs aussi , comme nous pardonnons , aussi , Croix d' Aimer du Fils , Chemin de Vie , de multiples chemins , du Notre Père
2. un chrétien qui aime la justice le 01/07/2017 09:24
« La communion eucharistique ouverte à tous les chrétiens » demande Noël Ruffieux ?

À TOUS les chrétiens donc à TOUS les baptisés ? À TOUS les baptisés donc c’est à dire aussi AUX enfants de moins de neuf ans qui sont excommuniés de fait dès leur baptème chez l’Église latine ? Ce serait une vraie bonne nouvelle.

Merci à Noël Ruffieux de lutter ainsi par ses mots contre l’indigne exclusion de l’eucharistie PAR LEUR ÉGLISE des plus purs d’entre tous.
3. Vladimir G: "UN SEUL NOM NOUS RASSEMBLE, JESUS CHRIST," le 01/07/2017 10:54
"UN SEUL NOM NOUS RASSEMBLE, JESUS CHRIST," comme s'exclamait Saint Nicolas d'Ohride à la deuxième assemblée générale du COE. De ce point de vue là «… il n’y a pas de différences fondamentales du point de vue théologique non plus» surtout avec les KTO.

Noël Ruffieux, 80 ans, sait de quoi il parle: il vient du catholicisme et assure un cours sur la diaspora orthodoxe à la Faculté de théologie catholique de Fribourg, outre son implication dans la paroisse orthodoxe de Fribourg ... Et c'est à juste titre qu'il souligne que le principal point d’achoppement n'est pas dogmatique mais bien ecclésiologique: "Le rejet naturel d’une primauté universelle est dans l’ADN des orthodoxes. L’infaillibilité du pape est un dogme inutile puisqu’à leurs yeux, seule l’Eglise est infaillible”.

En revanche, en prônant "la communion eucharistique ouverte à tous les chrétiens" il montre une approche très occidentale de l'Echaristie, qui devient simplement un signe d'appartenance au Christianisme, comme le baptême, et non le ciment de l'unité de l'Église autour d'une foi commune comme chez les Orthodoxes
4. Noël Ruffieux le 01/07/2017 15:15
Cher Vladimir,
Merci d’abord d’avoir mis en ligne sur Parlons d’orthodoxie le texte de cath.ch sur la célébration des saints apôtres Pierre et Paul par les orthodoxes et les catholiques. Je veux donner une précision sur la formule « la communion eucharistique ouverte à tous les chrétiens » que vous me reprochez. Comme il arrive souvent, le journaliste a « raccourci » ce que j’ai dit. Il ne s’agissait pas formellement d’une interview, mais de propos puisés dans un entretien téléphonique de plus d’une heure, destinés à nourrir l’article de l’agence. Je n’ai donc pas demandé à revoir son texte.

En réalité, après avoir souhaité que « la célébration de Pâques (soit) célébrée la même date, tous les ans, » j’ai enchaîné en proposant que le jour de Pâques « la communion eucharistique (soit) ouverte à tous les chrétiens ». Et j’ai précisé que ma proposition va dans le sens de la large invitation de l’homélie de saint Jean Chrysostome proclamée dans toutes les églises orthodoxes la nuit de Pâques, lorsque la communauté passe des Matines à la Divine Liturgie : « Entrez tous dans la joie de votre Seigneur et, les premiers comme les seconds, vous recevrez la récompense. Riches et pauvres, mêlez-vous, abstinents et paresseux, pour célébrer ce jour. Que vous ayez jeûné ou non, réjouissez-vous aujourd’hui. La table est préparée, goûtez-en tous ; le veau gras est servi, que nul ne s’en retourne avec sa faim. Goûtez tous au banquet de la foi, au trésor de la bonté. » Si Jean Chrysostome fait référence à la parabole des ouvriers de la onzième heure (Matthieu 20,1-16), il se souvient bien sûr de la parabole du festin nuptial (Matthieu 22,1-14) où le Roi dit à ses serviteurs d’amener tous ceux qu’ils trouveront, « mauvais et bons ». Quant à la robe nuptiale, c’est le Roi qui en est juge, non pas ses serviteurs, non pas nous.

L’ouverture générale de la table eucharistique à tous les baptisés demande une autre réflexion.
J’ajoute que je partage l’avis d’« un chrétien qui aime la justice » sur la communion des enfants dès leur baptême. Très souvent, je fais remarquer à mes amis catholiques l’incohérence de la discipline romaine actuelle en la matière, comme d’ailleurs celle qui concerne la communion sous une ou deux espèces.
Ecclésialement vôtre.
5. Gilles le 02/07/2017 06:25
ni présomptueux ni fanfaron , sans impudeur , marqué par Jean-Paul II il est vrai , foi réveillée du baptême et douleurs des contradictions en pleine face et des réalités en conscience aussi , hommage à Benoît XVI et pardon simplement il est vrai de ne pas l' avoir longtemps bien compris , question de compréhension d' Assise , Quant aux quelques notes adressées ici , elles ne sont pas nées il est vrai d' intention de fiel ou de polémique ni de diviser ni de vanité du paraître ou de croire savoir ou de leçons ou de place ni du diviseur , Et puis il faut savoir aussi en humilité et de raison aussi s' incliner , s' effacer et non de soi s' afficher , Espérer ? Espérer en simple chemin parmi d' autres et d' autres chemins , Espérer il est vrai aussi de multiples chemins et hors-les-murs aussi , d' actes aussi , Espérer de multiples efforts comme en rappel et des clous de Sa Croix dans les clous des conflits , Les enfants sont le bien commun en somme , sans étiquettes religieuses , de l' Innocence et sans culte facile de l' enfant-roi , nous rappelant nos heures d' enfance aussi , bien commun des pas et des actes et des actes dans les pas des journées d' Assise aussi , sans polémique ni réticence œcuménisme espéré et patience des actes face aux drames des conflits , œcuménisme et du partage des tâches et des efforts des paix aussi , "Ce que vous aurez fait à ces petits" , Parole comme prière à Sainte-Marie-à-la-Crèche , Marie Médiatrice , "et gardez nous des cœurs d' enfants"
6. Vladimir.G: Merci bien cher Noël pour votre réponse, le 02/07/2017 17:39
Merci bien cher Noël pour votre réponse,

Je tiens d'abord à préciser que je ne mets rien en ligne sur Parlons d’orthodoxie car je n'appartiens pas à la rédaction/modération du site. Je suis simplement un contributeur qui leur propose des textes personnels ou leur signale des articles qui me semblent intéressants; et ils décident... En revanche, j'ai ma propre page Facebook, dont je suis seul responsable, où j'avais aussi repris cet article. Je vais d'ailleurs y ajouter une note concernant votre commentaire...

Vous me tranquillisez concernant cette intercommunion limitée à la fête de Pâques. Ce serait évidement un symbole très fort et, en le limitant à ce seul jour, cela éviterait la banalisation de l'Eucharistie que l'on voit chez les Catholiques et la plupart des Protestants... Mais on en est très loin puisque vous proposez de commencer par réunifier la date de Pâques (comme cela arrive déjà dans 30% des cas, dont l'an dernier...) et je ne vois ni les Catholiques ni les Protestants aller dans ce sens... sauf pour les Églises de Terre Sainte!

Quand à la communion des enfants, cela me semble être une question de 2ème ordre qui connait des fluctuations chez les Catholiques eux-mêmes. Il s'agit là encore de l'application du principe typiquement occidental du primat de la raison sur le cœur; et la communion sous une espèce vient aussi de là ... Mais les Chrétiens occidentaux peuvent ils renoncer à ce principe qui fonde toute la culture occidentale?
7. Daniel le 03/07/2017 12:01
Les propos de Noel Ruffieux... n'engagent que Noel Ruffieux...
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