L’Ascension de Notre Seigneur, homélie prononcée par Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse

Parlons D'orthodoxie

Chers frères, chères sœurs,

Nous commémorons aujourd’hui l’Ascension de Jésus-Christ un évènement signifiant pour chacun d’entre nous. Nous glorifions sans cesse Son retour vers cet univers de gloire supra universel et prééternel dans lequel Il séjournait jusqu’à Sa manifestation en chair dans le Royaume où gouvernent le Père, le Fils et le Saint Esprit participant d’une même essence divine et inséparable.

Notre Seigneur Jésus-Christ est monté au Ciel, Il a élevé la nature humaine vers les profondeurs de la vie spirituelle et du Royaume éternel, et il s’agit bien de la chair et du sang de l’homme. Il est monté au Ciel en tant qu’homme, en tant que Jésus. Cet évènement, chers frères, chères sœurs, a pour nous une immense portée. Nous savons tous que notre passage sur cette terre est bref et que nos vies prennent des tournures bien différentes. Une chose reste immuable et valable pour tous : viendra un jour où nous quitterons ce monde et tout ce qu’il y a dans ce monde. Notre voie, notre Patrie, notre lieu véritables ne sont pas là, sur terre mais là où le Seigneur est allé. Dieu n’a pas créé l’homme pour qu’il souffre et pour qu’il périsse mais pour qu’il connaisse la gloire éternelle.

L’Ascension de Notre Seigneur, homélie prononcée par Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse
Il peut nous sembler qu’en montant au Ciel le Seigneur abandonne ses disciples et ses apôtres. Il n’en est rien. Avant Sa passion, lors de Son dernier entretien avec eux le Seigneur disait, - Je vais vous quitter mais vous ne serez pas orphelins car Je reviendrai vers vous. Le Seigneur Ressuscité est, en effet, revenu vers ses disciples. « Touchez moi et rendez vous compte qu’un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai », écrit Saint Luc. Le Seigneur a rejoint ses disciples ni comme un esprit, ni comme un spectre mais comme un homme fait de chair. L’Ascension de Notre Seigneur n’a pas interrompu cette communion ! Les liens spirituels sont restés intacts. Cela aussi est une immense victoire car lorsqu’il nous faut nous séparer, lorsque nous ne voyons plus, ne pouvons plus sentir la présence physique de quelqu'un qui nous est cher cette privation est pour nous un grand malheur. Le deuil de nos proches, de nos aimés est pour nous une source de grandes souffrances. Nous prions pour leurs âmes immortelles et la prière fait que nous restons en communion avec nos défunts.

Etant monté au Ciel le Christ n’a pas abandonné ses disciples, nous chantons dans le kontakion de ce matin « Je suis toujours avec vous et personne à jamais ne peut rien contre vous ». Le Seigneur apparaissait à ses disciples et à ses apôtres ainsi qu’à ceux qui le suivaient, Il répondait à leurs prières, Il restait immuablement à leurs côtés. Des liens particuliers se tissèrent en Jésus et eux tous après qu’Il soit monté au Ciel. Ces liens ont subi une transfiguration lorsque le Saint Esprit est apparu à nouveau. Ces liens ont un nom et ce nom est « Eglise ».

Qu’est-ce l’Eglise du Christ ? Qu’est-ce la réunion des hommes à la gloire de Dieu ? Selon l’une des définitions l’Eglise du Christ est le Corps du Christ. Aussi, le plus important dans notre vie en Eglise est la communion au Sang et au Corps du Christ. Nous communions avec Dieu d’une manière immédiate lorsque nous sommes en Eglise, nous sommes avec Lui. Ceci est à la limite du compréhensible pour une personne non ecclésialisée.

La fête de l’Ascension est marquée par une présence eucharistique toute particulière car nous sommes témoins du mystère de la Communion avec le Corps du Christ. Du Corps même qui a été tourmenté sur la croix, qui a souffert. Et qui s’est élevé au Ciel dans la gloire. Lorsque nous communions, nous participons aux souffrances du Seigneur. Ainsi qu’à la gloire dans laquelle Il réside dans l’éternel Royaume de la sainte Trinité.

Tous nous devons, dans notre âme, notre esprit, notre cœur aspirer à gagner ce Royaume. Il nous faut chercher ce qui nous rapproche de Dieu, de sorte à éviter, dans le tumulte des jours, à fixer ce qui est au ras du sol. Pris par nos soucis, n’oublions jamais de lever les yeux au Ciel et d’élever une prière. Les pesanteurs du quotidien ne doivent pas nous servir d’alibi. Souvenons-nous des apôtres fixant le ciel, des anges vinrent pour leur dire « Galiléens, qu’êtes-vous là à fixer le ciel ? ». Or, ils ne pouvaient détourner leurs regards du Ciel que venait de joindre le Seigneur ainsi que du nuage qui L’avait emporté. Ce ciel, ces nuages n’étaient pas le ciel et les nuages que nous observons. C’était une porte ouverte donnant sur l’éternel Royaume des Cieux dont il est dit qu’il est hors du temps, hors de ce monde, que c’est le Royaume de la Grâce, de la lumière et de la béatitude éternelle. Il a été donné aux apôtres un regard et une connaissance fulgurants de ce Royaume.

Notre regard spirituel, chers frères et sœurs, nos regards spirituels doivent être tournés vers le Royaume des cieux.
Que le Seigneur nous permette a tous d’y accéder !
Amen

Traduction " Parlons d'orthodoxie"


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