Lettre de l’évêque Irénée de Batchka, à propos du Concile de Crête: "Pourquoi je n'ai pas signé le texte du Concile réuni en Crête"

Parlons D'orthodoxie

Chers Amis,

J'aimerais partager avec vous un texte trouvé sur le site d'actualité ecclésiastique grec, www.romphea.gr. en PDF

C'est une lettre écrite par l’évêque Irénée de Batchka, membre du Saint-Synode de l’Église orthodoxe serbe, au sujet du texte publié par le Concile: "à propos des relations de l'Eglise Orthodoxe avec le reste du monde chrétien".

On sait en effet le rôle décisif joué par l'Eglise de Serbie dans les péripéties liées à ce Concile.

Avec cette lettre, j'ai enfin reçu l'information que j'attendais depuis longtemps sur son déroulement, tenu pour ainsi dire secret.

Après la lecture de la lettre de Mgr Irénée, on comprendra mieux pourquoi en effet tout a été fait pour tenir le peuple orthodoxe ignorant de ce qui s'y est réellement passé. J'ignore pourquoi cette lettre n'a pas été publiée en serbe mais seulement en grec.


Je l'ai moi-même traduite. La langue en étant extrêmement difficile, une katharevoussa à la fois elliptique et archaïsante, j'ai fait vérifier ma traduction par un ami, professeur de théologie à la faculté de Théologie de Thessalonique. Je puis donc vous en garantir la teneur.

Peut-être certains lecteurs de PO seraient-ils intéressés eux aussi? J'ai l'impression que je ne suis pas la seule à me sentir sous-informée sur ce "Saint et Grand Concile"!

Bien à vous, en Christ,
Emilie van Taack

***
Evêque Irénée de Batchka
(Patriarcat de Serbie)


Pourquoi je n'ai pas signé le texte du Concile réuni en Crête à propos des relations de l'Eglise Orthodoxe
avec le reste du monde chrétien


A propos du "Saint et Grand Concile" achevé dernièrement à Kolymbari en Crête, avec des accents de triomphe mais de façon peu convaincante selon notre Eglise, et déjà non reconnu comme tel par les Eglises absentes, Concile mieux caractérisé par elles comme "Réunion de Crête", [et ce] à cause de la contestation soulevée par de très nombreux évêques orthodoxes participants, - ont été publiés et continuent d'être publiés une grande quantité de commentaires, bienveillants ou très peu bienveillants, autant que possible objectifs ou subjectifs, véridiques ou qui altèrent plus ou moins franchement la vérité, spontanés ou commandés, intéressés ou désintéressés, apologétiques ou polémiques, théologiquement corrects ou théologiquement incohérents...
Dans la surproduction d'informations et de commentaires sur ce sujet, se trouve un thème parmi d'autres restés flous [jusqu'à présent], celui du refus de certains évêques de signer le texte litigieux proposé au Concile, même s'il fut quelque peu amélioré [au cours des séances]: "Les relations de l'Eglise orthodoxe avec le reste du monde chrétien".

(p. 2) Puisqu'un défaut de clarté et une incertitude ont été évoqués sur la question [de savoir] si certains évêques déterminés auraient ou n'auraient pas signé et pourquoi, ceux-ci ont publié des déclarations dans lesquelles ils répondent à cette question et expliquent pourquoi - et justifient - leur refus de co-signer le texte en question. En ce qui concerne l'auteur de la présente, a circulé la nouvelle correcte selon laquelle j'étais l'un de ceux qui n'avaient pas signé; cependant restait inexpliqué pour beaucoup de frères comment et pourquoi - étant donné qu'il avait en effet lui-même, avec énergie et sans interruption depuis plusieurs décennies, pris part à la préparation du Synode et à l'effort d'élaboration et de correction des textes ratifiés pour la discussion conciliaire.
Avant de continuer à donner la réponse à laquelle je suis tenu, j'en profite pour faire remarquer en passant que, contrairement à ce qu'ont laissé entendre certaines publications "bien intentionnées", je n'ai pas été le seul, sur les vingt cinq évêques Serbes présents au Concile, à ne pas signer mais que [c'est] la plus grande partie d'entre eux [qui] n'a pas signé. En dehors de ceux-ci, il y eut encore de nombreux autres évêques pour ne pas signer non plus.
Ce texte, par conséquent, est sans effet légal, pour autant que, conformément au principe d'unanimité en vigueur depuis 1961, il suffit qu'un seul évêque ne signe pas (alors que sa signature est exigée!) pour que le document soit sans validité ecclésiale.

L'une des raisons pour les quelles je n'ai pas signé le texte concernant "Les relations de l'Eglise Orthodoxe avec le reste du monde chrétien", mais ce n'est cependant pas encore la plus grave, est le fait qui s'est avéré que les évêques membres du (3) Concile, avaient le droit à la parole mais pas le droit de vote. Dans le Concile, au lieu du principe apostolique et patristique, conservé depuis toujours, "un homme - une voix (vote)", était en vigueur ce principe-ci : "une Eglise autocéphale - une voix (vote)", ce qui signifie que seuls les Primats des Eglises votaient. Les conséquences évidentes pour tous de ce principe sont les suivantes:
-1 Le Concile n'apparait plus comme l'institution de l'Un et Unique Corps de l'Eglise, mais comme une sorte d'organe parlementaire d'Eglises qui sont indépendantes les unes des autres, chacune formant pour elle-même un tout complet;
-2 Le collège des Primats fonctionne dans la pratique comme une sorte de pape collectif, soit que nous acceptions de le reconnaitre honnêtement soit que nous ayons pris l'habitude de nous aveugler nous-mêmes [sur ce sujet], et
-3 le Concile, qu'il le veuille ou non, est abaissé [au niveau] d'une réunion de Présidents, ayant simplement [autour d'eux] une cour élargie, comme il a été très justement remarqué.

En conséquence, la seule différence entre un évêque orthodoxe et un observateur hétérodoxe au Concile consiste dans le fait que l'un a la possibilité de s'exprimer selon sa volonté et que l'autre au contraire est assis en silence: ni l'un ni l'autre ne décide rien. Dans cette situation, cependant, à quoi sert la signature de ceux qui [par ailleurs] n'ont pas le droit de voter les textes? Cherche-t-on à donner l'impression que le système conciliaire fonctionne alors qu'il est inactif - puisqu'il est annulé? Ou bien pour quelle autre raison? Je l'ignore, évidement, mais j'ai au moins la possibilité de ne pas signer ce qui n'exprime pas mes convictions.

(4) La raison la plus grave, cependant, pour laquelle je n'ai pas signé, c'est, selon moi, le contenu du texte pour le moins ecclésiologiquement ambigu et suspect, sur certains points s'approchant des frontières de l'hétérodoxie. Son caractère problématique ne se focalise pas seulement dans sa proposition plus discutable et qui a provoqué les plus nombreuses objections et réfutations des Pères conciliaires, selon laquelle l'Eglise Orthodoxe reconnait ( dans une variante ultérieure connait) "l'existence historique des autres Eglises et confessions chrétiennes" et laquelle a été remplacée, à l'instigation de l'Eglise de Grèce, par cette phrase que l'Eglise Orthodoxe accepte " l'appellation historique des autres Eglises chrétiennes et confessions". D'un côté, oui, la formulation hellénique se trouve [en effet] plus prudente et moins dangereuse en tant qu'elle évite judicieusement l'éventualité d'une équation entre "l'appellation historique" et le contenu ontologique de la définition Eglise; d'un autre côté, elle ne diffère pas de la première formulation en cela que [déjà] "l'existence historique" n'équivalait pas automatiquement à la reconnaissance de la nature ecclésiale et de l'hypostase des réalités ecclésiastiques visées sous ces dénominations ou, si vous préférez, de ces organismes ecclésio-morphes. Est simplement levée et exclue par une telle formulation la possibilité qu'une double interprétation [puisse être donnée à la formule] à savoir [aussi bien] la définition dogmatique orthodoxe selon l'akribie que l'autre expression, obscure et dans une certaine mesure amphibologique.

(5) Je déclare sincèrement et sans détour que j'ai eu l'intention de signer le texte tel qu'il était, dans ses deux versions, par conséquent malgré l'ambigüité sémantique de la version antérieure, pour autant seulement que le point présent devait constituer le "talon d'Achille" de son contenu dans son entier. Malheureusement, cependant, le texte est, depuis le début jusqu'à la fin - toujours selon mon opinion - difficile à amender et inacceptable, parce que c'est un mélange de choses qui ne peuvent pas se mélanger, des thèses purement orthodoxes avec des postures œcuméniques et de belle phrases élevées. Mais "le temps de raconter me manquerait " si je tentais de justifier mon allégation par des citations.

Je pense personnellement que, dans ce cas précis, nous devions réserver le terme Eglise seulement au catholicisme romain (qui, étrangement, n'est pas mentionné dans le texte isolément, alors qu'il est jusqu'à satiété la référence du Conseil Œcuménique des Eglises) parce que la querelle dogmatique de plus d'un millénaire entre eux et nous n'a pas été tranchée jusqu'à présent au niveau d'un Concile Œcuménique, sinon uniquement dans les Conciles pseudo-œcuméniques de Lyon et de Ferrare-Florence. En principe, cependant, - au moins théoriquement - il est permis de nourrir l'espoir que l'un ou l'autre des futurs Conciles Œcuméniques s'occupera du thème de cette division de position et que se produira la levée des "pierres de scandale" que sont le Filioque et la primauté postérieure et hypertrophiée en même temps que la fameuse "infaillibilité" de l'évêque de Rome. Dans cette perspective (6) seule, il serait possible qu'il y ait une raison [de parler] d'Eglise de l'ancienne Rome, dont les différences dogmatiques, à savoir les déviations triadologiques et les innovations ecclésiologiques, ne sont nullement [encore] relativisées ni abandonnées ni, tant s'en faut, ignorées ou amnistiées. Il faut remarquer d'autre part que les communautés ecclésiastiques qui, avec la Réforme, sont issues de Rome par apostasie, se sont éloignées encore plus - et s'éloignent encore continuellement, hélas, jusqu'aujourd'hui de plus en plus - autant de l'Eglise de Rome que de notre Eglise.

Nous avions la possibilité, bien plus, nous avions le devoir, de faire ce qu'à fait le Deuxième Concile du Vatican (c'est à dessein que je ne remonte pas au type et au modèle des conciles orthodoxes du passé le plus ancien). Le concile en question a commencé par proclamer se foi que l'Eglise est Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Dans la continuité de cette affirmation, il a donc montré que, chez ceux qui ne sont pas catholiques romains, on trouve, à la fois, plus ou moins d’éléments authentiques appartenant au christianisme primitif et, à la fois, des dérives et des manques. Il met l’accent particulièrement sur le fait que l’Eglise Orthodoxe, bien que ses membres soient des « frères séparés » (fratres separati, disiuncti), possède d’un côté les caractéristiques essentielles de l’Eglise (Eucharistie, mystères, prêtrise, succession apostolique…), et ensuite, principalement, qu’elle ne reconnait pas pleinement et suffisamment la primauté du Pape. Notre concile aussi aurait du s'exprimer d'une façon analogue: après le postulat de la confession fondamentale de la foi que l’Eglise Orthodoxe est l’Eglise Une, Sainte, (7) Catholique et Apostolique, confession inscrite expressément et sans périphrase au commencement du présent texte, il fallait que soit ajouté immédiatement et catégoriquement que les chrétiens qui ne sont pas orthodoxes possèdent, à la fois, des éléments sains, appartenant à la Tradition ancienne commune et, à la fois, des glissements extrêmement graves sur le plan de la foi et de la discipline et que, pour cette raison, ils n’ont pas de communion avec l’Eglise Orthodoxe.

Particulièrement à l’intention des catholiques romains, il fallait que soit clairement mis en relief que non seulement le dogme de la primauté papale hydrocéphale et infaillible, mais aussi l’adjonction du Filioque dans le Symbole de foi, constituent des empêchements indépassables à l’unité de l’Orient et de l’Occident, au même titre que les thèmes principaux du dialogue théologique inter-ecclésiastique. Si nous nous étions exprimés de cette manière, la nécessité de la phraséologie maigre et pas-exprimée-jusqu'au-bout (hemilektou) de « l’existence historique » des Eglises et des confessions non orthodoxes aurait été superflue ainsi que la nécessité de la dialectique sur les « dénominations historiques ».

Si, dans ces conditions également, certaines Eglises avaient été absentes du Concile, la recherche d'autres motifs de leur absence, aussi bien ecclésiastiques qu'extra-ecclésiastiques, aurait été légitime. Selon moi, les actes d'accusation publiés aujourd'hui contre les Eglises absentes du Concile, comme ayant soit disant refusé de participer sans raison ou bien intentionnellement, dans des buts étrangers et de manière préméditée, constituent un faux-fuyant sinon aussi une grande injustice. Afin de ne pas être mal compris et accusé pour la énième fois, "d'être passé à l'ennemi" (!) (8) ou de jouer à "l'avocat" qui s'invite lui-même des Pères et des frères qui, pour des causes raisonnables ou déraisonnables, étaient absents, je déclare que leur présence et leur contribution puissante et énergique aurait, au plus haut point, été utile pour l'Eglise.

J'ai, de cela, compréhension et perception, lorsque j'entends [sonner] la cloche du danger de nouveaux schismes, d'assemblées illégales qui manquent par conséquent de "fortifications", de textes essentiellement indigents, inférieurs aux textes du Deuxième Concile de Vatican eux-mêmes, ou [même] en conséquence de tentatives inconsidérées et imprécises d'intervention dans les thèmes du mariage, du jeûne, du calendrier et d'autres institutions similaires.

Mais en même temps, je n'ai ni compréhension ni sympathie pour ceux qui disent "les fanatiques, les obscurantistes, les..., les... ne nous intéressent pas". Au contraire, tous nous intéressent: et "les nôtres" et les "étrangers", ceux qui sont proches et ceux qui sont loin. " [Le plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité:] c'est là ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses" (Saint Matthieu, 23, 23), selon la Parole du Seigneur. Et s'il n'y avait que cela, la faiblesse de la conscience de notre frère, justement ou injustement scandalisé, ne remplirait-elle pas le sentiment pastoral de notre âme, la responsabilité humaine, la solidarité, la sympathie... "Notre piété n'est pas dans les mots mais dans les choses". Si elle est aussi cherchée dans des mots, alors elle doit être recherchée exclusivement dans "les mots étrangers, les enseignements étrangers, c'est-à-dire dans les dogmes étrangers de la Sainte Trinité".

(9) Les Pères de l'Eglise discernent deux sortes de langue théologique, la "parole dogmatique" et la "parole agonistique" (ou "parole de réfutation"), ils utilisent aussi souvent également une langue de-pensée-et-de-sentiment-amicaux (philophrosynis), une langue de-pensée-et-de-sentiment-subtils (avrophrosynis), de noblesse, d'affabilité, de délicatesse. Un exemple classique en est la manière dont s'exprime saint Marc d'Ephèse: dans le prologue du "Dialogue entre Latins et Grecs", il parle une langue de-pensée-et-de-sentiment-amicaux (philophrosynis), touchant indirectement et avec discernement les différences dogmatiques, comme il est manifeste dans le Préambule introductif au Pape Eugène IV; dans la suite du dialogue, il poursuit dans un langage d'acribie et de clarté dogmatique, sans abandonner l'élévation de bienveillance et de douceur; [puis,] à la fin, après l'issue affligeante du concile d'unité, il fait appel [en dernier recours], pour des besoins de responsabilité pastorale, au jugement d'une langue polémique et réfutative.
Sous ce prisme, notre Concile, d'une manière correcte d'un côté, selon mon humble point de vue, s'est adressé aux observateurs hétérodoxes, par l'intermédiaire de son tout saint Président, avec des paroles fraternelles et cordiales en évitant en même temps, au nom du dialogue, la dure hauteur de la confrontation. Il aurait fallu cependant, - bien plus, c'était un devoir - rendre témoignage à son identité et à sa conscience ecclésiologique propres par le moyen du texte dont nous parlons, de la manière la plus nette, la plus fidèle et la plus exacte.
Cela, malheureusement, il n'a pas été possible de le faire, parce que la plupart des réunions préparatoires de Genève, malgré la désapprobation de beaucoup en ce qui concerne (10) ce texte et la critique la plus pertinente qui en fut faite, - pour des raisons qui furent honorée par le silence - n'a pas été ré-examiné en profondeur et dans toute son extension, malgré le désir [exprimé] et l'incitation des Premiers-délégués des Eglises autocéphales, mais il a été renvoyé, sans être essentiellement retouché, au Concile où, par manque de temps et d'accord, il a subi des changement qui relèvent seulement de l'ornementation, si l'on excepte la reformulation de l'Eglise de Grèce sur le point le plus contesté et porteur de malentendus.

Ne nous trompons pas et ne nous cachons pas ceci à nous-mêmes: ce texte problématique est la première et la principale cause du refus des quatre Patriarcats Orthodoxes de participer au Concile. Alors que l'Eglise de Serbie à éprouvé de l'embarras et a hésité jusqu'aux derniers instants en ce qui regarde sa participation, elle est venue finalement pour deux raisons: par amour pour son Eglise Mère martyre, l'Eglise de Constantinople, d'abord, et ensuite, dans l'espoir que les manques et les faiblesses de la période préparatoire seraient guéris et compensés par les travaux du Concile, c'est-à-dire dans l'espoir que, ce texte mis à part, le Concile se pencherait aussi sur les graves problèmes contemporains de notre Orient, comme les schismes, qu'ils soient d'inspiration nationaliste ou "zélote", le manque de communication entre certaines Eglises et le comportement anti-canonique d'autres Eglises, l'autocéphalie qui est devenu le mal de tête de l'Eglise, et certains autres.
Cependant, rien de tel n'a eu lieu: et cela parce que la proposition de l'Eglise de Serbie, [à savoir que] les travaux conciliaires en Crête (11) soient considérés [seulement ] comme la première phase du processus conciliaire d'ensemble et que le parcours accompli par le Concile ne soit annoncé qu'ultérieurement, au moment opportun, après des discussions "sur toute la matière" et avec la participation de toutes les autres Eglises, [parce que cette proposition donc] a été rejetée, et que le Concile a limité lui-même son activité à quelques jours, en dissipant la plus grande part du peu de temps imparti dans l'analyse et quelques corrections des choses évoquées dans ce même texte, sans qu'[ait eu lieu] un échange d'opinions vivant, spontané et libre au sujet des questions brûlantes de l'Orthodoxie contemporaine.

L'occasion historique bénie, très malheureusement, s'est évanouie de la possibilité d'affronter la multitude de provocations et de tentations dans la vie de notre sainte Eglise et le commencement de leur solution; [s'est évanouie également] l'occasion d'un témoignage sur sa Tradition vivante et génératrice de vie, sur son unité, sa catholicité et sa conciliarité. Un miracle de Dieu, aurait été que Concile puisse recevoir en partage son héritage désirable pan-ecclésial en tant que Saint et Grand Concile! Nous craignons, au contraire, que ce Concile ne soit retenu dans l'histoire future de l'Eglise que comme le Concile de Crête, un concile régional des Eglises qui y participèrent, sans rayonnement et sans influence plus significatifs. Peut-être cela est-il malgré tout préférable au mutisme et à l'absence complets, [comme le serait de tomber] hors de l'histoire.




Commentaires (22)
1. Gueorguy le 05/08/2016 14:19
Avant même de prendre connaissance de ce document, il me tient à cœur, Emilie, de te remercier pour ce travail fastidieux mais combien important auquel tu t'es livrée pour mieux appréhender les "résultats" de ce Concile.

On ne peut que partager cette observation que tu fais: "Peut-être certains lecteurs de PO seraient-ils intéressés eux aussi? J'ai l'impression que je ne suis pas la seule à me sentir sous-informée sur ce "Saint et Grand Concile"! ". Et t'affirmer que ton impression est bien fondée.
2. Marie Genko le 05/08/2016 15:17
Chère Emilie,

Je m'associe à Gueorguy pour dire combien je suis reconnaissante pour cet immense travail!
Le texte de l'Evêque Irénée de Batchka me semble de toute première importance.
Lorsqu'il écrit :

"Nous avions la possibilité, bien plus, nous avions le devoir, de faire ce qu'à fait le Deuxième Concile du Vatican (c'est à dessein que je ne remonte pas au type et au modèle des conciles orthodoxes du passé le plus ancien). Le concile en question a commencé par proclamer se foi que l'Eglise est Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Dans la continuité de cette affirmation, il a donc montré que, chez ceux qui ne sont pas catholiques romains, on trouve, à la fois, plus ou moins d’éléments authentiques appartenant au christianisme primitif et, à la fois, des dérives et des manques. Il met l’accent particulièrement sur le fait que l’Eglise Orthodoxe, bien que ses membres soient des « frères séparés » (fratres separati, disiuncti), possède d’un côté les caractéristiques essentielles de l’Eglise (Eucharistie, mystères, prêtrise, succession apostolique…), et ensuite, principalement, qu’elle ne reconnait pas pleinement et suffisamment la primauté du Pape. Notre concile aussi aurait du s'exprimer d'une façon analogue: après le postulat de la confession fondamentale de la foi que l’Eglise Orthodoxe est l’Eglise Une, Sainte, (7) Catholique et Apostolique, confession inscrite expressément et sans périphrase au commencement du présent texte, il fallait que soit ajouté immédiatement et catégoriquement que les chrétiens qui ne sont pas orthodoxes possèdent, à la fois, des éléments sains, appartenant à la Tradition ancienne commune et, à la fois, des glissements extrêmement graves sur le plan de la foi et de la discipline et que, pour cette raison, ils n’ont pas de communion avec l’Eglise Orthodoxe."

Il souligne qu'une belle occasion de réaffirmer l'essence et la Sainteté de l’Église orthodoxe a été manquée! Pourtant affirmer avec force la Gloire et la Sainteté de l'Orthodoxie à l'intention de nos frères chrétiens hétérodoxes est aussi un témoignage et un apostolat nécessaire!
Dommage...!
3. Carol Saba le 06/08/2016 10:29
A lire certainement la plaidoirie "à charge" de Mgr Irénée de Batchka de l'Eglise orthodoxe de Serbie contre la Réunion de Crête.

Il dit avec discernement, sincérité, audace spirituelle et charité, toutes les imperfections des textes (notamment celui des relations de l'Eglise orthodoxe avec le reste du monde Chrétien) adoptés en Crète mais sans valeur canonique mais aussi les dangers (non seulement sur le plan interorthodoxe mais aussi sur le dialogue oecuménique) de ce que devait être le saint et grand concile pan orthodoxe et qui n'est plus que la réunion de certaines Églises à l'exclusion d'autres. Il prend aussi la défense avec charité, amour et justesse, des 4 Églises orthodoxes (Antioche, Moscou, Bulgarie et Géorgie) qui ont opté, en raison de certaines conditions de fond mettant en jeu l'unité orthodoxe, de ne pas participer à la Réunion de Crête 2016.

Un texte certainement à lire et éclairant sur ce que j'appelle 'la crise conciliaire orthodoxe' qu'il va falloir affronter et régler d'une manière irenique et ecclésiale dans les prochaines semaines.
4. Vladimir G: ce "Concile" sera encore moins important que le "synode grec" de 1872 le 11/08/2016 12:48
D'abord je m'associe aux remerciements à Emilie van Taack pour nous avoir fait connaitre ce texte important, qui a évidement demandé un effort et des compétences tout à fait remarquables. Merci encore bien chère Émilie!

En revanche je ne suis pas la qualification réductrice de "plaidoirie "à charge" de Carol Saba (3). Ce texte est d'abord le rare témoignage objectif d'un participant, eu égard au verrouillage de l'information imposé par les organisateurs…(1) Et c'est une analyse pleine d'enseignements.

Je partage largement la position de Mgr Irénée sur l'occasion manquée: malgré le chiffre impressionnant de 156 prélats orthodoxes réunis, ce "Concile" sera encore moins important que le "synode grec" de 1872 (c'est ainsi que les théologiens russes désignent la réunion de Constantinople, citée dans la ligne des conciles historiques par l'encyclique finale, par. 3. (2).) Gueorguy pourrait peut-être nous préciser combien il y avait alors de participants, mais aucun hiérarque des Églises russe, bulgare ou géorgienne n'y participa non plus…

Je trouve très intéressant son par. 9 sur les langues utilisées par les Pères et le fait que la "langue polémique et réfutative" ne devrait être utilisée qu'en en dernier recours, alors que la plupart des prises de position en usent et en abusent…

Je partage aussi sa proposition de "réserver le terme Eglise seulement au catholicisme romain." Cela rejoint la position de l'Église russe: les "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie" (3) parlent bien de "l'Église romaine", et aussi des "Églises orientales anciennes (préchalcédoniennes)", mais n'utilisent pas ce terme pour les autres confessions. Et prendre modèle sur Vatican II et sa position sur les l'Église orthodoxe est évidement très intéressant!

En revanche, je ne suis pas certain que l'absence d'Antioche s'explique par le refus de "ce texte problématique." La position d'Antioche diffère de celle des trois autres églises absentes puisque la raison essentielle que ce patriarcat a toujours avancée est son conflit avec Jérusalem qui renvoi aux questions de territoires canonique, phylétisme… etc.

Et pour conclure je ne m'arrêterais pas à la constatation de cette occasion manquée mais, rebondissant sur la dernière phrase de Mgr Irénée ("malgré tout préférable au mutisme et à l'absence complets,") j'ose espérer la poursuite d'un processus conciliaire renouvelé … Si Dieu le veut et nous envoie l'Esprit!

Amen!

(1) http://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Monde/Le-concile-panorthodoxe-mene-la-vie-dure-aux-medias-2016-06-20-1200770070
(2) http://orthodoxie.com/encyclique-du-saint-et-grand-concile-du-27-juin-2016/
(3) http://orthodoxeurope.org/print/7/5/2.aspx
5. Vladimir G: l''''étude engagera des documentss par l''''Église russe engagera la "réception" de ce "Concile" (sic) par la majorité des Orthodoxes du monde... le 13/08/2016 14:47
Le Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe a reconnu le 16 juillet "que le Concile qui a eu lieu en Crète et auquel ont participé les Primats et les évêques de dix des quinze Églises orthodoxes autocéphales, a constitué un événement important dans l’histoire du processus conciliaire dans l’Église orthodoxe, initié par la Première conférence panorthodoxe de Rhodes en 1961," et a décidé " de confier à la Commission biblico-théologique, leur publication et leur étude, prenant également en compte de possibles réactions et remarques de Leurs Excellences les évêques, des institutions ecclésiastiques d’enseignement, des théologiens, clercs, moines et laïcs. "

Il est évident que le résultat de cette étude sera particulièrement intéressant et significatif puisqu'il engagera, de fait, la "réception" de ce "Concile" (sic) par la majorité des Orthodoxes du monde...
6. Vladimir G: "Les orthodoxes doivent cesser leurs compétitions internes" Carol Saba. le 30/09/2016 10:19
Opinion : "Les orthodoxes doivent cesser leurs compétitions internes"

Carol Saba, orthodoxe et avocat au Barreau de Paris, revient sur le "concile" qui s’est tenu en Crète en juin et explique pourquoi ce fut un échec. Comment sortir de la crise qui traverse ce monde chrétien mal connu ?

Tous les orthodoxes attendaient ce concile depuis les années 1960. Dès 1959, Athenagoras Ier de Constantinople expliquait, lors de son périple aux Églises, que le concile n’était pas une fin en soi mais un « chemin commun » pour que les « orthodoxes apprennent à travailler ensemble ». Il insistait sur la nécessité « d’avoir tout le monde à bord ». Ce concile devait donc rassembler « toutes » les 14 Églises orthodoxes autocéphales (1). Ensemble, elles constituent le plérome (2) de l’orthodoxie et l’engagent. Cette rencontre tant attendue, qui a eu lieu en Crète en juin (Réforme no 3663), n’aura finalement été que la représentation d’une unité inachevée avec 10 Églises présentes et 4 absentes, pour des raisons fondées. Aucune question doctrinale à l’ordre du jour mais l’affirmation de l’unité orthodoxe sur des problématiques communes.

Est-il anachronique d’évoquer ici Michel Rocard qui vient de décéder ? Non. Son exigence de vérité dans l’action, celle du parler-vrai et de l’agir vrai, est une exigence spirituelle qui engage l’orthodoxie. C’est une grille de lecture de la crise conciliaire. « Qu’est-ce qui donne du sens à ma vie ? », s’interrogeait sans cesse l’illustre agnostique-croyant. Mon ami Laurent Schlumberger rappelait cette interrogation lors de l’hommage au temple avant l’hommage aux Invalides où étaient présents ceux qui avaient enterré Rocard politiquement, de son vivant. Cet establishment institutionnel avait tort. L’auteur du Suicide de l’Occident, Suicide de l’humanité, avait raison. La déprime structurelle du politique l’atteste.

De même, au sein de l’Église, l’écart se creuse, entre un establishment traditionnel, déconnecté des enjeux, centré sur lui-même, ne voyant pas venir les crises, et ces « lanceurs d’alerte », clercs et laïcs, qui décryptent en vérité les « signes des temps » (Matthieu 16) en proposant des correctifs aux maux de l’Église.

Crète 2016 en a été le révélateur. L’establishment n’a pas vu venir la crise conciliaire. Ni n’a su mesurer son ampleur et gérer ses implications. Sa communication a banalisé les doléances des Églises absentes. A martelé des contre-vérités. Le discernement ecclésial a cédé la place à un triomphalisme autiste. Un seul mot d’ordre « circuler, il n’y a rien à voir, ni à redire ». Les absents accusés de tous les maux et complots ! Il aurait été plus sage de faire « deux pas en arrière » pour mieux avancer « ensemble » plutôt qu’un pas manqué qui installe le clivage : les Églises reconnaissant Crète 2016 comme « concile » et celles qui lui refusent cette qualification. Plusieurs alertes avaient été données, très tôt, sur cette crise. Antioche l’a fait dès la synaxis (rencontre des primats)de mars 2014. Pour Antioche, la règle est claire. Les rapports des Églises orthodoxes étant des liens de « communion », seule « l’unanimité » doit présider à la convocation du concile, au quorum de sa tenue, à la poursuite de ses travaux et à la prise de ses décisions. Le « consensus » ne peut être une règle de vote majoritaire mais doit signifier l’unanimité, qui doit s’exercer d’une manière non pas abusive mais responsable.

L’arithmétique est incompatible avec l’orthodoxie. À ce jeu, tout le monde y perd. Dix des 14 Églises orthodoxes constituent certes une majorité relative mais les Églises absentes de Crète (Russie, Antioche, Géorgie et Bulgarie) représentent à elles seules bien plus que la moitié des orthodoxes du monde ! Il est évident que, contrairement à ce qui a été répété à tort en Crète, le concile n’a pas été valablement convoqué.

Antioche n’ayant pas signé les résolutions des synaxis 2014 (Istanbul) et 2016 (Chambésy), l’accord de « toutes » les Églises pour la convocation n’était point assuré.

La marche vers le concile ne fut pas un effort interrompu pendant 50 ans. Le communiqué du Patriarcat d’Antioche du 27 juin 2016 explique bien les étapes historiques. La préparation, fondée sur l’unanimité, n’a pas toujours été conséquente mais confinée à des initiés rodés aux travaux préconciliaires. Les textes ont été très tôt figés.

Aucune modification n’était possible en dehors d’un « rafraîchissement » de surface. Les ambiguïtés originelles ont donc explosé lors du concile. En témoignent les débats vifs en Crète notamment sur le document « Relations de l’Église orthodoxe envers le reste du monde chrétien ». Ces textes nécessiteront une relecture critique à la lumière des procès-verbaux de Crète 2016, s’ils sont publiés. Plusieurs évêques présents en Crète, et non des moindres, expliquent déjà par écrit leur refus de signer certains documents, pointant les risques théologiques et ecclésiologiques. C’est le cas des métropolites Amphiloque du Monténégro, Irénée de Backa (Serbie), Hierothéos Vlakhos de Nafpaktos et Jeremiah du diocèse de Gortys et de Megalopolis (Grèce), d’Athanasios de Limassol (Chypre). Mgr Kallistos Ware (Patriarcat œcuménique) est tout aussi critique sur le processus conciliaire.

Il a été question en Crète de systématiser le concile tous les 5 ou 7 ans, une novation qui serait problématique avec des implications ecclésiologiques importantes. Lourd et coûteux, cela serait surtout une remise en cause des règles historiques de l’autocéphalie. En orthodoxie, aucune autorité n’a de primauté sur les saints synodes des Églises autocéphales qui demeurent souverains.

Une sorte de G8

La crise conciliaire orthodoxe ayant cependant révélé l’incapacité des 14 Églises à la gérer et à régler leurs différends ensemble, à temps, en affrontant les questions qui fâchent, la systématisation du travail du sommet des primats (synaxis) n’est pas sans intérêt. Ce qui manque à l’orthodoxie, c’est en effet une structure de dialogue interne qui se réunit régulièrement, une sorte de table ronde, un G8, qui permettrait d’échanger et de se connaître sans attendre des superconciles.

Comment sortir de l’impasse ecclésiale actuelle ? La convocation d’urgence d’un sommet exceptionnel des primats (synaxis) afin d’acter la responsabilité partagée des Églises et la nécessité d’une rétrospection des processus qui ont abouti à cette crise.

Le principe d’une sortie de crise passe par le règlement immédiat du différend qatari (3) pour rétablir la communion entre Antioche et Jérusalem ; des concessions réciproques entre les Églises absentes, reconnaissant une certaine légitimité à Crète 2016 et à ses documents et celles présentes, renonçant à qualifier Crète 2016 de « concile ».

Une telle synaxis exceptionnelle devrait aussi revoir toutes les politiques de « compétition » de ces 20 dernières années entre les pôles de l’orthodoxie pour les remplacer par des politiques de « complémentarité » impliquant la coopération de toutes les Églises.

Enfin, le renouvellement de la gouvernance orthodoxe à travers la systématisation du travail de la synaxis sans transformer cette instance en supersynode, ne doit pas manquer non plus. Les Églises sauront-elles rejoindre l’agenda du Saint-Esprit et se hisser à la hauteur de la tunique sans couture du Christ ? Kyrie eleison !

(1). Église autocéphale, c’est-à-dire qui s’autogouverne, du mot grec képhali qui signifie la tête.
(2). Du grec pléroma, qui signifie plérome, plénitude.
(3). En ordonnant en mars 2013 un « archevêque du Qatar », territoire qui dépend de la juridiction historique d’Antioche, Jérusalem a violé les canons de l’Église orthodoxe.
7. Daniel le 01/10/2016 00:46
17 des 24 évêques serbes n'ont pas signé le texte sur les relations avec les non orthodoxes.
8. justine le 01/10/2016 19:10
Tant que le Phanar persiste a vouloir ce que le Christ a dit a Ses disciples de ne pas faire, a savoir dominer sur les autres, il n'y a pas d'issue a toute cette situation. Et on n'entrevoit pas de terme a cette maladie puisqu'au Phanar on s'enfonce de plus en plus dans la rhetorique d' "Eglise Mere", de "responsabilite universelle", voire dernierement de "premier sans egaux" et d' "office de l'Apotre Andre". Et pour defendre toutes ces choses indefendables, on se sert malheureusement de moyens malhonnetes.
9. justine le 01/10/2016 19:16
A Daniel, post 7> Et malgre cela, le primat de l'Eglise serbe a signe le document, alors que selon le reglement du concile, il aurait du respecter la position de la majorite de sa delegation. Et quant a l'Eglise de Chypre, 4 eveques de sa delegation n'ont pas signe et le primat s'est cru habilite a signer a leur place, sans leur autorisation! Comme on voit, l'exemple de l'autocrate au Phanar fait ecole.
10. Эстония и Константинополь le 01/10/2016 21:35
Константинополь предлагает объединить православие в Эстонии под его началом

Таллин. 30 сентября. ИНТЕРФАКС - Митрополит Эстонской апостольской православной церкви Константинопольского патриархата (ЭАПЦ КП) Стефаний предложил Эстонской православной церкви Московского патриархата (ЭПЦ МП) объединиться под его началом.

Как сообщил митрополит Стефаний в пятницу газете "Postimees", в своем предложении он исходит из решений прошедшего в июне на Кипре Всеправославного Собора, заявившего, в частности, о недопустимости существования в одном государстве двух Православных церквей.

По его словам, Московский патриархат, который не принимал участия во Всеправославном Соборе, "должен признать принятое на Кипре решение".

Иерарх рассказал, что у него уже есть план объединения действующих в Эстонии Православных церквей и что он готов стать митрополитом объединенной Церкви в Эстонии.

"Да, я готов. У меня есть план, который бы равно уважал обе общины, два языка. Это очень человеческий план, нельзя отрезать русскую культуру и русский язык", - заявил он.

По мнению архиерея, вопрос об объединении должны обсудить между собой патриарх Константинопольский Варфоломей и патриарх Московский и всея Руси Кирилл.

Русская церковь считает Эстонию своей канонической территорией. Константинопольский патриархат это мнение периодически оспаривает. При этом Московский патриархат неоднократно обвинял Константинополь в попытке внести раскол в эстонское православие.
11. Vladimir.G: "L’Église d’Afrique continuera à participer activement à tous les dialogues officiels interchrétiens et interreligieux, malgré les difficultés et les problèmes qui apparaissent de temps à autre." (Saint-Synode du Patriarcat d� le 18/11/2016 18:26
Évaluation du Saint et Grand Concile de Crète par le Saint-Synode du Patriarcat d’Alexandrie

Points essentiels (les No sont ceux du communiqué):

1. ... Le Concile constituait le sceau d’un long cheminement de nombreuses décennies, avec des pourparlers, des accords et des désaccords théologiques intensifs. Ce fut la vision de nos prédécesseurs éclairés et charismatiques, qui ont prié pour voir sa convocation, mais n’en ont pas eu le bonheur. ...

2. Le Concile de Crète a constitué un événement éminemment important pour le cheminement de l’Église orthodoxe, donnant un témoignage d’unité, un témoignage de responsabilité et d’anxiété pour le monde contemporain. Ce fut, c’est, et cela restera un grand miracle « de la rencontre et de la coexistence ensemble » des Églises orthodoxes et nous croyons que cette nouvelle expérience, qui sera décryptée peu à peu, et produira de nouveaux fruits dans l’espace orthodoxe. Bienheureux ceux qui goûteront ces fruits !

3. [Notre Synode] a confirmé que la conciliarité constitue l’expression par excellence de la conscience qu’a d’elle-même l’Église orthodoxe et, en même temps, elle est une réponse dynamique aux prédicateurs enflammés du repli sur soi-même, de l’exclusion, de l’ethno-phylétisme et du fondamentalisme. Nous croyons que dans le proche avenir, au cours des Conciles qui, Dieu voulant, seront convoqués, les imperfections et les faiblesses de ce Concile seront surpassées.

...

5. Nous considérons comme particulièrement importante la consolidation conciliaire de l’économie ecclésiastique au milieu de positions extrêmes et conservatrices, puisqu’il est donné la possibilité aux Églises locales d’exercer leur pastorale à une époque réelle et dans des lieux et des usages concrets. Nous avons constaté cependant avec tristesse que, malgré les voix prophétiques qui ont été entendues dans le cadre du Concile et des conférences préconciliaires, les « dérogations » aux règles plus anciennes de la vie de l’Église et des fidèles, aient été comprises avec timidité et réticence, dans le sens de l’acribie et non pas de l’économie, alors que cela serait la véritable affirmation du mystère de l’Incarnation du Christ dans l’aujourd’hui, c’est-à-dire la Révélation vivante et salvifique de Dieu. Les différentes approches des questions de la vie de l’Église pour nous ne constituent pas des déviations de la vérité orthodoxe, mais l’adaptation à la réalité africaine.

6. L’Église d’Afrique continuera à participer activement à tous les dialogues officiels interchrétiens et interreligieux, malgré les difficultés et les problèmes qui apparaissent de temps à autre. Hormis la participation au COE, nous revalorisons le témoignage de la Foi orthodoxe, la plénitude de la Révélation divine que notre Église préserve. Cheminant sur les traces de Jésus, nous devons devenir les organes de la réconciliation et cultiver la coexistence pacifique des hommes, respectant et défendant leur différence ethnique, raciale et religieuse. En commun avec les autres Églises et religions, nous sommes appelés à travailler à combattre toute injustice systémique, toute chose démoniaque, qui anéantit la vie de notre troupeau profondément meurtri et blessé.

7. Nous pressentons que, en tant qu’Église vivante et dynamique, émergente des entrailles d’un monde développé et souffrant, nous avons le devoir avec hardiesse et vision prophétique de former en notre sein les conditions pour la transformation de notre monde, de déposer une proposition d’espoir, de vie dans sa plénitude pour tous les hommes et de joie de la Résurrection. Nous demandons les prières ardentes du Corps de notre Église, clercs et laïcs, afin que par la collaboration de tous nous mettions en valeur la dynamique du Grand Concile et que nous libérions les forces qui montreront l’Église d’Afrique comme une présence prophétique, craignant son Seigneur et ouvertes à l’action du Très Saint Esprit ».

Source: orthodoxie.com/evaluation-du-saint-et-grand-concile-de-crete-par-le-saint-synode-patriarcat-dalexandrie/
12. Vladimir.G: UNE QUASI SYNAXE DES PRIMATS le 19/11/2016 22:45
UNE QUASI SYNAXE DES PRIMATS

Une quasi synaxe des primats est-elle en train de prendre forme à Moscou pour les 70e anniversaire du patriarche Cyrille? Les primats de 8 Églises ou leur représentant, sont arrivés à Moscou: les patriarche d'Alexandrie, de Jérusalem, de Serbie et de Géorgie ainsi que le métropolite de France Emmanuel,représentant le patriarche de Constantinople, les primats des Églises de Pologne, des Terres tchèque et slovaque et d'Albanie et le primat de l'Église Orthodoxe en Amérique (dont l'autocéphalie n'est pas reconnue par toutes les Églises canonique). Est-ce que ce sera une réunion de simples congratulation ou bien donnera-t-elle lieu à une suite au "concile" incomplet de Crête?

Source: mospat.ru
13. Vladimir.G: UNE QUASI SYNAXE DES PRIMATS suite le 20/11/2016 14:46
Le primat de l'Église de Chypre est arrivé aussi...
14. Clovis le 20/11/2016 23:35
Moscou est bel est bien la Troisième Rome.
15. Vladimir G: : Passer le relai à Moscou après la chute de Constantinople, sous prétexte qu'elle a repris l'aigle bicéphale, est bien tiré par les cheveux! le 21/11/2016 12:13
La théorie moyenâgeuse de " Moscou - 3ème Rome" est apparue vers le milieu du XVe siècle (mariage d’Ivan III avec la princesse Zoé Paléologue en 1472) et fut formalisée au début dy XVIe par le moine Philothée (Filofej) de Pskov (1465 - 1542). Elle n'est plus soutenue que par la frange la plus national-conservatrice de l'Orthodoxie russe et l'Église orthodoxe russe ne s'y réfère pas.

De fait, cette doctrine n'a aucun fondement canonique: les Pères du 2e Concile œcuménique (Constantinople 1, 381) ont décerné à Constantinople le titre de "nouvelle Rome" (et non "2ème Rome") car elle "a l’honneur de posséder le siège de l’empire (romain) et celui du sénat. (Labb., tome iv, p. 769.)"cf. https://fr.wikisource.org/wiki/Page:R%C3%A9ponse_de_l'Eglise_orthodoxe_d'Orient_%C3%A0_l'encyclique_du_pape_Pie_IX,_1850.djvu/25

Passer le relai à Moscou après la chute de Constantinople, sous prétexte qu'elle a repris l'aigle bicéphale, est bien tiré par les cheveux!
16. Théophile le 21/11/2016 20:18
Moscou - troisième Rome? Sur un certain plan idéologique (continuité de l'idée impériale de Rome, à travers Constantinople, puis Moscou), cela peut se cocmprendre, mais sur le plan théologique, c'est plus compliqué et périlleux de s'y lancer.
Par ailleurs, l'idée de Moscou - troisième Rome a aussi produit des fractures importantes dans la Russie moscovite (le schisme des Vieux-Croyants notamment).
Mais c'est un vieux débat, et je ne crois pas que cela serve vraiment l'Orthodoxie d'y retourner en 2016.
17. Vladimir.G: Seul Antioche manque à l'appel... le 21/11/2016 23:05
Le communiqué officiel indique la présence des délégations des Églises de Roumanie, de Bulgarie et de Grèce. Seul Antioche manque donc à l'appel... Conséquence probablement de la querelle avec Jérusalem qui perdure!

Et il n'y a aucune information concernant quelque action conciliaire que ce soit...
https://mospat.ru/fr/2016/11/20/news138616/
18. Clovis le 22/11/2016 15:25
Merci pour les commentaires, mais si je mentionne la troisième Rome, c'est que je parle en connaissance de cause a priori non ? ;-)
19. Vladimir.G: Suite du Concile de Crête le 23/11/2016 23:54
Extrait d'une interview du patriarche de Moscou Cyrille à la veille de son soixante-dixième anniversaire: «nous avons une attitude respectueuse envers ce qui s’est passé en Crète. Nous avons bien sûr nos réserves et nos amendements. Notre Commission biblique et théologique a déjà étudié ces documents, et a formulé ses amendements», a ajouté le patriarche, qui a annoncé que, lors de la prochaine Assemblée des évêques [de l’Église orthodoxe russe, ndt], ces amendements seront examinés attentivement et que « certaines suggestions seront faites». «Nous considérons ce Concile de Crète comme une partie du processus conciliaire malgré l’absence de plusieurs Églises actuellement, mais il il n'y a pas lieu de le dramatiser. Nous sommes sur la voie de ce Concile [panorthodoxe, ndt], qui sera convoqué selon toutes les règles et qui présentera à l’Église orthodoxe et au monde entier des documents orthodoxes communément acceptés», assure le patriarche Cyrille.
20. justine le 24/11/2016 17:42
Le passage precedent l'extrait donne par Vladimir n'est pas moins interessant:

"L’Église orthodoxe russe s’est abstenue au dernier moment, au mois de juillet de cette année, de participer au Concile de Crète, afin de ne pas provoquer un nouveau schisme. C’est ce qu’a communiqué aux journalistes le patriarche de Moscou Cyrille, au cours d’une interview à la veille de son soixante-dixième anniversaire.

« Dans l’histoire, des divisions ont eu lieu après presque chaque Concile. Des divisions se sont même produites après les Conciles œcuméniques, aussi, à notre époque, nous ne devons pas risqu er l’apparition de nouvelles scissions. C’est précisément pourquoi nous nous étions mis d’accord pour adopter toutes les décisions par consensus, mais il s’est avéré, déjà lors de la réunion des primats à Genève, que deux Églises – celles d’Antioche et de Géorgie – n’avaient pas signé des documents très importants, et qu’il n’y avait plus alors de consensus » a expliqué le patriarche.

« Ensuite, l’Église serbe a déclaré qu’elle considérait nécessaire de reporter le Concile. L’Église de Géorgie a également déclaré qu’elle ne se rendrait pas au Concile, et l’Église de Bulgarie a refusé de même», a poursuivi le patriarche. « Aussi, lorsque nous avons reçu cette information, nous avons adressé une lettre à Constantinople, proposant de convoquer d’urgence une Conférence panorthodoxe, afin de définir nos actions, et décider quelle devait être notre approche du Concile, parce que sans consensus il ne fallait pas convoquer un Concile ».

Un accord fondamental entre primats prévoyait que l’adoption des documents ne se ferait que par un vote unanime. Cela permettait d’exclure les différends et de ne pas provoquer les divisions. « Nous avons dit encore une fois que les documents tels qu’ils devaient être présentés au Concile, ne nous convenaient pas, que nous avions des amendements sérieux à y apporter. Nous avons reçu une réponse très impolie, où il était dit : le Concile aura lieu, c’est tout», a poursuivi le patriarche Cyrille. « Si le Concile a lieu en l’absence de consensus, cela signifie que nous renonçons aux principes que nous avons approuvés ensemble », a-t-il clarifié. « En outre, cela signifierait pour nous, tout simplement, une division programmée dans l’Orthodoxie ».

Le patriarche a rappelé que les représentants de certaines Églises se sont néanmoins rendus en Crète et ont pris part au Concile, tandis que d’autres ont refusé, ce qui a privé celui-ci du statut de « panorthodoxe ». « Dans une telle situation, notre Église a pris la décision de ne pas aller au Concile », a déclaré le patriarche.
21. Clovis le 25/11/2016 14:43
Ce qui est assez étonnant (enfin pour moi, peut-être pas pour d'autres), c'est qu'on dirait que le pseudo-concile a été spécialement convoqué pour diviser justement.
C'est-à-dire que l'on part d'un statu-quo, somme toute assez sommaire certes, mais statu quo et d'une paix relative(le consensus évoqué par le patriarche Cyrille) pour en arriver, au moment venu, de se rencontrer, à essayer de faire avaler à tous la pomme de la discorde, éhontément !!
22. Vladimir.G: "les décisions du Grand Concile qui sont obligatoires et pour moi et pour eux, chacun ne peut faire ce qu’il veut. Celui qui veut faire sa propre affaire, qu’il rentre chez lui." archevêque de Chypre Chrysostome le 26/11/2016 18:32
Merci bien chère Justine,

La partie préliminaire que vous citez en 20 résume bien les circonstances de ce Concile de Crête, au demeurant bien connues, et je pense que la position de l'Église russe est bien explicitée: «Nous considérons ce Concile de Crète comme une partie du processus conciliaire malgré l’absence de plusieurs Églises actuellement, mais il il n'y a pas lieu de le dramatiser. Nous sommes sur la voie de ce Concile [panorthodoxe, ndt], qui sera convoqué selon toutes les règles et qui présentera à l’Église orthodoxe et au monde entier des documents orthodoxes communément acceptés», assure le patriarche Cyrille.

C'est une prise de position très constructive: le concile de Crête est un pas important du processus conciliaire qui doit continuer et se développer... Prions que toutes les Églises trouvent une solution pour aller ensemble dans cette voie!

Amen!
................................
Orthodoxie.com a traduit une interview de l’archevêque de Chypre Chrysostome à l’hebdomadaire grec-américain « Ethnikos Kyrix» dans laquelle il aborde en particulier ses entretiens avec le patriarche de Moscou Cyrille à propos du concile de Crête. En voici un extrait 'percutant': «Il /le patriarche Cyrile/ avait certains problèmes avec son troupeau. Je lui ai dit que moi aussi j’ai une cinquième colonne dans le Synode [de l’Église orthodoxe de Chypre, ndt]. Certains membres du Synode ne le voulaient pas, mais j’ai obtenu une décision prise à la majorité par celui-ci et j’ai dit [aux récalcitrants, ndt] que désormais vous êtes obligés de mettre en pratique la décision prise par notre Synode au sujet du Grand Concile. Et lorsque certains membres du Synode sont partis et n’ont pas signé [les textes du Grand Concile], j’ai signé pour eux. Lorsque nous sommes rentrés à Chypre, j’ai convoqué une séance du Synode, je les ai réprimandés et je leur ai dit qu’ils ne recevraient pas d’invitation à venir au Synode s’ils n’apprenaient pas à appliquer les décisions du Grand Concile qui sont obligatoires et pour moi et pour eux, chacun ne peut faire ce qu’il veut. Celui qui veut faire sa propre affaire, qu’il rentre chez lui »
...
L’archevêque est disposé à prendre l’initiative pour la réunification de l’Église orthodoxe, car les liens de certains, par leur absence du Grand Concile, ont été interrompus. Il a souligné que « j’ai dit au patriarche Cyrille, allons voir tous les Primats et disons-leur ce qu’il faut pour que nous nous unissions, car le troisième millénaire appartient pleinement à l’Orthodoxie qui doit élever la voix. Il faut que nous parlions très clairement tant à notre peuple, qu’au monde entier ».
23. justine le 27/11/2016 19:32
Post 22: On sait quelle valeur attribuer aux propos de l'archeveque de Chypre, lequel n'y pas hesite a falsifier les documents du presque-concile de Crete en apposant sa propre signature a la place des 4 metropolites chypriotes qui avaient refuse de signer, et qui maintenant veut exclure ces metropolites du Saint Synode de l'Eglise de Chypre! On aura tout vu de la part des ecumenistes en matiere d'agissements anticanoniques...

En attendant, le Saint Synode de la Hierarchie de l'Eglise de Grece a decide de renvoyer les documents du presque-concile a des commissions specialisees afin de les examiner a fond du point de vue dogmatique et canonique. La meme decision a ete prise aussi par le Saint Synode de l'Eglise de Roumanie. On est donc loin d'une approbation panorthodoxe de ces documents, ce qui n'empeche pas le Phanar et associes de preparer le lancement d'une persecution systematique contre tous ceux qui s'y opposent au sein de ses propres structures et meme au-dela!
24. Le patriarche œcuménique Bartholomée menace de cesser la communion avec deux hiérarques de l’Église de Grèce qui critiquent le Concile de Crète on 12 December 2016 le 13/12/2016 10:28
Константинопольский патриарх назвал критиков Критского собора нечестивцами

S’adressant à l’archevêque d’Athènes Jérôme par une lettre datée du 18 novembre 2016 publiée ces derniers jours dans les médias grecs, le patriarche œcuménique menace de cesser la communion avec deux hiérarques de l’Église de Grèce qui critiquent le Concile de Crète, à savoir les métropolites Ambroise de Kalavryta et Aigialea et Séraphim du Pirée. Nous publions ci-dessous la traduction intégrale de cette lettre :

http://orthodoxie.com/le-patriarche-oecumenique-bartholomee-menace-de-cesser-la-communion-avec-deux-hierarques-de-leglise-de-grece-qui-critiquent-le-concile-de-crete/

Ce principe ecclésiologique et canonique de la consultation et de la décision conciliaires étant la pierre d’angle dans la vie, la mission salvatrice, et le témoignage de notre Église orthodoxe dans le monde, nous communiquons avec Votre Très aimée et Très chère Béatitude et avec la très sainte Église de Grèce et, eu égard à notre responsabilité de Patriarche œcuménique et Président du Saint et Grand Concile qui s’est réuni en Crète, ainsi que gardien du dogme et de l’ordre canonique de l’Église d’Orient, nous attirons votre attention sur notre sérieuse préoccupation personnelle et celle du Synode de l’Église-Mère réuni autour de nous.

Des informations émanant de différentes sources d’information parviennent chaque jour à notre Patriarcat œcuménique et à Notre Humilité personnellement, selon lesquelles le protopresbytre Théodore Zisis [professeur émérite de la Faculté de théologie de Thessalonique, ndt] avec les clercs et laïcs partageant ses opinions, atteignant par l’internet et les divers moyens d’information les autres Églises orthodoxes sœurs, appellent les frères Primats et pasteurs et particulièrement le pieux peuple orthodoxe, à se rebeller contre et à mettre en doute les décisions du saint et grand Concile de notre Église orthodoxe qui s’est réuni avec bénédictions et succès en Crète, et durant lequel la contribution de Votre très chère Béatitude et de la délégation de la très sainte Église de Grèce a été constructive et utile.

Comme si cette corruption des consciences et la provocation de scandales par cette œuvre impie de ces nombreux clercs et de laïcs dans la juridiction de la très sainte Église de Grèce ne suffisait pas, ces informations, non démenties à ce jour, mentionnent que des délégations dirigées par le clerc susmentionné, a visité les très saintes Églises de Bulgarie et de Géorgie, ainsi que l’éparchie ecclésiastique de Moldavie [c’est-à-dire l’Église orthodoxe de Moldavie, auto-administrée au sein du Patriarcat de Moscou, ndt], où elle en a soulevé le plérôme, tout en étant malheureusement reçue par les frères Primats et hiérarques desdites Églises. En outre, selon cette information, ce groupe s’est présenté lui-même pendant sa présence en Géorgie comme y transmettant la conscience de l’Église de Grèce.

Votre Béatitude et le Saint Synode de la très sainte Église de Grèce approuvent aussi, assurément, que les choses diffusées et propagées à dessein et de façon scandaleuse par ces clercs et laïcs constituent, selon les paroles de saint Basile le Grand, « … les poisons des âmes (…) et que ces cerveaux… » des personnes mentionnées « … crient, pleins d’imagination provoquée par leur passion » (Lettre 210 aux premiers citoyens de Néocésarée P.G. 32,777Α). En outre « … diviser l’Église, se tenir dans des dispositions querelleuses, faire naître des dissensions, se priver constamment soi-même du concile [il s’agit ici du Concile de Nicée, ndt] : voilà ce qui est impardonnable, digne d’accusation et puni d’une grande peine » (St Jean Chrysostome, Contre les Juifs 3, PG 48,872).

Malheureusement, le groupe connu constituant le front contre l’Église canonique et les décisions du Saint et Grand Concile réuni en Crète est renforcé également par des frères hiérarques de la très sainte Église de Grèce, comme par exemple les très saints métropolites de Kalavryta et Aigialea Mgr Ambroise et du Pirée Mgr Séraphim, et ce au moyen d’écrits rédigés à temps et à contretemps, avant et après la convocation du Grand Concile, ainsi que par leur parole inconsidérée à tout sujet. Ceux qui agissent de cette façon oublient assurément que « ce qui a été pensé et décidé conciliairement est préférable et supérieur aux jugements portés individuellement » (Jean de Crète, Réponses à Constantin Cabasilas, archevêque de Dyrrachion, Ralli et Potli, Concordance des divins et saints canons », tome V, p. 403).

Aussi, nous prions Votre Béatitude et le Saint-Synode de l’Église de Grèce qui ont participé au Saint et Grand Concile de Crète et qui ont co-décidé et co-signé tous les textes conciliaires, de prendre, en application de la décision de ce Concile, selon laquelle ces textes sont contraignants pour tous les fidèles orthodoxes, clercs et laïcs (cf. Règlement de l’organisation et du fonctionnement du Saint et Grand Concile de l’Église orthodoxe, article 13, paragraphe 2), les mesures appropriées et de procéder aux recommandations nécessaires aux clercs mentionnés et aux dirigeants concrets de ce groupe, afin qu’ils cessent d’agir de façon anti-ecclésiale et anti-canonique ainsi que de scandaliser les âmes « pour lesquelles le Christ est mort » et de provoquer des problèmes dans l’Église orthodoxe unie. Sachant tous bien que « rien ne provoque la colère de Dieu comme le fait de diviser l’Église » (St Jean Chrysostome, Sur l’épître aux Éphésiens, PG 62,85), comme cela se produit malheureusement par la conduite des personnes mentionnées, nous n’avons aucun doute que Votre Béatitude et le Saint-Synode de la très sainte Église de Grèce agirez comme il le faut, selon l’acribie canonique, et que vous procéderez aux recommandations et aux exhortations ecclésiastiques aux clercs et laïcs mentionnés, afin qu’ils ne donnent plus lieu à des « scandales », et ce sous menace d’application, s’ils ne reviennent pas à la raison, des sanctions prévues par les divins et saints canons, pour la guérison des meurtrissures provoquées par leur conduite dans le corps de l’Église.

Aussi, nous supplions chaleureusement Votre Béatitude afin qu’elle attire particulièrement l’attention des frères hiérarques de la très sainte Église de Grèce qui ont provoqué l’agitation dans le peuple de Dieu par leurs actions, comme les métropolites susmentionnés de Kalavryta et Aigialea, et du Pirée, déclarant que s’ils ne reviennent pas eux, le Patriarcat œcuménique fera face au problème créé, par la cessation de la communion ecclésiastique et sacramentelle avec eux, comme portant atteinte à la responsabilité et au devoir de tous les Pasteurs orthodoxes envers la sauvegarde de l’unité, de la paix et du témoignage unique de l’Église orthodoxe.

Dénonçant ce qui précède avec peine dans l’âme et douleur dans notre cœur, avant que cette œuvre impie, outrepassant le droit de liberté d’expression et de critique constructive, prenne des dimensions plus grandes et difficiles à guérir, nous nous en remettons, pour ce qui a été dit, à la conscience de Votre Béatitude bien-aimée et celle de la vénérable Hiérarchie de l’Église de Grèce, et vous prions d’agréer l’expression de notre profond amour dans le Seigneur et de notre hommage approprié.

Le 18 novembre 2016

Le frère aimé en Christ de Votre respectée Béatitude,

Bartholomée de Constantinople »
25. Gueorguy le 03/01/2017 19:27
Dans une interview à l’hebdomadaire belgradois « Pečat », l’évêque de Bačka Irénée (Église orthodoxe serbe) donne son point de vue sur le Concile de Crète.

Lire ce complément sur le lien, ci-dessous.
26. Vladimir.G: "Il convient de mentionner que, malgré tout, dans la majorité des documents adoptés en été en Crète, l’ethos orthodoxe est confirmé fortement." Évêque de Bačka Irénée le 04/01/2017 19:25
"Il convient de mentionner que, malgré tout, dans la majorité des documents adoptés en été en Crète, l’ethos orthodoxe est confirmé fortement. Dans les documents qui concernent le mariage et les problèmes bioéthiques, sont confirmés les vérités anthropologiques et les enseignements fondamentaux de l’Église, par lesquels l’existence humaine est gardée et préservée. Ces vérités seront gardées par l’Église à l’avenir également comme les valeurs les plus sacrées. En ce qui concerne les autres questions, un consensus n’a pas été atteint, pas même dans une assemblée si réduite. Si nous regardons les choses de façon réaliste, la réunion de Crète était néanmoins beaucoup plus qu’une habituelle conférence inter-orthodoxe, comme certains critiques l’affirment, mais elle était aussi, malheureusement, bien moins qu’un Saint et Grand Concile panorthodoxe."

Extrait de l'interview mentionnée en 25.

Merci Gueorguy, Bonne année et Joyeux Noël samedi!!!
27. Vladimir.G: à propos du document "LE SACREMENT DU MARIAGE ET SES EMPÊCHEMENTS" le 03/02/2017 15:00
À propos du document "LE SACREMENT DU MARIAGE ET SES EMPÊCHEMENTS"

Sur www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Orthodoxie-et-les-mariages-mixtes_a3790.html?com#last_comment Justine écrit (78): "A Vladimir, post 77: "le document adopté par le concile de Crête est très important. Il a été signé, à ma connaissance, par tous les évêques présents et n'a pratiquement fait l'objet d'aucune contestation sérieuse à ce jour". Cette phrase constitue une simple repetition de la propagande fanariote en faveur de ce concile faussement nomme "panorthodoxe".

A rappeler tout d'abord la prise de position officielle du Saint Synode de l'Eglise de Russie (15 juillet 2016) qui souligne que les textes adoptes a Kolymbari "n'expriment pas le consensus orthodoxe general" et ont besoin d'etre revus. Ensuite, "tous les eveques presents", cela signifie 159 sur environ 700 eveques que compte l'Eglise Orthodoxe, et dont 10 seulement avaient le droit de vote et ont vote. Enfin: "N'a pratiquement fait l'objet d'aucune contestation serieuse" - le fait est que ce texte sur les mariages mixtes a ete expressement rejete par les Saints Synodes des Eglises d'Antioche, de Bulgarie et de Georgie." fin de citation.


Bien chère Justine,

Je ne peux que répéter en substance ce que j'ai écrit plus haut:

- Comme vous le soulignez justement, 159 évêques (sur environ 700 que compte l'Eglise Orthodoxe) représentant 9 Églises (sur 13) ont unanimement signé ce document. Il y a bien peu de cas dans l'histoire récente de l'Orthodoxie où un document recueille une telle approbation explicite...

- Je n'ai pas connaissance de réserves ou opposition expresses sur ce document là. Oui, l'Église russe a mis les documents du "concile de Crête" (sic. Ce sont les mots employés...) à l'étude, mais on n'en connait pas le résultat, et vous me dites qu'il aurait été "expressément rejeté par les Saints Synodes des Eglises d'Antioche, de Bulgarie et de Géorgie." Pourriez-vous me donner des références pour ces décisions?

Par avance je vous en remercie
28. justine le 04/02/2017 12:39
Vladimir: votre honneur demande de ne pas "relire" a votre maniere ce que d'autres ecrivent. Je ne souligne -ni justement ni injustement, mais pas du tout que 159 eveques auraient unanimement signe ce document. Ce que j'ai souligne par contre, c'est que 10 eveques au total ont eu le droit de vote lors de ce "concile" et ont vote ce texte, comme aussi les autres. Quant aux 146 autres eveques dont on a bien publie les signatures au bas de ces textes, il est inconnu combien l'ont fait reellement, combienj l'ont fait de leur propre gre, combien l'ont fait sous pression et combien ont vu leurs signatures tout illegalement posees par d'autres.

Il fait partie integrante et deshonorante de ce pseudo-concile que ses organisateurs ont utilise toutes sortes de machinations pour parvenir a leurs fins. Parmi ces machinations il y a celle que certains eveques n'avaient pas signe certains textes et pourtant a leur surprise ont trouve leur nom au bas du texte non signe par eux, une autre a ete que l'archeveque de Chypres a de sa propre magnificence signe a la place de 5 eveques chypriotes qui avaient refuse de signer. Et d'ailleurs - a quoi rime de faire signer des eveques qui n'ont pas eu le droit de voter? Encore une machination des "premiers sans egaux" destinee a tromper le peuple.

Pour ce qui est des positions des Eglises d'Antioche, de Bulgarie et de Georgie, veuillez vous rapporter aux publications officielles de ces Eglises.
29. Vladimir.G: document "LE SACREMENT DU MARIAGE ET SES EMPÊCHEMENTS" le 05/02/2017 18:50
document "LE SACREMENT DU MARIAGE ET SES EMPÊCHEMENTS"

Bien chère Justine,

Ce site dédié à la critique des documents du concile est évidement plus approprié mais, pour ne pas nous disperser, je vous propose de nous concentrer sur ce document qui traite du mariage et laisser provisoirement les reste de côté.

Vous aviez fort justement mis en avant que 159 évêques (sur environ 700) participaient au "concile de Crête" et j'ai ajouté qu'ils représentaient 9 Églises (sur 13) et qu'ils ont unanimement signé ce document là. J'insiste sur le fait, que personne ne conteste à ma connaissance, qu'il y a bien peu de cas dans l'histoire récente de l'Orthodoxie où un document recueille une telle approbation !

Contrairement au "texte litigieux proposé au Concile" dont parle l'évêque Irénée de Batchka (notez qu'il utilise néanmoins le terme Concile, avec une majuscule...) le texte sur le mariage n'a pas suscité, à ma connaissance, de débats passionnés ni de grande opposition. Le document avait été approuvé par les participants de la Synaxe des Primats (Chambésy, 21-28 janvier 2016), à la seule exception des représentants des Eglises d’Antioche et de Géorgie (cf. https://mospat.ru/fr/2016/01/28/news127389/. Les Églises de Russie et de Bulgarie l'avaient donc approuvé (la "Prise de position du Saint-Synode [de l’Église orthodoxe bulgare] concernant le Concile de Crète (2016) et le texte ‘Les relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien' " ne le mentionne pas;) et je n'ai pas trouvé d'autres commentaires CONCERNANT CE DOCUMENT LÀ dans les prises de position officielles des Églises.

Il me semble donc bien que ce document rencontre un consensus particulièrement large dans l'Orthodoxie (sauf, peut être, en Géorgie...)
30. justine le 06/02/2017 08:09
Aura-t-on jamais fini de devoir se battre contre ce rideau de mensonges, de demi-vérités et d'hypocrisie qui veut dissimuler et falsifier les faits qui ont précédé, accompagné et suivi le soi-disant "concile" de Crète?

Vous dites que "le texte sur le mariage n'a pas suscité, à ma connaissance, de débats passionnés ni de grande opposition", puis dans la suite de la phrase vous admettez vous-memes que les Eglises d'Antioche et de Géorgie l'ont rejeté. Vous considerez donc deux Eglises orthodoxes autocéphales comme des quantités négligeables dont l'opposition peut sans autres être ignorée? A retenir que la Géorgie a rejeté ce texte déjà en 1998 et l'a fait d'une manière constante depuis, de même le patriarcat d'Antioche. Quant à la Bulgarie, elle n'a même jamais approuvé ce texte. Tout cela malgré le constant discours mensonger de soi-disantes "décisions panorthodoxes" et "unanimité des représentants orthodoxes"!

Il est de règle dans le club exclusif des organisateurs du pseudo-concile de Crète non seulement de ne pas prendre en considération les positions divergentes des Eglises locales, mais encore de les passer sous silence, et c'est bien la raison pour laquelle ce "concile" a été un échec total qui a divisé l'Eglise et ruiné définitivement la confiance du peuple des fidèles en ces organisateurs.

Vous ne pouvez pas isoler le texte sur les mariages mixtes des autres textes approuvés par le "concile", car les prises de position des quatre Eglises non plus ne l'isolent pas du reste, mais incluent tous les textes du "concile" dans leur critique.

Puisque vous êtes apparemment (?) mal renseigné sur la position des quatre Eglises qui ont refusé de participer à la réunion de Crète, et puisque cela peut renseigner d'autres qui seraient ignorants de cette position - car la seule arme contre le mensonge est la vérité - voici un résumé de ces positions telles qu'elles ressortent des déclarations officielles des Saints Synodes des 4 Eglises, avec à chaque fois un lien vers le texte intégral dans la langue d'origine:

PATRIARCAT DE MOSCOU:
Le Synode Russe dans sa prise de position au 15 juillet 2016 considère que les textes approuvés à Kolymbari "ne reflètent pas le consensus général orthodoxe" et doivent être revus en vue du futur Grand Concile.
https://mospat.ru/ru/2016/07/15/news133728/

PATRIARCAT D'ANTIOCHE:
Le Synode d'Antioche dans sa prise de position au 26 juin 2016 considère que la réunion de Crète ne constitue pas un "Saint et Grand Concile", que les conditions de cette réunion n'étaient pas remplies - ces conditions étant la présence de toutes les Eglises autocéphales et le respect du principe de l'unanimité -, que donc les textes approuvés ne sauraient engager l'Eglise d'Antioche. Elle considère que ces textes doivent être revus dans un futur véritable Grand concile.
http://antiochpatriarchate.org/en/page/1448/#English

PATRIARCAT DE GEORGIE:
Le Synode de l'Eglise de Géorgie dans sa réunion du 10 juin 2016 (donc avant la réunion de Crète) souligna dans son communiqué officiel que les textes dont le concile traitera n'étaient pas prêts, que la possibilité de les retravailler à Kolymbari n'existait pas et que les principes qui selon le commun accord devaient régir cette réunion n'ont pas été respectés. Le communiqué du Saint Synode de Géorgie nomme expressément, entre autres, le texte sur les mariages mixtes que l'Eglise de Géorgie rejette pour des raisons dogmatiques et canoniques, et ce rejet elle l'a formulé dès 1998. http://www.romfea.gr/images/apofaseis_georgia.pdf
Dans sa prise de position definitive au 22 decembre 2016 après examen approfondi des textes, le Saint Synode de l'Eglise de Géorgie declare: La réunion de Crète n'est pas le Grand et Saint Concile et ses textes n'engagent pas l'Eglise de Géorgie. Ces derniers ne tiennent pas compte des critiques faites par des Eglises locales et n'expriment pas la doctrine orthodoxe. Le Grand Concile aura lieu dans le futur après amendement des textes dans l'esprit orthodoxe et avec participation de toutes les Eglises autocéphales orthodoxes.
http://patriarchate.ge/geo/wmida-sinodis-sxdomis-oqmi-22/

PATRIARCAT DE BULGARIE:
Le Synode de l'Eglise de Bulgarie dans sa prise de position définitive au 15 novembre 2016 déclare qu'il considère que le concile de Crète n'était "ni grand ni saint ni panorthodoxe" et que les textes approuvés par celui-ci doivent être revus. "After careful consideration of the texts adopted by the Council in Crete, the Holy Synod is led to the conclusion that they contain divergencies from Orthodox tradition, the dogmatic and canonical tradition of the Church and the spirit and letter of Ecumenical and Local Councils. The Holy Synod considers that it is necessary for the texts adopted by the Council in Crete to be subject to further theological examination and discussion, with a view toward amendment, editing, correction and/or replacement with other, new documents in the spirit and tradition of the Church." (je traduis en F: "Après examen soigneux des textes adoptés par le Concile de Crète, le Saint Synode est amené à la conclusion qu'ils contiennent des déviations de la Tradition Orthodoxe, de la tradition dogmatique et canonique de l'Eglise et de l'esprit et de la lettre de Conciles Ecuméniques et locaux. Le Saint Sybode considère qu'il est nécessaire que les textes adoptés par le Concile de Crète soient soumis à de supplementaires examens et discussions en vue de leur amendement, révision, correction et/ou remplacement par d'autres documents nouveaux dans l'esprit et la tradition de l'Eglise.")
http://bg-patriarshia.bg/news.php?id=220554
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